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lundi 30 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 30 avril 2007 à 22:39 dans Journal
Mon père, Gabriel Delaunay, aurait cent ans aujourd'hui. Peut-on imaginer ce qu'a été la marche du monde dans ces cent ans ? Entre la petite ferme de Vendée, "sans commodités", comme on disait, le marché aux bestiaux où mon père accompagnait son père, l'âtre où l'on se réchauffait, les draps de chanvre pesant des tonnes que l'on lavait dans l'eau glacée du lavoir, et notre vie d'aujourd'hui, on pourrait imaginer des siècles. La pauvreté a changé de visage, le monde de rythme, beaucoup de mots n'ont plus le même sens et beaucoup se sont perdus.
Mon père est l'image du meilleur du XXème siècle : ce que l'on appelle "la méritocratie républicaine". Un enfant reconnu par son instituteur, poussé par lui à devenir aussi instituteur, puis passant les concours ... Tout ce que je voudrais "rendre", ou en tout cas rendre possible, aux enfants "défavorisés" d'aujourd'hui. Il aurait horreur que j'utilise ce terme. Il avait eu une enfance pauvre mais pas "défavorisée". C'est sans doute obscurément pour cela que je déteste ce mot, finalement très dépréciatif. La pauvreté n'est ni une qualité, ni un défaut, c'est un état, gravement, profondément exigent et, je le crois, indélébile.
Il m'a appris la simplicité, le naturel, l'attention aux autres, la volonté de ne jamais blesser en paraissant supérieur ou paternaliste. Du moins, il était ainsi. Quand on me parle de lui, trente-cinq ans exactement après qu'il a quitté ses fonctions à Bordeaux, j'en suis émue.
Le Conseil municipal m'a empêché d'aller en Vendée aujourd'hui. Il a souhaité, comme les aborigènes, retourner d'où il était venu. Ces quelques lignes, c'est "le bouquet de houx verts et de bruyère en fleurs" que je dépose sur le grès noir de sa tombe.
Je n'aurais pas pu ne pas en parler aujourd'hui.
13 commentaires
dimanche 29 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 29 avril 2007 à 19:40 dans Journal
B.B., fidèle ami du blog, m'adresse cette mise au point sur les relations entre le religieux et Nicolas Sarkozy.
Un instant de détente dans un monde de brutes ! Lire la suite
7 commentaires
Par Michèle Delaunay,
dimanche 29 avril 2007 à 08:40 dans Législatives 2007
Rendez-vous enthousiasme-efficacité ce matin 29 avril à 10 heures au Colbert !
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samedi 28 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
samedi 28 avril 2007 à 22:30 dans Journal
L'absolue certitude qu'il faut que nous nous battions pour rester libres, pour rester des gamins, des gosses insolents, des esprits insoumis.. Tout cela est à la fois très enfantin et peut paraitre très pompeux..
Dans le vote de dimanche prochain, les libertés fondamentales ne sont pas en cause, je ne crois bien évidemment pas que la démocratie soit menacée, mais l'esprit de la démocratie, un peu. Je voudrais que ce pays, cette ville, demeurent ou deviennent un pays, une ville, à la fois de pionniers (qui se bougent, qui bossent, qui sont inquiets, entreprenants, désireux..) et un pays, une ville, libertaires (qui se moquent, qui sont fiers, qui se sentent forts..).
Est-ce bien raisonnable ?
Il a plu sur Bordeaux. L'air est rafraichi et léger. N'y a-t-il pas une publicité (pour le TGV je crois) qui dit "tout autre choix ne serait pas très professionnel" ? Ni très raisonnable.
Je crois ça très fort.
Choisissons le choix le plus libre.
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Par Michèle Delaunay,
samedi 28 avril 2007 à 09:04 dans Législatives 2007
Vite, vite, tous sur le terrain !
Ce matin rendez-vous à 10 heures, aux Capucins
Vous pouvez nous rejoindre jusqu'à midi. Tous sont bienvenus !
Le temps est court mais il est plein d'espoir.
A tout de suite !
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vendredi 27 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
vendredi 27 avril 2007 à 21:53 dans Journal
A-t-on suffisamment remarqué cette phrase, ce matin en conseil de CUB : "Monsieur le Président, JE VEUX que pour les élections municipales 2008, le tri sélectif soit étendu et fonctionne dans tout Bordeaux" ?
Le Président, c'est Alain Rousset.
Le "Je" comminatoire, de ce "je veux" , c'est Alain Juppé.
Non, Juppé n'a pas dit "pour l'intérêt des Bordelais", ni "pour l'intérêt de la planète", ou "pour le développement durable" , mais "POUR LES ELECTIONS MUNICIPALES 2008".
Toute la conversion écologique d'Alain Juppé est dans ce raccourci. Et beaucoup plus que cela. Quiconque s'adresserait à lui comme il s'est adressé à Rousset serait tancé d'irrespectueux, d'immoral...
A défaut de l'Etat, la Ville, c'est Moi !
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Par Michèle Delaunay,
vendredi 27 avril 2007 à 00:06 dans Journal
Beau, très beau meeting ce soir autour de François Hollande. Les lecteurs du blog auront remarqué que je ne suis pas une adepte de l'adoration de masse, ni du compliment au mêtre. Mais ce soir était un beau soir, autour d'une personnalité certainement fort complexe, mais fondamentalement généreuse d'elle-même, ce qui est pour moi une des clefs d'une grande personnalité politique.
Je ne connais pas François Hollande, en dehors d'un nombre déjà conséquent de rencontres et de meetings à Bordeaux. La première remonte à 2001 : je venais de débarquer sur la liste municipale de Gilles Savary, comme un OVNI tombé de la planète médecine. On ne se bousculait pas pour soutenir Gilles dans la difficile bataille contre Alain Juppé. Hollande était venu, pour une rencontre, attentif à chacun, paraissant connaitre tout le monde, et surtout laissant ceux à qui il avait parlé plus heureux, plus détendus qu'ils ne l'étaient avant ce court échange. Les deux personnalités sont différentes en tout, mais Jacques Chaban Delmas avait aussi ce pouvoir : faire plaisir, être agréable par sa seule proximité. Je ne trouve sans doute pas les mots exacts, mais c'est une chose très importante et très frappante.
Hollande a en plus de cette gentillesse naturelle, deux incroyables qualités : c'est un grand orateur et il plein d'humour.
Un trait de cet humour, lorsqu'il venu il y a une semaine à Merignac. Nous faisions une photo de groupe, lui bien sûr au premier rang. Tout d'un coup, il fait semblant d'avoir reçu un coup de poignard dans le dos, et il se retourne vers une militante fabius d'un courant un peu éloigné de lui dont il avait deviné la présence. "Ah, Fabienne, il n'y a que toi, pour faire ça aussi bien..". On peut ne pas le croire, mais c'était désarmant de gentillesse. Fabienne, qui avait en effet guerroyé avec lui, a éclaté de rire. De tout autre, cela aurait pu paraître une vacherie ; ça ne l'était pas . Au contraire, cela a désarmé toutes les tensions qui pouvaient rester entre eux.
On se doute que Fabienne n'est pas le prénom de la militante. Je l'ai choisi à cause de la place du Colonel Fabien, sans savoir pourquoi d'ailleurs...
Ce soir, c'était Hollande l'orateur, épuisé, la voix cassée, transpirant dans une salle surchauffée mais plus d'un millier de militants. Avant le meeting, il était venu à notre permanence de la rue Nancel Pénard : il ne pouvait déjà presque plus parler, on avait envie de demander à tout le monde de partir pour lui permettre de se reposer. Il n'a pas fait de pause et il est aussitôt parti à Mérignac où avait lieu le meeting
Hollande ne fait jamais deux fois le même discours. Comme tous, il a certainement en tête des pièces du kit, des morceaux qu'il recompose au gré de son improvisation. Mais l'essentiel du discours vient au fil de l'esprit et du verbe. Toujours émaillé de traits d'humour, très fins, et auxquels il donne du relief par des changements de ton, dignes d'un grand comédien. Mais Hollande n'est pas un comédien.
On a compris que j'ai de la sympathie pour lui. J'admire en particulier en lui , comme en Ségolène d'ailleurs, l'absence de toute familiarité, de toute complaisance, susceptibe de livrer au public le lien entre eux. Sa seule "privauté", fut un quart d'instant de silence entre deux membres de phrase "Je suis fier -silence- en ma qualité de premier secrétaire du parti socialiste -silence- de Ségolène Royal candidate". J'ai bien conscience de ne pas pouvoir rendre la finesse et la discrétion de ces deux silences. Rien d'autre. On est loin de l'étalage médiatique Cecilia et Sarkozy.
La presse rendra demain le contenu de son discours, d'égale qualité que sa forme. Ce soir je voulais m'en tenir à des notations plus personnelles pour le remercier de nous avoir tous portés et enchantés.
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mercredi 25 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 25 avril 2007 à 11:17 dans Brèves
Un allié de poids dans notre campagne électorale : Silvio Berlusconi a déclaré que le programme de Nicolas Sarkozy était décalqué des livres qu'il a lui-même écrit.
Voilà un homme qui, au moins, ne manque pas de lucidité politique. Il donne au passage raison à Alain Rousset qui déclarait, lors de l'inauguration de notre permanence, que "Nicolas Sarkzy, c'était Silvio Berlusconi, mâtiné de Vladimir Poutine.
Je ne sais pas ce qu'en pense Poutine, mais Berlusconi est d'accord. Ce n'est pourtant pas flatteur.
9 commentaires
lundi 23 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 23 avril 2007 à 21:23 dans Journal
Le premier tour de l'élection présidentielle à Bordeaux apporte un souffle d'air sur la démocratie bordelaise.
- Par leur participation massive (85,48%), les Bordelais ont choisi de peser sur leur avenir. Balayé le temps où ils ne se déplaçaient guère, pensant que de toutes manières les jeux étaient fait (pax ex, aux munipales partielles de la rentrée dernière).
- Bordeaux et la deuxième circonscription ont placé Ségolène Royal en tête (respectivement 31,4% pour l'ensemble de la ville et 32,4% pour la circonscription*). Ce vote démontre une prise de distance des Bordelais vis à vis du pouvoir UMP qui agit à Bordeaux en propriétaire. On l'a vu par exemple à l'occasion de la convocation de l'électorat pour la municipale anticipée de la rentrée dernière ou, récemment, par une discrète mais claire candidature de Juppé au poste de Président de l'Assemblée Nationale... alors que le scrutin n'a pas même eu lieu.
- Par l'addition des votes Ségolène Royal et Bayrou, Bordeaux a exprimé son exigence d'une nouvelle pratique politique, équilibrée et ouverte.
Dans la ville de Montesquieu, le moment semble enfin proche de l'équilibre des pouvoirs, du dialogue et de l'alternance. Soixante ans, c'est un peu long...
Bravo et merci aux Bordelais de ce souffle d'air, auquel nous répondrons en exprimant notre volonté d'une démocratie bordelaise apaisée et ouverte.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 23 avril 2007 à 13:23 dans Journal
Deuxième circonscription
__gauche de gouvernement (PS,PC,verts) 36 %
PS 32,9 %
gauche et extr gauche 41,3 %
Bayrou 22,5 %
ville de Bordeaux
gauche de gouvernement 34,36% (national 29,13)
PS 31,4 %
gauche et extr gauche 39,8% (national 35,98)
Bayrou 22 %
Bravo Bordeaux !
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Par Michèle Delaunay,
lundi 23 avril 2007 à 08:32 dans Journal
Nos efforts, notre engagement dans la deuxième circonscription ont porté leur fruit : Ségolène Royal est en tête.
Tous, tous les jours sur le terrain !
La chance historique de transformer l'essai au deuxième tour et de faire ensemble accéder Bordeaux à l'alternance, à l'équilibre des pouvoirs est ouverte.
Une fois encore : au travail ! Nous gagnerons si nous sommes les plus forts, et d'ores et déjà nous ne sommes pas mauvais !
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Par Michèle Delaunay,
lundi 23 avril 2007 à 00:00 dans Journal
Titre bien pompeux : je n'ai la prétention d'enseigner quoi que ce soit en ce domaine.
Voilà seulement ce que j'ai ressenti tout au long de cette journée, allant d'un bureau de vote à l'autre, puis de cette soirée où les scores s'affinaient au fil des heures :
- une très forte participation. Voilà la vraie grande bonne nouvelle : les Français entendent s'impliquer dans la politique, et pour peu qu'on les informe et qu'on leur parle honnêtement de ce qui les concerne, sont prêts à prendre leur part de responsabilité.
- le faible score du front national (inférieur à 11%) : c'est aussi une bonne nouvelle, au regard du précédent scrutin présidentiel. Mais tout de suite après il y a une nouvelle moins bonne : Nicolas Sarkozy a concentré sur lui une partie des électeurs du FN et cela nous confirme qu'il appartient à la droite dure et qu'il n'est pas très loin de la droite extrème. Cela nous fait d'autant plus craindre qu'il puisse être demain Président.
- la mauvaise nouvelle en effet, c'est le score de Nicolas Sarkozy, qui franchit la barre des 30%...même en Seine Saint Denis, semble-t-il.
- la campagne des quinze jours à venir va être difficile ; elle n'en est que plus importante
- c'est maintenant l'heure de vérité pour ceux qui en choisissant de voter pour François Bayrou ont voulu exprimer la volonté d'une nouvelle pratique de la politique, d'un changement de monde et de système politique. Pensent-ils que Nicolas Sarkozy puisse faire autre chose qu'aggraver ce que nous avons vécu ces dernières années ?
- Ce sont vraiment deux projets, deux systèmes de pensée qui font s'affronter. Nous devons y mettre tout notre engagement.
- Notre projet est d'aider les hommes à vivre, à être autonomes, à donner le meilleur d'eux-mêmes. Notre projet est celui du respect et de la responsabilité. Nous pouvons difficilement gagner, mais nous avons le devoir de gagner.
Tout simplement : tous ensemble, au travail !
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vendredi 20 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
vendredi 20 avril 2007 à 23:26 dans Journal
Du fait de mon honorable position de candidate, ce blog se situe dans la catégorie des blogs politiques et pour cette raison, silence lui est imposé jusqu'à dimanche 20 heures. Mes remarques, coutumières en fin de semaine, sur la feuillaison des micocouliers ou l'inoubliable manière dont Kafka consolait les petites filles qui avaient égaré leur poupée serait légitimement susceptible d'influencer le scrutin.
Je le voudrais bien à vrai dire. Que Kafka ait un pouvoir surnaturel, chacun le sait. Que les micocouliers, par la seule magie de leur nom, donnent envie de voir en ce printemps un vrai renouveau, tout cela me parait dans l'ordre, l'ordre que je voudrais pour notre monde, fait de choses vraiment importantes et pas de stupidités télévisées, de petites hargnes, de notabilités à la noix et de tout un tas de choses que je déteste et qui me rendent grognon et grincheuse.
Donc nous allons nous quitter pour 48 heures. J'aime bien dramatiser un peu la situation. Quarante-huit heures sans un nouveau billet dans ce blog, quelle frustration pour les milliers (bien davantage..) de Bordelais qui y sont fidèles !
Je vous dois avant cette séparation, la vérité : feuillaison, comme bravitude, ne sont pas admis au dictionnaire. Mais je promets, par Toutankhamon, que si Ségolène est élue, je plaiderai auprès de l'Académie pour que ces deux mots trouvent grâce auprès d'elle. Ils manquent véritablement à notre vocabulaire, ils sont bien construits, ils nous plaisent : est-ce que cela ne suffit pas ?
Je voudrais vous parler de bien des choses. Se quitter pour 48 heures, c'est déjà long, et ce fond d'inquiétude naturelle dont je décore toute chose, me fait me demander ce qui arrivera après cet évènement vraiment important qu'est le vote du premier tour.
Vous comprenez (beaucoup d'entre vous, je l'imagine, sont des amis de plusieurs mois de ce blog) que ce bavardage au fil du clavier est aussi une forme de timidité, une forme d'inquiétude. Comme vous tous, je voudrais que le monde soit meilleur, que nous redevenions un pays de pionniers, que nous soyons simples, que nous ne fassions jamais un geste contraire à la vie...
Tant de choses.
Même pour quarante-huit heures, j'ai du mal à vous quitter. Au bout de ce délai, scotchés devant nos télés (pas mal d'entre vous, comme moi, à la fédération du PS), nous saurons le score de cette première mi-temps.
Que ce printemps, si beau, si doux, si prometteur d'avenir, nous inspire tous.
A tout de suite.
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Par Michèle Delaunay,
vendredi 20 avril 2007 à 15:03 dans Journal
Nous sommes tous un peu, attendant dimanche soir, comme mes malades attendant les résultats de leur scanner. A l'échelon individuel, la comparaison n'est pas juste : le résultat d'un scanner peut être beaucoup plus important, beaucoup plus décisif que l'élection du Président de la République.
Mais à l'échelon du pays, ce qui sortira des urnes engagera si fort l'avenir que je n'hésite pas à ce parallèle médical. Nous rentrerons "pour de vrai" dans le XXIème siècle d'un pas complètement différent selon le candidat qui sera élu.
Je crois que les Français l'ont compris et que si beaucoup sont indécis, ce n'est pas par négligence mais parce qu'ils veulent être sûrs de faire le juste choix. Comptons sur eux.
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jeudi 19 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
jeudi 19 avril 2007 à 11:29 dans Journal
Il y une agriculture raisonnée, des constructions "haute qualité environnementale, mais qu'est-ce qu'un urbanisme raisonné ?
De manière un peu polémique, mais cependant juste, on peut répondre : le contraire de l'urbanisme à la bordelaise ; sans projet architectural, sans équipements suffisants, sans prise en compte de la qualité de vie des habitants et de leurs besoins.
La Bastide 1 (le bel empilement de caisses à savons disparates de la rive droite) en est l'exemple : le quartier est déjà engorgé par les problèmes de stationnement, aucun centre commercial ne se dessine, les équipements viendront...plus tard, la vie des personnes âgées y est d'ores et déjà difficile.
C'est tout le contraire dont nous avons débattu et que nous avons proposé, avec Etienne Parin et Emmanuelle Ajon lors du forum du 17 avril.
En un mot, l'urbanisme raisonné, ce sont des quartiers, des villes, des maisons où l'on a envie de vivre soi-même. Trop longtemps, architectes et urbanistes ont construit pour les autres, se gardant bien seulement d'imaginer qu'ils pourraient vivre eux-mêmes dans ce qu'ils proposaient. Avec le temps, Les besoins des quartiers ont changé : les problèmes de déplacement, l'allongement de la durée de vie, imposent de concevoir des quartiers où toutes les générations puissent vivre ensemble et aient à portée les équipements sociaux, administratifs, sportifs, commerciaux qui font qu'une ville est une ville, pas un dortoir.
Schématiquement :
- Les équipements publics doivent précéder la densification de la population, et non pas venir après elle, où être à l'évidence sous dimensionnés par rapport aux besoins (ex : l'école Souza Mendès, la piscine du Grand Parc réduite à un bassin de 25m... La liste est longue)
- les constructions doivent tenir compte du nombre croissant de personnes à mobilité diminuée par l'âgepar le handicap, par ex en concevant des appartements, en rez -de-chaussée d'immeubles, comportant des facilités d'aménagement (largeur des portes, déplacements doux..)
- les quartiers doivent comporter un équipement phare, attractif pour la totalité de la ville, de manière à faciliter l'interpénétration des quartiers. Equipement sportif ici, équipement culturel là, qui deviendront emblématiques et identitaires du quartier nouveau.
- des parkings résidents suffisants sont indispensables, ainsi que des parkings individuels compris dans le prix du logement (à la Bastide, les appartements sont si onéreux que beaucoup de nouveaux propriétaires renoncent à l'achat de la place de parking qui est en sus).
- des espaces verts où les enfants puissent jouer, les sportifs faire un jogging, les rêveurs... rêver...
- Et surtout, et surtout, une véritable mixité sociale , avec un bon équilibre entre logement locatif conventionné dans ses diverses composantes (de social à très social), accession à la propriété, propriété .. Là est le secret. La ghettoisation est à l'origine de toutes les violences et les inconsciences.
Liste déjà longue et pourtant non close.. Quelle merveille que d'accompagner une ville dans son évolution ! Quelle merveille plus grande encore d'urbaniser un des plus beaux sites d'Europe, comme c'est le cas de la rive droite. Quel regret, pour tous les Bordelais qui aiment leur ville, d'en avoir fait ce mauvais brouillon qu'il sera pratiquement impossible d'effacer !
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mercredi 18 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 18 avril 2007 à 21:57 dans Journal
Il y a tant à raconter dans chaque journée... que je n'arrive à rien raconter ! La campagne se précipite, cela n'a échappé à personne. A 13 heures, j'ai foncé de l'hôpital (consultation à Bergonié, puis Saint-André) vers Pessac. Nous recevions François Hollande pour un déjeuner de presse. Brillant, gentil, plein d'humour comme à l'habitude. Ce n'est certainement pas un homme banal, et sa position, peu banale elle-aussi, démontre sa qualité. Nous sommes très loin de l'utilisation affligeante qu'a fait Sarkozy de Cecilia.
Cet après-midi avec Michel Sapin. Je le connaissais peu (uniquement à travers la presse pendant les deux périodes où il a été ministre), et j'ai eu grand intérêt à partager une partie de la journée avec lui : sobre, compétent, attentif à l'expérience des autres, attentif à la candidate (ma pomme) qui le recevait sur ses terres, voilà un homme politique comme je les aime. Quelqu'un de ma familiarité disait "les ministres sont d'autant plus grands qu'on parle moins d'eux". Il voulait dire que ces ministres-là se consacraient davantage à leur travail qu'à leur écho médiatique. Michel Sapin est de ceux-là.
Nous avons rencontré les acteurs de l'insertion par l'activité économique (IAE, pour les sigles'addict) dans un chantier d'insertion où l'EIPF et sa directrice Hélène de Ligneris réalisent les travaux de peinture. ADI, ADESS, CREAGIR... (ceci encore pour les sigles'addicts) étaient réunis le long d'une vaste table de bois brut, pour échanger expériences, succès, attentes et déceptions. J'ai été bluffée par un jeune entrepreneur beur, soutenu par le Conseil Général et précisément par Gilles Savary : il a mis sur pied une entreprise d'ambulanciers, qui s'est bien sûr heurtée au pré carré de la profession, mais le résultat est là : il embauche ceux qui sont dans la situation où il était lui-même il y a moins de deux ans ; ça marche... Il a donné de l'énergie à la table entière.
Fin d'après-midi autour de Michel Sapin et des propositions du pacte présidentiel pour la justice. Introduction formidablement inquiétante sur la situation et les conditions d'éxercice de la justice. Des magistrats, des avocats ont exprimé ce qu'ils attendaient d'un pouvoir radicalement différent. Quand les policiers, les magistrats, les médecins, professions qui ne sont pas connues pour être le repaire de dangereux gauchistes, expriment leurs espoirs en la gauche, et leur crainte du candidat UMP, cela a une vraie signification.
Voilà, les journées vont vite, il y aurait tant à dire. Je verse quelques images au photo blog pour combler les vides du récit.
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mardi 17 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 17 avril 2007 à 08:08 dans Législatives 2007
Vous êtes tous les bienvenus ce soir aux "hédonistes" , 30 rue des vignes, 19 h 30
pour un "Forum'Michèle
autour du thême
Urbanisme raisonné, logement pour tous
A tout à l'heure !
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dimanche 15 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 15 avril 2007 à 16:02 dans Journal
Un journal du soir me donne le détail du discours de Sarkozy à Toulouse le 12 avril. Vingt-sept fois, vingt-sept fois en 62 minutes, Nicolas Sarkozy a cité Jean Jaurès, pour finir, goguenard "Ségolène Royal ignore Camus alors je le reprends à mon compte, elle a oublié Blum alors j'en parle, elle ne connait pas Jaurès alors je le cite".
Goguenard et méprisant. Goguenard et, plus encore, méprisable.
Reprendre Camus à son compte ? Camus, l'écorché dont la mère était femme de ménage à Bab el Oued ? Camus, qui a écrit "misère en Kabylie" ? Camus pour qui le respect dû à chacun, y compris lui même ce qui lui donnait parfois un air dur, était une règle de vie, une éthique fondamentale ? C'est peut-être enfantin mais j'en appelle à Catherine Camus (sa fille, qui est à l'origine de la publication du "dernier homme") : comment peut-on "prendre Camus à son compte", d'une manière générale (Catherine elle-même ne l'a jamais fait), mais plus encore quand on s'appelle Nicolas Sarkozy?
Blum, Jaurès, dont on connait la mort, dont on connait la vie. Pour tous les deux l'austérité de vie, la rigueur et une fois encore le respect des autres. J'ai souvent dit, en demie-plaisanterie, que je me sentais avant tout du "VPS", le Vieux Parti Socialiste. Je ne disais pas cela en opposition au NPS (le Nouveau Parti Socialiste) de Montebourg et Peillon, mais en référence à ces hussards noirs de la République, pour qui le Parti Socialiste constitutait une colonne vertébrale, en pensant à ma grand-mère, paysanne de la Vendée chouanne qui ne s'asseyait pas à table mais qui créa une section dans son village, et qu'on me pardonne cette présence réellement forte, à mon père qui annotait les discours de Jaurès et de Blum : les livres, les discours sont autour de moi, au moment même où j'écris ce billet.
Qu'on me pardonne ce ton, un peu sérieux : quand je suis blessée, je suis comme tout le monde, un peu raide, voire même un peu emphatique. Que Nicolas Sarkozy cite Charles Pasqua et Achille de Peretti qui l'ont directement formé. S'il veut de grands personnages : Balladur, ou pour l'époque de Jaurès, Mac Mahon, Déroulède... Il n'a que le choix. Jaurès était bien seul à son époque.
Un journal allemand (la Frankfurter Allgemeine Zeitung, journal de droite mais réputé pour son sérieux) décerne à Sarkozy le prix de "l'homme politique le plus ambitieux et le plus impitoyable d'Europe, qui n'a pas de vraie conviction mais s'aligne sur l'humeur du peuple".
Si par mégarde NS venait à être élu, l'Europe constituera-t-elle pour nous une chance de liberté ?
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 15 avril 2007 à 15:34 dans Brèves
Un titre en couverture de notre "hebdo des socialistes" me choque : "travailler, c'est produire ensemble.
Combien j'aurais préféré : "travailler, c'est construire ensemble". Ce qui n'exclut pas de produire, mais il faut que la production ait un sens et que ce sens soit visible pour ceux qui produisent. Ce sens c'est (ce devrait être) la construction d'un plus grand bien être.
En réalité, le sens fondamental du travail (j'en ai souvent parlé dans ce blog), c'est la contribution à la marche commune de la société, à notre vie et à notre survie. C'est la participation à ce pool commun, et le partage de sa charge. Apporter sa pierre à l'édifice, mettre des compétences au service des autres ... Jamais, l'idée qu'on ne travaille pas seulement pour gagner sa vie mais pour apporter à la communauté ce qu'on y prend par ailleurs, sous une autre forme. Je cite souvent ce mot du film "la femme du boulanger" : Tu me donnes de ta boulange, je te donnerai de ma chasse (c'est le hobereau du coin qui s'adresse au boulanger) et lui promet de lui apporter je ne sais quel gibier pour le remercier de son bon pain.
Nous avons perdu à tel point le sens du collectif, que même cela parait difficile à expliquer. Quelle évidence pourtant, que le moindre peuple primitif percevait.
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samedi 14 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
samedi 14 avril 2007 à 17:47 dans Journal
L'inauguration de notre permanence 32 rue Nancel Pénard a lieu
Lundi 16 avril à 18 heures 30
En présence de
Alain Rousset, président du Conseil Régional
Philippe Madrelle, président du Conseil Général
Gilles Savary, député européen
Gilbert Mitterand, maire de Libourne, vice-président du Conseil Général
des élus bordelais
et je l'espère de vous tous !
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Par Michèle Delaunay,
samedi 14 avril 2007 à 17:26 dans Journal
Tractage animé ce matin aux Capucins et à Saint-Michel. Presque tous les partis étaient présents, avec une nette majorité pour le PS, preuve de son engagement et de son unité. Un Villiériste que j'allais saluer (je serre systématiquement la main aux militants dont je suis géographiquement proche dans nos lieux habituels de rencontre ; simple hommage au travail militant), m'a dit que dans un deuxième tour Royal-Sarkozy, il votait Royal, car il considérait que Sarkozy était dangereux. Si même les villiéristes...
C'est tout simplement mon avis. J'expérimente au Conseil Municipal ce qu'est une droite dure, sûre d'elle, non respectueuse de l'opposition et tout simplement des autres. C'est pour moi, je l'exprime une fois encore, une expérience très pénible. Je travaille dans un mêtier où le respect est naturellement pratiqué : respect envers les malades bien sûr, mais aussi des malades aux soignants et des soignants entre eux.
Je reviens à la matinée. A part quelques grincheux, "la politique, ça ne m'intéresse pas !", qui font bénéficier de leur grinchitude l'ensemble des équipes, l'accueil est favorable, les documents sont conservés et non jetés au sol. Beaucoup viennent nous voir pour les prendre. Cela me paraît tellement contraire à ce qu'on entend trop souvent : les Français se sont détournés de la chose publique.
Une de mes commentatrices ("Douce amère") écrivait à la suite du billet "cafard et démocratie" : il y trop d'auto-satisfaction dans ce blog. Il est normal, que blogueuse et interlocuteurs, souvent engagés dans la même action, y mettent un peu d'élan et d'optimisme. Mais je ne crois pas qu'il s'agisse d'auto-satisfaction. Combien de fois j'ai plus de réserves que de certitudes y compris sur ce que nous faisons. La campagne n'a pas abordé suffisamment des problèmes cruciaux comme la politique de l'âge (et ses répercussions sociales, économiques..), la reconstruction de l'Europe, l'enseignement au sens de la matière à enseigner (la pratique du Français, les langues, l'éducation à la santé et à l'environnement...). Bien sûr, il y a les programmes législatifs pour compléter la donne, mais cette deuxième élection va être tellement marquée par la première que ces enjeux auraient dû, me semble-t-il être plus visibles dès l'étape présidentielle.
Voilà, c'était juste une petite conversation sur cette campagne, longue et intense à l'échelle de la candidate locale que je suis. J'ai vu très peu la télévision et j'ai de ce fait principalement un sentiment basé sur le terrain et la presse écrite, que ce soit sur papier ou sur ordinateur. Les résultats de la première manche ne vont pas tarder. Restons très fort mobilisés.
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Par Michèle Delaunay,
samedi 14 avril 2007 à 09:38 dans Brèves
Trois-cent vingt six policiers à Meaux hier pour sa courte visite en banlieue, 600 à Bordeaux pour son meeting électoral, 60 autour de sa villa de vacances au Pyla...
Voilà l'Etat dont nous ne voulons pas.
La politique de sécurité de Nicolas Sarkozy est d'abord celle de sa propre sécurité. Le fait même qu'il en ait besoin montre qu'il n'est pas "cette rencontre d'un homme et d'un peuple" dont parlait Jacques Chirac.
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jeudi 12 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
jeudi 12 avril 2007 à 22:48 dans Journal
Quarante-quatre pour cent des français tiennent compte dans leurs achats des caractéristiques sociales et sociétales des produits de consommation. Cette statistique, qui vient de tomber, me réjouit : elle démontre qu'avec un petit effort supplémentaire, la responsabilité sociale du citoyen n'est pas une formule creuse.
Les deux critères auxquels les Français sont le plus sensibles sont : le travail des enfants dans la production du produit et le label "fabriqué en France". En réalité, ils n'en connaissent pas d'autres, et même le premier des deux est très rarement précisé.
Je suis persuadée que si l'on porte à leur connaissance le brevet social de l'entreprise, en termes simples, et s'ils ont la garantie que les données sont contrôlées, les consommateurs deviendront des acteurs citoyens de l'économie.
J'ai souvent parlé dans ce blog de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et de celle, plus nouvelle, des citoyens eux-mêmes. Qu'est-ce que le "brevet social" ?
C'est l'ensemble d'un certain nombre de paramères exprimant de manière fiable cet engagement ou cette responsabilité sociale des entreprises. Imaginons quelques-uns de ces paramètres :
- écart entre le plus haut et le plus bas salaire dans l'entreprise
- nombre relatif des emplois durables et des emplois précaires (CDI/CDD)
- nombre d'emplois délocalisés ou supprimés dans les cinq dernières années (sous réserve de profit de l'entreprise)
- etc, etc...
Nous avons abordé ce sujet de la responsabilité sociale ce soir, lors d'un forum de quartier à La Bastide. Les Français sont majeurs et ils sont prêts à participer à la marche de ce nouveau siècle. Ils comprennent qu'au regard des bouleversements des dernières décennies (en vrac : mondialisation, instantanéité des échanges, informatique, allongement de la durée de vie, progrès scientifique....), personne ne se sauvera seul, et que tout ne viendra pas du pouvoir politique au sens gouvernemental de ce terme. Ils sont prêts à prendre leur part, à condition qu'on leur en donne les moyens -en particulier la fiabilité de l'information- et qu'ils reçoivent en retour le respect ; tout simplement, le respect de chacun.
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mardi 10 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 10 avril 2007 à 23:23 dans Journal
Retour de réunion de campagne. Un petit groupe divers et passionné, capable de se disputer sur la hauteur d'une lettre dans un bandeau électoral ou la présence d'un point dans un texte. En un mot : des militants.
Je ne le cache pas, c'était avant 2001, moment de mon entrée dans la vie publique, un terme dont je ne connaissais pas bien le sens. Il me paraissait un peu ancien, comme celui de "camarade" que nous utilisons occasionnellement (dans certains discours ou dans des courriers) au parti socialiste. Comme aussi celui de "section", qui à vrai dire ne me parait toujours pas bien correspondre ni à ce que nous faisons, ni au monde contemporain. Mais ce n'est pas très grave.
Le mot de militant, lui, a un sens profond. Je le mesure à de multiples occasions : un soir de réunion autour des lois de bioéthique, un matin de week-end pascal aux Capucins, dans le courant d'air glacé du Grand Parc au milieu de l'hiver... Là nous sommes entre militants, généralement heureux d'être ensemble et d'avoir à faire quelque chose en quoi nous croyons.
J'en parlais samedi dernier au marché des Capucins à la journaliste Isabelle Castéra qui en a rendu compte dans un papier de Sud-Ouest paru lundi* : tant qu'il y aura des hommes et des femmes pour passer leurs soirées à discuter de sujets souvent ardus ou austères (la mondialisation, les politiques de santé, le traité constitutionnel européen...) plutôt qu'à regarder la bouche ouverte la télévision au chaud dans leur canapés, tant qu'il y en aura pour affronter la pluie et le froid les dimanches matins au Colbert, le monde ne sera jamais tout à fait mauvais, ni désespéré. Je me suis permise ce terme, clairement biblique "ils sont le sel de la terre". De la terre, peut-être est-ce un peu voir grand, de notre société matérialiste en tout cas certainement.
C'est une très grande responsabilité des hommes politiques de tous bords de porter les espoirs, le travail quotidien, l'engagement des militants. Il y a des réunions où je me casse les pieds, nombre de militants aussi, mais il y a des moments de grâce où la joie profonde du "faire ensemble" l'emporte et de loin sur toutes les nuances de courant, les petites insatisfactions de la pratique politique, voir même sur une inquiétude plus grande "où va ce que nous faisons ?".
C'était le cas ce soir. Nous nous sommes un peu disputés, mais nous savons pourquoi : pour faire un petit pas dans une direction qui ne soit pas la pire.
- "le marché aux tracts", SO, 9 avril.
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lundi 9 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 9 avril 2007 à 16:36 dans Brèves
Dans ma lecture extensive des journaux ce matin (toute une pile restait en rade des semaines précédentes), parmi plusieurs joyeusetés, dont l'angélique évoquée dans le billet précédent, une autre perle m'attendait.
Azouz Begag qui vient de quitter le gouvernement pour soutenir François Bayrou, rend compte dans un ouvrage des amabilités que lui a réservées Nicolas Sarkozy, à la suite de ses commentaires peu enthousiaste des "racailles", comme du "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" :
- "Espèce de conard, je te casserai la gueule...".
Je résume à l'essentiel, le texte entier ne mérite pas relation. Comment Azouz Begag peut-il s'émouvoir d'un mot ,"conard", dont Alain Juppé lui-même, quand il en a gratifié Gilles Savary, a expliqué que c'était un mot Gascon, fréquemment utilisé dans nos contrées pour manifester la camaraderie, et quasiment l'affection.
On s'étonne qu'Azouz Begag, pourtant méditerranéen d'origine, reste insensible à cette jovialitude UMP qu'Alain Juppé comme Sarkozy portent à son meilleur.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 9 avril 2007 à 16:16 dans Journal
Le nouvel écologiste de Bordeaux a encore quelques légers progrès à faire, du moins dans le domaine de la botanique. Labourages et paturages ne sont pas donnés à tout le monde au premier coup de fourche.
La semaine dernière, au conseil de quartier de St Michel, Alain Juppé voulant border tous publics afait une envolée écologique sur l'angélique des estuaires, valeureuse petite plante qu'il a décimé il y a quelques mois à l'occasion du nettoyage des berges pour je ne sais quelle fête à neuneu. Il a promis de planter largement cette plante protégée pour calmer tous ceux qui s'étaient émus de la voir disparaître (au premier desquels notre groupe).
Las, comme les cèpes, l'angélique de l'estuaire ne peut se planter ni se cultiver. Elle fait partie de ces plantes libertaires qui poussent où elles veulent quand elles veulent. Une espèce dont Alain Juppé n'est pas coutumier. D'autres affectionnent cette heureuse disposition, et c'est pour cela qu'elle fait partie des espèces botaniques protégées.
Nouvelle initiative, vendredi dernier à Meriadeck, dans le cadre de la semaine du développement durable. Pour pallier à minéralisation du centre ville, notre municipalité a fait le choix d'y planter des conifères, résistants entre les résistants. Sud-Ouest du 7 avril rend hommage à ce choix. Pelle en main, Alain Juppé a planté le premier d'entre eux : un gingko biloba, l'arbre aux cents écus dont les feuilles jaunes et cordiformes miroitent au soleil d'automne comme des pièces d'or...
Las encore, le Gingko est tout sauf un conifère. Passionnée des plantes et des arbres, je me propose volontiers auprès d'AJ pour un cours de rattrapage accéléré. Premier et de loin pour la communication tous azimuths, il a encore un peu à faire pour jardinage et bouturage.
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dimanche 8 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 8 avril 2007 à 09:27 dans Journal
J'ai commencé ce jour de Pâques, comme beaucoup d'enfants, par un tour de jardin. Je n'y ai trouvé ni oeufs, ni petites poules en chocolat, ni sacs de confiseries, mais de jeunes feuilles vertes pleines d'avenir, les premières hampes des hostas qui ne se trompent jamais de date pour sortir de terre, et au bout des doigts du marronier de gros bourgeons duveteux entrain d'éclater.
Belle moisson de cadeaux. En dehors de sa signification religieuse, c'est cela que Pâques veut dire : le renouveau des saisons, le nouveau départ, ce mythe éternel de l'homme.
Que cette nature nouvelle soit l'occasion d'un homme nouveau, ou pour le moins de la prise de conscience de sa nécessité dans un monde qui est lui tout à fait différent que celui des siècles précédents, c'est bien sûr mon souhait en cette veille d'échéances éléctorales.
Notre pratique laïque garde surtout des fêtes religieuses ce qui est heureux et positif, et aussi, avouons-le ce qui a un accompagnement commercial : noël fête la lumière et les liens d'amour entre les hommes (que les cadeaux représentent) ; Pâques fête la résurrection de la nature, le triomphe de la vie sur la souffrance et la mort. Vendredi dernier, qui était le vendredi saint et qui a été l'occasion de ce malheureux incident à la mairie (voir billet précédent), je pensais dans le chemin qui m'amenait de l'hôpital vers la mairie, que la vie laïque a su bien moins s'emparer des jours d'affliction, ou du moins de réflexion sur la souffrance et la mort, que des jours de fêtes. Je venais de quitter dans mon service un homme jeune, formidablement combattif, terrassé par la maladie à son dernier stade. Je parle souvent de Kafka. Beaucoup ont à l'esprit sa dernière photographie, si impressionnante, par l'aspect de terreur que donne en particulier l'exorbitation des yeux aux stades ultimes de certaines maladies. Mon malade avait exactement cet air de terreur. Pleinement conscient, incapable de parler, il m'a fait sentir combien notre société ne partageait pas assez la souffrance. La mort a lieu presque toujours à l'hôpital. Sa grande leçon qui est la relativité de toutes choses et l'unicité de la condition de l'homme, est escamotée et dissimulée.
Or je crois que la renaissance de la nature est d'autant plus belle et surtout vécue avec d'autant plus de profondeur qu'on a levé les yeux vers les branches noires et regardé à ses pieds les feuilles pourrissantes rejoignant l'humus. Et que partager la joie c'est s'engager à partager la peine.
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vendredi 6 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
vendredi 6 avril 2007 à 20:44 dans Journal
Ces deux-là ne devraient rien avoir à faire ensemble. Pourtant, revenant à l'instant de la mairie où avait lieu la remise des cartes d'électeurs aux jeunes nouveaux inscrits sur les listes électorales, je ressens l'un et l'autre m'interroge.
Les faits sont modestes. Lors de notre dernière réunion du Conseil Socialiste de Ville, nous avons convenu que dans les réunions de la mairie, nous porterions un badge avec nos noms, notre titre de conseiller municipal et un petit logo du PS (le poing et la rose) sur le côté, nullement aggressif, de la hauteur exacte de l'écriture. Six badges -autant que de conseillers PS- ont été fabriqués par l'assistante du groupe, qu'elle nous a remis. J'ai mis le badge à demeure dans mon gros sac-cartable.
Ce soir, remise de carte aux nouveaux électeurs. Je sortais de l'hôpital, j'arrive à la mairie et je mets mon badge. Je pense en effet qu'il est très souhaitable que les personnes qui s'adressent à nous sachent qui nous sommes. La mairie avait confectionné parallèlement des badges tous uniformes, qui ne permettaient pas de savoir qui était de la majorité, qui de l'opposition.
La remise de cartes se passe normalement. Personne n'avait prêté la moindre attention au badge que Brigitte Nabet (une de mes deux collègues conseillères municipales PS) et moi-même arboraient. A la fin de la remise de carte et du discours d'Alain Juppé, Hugues Martin fond sur moi, m'embrasse d'abord, puis est pris d'une grande colère "tu n'as pas à afficher ton appartenance, c'est une honte, la démocratie est bafouée..". J'étais interloquée. J'essaye d'exprimer que j'ai seulement voulu que ceux qui souhaitaient nous parler sachent qui est qui...
Brigitte pendant ce temps n'avait reçu aucune invective et portait tranquillement son badge avec notre mini-logo.
Je reste quelques minutes, car je pensais ne pas m'attarder. Je vois arriver la journaliste de Sud-Ouest, MC Aristegui. Elle venait d'être alertée par Hugues Martin et Alain Juppé et invitée à constater l'ignominie de mon acte.
Elle ne m'avait pas si tôt rejointe, qu'Alain Juppé arrive, furieux, dans un état de colère extrème, m'invectivant à son tour. J'étais tellement sidérée que je peux reproduire exactement ses termes. Il a parlé de prosélytisme, de honte, des tas de grands mots que sa colère rendait insignifiants. Je lui demande seulement "permettez-moi de vous répondre.. ". Il tourne les talons aussitôt sans entendre un mot de ma part.
J'explique à MC Aristegui la décision de notre groupe. Nous étions quatre ce soir, appartenant à l'opposition municipale. Brigitte portait le badge, Jacques les deux badges (celui de la mairie et celui de notre groupe). Daniel portait seulement le badge municipal. Il n'était pas présent à la réunion du Conseil Socialiste, mais il m'a dit que s'il avait été là, il n'aurait pas été d'accord sur le projet de porter un badge distinctif.
J'ai demandé à deux groupes de jeunes gens quel était leur avis. Etait-il choquant qu'une conseillère municipale socialiste veuille qu'on sache qui elle est quand on lui adresse la parole ? Trouvaient ils mon modeste badge, avec ce petit logo, choquant, anti-démocratique, prosélyte ? (Je répète qu'il n'y avait sur le badge que mon nom, mon titre et le petit logo). Aucun n'a trouvé cela choquant. Ils ont au contraire trouvé normal de savoir qui a quelle fonction, qui est dans la majorité et qui ne l'est pas.
J'ajoute que si Alain Juppé, calmement, était venu me parler et me dire "je ne suis pas d'accord avec le fait que vous portiez un badge distinctif. La municipalité est une entité en soi. Je serais heureux que tout le monde porte le même badge", j'aurais expliqué, calmement aussi, mes raisons, et peut-être me serais je rendue aux siennes pour ce soir, convenant d'en reparler plus longuement.
Cet épisode ne devrait pas mériter un billet. Sans la colère d'HM et d'AJ, presque personne ne se serait aperçu de mon badge et surtout, personne n'en aurait été choqué. Les jeunes me parlaient naturellement, avec le simple désir de s'informer. Quant à moi, je sortais de l'hôpital, à vrai dire encore dans le monde des choses essentielles, et j'ai appliqué en arrivant à la mairie une décision de notre groupe que je trouve bonne.
La politique rend bêtes ceux qui ne font que cela. Je le crois profondément. Ce n'est pas une règle générale, mais c'est un danger considérable. Il me semble que l'aggressivité dont j'ai été entourée l'illustre une fois de plus. Et cela me rend incroyablement cafardeuse.
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Par Michèle Delaunay,
vendredi 6 avril 2007 à 00:05 dans Journal
"Nous étions 20 et cent, nous étions des milliers..". On se souvient des mots du poète : en réalité, nous étions plus de 15000, autour, avec et pour Ségolène Royal pour ce meeting présidentiel de Bordeaux. Une foule incroyablement réactive, majoritairement jeune, chaleureuse, enthousiaste. Un ami qui n'était jamais venu à un meeting a dit qu'il ne croyait pas possible une telle atmosphère ; mon expérience n'est pas très longue, mais je n'ai jamais vu pour ma part une telle affluence et une réunion aussi formidablement rythmée par l'implication du public. Ségolène a décliné de manière très humaniste le beau thême et le beau slogan "La France présidente" pour finir sur l'Europe et la place de la France dans le monde. Un discours très écrit, peut-être trop, bridant un peu l'élan spontané et le côté charnel de l'art oratoire.
Les Français ont retrouvé la goût de la politique . C'est une très bonne nouvelle.
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mercredi 4 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 4 avril 2007 à 23:29 dans Journal
Le drame de l'écriture, fût-ce d'une page de blog, c'est qu'on ne sait jamais si la page écrite hier n'a pas été la dernière et si on y arrivera encore le lendemain. Devant mon clavier, j'ai mille choses à raconter : le bon échange que nous avons eu avec les commerçants de Fondaudège, la rencontre avec Richard Zeboulon et son suppléant qui se présentent comme moi dans la deuxième circonscription, l'hôpital dont on sait que je ne dis presque rien...
Et pourtant la capacité à raconter est en panne, les mots trainent sur la ligne, le fil conducteur ne se tend pas tout seul de l'un à l'autre. Dans ces cas-là, Hemingway disait qu'il faut écrire "la plus petite phrase vraie" : la chose la plus vraie, la plus simple que l'on ressent sous la forme la plus courte.
C'est ce que je viens d'essayer. Peut-être que demain, ou cette nuit, ce petit fil ténu qui tient les mots entre eux sur la ligne comme une corde à linge invisible se renouera. Demain, ou plus tard, quand je serai grande, quand la fée libellule voudra bien recommencer à me raconter des histoires qui existent déjà quelque part, qu'il suffit seulement de retrouver et d'étendre au gré des souffles sur le fil..
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mardi 3 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 3 avril 2007 à 15:53 dans Journal
Une fois encore aujourd'hui, le Journal Sud-Ouest désigne la deuxième circonscription de Bordeaux (celle où je me présente) comme "la circonscription d'Alain Juppé". C'est faire bien peu de cas d'Hugues Martin qui est en fait le député sortant. Il commence à en avoir l'habitude, Juppé lui même ne lui donne jamais cette place dans les cérémonies officielles.
Un peu plus loin dans le même article, on parle du "fief d'Alain Juppé". Cette dénomination, comme la précédente, est tout à fait regrettable : elle accrédite l'idée qu'AJ y est indéboulonnable, et donc démobilise les électeurs qui pensent que le scrutin est joué d'avance.
C'est la dernière fois à 580 voix que j'ai été battue par Hugues Martin ; 580 voix sur 123 000 habitants, peut-on parler de '"fief" ?
Ce qui est vrai, c'est que cette circonscription, comme la ville elle-même, appartient depuis 60 ans à la même majorité de droite. Mais c'était aussi le cas, du canton (Grand Parc-Jardin public) où j'ai été élue en 2004..
Toutes les voix compteront.
Encore un effort et le dialogue, l'alternance et l'équilibre des pouvoirs auront leur place dans la ville de Montesquieu .
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dimanche 1 avril 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 1 avril 2007 à 19:17 dans Journal
Je parlais dans le billet ante-penultième (c'est un mot qui m'a toujours fait rire, mais on verra qu'il a un lointain rapport avec le sujet de ce billet) de ma riche journée d'hier samedi 31 mars. Toutes mes rencontres furent centrées sur l'éducation et l'instruction, sous des jours bien différents, et je veux parler de l'une de ces rencontres.
Elle a eu lieu à l'issue du "Forum des métiers", belle initiative des structures enseignantes du nord de Bordeaux qui se tenait au lycée Condorcet. Un lycée qui porte le nom de Condorcet ne peut qu'avoir mon amitié, mais dans le cas il l'a trois fois : outre ce nom, il se situe dans "mon" canton ("Grand Parc-Jardin Public") et il bénéficie de la conjonction enjeu de mixité scolaire/engagement des enseignants qui fait de l' "Ecole", la clef d'un des problèmes majeurs de notre société.
La digitale pourpre parait loin. Elle ne l'est pas. L'enseignement est une chose merveilleuse, qui ne s'interrompt pas, qui coule au travers des générations et des personnes, qui se transmet et se renouvelle et dont on retrouve la trace, comme celle d'une racine d'arbre qui émerge de la terre, là où on l'attend le moins.
Une enseignante m'aborde à l'issue du forum. "Je voulais vous raconter une histoire qui m'a beaucoup marquée ... Je savais que j'aurais l'occasion de vous en parler un jour".
L'introduction était mystérieuse, j'ai été tout de suite captivée. On a compris dans ce blog que j'adore les belles histoires, surtout quand elles sont vraies.
Cette enseignante me raconte qu'un des enseignements qu'elle a reçu elle-même l'a accompagnée dans toute sa vie professionnelle et personnelle : l'importance du langage, dans son insondable étendue, dans sa merveilleuse diversité.
Je me suis souvenue d'un billet récent où je disais "Ce n'est pas l'idée qui appelle les mots, mais les mots qui font surgir les idées". Elle partageait la même conviction.
Elle-même (mon enseignante de Condorcet) avait reçu une part de sa formation d'une enseignante plus âgée, qui tenait elle-même le précepte que je vais dire d'une autre enseignante... Je précise cela pour bien montrer que l'enseignement, comme la culture, comme la pensée, est une balle qui se transmet de mains en mains au travers du temps et de l'espace.
L'enseignante "au carré", si je peux dire ainsi, lui avait appris qu'une des grandes règles, à l'école comme dans sa famille, était de veiller à la variété et à la richesse du vocabulaire. "Quand vous parlez aux enfants des couleurs, par exemple du rouge ou du rose, en désignant des objets, montrez leur bien l'infinie variété de ces deux tons : ce velours est cramoisi, cette fleur est vermillon, cette rose est en réalité mauve, ce fuchsia a justement donné son nom à la couleur fuchsia... Apprenez leur à voir et à nommer. Leur cerveau se développera pour autant qu'ils auront la capacité de voir, et ils ne verront que pour autant qu'ils auront la capacité de dire...".
Ca parait compliqué comme ça, mais faites l'expérience : vous ne vous souvenez que des parfums que pouvez nommer. Et tant d'autres choses ainsi.
Mon enseignante de Condorcet m'a dit : j'ai appliqué cette connaissance à tous les domaines de la vie. Ensemble, nous avons convenu qu'une part de la violence des jeunes "défavorisés" étaient due au fait qu'ils ne savaient pas nommer, ni exprimer leur détresse, ni tout ce qui la causait.
Elle a ajouté : "je crois qu'un des mes plus grands plaisirs de maman, a été quand ma fille, encore très petite, m'a dit en regardant une plante haute sur sa hampe et bien colorée : "Regarde, c'est une digitale pourpre !"
Je crois que dans les trois ou quatre cent billets de ce blog, je ne lui ai jamais rendu hommage. L'enseignante "au carré" qui avait transmis ce précepte à l'autre enseignante dont mon professeur de Condorcet l'avait reçu, c'était ma maman à moi. Cette évocation m'a beaucoup touchée, tout simplement parce que je n'avais jamais aperçu que la diversité du vocabulaire put être un précepte pédagogique ; j'avais reçu moi aussi ce précepte tout simplement sans le savoir.
Avec le recul du temps, grâce à cette conversation, je découvrais quelque chose dont on m'avais instruit et que pourtant je n'avais pas eu à apprendre. La quintescence de l'éducation en somme.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 1 avril 2007 à 00:17 dans Journal
Le mois d'Avril commence bien : la permanence électorale de la deuxième circonscription de Bordeaux est ouverte !
L'adresse : 32 rue Nancel Pénard, entre la place Gambetta et le cours d'Albret, à deux pas de l'arrêt de tram. Tel 05 56 44 60 50
Merci à tous ceux qui, pots de peinture, pinceaux, clous et balais en mains, ont oeuvré pour qu'elle soit une belle permanence. Et merci à ceux qui y sont présents tous les jours pour vous accueillir .
Cette adresse est la vôtre.
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