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dimanche 30 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 30 mars 2008 à 15:37 dans Revue de presse
Nouvelle rubrique de ce blog : les chiffres qui ont marqué le mois écoulé et qui me paraissent signifiants des problèmes de l'actualité nationale ou bordelaise. En s'autorisant à l'occasion quelques retours en arrière et quelques chiffres de l'année qu'ils soient parus ou non au cours du mois.
1,9 % taux de croissance en France cette année, au lieu des 2,6 % prévus par le gouvernement en juin dernier. C'est le troisième taux le plus faible en Europe, juste après l'Italie (1,5%) et le Portugal (1,8%)
2,6 millions d'euros , le montant total des indemnités de départ de Denis Gautier Sauvagnac
50% , un salarié sur deux au dessous de 1500 euros
6,175 millions d'euros , le salaire annuel moyen des patrons du CAC 40, ce qui les classe au premier européen, loin devant les patrons allemands (3,94 millions)
59 niches fiscales permettant aux entreprises de s'exonérer de cotisations
2 millions d'intérimaires en 2007 pour une durée moyenne de 14 jours
1 , 2 millions de salariés sont obligés de cumuler deux emplois pour joindre les deux bouts
59,3%, soit trois français sur cinq habitent dans des villes administrées par la gauche, et un sur deux dans des villes à direction socialiste ; plus les villes sont grandes, plus la prééminence de la gauche est importante
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 30 mars 2008 à 14:16 dans Journal
Dimanche et temps pluvieux sont propices aux débats de fond. Le silence particulier de ce jour, la résonance des gouttes lourdes autour de moi, m'incitent à aborder un sujet qui me tient à coeur et que, me semble-t-il les forces de progrès et les hommes de bonne volonté doivent prendre à bras le corps en ce début de XXIème siècle...
J'ai évoqué déjà dans ce blog cet enjeu majeur : la défense du point-virgule.
Respiration indispensable dans une phrase longue, où il apporte un tempo qui n'est ni la légèreté de la virgule, ni la rupture du point, le point-virgule est en train de disparaître de ces relais de culture que sont les médias écrits. J'écoutais hier (à France inter, je crois) une journaliste s'alarmer de n'en trouver pas un seul dans des pages entières de ses collègues de l'écrit. Seule petite embellie : dans la première phrase de son premier éditorial, Denis Olivennes, successeur de Claude Perdriel à la tête du Nouvel Obs' utilise, magistralement, un point-virgule. Et plusieurs dans l'ensemble du texte. Perdriel, décidément, a fait le bon choix.
Dans ce court billet, pas un seul. Ce n'est pas parce que l'on défend le point-virgule, qu'il faut en faire usage là où il n'est pas de mise. Le point-virgule unit autant qu'il sépare, son maniement relève d'une grande familiarité avec la langue car il doit venir naturellement dans la phrase, et pas dans n'importe quelle phrase. Pas question de semer des points-virgules comme le maire de Bordeaux plante des potelets sur nos trottoirs, juste pour embêter les gens.
Non, le point virgule a ses exigences, et si il n'a jamais le dernier mot, c'est qu'il ne ferme aucune porte, mais qu'il n'appelle pas non plus de suite. C'est comme un temps de réflexion, une pause, un soupir. De tous les signes de ponctuation, il est le plus contrôlé et le plus délicat.
Au plus fort de l'émotion consécutive à la fatwa prononcée à l'encontre de Salman Rushdie après la publication des "Versets sataniques", un groupe de parlementaires anglais, voulant dédramatiser, créa une association de "ceux qui avaient dépassé la page 30 du livre" ; aurai-je, sur les bancs de l'hémicycle, le même succès avec une association de défense du point-virgule ?
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samedi 29 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 29 mars 2008 à 18:41 dans Journal
Ce n'est plus de trois, mais de quatre mois chaque année que s'allonge notre vie ! Ce qui fait quand même un an de plus tous les trois ans. Pas mal !
Pas mal, d'autant plus qu'on pense qu'il y a encore de la marge ; pas mal surtout, parce que s'allonge en proportion notre durée de vie en bon état, allant, marchant, pensant, vivant pour de vrai.
Si j'osais, je dirais, pas mal non plus parce que c'est nous les filles qui faisons le mieux : 84,5 ans de durée moyenne de vie, contre 77,6 ans pour les garçons. Quand ces idiots de garçons cesseront de fumer et de boire plus que nous, de conduire comme des furieux, on pourra discuter... En réalité, même si les analystes de la santé pensent que ce sont les raisons principales, je ne crois pas que ce soient les seules. Nous, les filles, même quand nous sommes des vieilles, très vieilles filles, nous savons survivre. Je suis toujours surprise, malgré la certitude qui est la mienne en la matière, quand je vais dans des résidences pour personnes âgées, dans des maisons de retraite, ou dans un petit appartement isolé d'une très vieille dame, de tous les signes de discipline personnelle, d'attachement à la vie que je trouve autour d'elles.
La médaille est belle, et on ne doit pas l'oublier. On doit moins oublier encore qu'il nous faut rendre beau le revers de la médaille. La prise en charge du "5ème risque", très malencontreusement appelé ainsi, car il s'agit de la 5ème chance. Celle du grand âge. Celle de l'âge où l'on a besoin des autres, besoin de la solidarité nationale, besoin que l'on vous rende, avec tact et délicatesse, ce que toute votre vie vous avez donné.
La médaille est belle, et il faut savoir la regarder pleinement en face. En 1945, quand a été obtenue la retraite à 65 ans, la durée moyenne de vie était de 62,5 ans. Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'il faut complètement changer de regard, qu'il faut opposer à une question nouvelle, une réponse nouvelle.
Je ne suis en la matière (je l'espère), ni obscurantiste, ni dogmatique. Tout doit être pris en compte : la pénibilité (beaucoup plus complexe qu'on ne croit), la remplaçabilité (possibilité dans un mêtier d'être remplacé si l'on est malade ou simplement souffrant), la qualité même du travail. Non, on ne peut pas être aide-soignante, se lever à 5 heures du matin pour éffectuer la première tranche de service de jour après avoir fait une heure de trajet, jusqu'à 65 ans.
Une des solutions est dans l'évolution des professions : une aide soignante d'hospitalisation, peut devenir assistante de consultation, avec des horaires fixes et allégés. Je donne l'exemple des aide-soignantes parce que je le connais bien, mais mille exemples sont possibles.
Ce qui est certain, c'est que nous ne pouvons plus raisonner avec de vieux schémas. La vie a changé plus encore que le monde. Et en l'occurence, c'est tant mieux !
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Par Michèle Delaunay,
samedi 29 mars 2008 à 15:47 dans Vie cantonale
Très beau début de week-end, ce matin au lycée Condorcet du Grand Parc. Ce beau lycée, aux lignes très contemporaines, fêtait ses 20 ans. Au lieu de s'épuiser en longs et vains discours, c'est un spectacle de danse qui a été proposé. Nous avons été tous bluffés par la qualité de ce spectacle de niveau professionnel et à la chorégraphie extrèmement créative. Douze jeunes filles et un long jeune homme, mi-récitant, mi-danseur, ont célébré Dédale, Icare et le Minotaure. La mythologie grecque revue par une chorégraphie épurée avec des moments d'émotion, comme les bras des élèves, en mouvement permanent, symbolisant l'enfermement dans le labyrinthe.
Ce ballet moderne fait partie d'un projet européen initié par la compagnie Etoile de Reggio Emilia en Italie. Il sera présenté dans sa totalité au festival des lycéens de mai prochain, avec les danseurs du lycée Condorcet rejoints par leurs collègues italiens et hollandais.
Assis à côté de moi, le proviseur d'un lycée voisin a résumé:"Il y a des pépites dans nos bahuts".
L'heure était à la fête, consigne avait été donnée de ne pas évoquer la vague de suppression de postes qui risque de décimer de telles initiatives : 400 postes d'enseignants en Aquitaine, passés aux pertes sans profits du plan de rigueur sarkozien. Je reviendrai, on s'en doute, sur le sujet qui sera aussi l'objet de ma part d'une interpellation du gouvernement.
Merci à l'équipe enseignante et à leur proviseure Annie Prévot de nous avoir fait commencer le week end de si encourageante façon.
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jeudi 27 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 27 mars 2008 à 22:20 dans Journal
Journée circo-cantonale où j'ai sauté d'un point à un autre, comme un gros moineau cherchant l'ébauche d'une graine sur nos trottoirs de ville.
Qu'est-ce qu'une journée circo-cantonale ? Tout simplement, une journée où je vais d'un problème de la circonscription à une question du canton, avec la mobilité d'un lieu à un autre qui s'en suit. L'expression "tout simplement" n'est d'ailleurs simple que pour pas grand monde : qui sait, dans nos villes, précisément ce qu'est une circonscription et ce qu'est un canton ?
Une minorité de citoyens sans aucun doute. Raison de plus pour essayer d'être clairs, de simplifier les compétences, de définir les territoires et d'utiliser les termes les plus compréhensibles. J'ai déjà abordé le sujet en parlant du programme cantonal des candidats UMP au Conseil Général : ils ont systématiquement brouillé le message et fait des promesses municipales au cas où ils seraient élus au .. Conseil Général.
Le temps n'est pas loin où un candidat conseiller général promettra sans impunité de diminuer de 10% le prix de l'essence ou de limiter le contingent de nos troupes en Afghanistan.
De la même gravité, la confusion qu'instaure sciemment Alain Juppé en créant des "adjoints de canton". Qui, à Saint Michel, Saint Augustin ou Saint Amand saura distinguer l'adjoint de canton de l'élu cantonal qu'est le conseiller général ? D'autant que quand ils sont UMP (dans les trois cantons UMP de Bordeaux , ces deux jeunes gens sont les mêmes. Mais quand ils ne le sont pas (dans les cinq cantons PS), qui saura distinguer les possibilités d'action, le mandat, la légitimité, du (ou de la) conseiller(e) générale et de l'adjoint(e) de canton ?
Cette volonté d'embrouiller n'est pas innocente. L'électeur de base, qui a malheureusement plus à s'occuper de l'empilement de ses factures, du coût de son chariot hebdomadaire à Auchan et du dévissage scolaire de son petit troisième, que des pesantes finesses de la politique locale, confondra Pierre et Paul et attribuera à Pierrette ce que Paulette a fait tant d'efforts pour réaliser. Et votera au petit bonheur la malchance.
Tout cela n'est pas décent. Qui saura ravaler la République et garder ses traits bien lisibles aux visiteurs qui la regardent d'un oeil las ?
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 27 mars 2008 à 17:40 dans Journal
Une proposition de loi visant à modifier la journée de Solidarité nous a été proposée hier à l'Assemblée : il s'agit de permettre aux entreprises de remplacer le jour travaillé du lundi de Pentecôte par un autre jour, ou encore de pouvoir débiter les 7 heures travaillées en tranches exécutables selon les besoins de l'entreprise, après négociation ou, en l'absence d'accord, choix du chef d'entreprise.
J'étais responsable du texte pour le groupe "Socialiste, Radical et Citoyen" et j'ai à ce titre exposé la position du groupe et notre décision de voter contre ce texte de loi.
- Cette proposition a été faite hâtivement à l'approche du Lundi de pentecôte et, reconnaissons-le sous la pression de l'industrie du tourisme. Elle a été bâtie sans négociation avec les partenaires sociaux et surtout sans assurances, en particulier sur la position de l'éducation nationale, qui détient pourtant la clef du problème. Dans ce secteur qui décidera et quel sera le choix retenu ?
- Le principe de la journée de Solidarité est inéquitable pour cette journée travaillée non payée est à la charge des seuls salariés et ne concerne pas les travailleurs indépendants, les professions libérales, les agriculteurs (...) ni les autres formes de revenus.
- Le gouvernement revendique pour cette journée une valeur pédagogique et une valeur d'exemplarité.
La valeur pédagogique est plus que discutable : ce qu'il convient à mon sens d'enseigner c'est que la solidarité doit, au contraire de cette loi, être éxercée par tous les Français et ceci en proportion de leurs moyens.
Elle n'a pas non plus de valeur d'exemplarité comme aurait pu l'avoir au contraire un geste fort demandé aux contribuables les plus riches, ayant reçu un gros chèque au titre du bouclier fiscal ou une taxation des stock options.
C'est cette dernière solution que nous avons proposé. Les stock options pleuvent chaque année davantage dans l'escarcelle des grands patrons. Le président de la cour des comptes a lui même estimé que si elles étaient taxées comme les autres revenus, cela rapporterait __3 milliards d'euros au budget de l'Etat.
La journée de solidarité rapporte 2,1 milliards d'euros : notre proposition est donc plus efficace, plus juste et a une valeur symbolique de beaucoup supérieure.
Si un tel signe était donné aux Français, ils accepteraient beaucoup mieux les efforts qui vont s'imposer pour financer la perte d'autonomie et le grand âge.
- Le gain de cette journée est sans commune mesure en effet avec les besoins grandissants en matière
de financement de la perte d'autonomie (grand âge et handicap) et pose
la question du financement global du 5ème risque sur lequel nous
n'avons d'autres renseignements qu'alarmants de la part du gouvernement. Le Président Sarkozy n'a à ce jour évoqué que le recours aux assurances privées et au patrimoine personnel des personnes.
Pour l'ensemble de ces raisons et malgré le maquillage de solidarité
donné à cette loi, le groupe SRC a voté contre.
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mardi 25 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 25 mars 2008 à 16:45 dans Journal
Selon l'étude annuelle de Hay Group, publiée par "La Tribune", puis ensuite dans "Le Monde", les grands patrons français sont aujourd'hui les mieux payés d'Europe. C'est sans doute d'ailleurs le seul indicateur international où nous sommes placés en tête.
En 2007, 70% des PDG des entreprises du CAC 40 ont vu leur rémunération augmenter de 40%. Leur rémunération médiane est de 6,175 millions d'euros (les centimes ne sont pas précisés). Le même patron s'il est britannique ne touche que 5,85 millions en moyenne, et s'il est Allemand, 3,94 millions d'euros. C'est mal payer les excédents de toutes sortes (et en premier lieu du commerce extérieur) de l'économie allemande.
Pourquoi cette augmentation ? Ce ne sont pas tant les salaires de base qui ont cru, mais ce qui vient en extra, bonus et stock options. Les stock options en particulier ont augmenté de 48% pour 58% des 135 entreprises étudiées. Rappelons qu'au regard de la situation difficile de ces grands patrons, ces stock options ne sont soumises qu'à de très modestes contributions sociales : 10% sur 25% de leur valeur (manque à gagner pour l'assurance sociale relativement à une cotisation normale : 3 milliards d'euros).
Dernier point : la distribution des stock options ne sont pas conditionnées à la performance des dirigeants, et 60% d'entre eux bénéficient d'un "matelas de sécurité" pour leurs vieux jours, alors qu'ils n'étaient que 40% l'année d'avant.
L'argent va à l'argent, le pouvoir au pouvoir, rien n'inverse jamais la roue.
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lundi 24 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 24 mars 2008 à 13:35 dans Brèves
...et pour tout dire, minable. Je tombe ce matin sur une page du monde informatique : Cecilia ex Martin, ex Sarkozy, épouse Richard Attias, directeur de Publicis. La cérémonie s'est bien passée, merci, et les invités pouvaient prendre connaissance de la liste de mariage que les époux ont pris soin de publier sur internet.
Où sommes-nous ? A ma connaissance, le sens des listes de mariage est de permettre d'offrir à deux jeunes époux débutant dans la vie ce dont ils ont besoin. Les trois époux de Cecilia ne sont ni jeunes, ni fauchés. Elle et lui avaient, à mon avis, déjà deux ou trois cuillères à café dans un coin d'armoire.
Ce manque de sens commun et de décence me font tourner le sang. De quoi demander l'asile politique.
Mais pour aller où ?
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dimanche 23 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 23 mars 2008 à 11:04 dans Journal
Alain J, Chantal, Nicolas, Pierre, Paul et les autres, on en oublierait presque qu'en ce moment même se produit un événement d'une autre importance : l'équinoxe de printemps. Pour moi, le plus beau moment de l'année, celui où la durée des jours égale celle des nuits, et pas à pas, des pas tous les jours un peu plus grands et optimistes, la dépasse pour culminer au solstice d'été.
Non, le plus beau moment n'est pas ce solstice, car s'il est plein d'éclat, il est aussi plein de menaces, et inéluctablement, à pas d'abord tout petits, les jours battent en retraite devant la nuit.
Une des grandes qualités des humains est d'être des animaux homéothermes, ce qui veut dire que dans certaines limites, la température de leur corps ne bouge pas. Beaucoup sont aussi "homéochromes", mot très incertain, extemporanément inventé, pour dire que leur humeur, leur inquiétude, leur vision du monde, ne dépend ni de la lumière du ciel, ni des couleurs du temp : je ne fais malheureusement pas partie de ce groupe et s'il en faut peu pour me réjouir (deux merles en ce moment bataillant ferme à la porte de ma petite halle aux grains), il en faut peu aussi pour que je m'interroge sur le sens de la vie et autres sujets qui ne font pas forcément grimper aux rideaux.
En ce moment précis, les feuilles des buissons tressaillent comme autant de petits miroirs, les oiseaux volettent en tous sens, et de cette agitation incessante nait une impression d'immense calme.
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samedi 22 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 22 mars 2008 à 12:43 dans Journal
En réalité, je sais bien pourquoi je me souviens de ce "capax imperii, nisi imperasset" évoqué dans le billet précédent. Dans un livre, Golo Mann, frère de Thomas, donne la phrase pour exemple de la densité et de la force de l'expression latine. Quatre mots pour exprimer ce que Golo Mann traduit par "Qu'il eût été un grand roi si seulement il n'avait pas régné".
Traduction littéraire et non pas littérale, et pourtant pleinement justifiée par la nécessité de rendre l'équilibre roi/règne que l'on trouve dans imperii/imperasset. Il n'y a en français qu'une manière de régner, que l'on soit roi ou empereur, et la traduction littéraire est en effet meilleure que toutes celles que donnent les latinistes non écrivains ("si digne de l'empire" ou encore "si bien capable d"être empereur" pour les deux premiers mots, et "si du moins il n'avait pas régné" pour les deux derniers).
Les peuples heureux sont ceux où l'on se dispute sur la place du point virgule dans la phraséologie française ou sur la traduction d'un vers latin : on se doute que j'aimerais être disputée sur mon parti pris en faveur de la traduction de Golo Mann. Cher Jean Philippe Daney, n'hésitez pas à me contrarier, ni à me contredire sur ce point, vous qui évoquiez Lucilius et m'avez donné l'idée de ce billet.
Cette parenthèse étant faite, je reviens en effet à mon latin. L'Argentin Borges, qui figure lui aussi au rang de mes auteurs favoris, donne un autre exemple de la densité et de la force de contraction du latin, celui-ci carrément sublime.
Il s'agit d'un vers de Virgile, si doux à ce dire la nuit, seul ou à deux, quand la nuit l'emporte sur tout autre sentiment.
"Ibant obscuri, sola sub nocte"
"obscurs passagers de la nuit solitaire" . Traduction littéraire que je tente ici. Une autre est possible (bien d'autres..) : "l'un et l'autre ils marchent, obscurs sous la nuit solitaire".
L'incroyable force de ce vers de 5 mots est dans l'inversion de "seuls" et "obscurs". Un poète ordinaire (il n'y a pas en réalité de poètes ordinaires, même moins grands que Virgile, ils ne sont pas ordinaires parce qu'ils ont gardé cette possibilité d'entendre et d'exprimer la vie autrement) aurait écrit "ils marchent seuls dans la nuit obscure". Mais qui ne sait pas que la nuit peut être, plus que toute autre chose au monde, solitaire ?
La tentation de Virgile... Quelqu'un en cette ville a eu "La tentation de Venise", que le merveilleux blog "Alain Youpi" évoque avec finesse comme "la tentation de Denise", l'une l'ayant finalement emporté sur l'autre. Quand je serai grande, et bien sage, je m'appliquerai et je prendrai du temps pour retrouver mon latin.
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vendredi 21 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 21 mars 2008 à 18:48 dans Journal
"Capax imperii, nisi imperasset" : "Combien digne de l'empire si seulement il n'avait pas régné" . Cette citation de Tacite à propos de l'empereur Galba m'est toujours restée dans un fond de mémoire. Ce qu'elle vient faire ici, on le verra tout à l'heure.
Visite ce matin de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, des sports et de deux ou trois autres bonnes choses. La visite était celle du pôle ouest du site de Pellegrin, bientôt en pleine activité. Comme sa charge l'y oblige, M le Préfet m'a adressé le programme de la visite. Comme ma charge m'y oblige (accueillir un ministre quand il vient dans sa circonscription), je me suis rendue au point de rendez-vous à l'heure dite.
Et une fois encore, Alain Juppé a déployé mille stratégies
- pour que je sois le moins visible possible dans le reportage
- pour que ne sois pas présente au côté du ministre ni au sien sur les photos
L'affaire serait drôle si elle n'était pas un peu tristement ridicule. Voulant contrecarrer l'effort d'Alain Juppé de garder à chaque instant entre lui et la ministre Mme Bourragué ou M Heriaud, directeur général du CHU, j'ai rappelé gentiment à notre Maire que j'étais la députée de la circonscription, et donc que je me devais à accompagner la Ministre
Sa réponse en dit plus long qu'il n'y parait :
- Oui, mais Madame Bourragué est une amie !
En un mot : le protocole bordelais n'a rien à faire de celui de la République. La légitimité s'acquiert non par grade mais par la bénévolence du Maire.
La visite a continué, le Maire prenant le bras de Mme Bourragué, Alain Heriaud tenant curieusement le Maire par la taille pour bien faire pack..
Je dis souvent que la politique, ou plutôt le pouvoir, rend bête, et c'est tout le sens de la citation de Tacite .
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jeudi 20 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 20 mars 2008 à 15:43 dans Journal
Il y a une longue distance sémantique entre "euthanasie" et "droit de mourir dans la dignité"... Essayons-nous à l'éxercice par des voies à la fois pragmatiques et détournées.
En 36 ans d'éxercice de la cancérologie (d'abord non majoritairement, puis exclusivement), pas un seul malade ne m'a demandé de l'aider à mourir. Les familles, oui, souvent, et cela allait de la compassion véritable au désir pur et simple que "ça finisse" ("on va quand même pas faire la route tous les jours de Périgueux à Bordeaux...").
Dans ce même temps, et surtout dans les 20 dernières années, je peux assurer que nous avons calmé la douleur de manière quasi-totale (que le patient ne souffre plus du tout) et dans la quasi-totalité des cas, comme le prévoit et le permet la loi Léonetti, c'est à dire, non rarement, en prenant des risques vitaux.
A la suite de la mort de Chantal Sébire, une journaliste de France info m'interroge : au regard de votre expérience, pensez-vous que la loi actuelle suffise ou faut-il aller plus loin ?
Mon opinion est que dans l'immense majorité des cas (voir ce que j'ai écrit sur ma pratique personnelle), la loi actuelle suffit. Il faut qu'elle soit mieux connue, mieux comprise, mieux appliquée, mais elle suffit.
Les cas de Chantal Sébire, Vincent Himbert sont des exceptions. Sans doute n'y en a-t-il pas en France chaque année plus que les doigts de deux ou trois mains. Je ne crois pas que la loi générale doit être dictée par des exceptions aussi aigües.
La conjonction d'un absolue conscience, d'une réelle détermination, d'une maladie gravative sans recours et in fine mortelle, ne sont pas des expériences quotidiennes. A ces cas d'exception, il faut une "juridiction" d'exception.
Juridiction ne veut pas obligatoirement dire "loi" , mais peut correspondre à une réunion de sages ou d'experts, ou d'un comité d'éthique... Mais surtout ne légiférons pas à tort et travers et encore, moins dans l'émotion.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 20 mars 2008 à 10:57 dans Journal
Sous l'oeil des caméras et des photographes (notre Assemblée n'est pas habituée à cette affluence), nous venons à l'instant d'élire Philippe Madrelle Président du Conseil général. Score supérieur d'une voix à notre majorité : 49 voix pour Philippe, 13 blancs, 0 nuls.
Dixième élection pour Philippe. La première en date du 17 mars 1976, à l'âge de 38 ans. Le Conseil Général siégeait alors, avec la Préfecture, dans l'hôtel de Saige, aujourd'hui occupé par ... Fayat.
Un point noir à cette séance : Gilles Savary qui devait aujourd'hui être intronisé Vice-Président ne pouvait siéger. Ceci à cause d'une loi imbécile qui a fait tomber automatiquement son mandat de Conseiller Général à la suite de sa candidature, puis de sa démission de Conseiller Municipal de Talence. Il peut aujourd'hui se représenter, alors qu'il ne peut sièger. Aberrant et en opposition avec l'esprit des lois autant qu'avec le bon sens.
Huit femmes siègent aujourd'hui sur nos bancs. On peut sourire de ce faible nombre (8/63), il marque cependant une progression relativement à l'assemblée précédente où nous n'étions que 6. Toutes siègent sur les bancs de la gauche.
En plus des deux femmes qui viennent d'être élues, onze nouveaux élus dans ce cycle entier qui matérialise notre assemblée. Curieusement, on n'utilise jamais ce mot de "cycle" pour une assemblée circulaire, alors qu'on parle à Paris d'hémicycle.
Séance très solennelle, que je voulais vous conter en direct, en profitant des interstices entre les votes et des interruptions de séance.
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mercredi 19 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 19 mars 2008 à 18:12 dans Journal
Ce titre est un clin d'oeil... Au cours des derniers mois et des derniers scrutins, l'amour a été porté en bannière par nos concurrents de l'UMP. L'un avait "Bordeaux à coeur" ou "La passion de Bordeaux", l'autre (Hugues Martin) était "le candidat de l'Amour des Bordelais.
Je me suis sentie un peu sans coeur mais non pas sans reproches. D'où le titre d'aujourd'hui. J'aime le canton Grand-Parc-Jardin Public !
Plus sérieusement : je veux être utile à ses habitants, à son développement, à son dynamisme et à sa qualité de vie.
Comment cela ?
En poursuivant mon action de proximité et solidarité qui sont les deux missions prioritaires du Conseil Général. Le dossier majeur dans ce domaine est celui du centre social du Grand Parc où le lien social a été détérioré par des jeunes troublés par l'action de l'adjointe de quartier dans la période d'élections municipales. Espérons que, maintenant que cette période est passée, personne ne prendra la responsabilité de jouer avec le feu.
En étant l'aiguillon de la municipalité pour les dossiers qui ne relèvent pas de la compétence du Conseil Général. Nos quartiers ont été délaissés pendant tant d'années, il faut proposer, rappeler, interpeller pour que des progrès puissent être réalisés.
Le dossier de la piscine du Grand Parc est ressorti des tiroirs après mon élection en 2004. La campagne électorale a été de ce point de vue très éfficace. Récemment, ma n-ième demande d'édifier une oeuvre d'art dans le petit square de la place de l'Europe (oeuvre d'art financée par le Conseil Général en totalité et construite avec les habitants) a été suivie d'un refus du Maire, qui a cependant découvert qu'il avait eu lui même cette idée...
S'il y a deux oeuvres d'art au Grand Parc, nous ne pourrons que nous en réjouir !
A la suite des élections municipales, j'avais la possibilité de demeurer Conseillère Municipale et communautaire ou de conserver mon mandat de Conseillère générale.
C'est cette dernière option que j'ai choisie, et en marchant tout à l'heure dans ces quartiers qui sont les miens depuis plus de trente ans, cela m'a fait chaud au coeur !
Eh oui, le coeur, toujours lui !
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mardi 18 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 18 mars 2008 à 11:12 dans Brèves
"Une fois que ma décision est prise, j'hésite longtemps"
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Par Michèle Delaunay,
mardi 18 mars 2008 à 09:48 dans Journal
Une forte douche écossaise nous est tombée sur le dos depuis une dizaine de jours : élection un peu trop généreuse à mon goût d'Alain Juppé à Bordeaux, nette victoire socialiste au plan national, que le deuxième tour a confirmée.
Beaucoup de questions, quelques réponses...
Qu'ont exprimé les Bordelais dans la suite des scrutins de ces derniers mois ? Leur volonté d'un équilibre des pouvoirs, qui au demeurant va bien à la ville de Montesquieu. Ils ont voté à gauche (prudemment) aux présidentielles et aux législatives, élu Alain Juppé qui a fait beaucoup d'efforts d'ailleurs pour faire oublier qu'il était de droite, et sont revenus vers la gauche pour le scrutin cantonal. La leçon à en tirer pour chacun de nous, c'est qu'ils mesurent que nous entrons dans un XXIème siècle de dure compétition, à laquelle notre ville, quoi qu'en dise la majorité municipale, est bien mal préparée. Ils nous demandent d'agir positivement et de concert.
La réaction d'Alain Juppé à mon intervention lors de sa séance d'intronisation du Conseil Municipal du 14 mars me laisse douter de sa volonté d'entendre et de mettre en pratique ce message. Je ne disais rien d'autre que ce que je viens d'écrire. Il n'a pas pris la peine d'y répondre.
Qu'ont exprimé les Français : qu'ils comptaient sur les socialistes pour pallier à la politique délétère de la droite. Ce doit être d'abord pour nous une interrogation. Voilà plusieurs séquences de scrutin que la gauche joue le rôle de pompier de la politique nationale. Pour autant, nous avons raté trois fois l'élection présidentielle.
Deux explications possibles, qui ne s'excluent d'ailleurs pas :
- dans l'inconscient des Français, l'autorité, la sécurité, sont mieux incarnées par la droite. Quand, en plus, le candidat est une candidate, le vieux réflexe du père et du chef de famille reprend du service ...
- nous (la gauche, les socialistes) ne savons pas suffisamment incarner la politique nationale. Ce n'est pourtant pas si dur, à mon sens, d'expliquer que jamais autant les valeurs de la gauche sont nécessaires, indispensables, mais qu'elles doivent être revisitées au regard des nouveaux enjeux du XXIème siècle. Nous ne sommes plus au temps de "la veuve et de l'orphelin". Les veuves ont l'âge de Lazare Ponticelli, et les orphelins ont disparu. La pauvreté, la souffrance au travail, l'âge, les maladies elles-mêmes ont changé de forme, nous devons changer d'armes contre eux, et de discours.
Je le dis tout de go : je voudrais être un atome de cette double prise de conscience ; d'abord qu'il y a le feu, ensuite que les vieux seaux d'eau n'y suffiront pas.
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lundi 17 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 17 mars 2008 à 19:56 dans Journal
Notre défaite à Talence est une triple mauvaise nouvelle.
Mauvaise nouvelle pour Talence qui avait la chance d'accéder à une nouvelle pratique de la politique et à une autre conception de son développement.
Mauvaise nouvelle pour la CUB, où notre majorité n'est plus qu'à deux voix et des précédents fâcheux nous ont appris que quand Alain Juppé déclare dans SO "je suis un pragmatique", ce n'est pas forcément de bonne augure.
Mauvaise nouvelle pour nous tous. Gilles est un travailleur forcené qui a fait cette campagne, qu'il savait difficile, pied à pied. Nous y avons cru de toute notre force même en connaissant les méthodes de son concurrent.
La victoire d'Alain Cazabonne, au finish, est celle du téléphone. Alain Juppé a déménagé chez lui pour ce dernier week end son standard téléphonique et, au mépris de la fin de la campagne, les deux jours ont été occupés à appeler les Talençais "Vous allez voter dimanche. Le maire peut compter sur vous ?"`
Tout cela en appelant chaque personne par son nom, chacune se sentant connue du Maire et flattée...
Habile, mais malgré tout un peu crade. J'arrivais ce matin à ma consultation à Bergonié. L'institut est proche de la lisière de Talence et beaucoup d'employés y habitent. Plusieurs sont venus me voir :
-"Vous savez quoi ?..."
Je devinais quoi, mais je ne savais pas exactement quoi
-"samedi matin, j'étais pas réveillée, coup de téléphone : le Maire qui m'appelle pour me dire d'aller voter..."
Pour un autre, c'était samedi après-midi, pour une autre dimanche matin. Ils étaient choqués car, intuitivement, ils avaient compris que ce n'était pas "propre". Et en effet, la campagne était finie, ces pratiques étaient hors la loi.
Je suis triste, triste pour Talence, triste pour nous tous. Et aussi triste pour Gilles et son équipe qui ont si bien travaillé.
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dimanche 16 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 16 mars 2008 à 13:54 dans Journal
Il ne s'agit pas seulement de l'agenda quotidien, où l'on a du mal à faire rentrer tout ce qu'on voudrait et qu'on devrait, mais de l'agenda de ce blog, juste à droite du billet.
Par quel bout qu'on le prenne, il ne peut être rempli que jour après jour (sinon, il affiche la date d'écriture) et il n'affiche que le titre du programme de la journée. Si vous voulez en connaître le détail (et je suis sûre, que par milliers, vous grillez en effet de savoir ce que fait de ses journées votre députée favorite), vous devez cliquer sur la date. Tout s'éclaire alors !
Ainsi à la date d'aujourd'hui, vous découvrez que je vous donne rendez-vous sur TV7 (20h30) et FR3 (22h30) pour commenter les résultats de ce second tour et m'empoigner avec quelques honorables représentants de l'UMP.
Je devine déjà les remarques des fidèles commentateurs UMPistes de ce blog : mais Madame Delaunay, comment pouvez-vous parler de députée "favorite" ! Quelle honte, quel scandale ! Et si vous pensez déjà à vous "empoigner" ce soir, cela montre une fois de plus vos outrances, votre agressivité et votre esprit partisan ! Décidément, il n'y a de bon socialiste que mort !
Mieux vaut prévenir, par les temps qui courent et les commentaires qui pleuvent, que guérir...
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 16 mars 2008 à 09:46 dans Journal
Je pars rejoindre nos amis Selim Kançal et Brigitte Nabet au bureau de vote de Saint Augustin. Tous les deux sont engagés dans une bataille difficile, en face d'un élu UMP implanté dans la 4ème canton depuis des lustres. Aucune voix ne doit leur manquer : si un lecteur de ce blog a une vieille cousine dans ce canton, une tante même acariâtre ou très bavarde ou au contraire, une gentille petite amie, il doit aussitôt sauter sur le téléphone et l'envoyer voter...
Ca tombe bien : la pluie s'est interrompue et un soleil fragile vient faire briller mon jardin détremper. Une grive jette un regard vers ma fenêtre avant de reprendre son vol.
Rien que des signes favorables : élections cantonales, municipales de Talence.. Je le sens bien et je pars rejoindre nos amis d'un bon pied.
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vendredi 14 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 14 mars 2008 à 17:52 dans Journal
Etrange et très solennel Conseil Municipal hier matin puisqu'il était exclusivement consacré à l'élection du Maire par sa majorité. D'ordinaire, sont désignés (et élus) dans le même temps, les adjoints et bien souvent désignés les représentants à diverses structures.
Le Maire, après une si longue et intense campagne, voulait-il que soit rapidement entérinée son élection, voulait-il montrer plus éloquemment qu'il n'avait pas eu à attendre le deuxième tour ? Je n'en sais rien et c'est de peu d'importance.
Un peu plus important, a été la mise en place d'une nouvelle pratique : la séparation, dès l'arrivée des élus, de la majorité et de l'opposition.
C'est, pour certains d'entre nous (et en premier lieu pour Jacques Respaud), la quatrième fois que nous participons à l'élection d'Alain Juppé (95, 2001, 2006, 2008). Dans tous les cas, lors de la première séance, majorité et opposition étaient confondues et les conseillers rangés par ordre alphabétique.
Pensant cette tradition respectée, tradition qui signifie qu'avant l'élection du Maire, il n'y a ni majorité, ni opposition, je me suis rapprochée de Stephan Delaux, mon plus proche voisin d'alphabet.
"-Non, Michèle, l'opposition, c'est là bas..", m'a-t-il dit (un peu gêné ?) , ce que Hugues Martin s'est empressé de confirmer.
Une nuance, une petite faille dans un protocole bien rodé. Moi qui suis convaincue que le protocole, comme la politesse, ne sont rien en eux-mêmes mais qu'ils ont une signification profonde (ici, l'ordre républicain, là , le respect qu'on se doit mutuellement), j'ai été surprise de cette nouvelle consigne. Espérons qu'elle ne manifeste pas une prise de distance plus grande entre deux sortes d'élus, et donc entre deux sortes de bordelais.
Discours programmatique bref du Maire auquel les trois groupes de l'opposition ont répondu individuellement mais de manière complémentaire. J'avais pour ma part envoyé mon projet d'intervention à Pierre Hurmic et Vincent Maurin pour que nous soyons complémentaires et non redondants.
Je suis donc intervenue au nom du groupe socialiste, félicitant le Maire et sa majorité de leur très belle élection, avec un signe particulier aux femmes dont j'espère qu'elles auront une place paritaire à tous les niveaux (éxécutif et consultatif) de notre conseil. J'ai exprimé notre vigilance dans les six ans à venir sur les dossiers que nous avions prioritairement porté : le logement, l'emploi, la politique des quartiers et la santé sociale.
J'ai ajouté que nous devions les uns et les autres entendre ce que les Bordelais nous ont exprimé dans les 18 derniers mois à l'occasion des scrutins des présidentielles, des législatives et de ces dernières municipales) : leur volonté d'un équilibre des pouvoirs. Deux fois, ils ont voté en faveur de la gauche, la dernière en faveur d'Alain Juppé. Cette volonté d'équilibre impose le respect mutuel, le dialogue et le partage des informations.
Au nom du groupe socialiste, j'ai dit "non" à la proposition d'un poste adjoint pour un membre de l'opposition. Dans une période de confusion des majorités, des votes, des alliances, de la vie publique et de la vie privée, nous devons au contraire agir pour que la démocratie républicaine reste lisible, que les citoyens puissent la comprendre et s'y appuyer.
J'ai malheureusement prononcé un gros mot : le nom du chef de l'Etat, en disant que je voyais dans cette politique de fausse ouverture, une ombre de sarkozysme. Bronca de la majorité, prise de parole d'Alain Juppé :
- "Mes chers collègues, est-ce que nous n'avons pas l'habitude de cette sorte de provocation ?"
J'ai manifesté mon étonnement que se référer au chef de l'Etat, au sein d'une majorité de droite, puisse être considérée comme une provocation et susciter la ire de cette majorité. Où sommes nous arrivés ?
Cela m'a valu qu'Alain Juppé n'a répondu qu'à l'intervention de Pierre Hurmic. Les promesses introductives d'écoute et de respect de l'opposition étaient déjà loin...
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jeudi 13 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 13 mars 2008 à 10:24 dans Journal
Il y a en réalité à Bordeaux un deuxième tour des élections municipales : l'enjeu n'est plus le maire, mais la ville et la CUB.
La CUB avec l'élection des maires de la périphérie qui fera la majorité . La ville aussi, qui doit élire encore quatre de ses représentants au Conseil Général (cantons de Bordeaux nord, Bordeaux Bastide, Saint Michel-Saint Genès et Saint Augustin.
Ce sont les saints qui sont les plus disputés et où nous devons fortement nous mobiliser autour de nos candidats : Matthieu Rouveyre pour ce saint au si beau nom de Michel, et Selim Kançal pour cet excellent Augustin !
J'étais hier avec Matthieu "sur le terrain" , principalement sur le territoire de Saint Michel. Ce quartier, si attachant, si mélangé, si vivant est représenté depuis 60 ans par la droite alors qu'il vote régulièrement à gauche et que tout son esprit manifeste cette gauche libre et mêlée que nous aimons.
Pourquoi : parce que les électeurs ne se rendent pas assez aux urnes. Le taux de participation à Saint Michel n'a pas atteint 50% à la dernière élection. Nous devons expliquer, expliquer encore les enjeux et que les électeurs prennent conscience que la gauche et la droite, surtout quand il s'agit de solidarité, première grande compétence du Conseil Général, ce n'est pas la même chose .
Et puis, il faut lire le programme du concurrent de Matthieu :80% de ses propositions ne concernent aucunement le Conseil Général ! Exemple parmi d'autres : il propose la création d'une brigade verte dans le quartier. Fabien Robert a un visage sympathique mais il ne serait pas mauvais qu'il lise un minimum les attributions relatives au mandat qu'il brigue.
Plus drôle, si l'on peut dire : il fait des propositions pour des lieux qui sont totalement en dehors de son canton. La lecture d'une carte n'est pourtant pas si difficile ! Le marché des douves et la place Amédée Larrieu n'appartiennent pas au 5ème canton. Qu'importe Fabien Robert les rénove, sans doute tout seul de ses petites mains, puisque le Conseil Général n'est absolument pour rien dans ce domaine.
Ce serait drôle si ce n'était la traduction d'un principe qu'ont manifesté tous les candidats cantonaux UMP : promettez toujours, l'important n'est pas de tenir, mais d'être élu.
Le programme de Matthieu colle au contraire au mandat qu'il éxercera j'espère dès la semaine prochaine. Il y apportera sa créativité, son charisme personnel, sa connaissance de ces quartiers où il habite.
Tous derrière Matthieu !
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mercredi 12 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 12 mars 2008 à 23:45 dans Brèves
De retour du meeting d'entre deux tours de notre candidat à La Bastide pour les élections cantonales, notre ami Daniel Jault, je donne brièvement les dernières nouvelles de notre liste.
Nos quatre amis de la société civile, Françoise Jeanson, Houria Fall-Abest, Serge Simon et Jean-Pierre Renaudin ont aujourd'hui démissionné de leur nouvelle fonction de conseillers municipaux.
Ils s'étaient engagés aux côtés d'Alain Rousset pour apporter chacun leur expertise dans le domaine qui est le leur. Comme ils l'avaient annoncé, ils ont jugé que dans le rôle de conseillers municipaux d'opposition que notre défaite leur a assigné, il était préférable que siègent des militants des trois partis représentés dans la première partie de la liste (socialistes, verts, communistes).
Je tenais à en informer les militants et les sympathisants qui ont travaillé autour de nous avant que le presse ne le fasse.
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Par Michèle Delaunay,
mercredi 12 mars 2008 à 17:10 dans Journal
La "grande guerre" vient de basculer d'un coup dans l'Histoire avec un grand, gros et lourd H, cet après midi. Le seul témoin qui en restait, Lazare Ponticelli, vient en effet de mourir à l'âge honorable de 110 ans.
Cette mort vient très peu après quelques décès de poilus, traqués, épiés, pour savoir qui, en effet, serait le dernier. Cela m'a choqué au cours de ces derniers mois et je l'ai exprimé dans ce blog.
Mais cette fois est malheureusement la dernière. La définition de ce que l'on appelle "histoire contemporaine", et même celle du mot "contemporain" est la suivante: est contemporain ce dont peuvent témoigner des personnes vivantes.
La Grande Guerre, dont j'ai tant entendu parler et dont j'ai essayé d'apprendre un peu plus que le minimum, vient de basculer hors du monde contemporain.
Je pense aux grands cimetières de la Marne, je pense à un de mes grands-pères qui n'a jamais eu de tombe puisqu'il ne restait rien de lui après le ravage d'obus tombés sur son régiment. Il viennent de tomber dans l'histoire sans fond, celle qui, au plus loin, se confond au mythe et au mystère.
Et bientôt, moi aussi, qui me souviens de leur histoire, basculerai hors du monde contemporain.
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mardi 11 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 11 mars 2008 à 18:48 dans Journal
"Beaucoup de suite dans peu d'idées", c'est la formule que j'emploie souvent à mon endroit pour marquer la constance dans quelques idées simples...
L'idée du jour (et de la veille) est de rendre la présence de la gauche visible et lisible à Bordeaux après cette bourrasque de juppéisme aigu qui nous a objectivement fait du mal.
Il y a moins de dix mois, 54% des bordelais votaient pour Ségolène Royal (très exactement, 54% des électeurs de ma circonscription qui sont bien évidemment la fine fleur des Bordelais !). Ces électeurs à mon avis ne sont pas tous morts ou hospitalisés dans un état grave leur enlevant une partie de leur conscience. Ces électeurs qui ont du coeur (puisqu'ils ont voté à gauche) et qui aiment comme moi l'air du large quand il souffle sur les quais n'ont pas voulu sanctionner Alain Juppé qui les a débarrassé de tous ces affreux hangars et qui a su si bien s'habiller de deux feuilles au lieu de l'arbre UMP.
Pour les non initiés : le logo de l'UMP est un arbre feuillu, celui de Juppé n'a gardé que deux feuilles, ce qui est au demeurant objectif au regard des résultats nationaux.
Ces électeurs donc, que nous supposons bien vivants et désireux de le demeurer, attendent de nous que nous examinions avec vigilance la politique municipale, que nous sachions mettre en perspective la politique Sarko-Fillonnienne et les choix d'Alain Juppé, que nous ayons des idées, que nous soyons forts, unis, libres, et si possible intelligents.
"Vaste programme", dirait le général de Gaulle... C'est pourtant le nôtre, et c'est aussi le mien, d'essayer d'animer, de rendre visible et lisible, cette politique alerte, ouverte et libre que nous avons tant désiré installer à Bordeaux, en dehors des carcans d'un pouvoir qui se clône lui même depuis tant d'années.
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lundi 10 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 10 mars 2008 à 23:15 dans Journal
Plus que jamais, ce soir, je mesure ma responsabilité : élue députée de la Gironde (c'est la formule véritable), mais surtout députée de Bordeaux, je suis la seule député(e) du seul territoire de Bordeaux, et la seule députée socialiste de ce territoire.
Par soucis de précision, Chantal Bourragué, députée UMP, est élue de Bruges, le Bouscat et Bordeaux nord (première circonscription) ; Noël Mamère (vert) est élu de Bègles, Talence et Bordeaux sud.
Ma circonscription est la seule purement bordelaise. Découpée pour être "la circonscription du Maire", elle le fut en effet pendant plus de soixante ans.
Bordeaux, hier, a élu au premier tour ce Maire qui perpétue une sorte de fatalité bordelaise : être la ville qui pulvérise tous les records d'absence d'alternance, avec ce que cela suppose de non contrôle des pouvoirs et d'usure de la démocratie. Mais ce n'est pas le sujet de ce billet.
Dans cet étrange village gaulois, qui contre le beau vent de gauche et la forte marée anti-sarkozienne qui agite la France, a perpétué l'absence de changement, j'ai un peu l'impression ce soir d'être une sorte d'Astérixe au féminin : petite, mais décidée, et surtout pleinement consciente de sa responsabilité qui est de représenter et de défendre les Bordelais face à la politique nationale et locale.
Ne parlons ce soir, actualité oblige, que de la politique locale : Alain Juppé, enfourchant nos propositions, a promis beaucoup en terme de proximité, de logement, de crèches, d'emplois...
Chiche ! Je suis assez peu dogmatique d'être capable d'approuver ouvertement ce qui est utile à ceux qui ont besoin et qui donne plus à ceux qui ont le moins. Ma première responsabilité est donc d'être vigilante et d'observer que ce qui a été promis est éffectivement réalisé.
La deuxième est de porter ce qui n'a pas été exprimé dans les documents électorauxet que nous avons rencontré tous les jours sur le terrain : souffrances individuelles, cas particuliers, problèmes qui sans cela paraissent insolubles, détresses variées et de toutes dimensions..
Ce soir, ce soir difficile, c'est ce que j'essaye de mesurer, de mettre en forme, de rendre compréhensible, de faire partager.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 10 mars 2008 à 09:53 dans Journal
Michel Duchène, dans le sillage d'Alain Juppé sous l'aile duquel il avait placé sa campagne, ses affiches, ses documents.. a été élu au premier tour dans le canton terre de mission du centre ville. Le patronage juppéen n'a pas marché à plein et il perd 5,5 points par rapport au score municipal dans le canton.
Nous le savions imprenable : il a logiquement été réservé à une femme (...) . Notre candidate Florence, dans ce contexte, a fait un résultat très honorable et surtout une très bonne campagne, vive, dynamique, argumentée, organisée, chaleureuse. En un mot elle a marqué sa place dans le bataillon des femmes envoyées au plus fort de la bataille et qui en reviennent toujours avec de justes galons quand ce n'est pas la victoire.
Aujourd'hui, nous sommes tous au service de nos quatre canto'boys en lice pour les élections cantonales : Matthieu, Selim, Daniel et Philippe. Les armées juppéennes vont se concentrer sur eux.
Nous aussi !
23 commentaires
Par Michèle Delaunay,
lundi 10 mars 2008 à 01:04 dans Journal
Les résultats de Bordeaux sont tombés et ils sont mauvais.
Y a-t-il une fatalité que notre ville continue ainsi de pulvériser le record d'absence d'alternance ? Cette alternance qui est pourtant la première condidtion de la démocratie et du contrôle de l'excès de pouvoir ?
Au delà de cette question, nous devons bien sûr nous interroger sur ce mauvais résultat.
Je l'ai dit précédemment : Alain Juppé a réussi ce tour de passe-passe de paraître avoir pris ses distances de la politique d'un gouvernement auquel il a appartenu. J'écoutais ce soir sur FR3 Xavier Darcos que l'on interrogeait sur sa situation difficile à Périgueux dire "qu'il y aurait eu de la couardise à ne pas afficher son appartenance et à prendre ses distances vis à vis de la majorité dont il faisait partie". Je n'ai pas besoin de commenter davantage.
Nous n'avons pas su montrer assez clairement aux Bordelais que l'embellissement de la ville n'est pas son réveil, ni sa mise à niveau pour la compétition des capitales européennes du XXIème siècle. Les dossiers de fond que nous avons défendu : emploi, économie, santé sociale, culture, sport, ont été masqués par cet indiscutable embellissement.
Beaucoup aussi nous ont exprimé que s'ils faisaient perdre son mandat de maire à Alain Juppé, ils le priveraient de sa dernière carte politique et le sanctionneraient au delà de leurs voeux.
Je regrette que le bel essai de juin n'ait pas été transformé. Nous avons fait campagne sur des dossiers de fond et ce sont ces dossiers que nous continuerons de porter et auxquels nous continuerons de veiller dans les mois et les années à venir.
Un mot encore : merci à Alain Rousset d'avoir accepté de porter à notre demande et en connaissance des sondages, en connaissance de la difficulté de l'enjeu, cette campagne infiniment difficile.
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vendredi 7 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 7 mars 2008 à 11:25 dans Journal
Très beau meeting hier soir au Fémina : affluence des très grands jours, enthousiasme, diversité des voix qui se sont exprimées. J'ai pour ma part, essayé de retenir les idées fortes de notre campagne et ce qui nous différenciait de la liste adverse.
1 - Nous avons dit la vérité
La vérité sur le bilan de 13 ans de mandature Juppé, la vérité sur ce qui est vital pour Bordeaux si on veut la voir concourir parmi les grandes métropoles européennes.
Un des points majeurs est l'emploi et la force économique. Bordeaux ne pourra avoir la générosité sociale que nous voulons pour elle, être une capitale culturelle et sportive, que si elle sort de ce qu'Alain Rousset appelle très justement "l'économie de cueillette et de rente" (le pin, le vin...). Bordeaux s'appauvrira si elle n'élargit pas et ne diversifie pas sa production (aujourd'hui : 90% d'emplois tertiaires) et si elle ne s'ouvre pas aux entreprises innovantes (biotechnologie...) .
C'est un discours de gauche qui n'est pas toujours compris au premier moment. Il est pourtant résolument de gauche : ce que nous voulons offrir aux jeunes de la Benauge ou du Grand Parc, ce n'est pas des places de foot, comme la majorité actuelle, mais des emplois.
2- Nous avons fait une campagne propre
Pas un débat au cours de ces trois mois, où contre-vérités, mensonges, affirmations contraires au simple bon sens, n'ont pas été assénés par la majorité en place. Dans les face-à -face Rousset-Juppé, mais aussi dans les débats entre colistiers. Je n'ai pour ma part jamais présenté un chiffre sans l'avoir dûment vérifié auparavant. Face à Jean Louis David, sa réponse a toujours été, non de proposer lui même des chiffres en donnant leur source, mais de répondre de manière péremptoire aux miens "faux", "mensonge".. C'est une technique qui peut induire le doute chez l'auditeur, mais ce n'est pas une technique propre.
J'ai été particulièrement choquée d'entendre Alain Juppé parler du "député de Pessac" à propos d'Alain Rousset. Cela aussi est une technique (ne pas nommer l'adversaire), mais la dénomination était particulièrement malheureuse. Quelle reproche en effet peut on faire à AR d'avoir été élu aisément dans une circonscription et dans une ville où il a été maire 12 ans ? Avons-nous jamais répondu à AJ qu'il était "le député battu de Bordeaux", après deux mandats de même longueur ? Ces manières ne sont pas les nôtres.
3- Nous avons été nous mêmes
affichant nos couleurs : celles d'une gauche rassemblée (du PC aux verts), élargie au modem, ouverte à la société civile (30% de la liste) ; au lieu de cela, celui qui a été le fondateur de l'UMP a tout fait pour en gommer le signe de ses documents et de son discours. Sans mon élection en juin, il serait aujourd'hui le numéro deux du gouvernement en place et l'artisan d'une politique que la très grande majorité des Français rejettent. Est-ce courageux d'essayer de faire croire qu'aujourd'hui le scrutin de Bordeaux n'aura pas de portée nationale ?
Pour ma part, j'aurais estimé Alain Juppé de se porter au secours de Nicolas Sarkozy quand il l'a vu dévisser dans les sondages, et non de raser les murs en remplaçant dans ses documents l'arbre UMP par deux feuilles au "J" de non nom. C'est dans les moments difficiles qu'on juge de la taille véritable des hommes politiques (et de tous les autres). Le courage devrait être leur première vertu. Il a été, dans cette campagne que nous savions difficile, de notre côté.
Quarante-huit heures avant ce scrutin décisif, j'invite tous les lecteurs de ce blog à en mesurer la portée. Si nous perdons, le résultat d'Alain Juppé sera brandi comme le totem d'une droite affaiblie qui s'en prévaudra pour poursuivre les réformes iniques et pour faire voter des lois le plus souvent inutiles et toujours injustes.
Si nous passons le premier tour, nous pouvons gagner. Tout va bouger, respirer, sortir du bois. Une nouvelle vie pour une nouvelle ville.
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mercredi 5 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 5 mars 2008 à 14:31 dans Journal
Les candidats de l’UMP aux élections cantonales à Bordeaux (David, Delattre, Duchène, Robert, Parcelier) présentent des programmes qui, pour leur plus grande partie, sont sans rapport avec les compétences du Conseil Général. Certains vont même jusqu’à se réclamer de la « majorité municipale » pour cette élection où il est plus important de faire partie de la majorité départementale pour être éfficace, et à mentionner Alain Juppé sur leurs documents et leurs affiches ce qui induit une confusion délétère entre le scrutin cantonal et le scrutin municipal.
Quelques exemples relevés sur les documents de campagne :
- programme de Jean Louis David (Bordeaux 4): ouverture de la crèche Sainte Colombe (projet municipal déjà réalisé par la ville) , ouverture du marché Victor Hugo sur le cours, rénovation des rues du quartiers Saint Eloi, requalification de la salle Saint Augustin…
- programme de Michel Duchene (Bordeaux 3): aménagements urbains de sécurité, construction de parkings résidents …
- programme de Fabien Robert (Bordeaux 5) : implantation d’arrêts minute, création de brigades vertes de proximité, sécurisation des « points chauds » du canton, développer les marchés de proximité, remise en place le bus du fleuve…
Toutes ces propositions relèvent exclusivement de la municipalité et n’ont rien à faire dans un programme cantonal.
Il s’agit d’une véritable perversion des enjeux dont s’inquiètent les 5 candidats bordelais du PS et des Verts (Philippe DORTHE, Daniel JAULT, Sélim KANCAL, Florence LAMARQUE, Matthieu ROUVEYRE) . Les électeurs sont sciemment troublés, voire trompés, par les candidats UMP alors qu’ils ont déjà grande difficulté à faire la part des deux élections ayant lieu le même jour .
Avec nos candidats aux élections cantonales, nous devons dénoncer la perversion du scrutin démocratique induite par ce mélange volontaire des enjeux et des compétences. Il s’agit d’une véritable atteinte aux principes républicains et à « l’esprit des lois ».
A l'heure où chacun s'accorde sur la nécessité de l'instruction civique, ces comportements sont particulièrement choquants et méprisants des électeurs. Il conviendrait au contraire d'exiger face à eux la mise en place d’une autorité vérifiant la sincérité des propositions et des promesses et leur adéquation aux mandats visés par les candidats.
Ce sujet est plus grave qu'il n'y parait. La politique est aujourd'hui pervertie et abaissée par la majorité en place au plan national et par ses plus hauts représentants. Les Bordelais, dans la grande tradition qui est la leur depuis Montesquieu et Ellul, doivent prendre toute la mesure de leur responsabilité particulière à la veille de scrutins décisifs pour leur avenir.
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lundi 3 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 3 mars 2008 à 21:49 dans Journal
Oui, le féminisme du XXIème siècle n'est pas seulement un combat pour l'égalité entre les sexes mais un combat pour l'égalité tout court.
Nous nous retrouvons toutes demain, 11 heures 30 , autour de la statue de Rosa Bonheur, au Jardin Public de Bordeaux
pour exprimer ce qu'est vraiment une liste municipale de parité
pour manifester l'engagement de la liste d'Alain Rousset pour la parité et l'égalité
Rendez-vous donc demain, pour ce beau moment en anticipation de la journée internationale de la femme '
(La statue de Rosa Bonheur est proche de l'entrée du Jardin Public située place Bardineau
Ne nous laissons surtout pas décourager par le mauvais temps éventuel : nous avons des solutions de repli
un pique nique suivra le point presse, ainsi que des prises de parole).
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dimanche 2 mars 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 2 mars 2008 à 16:49 dans Journal
Qui est sur l'affiche d'Alain Juppé, sur tous ces documents électoraux, bouche entr'ouverte, toute entière portée par le mouvement d'une foule invisible comme la République de Delacroix dans le célèbre tableau du même nom ?
Qui est cette femme, porteuse d'un message politique fort sur la place de la femme dans la Cité ? La deuxième de la liste ? La première femme du Modem ? La future première adjointe, si par mégarde AJ est élu et qu'il renonce à être entouré aux premières places d'une garde d'hommes (Martin, Cazabonne, Duchène...) ?
Eh bien, non, c'est raté, cette femme, c'est Isabelle Juppé, femme d'Alain, et porteuse du message multi-séculaire de la condition féminine : être épouse (première, seconde ou davantage), quelquefois amie proche (qu'on ne compte pas sur moi pour d'autres mots), enfin de quelque manière que ce soit, marcher à trois pas du seigneur..
C'est un premier aspect de la question : le XXIème siècle commence. Le précédent a vu les batailles des femmes pour casser les clichés et les carcans ; celui-ci, sereinement, doit les voir prendre leur place dans la vie de la Cité. La ringardise du message juppéen me consterne.
S'il n'y avait qu'affiches et documents... Dans sa lette aux Bordelais, tombée hier dans ma boite aux lettres, Alain Juppé, candidat du coeur et de l'amour, en appelle à la vie émouvante qu'Isabelle et ses enfants partagent avec lui à Bordeaux. Cerise sur le gateau, il évoque à l'appui de cette belle image l'ouvrage d'Isabelle sur sa vie à Bordeaux . Outre le mélange des genres, le rappel de cet ouvrage est atterrant. François Mauriac disait "Ne jamais rien écrire d'insignifiant". Forte du bel exemple de charité chrétienne que savait si bien donner François Mauriac, je ne dirai rien de plus de l'ouvrage d'Isabelle Juppé.
Que sont les hommes d'Etat devenus ? Alain Juppé décline l'exemple Sarkozien jusque dans sa politique de communication.
J'évoquais dans le billet précédent l'infantilisation et le mélange des genres dans les documents de campagne de Michel Duchène. Non seulement Alain Juppé et Hugues Martin y sont présents, mais Madeleine Martin qui, elle aussi, appelle à voter pour le petit Michel. Décisif.
Qu'on m'entende bien : j'ai de la sympathie pour Madeleine Martin, et aucune antipathie personnelle pour Isabelle Juppé que je n'ai eu à apprécier dans aucune action personnelle ou politique. Je parle ici de la place des femmes, du rôle qu'il leur est attribué à l'UMP et de l'image délétère que cela constitue pour toutes les femmes.
Toutes les femmes, si fortes, si dignes d'exister par elles-mêmes et d'être non pas "l'atout coeur", mais "l'atout cerveau, intelligence, énergie, constance, probité..." et si nombreuses avec nous, autour de nous, dans cette campagne municipale.
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