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jeudi 31 janvier 2008

Les femmes ne sont pas seulement l'avenir de l'homme

Une étude américaine réalisée à partir des 500 entreprises de ce pays les mieux cotées en bourse révèle des faits assez étonnants.

D'un côté celles qui ont trois femmes ou plus dans leur conseil d'administration ; de l'autre celles qui en ont moins de trois, ce qui veut souvent dire zéro.

-Le taux moyen de rendement du capital propre des premières est de 16,7%, tandis que les secondes se contentent de 11,5%.

-Celui de leur chiffre d'affaires est de 16,8 % pour les premières, 11,5 % pour les secondes .

-Celui enfin du rendement de leur capital total est de 10% pour trois dames et plus, 6,2% pour moins de trois.

Indiscutable ! Demandez à un boursier de wall street, surtout en ce moment : on a jamais assez de femmes dans les conseils d'administration ! Les analystes ont montré qu'une ou deux ne suffisaient pas : ainsi diluées parmi les hommes, elles acquièrent le même comportement. Au delà, il est démontré que les femmes vont plus au fond des chose, ne se contentent pas de formules et, en un mot, que leur rendement financier est tout en la faveur de l'entreprise. De quoi les regarder d'un tout autre oeil.

Les pays sont de ce point de vue bien inégalement dotés, et Jacques Attali au lieu de prôner le travail du dimanche et l'extension des supermarchés aurait dû se pencher sur cette question précise : 32% de femmes en moyenne dans les conseils d'administration en Norvège, 3% en Italie et 4% en Espagne. Sur une échelle de dix pays, la France se place modestement au 6ème rang (8%), derrière l'Allemagne.

Les Norvégiens, pourtant en tête de peloton, viennent de prendre une mesure énergique : les entreprises ayant moins de 40% de femmes dans leur CA se verront pénaliser de lourdes amendes.

Chiche qu'il n'y a pas que dans les entreprises que les femmes font le même bon office...

Publicité gratuite

Un journaliste, dont je n'ai pas de raison de mettre la parole en doute, me rapporte les propos d'Alain Juppé à l'occasion de sa conférence de presse sur la signature du contrat enfance jeunesse.

- La réalité est que je fais de la publicité gratuite à Alain Rousset. Il n'est pas connu au plan national. Mais ici, les journalistes viennent me voir, et ensuite il vont voir Rousset..."

Le journaliste tente d'exprimer que cela lui parait normal

- Justement, justement...

Cela me fait souvenir du refus de débaut qu'il avait opposé à Gilles Savary : "Je n'ai pas à faire la publicité de Monsieur Savary..."

Je vous l'ai dit plusieurs fois : la politique rend bête. A ce point, c'est un challenge véritable.

A mon tour, de faire de la publicité gratuite...

Contrat enfance jeunesse : un aveu de carence et une annonce électorale

Alain Juppé a signé aujourd'hui avec le ministre Xavier Bertrand, venu tout spécialement à Bordeaux, un contrat petite enfance qui est en fait un aveu de la carence politique municipale à ce jour.

Il promet aujourd'hui 1200 places nouvelles en trois ans, soit 6000 places en 2009. Il n'y en avait, à l'été 2006, que 4000 réparties dans 55 structures d'accueil (assistantes maternelles, crèches associatives...). La mairie déclare aujourd'hui qu'il y en aurait à la date d'aujourd'hui 4800, sans donner le détail de cette surprenante augmentation en peu de mois. Dans tous les cas le hiatus entre les 4000 ou 4800 places actuelles et la promesse d'une augmentation de 1200 démontre, qu'après dix ans de majorité municipale, rien n'a été fait pour anticiper les besoins des jeunes couples alors même qu'on s'enorgueillit à la mairie de l'arrivée de populations nouvelles.

Le contrat signé est en réalité une sorte d'aveu de carence et de constat des manques dont la population nous rend compte chaque jour. Il vient surtout à point nommé, cinq semaines avant les élections municipales...

mardi 29 janvier 2008

Le guiness book des ratés gouvernementaux

Le 6 juin 2006, le premier ministre d'alors (DDV) annonçait à grand fracas la création d'un nouveau contrat de travail pour les demandeurs d'emploi de plus de 57 ans. Avantages nombreux à la clef, dont une bonification de la retraite.

Plus de dix-huit mois après, le nombre des contrats seniors qui ont été signés est édifiant : 17 !

On croyait pouvoir attribuer en confiance la palme des ratés gouvernementaux à ce contrat senior. Que nenni ! Le ministre Borloo est en passe de coiffer Dominique de Villepin sur le poteau.

En janvier 2006, avec sa mine de gamin facétieux, Jean Louis Borloo, alors ministre du logement, lance la maison à 100 000 euros. Vingt mille maisonnettes sont prévues "dans un premier temps", grâce au renfort de prêts à faible taux...

Deux ans après, quatre ont été construites !

Le prochain candidat au guiness book aura quand même de la peine à faire mieux.

Dans le train

Avant-dernier voyage à Paris avant la fin de cette session parlementaire. Malgré l'heure matinale, tous les ordinateurs sont ouverts, le journal du jour déjà replié. Mon wagon est plein de ces Français qui, comme les grives, voyagent tôt.

Chacun est dans son monde, les soucis et le travail du jour. Les nés sont baissés, les cerveaux travaillent en boucle sur eux-mêmes. Dehors, la nuit, le brouillard...

Une seule journée aujourd'hui à l'Assemblée : je veux demain être très présente sur le terrain. Malgré leur rapidité, je crois à ces contacts personnels, à ces petits échanges, généralement cordiaux, ces quelques phrases de politique appliquée à la vie concrête. La campagne enfle tous les jours.

Je me remets à mon travail "sérieux" : le blog n'est qu'une récréation...

dimanche 27 janvier 2008

Qui habite les HLM du Grand Parc ?

Sous un titre voisin, "Qui habite les HLM de Neuilly ?", "Le Monde 2" pose une question qui nous poignait le coeur depuis longtemps ...

Rassurez-vous : les 2% d'HLM de la ville de Neuilly ne sont pas abandonnés à des populations que nul, en ce ghetto de bien-nés/bien-lotis, ne saurait fréquenter sans déchoir. Des fils de comtes, des héritiers de comptes (en banque), des propriétaires de résidences secondaires au Lavandou ou de châteaux en Sologne. Quelques cas sociaux cependant : des cadres de l'UMP ou des fonctionnaires de la mairie de Neuilly.

En un mot, rien que du beau, et l'inquiétude qui nous taraudait rien qu'à penser qu'il y avait quand même 937 logements sociaux à Neuilly, émargeant à l'inventaire du logement social dans le le cadre de la loi SRU, est un peu apaisée...

L'article vaut le détour. Il est réalisé en partenariat avec deux sociologues, Monique et Michel Pinçon-Charlot, auteurs d'un ouvrage "Les ghettos du Gotha", ghettos aussi dangereux que ceux du "9-3", mais bien sûr tout différemment.

Lors de notre galette cantonale (25 janvier) à la mairie de quartier du Grand Parc, on m'a remis à l'instant même où je prenais la parole un tract distribué dans le canton et signé Annemarie Cazalet, adjointe de quartier de la municipalité actuelle.

Le tract, joliment titré "Les voeux de la conseillère générale : toujours proche de la galette !!" (comprenne qui pourra, Roland Barthes lui-même y aurait quelque difficulté) dénonce le fait que mes bureaux ne sont pas dans ma circonscription.

Et ils sont en effet, 20, rue Saint Laurent, à la lisière exacte entre ma circonscription et mon canton.

Ceci m'a paru tellement dérisoire que j'ai dénoncé le fait que la députée de la première circonscription ait elle-même ses bureaux dans le parc HLM du Grand Parc, à ma connaissance -comme à Neuilly- émargeant à ce titre dans le cadre de la loi SRU. C'est un fait connu de tous les habitants du Grand Parc, qui s'en offusquent auprès de moi quand ils viennent à mes permanences demander mon appui pour un logement . Je n'en ai jamais parlé ni avant, ni pendant, ni après mon élection et je ne l'ai fait qu'en réponse à ce tract imbécile.

La politique rend bête : c'est une de mes certitudes, et fait perdre le sens commun. Ce tract me parait en être l'exemple.

Je crois pour ma part qu'il faut être soi-même, ne pas cacher ce que l'on est, expliquer ce que l'on fait.

J'essaye. C'est l'objet de ce billet et de tous les autres, et aussi des réponses aux questions qu'ils peuvent susciter.

Faute de grive..

Ce n'est désormais plus faute de grive, que j'écouterai les merles (car de manger l'un ou l'autre, il n'est évidemment pas question !) : des grives chanteuses à ailes tachetées ont rejoint ce matin mon jardin...

La nouvelle me réjouit. Pour les amateurs d'informations précises et vérifiées, c'est la 21ème espèce d'oiseau qui m'honore de sa fréquentation et mélange sa voix au brouhaha matinal qui accompagne le lever du jour. On dit la grive plus tôt levée que toutes les autres espèces et soucieuse de chanter la première ; Sarkozy a t-il jamais parlé des oiseaux qui se lèvent tôt ? Voilà un manque comblé pour inciter à travailler plus et chanter plus fort.

Un mot encore de cet oiseau brun et tâcheté, plus gros que la plupart de mes autres visiteurs. Il est fort timide, presque sauvage et peu familier des jardins de ville . Je suis d'autant plus reconnaissance à ma visiteuse de ce matin de n'avoir pas négligé le mien et de s'être laissée admirer tout un moment.

Une campagne électorale porterait bien mal son nom sans un interstice laissé aux arbres et aux oiseaux..

Call-girls en campagne

Un nombre de plus en plus grand de Bordelais ont été appelés à ce jour par d'aimables call-girls menant campagne pour Alain Juppé.

- Bonjour, êtes-vous au courant de la réunion d'Alain Juppé dans votre quartier mardi prochain ?

Et la conversation se poursuit en fonction des réponses de l'interlocuteur. Il ne s'agit pas, je pense de militants zélés car j'ose croire qu'ils n'auraient alors pas téléphoné à mon bureau parlementaire

- Madame Delaunay, vous intéressez vous à la campagne d'Alain Juppé ?

Bien sûr que je m'y intéresse ! Ce billet en est d'ailleurs la preuve.

- Soutenez-vous la campagne d'Alain Juppé ?

Cela, c'est peut-être beaucoup demander. Mais, nonobstant la réponse un peu vague :

- Nous serons heureux de vous réserver une place pour la réunion de mardi... Avez-vous des suggestions à faire à M Juppé ?

A Monsieur Juppé, pas directement. J'en ai fait pendant six ans au Conseil Municipal, aucune n'a été retenue, et je n'ai trouvé en retour qu'un air de grandeur et de mépris, des brouhahas de pupitre dans les rangs majoritaires. L'ouverture UMP, ce n'est pas accueillir les propositions c'est débaucher tel ou tel déçu pour le ficher sur une liste comme un papillon captif et dans la perpsective de le voir appliquer à la lettre la politique du Maire ou du Président. Les propositions, nous les faisons donc maintenant directement aux Bordelais.

Une sympathisante, fine mouche, a fait se prolonger interminablement la conversation. Elle m'a dit "Cela devait venir d'un de ces standards d'appel à l'étranger, et j'espère que nous trouverons la facture de tous ces appels sur les comptes de campagne".

J'espère aussi...

mercredi 23 janvier 2008

Tous au Grand Parc pour la Galette Cantonale !

Je serais très heureuse que vous nous rejoigniez

à la mairie de quartier du Grand Parc, le vendredi 25 janvier à 18 heures 30

pour notre traditionnelle "Galette Cantonale" du canton Grand Parc-Jardin Public

En présence, comme chaque année, de Gilles Savary, Philippe Madrelle, Alain Rousset.

C'est toujours un moment d'amitié et de convivialité. Nous comptons sur les amis du blog !

Travail du dimanche : des lumières qui datent un peu

Oui, Nicolas Sarkozy et Jacques Attali sont sur ce sujet du travail du dimanche à la pointe de l'actualité ... d' il y a deux siècles. Voici un curieux texte, dont l'origine démontre que les l'éclat des lumières se mesure à l'aune de leur époque.

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Maladie contagieuse

Hier à l'Assemblée, j'ai invité en ma qualité de coordinatrice du groupe "politique de l'âge" la Présidente de l'association France-Alzheimer à ce que nous apppelons une "audition". Il s'agit d'une rencontre où un expert expose un sujet de haute actualité politique, devant un groupe de députés.

A 16 heures, députés et assistants sont là, mais d'oratrice, point. Après un moment, nous téléphonons à l'association pour exprimer notre inquiétude :

- Non, rien de grave, la Présidente a oublié !...

Petite panne !

Mon site a fait 24 heures de grève, ne répondant aucunement à mes injonctions à écrire et refusant d'enregistrer vos commentaires !

Il parait enfin guéri et bon à nous permettre de dialoguer.

Pardon pour lui, pardon tout court.

lundi 21 janvier 2008

A vrai dire, rien n'est automatique !

... Même pas les antibiotiques ! Pour une fois qu'il y a une bonne nouvelle, tombons sur elle à bras raccourci : la consommation d'antibiotiques a diminué de 23,4% en 5 ans.

Sous cette bonne nouvelle, il y en a en réalité quatre :
- 27 millions de traitements inutiles ont été évités%% - Les enfants ont été épargnés par ces traitements inutiles plus encore que les adultes (baisse de 34% dans la même période)
- 850 millions d'euros ont été économisés
- la résistance aux antibiotiques a, espérons-le, diminué.

Beaucoup reste à faire : la France reste le deuxième consommateur d'antibiotiques en Europe et les taux de résistance sont plus élevés qu'ailleurs. Mais ces chiffres favorables montrent qu'une réelle volonté en matière de politique de santé permet de progresser. C'est le cas pour les antibiotiques, c'est le cas pour le tabac.

A quand une vraie lutte contre les addictions : drogue, mais aussi machines à sous et alcool ? A quand la généralisation du dépistage du cancer du sein, à quand un suivi et des soins bucco-dentaires obligatoires et gratuits pour les enfants ?

Rien n'est automatique, et c'est pourquoi il faut s'accrocher. La politique ne peut pas tout, mais elle doit vouloir beaucoup.

dimanche 20 janvier 2008

"Les ders des ders"

Sous ce beau titre, "Le Monde" annonce la mort de deux des derniers poilus de la guerre de 14. L'article mérite lecture, retraçant la vie des deux poilus disparus, tous les deux âgés de 110 ans.

Il ne reste donc à ce jour que deux poilus survivants. Ce décompte régulier est assez macabre et je ne sais si les deux derniers suivent l'actualité des journaux mais l'idée que l'un et l'autre se disent "qui sera le dernier ?" est assez affreuse. A ce dernier, sera-t-il donné une coupe, une médaille ?...

On dit que l'histoire est "contemporaine" quand il existe des personnes vivantes pour en témoigner. La grande guerre va donc définitivement et sans recours entrer dans l'histoire. Pour bien des familles, elle a marqué un drame en les privant des chefs de famille et en laissant des orphelins qui étaient souvent, comme on disait alors, des "miséreux". Ces orphelins et leurs mères bénéficiaient d'un statut de "veuve de guerre" et d' "orphelins de guerre" qui leur valait quelques modestes subsides mais qui les marquait d'un bandeau noir, comme celui qu'ils portaient à la manche.

Quelle impardonnable boucherie, qui a entraîné pire encore...

Juppé l'Iroquois

Ce matin dans ma boite aux lettres une invitation d'Alain Juppé à l'une de ses réunions publiques. Sourire en découvrant son logo de campagne : son nom "Juppé", le J prolongé haut et décoré de deux plumes de chef indien, seule tribu identifiable sur le document. La politique n'est plus ce qu'elle était.

Autre sourire : les grandes thématiques de la campagne juppéenne sont celles de la campagne de Jacques Respaud il y a dix huit mois, "Bordeaux solidaire", "Bordeaux dynamique".. Bel hommage à notre travail et à Jacques qui dirige le groupe de l'opposition municipale.

Quant à nous, promis, nous ne prendrons ni le slogan "Bordeaux à coeur", ni le T shirt qui l'accompagnait .

samedi 19 janvier 2008

Panne d'agenda !

Oui, on peut avoir des pannes d'agenda comme on a des pannes d'oreiller ! Avec raison, le tire-bouchon de Sud Ouest, notre vénéré quotidien local, fustige la panne de l'agenda de ce blog.

J'avoue : "c'est ma faute, c'est ma plus grande faute..." . Bon d'accord, là je vous fais un peu Ségolène en campagne, mais tant que je ne vous dirai pas "faites ceci en mémoire de moi", la situation ne sera pas tragique.

Moi seule m'occupe de ce blog, et c'est vrai, dans le petit morceau de temps quasi-quotidien que je lui consacre, j'ai privilégié les billets et les commentaires relativement à l'agenda. C'est mal, je sais...

C'est mal et notre vénéré quotidien a raison. Vous remarquerez qu'un homme/femme politique en campagne est d'une mansuétude dégoulinante de miel vis à vis des médias. En plus et en la circonstance, le tire-bouchon a raison. Je vais essayer de voir si je sais encore rentrer le code spécial, faire les pieds au mur, dire abracadabra trois fois, tous ces trucs indispensables, pour que ces fichus outils informatiques fonctionnent...

Si je n'y arrive pas, cher et bien aimé Sud-Ouest, vous voudrez bien ne pas en vouloir trop à la gentille députée que je suis...

mercredi 16 janvier 2008

Laïcité positive ???

Pour votre édification, quelques citations des derniers discours de Sarkozy, du Vatican à Riyad, en passant par Constantine.

« Nous, les chrétiens… »
Discours de Constantine, où Sarkozy parlait au nom de tous les Français

« Un homme qui croit est un homme qui espère »
Et Guy Mocquet ?

« La morale laïque risque toujours de s’épuiser en fanatisme »
Côté fanatisme...

« Dans la transmission des valeurs et la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne remplacera jamais le pasteur ou le prêtre »
Merci, les hussards noirs de la République..

Rappelons aussi que le terme même de « laïcité positive » vient de Sarkozy. Y en a-t-il une négative ?

Nicolas Sarkozy, comme chacun d’entre nous, peut penser tout cela et son contraire. Mais il ne peut/doit pas l’exprimer quand il parle en réprésentant et garant de la République Française. Là comme ailleurs, il montre qu’il n’a pas pris la mesure de sa fonction ou, plus gravement, qu’il n’ est pas à la mesure de sa fonction.

En réalité ce virage « religieux » a bien des sous-entendus. L’un d’eux est, une fois encore là aussi, de détourner l’attention des échecs de sa politique. Il a promis la réussite, la croissance, le pouvoir d’achat, mais sans jamais préciser si c’était dans ce monde ou dans l’autre.

lundi 14 janvier 2008

Madame Chipiron

Nous avons beaucoup ri tout à l'heure, même si ce rire était au fond un peu jaune...

Réunion de campagne autour d'Alain Rousset. Point des réunions passées, propositions pour celles à venir. J'évoque mon souhait de me rendre dans les RPA, c'est à dire les Résidences pour Personnes Agées. Entre nous soit dit, quelle dénomination stupide, est-ce que vraiment aucun crâne d'oeuf ne peut trouver mieux ? Cela m'évoque irrésistiblement une page du programme d'Alain Juppé pour les élections législatives. Titre de la page "Soutien à nos ainés". En photo, une vieille dame, sur un fauteuil qui ne roulait sans doute même plus, l'air fatigué de chez fatigué. A vous dégoûter de vieillir !

Bon, je sais, ça n'a pas grand chose à voir au premier abord avec Mme Chipiron (et pourtant, si..). Mais je déteste ce côté compassionnel. Vieillir est une chance et me parait beaucoup plus marrant que de mourir jeune. Quand changerons-nous de regard sur l'âge ? Quand sortirons-nous du "soutien à nos ainés", branlants, claudiquants, chevrotants...

Je reviens à Mme Chipiron. La visite des RPA à Bordeaux n'est pas chose facile. Hors de Mme Brunet (adjointe aux personnes âgées) et de la municipalité en exercice, disons carrément qu'elles sont quasi inaccessibles aux élus et aux personnalités politiques.

J'en ai fait l'expérience plusieurs fois. Je n'en raconterai qu'une.

A la porte d'une RPA où je venais de sonner, je vois sortir un (une) cerbère : "Que voulez-vous ? Que venez vous faire ici ?".

Je prends aussitôt mon meilleur air BCBG (=Bon Chic, Bonne Gauche), un peu à cours d'aspiration quand même...

- Eh bien, je viens voir.... Mme Chipiron !

Pourquoi Mme Chipiron ? L'inconscient est incontrôlable et incompréhensible. Je n'ai jamais pu avaler le moindre de ces pauvres animaux. Ils m'ont sans doute rendu la politesse ce jour-là en m'inspirant ce nom inventé puisque, malgré mon paquet de documents électoraux sur le bras et sur celui du militant qui m'accompagnait, le bec de ma cerbère a été cloué..

Et je suis donc allée tranquillement, naturellement, converser avec les résidents. Dans cet exercice, je crois qu'aucune porte de chambre ne m'a jamais été fermée. Beaucoup en tout cas m'ont été ouvertes pour une conversation amicale, attentive. Je me souviens d'une dame si naturellement élégante, si attentive elle-même, dont j'avais noté le nom sur un petit papier. Le papier s'est envolé. Voulant lui envoyer mes voeux, je suis retournée dans la RPA et je n'ai pas reconnu son nom sur les boites aux lettres. Je lui dédie à distance ce billet.

Notre ami Daniel Jault, élu de la Bastide et candidat aux prochaines élections, m'a fait remarquer qu'un élu du Conseil Général, finançant autant les structures que les personnes âgées elles-mêmes (par l'intermédiaire de l'A.P.A., allocation personnalisée d'autonomie) pouvait de plein droit rendre visite aux RPA.

- Mais enfin, a dit un plaisantin, nous n'allons quand même pas leur retirer l'APA de la bouche...

Fou rire stupide, fou rire après une longue réunion... Pourtant, ce n'est pas si drôle. Mme Chipiron, et tant d'autres que j'ai rencontrés ou que je n'ai pas pu rencontrer ont pleinement droit à s'informer, à dialoguer avec des personnalités politiques, dans le respect qui est dû à leur conscience, à leur expérience, à la gentillesse de leur accueil, au temps qu'ils y consacrent volontiers.

Plus que jamais, je serai heureuse d'aller voir et de retrouver Mme Chipiron...

Du poil des chats

A chaque moment, presque tous les jours, je m'aperçois de combien je déteste la notabilité. Pas les notables s'ils ont conscience qu'ils jouent un rôle, qu'ils font un mêtier et que, de préférence, ils doivent le faire bien. Mais la notabilité, cette espèce de manteau dont se drapent les faibles pour se croire/faire grands. Comme les chats qui gonflent leur poil...

Qu'est-ce que cela vient faire dans ce blog ? Justement rien, absolument rien. Je reviens à l'instant d'une journée où j'ai croisé pas mal de notables, avec ou sans manteau, et je m'apprête à préparer mon cartable pour Paris, demain.

Cette idée m'est apparue tout simplement sur le trajet du retour. Comme une dame que l'on croise et dont a envie de mettre le nom par écrit avant de l'oublier.

dimanche 13 janvier 2008

Sarkozy à Bordeaux

Je ne m'étais pas si tôt étonnée qu'Alain Juppé tarde à inviter Nicolas Sarkozy pour soutenir sa campagne municipale (Femina, 11 janvier), que je tombe sur la page de garde du "Monde" informatique. Sous une photo de Juppé, ce titre "Des maires de droite refusent de "nationaliser" les municipales".

Précédemment, nous avions entendu le même Alain Juppé déclarer : "Les municipales sont une élection locale. Il faut éviter de politiser...". Ce petit village gaulois que se plait à décrire AJ ne sera bien sûr aucunement sous les feux des médias, et l'échec ou l'élection du maire actuel, ne seront pas plus que les législatives de juin, un signe national à l'égard de la politique du gouvernement.

Tu parles... Mais comment l'ancien numéro 2 du gouvernement Fillon (on a toujours envie d'écrire "du gouvernement Sarkozy"), peut-il à ce point renier l'attelage qu'il a eu si grand plaisir à monter ? Imaginons qu'il soit demeuré au poste de super-ministre de "l'écologie, du développement et de l'aménagement durable", que dirait-il aujourd'hui ? Eh bien, il encenserait cette même politique, il lui trouverait tous les mérites puisqu'il en serait le co-auteur. Quelle faiblesse de certains hommes politiques de pouvoir encenser ou contrer (ici : tenir à distance) selon ses avatars personnels ?

Dans la même roue, Françoise de Panafieu à Paris déclare "que le Président de la République doit demeurer à sa juste place..". Et elle l'incite, en y mettant les formes, à ne pas trop se mêler de sa campagne.

Bonjour le courage, bonjour la constance. Choisissons de nous en amuser en déclarant fortement que, quant à nous, nous invitons sans hésitation Nicolas Sarkozy à venir à Bordeaux !

Une fois, deux fois, autant qu'il veut ! Seul ou accompagné de François Fillon qui s'est aussi proposé, et des ministres fétiches de ce gouvernement : Christine Lagarde, Bernard Laporte, Rachida Dati..

Plus sérieusement : la prise de conscience de l'incurie de ce gouvernement et de l'inadéquation de Nicolas Sarkozy à sa fonction n'a pas lieu, apparemment, que dans nos rangs. J'avais, dès la rentrée de septembre, pronostiqué que Nicolas Sarkozy ferait notre campagne électorale. De lois inutiles en lois imbéciles et en mesures iniques, il s'y attèle assez bien. Si ce n'était pas triste et inquiétant pour le pays tout entier, ce serait assez joyeux.

samedi 12 janvier 2008

Campagne, force 3

Salle comble hier au "Femina" autour de Bertrand Delanoë et d'Alain Rousset. Je ne veux pas tomber dans le piège des blogs politiques s'auto-congratulant de chaque évènement, de chaque rencontre de terrain. Mais pourtant, l'atmosphère un peu décalée de cette très belle salle, plus habituée des concerts et des pièces de théâtre, que des rencontres politiques était une absolue réussite. La chaleur des velours rouges allait bien à la chaleur de la soirée, à l'incroyable éloquence de Bertrand Delanoë, à la proximité et à l'impression de politique vivante (comme on dit "l'art vivant") de cette première grande soirée de notre campagne.

Même densité de public et de matière ce matin à maison cantonale de la Bastide. Cette fois, avouons que ce lieu que j'adore, plus figé, se prête moins à la chaleur et à la participation. Pourtant nous êtions de nouveau au maximum de contenu de la salle, pour plancher et écouter plancher sur le rendu des groupes de travail mis en place il y a deux mois.

Campagne force 3 soufflant à fond autour du grand fleuve.

Rétention de sécurité : la situation allemande

L'invité du blog est aujourd'hui Klaus Fuchs. La rétention de sécurité existe dans les pays germanophones. Il en explique les modalités. Au passage, remarquons que le droit allemand est fortement imprégné du droit romain. Le nôtre s'en est éloigné avec l'intervention de Napoléon et de son code.

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jeudi 10 janvier 2008

Le cri des oiseaux, les psychiatres et la rétention préventive

Il y a dans la rhétorique des oiseaux, trois niveaux d'expression : le chant, le cri et le cri d'alarme. Les oiseaux ont de la chance, le chant est le plus constant, preuve qu'ils ont un bon naturel et que nous devrions prendre exemple.

J'avais envie au premier moment de ne vous parler que des oiseaux, pour éviter de parler de qui vous savez, pour mettre de la douceur dans le blog après les commentaires du billet précédent, et tout simplement parce que je me suis prise d'un grand amour pour les "oiseaux du ciel" qui, chaque jour plus nombreux, viennent fréquenter mon devant de fenêtre.

Pourtant, le "cri d'alarme" m'a donné envie de vous parler des psychiatres, de Rachida Dati et de la loi qui vient d'être votée au parlement. La possibilité de "rétention", à l'issue de leur peine, des criminels supposés demeurer potentiellement dangereux.

Le mot "rétention" est un mot maquillé : la loi dit explicitement qu'ils auront les mêmes droits et conditions (visites, soins...) que les prisonniers. Exprimé positivement ("droits"), cela signifie qu'ils seront des prisonniers. Pourquoi appeler les chats autrement que des chats, alors que le vocabulaire du droit est (et doit être) si précis ?

Ce qui signifie :
- que les lieux de soins seront assimilables à des prisons. Et que les psychiatres auront à jouer un rôle autre que médical.
- que les commissions qui jugeront de la dangerosité potentielle délivreront en fait un nouveau jugement, contravenant en cela à la loi : seul un nouveau jugement peut modifier un jugement, y compris pour la longueur de la peine.
- que le droit français entérine pour la première fois une peine pour une faute potentielle ou supposée. C'est à dire juge et condamne par anticipation. Badinter a été sur ce point magistral en démontrant la dangerosité de l'acceptation de ce principe. Aujourd'hui on l'applique à une possible récidive pour crime sexuel ; demain, pourquoi pas, à la dangerosité politique. On connait sur ce point le rôle qu'ont joué en URSS les hôpitaux psychiatriques.

Disons en outre que la loi qui vient d'être proposée et malheureusement votée, sous le coup de deux affaires à forte charge émotionnelle, est inutile, comme toutes celle qu'a fait voter Rachida Dati. L'hospitalisation d'office en cas de dangerosité pour soi-même ou pour la société existe déjà et pouvait être appliquée à ces cas.

J'étais ce matin à l'hôpital Charles Perrens . (Non, pas comme malade...). Les psychiatres étaient unanimes : nous n'avons pas à jouer le rôle ni des juges, ni des policiers, ni des gardiens de prison. Les psychiatres sont des médecins et je pense qu'ils vont de nouveau se mobiliser sur le sujet (on se souvient qu'ils ont déjà fait reculer NS et abroger un article de loi)

Comme les oiseaux : pousser un cri d'alarme.

mercredi 9 janvier 2008

Petit billet d'humeur

Et un peu aussi de docteur... Je n'ai vu qu'hier soir des extraits de la conférence de presse de Sarkozy. On loue son habileté, elle est réelle, mais elle se fissure. Les mécanismes en sont trop grossiers et faciles à démonter. Même la "politique de civilisation" n'amusera pas longtemps la galerie bien que la distance entre la copie (Sarkozy) et l'original (Edgar Morin) soit déjà en soi un vrai sujet.

Ce petit billet d'humeur est en réalité un regard clinique. Sarkozy ne va pas bien. Plus nerveux qu'à l'ordinaire, moins contrôlé, et j'ose le dire , pas tout à fait "dans ses baskets". Je me souviens d'une série d'ouvrages, il y une vingtaine d'années, qui avait eu un grand succès "Ces malades qui nous gouvernent". L'auteur dont j'ai oublié le nom démontait les liens entre les troubles des hommes de pouvoir (eh oui, il n'y avait que des hommes...) et leur exercice du pouvoir. Un nouveau tome est certainement à écrire.

Après avoir fait cette constatation, j'apprends que Sarkozy a été opéré et l'a tenu caché. L'opération est sans importance et, en elle-même, ne méritait pas grande publication. Mais qu'aucun bulletin régulier ne soit publié comme cela avait été promis pose question. Cela veut dire que le médecin de l'Elysée (dont Sarkozy avait dit qu'il ferait de lui une star des médias) ne signe pas n'importe quoi, et se garde d'un avis de grand beau quand ce n'est à l'évidence pas le cas.

Tout cela n'est pas follement réconfortant. Et au passage, j'ai vraiment détesté cette conf' de presse.

mardi 8 janvier 2008

Durée légale du travail

Questions d'actualité cet après-midi à l'Assemblée. Nous n'avons pu obtenir de réponse à la question "voulez-vous remettre en cause la durée légale du travail ?". Ni le Premier Ministre, ni Xavier Bertrand n'ont répondu. Ils ont tourné autour des 35 heures, mais de vraie réponse, point.

Et c'est pourtant la vraie question. Quand on "assouplit", qu'on sussure que "la négociation doit avoir lieu entreprise par entreprise", on postule en effet qu'il n'y a plus de durée légale et que tout est affaire d'arrangement et de détricotage de la loi.

Dans cette période pré-électorale, encore moins que dans les autres, aucun risque d'entendre Sarkozy ni aucun de ses ministres dire simplement "Eh bien, oui, nous voulons revenir aux 39 heures". La réaction de l'opinion serait sans appel et pourtant le détricotage actuel, les entorses ici, les exceptions là, sont plus dangereux encore.

Pourquoi : parce qu'ils suppriment la notion de durée légale. Or cette durée légale détermine la mise en oeuvre des heures supplémentaires, payées désormais 25% de plus que le tarif horaire normal et défiscalisées. Sans durée légale du travail, les gogos de la politique sarkozienne pourront définitivement "travailler plus pour gagner moins".

La suppression de la durée légale autorise tous les abus et accentuera les inégalités entre les travailleurs, et plus encore entre travailleurs et privés d'emploi. C'est aujourd'hui, à l'occasion de la conférence de presse, qu'Henri Guaino, le plumitif des discours sarkoziens, aurait dû inscrire un hommage à Léon Blum : il est à l'origine des 40 heures.

Le manque de courage de Nicolas Sarkozy ce matin, avouant qu'il souhaite que "2008 voit la fin des 35 heures" est affligeant. Que ne dit-il par quoi il veut les remplacer ?

Justement : par rien. Temps de travail et heures supplémentaires à la discrétion des employeurs.

Un Grenelle génétiquement modifié

Quatre-vingt-six pour cent des Français souhaitent un moratoire sur les OGM. Le gouvernement, si prompt à saisir le moindre fait divers et à coller à la roue de l'opinion, a-t-il manqué cette information? ?

Ce moratoire peut être décidé et mis en oeuvre en appliquant la clause de sauvegarde européenne. Il ne concernera que le maïs Monsanto 810, seul autorisé à la culture. La clause de sauvegarde permet à un pays européenn d'interdire un organisme génétiquement modifié autorisé au plan communautaire, en justifiant cette mesure par un dossier scientifique étayé.

L'engagement de saisir ainsi l’Union Européenne est inscrit en toutes lettres dans les conclusions du Grenelle de l'environnement et a été confirmé devant l'Assemblée par le ministre Jean Louis Borloo.

Voir : http://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/IMG/pdf/Fiche_7.pdf

Depuis, le Gouvernement a reculé en ne mettant en place qu'un arrêt de la vente des semences jusqu'au 6 février. En un mot : on pourra recommencer à vendre juste à temps pour commencer à semer !

Premier test de sincérité pour le Grenelle de l'environnement : il est malheureusement négatif . José Bové, comme nous tous, a cru en la parole donnée et sa démarche actuelle mérite d'être soutenue et relayée.

J'ai d'ores et déjà, en tant qu'élue et médecin hospitalo-universitaire, signé l'Appel pour la liberté et le droit de consommer et de produire sans OGM (www.stop-ogm.org ) .

dimanche 6 janvier 2008

Berlin

Un mot de Berlin où j'ai fait une courte virée autour du premier de l'an. Une certitude tout d'abord : les Berlinois ont eu beaucoup de malheur dans le siècle passé, mais ils ont eu une grande chance. Ne pas avoir Alain Juppé pour maire au moment de la réunification.

Berlin s'est une nouvelle fois reconstruite : des hectares entiers laissés vides, en particulier autour du terrible mur bâti en août 61, ne demandaient qu'à renaître et à exprimer l'avenir de la ville redevenue capitale. Innovations architecturales et immeubles solides se côtoient de manière assez équilibrée. Sous AJ , les Berlinois auraient risqué ce beau bric-à-brac de petits immeubles disparates qui fait du site exceptionnel de la rive droite de la Garonne une cité jardin digne des bords de la Midouze vers 1960.

(Pour ceux qui l'auraient oublié, la Midouze est le fleuve homérique, célébré dès la mythologie, qui traverse Mont-de-Marsan...)

Berlin donc. J'y suis allée beaucoup avant, peu avant, la chute du mur et maintenant. L'histoire, si formidablement présente à chaque coin de rue, donne l'impression de vouloir être effacée. Les plans ne portent plus ce fin pointillé qui indiquait l'emplacement du mur. Un seul mirador persiste, devenu mini-musée. Le "check-point charlie" est entouré de riants commerces..

Autre trace d'histoire, plus pregnante encore : la guerre et ses bombardements. Les restes, extraordinairement signifiants, de la "Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis-Kirche", une haute dent creuse qui correspondait au clocher de l'église bombardée, étaient situés en secteur ouest, et je me souviens que lors de ma première visite, dans les années soixante, avec les "Jeunesses Européennes Fédéralistes" , ce monument nu, tragique, où le moindre nuage paraissait devoir se déchirer en lambeaux, m'avait grandement impressionnée. "La dent creuse" est toujours là, et une pancarte fait appel à souscription pour la réhabiliter. Mais elle est incluse dans un entourage si vivant (une place commerçante garnie de sapins de noël) que, ce jour-là au moins, la paix semblait s'être faite autour d'elle.

La différence d'atmosphère entre Berlin Ouest et Est demeure pourtant perceptible. Autour de "l'Ile aux musées", qui était située à l'est, des petits étals de pauvres marchandises venues de la Pologne toute proche racontent une histoire toute différente que les boutiques opulentes du Kurfürstendamm. Ce n'est plus bien sûr cette odeur de tourbe, utilisée alors pour le chauffage, ce maigre éclairage, ce silence qui m'avaient frappée lors de ma première visite à l'âge de 15 ans, juste une idée, une sorte de parfum discret d'une "civilisation" déjà lointaine...

vendredi 4 janvier 2008

Pourquoi Juppix peut perdre

Un ami me met le nez sur la réaction de Juppé (son blog du 3 janvier) au titre de l'Express "Pourquoi Juppé peut perdre"

Mentionnant le titre et la publicité qu'en a fait "Sud-Ouest", AJ écrit brièvement : "On ne me laissera pas m'endormir. L'air de janvier sera vivifiant. Mais j'aime ça, comme Astérix au milieu des légions romaines".

Sans doute n'ai-je pas une lecture exhaustive d'Astérix, mais le rapport entre l'air de janvier et Astérix m'échappe un peu. Par contre, celui qui assimile les rangs de la gauche aux légions romaines n'est pas tout à fait faux. L'histoire l'a démontré.

Que Roussetix me pardonne...

jeudi 3 janvier 2008

1,1% : qui dit moins ?

Je viens de pondre une question écrite au gouvernement pour m'éffarer de la distance entre les promesses du candidat Sarkozy et la réalité en matière de petites retraites.

Au passage, les questions écrites sont des exercices, très formels dans leur présentation et leur rédaction, qui permettent aux députés d'interpeller les ministres responsables sur les sujets qui les touchent. Ils obtiennent une réponse... au bout d'un certain temps. Ce certain temps est plutôt long car aucune de la vingtaine de questions que j'ai rédigées n'ont encore reçu la moindre levée de sourcil. Pour ceux que le sujet intéresse, les questions écrites déjà publiées au journal officiel se trouvent sur le site de l'Assemblée.

Revenons-en à nos retraites : 1,1% d'augmentation en 2008 ! Moins que l'inflation, ce qui signifie une aggravation du pouvoir d'achat (on devrait dire de "l'impuissance d'achat") de la grande majorité des retraités.

Et encore cette pseudo-augmentation a t-elle été repoussée en 2008. Dès l'arrivée aux responsabilités de Nicolas Sarkozy, nous avons voté d'urgence le paquet fiscal et adressé aussitôt les chèques correspondants au personnes ayant plus gros patrimoines de notre pays. Ceux-ci ne pouvaient pas attendre. Les retraités, oui.

Le candidat Sarkozy avait promis une revalorisation du minimum vieillesse, et une augmentation significative du pouvoir d'achat pour ceux qui touchent une pension de retraite ou une pension de reversion.

Au lieu de cela : cette augmentation inférieure à la hausse des prix, qui est par ailleurs grevée par la mise en oeuvres des franchises médicales, lesquelles touchent particulièrement les personnes âgées ayant besoin de soins et de médicaments.

1,1% : pour une petite retraite, de quoi s'acheter une pantoufle. Pas la paire.

mardi 1 janvier 2008

Une très belle, grande et forte année 2008 !

Je ne sais si nous avons quelque prise sur le destin, mais chaque année, du fond du coeur, nous tentons l'entreprise ! J'adore faire des voeux, écrire des cartes, donner signe, dire "je pense à vous", en un mot, y croire une fois de plus.

Il y a en tout cas une part où nos voeux sont utiles : l'essentiel de nos joies et de nos ennuis vient des autres. "L'enfer, c'est les autres", mais quelquefois aussi le paradis, du moins des morceaux de paradis, et c'est le puzzle qu'on fait avec tous ces morceaux qui est vraiment le paradis. Mais ça, on ne l'explique jamais.

Aujourd'hui, je fais des voeux très simples, pour cette part qui vient de nous et sur laquelle nous pouvons quelque chose. Non, je ne vais pas vous faire le coup de Ségolène (qui, elle-même le tenait de quelqu'un d'autre) : "Aimez-vous les uns les autres !" . Mais seulement : "mettez-vous à la place les uns des autres", ça ira déjà mieux.

"Parce que la politique c'est d'abord se connaître, se comprendre et construire ensemble", alors je souhaite à tous les amis du blog beaucoup de bonne politique, et aux Bordelais la chance de construire quelque chose de beau et de nouveau !