Peut-être pas encore officiel, mais sûr : François l'emporte avec 54% !
Après tous les mauvais jours, une très belle et bonne nouvelle.
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dimanche 30 novembre 2008 Deluga : Hourrah !Par Michèle Delaunay, dimanche 30 novembre 2008 à 19:53 dans Journal Peut-être pas encore officiel, mais sûr : François l'emporte avec 54% ! Après tous les mauvais jours, une très belle et bonne nouvelle. En direct du bassinPar Michèle Delaunay, dimanche 30 novembre 2008 à 19:43 dans Journal Très bon vent sur le bassin d'Arcachon ! Rien d'officiel, mais ça pourrait faire 53% pour François Deluga ! On se tient au courant, je le sens bien... Levi Strauss ?Par Michèle Delaunay, dimanche 30 novembre 2008 à 12:06 dans Brèves Pour fêter avec un jour de retard l'anniversaire du premier centenaire de l'Académie française, une histoire qui me ravit, racontée par lui-même. Claude Levi-Strauss est à New York, à la terrasse d'un café. Au moment de payer l'addition, il sort une carte de crédit. Le garçon la prend et lui jette un coup d'oeil, avec ce commentaire lapidaire : -Levi Strauss ? Books or pants ? (les bouquins ou les pantalons ?) Et Levi Strauss de s'émerveiller Levi Strauss a reçu le plus beau des cadeaux pour cet anniversaire : la visite du petit Nicolas. Sûr qu'il voudra aller jusqu'à 110.. samedi 29 novembre 2008 Pas une voix ne doit manquer à François Deluga !Par Michèle Delaunay, samedi 29 novembre 2008 à 09:51 dans Journal Que préfèrez-vous un parc marin, protégeant l'écosystème du bassin ou la grande-mottisation d'Arcachon ? La liste est longue des choix binaires qui sont proposés aux électeurs de la 8 ème circonscription. Equilibre rural-urbain de la circo ou tout béton ? Logement social 0% (réalisations de Foulon depuis son arrivée à la mairie) ou mixité sociale sur l'ensemble du territoire ? Cohérence et exigence ou immoralité du jeu de chaises musicales dont la 8ème a été l'objet 17 mois seulement après l'élection législative.. Pas une voix ne doit manquer à François, comme pas un courant, sous courant, motion, tendance mais surtout parti de la gauche ne lui manque pour ce deuxième tour. Il y a à Bordeaux de nombreux électeurs du bassin : malgré les frimas, ils doivent demain aller voter dans leur ville d'élection . Ce sera pour eux une double occasion d'une vraie bouffée d'oxygène ! vendredi 28 novembre 2008 Travail du dimanche (2) : une erreur socialePar Michèle Delaunay, vendredi 28 novembre 2008 à 18:58 dans Journal Le travail du dimanche est une tromperie sociale, contre laquelle les partenaires sociaux s'élèvent unanimement. - Il est vendu sur la base du "volontariat". C'est possible dans quelques cas, mais c'est une illusion dans la plupart. L'implicite (et bien souvent explicite) subordination entre employeur et employé fausse complètement la notion de volontariat. Dans la situation actuelle de l'emploi et des salaires, qui sont ceux qui pourront prendre le risque de perdre leur emploi au prochain motif fallacieux ? Beaucoup aussi sont contraints pour finir le mois, payer le loyer, d'accepter toute solution améliorant tant soit peu leur salaire. Un projet d'amendement de la droite va encore plus loin : "Et pourquoi pas ne pas mettre, dès le contrat d'embauche, la possibilité du travail du dimanche ?". Habile en effet : on trouvera ainsi un motif supplémentaire de discrimination à l'embauche à l'encontre de ceux qui rechigneront. - Il constitue la meilleure arme de destruction du commerce de proximité. Comment le charcutier, qui n'est aidé que par sa femme, pourra-t-il tenir en face des grandes enseignes ? Plus mathématiquement encore, il est démontré qu'un emploi créé dans la grande distribution signifie trois emplois détruits dans le "petit" commerce. Cela s'appelle "gagnant-gagnant"! - L'écart entre ceux qui auront obtenu de gagner double, ceux qui ne l'auront pas obtenu (sans doute majoritaires si l'on s'en réfère au texte du projet de loi), et ceux qui dès aujourd'hui travaillent le dimanche avec un bonus minime, voire sans bonus, sera générateur d'un légitime malaise (voir aussi : travail du dimanche (1)). Social, vous avez dit social ? Xavier Darcos : et de trois !Par Michèle Delaunay, vendredi 28 novembre 2008 à 09:04 dans Brèves Gros temps en ce moment pour Xavier Darcos. Après les médailles en chocolat pour bacheliers rangées aux oubliettes, l'enseignement de l'histoire sous contrôle parlementaire unanimement planté, voilà le service minimum d'accueil revu à la baisse par le chef de l'Etat. Gageons qu'il va éviter d'avoir des idées, au moins d'ici noêl ! jeudi 27 novembre 2008 Travail du dimanche (1) : une erreur économiquePar Michèle Delaunay, jeudi 27 novembre 2008 à 12:38 dans Journal Le projet de loi qui nous avait été annoncé pour juin revient sur nos tables, avec passage annoncé à l'Assemblée mi-décembre. Pourquoi mi-décembre ? Parce que le gouvernement espère faire mieux passer ainsi le projet dans l'opinion, comptant que les Français se disent, à l'approche de la corvée des achats de Noël : "finalement, c'est commode de pouvoir faire ses achats le Dimanche...". La politique est un art tout de stratégie, d'opportunités et d'évitements. Le billard est, à côté, un simple jeu de hasard. Nous l'apprenons en ce moment à nos dépens. Pour nous, le travail du dimanche, c'est non, et trois fois non ! Parce que c'est une triple erreur et, au total, une faute. Une erreur économique d'abord : ni la consommation, ni la croissance, ni le pouvoir d'achat n'en bénéficieront. - Comment les salariés pourront-ils dépenser le dimanche l'argent qui leur manque la semaine ? La consommation sera autrement répartie, elle ne sera pas plus importante et elle risque d'être plus compulsive, moins raisonnée. Au mieux, les achats dominicaux se substitueront aux achats de la semaine et la consommation sera un jeu à somme nulle ; et avec eux la part de croissance qui en dépend. - L'ouverture du dimanche se traduira par une augmentation des prix. Elle est d'ores et déjà chiffrée à 4%, à la charge de l'ensemble des consommateurs, même les plus réfractaires aux achats du dimanche. Cette augmentation des prix est liée à une augmentation des charges fixes de 15% (électricité, chauffage, gardiennage... correspondant à un jour de plus de fonctionnement) et à un moindre degré à l'augmentation des salaires. - L'augmentation du pouvoir d'achat des "travailleurs du dimanche" ne touchera que peu de personnes et pas du tout dans la proportion annoncée. Le doublement de salaire est un leurre : il ne concernera que les employés de structures où il n'y a pas eu d'accords négociés et où la décision est prise unilatéralement par le patron. Dans des secteurs comme la grande distribution, les accords seront imposés de fait en raison de la pression existant sur les salariés et de leurs très faibles revenus. - Dans ce secteur, le travail du dimanche va favoriser le temps partiel, déjà très largement utilisé. Mais il ne fera pas un chômeur de moins. - L'éventuel doublement de salaire va creuser l'écart entre ceux qui travaillent déjà le dimanche (personnel soignant et médecins, policiers, conducteurs de bus...) et ceux qui y accéderont en dehors d'accords cadres. En réalité, le bénéfice économique évoqué par le gouvernement est un cadeau aux grands groupes de la distribution (déjà bien lotis par la levée des limitations à leur installation grâce à la loi dite de "modernisation de l'économie"). L'intérêt réel pour le pays est nul. Aux Etats-Unis, pays du 7 jours sur 7, on revient sur cette pratique, toutes les études démontrant que le solde est négatif. (voir aussi sur ce sujet les billets du 1er juin 08, 11 decembre 07 et 23 janvier 08) - - mercredi 26 novembre 2008 Un conseil de quartier Bon Chic mais pas Bonne Gauche !Par Michèle Delaunay, mercredi 26 novembre 2008 à 16:36 dans Journal Il serait excessif de dire que la soirée d'hier a constitué pour moi la plus courte échelle vers la Félicité… Au Parlement : la discussion d'une loi liberticide de l’audiovisuel, sur laquelle nous avons beaucoup à batailler. Au Conseil National du PS : l'approbation des conclusions de la commission des récolements. Rien que le formulé montre que l'affaire n'était ni simple, ni droite. En tout cas, elle est close. A Bordeaux, le Conseil du quartier Grand Parc-Paul Doumer. Une quintessence de la politique-du-pouvoir-en-place, que j'exècre qu'elle soit de droite ou de gauche, au moment qu’elle atteint cet excès. Après une heure et alors que nous n’avions toujours pas entamé l’ordre du jour, j'ai demandé à m'exprimer (deux minutes). Tout simplement, j’avais fait pour être présente un aller et retour en avion, et l'heure du dernier vol approchait. - Pfft... a commenté une dame très BCBG, tout ça doit coûter bien cher ! Mais non, Chère Madame, je vous rassure : je suis abonnée, et le coût demeure le même quel que soit le nombre de voyages. Alain Juppé refuse d'abord de me donner la parole : « Mâdâme, cette réunion est une réunion municipale et le Conseil Général n'y a pas sa place ». Très poliment, j'explique que je m'exprime en tant qu'habitante du quartier, tout en regrettant que le Conseil Général qui soutient financièrement nombre de projets municipaux ne soit pas invité à s'exprimer comme le partenaire qu’il est de fait. A ma prière de pouvoir m'exprimer avant de repartir à l’Assemblée, le Maire ajoute : - "Ah ! voilà bien les effets du cumul des mandats ! " Instant de silence. Si Alain Juppé, momentanément, ne cumule plus, c'est grâce à qui ? Il semble s'en aviser et ajoute : "J'ai connu ça..." Un mot encore sur le contexte. La réunion s'est tenue au CAPC. Voilà qui est excellent en soi : un des objets de ma campagne cantonale a été de réclamer un lien culturel entre la salle des fêtes du Grand Parc et le CAPC qui reste cantonné dans l’élitisme. Excellent donc ! Sauf que : aucun élu de l'opposition, aucune association, n'obtiendra jamais de pouvoir tenir réunion au CAPC. Venons-en à l'ordre du jour. J'en avais demandé le matin communication, sans l'obtenir initialement car il fallait pour cela une permission spéciale de Mme Cazalet, adjointe du quartier. J'avoue que j'ai un moment cru, que pour mériter un tel secret, on allait y évoquer les prochains essais atomiques à Mururoa. Point du tout ! Au menu : présentation de l'équipe municipale, travail des commissions thématiques, projets divers sur le quartier". Pas de quoi fouetter un tout petit chaton. De toutes manières, après une heure, nous n'avions écouté qu'une présentation générale sur la sécurité à Bordeaux et les chiffres de la délinquance -ce qui, tout à fait entre nous, donne bien la tonalité de la réunion et de son public- , suivie d'un long exposé d'Alain Juppé sur l'excellence de sa vision municipale. Mon intervention, assez éloignée on en conviendra des grandes options du marxisme -léninisme, a porté sur deux points : - la population du Grand Parc comporte 10% de plus de personnes de plus de 60 ans que le reste de Bordeaux. J'ai demandé que la remise en état de la voierie soit considérée comme une priorité par la municipalité, car pour beaucoup d'habitants elle constitue un danger permanent de chutes. - je me suis félicitée de la conservation de la structure de base de la salle des fêtes du Grand Parc, qui permettra, s'il elle rencontre une volonté municipale, que cet équipement redevienne attractif pour l'ensemble des Bordelais. Je confirme ces deux options dont on reconnaîtra le bien fondé et le caractère mesuré. Nous étions très loin hier d'un conseil de quartier véritablement démocratique, faisant réellement participer l’ensemble des Bordelais au lieu de les cantonner à une séance de promotion de la politique municipale. mardi 25 novembre 2008 Le soleil se lève aussiPar Michèle Delaunay, mardi 25 novembre 2008 à 22:47 dans Journal Eh bien, nous serons dans la minorité de ce PS dont le renouvellement est inéluctable. Il n'a pas lieu aujourd'hui mais ce que nous avons vécu depuis un certain nombre de semaines et plus encore pendant et après Reims démontre qu'il faut radicalement modifier nos structures. Et cette nécessité s'imposera. Je ne participais pas à la commission de récolement. Il semble d'ailleurs qu'il faille s'en féliciter : les échos que j'ai reçu font état d'un travail à la limite de l'honorable. Comme le dit si bien Alain dans un commentaire précédent : on a trouvé 102 dalmatiens pour conforter l'élection de MA, sans se souvenir qu'ils n'étaient que 101. Par 159 voix pour, 76 contre et 2 abstention les résultats de la commission ont été approuvés. Résultat attendu depuis le matin, ce qu'une phrase de Martine Aubry a trahi ("nous en avons parlé ce matin avec François.."). Au congrès de Reims aussi, bien avant que la commission des résolutions ne se soit tenue, on connaissait sa conclusion. Déclaration de la vainqueure au Conseil national. Souverain calme de Ségolène Royal : "nous travaillerons de l'intérieur" Un peu d'exil intérieur en effet pour ma part. La découverte des stratégies souterraines, des parties de billard à trois bandes, des postures dépourvues de la moindre sincérité m'est tombée sur le dos comme une chape de plomb. Relativement récente au PS, ne devant mes mandats qu'à leur difficulté, je n'avais pas eu jusqu'alors à porter le poids de ce fonctionnement délétère, générateurs d'embrouilles et d'oppositions personnelles. Le soleil se lève aussi. Berlusconisation du PAF et mal bouffe intellectuellePar Michèle Delaunay, mardi 25 novembre 2008 à 13:08 dans Journal La réforme de l'audiovisuel publique, que nous abordons cet après-midi à l'Assemblée, prévoit entre autres mesures, la suppression de la publicité sur les chaînes publiques et la nomination/révocation du Président de France Télévision par le chef de l'Etat. Les conséquences de cette réforme vont toutes dans le sens d'une mise au pas de la télévision publique et d'un désséchement de leurs moyens financiers au profit des grands groupes Bouygues-LVMH-Lagardère-Pinault-Bolloré-Dassaut. Dans la méthode, cette loi constitue une sorte de quintescence de ce qu'est le sarkozysme : - dérive monarchique : le Président a décidé seul, sans consulter ni aviser Le paysage audio-visuel français, le célèbre PAF, va être "berlusconisé" selon l'expression du député Didier Mathus : chaînes publiques affaiblies, contraintes, sans moyens d'accéder aux grandes réalisations, chaines privées qui, dépourvues du stimulus concurrentiel du public, dériveront vers les pires pratiques de la télévision commerciale. Nous sommes tous sur le pont, avec des amendements nombreux et argumentés, pour contrer cette double loi (projet de loi et loi organique). La télévision regarde tout le monde puisque tout le monde la regarde. L'enjeu est plus grave encore que celui des pesticides et autres gourmandises dans l'alimentation : c'est celui de la mal bouffe intellectuelle. La vérité des chiffresPar Michèle Delaunay, mardi 25 novembre 2008 à 07:47 dans Brèves 9,3 milliards d'euros Ma collègue députée, Chantal Bourragué, confortée par l'adjoint Dominique Ducassou, annonçait 4 milliards d'euros, il y a deux semaines lors de l'inauguration de la maison du conseil régional de l'ordre des médecins. J'ai corrigé. Deux contre une : qui a-t-on cru ? Je voudrais que le Parti Socialiste devienne pour ses militants un outil formateur au sens critique. Capacité à décoder les médias, à lire les articles, analyser les sondages doivent faire partie aujourd'hui des bagages citoyens. Nous apprenons en médecine à lire de cette manière critique les publications scientifiques : les données ont elles été bien recueillies ? la méthodologie de l'analyse est-elle bonne ? Les conclusions collent-elles ? L'auteur et son équipe sont-ils connus pour fiables ? Voilà ce qu'en réalité, les cours d'instruction civique devraient aujourd'hui enseigner dès l'école. lundi 24 novembre 2008 Recolement, vous avez dit recollement ?Par Michèle Delaunay, lundi 24 novembre 2008 à 13:44 dans Brèves Vous l'avez dit, mais comment l'avez vous écrit, ce recolement qui tombe si à propos dans les tumultes du Parti Socialiste ? Avec un -l ou deux ? Avec ou sans accent ? A vrai dire, vous pouvez l'écrire comme vous voulez : les mots sont différents mais également appropriés. Récoler, avec un -l et avec un accent aigu, du bas latin "recolare" : vérifier de nouveau, "vérifier tous les effets, tous les papiers contenus dans un inventaire". Avouons qu'on ne récole pas tous les matins dans la vie ordinaire. Au Parti Socialiste, c'est démontré, on apprend toujours quelque chose. Recollement (ou recollage), avec deux -l et sans accent : action de recoller ; action de se réconcilier, de se remettre en ménage avec quelqu'un ; possibilité de se rejoindre et de se réconcilier. Pour sûr, les deux ne seront pas de trop cet après-midi et demain, sous la baguette de l'ancien ministre de l'intérieur Daniel Vaillant (à ne pas confondre avec Michel, comme indiqué dans un commentaire précédent). Précisons que le Récollet, fromage goûteux mais un peu mollasson de nos provinces, n'a rien à voir avec les précédents Récolons donc pour mieux nous recoller. Bravo et merci François !Par Michèle Delaunay, lundi 24 novembre 2008 à 08:58 dans Journal On aura sans doute remarqué que les satisfactions sont en ce moment chichement comptées aux socialistes. Le score de François Deluga au premier tour de l'élection législative de la 8ème circonscription n'en est que mieux venu et plus éclatant : 44%, contre un petit 41 à Yves Foulon. La compétence et le charisme de François l'emportent sur la petite magouille UMP, portant Marie Hélène Des Egaulx au Sénat pour faire de la place au Maire d'Arcachon. Décidément, expérience n'est pas science à l'UMP : le jeu de chaises musicales qui a si fort déplu aux Bordelais en juin 2007 pouvait-il convaincre les Arcachonnais et les Sud- Girondins 15 mois plus tard ? Rien à faire, c'est une vieille tare de la droite en place de penser qu'elle peut manipuler les pions sur l'échiquier au nez et à la barbe des électeurs. Autre leçon : tous les socialistes girondins sont derrière François sur le terrain. Ce n'est pas un secret de dire que François n'est pas un ségoléniste fanatique. Toutes les équipes de Désirs d'Avenir et toutes les motions, de A jusqu'à F, sont avec lui comme une seule femme et personne ne s'interroge de savoir pour quelle motion il a voté. Quand les socialistes sont unis, ils gagnent . Il nous reste à transformer l'essai dans la 8ème circonscription. Et à appliquer ce sain principe dans toutes les autres . Y'a encore à faire, mais on y arrivera. samedi 22 novembre 2008 K.O. debout, mais plus debout que K.0.Par Michèle Delaunay, samedi 22 novembre 2008 à 18:38 dans Journal K.O. debout mais, comme il faut en toutes circonstances, fût-ce les pires (et on n'en est pas très loin), plus debout que K.O. Je ne vais pas vous resservir les vieux trucs : "Quand on est au fond, on ne peut que remonter" et autres variantes. Je crois tout au contraire que le mauvais attire le pire, que le malheur invite le désastre à sa table ... Autrement dit, que s'il faut faire un pas, ce n'est jamais dans le sens de l'adversaire. Non, je vais vous servir mes trucs à moi, déjà plusieurs fois évoqués dans ce blog : aller à l'essentiel, chercher ce qu'on peut faire soi-même, tout seul dans son coin, sans rien demander à personne. Première chose : réfléchir. Oui, le résultat de l' "élection" est entaché de doute. Pourquoi ? Pourquoi, alors, en serait-il autrement, dans quelques territoires protégés de l'élan national ? Le Nord et la basse-Normandie, sont-ils protégés, comme la France à l'époque, du nuage de Tchernobyl ? Deuxième sujet : faut-il contester pour autant les résultats et sous quelle forme ? Demander le recompte des bulletins ne sert de rien : ce n'est pas dans leur compte qu'est le doute, mais dans leur arrivée dans l'urne. Argutier sur la tenue du vote d'hier, ne fait que ternir l'image du PS, aviver le "tous pourris" que beaucoup de Français, tentés par les substituts actuels de l'extrème droite, n'ont que trop tendance à trompeter sur les toits.
Demander un nouveau vote ? Ce matin, grognon comme il n'est pas possible, je le trouvais inutile. C'est prolonger ce feuilleton délétère que nous offrons aux médias et aux Français Si le vote est refusé, quoi faire ? Eh bien, retourner aux fondamentaux, pas seulement du socialisme, mais de l'existence humaine : travailler, résister, faire bon visage. Pour ma part : me réfugier dans la compétence sur les dossiers qui me sont chers (santé, travail..), en témoigner sur le terrain, montrer la distorsion entre le socialisme d' "en haut" , et le socialisme vrai. On se tient au courant. Et surtout : on est ensemble dans l'épreuve. SonnésPar Michèle Delaunay, samedi 22 novembre 2008 à 09:31 dans Journal Revenus de Reims cabossés, nous voilà dans un état pire après la nuit de confusion qui a suivi le deuxième tour de scrutin. Tout le monde, même Hollande, annonçait la victoire du camp Royal jusque vers minuit. Les chiffres tombaient sur les téléphones, tous dans le même sens : Ségolène Royal était aux alentours de 52% et donc l'emportait d'au moins quatre points. Premier coup discordant, venant du QG de Martine Aubry : égalité parfaite 50/50. Et le reste de la nuit, cette bataille entre les résultats annoncés et les résultats déclarés. Doublement sonnés, ce matin à 6 h. D'abord, parce qu'une majorité de 42 voix n'est pas une majorité et laisse mal augurer d'un gouvernement stable. Ensuite, parce que ces maigres voix ne sont pas totalement convaincantes. Nous espérions tous hier soir voir se terminer de manière claire ce tunnel délétère. L'énergie, comme je l'espérais hier, n'a pas su tordre le cou à la stratégie, laquelle va recommencer à enfler comme un mauvais chiendent dans chaque coin de chaque fédé. vendredi 21 novembre 2008 Dernière heurePar Michèle Delaunay, vendredi 21 novembre 2008 à 23:50 dans Journal En Gironde, 55,28% Au national, 52% et de grosses poussières (non définitif, les grosses fédés ne sont pas tombées) Gironde : encore non officielPar Michèle Delaunay, vendredi 21 novembre 2008 à 22:50 dans Journal SR : 54 % L'arithmétique, c'est pas automatiquePar Michèle Delaunay, vendredi 21 novembre 2008 à 22:31 dans Journal Bordeaux centre : votants 139 aubry 48 (34,79%) royal 90 (65,21%) nuls 1 C'est pas pour dire, mais moi qui connait les antibiotiques, je le sens bien ! En direct...Par Michèle Delaunay, vendredi 21 novembre 2008 à 22:25 dans Journal Une chose est sûre : les socialistes savent voter. Ils ont pour cela un entrainement qui les situe plusieurs encablures au dessus des autres partis. Même chose pour dépouiller. Dans un silence mouillé de vin rouge, c'est présentement ce que nous sommes entrain de faire à Bordeaux centre. De l'autre côté de la vitre, la section de Bordeaux nord, généralement assez décalée de la nôtre, est pleinement engagée dans le même exercice. Entre deux silences, la voix de Pascale "Ségolène !" . On annonce les votes par les prénoms : le ferions-nous avec des messieurs ? Avec mon amie Martine Diez, nous avons convenu que nous serions de toutes manières toutes les deux, demain matin, fidèles au poste. Martine est aubriste, je suis royaliste. Où est le problème ? Bordeaux nord vient de tomber inscrits 177 votants 114 aubry 91 royal 20 nuls 3 A Bordeaux centre, Ségolène est clairement en tête : les petits carrés barrés qui comptent les votes s'allongent majoritairement sur les lignes. La litanie des "Ségolène" l'emporte aussi clairement sur les "Martine". Petit tir groupé de "Martine" ... L'atmosphère des dépouillements me ravit : il y les attentifs, les négligents, les buveurs, les soucieux, les calmes comme un empire, les renfrognés, les sourcilleux, les qui s'embêtent, les qui iraient bien manger un morceau... Autour de la table, un peu de tous ceux-là sont de plus en plus en plus nombreux et pressés. A Bordeaux centre au moins, l'arithmétique, c'est comme les antibiotiques : pas automatique. Aux militants du Part SocialistePar Michèle Delaunay, vendredi 21 novembre 2008 à 11:08 dans Journal Prendrons-nous la responsabilité de "recaler" celle que plusieurs votes successifs ont porté largement en tête ? Prendrons-nous cette responsabilité aussi en face des Français alors qu'elle est de très loin celle qui a la plus grande capacité à les rapprocher de la politique et à leur donner envie du Parti Socialiste ? Je suis allée avec Ségolène Royal dans les quartiers populaires : personne d'autre dans notre parti n'y est mieux accueillie et mieux comprise. J'ai gardé jusqu'alors ce blog dans une relation objective de ce qui se faisait et ce qui se disait au Parti Socialiste ces dernières semaines. Aujourd'hui, j'exprime mon souhait d'un vote cohérent avec ce que nous avons précédemment exprimé et avec l'attente des Français. jeudi 20 novembre 2008 En direct de la GirondePar Michèle Delaunay, jeudi 20 novembre 2008 à 23:29 dans Journal Votants 4130 Royal 1861 (45%) En direct de Bordeaux centre : le détail du triple votePar Michèle Delaunay, jeudi 20 novembre 2008 à 22:44 dans Journal Triple vote ce soir à Bordeaux centre, comme à vrai dire partout en France Secrétaire de section
un seul candidat : Bertrand Dubois BD 117 nuls 26 Bravo Bertrand ! Au boulot ! Secrétaire fédéral votants 143 Ludovic Lreygefond 55 Secrétaire national votants 148 Martine Aubry 36 La moutarde de la terrePar Michèle Delaunay, jeudi 20 novembre 2008 à 19:13 dans Journal "Et si le sel de la terre s'affadit, avec quoi le salera-t-on ?" Eh bien oui, c'est une traduction incertaine, comme toutes celles de l'époque, de l'évangile. Vous le savez : d'Henri Emmanuelli à Ségolène Royal, tous les socialistes aiment les références bibliques. Et ils ont raison : cela fait partie du fond et du tréfond de notre matrice culturelle, et tout le monde le comprend. J'ai quand même une réserve vis à vis de la bilble : elle ne parle pas de la moutarde. Une réserve forte, comme la moutarde elle-même. J'apprends à l'instant dans le poste qu'Amora va fermer le site de Dijon, et deux, trois autres dans la région. Amora ? Ma moutarde ? Ma moutarde "de Dijon", que j'aime à l'égal de ma camarade et collègue Pascale Got, députée du Médoc ? Presque dans la même phrase, j'apprends que ma-moutarde-de-dijon appartient en fait à Unilever depuis des lustres. Incroyable question, dont la plupart des socialistes occupés ce soir à voter pour un enjeu majeur que je partage, se moquent. Et pourtant... Posons-nous des questions. Les socialistes -et ils ont raison- ne sont pas des fanatiques de l' "héritage". Mais quand même. Le pimpin, ou la groupe de pimpins, qui a hérite d'Amora et de la moutarde de Dijon, ne pouvait-il pas faire mieux que de la vendre à Unilever ? Ne pouvait-il pas faire mieux que d'écraser, sans s'engager à les défendre autrement, tous les fabricants de moutarde du coin ? Et M. Unilever, peut-il être si stupide de délocaliser la moutarde de Dijon à Oulan Bator (bien sûr que ce sera pas à Oulan Bator, c'est juste un mot-image) ? Et nous, que ferons-nous ? Si la moutarde de la terre s'affadit, avec quoi la relèverons-nous ? Cela apparait comme un sujet politique bien trivial, surtout en ce jour de vote des socialistes. Nous devons être utopiques, irrationnels et réalistes. La moutarde de Dijon nous appartient. Elle est un mot, elle est un petit morceau du cerveau qui l'appelle ainsi. Soyons simples. Postés sur l'essentiel, comme des chasseurs veillant le canard. "Plus canards que Duchène", ai-je dit hier à Gilles Savary. Seuls les Bordelais comprendront. Je suis triste, tout me fait mal. Allons voter ! Cela, les socialistes bordelais, entrainés à l'intérieur de leur parti par toutes les étapes de nos instances et à l'extérieur par le cumul des élections partielles à Bordeaux et des élections nationales, sont des maîtres en la matière. Le Beaujolais nouveau est arrivé !Par Michèle Delaunay, jeudi 20 novembre 2008 à 13:41 dans Journal A-t-on remarqué ce fait décisif : nous sommes le troisième jeudi de novembre ! Les connaisseurs, gastronautes, épicuriens de tous poils, dont je fais (très momentanément) semblant d'être, ont tout de suite saisi le message. Ce jeudi, ce jeudi précisément, est celui du Beaujolais nouveau ! Beaujolais nouveau... C'est clairement un signe : ce jeudi est aussi celui du Parti Socialiste nouveau, avec tout à l'heure, le vote des militants pour leurs premier(e)s secrétaires : nationaux, fédéraux, de section. Sûr que la direction ancienne du Parti Socialiste qui, dans sa grande sagesse, a différé d'un an et demi la tenue du congrès pour des motifs obscurs qui ne sont que trop clairs, a misé aussi sur cette heureuse coincidence. Demain, le Parti Socialiste nouveau sera à toutes les tables, dans toutes les têtes, et pèsera plus lourd dans l'avenir du pays et la situation des Français. Au gymnase japy, ce soirPar Michèle Delaunay, jeudi 20 novembre 2008 à 00:38 dans Journal Retour (tardif) du gymnase Japy où Ségolène tenait, avec nous tous, sa dernière réunion d'avant vote. Un millier de militants, au coeur des terres de Bertrand Delanoë, dans une ambiance très naturelle et chaleureuse, telle qu'on aurait voulu la connaître lors du congrès de Reims. Ce n'était ni le zénith (très loin de là), ni un meeting ordinaire, avec une grande partie des équipes de la motion E, tout le monde ayant beaucoup travaillé et se remerciant mutuellement d'avoir fait tout le possible. Je suis à l'opposé de l'oblativité, du prosélytisme et j'espère que cela est apparu dans le blog. Je souhaite travailler avec tous ceux qui demain voteront en conscience, quel que soit leur vote. Retour très tôt demain matin à Bordeaux, pour une journée pleine de l'ordinaire d'un député. Pendant les travaux, la vente continue. mercredi 19 novembre 2008 Pendant les travaux, la vente continuePar Michèle Delaunay, mercredi 19 novembre 2008 à 10:56 dans Journal Le Parti Socialiste est comme l'assurance sociale : affronté à toujours plus de risques, sans être sûr d'éviter celui de la faillite. C'est aujourd'hui du 5ème risque de la sécurité sociale que je vais parler à la réunion de groupe à l'assemblée. Ceci dans l'espoir de pouvoir intervenir sur le sujet lors des questions d'actualité. La présentation d'une question est un jeu très convoité. Légitimement : nous sommes 204 députés au groupe SRC (bientôt 205 j'espère avec François Deluga) et chacun doit passer à son tour (nous n'avons droit qu'à 4 questions par séance). J'ai pour ma part posé déjà trois questions, c'est donc pas gagné pour aujourd'hui ! Retour au 5ème risque qui est le défaut ou la perte d'autonomie. Le principe d'un financement public-privé vient d'être acté au Conseil des Ministres, sans que nous ayons connaissance des conditions de ce rôle du privé, qui sera tenu par les assurances. La question est alors celle du "contonnement". Mot bizarre pour dire que les profits des assurances sur ce champ de manoeuvre doivent lui-être "cantonnés". Question d'actualité en ces temps où la régulation s'impose comme une évidence. Mais dont il n'apparait pas la moindre signe dans les intentions du gouvernementL lundi 17 novembre 2008 L'essentiel, ou du moins son approchePar Michèle Delaunay, lundi 17 novembre 2008 à 22:17 dans Journal Quand je sens une légère odeur de désarroi dans l’air, je me demande « où est l’essentiel ». Variante du conseil d’Heminway en face de l’angoisse de la page blanche : « Ecris la plus petite phrase vraie, et toutes les autres viendront derrière elle » La page du socialisme n’est pas blanche, mais elle est ce soir raturée, peu lisible, voire même peu franche. Toutes les contributions toutes les motions, tous les discours de Reims nous ont appelé au « rassemblement ». Combien l’ont voulu vraiment, autrement que derrière eux ? Les quelques dizaines de participants à la commission des résolutions ont-ils tout fait, ou ont-ils fait tout le contraire ? Vous le savez : quand on s’interroge, c’est bien souvent qu’on s’est déjà répondu. Je suis rentrée hier de Reims peu contente et dans cette odeur un peu âcre dont je parlais tout à l’heure. Je le dis maintenant : ma solution favorite, dans la connaissance où nous étions qu’aucune motion ne pouvait être largement majoritaire, eût été un ticket entre le leader de la motion arrivée en tête, et le leader (ou une personnalité choisie) de la motion arrivée deuxième, ou -si elles se mettaient d’accord- des deux ou trois motions suivantes. Je ne suis sans doute pas la seule à y avoir pensé. Personne ne l’a voulu. La guerre est si belle ! Et profitable ! Et utile ! Alors, où est l’essentiel ? Dans le train du retour, gavé de socialistes, sans doute un certain nombre se posaient-ils des questions similaires. Tant d’heures passées, d’énergie engloutie, et pour certains, tant d’années. « Tout ça, pour ça ? » entendait-t-on sur les plis des visages. Aujourd’hui est presque pire. Le ralliement de Bertrand Delanoë sonne comme un aveu. Pourquoi ce qui ne fut pas possible l’avant-nuit précédente l’est aujourd’hui ? Quelle pression ? Quel instinct conservatoire ? Quelle aversion, plus forte que la raison ? L’essentiel ? Vous avez remarqué qu’il fuit toujours un peu plus loin, comme la ligne d’horizon qui s’éloigne avec la marche. L’essentiel : soyons nous-mêmes . Pour moi, dans ce débat devenu confrontation, c’est - être libres dans notre choix. Ni mot d’ordre, ni détestation superficielle, ni stratégie locale. Quel parti voulons-nous ? Celui qui a donné Reims ou celui qui fera que Reims ne se reproduira plus ? - être individuellement responsables. Entre un parti réformiste, qui affirme ses priorités (éducation, santé, salaires, prévention sociale) ou un parti proclamant à Reims qu’il doit « s’ancrer à gauche » tout en faisant objectivement le jeu de la droite ? Entre un parti élaborant et soutenant des idées ou un parti mettant son intelligence dans le billard à trois bandes ? - être unis, savoir être bien ensemble. Dès aujourd'hui, même en ne votant pas pareil. Combien j’ai détesté à Reims des visages glaciaux, des regards qui se détournent, des grands élus absents des repas militants ! Peut-être (sûrement) qu’il y a encore plus essentiel que cet essentiel. Mais nous sommes tous un peu cabossés et, ce soir, je ne sais pas le formuler. (12) : Petites phrasesPar Michèle Delaunay, lundi 17 novembre 2008 à 00:05 dans Journal Petites phrases, glanées au vol : Arnaud (Montebourg) : "Salariés du monde entier, unissez-vous !" . Sous-entendu : suivez notre exemple ! Bertrand (Delanoë) : "Ce qui importe, c'est que les vainqueurs de ce congrès ne soient ni la droite, ni Sarkozy, ni Bayrou" . Eh bien, Bertrand, c'est raté : jusque-là, ce sont eux ! L' "Union" de Reims ajoute malignement que beaucoup ont entendu "Ni Ségolène Royal". Bertrand (le même) :"Il faut que celles et ceux qui ont des nuances fassent un compromis". Subtil, Bertrand, subtil... Razzi (Hamadi) : "Le socialisme n'est ni une concession, ni une adaptation, il est une révolte". J'hésite entre Hugo jeune et Rimbaud (lui n'a jamais été vieux) ... Martine (Aubry) : "L'important est d'avoir une ligne claire... Sans jeu de mots". Un instant de silence et elle a ajouté "Encore que..." Martine (la même) , découvrant une araignée sur le pupitre : "Adeline (Hazan, Maire de Reims), on aurait quand même pu faire le ménage cette nuit". Hamon (Benoit) : "Ce n'est pas parce qu'on est la plus grosse minorité qu'on n'est pas capable de rassembler". La plus grosse majorité n'a pas réussi. Mais au Parti Socialiste, l'Union défie l'arithmétique. Henri (Emmanuelli) (avant le congrès : "La candidature de Ségolène Royal est une preuve que les frigidaires ne sont pas des congélateurs" Ségolène (Royal) : "il faut nous soigner de tous ces mots désagréables entre nous, de ces chagrins, de ces offenses. Un jour, il faudra nous les pardonner". J'ai fait croire autour de moi que c'était Savary qui avait écrit le discours. Certains doutent encore... Une autre toute petite histoire. Ce matin, où nous sommes tous arrivés la tête un peu basse après les nouvelles de la nuit, je hèle un groupe des "Egales", arborant un énorme auto-collant rose où était écrit "Egales". Je leur ai proposé de barrer "égales" au profit de "Supérieures". A bien regarder en effet la composition de la commission des résolutions, c'est pleinement justifié. dimanche 16 novembre 2008 (11) : la voie royalePar Michèle Delaunay, dimanche 16 novembre 2008 à 16:24 dans Journal Non, je ne parle pas de Ségolène, mais d'André Malraux. Le capitalisme financier sombre et appelle l'Etat à son secours. La régression s'installe. Chaque jour nous annonce la fermeture d'une entreprise et la majorité des Français s'enfonce dans les difficultés. A cette majorité, il n'est apporté ni soutien, ni secours, ni politique salariale, de la part de ce gouvernement. Nécessité de la régulation de l'Etat, exigence de solidarité et de santé sociale : le socialisme par la preuve, la possibilité d'être entendu et compris par cette majorité de Français qui souffrent et plus largement, par l'ensemble des Français qui pensent. C'est cela, la voie royale. A laquelle nous avons préféré Gide et "la porte étroite". (10) : Trois candidat (e) sPar Michèle Delaunay, dimanche 16 novembre 2008 à 11:55 dans Journal Trois candidats au poste de Premier Secrétaire : Aubry, Hamon, Royal. Si la langue avait le souci de la majorité dans les genres, nous devrions dire "candidates" et "Première Secrétaire". Deux femmes, ne boudons pas le plaisir de le souligner. Trois discours, tous trois de grande qualité et j'espère qu'ils seront disponibles sur le net. Celui de Ségolène vient de s'achever, nous entrons dans une nouvelle phase de quelques jours, que les militants trancheront. Moment de grande responsabilité pour chacun d'eux. Et derrière, nous nous en faisons une règle, l'Unité du Parti Socialiste. Feuilleton (9) : La sombritude de ReimsPar Michèle Delaunay, dimanche 16 novembre 2008 à 09:03 dans Journal Pour tout dire, j'ai hésité entre deux titres, l'autre étant "la preuve par le pire". Ce qui se dessinait hier s'est cristallisé cette nuit : l'arc-boutement des motions A à D sur la question des alliances. François Bayrou et ses deux députés n'en demandaient pas tant. Sans doute recevrons-nous un message de remerciements dans la journée. C'était malheureusement prévisible depuis le début de la journée d'hier, et c'est devenu évident à l'occasion des grands discours. A la fin de son intervention, et avec le talent qu'on lui connait, Laurent Fabius a embouché les trompettes de l'alliance avec le modem : c'était plié. J'ai arrêté mon compte rendu (voir billet précédent) pour ne pas insulter l'avenir. L'avenir n'avait pas besoin d'être insulté, il était ficelé dans les salles arrière. Malheureusement, c'est chez nous qu'il a élu domicile Vincent Peillon, à l'instant, nous rend compte de la commission des résolutions, dont nous avons eu régulièrement des nouvelles par SMS tout au long de la nuit. La presse aujourd'hui rend compte de l'essentiel. D'entrée, il a été exprimé par Bertrand Delanoë, qu'il n'y avait pas motif à négociation avec la motion E et qu'il s'était déjà exprimé par courrier à ce sujet. Ubu a alors pris la direction des opérations et "les alliances" ont occupé tout l'espace. Relisez le discours de Mitterand à Epinay disant qu'après avoir réuni la gauche, "il faudrait aller chercher les libéraux". Point n'est besoin d'épiloguer : tout cela est une posture, contradictoire avec la pratique de la plupart, contradictoire même avec nos statuts qui fixe clairement les conditions d'éventuels accords. Il n'en est pas moins vrai que notre motion aurait été bien inspirée de ne pas introduire le sujet dans le texte. Les motions qui ont refusé cette nuit toute négociation avec la "E" se sont absentées une heure et demie de la salle de commission sans parvenir à un accord entre elles. Les voix de Lucifer sont aussi obscures que celles du Seigneur. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy est au G20 et le pays souffre. samedi 15 novembre 2008 feuilleton (8) : grands discours de fin de première partiePar Michèle Delaunay, samedi 15 novembre 2008 à 15:54 dans Journal Dernière ligne droite (droite ?). Reprise des discours après un déjeuner militant : trop cher (20 euros) et vide de très grands élus. Double erreur. C'est un moment d'exception où nous pouvons être tous ensemble, même pour un court moment, sans faire de cinéma ni de paternalisme pour les derniers nommés. Gaëtan Gorce : "la rénovation, c'est de considérer la réalité politique. Aucune motion n'a obtenu la majorité absolue. Le rassemblement doit se faire autour de la motion majoritaire". "Agir en liberté, penser en sincérité, comme le disait, comme le voulait Pierre Mendès-France, c'est ça la rénovation". Franck Puppuna (Utopia), très inspiré en citant André Gorce : la sortie du capitalisme a déjà commencé. La question se pose avec une radicale nouveauté. Il a atteint une limite qu'il est incapable de dépasser. l'imaginaire marchand et le règne de la marchandise empêche que l'on puisse imaginer de pouvoir sortir du capitalisme. Or, la question porte seulement sur la forme que prendra cette sortie du capitalisme". "Notre idéal de société, c'est une société du lien, plus qu'une société du bien. Vous l'avez compris, nous ne voulons pas améliorer ce monde, nous voulons un autre monde" Laurent Fabius, du ton posé qui lui est habituel, avec de très belles et fortes envolées : "Il y a un point qui recueille l'unanimité : tournons nous vers les Français. Je vais le faire à propos de la crise. La crise avant dêtre financière est d'abord une crise capitale et sociale, basée sur la répartition entre les fruits du capital et du travail. La course au profit maximum a amené aux produits toxiques, la course au salaire minimum a amené au surendettement. Et l'alliance des deux a amené à la crise". Ses priorités : l'éducation, le logement, la recherce... La santé n'en fait pas partie : le mot n'a été prononcé qu'une fois en deux jours. "Nous sommes dans une autocratie: c'est la première fois que nous avons en France un gouvernement par le Président et pour le Président". "Le charcutage institutionnel vise seulement à priver le pays de la possibilité d'alternance". Magnifique discours, d'un seul élan, sans respiration, ni pause, tout en tension. feuilleton (7) : le ton montePar Michèle Delaunay, samedi 15 novembre 2008 à 12:58 dans Journal Le ton monte. Non, je ne parle pas des négociations, s'il y en a (et il y en a) : je n'y participe pas. Je parle des discours, les orateurs, très majoritairement masculins (as usual) donnent de la voix, quelquefois de l'emphase, souvent de la ferveur et en tout cas des talents incontestables de tribuns. Dans la salle, la chaleur monte aussi. Et c'est cette fois à la fois de la température en degrés et de la participation militante. Inquiétude, volonté de soutenir sa motion, son orateur, volonté de peser sur les décisions qui seront prises. En ce moment, François Rebsamen "des orientations partagées, une organisation rassemblée et une ouverture acceptée, voilà les conditions pour gagner l'élection présidentielle, la seule qui permette de gouverner et donc de changer la vie". Fin de la première mi-temps de cette matinée. C'est mon premier Congrès, et je l'avoue, malgré mon soucis de distance (non d'éloignement, mais de souci de garder l'essentiel en vue), c'est assez stressant et l'inquiétude de l'issue n'est pas absente. Hors feuilleton : une nouvelle cosmiquePar Michèle Delaunay, samedi 15 novembre 2008 à 11:09 dans Brèves Aïe, aïe, aïe, mes amis, nous avons commis une erreur dont vous pouvez constater la gravité et que dénonce, avec une justesse méritée, le tire-bouchon du journal Sud Ouest : nous nous sommes trompés dans l'agenda (à droite, en entrant). C'est bien le 13 que j'étais place Paul Doumer et le 14 que je suis partie à Reims ! Voilà, j'invente des blagues, je marie Jospin avec Fabius, des tas de bons trucs qui me font rire, moi, et c'est l'agenda qui a l'honneur de ce féroce tire-bouchon que les politiques, petits et grands, lisent en premier comme l'oracle de Delphes ! Faute rectifiée, faute pardonnée ? vendredi 14 novembre 2008 (6) Assemblée générale de la motion E : Ségolène Royal candidatePar Michèle Delaunay, vendredi 14 novembre 2008 à 20:09 dans Journal Ségolène Royal vient d'être élue par acclamations , candidate au poste de premiere secrétaire nationale (la première femme pour ce poste) et Vincent Peillon, premier secrétaire délégué Ségolène monte en ce moment à la tribune et dit que jamais, en vingt cinq ans, elle n'a eu l'audace de s'exprimer devant un congrès du parti socialiste. Aujourd'hui, elle présente sa candidature au poste le plus élevé. (5) : Hollande : "oui, au parti du respect du débat et du vote"Par Michèle Delaunay, vendredi 14 novembre 2008 à 18:41 dans Journal Quelques phrases du discours (y compris celle que j'ai choisie en titre) La motion arrivée en tête a la responsabilité de proposer le rassemblement Dans tous les moments éprouvants que j'ai traversé en dix ans, j'ai toujours été soucieux de l'unité du parti socialiste. L'unité est une obligation, si on veut au bout du processus donner une direction et une espérance. Un parti ne peut pas être dans le "tous pour" ou dans le "tous contre, il doit être dans le tous ensemble Nous savons qu'il n'y a pas de bien plus précieux que le parti socialiste. C'est une force irrésistible quand nous sommes en mouvement et que nous incarnons le changement. Mais nous sommes aussi un appareil raccorni (...) ; mais nous sommes aussi un parti tellement influent dans tous les domaines de la vie sociale locale. Je ne me reconnais pas dans la distinction que l'on veut établir entre le vieux parti et le nouveau. Il faudrait alors définir la frontière. (...) Moi, je ne connais qu'un seul parti socialiste, je ne fais aucune distinction entre les socialistes. Evitons les exclusives, les suspicions , ou alors nous ne finirons pas nombreux. Ne faisons pas de travail historique sur les positions des uns ou des autres. L'unité c'est le respect des décisons, des personnes et des votes. Je n'ai que trois mots à laisser à mon successeur :
-la volonté, pour surmonter les épreuves, pour rassembler la gauche. Je dis à mon successeur :moi je ferai en sorte que tu réussisses, que tu sois soutenu et que pas un ne manque à l'appel le jour du combat électoral il n'y a pas de victoire possible sans un parti socialiste, fort et uni. Alors, soyons unis. Fin du discours. Une fois encore, j'ai du être de ceux qui ont donné le signe d'une standing ovation. Oui, en effet, forts, unis. Libres et porteurs de liberté. le feuilleton (4) : au coeur des débatsPar Michèle Delaunay, vendredi 14 novembre 2008 à 17:41 dans Journal Disons plutôt : dans la suite de discours. Les orateurs se succèdent à temps décompté pour les motions. Dire que ce que nous écoutons n'a jamais été entendu, serait excessif. L'ordi devant le nez, je me croiras sur les bancs de la presse. Mais c'est bien sur celui de la Gironde, entourée de Philippe Madrelle, JJ Benoit, Vincent Feltesse, Isabelle Boudineau que je suis installée. Une de mes collègues, Monique Iborra, attire mon attention sur un document qui est dans notre sac de congrès. Une enquête cevipof-sciences po, destinée aux messieurs présente un choix de questions, sans doute intéressantes, mais peut-être un peu déplacées dans un sac socialiste : - Qu'est-ce qui pourrait vous faire peur chez une femme ? - Quels jugements négatifs sur les femmes vous paraissent les plus justifiés ? (au choix : immatures, infidèles, d'humeur changeante, infidèles, jalouses...) - Dans quelles circonstances pourriez-vous gifler votre femme ? ... C'est une enquête. En faire un document de congrès, sans qu'il y ait l'homologue à destination des femmes, est une autre histoire. Finalement, ça m'aurait assez plu de répondre à la question "Dans quelle circonstance pourriez vous gifler votre homme ?", avec des choix comme "casse-pompon, flemmard, scotché sur la télé..." . Chacune aura à coeur de compléter. Je vais suggérer aux "Egales", présentes au congrès, de réclamer cet équivalent à destination des femmes. le feuilleton (3) :Par Michèle Delaunay, vendredi 14 novembre 2008 à 16:23 dans Journal Il y a le quart d'heure bordelais, et l'heure socialiste : nous sommes en plein dedans. Le congrès n'est toujours pas ouvert alors qu'il était annoncé à 15 heures, le socialiste se masse présentement autour de la buvette et du "blida" (un tout petit verre) de champagne à deux euros. "Ca va ?" , "jusque-là ça va.." , et c'est vrai que, jusque-là, si le brouhaha est intense, l'ambiance est bonne. Savary, toujours lui, a pris la tangente dès l'arrivée du train. Rien à dire, c'est pour la bonne cause : il visite les caves Canard Duchène, dont le patron est talençais. Premiers appels des radios. "Et alors ?". La seule vraie bonne info que je détienne, je vous l'ai livrée en avant première mondiale dans le billet précédent. Je vais la tester à Sud radio... le feuilleton du congrès (2) : strictement confidentielPar Michèle Delaunay, vendredi 14 novembre 2008 à 15:04 dans Journal Dernières nouvelles des négociations nationales. Un accord se fait jour entre la motion A et la motion D. Sous condition : Delanoë et Aubry ne veulent pas partir ensemble en ticket, car ils sont concurrents pour 2012. Ils ont convenu d'envoyer Jospin et Fabius. Du moins est-ce Savary qui vient d'être contacté et de nous l'apprendre. Le feuilleton du congrès (1) : Allons enfants !Par Michèle Delaunay, vendredi 14 novembre 2008 à 11:47 dans Journal La fine fleur du PS Aquitain est embarquée depuis 10 h 30 sur le TGV Champagne-Alsace. Moralité : un bloc de béton sur la voie, et le renouvellement du Parti Socialiste aura vraiment un sens. Ordinateurs, tas de journaux, téléphone à chaque oreille, le moral des troupes résiste au petit crachin glacé sous lequel nous avons attendu le train. Un quart d'heure de retard au départ : sans doute pour balayer les voies sous nos roues. A tout de suite. jeudi 13 novembre 2008 Schizophrénie : recollez-moi tous ces morceaux épars !Par Michèle Delaunay, jeudi 13 novembre 2008 à 19:49 dans Journal Un drame est un drame. Et même si j'ai hésité à plaisanter sur la future nouvelle loi imaginée par Sarkozy pour recoller les morceaux épars de la schizophrénie après l'agression mortelle de ce soir, je renonce à ironiser à propos de la mort d'un homme jeune. N'empêche que, la convocation par le Président de la République de trois ministres cet après-midi, l'annonce à grand renfort de flons flons de la réforme de l'hospitalisation psychiatrique est proprement atterante. Qu'y connait-il (rien), et si il y connaissait quoi que ce soit, qu'a-t-il besoin d'un fait divers (fût-il dramatique) pour demander qu'on examine la question ? Au total : il nous tombera sur les genoux, dans les semaines à venir, un projet de loi, hâtivement bâti, jamais appliqué, sur l'hospitalisation psychiatrique. Les députés UMP voteront comme un seul homme (il n'y a guère de femmes) et l'on repoussera aux calendes grecques la réforme pénitentiaire, le projet de 5ème risque, et toutes matières coûtant quelque chose et ne rapportant rien aux soutiens de ce gouvernement. Et pendant ce temps, sans nous rendre compte que les médias nous observent, pas toujours avec complaisance (litote+++), nous continuons appels au rassemblement, déclarations sur le "plus à gauche, tumeur" , rejet des alliances avec le modem pour un improbable deuxième tour de présidentielles (au rythme où l'on va) ... Schizophrénie, vous avez dit schizophrénie ... De fort méchante humeurPar Michèle Delaunay, jeudi 13 novembre 2008 à 15:59 dans Journal Tout ça pour ça... Depuis trois mois, nous nous donnons en spectacle (je parle du PS), de bals des egos en querelles des chefs ou des sous-chefs. Tout cela "parce que nous sommes un parti démocratique" et que l'on ne peut définir, hors du processus des motions, la ligne politique de notre parti. Il est peu de dire que cette ligne, dans l'état actuel, n'est guère droite. De sinuosités en nids-de-poule, de sablonnage en savonnage, nous n'en voyons toujours pas le bout. A cette heure, à l'Assemblée, les motions se comptent et se rencontrent pour affûter le dispositif TSS, qui n'est malheureusement pas "Tout Sauf Sarkozy" mais "Tout Sauf Ségolène" (Sarkozy pendant ce temps engrange les dividendes de nos divisions). Démocratique, vous avez dit démocratique ? Je passe sur les votes monolithiques, les votes circonstanciels ou clientélistes. Sans doute, ne sommes-nous qu'une société humaine. Mais cette tentative de remise en cause de notre démocratie interne qui vient pourtant de s'exprimer est au-delà de l'affligeant. Je pars demain à Reims. De fort méchante humeur et lasse de ce spectacle de mauvaise politique. Tout à l'heure, "sur le terrain", j'ai essayé de convaincre que la politique ce n'était pas cela. Et notre camarade François Deluga, qui cherche en ce moment à reconquérir son siège sur la 8ème circonscription après le jeu de chaises musicales Assemblée-Sénat de Marie-Hélène Desegaulx, est bien mal aidé par ce fond de scène délétère. Et pourtant, en effet, ce n'est pas ça la politique. mercredi 12 novembre 2008 S, comme santé et comme sexyPar Michèle Delaunay, mercredi 12 novembre 2008 à 21:32 dans Journal Bon d'accord, j'ai un léger différend avec Ségolène. Léger n'est qu'une litote : un lourd différend. Avant d'expliquer quel différend, une remarque : une des faiblesses du blog est que le billet qui vient clairement en prolongement d'un autre lui fait suite, parce qu'il s'affiche en ordre chronologique. Ce billet-ci vient après ce billet-là qui le précède, alors que ce billet-ci devrait suivre ce billet-là qui n'est avant ce billet-ci que parce qu'il venu moins tard. Les Girondins (1791-93) auraient dit : ce ci-devant est un ci-après. Tout ça pour dire que je ne fais que continuer le billet précédent. Je reviens à mon lourd différend : quand Ségolène parle des points essentiels de son programme ou des préoccupations des Français, elle ne parle jamais de la santé. La laïcité, oui, l'environnement et tout ce que nous connaissons bien, mais la santé, elle moins que d'autres, mais en réalité tous, oublient de la situer au premier plan des enjeux de ce XXIième siècle, lequel débute sous des auspices pas toujours tellement sympathiques. Pourquoi ? Parce que la santé n'est toujours pas entendue, comme elle devrait l'être, comme le plus sexy de nos sujets de conversation et de préoccupation. Dès que vous parlez "santé", j'en ai encore fait l'expérience auprès d'un député européen parmi mes favoris, on vous répond "sécurité sociale", "maladie", "invalidité", "cancer" et des tas d'autres bons trucs qui donnent envie de passer son chemin. Si la santé n'évoque qu'arthrose, oeil de perdrix, orgelet, bubons et pustules, comment pourra-t-elle être sexy ? J'insiste sur un léger détail : la santé, c'est tout le contraire. C'est l'autonomie, la beauté, la force, l'envie, le désir (toutes les formes du désir), la respiration, l'inspiration (toutes les formes d'inspiration), et même ce drôle de truc, qui n'est finalement qu'un gros muscle et, en tous cas, un outil : l'intelligence. Est-ce que, dit comme ça, on n'y regarde pas à deux fois ? Est-ce, dit comme ça, on n'a pas envie de s'en faire une copine (de la santé, pas obligatoirement de Ségolène) avant de déclarer qu'elle n'est pas sexy ? Pour ma part, pour avoir expérimenté sur le terrain qu'elle est notre meilleure condition de liberté, je me suis farouchement rangée de son côté, comme qui dirait dans sa motion. A vous de dire si, cette fois, il s'agit de la santé ou de Ségolène. Leader (e)Par Michèle Delaunay, mercredi 12 novembre 2008 à 20:00 dans Journal Eh bien oui, je pense que Ségolène Royal a raison de se porter candidate au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste. C'est une décision courageuse, voire même risquée, mais c'est aussi une décision sage. Risque et sagesse ne sont pas toujours en opposition. Risquée, parce qu'elle est susceptible d'animer le TSS, Tout Sauf Ségolène, variante purement socialiste du Tout Sauf Sarkozy, qui a eu le succès que l'on sait. Les barons barbons (mais si, même au parti socialiste, il y en a !) risquent de voir se réveiller leurs urticaires et leur veilles rancoeurs. J'ai peut-être tort, mais je pense qu'elles feront court feu. Nous sommes maintenant en face du pays qui a eu largement connaissance des résultats de notre vote. Un parti démocratique qui se souderait au lendemain d'un scrutin contre l'équipe qui l'a remporté n'aurait pas très belle mine. Sage, parce que la motion E est une alliance, mais que personne ne peut nier que Ségolène Royal en a été le leader. Au coeur des critiques, comme au coeur de la remontée dans les supposés sondages. Un leader doit être en tête, sous peine de prendre le risque de ne pas toujours le demeurer. Il s'agit pour elle maintenant d'agréger des coéquipiers solides issus d'autres motions. Nous allons tout à l'heure écouter Ségolène sur TF1. Pour une fois, je vais déroger à mon aversion de la télévision. Je pense qu'elle donnera des gages à la sagesse. Le risque, nous le connaissons tous. mardi 11 novembre 2008 11 novembrePar Michèle Delaunay, mardi 11 novembre 2008 à 18:06 dans Journal Quatre-vingt dixième anniversaire du 11 novembre, à Bordeaux comme dans toutes les villes et villages de France. Le dernier poilu français est mort cette année, mais le macabre décompte est maintenant touché par la globalisation : il reste un Américain et quatre Européens. Quand j'entends cela dans le poste, il me semble écouter une cloche fatale, rythmant les heures et les minutes. A propos, quiconque s'est-il jamais enquis de savoir s'il restait un tirailleur sénégalais, ou un "Annamite" ? Mon grand-père maternel est mort à Dunkerque à la tête d'un régiment d' "Annamites", parce qu'il parlait cette langue, ayant fait au Tonkin un service militaire de 7 ans (7 ans...). Mort, sans doute avec beaucoup d'entre eux, dont plus personne ne sait rien, et dont je ne sais si "là-bas", on conserve le souvenir. Pour ma part, j'ai conservé sa plaque d'identité "en Annamite", très belle, énigmatique, symbolique. Ma jeune grand-mêre (jeune alors) est partie là-bas, au loin, dans le nord, mais n'a jamais su ni retrouvé où il était enterré. Sans doute, pas plus que ses Annamites, n'a-t-il jamais été enterré, poussière de chair et d'os pulvérisée par un obus. Je mets "Annamite" entre guillemets : c'était le vocabulaire de l'époque, et je n'en connais pas l'exacte traduction dans la géopolitique d'aujourd'hui. Je parlais tout à l'heure avec François Dubet, récipiendaire la médaille de la légion d'honneur et pour cela invité à l'hôtel préfectoral où il a reçu un beau document dont le contenu n'a pas été révélé. Tous les deux, nous nous sommes demandés : avons-nous la moindre idée de ce qu'aurait été notre attitude, notre courage ? Nul ne le sait avant de le mettre à l'épreuve. La génération de François Dubet, qui est plus ou moins la mienne, n'a pas eu l'occasion d'éprouver, de s'éprouver. Quelques-uns pourtant. Je dis souvent que les malades de maladies graves sont les héros de notre siècle. Mourir, ou le risquer, n'a jamais été une promenade agréable, mais aujourd'hui les maladies telles que le cancer, si elles offrent beaucoup de chances de survie, peuvent conduire également à des traitements longs et éprouvants, des examens à répétition, tout cela sur un espace de temps beaucoup plus long qu'autrefois. Bref, le "chemin des dames" existe toujours, mais autrefois l'enjeu était de risquer de mourir à chaque instant ; aujourd'hui, il est d'avoir une chance de vivre. Très belle cérémonie ce matin, où les enfants et les très jeunes ont été associés par des lectures de textes et surtout par une interprétation chantée de la Marseillaise, très vigoureuse, très enthousiaste. Merci au collège Emile Combes et à la professeure Mme Barbier. Un vrai merci : les paroles de la Marseillaise ne sont pas, à proprement parler, du gâteau. "Le sang impur", "les féroces soldats", "l'égorgement de nos fils et de nos femmes" demandent une longue explication. Et le contexte historique des soldats de l'an II et de Valmy, première victoire militaire de la République, demande lui-même un fort talent pédagogique. Au passage, le ministre Hortefeux a proposé la semaine dernière que les candidats à l'immigration en France ou au regroupement familial, apprennent et connaissent les paroles de la Marseillaise. N'a-t-il aucune crainte que, même parmi la minorité de celles et de ceux qui comprendront les mots (le "mugissement" des-dits féroces soldats..), "le sang impur" ne puisse être un tantinet mal interprété. Espérons que cette proposition, avec les médailles en chocolat de Darcos pour récompenser les bacheliers, rejoigne bien vite la brocante des couacs gouvernementaux. Je regrette presque ces dernières lignes, détournant l'attention de mon objet en écrivant ce soir : avons-nous la moindre idée de notre part d'héroïsme ? Pour cela aussi, je ne trouve pas insignifiant de se souvenir de ceux qui furent héroïques. dimanche 9 novembre 2008 Je hais les dimanches !Par Michèle Delaunay, dimanche 9 novembre 2008 à 15:41 dans Journal Je hais les dimanches à cause de leur brièveté. A peine entamés, les voilà déjà presque passés. Surtout quand ils sont, comme celui-ci, libres d'obligations extérieures (fêtes, commémorations, anniversaires, congrès du Parti Socialiste..) et qu'ils m'autorisent de passer la journée à la maison, enveloppée de mes meilleurs babygros (un babygro est un vêtement doux et chaud, dépourvu de toute prétention à la mode, non plus qu'à aucune forme de séduction, à l'exception de mon bien être personnel). Ces journées "libres" sont rares et donc bien évidemment remplies d'activités qui les rendent toujours plus brèves. A peine ai-je fait un de ces actes politiques forts (brûler trois cartons de vieux journaux, faire tourner la machine à laver avec la même trépidation fébrile qu'une machine à sous, sorti les pulls d'hiver du grand sac IKEA qui leur sert de housse anti-mites... Toutes choses que finalement, j'aime assez), que la journée est au trois quarts passée. Entre toutes ces choses, des visites à l'ordi, la lecture d'un bon article du Monde, des respirations qui magnifient ce bon mélange entre tête et corps, entre être et avoir, qui constitue une des questions les plus existentielles de notre modeste condition humaine (quel est le bon rapport entre eux ? Comment faire que l'un aide l'autre sans l'encombrer ? ....) J'étais juste venue vous parler un petit coup, comme les ménagères siciliennes qui ouvrent les fenêtres, le fichu sur les cheveux et qui apostrophent la voisine d'en face pour savoir où elle en est, si son mari est revenu, si le petit Fabio, le fils de sa fille, est enfin propre, et si on en a retrouvé le chien de ce fainéant d'Arturo. Que ce dernier tiers de dimanche vous soit clément et chaleureux. samedi 8 novembre 2008 La multiple splendeurPar Michèle Delaunay, samedi 8 novembre 2008 à 15:48 dans Journal Je parle beaucoup en ce moment du Parti Socialiste alors que je souhaite que ce blog soit avant tout l'expression de la "multiple splendeur" de la vie. "Multiple splendeur" est le titre d'un livre de Han Suyin dont j'ai tout oublié sauf la splendeur du titre. Se réfère-t-il d'ailleurs à la vie, je n'en sais rien, mais c'est l'idée que j'en ai conservée. Retour au Parti Socialiste. Quand je dis, en débattant lors des présentations de motions, "nous sommes à un moment crucial", je le pense vraiment. Ou le parti socialiste trouve le tempo d'un fonctionnement nouveau, ou il retrouve le sens de la simplicité fondamentale des liens entre les "frères humains", ou bien, au contraire, il ne sera plus qu'une organisation de défense d'une variété supérieure de consommateurs. Rien des deux premiers "ou, ou" n'est tout à fait simple, y compris dans notre motion. Les vieux fonctionnements, le secret des décisions, les appartés ont la vie dure. La liberté, que j'ai évoqué dans les billets précédents sur le même sujet, est, en face d'eux, un partenaire autrement plus fragile. Je rentre de notre congrès fédéral, entourée de l'amitié partagée des militants qui me sont proches et je m'offre le luxe d'un moment de silence devant un feu de cheminée, largement nourri de la presse de la semaine, de quelques vieux cartons et d'une énorme buche que j'ai hésité à conserver comme "buche de noël" selon la tradition multiséculaire. Et dans ce silence, l'inquiétude qui est chez moi comme un vieux fond de commerce jamais pris en défaut, s'installe dans la pièce. Il va nous falloir beaucoup de volonté, beaucoup d'ascèse pour retrouver le sens profond de la politique et lui être fidèle. Dernière heurePar Michèle Delaunay, samedi 8 novembre 2008 à 13:21 dans Brèves Petit flash d'information en direct de notre congrès fédéral d'Eysines : quatre candidats se présentent à la succession d'Alain Anziani pour le poste de premier secrétaire fédéral. - Ludovic Freygefond pour la motion A Paroles de militantsPar Michèle Delaunay, samedi 8 novembre 2008 à 10:50 dans Journal Nous sommes très nombreux au congrès fédéral d'Eysines et la parole est donnée aux militants. "La politique fait partie de la vie" vient de dire Denise de Talence . Je le dis souvent, je l'écris dans mes documents de campagne "la politique c'est la vie !". Le contenu même de la politique c'est en effet tout ce qui fait la vie. Et c'est aussi la défense d'une bonne vie pour chacun. "Le parti, nous voulons qu'il soit meilleur que la société que nous voulons changer. Nous voulons qu'il soit exemplaire" dit un militant de base de Gradignan (c'est ainsi qu'il se présente), mécontent d'avoir reçu un courrier signé d'un grand nombre d'élus lui expliquant comment il fallait voter. "Est-ce que nous sommes un parti qui représente la société dans sa diversité ?" "Soyons ouverts, soyons modernes, sinon nous allons dépérir" clame Alain du Vigean qui souhaite aussi des primaires pour élire le candidat aux présidentielles. "Les militants les moins riches payent leur cotisation plus cher que les plus riches. Pourquoi ? Parce que ceux qui payent des impôts peuvent en déduire une part dans leur déclaration. Mais celui qui paye 50 euros et qui ne paye pas d'impôts, eh bien, c'est bien 50 euros que la cotisation lui coûte". (Parfaitement vrai : pourquoi pas un crédit d'impôt, c'est à dire un remboursement, pour ceux qui sont pas imposables, ainsi qu'on l'a proposé pour les cotisations syndicales ?). Rosa. "250 000 adhérents, 130 000 votants... Je me pose des questions. vendredi 7 novembre 2008 Liberté et responsabilitéPar Michèle Delaunay, vendredi 7 novembre 2008 à 11:20 dans Journal Le vote d'hier au Parti Socialiste est un signe de liberté et marque un devoir de responsabilité. Liberté : les militants se sont nettement émancipés de l' "institution" socialiste en créant la surprise de placer Ségolène Royal nettement en tête. Personne ne peut contester qu'elle incarne le changement et que ce thême a constitué le fil conducteur interne de la motion E. Bertrand Delanoë a pâti de faire une campagne de deuxième tour, comme Lionel Jospin en 2002, en se posant d'emblée comme le seul a pouvoir réunir une majorité forte (il n'y a pas de deuxième tour pour le vote des motions, mais le deuxième tour de fait commence aujourd'hui). François Hollande a eu le tort de ne pas se mettre à l'écart des motions. Il en eût été grandi et, même obscurément, on lui aurait su gré de ne pas prendre position contre Ségolène Royal. Mais, hors de ces considérations, c'est ce beau mot de liberté qui domine le scrutin d'hier. Responsabilité : c'est celui qui doit marquer les jours à venir, et tous les autres après. Responsabilité dans le retour à l'unité. Nous nous sommes suffisamment donnés en spectacle pendant que le monde s'écroulait autour de nous (sinon le monde, un monde, une idéologie, un système), il faut nous resolidariser, nous refondre en une matière solide sur lequel les Français puissent compter. Chaque militant doit y contribuer, refuser les critiques, les paroles hasardeuses, les petits coups bas, les anathêmes petits ou grands, chaque militant est responsable de l'unité du parti socialiste. Responsabilité demain matin en face des Français. Nous ne devons plus nous situer dans l'opposition, mais dans l'action. Dégager nos priorités, et que chacun y prenne sa place selon son expérience et son expertise. Nul ne peut être expert en tout : le parti socialiste doit travailler comme une université dans la conception et comme une entreprise dans la réalisation. Quelle réalisation, quelle forme d'action ? Celui bien sûr qui dans les villes, les départements, les régions affronte la crise, soutient, secoure les Français et porte leurs initiatives. Sur le plan national, établir un programme de gouvernement et sur tous les grands sujets, sans attendre de courir après l'actualité, montrer ce que nous ferons. Un mot aux militants qui ont porté les motions. J'ai participé à de nombreux débats contradictoires, quelquefois dans des terres de mission pour la motion (E) que je présentais. Tous ces débats ont été parfaitement respectueux et centrés sur le contenu des motions. Merci à tous. Merci au plan local aux militants de "Bordeaux centre" qui ont placé en tête la motion E. Merci à ceux qui dans le département ont oeuvré pour le pluralisme dont nos résultats témoignent. Cette phase a été longue, trop longue, mais après un mauvais début (les rendez vous d'arrière salle de restaurant à la Rochelle), le débat a su se recentrer. Tout cela est fait. "Soyons libres" : nous venons de le montrer. "Soyons unis" dès les jours à venir. "Soyons forts" pour tous les suivants. En direct de la GirondePar Michèle Delaunay, vendredi 7 novembre 2008 à 00:07 dans Journal Gironde. Résultats, tout frais, mais non définitifs (manque quelques petites sections) votants 4269
A (Delanoe) 1392 32,61% Sur la deuxième circonscription de la Gironde (dont je suis l'honorable députée) Delanoe 26 % Hamon 15 % Aubry 14 % Collomb-Royal 42 % Sur 20 fédérations sur le plan national (il y en a 100 !)(sous réserve!) A Delanoë 27 % E Collomb-Royal 37 % C Hamon 23 % A bientôt ! jeudi 6 novembre 2008 en direct de la fédération du PS : les résultas de Bordeaux nordPar Michèle Delaunay, jeudi 6 novembre 2008 à 22:43 dans Journal en contrepoint de Bordeaux centre : A 3 B 1 C 10 D 90 E 7 F 1 à tout à l'heure ! en direct de la fédération du PSPar Michèle Delaunay, jeudi 6 novembre 2008 à 22:35 dans Journal Le dépouillement est en cours. Il y a toujours un peu d'émotion à entendre soit l'énoncé des noms des candidats, soit, comme ici, la lettre des motions. Scrutin qui parait très mélangé dans notre Bordeaux centre, comme cela était prévisible. Silence complet dans la salle. Les plus détendus grignotent une mandarine, vaquent de ci de là le nez en l'air. Les plus concentrés se transforment en scrutateurs autour du bureau de dépouillement. Mon petit ordi dans un coin, j'attire des regards souriants (si l'on peut s'exprimer ainsi), la plupart connaisse mon goût de "faire mon blog" en direct dans les moments de tension. Un petit exercice salutaire, comme respirer très fort, ou pianoter sur la table. A vrai dire, je ne me sens pas dans un moment de tension mais dans un moment important : nous n'avons ce soir pas d'adversaire. A côté de moi, une "motion D" que j'apprécie particulièrement et qui est exactement dans le même sentiment. Quelques fronts se plissent. La motion F (utopia) vient d'avoir sa première voix et elle est saluée avec amitié et je dois dire avec plaisir. "E" prend l'avantage, me semble-t-il, mais je suis dans l'instant plus préoccupée de l'atmosphère que du résultat. Dans toutes les élections auxquelles j'ai participé, je n'ai considéré le résultat que quand il a été tenu pour sûr. Dans l'intervalle qui précède, il faut seulement à la fois se concentrer en soi et se détacher de tout ce que le sort peut réserver. Fin du dépouillement. Silence concentré. Chacun calcule le nombre des bâtons et des croix. Votants 143 A 28 B 4 C 24 D 22 E 64 F 1 A tout à l'heure. Nous votons ce soir : en direct de la fédération du PSPar Michèle Delaunay, jeudi 6 novembre 2008 à 22:06 dans Journal En direct de la fédération du parti socialiste à Bordeaux. Il reste dix minutes avant la fermeture du scrutin. L'ambiance de la convention démocrate n'est rien à côté de celle de la rue du jardin public... Non, c'est pas vrai : c'était juste pour vous impressionner. L'ambiance est amicale, tout le monde se salue et plaisante, sans savoir systématiquement à quelle motion "appartient" qui et qui. Petits groupes diserts devant le buffet de rillettes, moche gobelet de vin rouge en main (Borloo, fais quelque chose, y'zon rien compris à la taxe touillette !) Deux sections votent dans le même local. Pas dans la même pièce, mais côte à côte. Il est rare que ses deux motions votent à l'unisson et, en matière de plaisanterie, j'ai fait mine de me tromper d'urne. L'ami Dorthe a réagi comme j'attendais : "Pour une fois, je préfère que tu votes pas dans ma section !" Tout ça très cool. "Pourvu que ça doure !" aurait dit Madame Laetitia, la Maman de Napoléon, en parlant de ces enfants, casés et bien casés dans des bons jobs. Une autre des blagues de la soirée : nous avons à Bordeaux centre et dans "notre" motion un Corse. Personne n'est parfait. Tout le monde regarde ses chaussettes, supposées pleines de bulletins, destinés évidemment à bourrer les urnes ! Rien de tout cela bien évidemment. Le scrutin vient d'être clos par notre éminent secrétaire de section, ami et camarade. Grand jeu : il a pris un micro, alors que nous sommes une bonne trentaine dans la salle, tous bien sages et attentifs. Juste pour le suspense, je mets ce billet en ligne et je vous retrouve tout de suite. La victoire de la maîtrise de soi et du "contrôle"Par Michèle Delaunay, jeudi 6 novembre 2008 à 00:12 dans Journal La victoire d'Obama est la victoire d'une qualité gravement tombée en désuétude : la maîtrise de soi. Tous les analystes, tous ceux qui l'ont accompagné pendant ces deux années de campagne, insistent sur le trait dominant de son caractère : le "contrôle" et la discipline. Ils décrivent son calme, presque son flegme, en tout cas son attitude parfaitement adaptée à chaque situation et à ce qu'il veut être et représenter dans chaque situation. Dit comme ça, avec ces mots-là ("contrôle", "discipline"), ce n'est pas très "sexy", et pourtant, entre l'étudiant Obama et le Président Obama, il y a d'abord, avant tout, cette qualité que tout bat aujourd'hui en brêche "the control". Un des livres décisifs de ces dernières années, décrivant avec inquiétude les éléments de fragilisation de notre société, son mal être et sa faiblesse intrinsèque, s'appelle "the loss of control". L'homme contemporain, soumis à trop de sollicitations, de "divertissements" au sens pascalien du terme, de possibilités de fuite ou d'anesthésie (la drogue, les jeux, la bouffe, les achats...), s'en remet , et se démet de son souverain pouvoir de contrôle sur lui-même, et donc sur les événements. Les commentateurs de l'élection d'Obama entament en choeur le thême du "rêve américain". Et en effet, ils ont en partie raison. Quarante ans après "Devine qui vient diner ?" où Sydney Poitier incarnait un Obama précoce dans une Amérique encore figée, Barack Obama joue le rôle osé de "Devine qui est Président ?" Le temps est enfin venu du métissage et du mélange des races, des idées, des interrogations, et il a su mettre un coup de pied accélérateur dans cette évolution et surtout, il a su l'incarner. Mot magique depuis que l'homme est homme, et peut-être même avant. Mais, aucun commentateur ne parle de ce que représente vraiment la victoire d'Obama. Et je reviens sur ces termes peu sexy : la victoire de la maîtrise de soi, the "victory of control". Pour détendre ce billet un peu sévère, j'ai envie de citer Obama (très approximativement) : "je me suis aperçu que je ne pouvais plus me gratter le nez, et que je devais ressembler non seulement à ce que j'étais mais à ce que l'on attendait/espérait de moi". Quelques politiques, de par chez nous (suivez la multiplicité de mon regard) devraient écouter cette parole de sagesse quasi-stoïcienne. Je me souviens d'avoir vu quelques images de la rencontre Obama-Sarkozy à Paris. Ce que j'ai vu n'était qu'un flash, que beaucoup ont pris au premier degré. Obama, calme et souriant, disait "je remarque l'incroyable "activité" de votre Président ; et je lui ai demandé ce qu'il mangeait pour cela..." La citation n'est pas exacte mot à mot, mais elle est exacte au fond et, pour autant, assassine. L'audace de l'expression "ce qu'il mangeait pour cela" m'a saisie. Ce n'est pas le "rêve" américain qu'Obama incarne, mais l'esprit pionnier et les qualités qui portent cet esprit. Puisse-t-il tenir la longueur. Le job est ardu et le chemin aride et savonné. mercredi 5 novembre 2008 Yes, we can !Par Michèle Delaunay, mercredi 5 novembre 2008 à 07:59 dans Journal Eh bien, nous aussi nous pouvons, nous devons le dire : Oui, nous pouvons ! Ce slogan lumineux, positif, avec ce oui initial à la fois d'acquiescement et d'affirmation, ce "nous pouvons" tellement ramassé sur lui-même (tellement supérieur aux "ensemble" dont les campagnes électorales françaises surabusent), nous pouvons l'utiliser. Aujourd'hui, pour réussir la journée et toutes les suivantes, pour nous sentir mieux. Demain, précisément demain, au PS : "une voix peut changer un parti, un parti peut changer un pays". Certainly, we can. mardi 4 novembre 2008 PLFSS : prix des médicaments, la responsabilisation de tous les acteursPar Michèle Delaunay, mardi 4 novembre 2008 à 19:50 dans Journal Le groupe Socialiste Républicain et Citoyen vient de voter contre le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Tous les amendements déposés par notre groupe ont été rejetés. Parmi eux, celui que j'ai déposé sur le prix des médicaments relevant du budget hospitalier. Le coût des médicaments récents qui grève lourdement le budget des hôpitaux est suspendu à l'offre des laboratoires ; il devrait être régulièrement négocié en fonction de la date de mise sur le marché et du volume négocié. Il n'en est rien. On trouve ci-après le contenu de mon amendement et des exemples précis. Globalement, le PLFSS 2009 ne fait pratiquement pas appel à un nécessaire effort des laboratoires pharmaceutiques. La prescription est limitée, mais le prix est laissé à la liberté de ces laboratoires, alors que ce devrait être la première cible d'économie. MétisPar Michèle Delaunay, mardi 4 novembre 2008 à 12:00 dans Journal Dans le train, comme chaque semaine. Le jour se lève sur une campagne rougie et brunie qui donne envie de longues marches et d’air piquant. Dans le wagon, les ordinateurs travaillent, ouverts sur les tablettes comme des livres couchés sur la tranche. Quelques regards, quelques sourires s’échangent. On reconnaît l’un ou l’autre, on devine l’occupation de l’un ou le motif du déplacement de l’autre et on revient à son écran. Les trains du matin sont silencieux et travailleurs. La grand-mère d’Obama ne le verra pas Président des Etats-Unis et sans doute c’est à cela qu’il a pensé en versant une larme en Virginie. Nous, je l’espère, le verrons ce soir tard ou demain. J’écoutais un extrait de son discours : « une voix peut changer une ville, une ville peut changer un Etat, un Etat peu changer le monde ». A quoi la foule répondait le célèbre « yes, we can », admirable de concision. Mais un homme peut-il changer le monde, du moins en orienter le cours ? La « métissude » d’Obama est un formidable atout. Et s’il faisait comprendre au monde que nous sommes tous métis, dans nos gènes, dans notre pensée, dans nos civilisations ? Métis d’homme et de femme, de religieux et d’athée, de conquérant et de souffrant, d’ogre et de victime, métis de blanc et de noir mais je ne parle pas ici de couleur de peau. Le train roule sous le soleil montant. dimanche 2 novembre 2008 La réciprocité socialePar Michèle Delaunay, dimanche 2 novembre 2008 à 12:08 dans Journal Proche de Niort, je déjeunais hier avec un responsable de la Maif et un enseignant. La Camif, bien sûr, a pris bonne place dans la conversation mais ce n'est pas d'elle que je veux parler. Tous trois, qui avons des âges et des parcours différents, sommes tombés d'accord sur une idée forte, en tout cas fondatrice de ce que nous pensons et faisons : la différence ne peut se faire aujourd'hui que par les valeurs. Quelle différence ? Celle qui, à rentabilité égale, peut faire de la Maif un assureur en lequel les Français se reconnaissent et où ils trouvent l'écoute, le soutien et la force dont ils ont besoin au moment d'affronter une difficulté ou une épreuve ; celle aussi, à une autre échelle, qui peut faire du Parti Socialiste un parti où les Français se reconnaissent et où ils trouvent l'écoute, le soutien et la force dont ils vont avoir, plus que jamais, besoin. Celle qui, individuellement et en groupe, dans le quotidien comme dans la durée, nous permet de résister, de prendre la parole et d'agir. Parmi ces valeurs une, que l'on n'invite jamais au débat sous quelque nom que ce soit : la réciprocité sociale. On disait au début du siècle dernier, l' "utilité sociale" ; les théoriciens américains de la santé sociale parlent de "reward" (retour, réciprocité, récompense). En tout cas, ce nécessaire échange qui fait que la vie en société est possible, constructive, et même éventuellement agréable ! Quand dit-on très simplement à ceux qui se croient paumés, déclassés, que la société a besoin d'eux à l'égal des autres ? A ceux qui ne sont pas en état d'aborder au monde du travail salarié, qu'une "activité" (de celles qu'on classe dans "le traitement social du chômage") a aussi une utilité sociale qu'il s'agit de mettre en valeur? Sait-on aussi juger, parmi les plus riches, ceux dont la fortune est dévolue à leur seul agrément, et dont l'action (ou l'inaction) n'est d'aucun apport à la communauté des "frères humains"? Non, au contraire, ceux-là sont bien souvent entourés de cette espèce d'aura de la richesse et de révérence devant l'argent que je déteste par-dessus tout. On a beaucoup critiqué François Hollande qui avait dit "qu'il n'aimait pas les riches". C'est pourtant de la manière que je viens d'évoquer que j'ai alors compris la phrase : "je n'aime pas la richesse comme une valeur en soi, ni comme une supériorité quelconque". Les émissions célébrant les agissements, les goûts, le luxe, les séjours à Saint Barth, de la jet set oisive, me donnent envie de défénestrer le poste de télé. La fortune de François Michelin est d'un tout autre ordre. Elle produit. Elle agit. Peut-être pas toujours bien, peut-être pas sans erreur, mais elle participe du capital général. Je cite souvent cet ouvrage hautement philosophique qu'est "la femme du boulanger" de Pagnol. Le petit hobereau dit au boulanger "tu me donnes de ta boulange, je te donnerai de ma chasse". Tous est dit du sens profond du travail : un échange, une réciprocité où tout le monde est utile pour chacun. Pas plus que ceux qui me lisent sans doute, je ne pense que la finalité du travail est de "gagner plus" (je pense par contre que le salaire est et doit être la juste rétribution du travail). Non, la finalité -autre qu'individuelle- du travail est la réciprocité sociale. A cette aune, on retrouve le sens de l'égalité des taches et des fonctions. On découvre aussi que les conditions de travail (où nous avons été trop longtemps "taisants") sont au moins aussi importantes que le temps de travail. On retrouve cette idée simple, et plus ou moins ringarde, ou considérée comme telle, que personne ne se sauvera jamais seul. Privatisation de la Poste : pas de chance !Par Michèle Delaunay, dimanche 2 novembre 2008 à 11:24 dans Brèves Henri Guaino annonce : "le changement de statut de la Poste (traduisez : l'ouverture de son capital) est momentanément gelé". Pas de chance ! On se souvient que la Poste a besoin d'une augmentation de capital deux à trois milliards d'euros pour être pleinement compétitive sur le plan international. Dans le billet du 15 septembre , ont été envisagées les solutions publiques de cette compétitivité. Refus du gouvernement aux propositions de notre groupe à l'Assemblée : seule la privatisation partielle était alors la solution. Imaginez que celle-ci ait eu lieu il y a deux ou trois mois. Eh bien, la Poste aurait pu concourir au plan de soutien des banques et recevoir, à fonds perdu pour l'Etat, et recevoir les trois milliards d'euros que celui-ci lui refusait en tant que gestionnaire et seul actionnaire. La somme ne représente après tout qu'un peu plus de la moitié de ce qu'a reçu le Crédit Agricole. D'ici que les Postiers défilent pour demander à être privatisés... |