j'introduis dans ce blog le communiqué de presse commun de Resf 75 et de Laurent Cantet, dont un jeune acteur était dépourvu de papiers. La belle sobriété du communiqué m'invite à ne rien dire de plus.
mercredi 28 mai 2008
Communiqué de presse de Laurent Cantet
Par Michèle Delaunay, mercredi 28 mai 2008 à 16:46 dans Journal
La gare aux moineaux
Par Michèle Delaunay, mercredi 28 mai 2008 à 14:38 dans Journal
Quand on y prend garde, prêtant l'oreille pour les discerner entre les annonces, les roulements de valises et le brouhaha général si propre aux halls de gare, on entend à Montparnasse un babil continu de moineaux. Petits pépiements qui viennent de partout, du dessus des bouches d'aération, des hauts parleurs, du sol, qui quelquefois vous frôlent d'assez près. Dès qu'une miette tombe d'un banc, où un voyageur patient attend son train en mangeant un sandwich ou un pain aux raisins, les moineaux atterrissent et se mettent en cercle, indifférents aux pieds pressés qui les entourent.
Petits signes de vie et de liberté, dans un décor très technique où la première idée n'est pas d'identifier les oiseaux. Ils doivent sans doute à l'indifférence habituelle des voyageurs leur très grand familiarité. Un peu plus, ils se laisseraient presque écraser par un trolley qui déboule, tellement ils sont habitués à cette cohue et à cette presse.
Il ne faut plus jamais dire "les moineaux communs", le vrai nom de cette espèce des villes à petit corps brun et bavette noire : les moineaux ont de plus en plus de mal à vivre en compagnie des grands prédateurs humain et ils se raréfient.
Et pourtant, comme ils manqueraient au décor, si on ne les voyait pas sautiller de miette en miette, entre les souliers poussiéreux et les baskets avachis !
Parité bien ordonnée
Par Michèle Delaunay, mercredi 28 mai 2008 à 08:31 dans Journal
Tous les médias font ce matin l'erreur : ce n'est pas la parité professionnelle que nous avons voté cette nuit à 108 voix contre 80, mais le "fait de favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales".
Ce qui, on le sait, ne mange pas de pain, si cela ne s'accompagne pas de mesures concrètes.
La formule "favoriser l'égal accès" était celle qui introduisait le texte constitutionnel de Lionel Jospin ; elle avait alors donné lieu à de grands débats ("Peut-on introduire des sections dans le peuple français ?", disaient les constitutionnalistes de stricte obédience), mais les lois instaurant la parité -c'est à dire l'égalité en nombre- sont celles qui prévoient un nombre égal de femmes et d'hommes dans les scrutins de liste, et des sanctions financières pour les autres s'ils sont trop déséquilibrés en faveur d'un sexe, qui est pour l'instant toujours le même.
L'amendement, hier soir, était introduit par deux députées UMP, très bon genre, et en tout cas qui n'avaient rien de deux pétroleuses. Nous l'avons tout de suite relayé, malgré une ou deux voix discordantes (mais qui ne se sont pas exprimées en séance), dont celle de Danièle Hoffman-Rispall de Paris qui avaient des craintes pour les professions féminisées, en particulier pour les infirmières.
Mais favoriserions-nous l'accès de quelques garçons à la profession, cela ne pourrait être que favorable..
La Ministre Rachida Dati, en gigantesques talons noirs, les joues sortant d'un très malencontreux "filling" qui dénature sa beauté aigüe, avait la responsabilité d'exprimer l'avis du gouvernement : avis défavorable a-t-elle dit. Parité bien ordonnée, ne commence pas, mais se résume, à soi-même.
Le député Chartier (UMP) s'est ridiculisé en allant à sa rescousse, sous prétexte "qu'il ne faut pas débattre en hâte de telles questions". En effet, on a bien attendu vingt siècles, on n'est pas à 5 minutes ! Pierre Lelouche, UMP aussi, l'a retoqué : "Comment peut-on en être encore aujourd'huui à atermoyer sur ce sujet et à hésiter à voter l'amendement de nos collègues !"
Comment, en effet ? Rachida Dati est pour l'accès de Rachida Dati aux responsabilités. L'égal accès n'est pas son enjeu. Reste qu'il faut maintenant s'engager sur des lois et réglements favorisant vraiment cet égal accès, comme cela a été fait dans les pays nordiques. La Norvège par exemple a imposé un nombre égal d'hommes et de femmes dans les conseils d'administration.
Un nouveau vote divisant la droite, alors qu'elle aurait du voter le texte, comme un seul homme évidemment .
mardi 27 mai 2008
Humanitude
Par Michèle Delaunay, mardi 27 mai 2008 à 20:15 dans Journal
Qu'est-ce qui fait que nous avons conscience d'appartenir à l'espèce humain, à ce groupe fragile et envahissant, dans lequel l'enfant apprend progressivement à se reconnaître ?
Les philosophes, le bon sens, fournissent un certain nombre de réponses : la verticalité, la parole, le rire ("parce que le ris est le propre de l'homme" disait Montaigne, relayé par Bergson). C'est aujourd'hui aux soignants que nous avons donné la parole à l'Assemblée, dans le cadre de mon groupe de travail "politique de l'âge".
"Humanitude", n'est pas une création heureuse de Ségolène Royal, mais le nom donné à une philosophie et à une méthodologie de soins qui s'applique avec le maximum de nécessité auprès des personnes âgées.
Comment aborder une personne démente, atteinte par exemple de maladie d'Alzheimer, pour qu'elle perçoive même obscurément que c'est un lien humain qui se crée autour d'elle ? Pour qu'elle se sente rassurée, et qu'elle accepte les soins comme quelque chose d'apaisant et non comme une agression ? Pour qu'elle ressente du bien-être et non de l'angoisse ou de la dépression ?
Ce sont tous les gestes qui apaisent, les attitudes, l'organisation des soins et des institutions que nous avons appris et discuté cet après-midi avec Jérôme Pélissier, psycho-gérontologue, appartenant à une unité de recherche à Lyon, et très engagé dans la formation du personnel soignant.
Le concept dépasse très largement le soin des âgés, et nous en avons tous l'expérience. Aborder, même un député irrascible, avec un visage ouvert et souriant, dédramatiser une réunion par quelques marques d'humour, ce sont aussi des petites marques d'humanitude. Dans nos hôpitaux, les soins sont éffectués en utilisant beaucoup des principes que nous avons envisagés aujourd'hui : éliminer les gestes qui peuvent être considérés comme agressifs par une personne pas totalement consciente, parler au fur et à mesure que l'on fait des gestes de toilette ou de soins, décrire ce que l'on fait...
A question nouvelle, il faut des réponses nouvelles. Cette approche des malades déments fait partie des réponses au grand chantier de l'allongement de la vie et de l'augmentation du nombre de cas d' Alzheimer.
dimanche 25 mai 2008
Réforme des institutions
Par Michèle Delaunay, dimanche 25 mai 2008 à 16:38 dans Journal
Les commentaires du billet précédent se sont engagés de pied ferme sur le champ de la réforme constitutionnelle. Sujet complexe puisqu'il réunit un grand nombre d'articles, où il y a du bon, du moins bon et du pas bon du tout.
Ce "pas bon du tout", c'est souvent l'absence de quelque chose. Et en particulier de notre exigence majeure : la réforme du mode électoral du sénat. La "chambre haute" est supposée être le reflet des territoires et des collectivités territoriales. Or, le mode d'élection est tel, que même avec une très forte majorité dans les conseils municipaux, généraux et régionaux, la gauche ne peut être majoritaire au Sénat. En l'état, la droite y est inamovible. A quoi bon une chambre, si elle n'est pas susceptible d'alternance et si elle ne reflète en rien l'évolution et l'opinion de ceux qui l'élisent ?
En regard de cette absence, la réforme est supposée renforcer les pouvoirs du parlement par quelques mesures de contrôle, et la possibilité de fixer partiellement l'ordre du jour. Rien de susceptible de véritablement remettre en cause la prééminence du Président de la République. Il est d'ailleurs très amusant d'entendre les députés UMP qui, en face de la gauche, clament "Comment pourriez-vous refuser une réforme qui donne plus de poids au Parlement !" mais qui, dès qu'ils rentrent dans leur groupe, tiennent le discours contraire pour entrainer au vote les gaullistes irréductible "Enfin, vous voyez bien que la réforme ne remet nullement en cause l'esprit de la 5ème république, et que les petites avancées en direction du Parlement, ne changent pas l'équilibre des pouvoirs !".
D'autres mesures me rendent la réforme antipathique en l'état. En particulier, la révision de la composition du Conseil National de la Magistrature, où les juges ne seront plus majoritaires, au profit de personnalités nommées par le Président ou le Gouvernement. Quand on connait le pouvoir du CNM, on comprend qu'il y a là l'intention de prendre des garanties où une personnalité politique de premier plan aurait à répondre devant la justice.
En l'état d'avancement des débats, je ne suis pour ma part pas favorable à voter cette loi modificative. J'entends qu'ici ou là, quelques députés socialistes ont un avis contraire. Ce qui me ramène au billet précédent : espérons que nous ne ferons pas l'erreur majeure de ne pas aller strictement unis à ce vote.
vendredi 23 mai 2008
United colors of Socialism
Par Michèle Delaunay, vendredi 23 mai 2008 à 00:39 dans Journal
Avec deux, trois copines, morpionnes comme j'aime, facétieuses comme ce devrait être obligatoire au Parti Socialiste, nous méditons le projet d'une grande banderole sous laquelle défiler "United Colors of Socialism".
Le projet a pris corps ce matin, dans la manifestation contre la politique du gouvernement (les retraites n'en sont qu'un élément) ; il s'est gravé dans le marbre de la détermination et du militantisme, ce soir, en réunion de section : une vaste banderole, sous ces mots inspirés de Benetton, (et, reconnaissons-le, inspirés tout court), où nous défilerions, serions photographiés, agirions dans la grande diversité du Parti Socialiste.
Diversité de couleur, d'abord, au sens benettonien du terme, et nos sections, grâce au Dieu pan-militantiste qui est le nôtre, réunissent des militants de toutes origines, ethnies, races, régions, dialectes, coutumes, moeurs et usages enfin. Et je vois bien Mohand, Greta, Arsene, Françoise et Sigrid, Manuela et Samuel (ils se reconnaîtront) porter les hampes de la banderolle.
Diversités de couleurs, couleurs politiques, aussi bien sûr, du rose le plus vif (la Nouvelle Gauche, l'ancien Nouveau Parti Socialiste, les mélenchoniens du 5ème jour), au rose polychrome du futur Parti Socialiste libéro-démocrate (...) et du parti Socialiste Républicain pur et dur (que je vais finir par fonder si la République continue d'être oubliée un peu partout), sans parler des socialistes Straussko-néo-Lacaniens, des archéos-Méxandistes, et des Poperéno-progressistes...
Que personne ne se sente vexé : je me suis juste amusée à imaginer toutes les couleurs de nos couleurs.
Tout cela, tous ceux-là sont dans nos rangs, et bien d'autres : tous défileront avec nous sous cette banderole avant-gardiste.
J'ai déjà réussi semblable coup pendable à l'hôpital. Un semestre bienheureux où nous avions en dermatologie des internes du plus noir jusqu'au plus celtique (et on devine qu'en dermatologie, la couleur de peau n'est pas sans importance ni sur les pathologies, ni sur leur risque), nous avons l'idée de ce "United Colors of Dermato". Pourquoi serait-ce plus difficile pour le socialisme universel ?
Les plus fins limiers politiques des lecteurs de ce blog y devinent un avant-goût de Congrès du Parti Socialiste. Oui, c'est vrai, nous sommes une armée assez décidée de morpionnes et de facétieuses (reconnaissons qu'il y a aussi quelques garçons) à refuser d'être déchirés par la position d'un point-virgule dans une motion ou par le choix des couleurs de cravates de Manuel Valls.
Promis, en effet, nous y veillerons : United colors plutôt que Divided Unconsistency.
En français, pur territoire : plutôt unis que morts.
jeudi 22 mai 2008
Contrôleur des prisons : il était temps !
Par Michèle Delaunay, jeudi 22 mai 2008 à 20:41 dans Brèves
Huit mois après que nous ayons voté la création de ce poste, sans aucun doute nécessaire, le contrôleur des prisons vient enfin d'être nommé.
Il s'agit d'un Conseiller d'Etat, Jean Marie Delarue, dont à ce jour je ne connais rien.
Il était temps ! Nous sommes en train d'examiner à l'Assemblée le projet de loi portant réforme de la Constitution ; cette réforme comprend la création d'un "défenseur des citoyens" dont les attributions englobent celles du défenseur des prisons ...
mercredi 21 mai 2008
Cabinets Ministériels : une question écrite un peu espiègle
Par Michèle Delaunay, mercredi 21 mai 2008 à 20:39 dans Journal
Un document non destiné à la publication a été saisi par le journal « Le Monde’ au moment de la discussion du projet de loi de Finances 2008. Ce document était annexé au projet de loi, mais il a été aussitôt soustrait aux indiscrétions.
Trop tard ! "Le Monde" en a publié le contenu en novembre 2007. Le document était resté dans mes archives et il m’a donné l’idée d’une question écrite au Premier Ministre.
Il s’agit de la composition des cabinets ministériels à cette date, ne comprenant que les conseillers et membres de cabinets officiels (c’est à dire laissant hors recensement les conseillers « officieux » qui peuplent les « couloirs de la République » selon la jolie expression du journaliste qui en fait état.
Au moment de sa nomination, François Fillon avait édicté une circulaire, prétendant mettre fin à l’inflation des cabinets ministériels, et limitant à 20 le nombre de conseillers pour un ministère « plein » et à 4 pour un secrétariat d’Etat.
Hélàs…
Premier ministre : 49 conseillers, et 63 membres pour l’ensemble du cabinet
Jean-Louis Borloo : 25 et 33
Christine Lagarde : 25 et 33
Roselyne Bachelot : 20 et 25
…
Huit Secrétaires d’Etat ne sont pas davantage soucieux de la règle et les moins « regardants » sont ceux qui sont issus de l’ouverture. Une prime d’infidélité leur a sans doute été accordée.
Les chiffres vont de 8 conseillers pour un cabinet total de 12 personnes pour le porte parole du gouvernement et le secrétaire d’Etat aux affaires européennes (Jean Pierre Jouyet), à 5 conseillers et 7 membres de cabinet pour Rama Yade.
Ces chiffres pléthoriques m’ont inspiré une question écrite au Premier Ministre. Malgré sa rédaction qui suit une forme imposée, on y décelera une tonalité un peu espiègle.
Hélas, hélas encore, nous sommes assez loin de cet "Etat exemplaire" que promettait le candidat Nicolas Sarkozy !
_Question écrite au Gouvernement :
Mme Michèle Delaunay attire l'attention de M. le Premier Ministre sur la nécessité de mettre en pratique les promesses du Président de la République, alors candidat, d'un Etat « exemplaire et transparent ».
Quelques mois après son élection, le Président de la République a proposé que chaque Ministre soit évalué et noté par le cabinet en stratégie Mars & Co.
La situation économique et budgétaire du pays donne une actualité particulière à cette double exigence. Les Français, auxquels des efforts sont régulièrement demandés, ont besoin de savoir si ces efforts sont partagés au plus haut niveau de l'Etat.
Mme Michèle Delaunay demande à M. le Premier Ministre de bien vouloir faire en sorte que soient publiés de manière régulière et systématique les paramètres qui permettent d'évaluer le fonctionnement de chaque Ministère et ses dépenses.
Elle demande en particulier que soit connu du public le nombre de collaborateurs composant le cabinet de chaque Ministre, les échelles de salaires, le nombre de chargés de mission attachés à chaque Ministre et le montant des frais de représentation de chaque Ministère.
Les efforts que consentiront, sur la base de ces paramètres, les différents Ministères constitueront un encouragement et un exemple pour les Français durement sollicités au cours des derniers mois.
Bouclier fiscal : le double coût
Par Michèle Delaunay, mercredi 21 mai 2008 à 13:16 dans Journal
et la double peine donc pour tous les contribuables qui n'en bénéficient pas.
Petite suite au billet précédent montrant que nous payons deux fois le bouclier fiscal : son coût initial (les gros chèques de "remboursement" envoyés aux plus gros patrimoines), et une deuxième fois du fait de son inefficacité et de la poursuite de l'évasion fiscale.
J'apprends par ailleurs aujourd'hui en réunion du groupe socialiste, le déficit cumulé des hôpitaux publics pour l'année 2007 : 800 millions d'euros.
Ce chiffre me rappelle quelque chose... Je viens de vérifier, c'est bien cela : 800 millions d'euros, c'est aussi le coût cumulé des gros chèques évoqués à l'instant.
Même pour le sénateur Marini, il n'y a, je l'espère qu'une conclusion : il faut abroger le bouclier fiscal pour l'année 2008 et renflouer, de manière indolore pour l'immense majorité des contribuables, nos hôpitaux.
mardi 20 mai 2008
Non seulement ils ne sont pas revenus mais ils continuent de partir
Par Michèle Delaunay, mardi 20 mai 2008 à 09:55 dans Journal
Le "bouclier fiscal" plafonnant l'impôt à 50% des revenus a été voté en juillet dernier "pour faire rentrer en France les gros patrimoines". En ligne de mire, les derniers exilés de la fortune, au premier rang desquels Johny Hallyday, ami et soutien du Président pendant sa campagne.
Dix mois après qu'en est-il ? Gros revenus et gros patrimoines continuent de prendre la route en direction de la Belgique, de la Suisse (comme Johny) et autres terres fiscalement accueillantes. Huit cent quarante trois gros contribuables ont ainsi emporté pendant cette période 2,8 milliards d'euros.
Philippe Marini, rapporteur général du budget au Sénat, n'en tire pas la conclusion, comme vous et moi le feriez sans doute, que le bouclier fiscal a coûté très cher à l'ensemble des Français et rapporté de gros chèques à environ 5000 personnes, mais qu'il n'a servi à rien. Au contraire, le vaillant sénateur conclut sans sourciller qu'il faut aller plus loin et d'abord élever les seuils de l'ISF . Comme quoi, même la logique a deux entrées, une pour l'UMP, l'autre pour tout le monde.
dimanche 18 mai 2008
Proposition à la Municipalité de Bordeaux : une journée mensuelle culturelle et festive
Par Michèle Delaunay, dimanche 18 mai 2008 à 16:31 dans Journal
Députée et conseillère générale de Bordeaux (mes deux fonctions couvrent un large territoire de la ville), j'ai à coeur de contribuer à la qualité de vie des Bordelais. Je ne peux le faire par le biais du Conseil Municipal où je ne siège plus et je le ferai désormais directement auprès du Maire s'il veut bien me recevoir, mais aussi par voie de médias et par l'intermédiaire de ce blog sous la forme d'une proposition mensuelle.
Cette proposition sera quelquefois modeste, quelquefois plus ambitieuse, mais toujours positive et en direction des Bordelais. Je serais très heureuse qu'elle reçoive, quelquefois au moins, un accueil favorable de la part de la Municipalité.
Première de cette série, l'idée d'une journée mensuelle, culturelle, sportive, et surtout populaire, avec la gratuité des musées, des expositions et de l'accès à des équipements sportifs tels que les piscines.
Ci-après le communiqué adressé à la presse. Vos réactions sur cette proposition me sont précieuses.
Avons-nous vraiment aboli la peine de mort ?
Par Michèle Delaunay, dimanche 18 mai 2008 à 00:43 dans Brèves
Un suicide tous les trois jours dans les prisons françaises.
Oui, on peut se poser la question : avons-nous vraiment aboli la peine de mort ?
vendredi 16 mai 2008
FDAEC (II) : des propositions de petite et de mauvaise politique
Par Michèle Delaunay, vendredi 16 mai 2008 à 10:46 dans Vie cantonale
Le Fonds Départemental d'Aide à l'Equipement des Communes est versé par le Conseil Général aux villes de Gironde pour des équipements utiles à tous. La mairie de Bordeaux a cette année décidé de réduire de moitié le complément qu'elle versait pour ces équipements. (Voir billet précédent).
Les propositions d'équipements à financer sont faites par la municipalité de chaque commune. A Bordeaux, ces propositions sont dictées par de la petite et bien mauvaise politique, ainsi que sur une méconnaissance complète des besoins réels.
Pourquoi ?
La liste proposée par la municipalité n'a d'autre objet que d'émietter les financements versés par le Conseiller Général afin de le rendre non perceptible pour les citoyens et de minimer le rôle du Conseil Général lui-même. J'en donne quelques exemples :
- réalisation d'une clôture autour du potager de la Maison du jardinier
- embellissement des sanitaires au centre d'animation du Grand Parc (pas "remplacement", mais "embellissement" : sans doute va-t-on les repeindre !)
- réfection de la peinture du local plonge dans la RPA Maryse Bastié
- mise en place de bornes anti-vol à la bibliothèque du Grand Parc
...
On peut juger combien ces petits travaux, relevant de l'entretien normal que doit éffectuer la Mairie, sont agréables aux habitants du Canton et valorisants pour le Conseiller Général qui les finance !
Plus gravement, ces propositions méconnaissent complètement les réels besoins des structures du canton. Les propositions comportent la réfection d'une classe qui est en réalité en parfait état, les anti-vols ne sont ni nécessaires, ni souhaités par la bibliothèque qui a au contraire des besoins pour fonder une "DVD-thèque".... Cette année cette méconnaissance est à son comble puisque l'on me demande par exemple de financer la peinture de la cage d'escalier de l'école Condorcet.. que j'ai financée l'an dernier !
Enfin, et ce n'est pas négligeable en ces temps où la gestion financière publique devrait être rigoureuse, les sommes demandées sont sans rapport avec la réalité. L'an dernier 22000 euros étaient demandés pour la réfection d'une classe à Condorcet qui était d'ailleurs en bon état. Avec la même somme, ont pu être repeints le hall d'entrée, la cage d'escalier, les paliers et une autre classe. Bon exemple de gestion économe des deniers publics.
Cette année, la diminution de la contribution de la Mairie de Bordeaux, le tour de passe-passe qui transfère le financement admis pour les structures associatives sur les adjoints de canton, et les propositions qui nous sont faites touchent au scandaleux. Il faut, malgré la complexité du sujet, que les habitants de chaque canton en soient informés.
FDAEC (I) : la municipalité de Bordeaux réduit de moitié sa contribution
Par Michèle Delaunay, vendredi 16 mai 2008 à 10:08 dans Journal
En 1978, Philippe Madrelle au nom du Conseil Général de la Gironde a eu l'initiative d'allouer aux communes un fonds annuel d'équipement, le FDAEC ou fond départemental d'aide à l'équipement des communes. La mesure s'est généralisée et elle repose sur le principe d'une contribution majoritaire du Département et d'un appoint communal qui était à Bordeaux jusqu'à cette année de 35 %.
Exemple l'an dernier pour le Canton Grand Parc - Jardin Public dont je suis l'élue :
- dotation du Conseil Général : 89 696 euros
- contribution de la ville : 48 298 euros
- enveloppe globale : 137 994 euros
Cette année, le Conseil Général, tenant compte en particulier de l'inflation, a décidé d'augmenter sa dotation de 5 %, soit pour le canton GP-JP : 94 181 euros La municipalité de Bordeaux a choisi, quant à elle, de réduire son enveloppe de près de moitié (46% exactement), et ne finance plus les projets qu'à hauteur de 20% au lieu de 35 %. Au total, pour GP-JP : 117 727 euros
Pourquoi cette réduction, quand tous les travaux auxquels sont destinés ces sommes augmentent vertigineusement ? sans doute, les écoles, les lieux sociaux, les équipements sportifs de la ville Bordeaux n'ont-ils plus besoin d'être améliorés !
En réalité aussi, il s'agit de déshabiller Paul pour habiller Pierre. Qui est Paul : le Conseiller Général élu. Qui est Pierre : le Conseiller Municipal désigné pour le même canton par Alain Juppé.
L'un (Paul) finance des projets proposés par la ville ; l'autre (Pierre) aura désormais un budget et toute latitude pour financer des projets privés ou pas, qui seront portés à son crédit et certainement inaugurés, fêtés...
A l'inverse de ce que finance le Conseiller Général : celui-ci n'est pas même averti de l'exécution des travaux par la municipalité.
(voir aussi sur le sujet : "FDAEC : kezako ?", billet en date du 26 novembre 2007)'
jeudi 15 mai 2008
Prisons : faudra-t-il en arriver à créer une SPP?
Par Michèle Delaunay, jeudi 15 mai 2008 à 12:54 dans Brèves
Un visiteur évoque devant moi les préconisations de la SPA (Société Protectrice des Animaux) : pas de local de moins de 4m2 pour garder les gros chiens.
Trois prisonniers dans une cellule de 9m2 à Gradignan. Devant l'absence de réaction du Ministre à mon courrier l'alertant sur cette situation indigne, devrons nous en arriver à créer une Société Protectrice qui leur assure au moins un traitement égal à celui des gros chiens ?
mercredi 14 mai 2008
OGM-Institutions : un très mauvais signe
Par Michèle Delaunay, mercredi 14 mai 2008 à 11:35 dans Journal
Au moment où nous débattons à l'Assemblée et au Sénat de la réforme des institutions, supposée donner du pouvoir au parlement, le gouvernement s'apprête à donner un signe patent du contraire.
L'amendement Chassaigne (préservant les AOC des cultures d'OGM), après avoir été voté à l'Assemblée, a été "rhabillé" par la majorité UMP du Sénat. Hier, le texte de loi lui-même, tombé sur la procédure de la question préalable (voir les deux billets en date du 13 mai) va être rétabli cet après-midi par le biais d'une commission paritaire restreinte à majorité UMP.
Tout cela est un peu compliqué, mais son sens est au contraire très clair : ne laisser aucune marge de manoeuvre au Parlement, fût-ce à l'issue d'un vote majoritaire.
Alors qu' l'UMP cherche actuellement à circonvenir les députés socialistes pour obtenir la majorité des 2/3 sur le vote du projet de loi sur les institutions, on a ici une application pratique anticipée des véritables intentions du gouvernement : redorer le blason de Nicolas Sarkozy par un large vote sur les instituions et, concrêtement, ne rien céder au Parlement.
mardi 13 mai 2008
... et législativement rejeté !
Par Michèle Delaunay, mardi 13 mai 2008 à 21:50 dans Journal
les trois points de ce titre font le lien avec le billet précédent, écrit vers 16 heures entre les questions d'actualité au gouvernement et la reprise de la séance sur les OGM.
Eh bien, surprise entre les surprises, notre mobilisation a été la plus forte et le texte a été rejeté à la suite d'une question préalable du député Chassaigne à l'origine de l'amendement 252. Cent trente six voix, contre 135 ! Deux absentions UMP, sans compter ceux qui n'ont pas trop voulu se montrer dans l'hémicycle pour ne pas contrarier leur électorat.
Cette prudence confirme la raison pour laquelle la procédure du "vote solennel", qui permet de savoir nominativement qui a voté quoi, a été rejetée par l'UMP. Le soutien du gouvernement, n'est pas tous les jours un exercice aisé pour les députés UMP !
Réjouïssance ce soir, place du Palais Bourbon, ou José Bové était à l'instant encore entrain de discuter au milieu d'un groupe de badauds.
Moments inattendus, qui démontrent qu'une opposition motivée est quelquefois plus éfficace qu'une majorité enrégimentée.
Un texte de loi génétiquement dénaturé
Par Michèle Delaunay, mardi 13 mai 2008 à 16:39 dans Journal
Brouhaha autour de l'Assemblée, qui monte jusqu'à nos bureaux. En ce moment même, une chaîne humaine entoure nos bâtiments pour éviter que le texte que nous avons voté (comprenant l'amendement Chassaigne, protégeant les AOC), ne soit contaminé par le texte revu au Sénat.
Comme nous le craignions en effet, cet amendement a été dénaturé la majorité obédiente du Sénat.
A midi, tout à l'heure, vaste pique-nique anti-OGM sur l'esplanade des Invalides. Chacun était invité à apporter quelques produits du terroir garantis sans OGM. Atmosphère fraternelle et dynamique sous un soleil de plein été.
Ce soir, en séance nocturne, vote du projet de loi. La procédure du vote solennel qui permet de savoir exactement qui a voté quoi a été malheureusement refusée par le gouvernement pour protéger ses députés. Pas courageux !
lundi 12 mai 2008
La République doit être amicale et rigoureuse
Par Michèle Delaunay, lundi 12 mai 2008 à 18:40 dans Journal
A ce prix, à ce prix seulement, elle sera partagée. Elle n'a été, lors de la célébration du 10 mai (la mémoire de la traite des noirs), ni l'une, ni l'autre ; j'y reviens, je prolonge le billet précédent, car rien de ce qui s'est passé n'est anodin.
Michaëlle Jean, lors de la cérémonie officielle, s'est exprimée de très belle manière, a la fois simple et solide : "Soyez vigilants, attentifs, au premier signe de ce qui peut marquer la distance, l'exclusion, la séparation".
Je n'ai pas le texte devant les yeux, mais je garantis le parfait respect du sens de sa mise en garde.
Bon conscients, mais non pas bien conscients (la différence est de taille : la bonne conscience n'a rien à voir avec la conscience du bien et du vrai), tout le monde opinait autour d'elle. Ma collègue députée Chantal Bourragué répétait "Quelle belle rencontre ! Quelle belle rencontre !".
C'était vrai, sauf que la rencontre n'avait pas eu lieu pour tout le monde. Quelques instants après l'avertissement de Michaëlle Jean, le petit groupe de Diversités était interdit d'entrée dans la manifestation officielle. Oui, à mon sens, Karfa Diallo aurait dû rejoindre d'emblée cette manifestationà la condition d'y avoir la place que son engagement de longue date méritait. Probablement, cela n'eût pas été le cas, comme ne fût pas le cas pour les élus de gauche, mais enfin, il rejoignait la cérémonie, et je suis sûre que tous eussent été parfaitement respectueux de la personne de Michaëlle Jean et de ce qu'elle représentait.
J'ai essayé d'intercéder (et je le dis ici pour expliquer la suite), le petit groupe de diverCités a été repoussé. L'avertissement de la Gouverneure n'avait servi de rien. Il n'avait pas été entendu, il n'avait pas été compris et beaucoup avaient cru qu'ils s'adressaient aux autres, pas à eux.
Fin de la cérémonie. Michaëlle Jean rejoint sa voiture. N'ayant pas eu, en raison du cérémonial très sélectif de la manifestation, l'occasion de lui manifester la reconnaissance de tous les Bordelais pour sa présence et ses paroles, j'essaye de l'approcher. Le service d'ordre m'en empêche. J'exprime que je suis députée, on continue de me barrer le chemin. J'exprime encore que Chantal Bourragué est aux côtés de la Gouverneure, rien ne change.
L'ordre républicain veut qu'un député ne puisse être ni "pris de corps" , ni "empêché" sur quelque lieu public que ce soit. Non en raison de ses mérites, mais parce qu'il représente les Français, et pour chacun un nombre non négligeable de citoyens. Je fais signe au Préfet Francis Idrac, pour qu'il fasse respecter ce principe qu'il connait bien évidemment ; il ne le fait pas immédiatement, et me dit "vous allez lui parler de Karfa Diallo ?".
Non, je n'allais pas lui parler de Karfa Diallo. Je connais assez bien les usages de la République, une personnalité étrangère n'a pas à être importunée de ce qui relève de nos événements intérieurs. J'allais lui exprimer mon plaisir et ma reconnaissance de sa venue, c'est à dire celle des Bordelais.
"Soyez vigilants à tout ce qui provoque le sentiment d'exlusion, la séparation, à tout ce qui est générateur de blessure", et un jour peut-être de violence, de haine.
Soyez vigilants. Vigilants à la blessure de ceux que l'on a repoussé à la porte de la manifestation, vigilants à considérer tous les Bordelais avec la même confiance et le même respect. Vigilants à observer avec rigueur les principes de la République.
dimanche 11 mai 2008
10 mai, ou la mémoire mal partagée
Par Michèle Delaunay, dimanche 11 mai 2008 à 12:21 dans Journal
Le 10 mai nous célébrons la loi Taubira, faisant de la traite des noirs un crime contre l'humanité. La mémoire de la traite des noirs est pleine de sens, et ce sens n'est pas la repentance ou la culpabilité des uns contre les autres, c'est d'exprimer que nous sommes tous les fils de ces quinze millions de noirs qui ont été déchiré de leurs terres, de leurs familles, dépossédés de tout et vendus comme esclaves.
Cette célébration, je me suis souvent exprimée dans ce sens, signifie profondément que nous sommes tous métis et désireux de savoir, de comprendre et de partager.
Depuis de nombreuses années, les élus de gauche oeuvrent pour que cette célébration devienne républicaine, et, à Bordeaux, municipale. Le chemin a été long, mais il est en voie d'aboutir.
Depuis de nombreuses années, l'association "diversCités" porte cette mémoire et le projet d'un mémorial.
Hier à Bordeaux, la célébration officielle a eu lieu en présence de Michaëlle Jean, la charismatique Gouverneure du Canada. Michaëlle Jean est haïtienne, née à Haïti, arrivée au Canada à 11 ans pour fuir la dictature de Duvalier. Elle est aussi arrière-arrière-petite-fille d'esclaves. Sa présence à la cérémonie est plus qu'un symbole, une réalité : que le Canada l'ait choisie pour le représenter et exercer la fonction de chef des Armées a une signification forte.
Cela valait, me semble-t-il, que nous soyons tous réunis, et que l'on donne à chacun une juste place.
Karfa Diallo a choisi de faire une manifestation séparée. Je le comprends si il ne lui a pas été donné, comme c'est à craindre, une place honorable dans la manifestation officielle au regard de toutes les années où il a essayé de convaincre la Mairie de s'emparer du projet. Mais aujourd'hui, la République s'en emparait avec la visite de Michaëlle Jean, qui a rang de chef d'Etat, et pas n'importe quel chef d'Etat. Je suis allée voir Karfa pour lui demander de donner ce signe d'union, il ne l'a pas souhaité et nous avons fait une première manifestation séparément. A l'issue de cette manifestation, je suis intervenue auprès de M Doutre, directeur de la police, pour que Karfa et son équipe puisse aller saluer Michaëlle Jean : refus absolu.
Manifestation officielle ensuite. La volonté de partage de la ville de Bordeaux n'est pas évidente en effet. Aucun élu de gauche, au premier rang desquels Alain Rousset, personnellement présent, n'a été invité à monter sur le podium aux côtés de Michaëlle Jean et du Préfet. Pas non plus convié à déposer une gerbe avec le Maire et le Préfet, il est demeuré dans le premier cercle de la foule, Alain Juppé n'a pas eu le geste, évident sur tous les plans, de le faire monter aux côtés de Michaëlle Jean.
Le Maire représente la Ville (et non les Bordelais, ce sont les députés qui représentent les citoyens), le Préfet représente l'Etat, ce qui signifie que cette cérémonie qui, plus que toute autre, devait manifester que tous les Bordelais étaient présents pour partager cette mémoire, passait à côté de sa signification principale.
Je m'en suis ouvert au Préfet Francis Idrac. Il ne m'en voudra pas de dire qu'il en a convenu.
Nous avons été nombreux à en être choqués et blessés. Alain Rousset avait invité plusieurs classes de lycée à participer : quelle leçon ont-ils reçu ?
Nous avons aussi été plusieurs à remarquer que Jacques Chaban-Delmas n'aurait jamais fait pareille erreur, à la fois protocolaire et humaine.
samedi 10 mai 2008
Le nom de l'oiseau
Par Michèle Delaunay, samedi 10 mai 2008 à 20:47 dans Journal
Une amie poète vient visiter mon jardin. Trop brièvement : il y a de si belles histoires à raconter dans les jardins (pourquoi les violettes, d'allure si timide, sont en réalité si envahissantes ? Pourquoi les feuilles des hostas, d'allure si vigoureuse et si croquante, ne résistent pas devant le moindre petit escargot ?). Donc, à mon regret, elle ne fait que passer.
Pourtant, sur le pas de la porte nous cherchons le nom d'un oiseau. Moins grand que le merle moqueur, plus bavard que la pie... Je sèche. Pourtant tous les noms d'oiseaux sont merveilleux et, eux-aussi, suggèrent une histoire, du moins un comportement ou une personnalité : pipit farlouse (qui est devenu un héros de bande dessinée), sittelle torchepot (pas trop regardant sur l'hygiène de son nid), accenteur mouchet.. et tant d'autres.
Nous séchons l'une et l'autre. En nous quittant je lui dis : je donne ma langue au chat. Mais le chat aimerait bien d'avantage l'oiseau que ma langue, et le nom nous est resté mystérieux.
vendredi 9 mai 2008
9 mai : journée de l'Europe
Par Michèle Delaunay, vendredi 9 mai 2008 à 17:02 dans Journal
Ville quasi déserte et pas un drapeau européen nulle part pour célébrer la Journée de l'Europe. N'ayant été mise au courant d'aucune festivité, je téléphone à la mairie : les festivités ont eu lieu le 6 mai, en raison du pont de Pentecôte. Festivités est d'ailleurs un bien grand mot : un village de l'Europe semble-t-il installé place Pey Berland. Sûr qu'écoliers et collégiens en ont largement profité...
On voudrait faire pire, on ne ferait pas mieux ! L'Europe que l'on doit rendre sensible au coeur et à l'esprit est ignorée et les Français n'en connaissent plus que les réglementations ou quelques directives, de préférence quand elles sont malencontreuses.
Ma proposition de réunir les deux journées du 8 et du 9 mai pour mettre la victoire des alliés en 45 en perspective de la paix et de la construction européenne a été évoquée par Jean Pierre Elkabach, qui recevait sur Europe 1, Jean Claude Juncker, premier ministre du Luxembourg et ancien Président du Conseil Européen. J-C Juncker l'a grandement approuvée, la tenant pour un de ces symboles dont nos pays ont besoin pour percevoir, pour palper, la grandeur de l'idée européenne.
Tout au contraire, on prive l'Europe de ce qui lui donne du sens et la rend perceptible. Le traité de Lisbonne a absurdement éliminé le drapeau et l'hymne européen (le superbe hymne à la joie de Beethoven).
Comment nos politiciens, qui sont pourtant entourés de communicants de tous poils, peuvent-ils être aussi contre-productifs ?
8 mai : n'est-il pas temps de mettre la victoire des alliés dans une perspective européenne ?
Par Michèle Delaunay, vendredi 9 mai 2008 à 10:14 dans Journal
Cérémonie du 8 mai, au monument aux morts, hier à Bordeaux. Très formelle et pourtant recueillie. Lecture du message du secrétaire d'Etat Jean-Marie Bockel qui rend hommage aux sacrifices consentis pendant ces 5 années de guerre et s'achève de belle manière sur la paix qui règne aujourd'hui en Europe.
Nulle part pourtant un drapeau européen. J'interroge le général Klein pour savoir si le cérémonial militaire s'y opposerait. Il n'en est rien, et comme moi, il me dit qu'il est temps de l'envisager.
L'avant-veille, j'ai adressé un communiqué à la presse proposant de réunir les deux célébrations de la victoire des alliés et de la journée de l'Europe (ce jour, 9 mai) en un jour férié unique.
De tous les Alliés dont on a fêté hier la victoire, la France est le seul pays à consacrer un jour férié au 8 mai. Pourtant, il n'est pas excessif de dire qu'elle n'a pas gagné la guerre seule.
A la veille de la Présidence française de l'Union Européenne, cette réunion des deux journées en une seule, partagée par tous les pays européens serait un signe important à donner à nos partenaires de l'Union.
Ci-après le texte de mon communiqué que j'ai laissé dans sa présentation formelle.
mercredi 7 mai 2008
Santé navale : nouvelle réponse du Ministre
Par Michèle Delaunay, mercredi 7 mai 2008 à 16:54 dans Brèves
Mme Bourragué m'a suivie aujourd'hui dans la défense de "Santé Navale" en posant elle aussi une question au secrétaire d'Etat Jean Marie Bockel. Dans sa question, elle a associé l'Ecole de Santé des Armées et la base de Mérignac.
La réponse du Ministre a été plus nuancée (on peut dire aussi : plus langue de bois) que celle faite hier. Petit début d'efficacité de mon intervention ? Mécontentement du Ministre de voir son annonce devancée ?
Beaucoup d'hypothèses sont possibles. Essayons de retenir les plus favorables.
Bonne journée !
Par Michèle Delaunay, mercredi 7 mai 2008 à 08:32 dans Journal
Matin de presque été qui tombe en larges bandes dorées sur mon bureau parisien. La fenêtre est ouverte, l'air est frais, les nouvelles sont lourdes (catastrophe en Birmanie qu'on ne sait pas même comment secourir). Je prépare la journée dont l'enjeu pour moi est de parvenir à poser une question d'actualité sur les sans papiers ; ce n'est pas tout à fait gagné et cela me fait bouillir le sang. Devrai-je déclarer que je veux être Présidente de la République ou Première Secrétaire pour pouvoir être entendue ?
Commencer la journée par écrire, y met de l'ordre, pose le cerveau avant de le mettre à la suite des actions du jour. Finir la journée en écrivant établit avec elle, avec le petit bilan de son cours, une sorte de pacte de non agression et tranquillise la nuit.
Ma voisine de bureau Christine Taubira habite semble-t-il un HLM de l'Assemblée Rive Gauche. Je ne sais pas assez encore de cette information pour pouvoir en parler. Etrange que nous (les députés, du moins moi) ce genre d'infos par la radio..
Tiens, j'ai envie de dire tout simplement : bonne journée.
mardi 6 mai 2008
Santé navale : réponse préoccupante du Ministre à ma question orale à l'Assemblée
Par Michèle Delaunay, mardi 6 mai 2008 à 23:32 dans Journal
Très préoccupante en effet sur le maintien de l'Ecole de Santé Navale à Bordeaux, pour ne pas dire réponse négative. La décision n'est pas officielle mais je crains qu'elle soit prise.
Ci-après le communiqué adressé en début d'après-midi à la presse, à la suite de cette interpellation du gouvernement.
''A l'issue de la question orale sans débat posée par Michèle Delaunay, Députée de la Gironde, au Ministre de la Défense, Monsieur Hervé Morin, le Secrétaire d'Etat, Monsieur Jean-Marie Bockel, qui le représentait a donné une réponse plus que préoccupante.
En effet, s'il n'a pas voulu donner à ses propos un caractère officiel, en affirmant que la décision ne serait prise définitivement que le 15 juin, Jean-Marie Bockel a cependant reconnu qu'au niveau du Ministère de la Défense, le choix se portait sur la réunion des deux sites d'Ecoles de santé des armées à Lyon-Bron pour des raisons de coût et d'aménagement des locaux principalement.
Michèle Delaunay, comme elle l'a fait dans sa question, a montré dans sa réplique que ces arguments gestionnaires n'étaient eux-mêmes pas confirmés puisque le site de Lyon-Bron s'avérera surdimensionné, eu égard à l'évolution des études amenant à l'externalisation des élèves dès la troisième année.
Le coût de fonctionnement de Lyon Bron et le coût de formation par élève sera de beaucoup supérieur à ce qu'il serait à Bordeaux, ce qui n'est pas négligeable dans le contexte économique actuel.
D'autre part, cette probable décision néglige le partenariat spécifique établi entre l'Ecole et l'Université et le caractère patrimonial de cette Ecole (voir sur ces points les arguments évoqués dans la question orale de Michèle Delaunay en pièce jointe).
On ne peut qu'espérer que, comme l'a fait Jacques Chaban-Delmas, Alain Juppé, fort de l'appui de l'ensemble des élus bordelais et des bordelais eux-mêmes, pèse de tout le poids de sa proximité du gouvernement actuel, ce dont bien évidemment M. Gérard Collomb ne peut se targuer"
lundi 5 mai 2008
Bordeaux : une leçon de médias
Par Michèle Delaunay, lundi 5 mai 2008 à 14:00 dans Journal
Dans Sud Ouest ce matin, une grande leçon de médias en direction des Bordelais.
Les clefs de la leçon : le double décimètre et la règle de trois. On oublie trop souvent les instruments simples, le ministre Darcos qui, interrogé sur la règle de trois, a séché, en est la preuve.
Donc, armé de ces modestes outils, disponibles dès l'école élémentaire, le Bordelais peut analyser le rapport entre les mesures et les fractions entre la droite et la gauche dans le périmètre bordelais.
Les données du problème: Bordeaux compte 220 000 habitants et 21 adjoints (maire exclu), soit 10476 habitants par adjoint.
Les députés de Bordeaux sont trois à se partager le même nombre d'habitants. Trois, dont deux sont des moitiés (ça se complique...). Le seul député(e) nombre entier, c'est à dire strictement bordelais (ma pomme !) réunit 123 000 habitants.
Retour à Sud Ouest, pages Bordeaux Cub. Premier adjoint, Hugues Martin qui annonce -c'est un scoop- qu'il est candidat pour les sénatoriales et qu'il espére bien qu'Alain Juppé découragera Valade de l'être (il le dit pas exactement comme ça, mais si vous lisez bien, c'est exactement ça). Surface attribuée : 20 x 31 = 620 cm2
Autre adjoint, Brigitte Collet : 20 x 36 : 720 cm2
Députée de Bordeaux (sujet : dix mois de vie parlementaire depuis l'élection de Sarkozy) : 20 X 8 = 160 cm2
Rapport droite/gauche : 5,5 (c'est à dire cinq fois et demi de plus pour la droite municipale que pour la gauche parlementaire)
Rapport par habitant : Collet = 6,87 mm2 par habitant représenté (au prorata des 21 adjoints)
Martin = 5,9 mm2 par habitant (même calcul)
Ma pomme = 0,13 mm2 par habitant (même calcul)
Elémentaire, mon cher Watson !
Xavier Darcos finalement n'a pas tort de vouloir limiter l'enseignement à quelques bases solides.
dimanche 4 mai 2008
Bouturage et planturage
Par Michèle Delaunay, dimanche 4 mai 2008 à 14:58 dans Journal
Comme Tolstoï, je ne résiste pas à l'appel de la terre. La terre n'est pas pour moi les quelques centaines d'hectares, harmonieusement plantées de maisons de moujiks et de blés dorés qui entouraient Iasnaïa Poliana, mais il ne faut jamais craindre les grandes comparaisons, ni en surface, ni en talent.
Tolstoï, quand il voyait le soleil monter sur ses terres et qu'il entendait le bruit des faux que l'on aiguise ne pouvait demeurer un instant de plus à sa table de travail et rejoignait ses paysans pour couper, lier, battre avec eux jusqu'au soir.
Sous l'autel de ce grand exemple, je ne me suis pas encore mise au travail... Il est 15 heures, deux questions orales, un communiqué à rédiger et deux bonnes centaines de mail qui exigent réponse, sont restés en rade sur le bureau.
Heureusement, il y a le blog. Moment de transition, moment heureux entre le jardin et le vrai travail. L'ordi, le dimanche, attend toujours de pied ferme sur le bureau, sachant que le temps finira bien par tourner, ou la nuit par tomber, et que bouturage et planturage (ça, ça n'existe pas mais c'est dommage, car c'est ce que j'ai fait tout ce demi-dimanche) finiront bien par me ramener à la maison.
jeudi 1 mai 2008
1er mai
Par Michèle Delaunay, jeudi 1 mai 2008 à 22:52 dans Journal
On oublie bien souvent la dénomination de ce 1er mai : la fête du travail. Je me suis à plusieurs reprise rendue coupable de louer dans ce blog et le mot et la chose. Le travail. Le juste salaire en face de la juste tache et tant d'autres déclinaisons du mot, dénaturé à force de vouloir le revaloriser.
Nicolas Sarkozy qui, à plusieurs reprises, lors de sa dernière intervention poly-télévisée, a rappelé qu'il avait été élu pour cela, revaloriser le travail, a-t-il pensé à se manifester ou à manifester tout court ? Où était-il, ce jour, où ce lien, ou du moins ce qui devrait être un lien entre nous, était fêté ?
Peut-on, en réalité, imaginer pire dévalorisation du travail que le slogan "travailler plus pour gagner plus" ? On travaille bien sûr pour ce juste salaire dont je parlais plus haut, on travaille pour échanger ("tu me donnes de ta boulange, je te donne de ma chasse"), participer, faire partie de cette communauté d'humains qui ne fonctionnerait pas sans cet échange de capacités, d'effort, de création ; on travaille pour progresser, pour faire, pour fabriquer, pour inventer, pour innover. Pour être, pour devenir. Pour vivre.
A Bordeaux, disons-le, manifestation un peu maigre, sans souffle suffisant, sans cette espèce de force qui peut se dégager de l'être ensemble et du faire ensemble. La possibilité d'un "pont" avait clairsemé dans la ville même les vendeurs de muguet.