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mercredi 31 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 31 octobre 2007 à 08:22 dans Journal
Que Nicolas Sarkozy soit déjà en campagne municipale, il ne s'en cache guère, reçoit l'UMP à l'élysée, resserre les boulons du parti quand quelques parlementaires s'égarent à manquer de fanatisme pour l'amendement ADN ou autres avancées démocratiques .
Les "conseils des ministres décentralisés" sont faits dans cette optique. Pas de grande ville qui y échappera. Mais quand même en Corse, imagine-t-on le coût et le bilan carbone du déplacement de 1100 policiers du continent, la tribu des ministres et la tribu que chacun emmène avec lui ? Les bonnes intentions du Grenelle de l'environnement restent décidément cantonnées au périmètre de la rue de Grenelle..
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mardi 30 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 30 octobre 2007 à 23:10 dans Journal
Un immense malaise cet après-midi à l'Assemblée et une énergique demande d'explications de la part de notre porte-parole Jean-Louis Bianco.
Il s'agit de la pitoyable histoire de l'Arche de Zoe. Personne ne met en réalité en doute les intentions de l'équipe sur place. Excès d'enthousiasme, légereté, sans doute, mais on est écoeuré d'entendre le Président Tchadien parler de "traite des noirs", de pédophilie et de trafic d'organes. Il n'en est évidemment rien.
Une interrogation grave entoure l'attitude du gouvernement français, avant, pendant et maintenant. La réponse de Rama Yade à Jean-Louis Bianco n'a apporté aucun éclaircissement. La jeune ministre s'est contentée de lire mécaniquement un papier écrit à l'avance (alors qu'elle était supposée ne pas connaitre la question). Le papier contenait plus de formules ("l'Afrique de Papa, c'est fini"), "le Tchad est un Etat souverain"..) que de réponses.
Que l'Afrique de Papa soit finie, on le voudrait. Mais l'attitude du Président tchadien, faisant monter les enchères alors que le Darfour est déchiré et que 300 000 personnes y sont déjà mortes, ne fait certainement pas penser au gouvernement démocratique d'un pays ayant accédé à la maturité. La condamnatio sans appel de l'ONG par notre gouvernement ressemble à une excuse, à une demande d'autorisation pour accomplir sa mission au Darfour. On se sent mal, très mal, et malheureusement très loin des véritables besoins de ces pays.
Espérons qu'on ne va pas rejouer le scénario des infirmières bulgares. Le salaire versé à Khadafi (la centrale nucléaire, les avions..) a visiblement suscité des vocations.
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Par Michèle Delaunay,
mardi 30 octobre 2007 à 21:31 dans Vie cantonale
Le Grand Parc est, non pas bien sûr un "état dans l'Etat", mais un quartier original fort, autant par son histoire, sa position au coeur de Bordeaux, sa population.
-Son histoire : la création dans les années 60 à 70 d'un quartier nouveau, bâti sur des cressonières, avec une vocation sociale forte et un enjeu particulier, accueillir les rapatriés d'Algérie.
-Sa position au coeur de Bordeaux : cela n'a pas besoins de commentaires, il s'agit vraiment d'un quartier urbain, qui doit participer pleinement de la vie du coeur de la cité
-Sa population, d'une grande mixité, et l'un des enseignants du collège annexe clisthène me disait que "l'histoire des enfants du Grand Parc, c'est l'histoire de France". Pour les raisons historiques pré-citées, une partie de sa population a aujourd'hui vieilli et les plus de 65 ans représentent un pourcentage de 5% supérieur à celui du reste de Bordeaux.
Le tramway arrive aujourd'hui en lisière du Grand Parc et, sans coup férir, le maire de Bordeaux envisage la suppression de la ligne 15 qui met le Grand Parc, en ligne directe, à moins de quinze minutes de la place Gambetta.
Le Maire de Bordeaux et non la CUB ? En effet, c'est le maire de chaque commune qui propose et a la main sur la circulation dans SA commune.
La suppression de la ligne 15 risque de pénaliser gravement le Grand Parc et ses habitants, alors qu'au contraire ce quartier doit être soutenu et pleinement intégré à une nouvelle dynamique de la ville.
- Cette ligne, qui comporte cinq arrêts au GP, déssert au plus près tous les habitants et bien sûr en premier lieu les habitants âgés qui sont nombreux
- elle s'arrête devant des logements pour handicapés dont l'emplacement a été choisi en fonction de cette désserte
- elle permet aux habitants de tous âges de se rendre d'un tour de roue au coeur de la ville, d'accéder aux cinémas et autres lieux de convivialité ou de culture, dont le GP est malheureusement totalement dépourvu depuis la fermeture en 93 de la salle des fêtes.
C'est à tous les habitants du deuxième canton de porter ce dossier. Je signale à leur attention la belle initiative de l'association "villages de ville" (www.villagesdeville).
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dimanche 28 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 28 octobre 2007 à 18:23 dans Journal
Curieux événement mercredi dernier, 23 octobre, à l'Assemblée. "Curieux" n'est peut-être pas le meilleur mot, mais en tout cas, méritant à plus d'un titre d'être raconté.
L'affaire a commencé par l'inscription en urgence d'un texte de loi, bouleversant le calendrier. Record toutes catégories dans l'histoire de la Vème République : le texte a été écrit, imprimé, inscrit au programme de l'Assemblée en quatre jours ouvrables. Nous n'en avions pas même eu vent la semaine précédente. Les députés UMP d'ailleurs non plus, ce qui n'a pas manqué de les agacer, ce que la presse a relayé.
Qu'est-ce qui vaut ce record entre les records ? Des mesures luttant contre la dette publique, le déficit du commerce extérieur, le fléchissement de la croissance, le taux de pauvreté.. ? Toutes choses en effet urgentes à combattre.
Pas du tout, pas du tout. Nicolas Sarkozy avait beaucoup plus urgent en tête : assurer le financement public du Nouveau Centre avant les municipales, pour le payer de son ralliement avant les législatives. Cela aussi est une sorte de dette, les autres attendront.
De fins limiers du droit se sont mis au travail et, euréka, ils ont trouvé ! Sitôt trouvé, sitôt proposé à l'Assemblée. La solution en question mérite quelques explications.
Pour bénéficier d'un financement public, un parti doit satisfaire à deux conditions successives :
- première étape : avoir obtenu au moins 1% des voix dans 50 circonscriptions
- deuxième étape : satisfaire à la première étape et avoir 15 parlementaires élus
Cela semble raisonnable. La modification proposée parait au premier abord modeste : ne pas condidtionner la condition 2 à la condition 1, et ainsi pouvoir recevoir un financement si on 15 élus, mais pas obtenu 1% des voix dans 50 circonscriptions.
Un seul parti est directement concerné : le "Nouveau Centre" qui a plus de 15 élus (pas une seule femme) mais qui n'a pas obtenu 1% des voix,malgré des efforts considérables pour présenter de nombreux candidats (le chauffeur, la secrétaire, pratiquement tout le staff d'Hervé Morin s'est présenté dans diverses circonscriptions dont chacun ne savait pas même où elle se trouvait !).
Cette proposition de loi a donné lieu à un moment très intense : François Bayrou, au demeurant très brillant, devant ses anciens compagnons qui l'on planté en rase campagne devant la menace d'avoir des candidats UMP aux législatives en face d'eux.
Après son intervention, un député UMP a malencontreusement dit "nous voyons bien qu'il nous est donné de régler ici un divorce...".
Bayrou a eu la réplique facile
- "Oui, mesdames et messieurs, et ce qui vous est demandé, c'est de voter la pension alimentaire !"
Le mot était brillant et juste. Les députés UMP n'étaient pas très confortables dans leurs chaussures Berlutti. Si bien que... nous aurions pu l'emporter par notre vote "contre".
Le chef du groupe UMP a exigé le quorum, ce qui est une procédure exceptionnelle. Le quorum n'y était pas, faute d'une vraie mobilisation à droite.
Résultat : ce projet de loi, si urgent, a été remis ... Petite victoire, mais belle victoire : grâce à cela le financement des copains a été clairement mis à jour et condamné.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 28 octobre 2007 à 10:21 dans Journal
Un nouveau chapitre de ce blog s'ouvre maintenant : la campagne municipale de Bordeaux. Avouons que depuis un an, nous n'avons pas été privés de campagnes : municipale partielle, présidentielle, législative, et de nouveau municipale ! En nous ajoutant deux élections partielles en deux ans (législative nov 2004 et municipale en oct 2006), Alain Juppé nous a fortement entrainé à cette nouvelle bataille !
Nous nous rejoignons tout à l'heure avec Alain Rousset dans le quartier des Chartrons dont je suis Conseillère Générale. Nouvelle visite pour moi à cette agréable fête du vin nouveau inaugurée hier midi (sans le maire, qu'on a longuement attendu). Vin nouveau et marrons chauds, dans le frais soleil d'automne pour visiter les stands et les boutiques de la rue Notre Dame. Espérons que ce soit un succès. Je ne suis pas toujours sûre que les fêtes soit la clef du renouveau du commerce bordelais de centre ville, mais avouons que celle-ci mêlant antiquités, brocante et tradition du "bourrut" et des cornets de chataîgnes est une des plus réussies.
A tout à l'heure !
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vendredi 26 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
vendredi 26 octobre 2007 à 00:02 dans Journal
"Nous" (le PS bordelais) a désigné ce soir Alain Rousset tête de liste pour les élections municipales de Bordeaux.
Rien que le mot "tête de liste" est déjà plutôt bête, mais c'est comme ça dans tous les partis et depuis que les partis existent (sans doute même avant).
Mais enfin : "Equipe de liste", ça ne parle pas à grand monde, et pourtant c'est ce que nous allons faire.
Atmosphère chaleureuse (saucisson, mauvais fromage...) ce soir à la Fédération du Parti Socialiste. Participation excellente au scrutin désignant, élisant, notre candidat aux municipales. Excellent score d'AR*, seul candidat, ce qui en général démobilise tout un chacun, se disant qu'il n'y a pas d'enjeu. Bertrand Delanoë a fait moins bien à Paris lors du vote de "candidature à la candidature". Cela ne dévalorise pas BD, qui va gagner à Paris, mais cela donne de la dynamique à notre campagne de Bordeaux, difficile entre les difficiles.
Tout cela parait non seulement "bordelo-bordelais", mais endogamique au PS. En réalité, cela va plus loin : une campagne, une élection, c'est une atmosphère, une adhésion, un tempo, et nous l'avions ce soir. Moi qui aime avant toute chose le "faire ensemble", j'en ai senti la matière et la source, je sais, je sens, que nous allons faire un vrai travail et un bon travail.
Pourquoi ai-j parlé du saucisson et du mauvais fromage ? Parce que ce n'est pas l'important. Et parce que nous étions là pour autre chose, et en même temps, heureux de partager deux trois bricoles comme si c'était un vrai repas.
Je crois aux choses simples. A mon avis, d'autres l'ont fait avant moi, et d'autres après. Mais "les fées sont têtues", il ne nous reste qu'à être de ces fées/faits.
Bonne nuit. Faites de beaux rêves..
- 59% des "inscrits" (à jour de cotisations) , 95% des exprimés
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jeudi 25 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
jeudi 25 octobre 2007 à 19:43 dans Journal
Ce matin nous avons voté à l'Assemblée un amendement à l'initiative de nos trois questeurs. Les questeurs sont en charge de la gestion de l'Assemblée et ils s'étaient réunis à la demande d'un certain nombre de parlementaires avec pour mission de faire la lumière sur le problème de la retraite des députés et de faire des propositions sur ce qui leur paraitrait nécessaire de réformer.
Le questeur socialiste est Marylise Lebranchu, ancien ministre de la justice (la Justice la regrette, nous aussi !): je lui rends hommage ici à la fois sur le plan politique et humain. Elle est elle-même suffisamment réservée pour que je ne le fasse plus avant.
Nous avons voté à l'unanimité moins deux voix des cent députés présents dans l'hémicycle. L'amendement prévoit de supprimer l'obligation pour les fonctionnaires en détachement (moi par exemple qui appartient à la fonction publique hospitalière) de cotiser pour la retraite à la fois dans sa branche d'origine et à l'Assemblée.
Cette "obligation" est en réalité favorable puisqu'elle permet de ne pas subir dans sa profession la décote correspondant à la durée de son mandat. Ellle ne constitue pas un privilège propre aux députés puisque tout fonctionnaire en détachement en bénéficiait jusqu'alors. Nous avons souhaité que les parlementaires donnent l'exemple et renoncent à cette double cotisation.
J'ai pour ma part une réserve, non vis à vis de cette volonté d'exemple, mais sur son caractère partiel car elle ne touche que les parlementaires issus de la fonction publique (et non ceux du privé), ce qui constitue une pénalisation de fait des fonctionnaires par rapport au secteur privé.
J'ai promis dans ce blog, à la suite d'une campagne récente d'informations erronées, de dire très exactement ce qu'il en était de la retraite des députés. J'y consacrerai un deuxième billet, tout aussi précis (et peu poétique !) que cette première information.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 25 octobre 2007 à 08:42 dans Journal
Info au vol à la radio. J'apprends que le gouvernement a concédé aux internes de supprimer la possibilité d'un déconventionnement pour les installations en zone sur-médicalisées. Le texte que nous sommes entrain de discuter à l'Assemblée, en l'absence du Ministre de la Santé, va donc être une fois encore modifié. Hier soir, jusqu'à une heure du matin, nous avons bataillé, proposé, montré au gouvernement l'insuffisance de l'actuel Projet de loi. Seul le ministre des comptes publics, Eric Woerth, était présent. Roselyne Bachelot, sans doute après avoir rencontré les internes, avait dû paisiblement rentrer se reposer. Les députés les plus anciens ont dit que jamais ils n'avaient vu de discuter le PLFSS, qui fixe la politique et le financement de la santé et des soins, sans le ministre de la santé.
Désordre encore : j'entends également que Rachida Dati a concédé la retraite à 55 ans pour les avocats inscrits à des barreaux qui vont être supprimés par la modification de la carte judiciaire. En plein débat sur les régimes spéciaux, c'est quelque peu maladroit.
Une fois encore, pourquoi la négociation ne vient pas avant que les textes de lois soient écrits et proposés à nos travaux. Pourquoi cette urgence à bâcler des textes, à empiler des lois, selon l'événement ou le caprice du Prince ?
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mercredi 24 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 24 octobre 2007 à 02:12 dans Journal
Je rentre dans mon bureau de l'Assemblée à l'issue de la discussion générale du PLFSS. J'ai été dans cette situation incertaine toute la soirée de ne pas savoir si mon intervention aurait lieu ce soir (en réalité hier soir, il est plus de deux heures du mat') ou le lendemain en début de séance. Mon intervention a en fait été la dernière, devant un parterre de députés et de ministres légitimement clairsemés par la sélection naturelle inhérente aux séances trop longues.
Cet instantané pour relever l'attitude totalement discourtoise de la ministre Roselyne Bachelot, bavardant lors de chaque intervention de l'opposition, envoyant des SMS, écrivant des petits mots, alors même que chacun de nous s'adressait à elle et l'interrogeait sur son projet de loi. J'ai dû, dans mon intervention, de manière répétitive, prononcer "Madame le ministre, vous ..." pour essayer de solliciter son attention et d'obtenir un regard de sa part vers la tribune d'où je parlais.
Le but est sans doute de déstabiliser l'orateur. Reconnaissons qu'elle n'y est pas parvenue : l'expérience des conseils municipaux et des conseils de CUB face à Alain Juppé m'a donné sur ce point une certaine souveraineté. Je me suis ouverte en fin de séance au Président de la séance UMP. Je ne crois pas lui faire de tort en disant qu'il l'a reconnu et déploré, ajoutant qu'il avait lui même dans sa circonscription souffert du même manque de courtoisie de cette même ministre.
Quel dommage que la République ne soit pas plus élégante et plus courtoise ! Oserais-je ajouter : plus encore de la part d'une femme, ministre de la Santé, dont on attend à ces deux titres attention et sollicitude.
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lundi 22 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 22 octobre 2007 à 21:27 dans Journal
J'interviens demain, pour la première fois au "perchoir" (à la tribune de l'Assemblée), sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale.
Treize milliards de déficit, davantage demain, tout le monde, et d'abord le médecin que je suis, est conscient de la nécessité d'une gestion rigoureuse des comptes des quatre branches qui constituent cette "Sécurité Sociale" : Maladie, Vieillesse, Accidents du travail, Famille.
Cette rigueur (osons le mot) n'est pas possible
- sans un contexte de justice sociale et d'équité (et le "paquet fiscal" voté en juillet est exactement le contraire)
- sans une équité territoriale d'accès et de permanence des soins (à l'encontre autant des déserts médicaux que des zones surdenses)
- sans une équité sociale d'accès, de qualité et de permanence des soins (je répête intentionnellement ces trois paramètres pour en faire comprendre l'importance), et un soutien pour ceux qui s'éloignent des soins faute de moyens
- sans un effort proportionné aux revenus pour tout ce qui n'est pas maladie grave par son impact pronostique ou sa durée (là, la solidarité doit être totale).
Avec les franchises, l'effort est aujourd'hui proportionné à la maladie : on paye d'autant plus qu'on a besoin de davantage de soins et de médicaments.
- sans une évalutation constante des lois ou conventions antérieures, comme des préconisations et des traitements médicaux
- sans une politique de santé publique et de prévention, active, quelquefois même coercitive, sans laquelle nous allons droit dans le mur.
Le PLFSS, discuté demain à l'Assemblée, ne répond à aucune de ces conditions.
Je reprendrai sans aucun doute chacune d'elles dans de prochains billets ; chacune en effet mérite un long développement. Ce sujet de la santé est cardinal dans le siècle qui s'ouvre. Curieusement, le XXIème siècle va nous ramener aux fondamentaux de l'existence. Et de la politique.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 22 octobre 2007 à 11:27 dans Journal
De nouveaux oiseaux sont apparus sur cette terre avec pour mission de surveiller « les quartiers », dont l’un de 1m 50 d’envergure est baptisé « la mouette ».
Les oiseaux, les vrais, « les oiseaux du ciel » comme il est écrit sur les poches de graines que je leur sélectionne avec amitié, sont-ils au courant de ces basses manœuvres et du nom de cette nouvelle espèce : les drones ?
Un choix des meilleurs modèles et variétés de ces drones a été exposé au salon « milipol », évoqué précédemment dans ce blog à propos des cambrioleurs facétieux qui y ont dérobé systèmes de surveillance, ordinateurs, caméras, pour sa familiariser avec ces nouveaux jouets (voir billet : « des Arsène Lupin libertaires »).
J’espère que mes oiseaux à moi, et en particulier les mouettes, symboles de grand large et de liberté (de moquerie aussi quand elles rient de leur rire guttural), vont organiser des actions de protestations. Par exemple, couper de leurs petits becs les fils reliant ces drôles de nouveaux oiseaux aux postes de surveillance.
Il y a plus d’un tour dans la petite tête, fragile comme une noix, d’un oiseau du ciel..
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dimanche 21 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 21 octobre 2007 à 17:46 dans Journal
Comme au retour de Ouagadougou mais en sens inverse, le choc de retrouver mon jardin baigné d'un tendre soleil d'automne, calme et silencieux. Le silence ce n'est pas l'absence de bruits : des voix d'enfants qui jouent arrivent, atténuées, de toutes parts, mes oiseaux pépient, quelques uns se chamaillent, mais tout cela s'appelle le calme et la douceur.
Mesurons nous assez notre chance de vivre dans un climat à ce point tempéré, avec la neige et l'océan à portée de roues. Plus encore, faisons-nous assez pour le faire mesurer aux investisseurs et entrepreneurs de tout poils ? Bordeaux, sans aucun doute capitale de la qualité de vie ; on devine que j'ai une forte arrière pensée de campagne municipale en écrivant cela.
Pour l'heure je vais me remettre au PLFSS, sujet un poiluchon rébarbatif (et même un gros poiluchon, en comparaison de toutes les belles choses que je pourrais faire dans le jardin). Mais enfin, j'ai signé, c'est comme ça, je suis sûre que je vais trouver quelque chose d'intéressant entre ces fichus articles de loi.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 21 octobre 2007 à 09:40 dans Journal
Neige aux fenêtres et, dans la rue, des silhouettes courbées, serrées sur elles-mêmes comme au coeur de l'hiver. Je rentre à Bordeaux préparer ma première intervention de discussion générale à l'Assemblée sur le PLFSS (Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale).
Tout est silence ici aussi ce dimanche matin. Au café, on commente la grève des trains. Non, pas la nôtre, mais la grève en Allemage le même jour. Un évènement, l'Allemand n'est pas gréviste et surtout ses forces syndicales sont à la fois plus puissantes et mieux tournées vers la négociation.
Voilà. Tout petit journal d'un début de dimanche gris et blanc comme un vieux chien.
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samedi 20 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
samedi 20 octobre 2007 à 22:15 dans Journal
Une histoire m'a beaucoup fait rire. Ségolène me pardonnera, elle a le sens de l'humour.
Un groupe de socialistes extrèmes sont réunis après les déclarations de Ségolène consécutives aux piètres attaques dont elle a été l'objet dans les productions littéraires de rentrée de quelques uns de nos éléphants et éléphanteaux ("qu'il leur soit pardonné, ils ne savent pas ce qu'ils font..")
On évoque au passage quelques autres allusions bibliques de la candidate aux élections présidentielles. Un des socialistes prend son menton dans sa main et hoche la tête avec componction :
- "Vienne enfin le moment où elle dira "Faites cela en mémoire de moi..." !
C'est un ségoléniste qui m'a raconté l'histoire avec beaucoup de bonne humeur.
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vendredi 19 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
vendredi 19 octobre 2007 à 23:03 dans Journal
A Münich, sous de fins flocons de neige glaciale, j'ai accompagné Théa, née en 1912, morte le 16 octobre 2007.
Nul ne sait quel siècle a été, ou sera, plus difficile ou plus aventureux à traverser (les croisades, la guerre de cen ans, la révolution ?..) et il est impossible de dire ce que vivront les enfants qui naissent en ce moment. Quel bouleversement, quelle barbarie, quel progrès, les attend ? Pour autant, je crois que le XXème siècle a été en Allemagne une épreuve, à tous les sens de ce terme, plus rude et plus fondamentale que dans la plupart des pays.
Etre jeune, comme Théa, dans les suites de la défaîte de 1914, grandir avec la République de Weimar et subir l'inflation monumentale qui a ruiné tant d'Allemands ; vivre la montée du nazisme, ne pas en faire partie et pourtant l'accompagner, fuir Berlin sous les bombes avec un tout petit enfant dans chaque main pour aller on ne sait où, seule ; survivre dans deux pièces que l'on partage à plusieurs familles, puis, petit à petit, retrouver une vie, une maison, voir les enfants reprendre force et grandir grâce aux "paquets care" de l'armée américaine, progresser, passer des examens, des concours, devenir des européens... Et puis, comme il est écrit depuis la nuit des temps, l'âge, la maladie, l'adieu au monde.
Un destin de femme, tel que pourrait l'écrire, tel que l'a écrit Heinrich Böll.
Je me souviens d'avoir fait il y une vingtaine d'années une conférence à Bayonne, dans un cercle à la fois savant et amical, qui m'avait proposé en ma qualité de médecin de parler de "la vie et de la mort". Par plaisanterie, j'avais répondu à la personne qui me contactait "N'est ce pas un peu limitatif ?" et il m'avait répondu "N'hésitez pas déborder...".
C'est difficile de parler de la mort. Difficile, ou inutile, je ne sais pas. A l'instant devant la fenêtre, des petits flocons trouent la nuit de minuscules points argentés. Il y a une semaine, à la même heure, je quittais Ouagadougou, sous une température de 37°. Le monde est si vaste et si divers que, dans le temps limité qui est le nôtre, nous ne le parcourerons jamais qu'à l'intérieur de nos têtes.
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jeudi 18 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
jeudi 18 octobre 2007 à 23:00 dans Journal
Je me suis très peu exprimée dans les médias, et ici même, concernant les élections municipales à Bordeaux.C'était l'engagement que nous avions pris tous ensemble. Mon leitmotiv a toujours été : je suis raisonnablement optimiste sur le fait que nous parviendrons à une solution brillante et consensuelle.
Depuis mon élection, je me suis employée à cette solution brillante et consensuelle ; une part est aujourd’hui acquise avec la candidature d’Alain Rousset.
Bordeaux a rattrapé son retard lié aux derniers mandats de Chaban, il lui reste à rentrer de plain pied dans le XXIème siècle. C’est ce changement d’ère que notre liste doit porter et incarner.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Ce n’est absolument pas pour moi une formule mais une convergence d’éléments que j’ai pleinement sentis, palpés, dans des villes comme Vancouver, Nantes, Barcelone, Lille… à des degrés divers et en tenant compte de la spécificité de chacune, mais c'est en tout cas quelque chose qui manque aujourd’hui à Bordeaux.
Cet air du large, ce vent nouveau est fait de deux éléments : un nouveau mode de relations entre les personnes, les quartiers, les générations. Si j’osais, je parodierais Chaban à son meilleur : un nouveau modèle de société (lui disait : une « nouvelle société »). Des relations sociales détendues, des quartiers actifs, dotés d’équipements et d’activités phares, attractifs pour l’ensemble de la ville, la culture, le sport, visibles, vivants à chaque coin de rue. Je me souviens d’un dimanche à Oslo (un des plus forts PIB d’Europe), tout le monde, ministre, instit’ ou employé de Mac’do, était en survêtement en train de courir dans les bois et les espaces verts de la ville. Simplicité, naturel, il soufflait un air de partage et de dynamisme.
Le deuxième élément, indissociable du premier : une ambition commune. Bordeaux capitale de l’Aquitaine, Bordeaux capitale européenne. Comme à Munich, je veux voir l’entreprise au cœur de la ville (Siemens, BMW, font physiquement partie de l'identité munichoise, largement autant que la bière ou la fête d’octobre). Quand je vais à l’étranger, je veux qu’on me parle du vin, mais pas que du vin : de biotechnologie, de science, de culture, d’architecture, d’urbanisme… (La rive bastidienne réalisée à ce jour ne risque pas de me combler sur ce point !) J’ai un jour proposé à Alain Rousset de mettre l’Aquitaine sous le triple signe : Science, Ski et Surf. C’est assez bien parti. L’Aquitaine avance. La Garonne peut être la « biological valley » de la France et Bordeaux peut concourir à l’égal de San Diego.
Voilà le pari que nous allons, tous, porter. Et moi qui suis réputée pour l’austérité de mes prévisions électorales (« nous avons 5% de chances de gagner »), je dis et j’écris aujourd’hui : je suis raisonnablement optimiste sur notre possibilité de gagner les élections municipales et d’être tous un peu maires et moteurs de Bordeaux.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 18 octobre 2007 à 09:47 dans Journal
Première question d'actualité pour moi à l'Assemblée hier. C'est une épreuve : brouhaha, Président qui presse de finir bien avant que l'on ait épuisé son temps, et ceci d'autant plus que je passais en avant dernière position , quand d'autres (en général les ministres) ont répondu au delà des deux minutes et demi généreusement allouées à chacun.
Comme nous devons écrire ces questions, j'en donne ici le texte. La question faisait suite à la déclaration de Nicolas Sarkozy au internes lors de sa visite au CHU (voir billets précédents). Lire la suite
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mercredi 17 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 17 octobre 2007 à 08:34 dans Journal
"Un salon capable de combler un dictateur Birman". C'est ainsi que le Canard Enchainé désigne ce matin un salon, "Unipol", où tous les meilleurs gadgets sécuritaires sont exposés. Débauche de caméras de surveillance, d'alarmes, d'armes variées...
Dans ce monde de rêve, il y a heureusement encore des Arsène Lupin qui allient l'humour et le talent. Ils viennent d'y dérober un revolver, quelques systèmes de sécurité et un ordinateur plein de données "sensibles".
Je conseille aux visiteurs de demander des rabais substantiels sur tout ce qui est exposé.
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Par Michèle Delaunay,
mercredi 17 octobre 2007 à 00:05 dans Journal
Je sors de la commission des affaires sociales où nous avons réussi à obtenir le vote d'un amendement de suppression de l'article 32 Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS)
Ce matin, lors de sa rencontre avec les internes de Bordeaux, NS a annoncé le gel des mesures de conventionnement sélectif selon le territoire d'installation des médecins. Ceci pour que les générations en cours de formation ne soient pas concernées par ces mesures.
Dès lors, il n'y avait plus lieu de maintenir l'article. Je l'exprimais cet après midi dans un communiqué à la presse dont je ne sais s'il sera repris.
J'ai rapporté ce soir l'annonce du matin en commission et obtenu, grâce au vote de quelques députés de droite, que la commission se manifeste pour la suppression de l'article puisqu'il est désormais vidé de son objet pour les années à venir.
Un véritable scoop, dont ne sont pas encore tout à fait revenus l'ensemble des députés de droite présents.
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mardi 16 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 16 octobre 2007 à 20:03 dans Journal
Nicolas Sarkozy était aujourd'hui en visite au CHU de Bordeaux, sur le site de Pellegrin. Députée de la circonscription, j'ai donc eu l'honneur de l'y accueillir et de l'accompagner tout au long de sa visite.
Toujours formelle et de bon genre, je l'ai accueillie par ces mots "je suis heureuse de vous accueillir sur un site hospitalier, à la fois en qualité de députée et de médecin hospitalo universitaire".
Sa réponse m'a laissée stupéfaite :
- l'hôpital est malade, je viens pour le soigner !
Il arrivait dans un hôpital qui est un des fleurons de la médecine française, qui marche bien, la remarque était quelque peu surprenante. La tenue de son discours de fin de visite nous a éclairé sur la nature des soins qu'il entend prodiguer.
Ce n'est en effet pas une réforme qu'entend mener Nicolas Sarkozy, mais une "révolution managériale". Chacun des mots qu'il a utilisé, chaque axe des actions qu'il entend mener, appartiennent au domaine de l'entreprise et j'en donne ici les grandes lignes :
- autogestion, comme pour les Universités et budget alloué en fonction de l'activité
- le directeur de l'hôpital devient un véritable "patron", n'ayant plus de comptes à rendre en particulier à ce qui constitue actuellement "la commission médicale d'établissement", c'est à dire les représentants des médecins.
- intéressement du personnel à tous les niveaux (des médecins aux ouvriers des services techniques)
- introduction de la logique "travailler plus pour gagner plus" et gestion des heures supplémentaires selon les principes de la loi qui vient d'être votée (au sein du paquet fiscal)
- assouplissement de la part d'activité privée au sein du public et contrats de gré à gré avec les médecins
- compte épargne temps (qui mesure le temps de dépassement en heures des médecins relativement aux 35 heures que les hôpitaux sont tous incapables de financer) en points pour la retraite complémentaire
A cette dernière disposition près, qui relève de la maigreur budgétaire, toutes les autres propositions sont de pure logique managériale. Nous ne sommes plus dans un hôpital mais dans une entreprise du Cac40, ce qui va bousculer grandement l'esprit même de nos hôpitaux.
Le discours de Nicolas Sarkozy pose la question hospitalière en sens inverse qu’elle devrait. Les études des médecins et des soignants relèvent d’un financement public, la totalité des actes et des soins médicaux est financée par l’assurance sociale. A ce double titre, il n’y a pas de médecine « privée » ou « libérale », toute la médecine est en réalité publique. Chaque secteur doit donc assurer sa part de missions de service public et c’est à la médecine libérale de prendre sa part en terme d’accès, de qualité et de permancence des soins.
Au contraire, dans la présentation qui a été faite à Bordeaux ce matin, c’est tout l’hôpital public qui est soumis à une logique libérale dans une logique de rentabilité, d’intéressement, et non de qualité des pratiques et de valorisation des métiers.
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lundi 15 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 15 octobre 2007 à 17:20 dans Journal
Je viens de parcourir la presse des jours où je faisais l'Africaine. Dans le tire-bouchon de samedi, une allusion au blog et à un commentateur qui me reproche mon silence sur le mouvement qui se crée rue Fondaudège en faveur du tramway.
Je ne suis pas réintervenue dans le débat tout simplement parce que ma position n'a pas changé.
- Je suis favorable au tramway en particulier parce qu'il relie la périphérie au centre de la ville, plus rapidement et à un moindre coût écologique que tous les autres modes de transport.
- je constate l'effet délétère du tramway sur le commerce et la vie de quartier dans les rues où il passe.
- je suis peu favorable (le mot est faible) à une société où les humains se transporteraient de leur écran de télévision à Carrefour ou Auchan, je soutiens tout ce qui fait la vie des quartiers et bien sûr en premier lieu le commerce de proximité
- pour toutes ces raisons, je pense que dans une ville, tout doit être fait, étudié, analysé, imaginé pour éviter que le tramway passe dans les rues les plus commerçantes, qui constituent des centres de vie et de socialisation.
- j'ai exprimé et je continuerai d'exprimer que cette recherche de solutions alternatives au passage rue Fondaudège doit être poussée au maximum avant qu'une solution ne soit définitivement retenue.
Puisse ma réponse trouver le même écho que mon supposé silence dans le tire-bouchon de la semaine prochaine !
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dimanche 14 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 14 octobre 2007 à 19:09 dans Journal
C'est Thomas Sankhara qui a choisi ce nom plein de promesses pour ce qui fut la "Haute Volta" ou, quelquefois, "le pays des trois voltas". Les promesses sont d'ailleurs mieux tenues ici que presque partout en Afrique : la corruption n'est pas inexistante mais elle ne compromet pas la vie de tous les jours des Burkinabè. Les papiers administratifs sont donnés au tarif indiqué, les soins sont éffectués sans bakchich et les médicaments distribués.
Sankhara, que l'on se plait maintenant à célébrer comme le "Che" Africain (voir la dernière édition du "Monde diplomatique"), a été assassiné après quelques années de pouvoir et c'est toujours un de ses compagnons d'arme, Blaise Compaoré, qui dirige le pays, avec plus de solidité qu'ailleurs.
La stabilité politique fait que ce pays, pauvre entre les pauvres, sans matières premières, sans accès à la côte, progresse. J'y étais allée il y a 20 ans, dans une petite mission humanitaire : le progrès est visible, alors même que des pays voisins comme le Niger, vont en sens inverse.
L' "indice de développement humain", plus approprié que le PIB, monte doucement. La pauvreté est visible partout, mais la misère ne règne pas. Les routes sont goudronnées et entretenues, les constructions s'élèvent le long des grandes voies rectilignes qui percent la ville, l'activité est présente à chaque coin de rue. C'est un très beau spectacle le matin de voir hommes et femmes, fièrement montés sur de petites motos ou des vélo-moteurs pétaradants, partir au travail dans la lumière tangeante du soleil. Les femmes sont particulièrement fières, chevauchant très droites leurs coursiers à moteur, en robes de couleurs, cheveux natés remontés en chignons. Pas une femme n'est voilée, la religion est paisible : 50% musulmane, 50% catholique, chaque communauté vivant en bonne intelligence avec l'autre.
Quel effort que ce progrès ! Octobre n'est pas un mois très chaud : il fait dans la journée de 35 à 37°, quatre à cinq de moins le soir. Pour l'Européen homéotherme, avouons que tout déplacement et même une petite marche dans la rue trouvent vite leurs limites. Et que l'on rejoint avec plaisir les salles de conférence climatisées.
Un nombre infime de Burkinabe (quelques fonctionnaires, les employés de banques) bénéficient de la climatisation, très vorace en énergie et en coût. Les journées de travail se déroulent dans une chaleur que nous ne supporterions pas trois jours. Les nuits n'apportent aucun véritable répit.
Le progrès du Burkina est une véritable leçon. L'enjeu est maintenant, me semble-t-il de rendre possible que ce pays et ses voisins prennent à temps le tournant de l'énergie solaire. C'est un sujet que je n'attendais pas et qui va m'occuper beaucoup. C'est d'une telle évidence et rien pratiquement n'existe en ce sens.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 14 octobre 2007 à 18:30 dans Journal
(écrit le 11 octobre)
Avis à tous mes petits camarades et amis qui sont pour l’instant bien au frais auprès de la riante Garonne : en rentrant, je ne veux plus être appelée qu’ "honorable".
C’est ainsi, en effet que, soit très formellement, soit de manière bonenfant, on appelle les députés à Ouaga et semble-t-il dans une bonne partie de l’Afrique. Un cran au dessus, ceux qui ont décroché un maroquin de ministre, deviennent aussitôt des "Excellences", comme qui dirait des pimpins très supérieurs, relativement au pimpins supérieurs qui barbotent dans le législatifs.
Pimpins de tous grades et qualités sont pour l’heure autour de la table, occupés de discuter d’un sujet qui continue de bousculer la société, l’économie, les perspectives de développement et aggrave encore la situation des femmes : le SIDA. La liberté de ton, l’absence de tabous des discussions est pour moi une surprise très heureuse. Je craiginais que la religion, les mœurs, les fiertés des petits Etats n’amènent à masquer la vérité où à la tourner de manière si diplomatique que personne ne puisse la débusquer.
Mais non, l’engagement est inconstestable, l’inquiétude partagée par tous quand les lois promulguées se heurtent à la pesanteur supérieure qu’est la pauvreté ou l’ignorance.
Je les rejoins autour de la table avec ma très faible capacité d’aider.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 14 octobre 2007 à 09:34 dans Journal
De retour de Ouagadougou, mon premier soucis est d'ouvrir mon ordi et d'aller enfin pondre trois lignes dans le blog. Pendant ces quelques jours, il m'a été impossible de me connecter où que ce soit. Même à l'Assemblée nationale, le système wifi était en "panne générale".
Pas de chance. Ce qu'on peut raconter est toujours plus beau, ou plus laid, en tout cas plus marquant. Le blog, les mails m'ont manqué. J'ai échappé à toutes les addictions, pas à celle là !
J'attends à Roissy l'avion de Bordeaux. Autour de moi, des tas de messieurs sérieux tous cachés derrière "L' Equipe" grande ouverte qui titre "Le non de la rose". Eh bien oui, on a perdu...
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mardi 9 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 9 octobre 2007 à 23:21 dans Journal
Non ce n'est pas un sigle d'agent secret, genre OSS 117 ; mais c'est quand même un truc dans ce genre : un sigle abscon fait pour égarer le citoyen moyen, comme le député débutant.
Cet épais document, dont nous débattrons à l'assemblée autour du 20 octobre, est le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Les réunions, en attendant le passage au Parlement, vont bon train : il n'y aura jamais assez d'experts, de syndicalistes, de présidents de la Cour des Comptes comme du haut Conseil de l'Assurance Maladie, pour comprendre, expliquer, déméler, les rouages impénétrables et les déficits insondables de nos systèmes d'assurance sociale.
Treize millions de déficit au total, dont 6 pour la seule assurance maladie. Quoi faire ? Tout le monde le sait, rien n'est possible sans une remise à plat, une révision complète de la politique de santé et des retraites. On tourne le plus souvent autour du pot, en attendant que passent les prochaines échéances électorales.
Parmi nos experts de l'après-midi, Claude Evin, président de la Fédération hospitalière de France qui nous a fait partager sa foi en l'hôpital public (en ce qui me concerne, il n'a pas eu trop de mal). Claude Evin qui n'était ni médecin, ni homme politique de carrière, a été un des meilleurs ministres de la santé des 20 dernières années. Son nom est attaché à une des lois les plus utiles, aussi marquante dans les esprits et dans les faits que la loi Weil.
Je reparlerai du projet de loi. Je voulais donner seulement ce soir un avant-goût de la tension qui règne à l'Assemblée : PLFSS et PLF (Projet de Loi de Finances) sont sur nos tables. Un peu de la crédibilité de la France se joue là et nous savons (la gauche) que notre marge de manoeuvre est très réduite.
Je me rends compte aussi que j'ai tant à apprendre. Entre être médecin hospitalier et comprendre le financement de la Sécurité Sociale, il y a un pas de géant. Au moins, je connais et je comprends la gravité fondamentale du problème.
Je pars demain en mission parlementaire au Burkina Faso pour parler du SIDA et partager l'expérience des médecins et des élus africains. Je suis la seule "parlementaire du nord", comme ils disent. J'espère que je pourrai être de quelque utilité.
Mes billets peut-être vont se raréfier un moment : je ne sais pas quelle sera ma disponibilité, ni mon accès à internet. On verra...
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lundi 8 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 8 octobre 2007 à 16:38 dans Journal
La deuxième circonscription de la Gironde n'est certainement pas une circonscription très agricole et je crains bien de ne compter parmi mes électeurs aucun exploitant. Sans doute même est-ce la moins agricole de la Gironde. La première circonscription est rachetée sur ce plan par Bruges, la troisième par Gradignan et au delà.
Par contre, sa députée est résolument agricole, Est-ce à dire que les électeurs bordelais ont fait le mauvais choix ? Espérons que non : les valeurs paysannes servent à tout usage et j'y suis personnellement très attachée.
Je sors d'une rencontre avec les représentants de la section des anciens Exploitants de la Gironde, conduite par leur président Pierre Hourbeigt. Sujet : les petits, vraiment très petites, retraites du monde agricole.
Une enquête a été menée auprès des retraités agricoles girondins pour évaluer précisément leurs revenus et leurs charges.
- 60% touchent moins de 75% du SMIC (724,36 euros)
- 17,6% sont au dessous du minimum vieillesse (621 euros)
- 60% des conjoints d'exploitants ont un revenu inférieur au minimum vieillesse (493 euros par mois)
- le revenu mensuel moyen des couples est de 1163,99 euros
Le "reste à vivre" (après déduction des charges)
- par couple : 572 euros par mois
- pour un exploitant seul : 259 euros par mois
La plupart de ces exploitants, ou épouse d'exploitants, ont commencé à travailler à 12 ou 14 ans... mais ils étaient "soutiens familiaux" et pour beaucoup, ils n'ont commencé à cotiser que tardivement. De ce fait, ils n'ont souvent pas droit à la "complémentaire" qui viendrait pallier à l'insuffisance de leur revenu. Une version supplémentaire de la double peine.
L'objectif que nous devons porter avec eux c'est, au minimum, de s'inscrire dans les perspectives de la loi Fillon : pas de retraite à moins de 85 % du SMIC . C'est un objectif de simple solidarité nationale envers ceux que l'on a enjoint de "nourrir la France" il y a une cinquantaine d'années.
Décidément, je vais faire comme Sarkozy ("Je le dis, donc c'est ainsi") et déclarer la deuxième circonscription de Bordeaux, circonscription agricole de choix, sinon de fait.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 8 octobre 2007 à 08:44 dans Journal
Que François Fillon ne soit pas brillant, son discours d'investiture à l'Assemblée ne nous l'a que trop démontré.
Mais sa récidive, dans un discours où il considère que le test ADN n'est qu'un détail de la loi "maîtrise de l'immigration" devrait relever l'autre loi, celle de Rachida Dati sur la prévention de la récidive.
Preuve aussi que les collaborateurs du Premier Ministre sont à l'égal de leur patron. Car ce discours , il l'a lu (comme tous ses discours), il a donc bien été écrit par quelqu'un.
A vrai dire, le test ADN n'est pas en soi l'essentiel de la loi. Mais sa valeur symbolique est immense. La science et, en particulier la génétique, ne peut être utilisée à des fins de contrôle des étrangers sans risquer des égarements.
Cette loi, faite pour donner du grain à moudre à l'opinion publique et fixer le vote de droite en vue des municipales retombe sur les pieds de ses auteurs et pèse lourd.
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dimanche 7 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
dimanche 7 octobre 2007 à 19:17 dans Journal
Une bonne partie de l'après-midi à peaufiner la postface du petit livre bientôt né d'une année de blog. Quand on n'écrit pas d'un seul trait, tout est plus difficile, chaque mot devient une interrogation. Est-ce le bon, celui-là ne serait-il pas meilleur .. ?
Pondre un livre doit avoir quelque chose à faire avec faire un bébé. A preuve, ce proverbe chinois que j'adore et qui résume ainsi une vie pleine : planter un arbre, écrire un livre, faire un enfant.
Le titre du livre est celui d'un billet de l'hiver passé : l'éphémérité durable du blog. Un peu intello, genre éditions POL, mais tellement dans la réalité de ce que le livre/blog veut dire : une tentative de refermer sa main sur le sable qui coule entre nos doigts.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 7 octobre 2007 à 10:44 dans Journal
Il y a dans une journée, dans une vie, tant de bonnes choses à faire. J'ai pour ce dimanche tout un programme dont je sais que je ne le mènerai pas à bien et que demain, on sera reparti dans une autre semaine, qui passera, qui passera...
Depuis longtemps j'ai l'impression de vivre comme une tête de microsillon sur un disque qui tourne trop vite. Beaucoup ne se souviennent déjà plus des têtes de lecture qu'on déposait délicatement sur les disques de vinyl. De temps elles dérapaient, où elles criaient avec des bruits bizarres qu'elles n'arrivaient pas à suivre.
C'est ce que je fais un peu tous les jours. Et à l'instant dans le blog.
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samedi 6 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
samedi 6 octobre 2007 à 22:14 dans Journal
Un coup de téléphone inopportun à un ami m'apprend que nous sommes entrain d' "en découdre" (comme disent les médias) avec les néo-zélandais. J'ouvre ma fenêtre et des cris dans la nuit me confirment que le moment est intense. C'est toujours rigolo de se sentir un peu décalée par rapport à la majorité : j'étais quant à moi entrain de jouer tranquillement à la fée du logis et d'écluser le retard ménager que m'imposent mes semaines à demi-parisiennes.
De quoi voulais-je parler dans ce billet ? A vrai dire, je n'en sais rien. Il y a, de ci, de là, quelques billets qui ne sont rien d'autre qu'un bavardage et quelquefois je voudrais bien qu'il y ait des commentaires du même tabac ; qui disent tout simplement : je suis là, pour moi la vie c'est comme ça en ce moment. Et vous, comment ça va ?
Nouvelle salve de cris au travers de la nuit : ou nous avons marqué, ou nous avant manqué.
La journée a été en partie occupée par les municipales. Je le regrette un peu, nous avons laissé Juppé prendre la main, mais l'important est à venir. Je crois que nous allons avoir une vraie belle campagne, pleine de force et de panache. Je le sens bien. Tous ceux qui ont fait campagne avec moi, savent que je suis plutôt prudente, quelquefois plus que cela. Les jours maintenant ne sont pas longs où nous mettre en marche.
Il fait très doux. La nuit de nouveau se tait. Est-ce que le match est déjà gagné ou déjà perdu ? La politique, c'est plus drôle : rien n'est jamais gagné, rien n'est jamais perdu.
Finallement, il n'y a plus aucune chance que je fasse rugbyman.
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vendredi 5 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
vendredi 5 octobre 2007 à 16:45 dans Journal
En quatre lettres, le sigle noir de la politique sarkozienne : l'affairisme, l'absence d'éthique.
EADS, sous réserve d'une confirmation malheureusement que trop probable, un délit massif d'initiés dont Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur de l'époque, non plus que son entourage personnel, pouvaient difficilement n'être pas au courant.
Je voyageais hier avec un cadre d'EADS, consterné mais pas surpris. "Nous sommes dirigés par des voyous. Quand on a connu comme moi l'aérospatiale, avec ce que cela comportait de morale et d'exigence, on ne peut plus accepter. Seul, le "cash" intéresse nos dirigeants.
Ce monsieur, très pondéré, m'a précisé qu'il était de droite et qu'il s'était pourtant réjoui de mon élection. "Juppé n'a rien fait pour l'économie à Bordeaux".
ADN, est-il besoin d'un long commentaire ? Même les parlementaires de droite ont été offusqués qu'on mêle tests génétiques et immigration. Le Sénat (dont on connait le caractère peu révolutionnaire) a finalement adopté un texte réduit à la portion congrue pour sauver la face du gouvernement. Mais c'est le principe qui a été fondamentalement rejeté par les parlementaires, comme par l'opinion publique.
Toute la loi sur l'immigration est inique. Les tests de connaissance de la langue et des valeurs de la République, exigés désormais pour le regroupement familial, sont totalement non crédibles. Des tests semblables sont mollement en vigueur au Royaume Uni : un quotidien les a fait passer à un pannel de 100 Anglais choisis au hasard. Un seul a réussi : pas de bol, ce n'était pas un anglais de souche, mais une personne naturalisée depuis un certain nombre d'années. Les Anglais de souche avaient tous été plantés...
La vérité est têtue. Je crois qu'elle commence de rattraper Nicolas Sarkozy.
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mercredi 3 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mercredi 3 octobre 2007 à 23:16 dans Journal
Première séance pour moi hier à l'Assemblée de questions d'actualité posées au gouvernement. On sait que cette séance est télévisée et elle est l'occasion de retrouver des bancs pleins de messieurs élégants et de tailleurs colorés, faciles à distinguer dans un plan circulaire de l'hémicycle. Mme Bourragué en châle bleu pâle est de ce point de vue particulièrement professionnelle.
Cette première séance a été pour moi, je le reconnais, une magistrale leçon de langue de bois. Les quatre questions accordées au groupe socialiste étaient un peu générales pour mon goût, reprenant les temps forts de nos séances antérieures en montrant leur impact fâcheux sur tous les sujets qui préoccupent les Français : la "faillite" déclarée de l'Etat face aux cadeaux fiscaux du gouvernement, les franchises médicales..
Les interventions de François Fillon ont été un monument de généralités rien-disantes. Je relis en ce moment sa réponse à Jean Marc Ayrault : on devrait faire un bréviaire des réponses passe-partout et ne voulant rien dire. Exemple : "Il faut rompre avec la logique du déficit et nous rassembler autour de nos objectifs (..) La première étape de notre politique économique est d'aller à la recherche de la croissance (...), la deuxième consiste à lancer des réformes de structure (...)'". On devine le ton. Mme Lagarde dans le même genre "Nous ne faisons pas tourner en arrière la roue de l'histoire, non, nous regardons vers l'avenir, pour mener en tous domaines une politique courageuse".
Je tiens les extraits complets à disposition pour tout candidat à n'importe quelle élection. Le regard résolument tourné vers l'avenir, le rassemblement autour d'objectifs courageux, tout cela vaut aussi bien pour l'élection cantonale d'Ychoux que pour le discours de prise de fonction du directeur du bureau de poste de Landiras.
La palme doit être cependant partagée entre Jean-François Copée et Roselyne Bachelot. Jean François Copée, président du groupe UMP, a pondu un modèle de question brosse à reluire, émaillé de cette découverte : "lors des journées de l'UMP, nous avons invité un pannel de Français qui nous ont fait part de leurs préoccupations qui portent sur le pouvoir d'achat".
Heureusement, qu'il y a les journées de l'UMP ! Là enfin, les députés de ce groupe ont l'occasion de rencontrer des Français, d'ailleurs incompréhensiblement peu satisfaits de leur pouvoir d'achat..
Roselyne a déchaîné l'hilarité en fin de séance en répondant sans sourciller : "j'ai déjà excellemment répondu au député Lagarde (sur les franchises) : pour financer les nouvelles dépenses qui sont nécessaires, il faut dégager de nouveaux financements.
Reconnaissons avec elle que la réponse ne pouvait être meilleure et qu'elle a eu raison de prendre l'initiative de la qualifier elle-même.
Même brouhaha aujourd'hui mercredi, même absence de surprise dans le ton des réponses, mais une gêne manifeste après la question d'Henri Emmanuelli sur les délits d'initiés à EADS. Information donnée en avant première par le Figaro, ce qui montre qu'il y a à droite plus d'inimitiés et de coups délicatement tordus qu'on en prête à la gauche.
Juste avant l'annonce officielle des difficultés d'Airbus en juin 2006, dirigeants et gros actionnaires d'EADS ont procédé à des ventes massives d'actions. Tout le monde sait que EADS n'a rien à voir avec la défense française, tout le monde sait aussi que le ministère de l'intérieur n'a aucun moyen de s'informer ni des problèmes de défense, ni du secret des affaires ; il n'y a donc aucunement lieu de penser que le ministre de l'intérieur de l'époque (qui vous savez) ait pu être le moins du monde au courant...
"Si ces faits sont confirmés, ils sont extrèmement graves", a dit laconiquement le secrétaire d'Etat aux affaires européennes.
Interrogée donc par Henri Emmanuelli sur cette gravité potentielle et probable, Christine Lagarde s'est retranché dans une attitude de morale offusquée "l'Etat n'a rien vendu..".
Rien vendu ? Ni rien su ?
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mardi 2 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
mardi 2 octobre 2007 à 22:44 dans Journal
Dans une journée très chargée à l'Assemblée (commissions et auditions se précipitent à l'approche des lois sur les régimes spéciaux de retraites et sur le plan de financement de la sécurité sociale), j'ai tenu la première réunion de ma vice-présidence "politique de l'âge".
L'allongement de la vie est le progrès majeur du XX ième siècle, et il est essentiellement un progrès médical et social, ce dont on ne peut que se réjouir. Imagine-t-on qu'en un siècle, la durée de vie, presque stagnante jusqu'alors, a doublé ?
Cet immense progrès est aujourd'hui le défi majeur du XXI ème siècle et c'est d'abord un défi politique touchant tous les domaines : sociaux, sociétaux, financiers, médicaux..
Je n'en aborderai qu'un ici : la modification radicale des équilibres familiaux
o On se mariait autrefois pour 20 ou 30 ans; l’espérance de vie théorique d’un mariage a aujourd'hui, elle aussi, doublé. Ceci, ajouté à l’allègement des dogmes religieux et sociaux, fait que l’on se marie souvent deux fois, voire plus; ce point creuse l’inégalité entre hommes et femmes : les femmes vivent plus longtemps mais se remarient moins aisément après 40 ou 50 ans et ne fondent pas de nouvelle famille.
o Les générations se superposent et il n’est pas rare d’en voire coexister 4 et bien souvent 5 ; l’ordre des décès ne suit plus obligatoirement la chronologie prévisible et des parents âgés voient souvent mourir de maladie ou d’accident leurs enfants et petits enfants.
o Parallèlement, ces générations qui coexistent ne cohabitent plus, avec toutes les conséquences possibles en matière de logement et d'isolement.
o Des familles décomposées et recomposées contribuent à cet empilement de générations, posant des problèmes de responsabilité et de prise en charge. Les enfants ou petits enfants peuvent être amenés à devoir soutenir deux générations.
° l'allongement de la vie modifie grandement le calendrier entre les sexes ; les femmes sont mûres plus tôt, non fertiles plus tôt, leur vie est plus longue ; les rapports entre les sexes en sont, de manière pas toujours consciente, affectés.
Combien d'exemples avons-nous autour de nous de cette redistribution des cartes familiales, qui sont d'ailleurs quelquefois des cartes de solitude et d'isolement ! Nous y pallions pour l'instant, mais il faut sûrement beaucoup innover, imaginer, changer nos mentalités, pour que l'évolution puisse se faire de manière à peu près harmonieuse et que ce gain inespéré de vie donné aux humains ne soit pas un jour l'occasion d'une révolution générationnelle dressant les âges les uns contre les autres.
Et il y a le problème des retraites, de l'âge où elle souhaitable et possible, de la possibilité de la financer quand sa durée est égale au tiers de la vie..
Nous ne devons plus rien penser avec des schémas anciens. Ni les politiques, ni les citoyens, et je crains à entendre les uns et les autres, que ce ne soit pas encore gagné.
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lundi 1 octobre 2007
Par Michèle Delaunay,
lundi 1 octobre 2007 à 22:05 dans Journal
Le scoop du jour n'est pas un scoop : Alain Juppé conduira la liste UMP aux prochaines municipales de Bordeaux.
Quel suspense ! Nous vivons à Bordeaux depuis plusieurs années dans la mise en scène des départs et des retours d'Alain Juppé. Partira-t-il, reviendra-t-il, aujourd'hui ou demain, la tentation de Venise sera-t-elle la plus forte ou l'amour des caribous et de l'écologie au Québec ?
A chaque question, la réponse a été simple : celle d'une carrière politique soucieuse de carrière plus encore que de politique, dans ce qu'elle peut avoir d'imprévu et de visionnaire. La candidature d'Alain Juppé à sa propre succession est logique. Aucune grande perspective, nationale ou internationale ne s'offre à lui, le FMI qui aurait pu lui convenir, à été proposé à Dominique Strauss-Kahn ; si j'avais fait de la politique toute ma vie, peut-être ferais-je aujourd'hui comme lui. Ce n'est heureusement pas le cas.
Cette candidature a été mise sous le signe du renouveau et de l'ouverture. La présence d'Hugues Martin, symbole de la perpétuation des mandats de la droite, aux côtés d'Alain Juppé en est, sans aucun doute le garant.
Je renoue dans les dépèches d'agence et l'article du "Monde" informatique avec le syndrome des élections législatives, dénoncé par Ségolène : "Alain Juppé battu par les socialistes aux législatives...". Le nom de la pimprenelle qui l'a battu ne compte pas plus qu'au moment de la campagne.
Cela m'est indifférent en soi. Cela l'est moins pour la campagne qui s'annonce. Nous pouvons gagner et il ne nous reste qu'à le faire, en appliquant mon principe favori: nous gagnerons si nous sommes les meilleurs"
Bordeaux entre aujourd'hui de plain pied dans le XXIème siècle. Bordeaux doit tenir demain sa place dans le concert des métropoles européennes. Comment pourrait-elle le faire sans une nouvelle équipe, une ouverture veritable, un projet différent, mieux en phase avec les besoins et les ambitions des Bordelais ?
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