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samedi 7 février 2009

Le zélateur converti et les délateurs

Cela pourrait être le titre d'un conte moral, forme littéraire qui,de Marmontel à Eric Rohmer, a connu des heurs et des usages bien différents, mais c'est un conte immoral, doublement immoral parce qu'il est vrai.

Tout le monde a "salué" l'habileté ou le cynisme politique de Nicolas Sarkozy de nommer l'ex-socialiste Eric Besson Ministre de l'immigration et de l'identité nationale. Ce délicat fumet d'arrière-cuisine politique a ravi les narines rompues au mal usage de l'art de gouverner.

Pour ma part, je l'ai interprété autrement, et c'est ce que j'ai exprimé lors de la conférence de presse de SOS Racisme à l'occasion de la campagne "30 000 expulsions, c'est la honte". Quel message, en effet, de nommer à ce ministère qui tient en mains le destin de tant de nos frères humains, celui qui est pour tous les Français l'image du traître !

J'attendais un mauvais coup, un surcroît de cynisme. Il est venu.

Aujourd'hui le zélateur converti de la politique sarkozienne comble ma crainte, si l'on peut s'exprimer ainsi. Comme peut-être il lui a été suggéré. Mais le propre du converti de la 25ième heure est de vouloir, dès la 26ième, devancer la pensée de son nouveau maître.

Il promet ainsi la régularisation à ceux qui "collaboreront" avec la police pour démanteler les réseaux qui leur ont permis d'arriver en France.

Ne soyons pas angéliques : les indics embauchés en échange de l' "oubli" d'un acte de délinquance n'existent pas que dans les films. Mais en faire une règle, l'écrire dans une circulaire, c'est une marque de plus de l'impudence tranquille de ce gouvernement.

vendredi 6 février 2009

Huit, onze ou trente milliards ?

Je n'ai pas ouvert la radio aujourd'hui sans entendre une appréciation nouvelle du coût de la suppression de la taxe professionnelle.

Chiffre de départ, hier soir lors du "yes, I can show" présidentiel : 8 milliards d'euros. Nicolas Sarkozy n'a jamais été très fort sur les chiffres mais il les assène, comme toutes choses, avec une détermination très convaincante. Du moins, la première fois : ensuite, on a tendance à vérifier et je me souviens d'un certain chiffre sur les immigrés sans travail qui a fait couler beaucoup d'encre.

Même chose ici. Dès ce matin, Martine Aubry corrige et estime à 30 milliards la perte globale.

Lourde gène du coté de Bercy qui fait, sans doute sous sommation élyséenne, une première correction : non, non, ce n'est pas trente mais onze milliards.

Onze milliards ! Nous voilà encore loin de la parole présidentielle et un nouveau coup de semonce est sans doute tombé sur les services de Bercy.

En chemin, entre Bergonié et ma permanence de Saint Augustin, j'écoute ce chef-d'oeuvre : Bercy re-rectifie. Le déficit lié à perte de la taxe professionnelle est bien de 11 milliards MAIS les entreprises qui ne la paieront plus feront davantage de bénéfices et devront s'acquitter d'un impôt plus élevé. Et devinez à combien est estimé ce complément de rentrées fiscales ?

Vous avez gagné : il est estimé à trois milliards. Huit et trois faisant onze et onze moins trois faisant huit, voilà pourquoi le Président qui sait compter et prévoir en même temps qu'il parle, a avancé le chiffre de 8.

Elémentaire, mon cher Watson !

Sauf que... chiffres ou autres paroles, plus personne ne croit aux déclarations présidentielles.

jeudi 5 février 2009

Baby boum à la perm

Il faut bien lire "baby boum" et non "baby boom" : il ne s'agit pas d'une augmentation brutale du taux de fécondité rue Saint Laurent, telle qu'on en a connu entre 1945 et 50. Encore que... Mais c'est une autre histoire.

Pour les jeunes gens de mon âge, comme pour Sophie Marceau, un "boum" est une surprise party, une fête, une teuf... Et c'est exactement ce que nous avons perpétré samedi dernier à la permanence parlementaire.

Personne n'ignore la volonté forte, affirmée "una voce" lors du dernier Congrès, de renouveler le Parti Socialiste et de voir accéder aux affaires de jeunes générations : Emmanuelle Ajon, comme moi-même, fidèles à nos engagements de devancer en toute occurrence le mouvement, avons décidé d'anticiper et de préparer tôt ce renouvellement.

Aussitôt conçu, aussitôt pondu ! Dès samedi 30 janvier, jour de mon élection au Conseil Socialiste de Bordeaux, nous avons réuni les forces extra-vives de la gauche : les 1 à 5 ans.

J'ai appris beaucoup : kidi boos et ozi boos figurent désormais dans le pannel de nos outils politiques forts. Pour ceux qui ne seraient pas complètement au top, question renouvellement et nouveaux moyens de communication, les premiers sont des fromages, les seconds des petits livres colorés.

Un caribou (que je n'écris pas encore cari-boo) nous a rejoints, distribuant les précédents (kidi boos et ozi boos) aux jeunes et gentils participants à cette chaleureuse manifestation. Quant à la jeune Ilana, elle a fièrement déclaré sa candidature pour les législatives de 2030. Comme on sait à Bordeaux, mieux vaut déclarer tôt. Là-aussi, nous l'emportons ...

Le souci de parité domestique qui est, comme on sait, un des points forts du programme socialiste, était largement présent à la table des débats sous la forme de 18 gâteaux et galettes confectionnés... par les pères et grands-pères. Du moins, c'est ce qu'ils ont prétendu. En politique, c'est la force de l'affirmation qui l'emporte sur le secret des réalisations.

Au total, des visages ravis, des frayeurs charmantes devant ce gros animal venu du Canada et, ce jour-là, comme tous les autres, une vraie prise en compte des enjeux du XXIème siècle et des acteurs de terrain !

mercredi 4 février 2009

La politique en kit

Bel exemple de la politique en kit qu'affectionne notre gouvernement : le projet de loi "Réforme de l'hôpital, relatif aux patients, à la santé et aux territoires"

Au passage, ce projet de loi en est à son troisième titre : "Patients, Hôpital, Santé et Territoires", puis "Réforme de l'hôpital" et enfin, dans un mouvement de remords d'avoir laissé les patients et la santé en rade, le tarabiscoté "Projet de loi portant réforme de l'hôpital et relatif aux patients, à la santé et aux territoires".

Le bon La Bruyère disait "Vous voulez dire "il pleut", dites "il pleut"". Mme Bachelot mériterait un exemplaire des oeuvres de cet auteur trop oublié à l'Assemblée nationale.

Dans sa grande précipitation, le Gouvernement pond les lois par morceaux. L'oeuf entier lui échappe. Nous sommes tombés entièrement d'accord sur ce point hier en commission avec le Pr Bernard Debré, qui ne passe pas pour un dangereux révolutionnaire (au demeurant, moi non plus).

Bernard Debré, urologue de son état, mais ça n'a rien à voir dans le débat, a été invité par le Président de la République en personne à mettre en place une commission supposée réfléchir à une réforme des CHU. Cette commission porte le nom de son chef, M Marescot, et elle réfléchit si bien que ses trente membres se réunissent pratiquement tous les jours. Résultat de leurs réflexions aux alentours du mois de mai, avec l'espoir bien sûr d'aboutir à ... une loi, portant réforme des CHU, pièce maîtresse du système hospitalier.

Bernard Debré dont le caractère vigoureux est largement connu, sinon apprécié, a exprimé hier sa stupéfaction d'avoir aujourd'hui à débattre d'une loi portant réforme de l'hôpital, dont bien sûr les CHU font partie, alors qu'il est par ailleurs supposé réfléchir à ce que pourrait bien être une réforme des dits CHU.

Incohérence absolue que nous avons,, nous aussi, montré, d'autant que la loi actuelle aborde largement toutes les attributions des CHU et leur rôle central dans les communautés hospitalières de territoire.

Ce n'est qu'un exemple : on nous annonce aussi une nouvelle loi de santé publique et plusieurs autres pièces d'un kit dont les patients feront les frais faute de vision cohérente de l'ensemble et de sa finalité.

A moins qu'il ne s'agisse justement de masquer cette finalité.

mardi 3 février 2009

Ne pas jeter le bébé Europe avec l'eau du bain libéral où elle est entrain de se noyer

C'est tout l'enjeu des élections européennes qui approchent : montrer aux électeurs que ce n'est pas l'Europe qui est mauvaise, mais le fait que ce soit une Europe de droite.

Dans notre parti comme au delà, contre quoi certains ont-ils voté en mai 2005 ? Contre ce qui associait l'idée d'Europe à une politique libérale. Paradoxalement, ceux qui, à gauche, ont voté pour le traité constitutionnel l'ont fait en pensant qu'il fallait avant tout renforcer l'Europe pour lui permettre de l'emporter sur la vague libérale où elle était engagée . Les uns et les autres se sont opposés ; ils ont aujourd'hui la possibilité de se retrouver pour changer la majorité qui dicte sa loi au Parlement Européen.

Comment cela ? En ne laissant pas se disperser les voix de la gauche sur des candidatures séduisantes ou emblématiques : ce sont des voix mortes au Parlement. La seule perspective de changement de cap, est de voter pour le PSE.

Nous avons un fort atout : pour la première fois, le PSE propose à l'ensemble des Européens un texte commun, capable de rassembler autour des deux piliers des services publics et du mieux disant social. Et ainsi de fournir un socle à une nouvelle Europe.

C'est l'eau du bain qu'il faut changer sous peine de voir définitivement l' Europe se noyer et se perdre dans une fuite en avant libérale qu'aucune politique nationale ne pourra contrecarrer.

Pour notre part, l'enjeu est aussi de nous protéger de la fuite en avant libérale du gouvernement Sarkozy.

Epoustouflant

Epoustouflante, la manière dont la Ministre Christine Lagarde en visite à Bordeaux, a su rendre hommage à l'énergie dépensée par Alain Rousset, Président de Région, Vincent Feltesse, maire de Blanquefort, et Pascale Got, députée du Médoc, pour sauver les emplois de Ford !

Pas un mot. Pas un mot les concernant : elle les ignore et pourtant elle les a reçus à plusieurs reprises. Seul, Alain Juppé a tout fait, tout conclu, tout sauvé.

Ce matin encore, Alain Juppé sur France bleu Gironde, empochait la mise sans se sentir le moins du monde gêné, sans faire la moindre allusion à l'effort des collectivités et au premier rang de la région, ni de la bataille menée par l'ensemble des partenaires.

Vincent Feltesse me disait tout à l'heure à l'aéroport : "ils n'ont pas la moindre éducation". C'est vrai, et j'en fais plus qu'à mon tour l'expérience. Mais surtout pas le moindre scrupule.

lundi 2 février 2009

Devinette

"Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis".

Fulgurant de vérité ! Chaque mot est juste, jusqu'à la prévision des victimes d'insolvables crédits, obligés de vendre leur maison à vil prix...

Qui a dit cela et quand ?

dimanche 1 février 2009

Conseil Socialiste de Bordeaux : c'est parti !

Hier 30 janvier, les militants socialistes de Bordeaux, m'ont fait la confiance de m'élire Secrétaire du Conseil Socialiste de Bordeaux.

Les Socialistes aiment beaucoup les secrétaires : Secrétaire national, Secrétaire fédéral, Secrétaire de section et.. Secrétaire des conseils de ville, pour les villes ayant plusieurs sections dans le but justement de les fédérer et de les coordonner.

Quand je pense qu'il y a des esprits chagrins pour avoir dit, dans la période du congrès, que c'était le bronx au Parti Socialiste ! Tout au contraire, les structures sont-là, sagement organisées comme sont empilées les poupées russes, tout est fait pour fonctionner et pour faire. Si ce n'était de temps à autres quelques éléphants et éléphanteaux qui prétendent se porter à leur tête avec la grâce, la capacité à détruire de larges surfaces sous leurs pas, qu'on connait à ce genre d'animal, tout n'irait pas trop mal, voire même assez bien.

Point d'éléphant, petit ou grand au Conseil Socialiste de Bordeaux, rien que des militants dont la demande, exprimée samedi par l'un d'eux, est qu'après le bruyant passage des éléphants, on leur donne envie d'avoir envie.

"Vaste programme !" aurait dit le Général. Eh bien oui, vaste programme, mais bel objectif. Le CSB est surtout fort de la force de ses militants, mais cela constitue un certain nombre de divisions, réunies par leur certitude qu'une ville de gauche c'est meilleur qu'une ville de droite, et décidées à le démontrer.

J'emploie le terme de "divisions", terme que je n'aime pas trop, surtout quand il s'agit de réunir ces divisions, en référence à Staline et au Maire de Bordeaux. Qu'un commentateur grincheux ne vienne pas dire que j'ai comparé le Maire de Bordeaux à Staline, mais je ne fais pas sans quelque malice ainsi référence au billet précédent et à la citation d'icelui.

Le nouveau Conseil Socialiste se met donc en place. Dans la quinzaine à venir, nous constituons une équipe de secrétaires en charge qui de la culture, qui de l'emploi (les deux auront du boulot dans cette ville en panne), qui, qui, qui...

"Conviviaux dans l'élaboration, militaires dans l'exécution". Je ne vous dirai pas qu'Obama m'a copié dans ses principes de campagne, mais quand même, il y a un petit peu de cela...

Le Maire, combien de divisions ?

Dans une récente livraison d'Objectif Aquitaine, le directeur de cabinet du Maire de Bordeaux reconnait être à la tête d'une équipe de 130 personnes.

Cent trente personnes !

C'est mieux que le Premier Ministre, mieux évidemment que Borloo qui a remplacé AJ au Gouvernement.

Revanche ? Manière d'estomper le regret et de montrer qu'on est plus important, plus fort, et plus armé.

Sans doute. Mais surtout expression de la machine de guerre mise en oeuvre sur la ville, dont la récente déclaration de candidature aux élections de 2012 n'est que l'irrépressible aveu.

Pourtant, imagine-t-on ce que représente les salaires d'une année de ces cent trente personnes, toutes très éloignées du SMIC ?