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mercredi 30 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 30 avril 2008 à 09:02 dans Journal
Nouvelle édition de cette rubrique mensuelle : les chiffres tombés ce mois d'avril ; n'hésitez pas à ajouter en commentaire ceux qui vous ont frappé à condition qu'il s'agisse de chiffres issus de sources sûres.
-2,9%du PIB, le déficité de la France, lanterne rouge de l'Union Européenne
-10 euros le gain mensuel moyen pour un salarié réalisant 32 heures supplémentaires sur l'année
-38%le taux d'emploi des "seniors" (55-65) en France, contre 69,6 % en Suède ; seul pays qui fait moins bien, l'Italie (32,5%)
-1,5 millions __ de personnes touchant aujourd'hui la prime pour l'emploi, que le gouvernement vient de décider de "recentrer"
-1,4 smic le salaire maximal permettant à ce jour de toucher une minime prime pour l'emploi ; ce sont ces couches "supérieures" qui vont en être privées
-5 millions de personnes en France au dessous du seuil de pauvreté
- 820 eurospar mois revenu qualifié de le seuil de pauvreté ; en réalité 50% des cinq millions de personnes qualifiées de "pauvres" touchent moins de 670 euros (les pauvres ne sont pas plus nombreux qu'il y a dix ans, mais ils sont plus pauvres)
- +15% l'augmentation moyenne entre 98 et 2005 des salaires les plus élevés. Pendant que les plus pauvres s'appauvrissent, les riches deviennent plus riches et plus nombreux
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Par Michèle Delaunay,
mercredi 30 avril 2008 à 00:01 dans Journal
Quand quatre députées dînent ensemble d'une soupe méditerranéenne et d'une assiette d'asperges, de quoi se parlent-elles ? De leur circonscription ! Et ceci pour découvrir combien leurs problèmes sont différents, leur manière d'exister dans leur nouveau métier (toutes 4 sont des nouvelles députées), leur manière d'exercer leur mandat et d'arpenter leur territoire
Les unes ont trop de communes et de maires de toutes tendances, l'autre (devinez...) n'a qu'une commune et qu'un seul maire, mais sa tâche n'est pas plus facile pour autant, ce maire étant difficile à inviter à l'Assemblée pour un pot amical et difficile à convaincre que ce serait quand même bien de travailler ensemble.
Celle-ci fait des permanences tournantes, cette autre n'a pas encore tout à fait fini de s'installer... Enfin, aucune des quatres n'a vraiment fini, toutes cherchent encore comment faire le mieux, accomplir les taches pour lesquelles elles ont été élues et où elles espèrent ne pas décevoir. Toutes aussi sont dans l'opposition à l'Assemblée, voudraient pouvoir amender les textes qui ne leur disent rien de bon, et malheureusement c'est le langage de presque tous les textes qui se suivent et qui s'empilent sur leur bureau.
Un moment amical. Les quatre ont décidées de reconstituer l'arc atlantique des députées PS entre Finistère et Gironde. Et puis elles sont rentrées dans leur bureau préparer la journée de demain.
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mardi 29 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 29 avril 2008 à 17:19 dans Journal
990 000 références d'un côté, 235 000 de l'autre....
Un journaliste de Sud-Ouest flânant récemment autour du monument des Girondins a écouté un groupe de jeunes s'extasier sur le fait que les Girondins (les "bleus" joueurs de ballon) aient déjà un monument, mais que ce monument soit si ringard...
Google n'est pas beaucoup plus réconfortant sur l'aura de Vergniaud, Guadet, Isnard... et les 29 jeunes gens qui périrent sous la guillotine simplement parce qu'ils avaient été les premiers dans l'histoire à prôner la décentralisation et à vouloir éxercer la révolution sans les excès des "Montagnards" ; 235 000 références si l'on tape "Girondins révolution", 990 000 si l'on tape "Girondins football"... Et si l'on tape "Girondins" tout court, la première apparition des Girondins historiques est en 6 ème place.
Arrivant pour la première fois dans l'hémicycle, ma seule émotion véritable a été de penser que je portais désormais le même nom que cette poignée de jeunes gens visionnaires : "député(e) de la Gironde". J'ai fait partager cette émotion à mes congénères PS et nous disons désormais "voilà la Gironde qui arrive" , comme on le disait à l'époque.
Sûr que je vous reparlerai d'eux, les vrais Girondins du monument.
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lundi 28 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 28 avril 2008 à 18:23 dans Journal
Je reçois aujourd'hui une lettre du ministère de la Défense, en réponse à celle que j'ai adressée au Ministre pour attirer son attention sur la légitimité du maintien de l'Ecole de Santé Navale à Bordeaux. Le courrier arrivé plusieurs semaines après le mien est signé du Directeur de Cabinet. Hervé Morin devrait apprendre que les Ministres doivent signer personnellement les courriers adressés aux Députés.
Passons. Le contenu est le plus important, et dans le cas il est malheureusement vide. Deux pages pour ne rien dire "soyez assurée que chaque décision prise le moment venu tiendra compte de la dimension locale, humaine et sociale de l'Unité concernée".
Plus langue de bois, tu meurs.
Aujourd'hui aussi, audience avec le représentant du personnel, M Mohamed Ali Anfif : une fois encore l'évidence s'impose à nous de la prééminence du déménagement de l'ensemble de l'Ecole des services de Santé des Armées à Bordeaux et non à Lyon. Nous évoquons l'incroyable plan de restructuration de l'Armée qui va se voir privée de tout ce qui n'est pas son "corps de métier", suivant le principe de la "fongilité asymétrique".
Ce jargon indigeste signifie que toutes les économies faites sur les ressources humaines peuvent être tranférées dans le budget matériel, mais pas l'inverse. Ainsi l'armée va être déshabillée de tout ce qui est accompagnement (cuisiniers, conducteurs, maçons, électriciens...) qui va être "externalisé , c'est à dire privatisé.
Le gouvernement compte que l'Armée, du fait de son devoir de réserve, ne dira rien. Et coupe dans son budget d'autant plus.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 28 avril 2008 à 12:17 dans Journal
C'est en tout cas une proposition du conseil central des juifs allemands. Les droits de diffusion du manifeste écrit par Hitler pendant son emprisonnement entre 1923 et 1924 ont en effet été confiés en 1946 par les Américains au Land de Bavière ; depuis lors, les autorités bavaroises s'opposent à toute réédition pour ne pas heurter les communautés juives.
Et ce sont ces communautés, appuyées par des historiens, qui demandent aujourd'hui la réédition de l'ouvrage "assortie de commentaires" "pour que les étudiants allemands, les lycéens, les citoyens éclairés puissent vraiment comprendre quelle conception du monde avait Hitler. Des historiens se sont aussitôt manifestés pour collaborer à une édition critique et scientifique du livre.
En réalité, sont déjà disponibles en Allemagne des ouvrages non complets mais comportant de très larges extraits assortis de commentaires (par ex le livre de Christian Zentner "Mein Kampf, extraits commentés", éditions Paul List, non disponible en français). Beaucoup de bibliothèques allemandes, familiales ou institutionnelles, ont encore dans leurs rayons ce brulôt qui a été vendu à dix millions d'exemplaires sous le IIIème reich.
Bel exemple d'un soucis de formation et d'information soixante ans après la fin de la guerre.
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dimanche 27 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 27 avril 2008 à 19:01 dans Journal
Eh oui, pour Nicolas Sarkozy, une occasion unique de mettre des faits en face des paroles. Dans son allocution du 24 avril, il a été plus que discret sur "le Président du pouvoir d'achat", mais a répété plusieurs fois qu'il voulait être le Président de la revalorisation du travail.
Peut-on imaginer meilleure occasion de le montrer ? Des immigrés sans papiers qui travaillent, se lèvent souvent tôt et se couchent tard pour assurer des métiers exigeants, qui bien souvent payent des impôts, comment peut-on imaginer de les laisser "sur le bord de la route", pour reprendre l'expression dont se gavent les ministres ?
J'ai écrit au ministre de l'Immigration le jour même où l'on a appris qu'en Ile-de-France des guichets allaient être ouverts pour envisager concrètement la régularisation des sans-papiers grévistes, afin que cette mesure de bon sens soit étendue à tous les départements, et bien sûr, au nôtre.
A ce propos, une interrogation. "Le Monde" donne dans son édition du 26 avril les propos exacts du Président sur le sujet que nous évoquons. "J'ai vu un certain nombre de déclarations hypocrites dans ma vie politique, mais alors, au bal de l'hypocrisie, il y avait du monde (sur ce point, le fait que les patrons ne savaient pas que leur employés n'avaient pas de papiers en règle, il n'a peut être pas tort à 100%..) "Je rappellerai un chiffre. Il y a 22% de chômeurs chez les immigrés réguliers..."''
Vingt-deux pour cent ? D'où sort ce chiffre ? Des journalistes curieux ont interrogé ici et là. "De l'agence nationale pour l'emploi" a répondu le ministère de l'immigration. Hélas, pour Brice et Nicolas, l'ANPE a aussitôt démenti. "Nous ne faisons pas ce genre de statistiques, voyez plutôt l'Insee..".
Hélas encore, l'Insee ne s'est pas montré plus compliant. "Il y a bien une étude de 2006 montrant que le taux de chômage dans la population immigrée est de 15,5%, mais attention, cela recouvre toute personne résidant en France mais née étrangère dans un pays étranger". Un exemple : un retraité britannique ou allemand résidant dans notre belle Aquitaine est légitimement un immigré. Dans cette même belle Aquitaine, 6 immigrés sur 10 sont en effet des européens.
Une approximation de plus ... La plus grave a sans doute été la confusion entre "naturalisation" et "régularisation". Tout cela me fait souvenir des réponses catégoriques de Juppé ou de ses colistiers chaque fois que, dans des débats lors de la campagne municipale, nous énoncions un chiffre. "C'est faux...". Le ton était toujours si péremptoire que beaucoup d'auditeurs ont dû le croire. Comme beaucoup d'auditeurs ont dû croire aux 22% de Sarkozy.
Bon, soyons beaux joueurs. Si Brice Hortefeux répond favorablement à mon courrier, et régularise les immigrés qui travaillent, nous passerons sur ces chiffres hasardeux.
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jeudi 24 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 24 avril 2008 à 22:05 dans Journal
21 h 35 : retour à l'écoute. Je serai très intéressée de connaître le nombre des Français qui auront écouté ce long exercice d'un bout à l'autre, de même que je serai curieuse des commentaires d'après intervention, pour voir si je suis passée tout à fait à côté de la plaque.
L'Afghanistan. Bien sûr que si, c'est une guerre. Et c'est là qu'est le drame. Et c'est là que sont toutes les interrogations.
...
Au total (22 h) : pas de grande annonce, si ce n'est celle de la généralisation du Revenu de Solidarité Active (sans aucune précision sur la part des conseils généraux dans la facture et avec une grosse inquiétude pour la prime pour l'emploi) ; pas d'inflexion de politique ; la reconnaissance d'erreurs, mais en aucun cas leur correction ; toujours beaucoup d'habileté, mais avec quelque chose de cassé relativement à ce que nous avons connu il y un an.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 24 avril 2008 à 21:18 dans Journal
Prime au gaz ?? Je n'ai entendu parler à ce jour que d'une "prime à la cuve", concernant le fioul. Confusion, comme au temps des porte-avions nucléaires dont ni lui, ni Ségolène, ne connaissaient précisément le nombre. Ici, c'est plus grave : il est aux affaires.
Le paquet fiscal. Une erreur monumentale, et lui dit : une erreur de communication. On peut concevoir que la communication, c'est beaucoup, mais quand même. Tiens, arrive le bouclier fiscal. Pujadas, qui n'est pas soupçonné d'être un dangereux gauchiste, lance la question "combien de grosses fortunes sont revenues ?". On attend toujours la réponse...
Elle arrive : "c'est trop tôt". Ils vont rentrer en rangs serrés. Demain, ou après, mais en tout cas bientôt. Et le point de croissance qu'on a perdu au lieu de le gagner comme promis, sûr qu'alors on va le retrouver multiplié.
Il manque pas d'air : "nos performances cette année sont supérieures à celles de l'Allemagne". J'ai écrit il y a quelques instants un des indices de cette "supériorité".
IRTT, c'est quoi ? Je ne connais que "RTT". Encore le syndrome des sous-marins nucléaires ?
"Pas de droit sans devoir " : tiens, ça, c'est du Ségolène Royal dans le texte. La campagne n'a pas servi à rien : il a appris.
Bon d'accord, il est meilleur sur l'emploi des seniors. On n'a pas le temps d'en parler longtemps, lui-même ne le fait pas, mais c'est un vrai sujet.
La dette (20 000 euros par tête), très habilement liée au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Mais quels fonctionnaires ? A quel coût collatéral ?
Les sans-papiers qui se lèvent tôt... La négation de "la revalorisation du travail". Non, un contrat de travail, non, un mêtier régulièrement éxercé depuis plusieurs années, ne donnent aucun droit à demeurer en France ni à être régularisé. Pourquoi aucun des journalistes ne souligne-t-il pas la contradiction entre la valeur travail des Français et la valeur travail des étrangers ?
Catastrophique, sa réponse concernant le droit de vote des étrangers aux élections locales : j'y étais favorable mais je n'ai pas la majorité pour le faire voter. J'espère que la majorité en question (les députés UMP) vont dès la semaine prochaine s'exprimer sur le sujet. "Nicolas y est favorable, mais nous on ne veut pas !".
Tiens, pour expliquer les suppressions de poste dans l'enseignement, on va diminuer le nombre de cours par semaine. Cela me fait souvenir d'une époque où, ne pouvant ou ne voulant pas augmenter les salaires des enseignants, on allongeait leurs vacances. Non, je ne crois pas que cela soit la bonne réponse.
"Les réformes permettront les suppressions de poste" : la suppression de la carte scolaire, le congé du samedi matin expliquent que l'on diminue le nombre de postes et d'options au collège du Grand Parc.
Tiens, je vous raconte le privé de ma vie : je fais une pause pour aller garer ma petite auto.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 24 avril 2008 à 20:33 dans Journal
20 heures : efforts touchants sur France info, à grand renfort de politologues, pour démontrer que c'est seulement le style de NS que les Français désapprouvent. Les mesures, elles, sont appréciées à des scores inégalés. La preuve : la cote de NS baisse dans les sondages, mais pas celle de Fillon, qui met en oeuvre les réformes.
Ces efforts de politologues umpistes ont quelque chose de dérisoire.
20 h 10 : juste une parenthèse ; je renoue avec un exercice entrepris pendant l'élection présidentielle ; écrire, ligne après ligne, en direct, un billet d'humeur et d'atmosphère. Depuis quinze jours, le Président se prépare annonce-t-on, toujours sur France-info, où on s'étale maintenant sur la volonté de rupture de cet entretien.
La preuve : c'est Poivre d'Arvor qui inaugure l'émission.
Au moins une bonne nouvelle : l'interview est transmis à la fois à la radio et à la tv. Ce qui me permettra de l'entendre en vaquant. Vaquer : faire autre chose qu'être scotché devant l'image, en n'entendant, ni ne comprenant pas moins.
Ca commence crade : Alzheimer, les soins palliatifs, le cancer ("les malheureux", dit-il) et les franchises. D'un côté, au moins 20 milliards d'euros, de l'autre, 850 millions. L'alibi n'a pas de gueule.
La crise des subprimes, le prix du baril : c'est leur faute et rien que leur faute. La preuve (ça c'est moi qui le dit) : 40 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur en France, 196 millions d'excédent en Allemange. Dans les Mercedes, on met quoi ? Des rutabagas ? Lui, Sarko, il dit : la situation de la France est la meilleure en Europe. C'est clair, on n'a pas les mêmes sonophones et on entend pas la même chose.
Il a changé ! Il a encore changé ! Il avait changé avant d'être candidat, changé après, il rechange. Comme Juppé qui a changé au retour du Québec, avant les municipales partielles, avant les muncipales récentes. Trois fois chacun. Le risque : qu'ils redeviennent tous les deux comme ils étaient avant.
Le Président de "la réhabilitation de la valeur du travail" . Tiens, il oublie de dire "et du pouvoir d'achat". Les heures supplémentaires, tout les économistes disent que cela n'a été d'aucune éfficacité économique, lui, il trouve ça super. Et l'inflation alors ? Et la panne de la croissance ? Il n'y a pas que nos sonophones qui ne sont pas de la même marque, mais aussi nos calculettes.
Crade, crade encore... les 200 euros de prime pour les petites retraites. Il oublie la revalorisation de 1,1 % quand l'inflation est à 2,6. Dur à entendre.
Il est 20 h 30 : est-ce que je vais continuer à écouter, sagement, calmement, longtemps ?
Zut, France-info, interrompt la diffusion. J'en profite pour enregister cet acte I.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 24 avril 2008 à 19:58 dans Brèves
Christian Poncelet, Monsieur Raffarin, mais qui enverrions-nous comme messagers si les jeux olympiques avaient lieu à Saint Marin ou au Liechtenstein ?
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mercredi 23 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 23 avril 2008 à 16:43 dans Journal
Il y a un mois (26 mars), j'écrivais à Mme Rachida Dati, garde des sceaux, pour lui adresser un véritable cri d'alarme sur la situation à la prison de Gradignan. Depuis lors, la situation a empiré, et l'on est aujourd'hui au chiffre de 890 prisonniers pour 411 places.
Dans ce courrier, je proposais à Mme Dati, au lieu d'empiler les lois inutiles surchargeant les prisons (au premier rang desquelles la loi sur la récidive), d'envisager un texte stipulant que, dans des limites strictes de gravité des délits et de dangerosité des personnes, la première peine soit systématiquement une peine non carcérale, faisant appel aux peines de substitution et/ou au bracelet électronique. Pour mémoire, un primo incarcéré sur trois, récidive après sa sortie. A quoi à servi la peine ?
Je n'ai eu bien sûr aucune réponse à ma lettre. La tension monte à Gradignan. Nous sommes à la veille d'accidents, entre détenus ou à l'égard du personnel qui est épuisé. La Ministre n'écoute pas, n'entend pas, ne répond pas.
Faudra-t-il un drame pour que l'on comprenne que dans ces conditions d'inhumanité, la prison est une sorte de cocotte minute, qui n'enseigne que la récidive ?
(ci-après mon courrier à Rachida Dati) Lire la suite
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mardi 22 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 22 avril 2008 à 21:39 dans Journal
Parmi les erreurs, nombreuses, de Nicolas Sarkozy, une n'est peut être pas la plus grave, mais elle une des plus emblématiques : le non-retour des riches.
Lors de la présentation de la loi TEPA, en juillet dernier, un des ses volets le "bouclier fiscal" nous a été présenté comme une incitation à empêcher de partir et à faire revenir les Français ayant les plus gros revenus.
Pour mémoire, le "bouclier fiscal", c'est l'impossibilité pour une personne assujettie à l'impôt en France de payer plus que la moitié de ses revenus. Après cette mesure, des chèques considérables ont été adressés aux possesseurs des plus gros patrimoines de ce pays.
Récente députée, j'ai cru de bonne foi que Nicolas Sarkozy, homme de communication, avait prévu, voire organisé, le retour de quelques figures emblématiques de sa politique. Au premier rang desquels Johnny Halliday, exilé en Suisse pour cause fiscale.
Que nenni ! Ni lui, ni aucun, n'est réapparu à la frontière. Les journalistes, les services financiers, ont guetté, enquêté : AUCUN. Nous ne savons rien par contre, de ceux qui ont continué à partir pour les rives radieuses du Liechtenstein, du Luxembourg, de la Suisse, ou autres territoires accueillants dont je ne connais pas le nom.
Personne ne cherche même à questionner, à interroger. De Johnny, nous n'entendons plus parler depuis un an. Je ne peux même pas vous dire (mais je ne suis certainement pas la bonne personne à interroger sur le sujet), s'il s'est marié, remarié, ou s'il a divorcé. Mais rentré en France, non.
Aujourd'hui, un magazine allemand titre "La fuite des fortunes", ce qui m'a donné l'idée de ce billet. Preuve aussi que nous ne sommes pas seuls à voir nos rives désertées par les très grosses fortunes.
Que ce malheur partagé nous inquiète, au lieu de nous rassurer : la ghettoisation des riches, des moins riches et des pauvres, s'accentue non seulement dans nos villes, mais à l'échelle du monde. C'est comme deux silex qui cherchent à s'éloigner mais qui au premier contact, mettront le feu.
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Par Michèle Delaunay,
mardi 22 avril 2008 à 18:13 dans Journal
L'annonce vient de tomber de l'ouverture du processus de régularisation des 600 grévistes travailleurs sans papiers. Les préfectures concernées vont ouvrir des guichets afin d'engager le processus de régularisation pour les travailleurs déclarés mais aussi pour ceux qui ne disposent ni de fiche de paie, ni contrat de travail.
La grève, le soutien des employeurs trouvent ici un résultat favorable.
Je demande au Ministre Brice Hortefeux de généraliser ce processus, et spécialement bien sûr à la Préfecture de la Gironde. Ci-après, mon communiqué à la presse. Lire la suite
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lundi 21 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 21 avril 2008 à 21:59 dans Journal
Césaire encore. Son apport le plus décisif dans la langue sera sans doute ce suffixe, magnifiquement illustré dans "négritude". Non, que cet -itude n'existait pas, mais il n'était jusqu'alors pas accessible aux sens (ceux qui perçoivent la langue juste en reniflant), non plus qu'au sens commun.
- itude est en effet magnifique : à la fois la gloire et le poids d'une condition. On a eu tort de se gausser, parmi les visages pâles de la politique, du "bravitude" de Ségolène. Je ne sais si elle l'a fait exprès. Mais quelle justesse que ce "bravitude" ! Ceux que, depuis leur jeune âge, on taxe de "courageux" ou de "braves", et qui en sont à la fois fiers et en ont, dans le même temps, plein le dos, comprennent au premier battement de sourcil , la plén-itude de ce mot. C'est tellemeent fatiguant d'être brave ou courageux à plein temps !
- itude est une dimension nouvelle à un état. Prenons un exemple (au hasard..) : il y a la féminité, le féminisme (la même chose, revendiquée politiquement) ; j'ai essayé d'inventer la féminiCité (la place des femmes dans la Cité, l'équivalent public de la féminité qui appartient au monde privé), mais je revendique aussi la féminitude, c'est à dire l'un et l'autre, avec le droit de s'en enorgueillir et, en même temps, d'avoir envie de le déposer comme un paquet en rentrant à la maison.
Bon, d'accord, la masculinitude, ça existe aussi. Mais reconnaissons que ce n'est pas à moi de la défendre.
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dimanche 20 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 20 avril 2008 à 16:36 dans Brèves
"L'homme africain n'est pas suffisamment entré dans l'histoire" .
Nicolas Sarkozy osera-t-il reprendre quelques unes des phrases de son discours de Dakar aux obsèques d'Aimé Césaire ?
Obsèques nationales ; notre histoire littéraire n'en a connu jusqu'alors que trois : Hugo, Valéry, Colette.
14 commentaires
Par Michèle Delaunay,
dimanche 20 avril 2008 à 15:42 dans Journal
La France sort clairement, et je crois définitivement, de l'état de sarkolepsie (une variante politique de la narcolepsie) qui a suivi les élections présidentielles. Un an, c'est beaucoup, mais tout indique que c'est maintenant terminé. Je crois que, tout habile qu'ait été Sarkozy dans les premiers mois, ce n'est plus aujourd'hui "remontable".
Un sondage publié aujourd'hui 20 avril par le Journal du Dimanche est de ce point de vue significatif. A la question "Estimez-vous qu'après un an, la politique de Nicolas Sarkozy ait amélioré la situation de la France ?", 79% répondent non, et 59% d'entre eux enfoncent le clou : "Non, pas du tout".
Un moment stabilisée (la bonne apparence de Carla Bruni en Angleterre), la cote de popularité de NS, recommence à chuter : 36% (moins un point) , loin derrière celle de Fillon (52%) qui pourtant chute lui même de six points.
Les yeux des Français sont dessillés. Et pourtant leurs réactions sont fragmentées, hésitantes, mal ciblées.
Les incroyables mesures à l'encontre de la politique familiale (carte famille nombreuse, baisse des allocations) ont fait davantage réagir à droite qu'à gauche. Et encore avec cette prudence de bon ton des parents de familles nombreuses appartenant à la droite. Hervé de Charette a fait un communiqué, ma foi assez piquant, mais l'imagine-t-on défiler entre Bastille et République, avec ses enfants et les enfants de ses enfants, ceux de François Bayrou, et quelques autres ?
Comment réagir nous-mêmes à cette fragmentation, à cette absence de cohésion, du réveil politique des Français. Sachant cela très difficile, la bonne réaction serait non seulement de refuser ce qui est fait, mais de proposer. Proposer, demander, exiger, des mesures manifestant fortement une volonté d'équité sociale : l'abolition du bouclier fiscal et des autres composantes en direction des plus riches de la loi TEPA de juillet dernier, la taxation des stock options, la diminution d'un point de la TVA sur les denrées de première nécessité..
Des manifestations pour exiger positivement, ça aurait quand même une sacrée gueule et je suis sûre que nous rallierions largement au delà des limites des partis.
Chiche ?
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vendredi 18 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 18 avril 2008 à 13:56 dans Journal
Parmi les oiseaux qui fréquentent mon jardin, plusieurs espèces d'un modèle de taille plus avantageuse que leurs nombreux petits frères : les ramiers, pigeons, tourterelles et autres colombes.
Je ne ferai pas ici un cours complet sur cette sympathique famille, d'abord parce que je ne suis qu'une ornithologue en graine (le mot est bien choisi, surtout si on met "graines" au pluriel et en abondance), ensuite parce que ce n'est pas fondamentalement l'objet de ce blog, classé à tort ou à raison parmi les blogs politiques.
Quoiqu'il en soit, quoiqu'il en fût et quoiqu'il en demeure, la politique et l'ornithologie ne sont pas toujours si éloignées.
Les "colombins", famille proche des galinacées (le brave poulet de nos assiettes) qui réunit pigeons, colombes et tourterelles, m'enseignent chaque jour, les mérites -ou les dangers- de la discrimination positive.
D'abord, je n'aime guère le mot. "Discrimination" est lourdement chargé d'une connotation négative. Le mot américain "positive action" est grandement meilleur. C'est comme pour "développement durable", le premier qui a traduit l'expression américaine devait n'être pas entré depuis plus de trois mois à l'école Berlitz.
Action positive donc. Mais aussi favoritisme éhonté. Parmi les différents colombins habitués de ma maison à graines, des colombins ordinaires (on ne peut quand même pas dire des "colombins d'en bas", car tous volent), et des colombins immigrés, et même d'immigration récente, les tourterelles turques.
En voilà qui ne cachent par leur origine sous un nom d'emprunt ! Turques, elles sont, Turques elles s'affichent. Pour l'apparence, c'est plus discutable. Le colombin vulgaire est plutôt noir, avec des reflets bleu pourpre qui sont à l'origine de la belle dénomination de la couleur "gorge de pigeon". Le colombin turque au contraire, est blanc, d'un blanc légèrement grisé et parfois rosé, extrèmement chic, très XVI ième arrondissement. Le tout parachevé par un collier noir, qui parait comme une bague de reconnaissance entre colombins supérieurs.
Et j'avoue, qu'autant j'ai envie de taper dans mes mains pour éloigner le colombin autochtone, le colombin de souche, le colombin bien Français, celui dont s'entourent les vieilles dames dans les jardins publics, autant je favorise, par une nouvelle main de graines, la visite du colombin Turque.
Action positive, vous avais-je dit. Et même, en l'occurence, franche discrimination.
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mercredi 16 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 16 avril 2008 à 23:16 dans Journal
Après le couac majeur de la carte famillle nombreuse, la vraie fausse déclaration de Roselyne Bachelot sur le déremboursement des lunettes, voilà la troisième bonne nouvelle de la semaine : la baisse des prestations familiales.
Malheureusement, celle-ci ne paraît pas un couac, et a bien peu de chances d’être recalée. Pour l’instant, elle est très habilement maquillée sous le titre « décret de majoration unique des allocations familiales ».
A compter du 1er mai, une majoration unique des allocations familiales sera mise en place « afin de mieux aider les familles à faire face aux dépenses occasionnées par leurs enfants ».
Ce mieux aidant consiste en fait à une réduction des prestations. Les allocations familiales étaient jusqu’ici majorées de 33, 51 euros à partir de l’âge de 11 ans, et de 59,57 euros à partir de 16 ans. La majoration sera désormais « unifiée » dès l’âge de 14 ans et le montant sera augmenté de 59,57 euros.
Chaussez vos lunettes, prenez vos calculette, il s’agit d’une baisse éffective des prestations.
Poussé dans ses retranchements, le Premier Ministre, a brillamment reconnu le fait par ces mots « l’argent récupéré grâce à cette réforme servira à financer d’autres mesures en faveur des familles ».
Il faut croire le Premier Ministre. Les franchises, pénalisant les plus pauvres, viendront combler un petit morceau du trou creusé par le bouclier fiscal. Les économies sur les familles nombreuses serviront à l’achat des beaux avions que Sarkozy veut acheter pour transporter la sienne …
Pas de quoi s’inquiéter.
25 commentaires
Par Michèle Delaunay,
mercredi 16 avril 2008 à 10:39 dans Journal
Dans Libération aujourd'hui, la pétition visant à défendre l'amendement 252 protégeant les AOC des cultures OGM (pour simplifier).
Cet amendement passe ce matin au Sénat avec la ferme attention du gouvernement de le vider de son sens.
Merci de voir sur le blog : OGM, l'amendement 252 en danger.
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lundi 14 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 14 avril 2008 à 21:43 dans A l'Assemblée Nationale
Pour la première fois, et parce qu'il s'agit d'un sujet de conscience personnelle, je voterai demain à l'assemblée différemment de mon groupe politique.
L'anorexie mentale est un drame humain et familial qui va croissant. C'est aussi une maladie grave, souvent mal diagnostiquée (à l'excès) et qui nous interroge tous.
Les images du corps féminin, et plus encore les sites incitateurs à la privation de nourriture, constituent un élement facilitant.
Rien n'étant appliqué des lois déjà existantes sur la mise en danger d'autrui et l'incitation au suicide, je suis favorable à une loi spécifique.
La visite des sites présentant la privation de nourriture comme une incitation à la perfection, à la séduction ou à la beauté, a fini de me convaincre de la nécessité d'une pénalisation, choix qu'a déjà fait le gouvernement de M Zapatero.
Ci-après le communiqué explicatif de ma position. Lire la suite
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Par Michèle Delaunay,
lundi 14 avril 2008 à 14:04 dans Journal
Pourquoi les municipalités s'obstinent-elles à augmenter leurs parcs de machines à sous, alors qu'il ne serait ni plus dangereux, ni plus anti-social de planter du hasch dans la cour des mairies ?
Pourquoi Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, a-t-il autorisé une augmentation du parc de machines à sous à Bordeaux (300 machines), ainsi qu'à Arcachon et Andernos (200 machines), alors que, dans le même temps, il refusait une augmentation au casino de Gujan qui n'a que 50 machines au prétexte que l' "offre excédait la demande" ?
Une parenthèse au passage : le prétexte est doublement faux ; d'abord parce que la même réponse aurait pu être faite à Arcachon, Andernos et Bordeaux ; ensuite parce que, en matière de machines à sous, ce n'est pas la demande qui crée le besoin d'offre, mais l'offre qui suscite la demande. Une sacrée responsabilité sur la tête des politiques qui accordent les autorisations.
Revenons à la question principale : pourquoi cette différence de traitement, en faveur des trois gros casinos, en la défaveur du plus petit ? Tout simplement parce que les trois premiers appartiennent aux groupes Accor-Barrière et Partouche, et que le dernier est un petit casino indépendant, susceptible de faire concurrence aux autres dans le périmètre du bassin.
L'affaire est si grave que la chambre d'instruction vient d'autoriser l'ouverture d'une information judiciaire pour favoritisme. Les mesures ont été prises par Nicolas Sarkozy, en toute fin de ses fonctions de ministre de l'intérieur. L'obstruction du parquet a retardé l'échéance au maximum, mais aujourd'hui l'information est enfin ouverte.
Sauf que... Nicolas Sarkozy a été élu entre-temps Président de la République et qu'il est protégé pour cinq ans par son immunité.
Derrière toute atteinte à la raison, aux évidences scientifiques, à une vraie politique de santé sociale, il y a toujours d'énormes, de considérables intérêts financiers.
C'est la raison maîtresse de l'échec de la lutte contre les addictions. Toutes les addictions.
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dimanche 13 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 13 avril 2008 à 14:58 dans Journal
Nous parlions hier avec Odile, membre très actif du Réseau Education Sans Frontières, des dossiers que nous avons en commun, dont plusieurs sont humainement très éprouvants. Un des pires exemples de la politique d'Immigration du gouvernement est pourtant parisien. Un jeune homme, Baba Traoré, venu en France pour donner son rein à sa soeur. Les médecins n'avaient pas trouvé de donneur compatible, et il a été fait appel à son frère qui est venu en France spécialement pour l'intervention.
On imagine les liens que cela crée entre un frère et une soeur. Baba Traoré est resté chez sa soeur en France et il travaillait ; malgré cela et malgré le contexte familial, le permis de séjour lui a été refusé.
Il s'est jeté dans la Seine. La suite de ce billet est le récit du drame. Lire la suite
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 13 avril 2008 à 14:01 dans Brèves
Je suis de près les législatives italiennes qui amèneront au choix du Premier Ministre. Veltroni ou Berlusconi ? Les mauvaises langues disent : de toute façon, Veltrosconi, leurs programmes n'étant pas si radicalement opposés.
Une question pourtant, qui n'est pas si anecdotique qu'il y parait : est-ce que Michel Ange aurait voté pour Berlusconi ?
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samedi 12 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 12 avril 2008 à 15:20 dans A l'Assemblée Nationale
La semaine de la majorité à l’Assemblée Nationale a été particulièrement difficile. Les médias s’en sont fait l’écho et nous devons nous en réjouir.
Un point particulièrement important de cette "mauvaise semaine" est l’amendement que nous avons réussi à introduire dans la loi sur les OGM, grâce au vote dissident de 4 députés de la majorité. Il encadre strictement la culture des OGM, en particulier dans les territoires agricoles, et les filières telles que les "AOC", ce qui a une importance considérable dans notre région.
Cet amendement volé de haute lutte à la majorité est cependant en danger et il risque d’être retoqué au Sénat, si le gouvernement ne maintient pas son engagement de “s’en remettre à la sagesse de l’Assemblée Nationale", selon la formule traditionnelle utilisée à cette occasion par Nathalie Kosciusko-Morizet.
A la suite de ce billet, le texte d' un communiqué que je vous propose de relayer auprès de tous ceux qui, dans votre cercle professionnel ou amical, sont concernés par le sujet (agriculteurs, viticulteurs, restaurateurs.. et simples amateurs d'une alimentation de qualité).
Le soutien de l’opinion publique constitue un élément décisif de l’avenir de notre amendement. Lire la suite
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Par Michèle Delaunay,
samedi 12 avril 2008 à 10:23 dans Journal
Minuscule promenade dans le silence bavard du jardin. On dit trop souvent que les oiseaux chantent : la plupart du temps, ils parlent.
Petit brouhaha de paroles émises dans tous les sens, sur tous les tons dans l'atmosphère du lever du jour, et aussi à certaines heures dont la rythmicité m'échappe. A l'instant au contraire, de rares paroles, échangées d'une branche à l'autre, presque en catimini, un peu comme à la messe.
Il y a quelques mois, "éco-emballage" avait eu l'idée d'une réclame (oui, je sais, maintenant on dit "pub" !) charmante à la radio : un concert d'oiseaux pépillant sur tous les tons était décrypté par une voix humaine, qui suivait les tons et les modulations, pour vanter l'éco-emballage et le respect de la nature.
Oui, je sais aussi, maintenant on dit "la planète".
C'était charmant et c'est un peu à l'aguêt de quoi j'étais tout à l'heure, avant de venir le retranscrire sur mon ordi. Les oiseaux disaient qu'ils étaient petits et fragiles ; et aussi que ce clair de soleil n'allait pas durer, qu'un peu plus haut dans le ciel, il y avait des ombres grises et une odeur de pluie.
Alors je suis rentrée parce que j'ai eu peur d'oublier toutes ces petites phrases qu'ils avaient dites.
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vendredi 11 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 11 avril 2008 à 22:41 dans Journal
Couac sur couac = cafard. Cafard, ce soir, d'une gabegie gouvernementale de plus. Qu'elle soit de droite ne me réjouit pas : on attend d'un gouvernement qu'il soit à l'égal (au moins) de ce qu'on attend d'une équipe d'infirmières, d'un parti politique, d'une entreprise de boulangerie-pâtisserie : profesionnelle. PROFESSIONNELLE.
Ce mot, écrit deux fois, ne signifie pas le contraire de "bénévole". "Professionnel", pour moi, veut dire, que l'on a réfléchi avant, pensé pendant, et envisagé après. Le minimum exigible pour un gouvernement.
Nous naviguons à vue depuis des mois. Les femmes du gouvernement se lancent avec leur foi, leur maladresse ; les hommes de l'ouverture se lancent avec leur malaise d'être là sans y être, de faire pas grand chose sinon de la figuration ; quelques uns, de l'UMP, veulent écraser leur voisin, leur concurrent, jouent les matamores sans être davantage crédibles. De ligne politique véritable, ou du moins avouable, de projet économique efficace, de volonté sociale : POINT.
La question de la carte famille nombreuse, stupidité au carré, réparée à la hâte et n'importe comment, comme on cache une tache sur une robe ou une grille sur un bas, en est le dernier exemple. Mais tous les autres avant ? La loi Monsanto sur les OGM ? La dangerosité absolue des lois de Rachida Dati, remplissant les prisons jusqu'à l'explosion, et l'inefficacité monumentale des mesures sur les heures supplémentaires ?
Tout cela est approximatif, inefficace, dangereux ; pas davantage, et même moins encore, ces mesures sont inspirées, visionnaires, innovantes. Du bricolage dans l'à peu près. Cioran disait "être moderne, c'est bricoler dans l'incurable". Sarkozy a compris que pour être moderne, il suffisait de bricoler. C'est comme avec Edgar Morin, il n'a pas lu plus loin que le titre.
Tout ça , ça me colle un cafard terrible.
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jeudi 10 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 10 avril 2008 à 21:51 dans Journal
Pas de chance, non vraiment pas de chance, pour la pétulante députée de Meurthe et Moselle, Nadine Morano : moins de trois semaines après avoir été nommée Secrétaire d'Etat à la famille, voilà qu'elle doit annoncer la suppression de la carte famille nombreuse !
Personne ne savait à vrai dire pourquoi ce secrétariat d'Etat était échu à la "Madame Sans gène" de l'UMP. Elle même hésitait un peu sur ses attributions. Au lendemain de sa nomination, qui était aussi celui de la mort de Chantal Sébire, elle avait porté urbi et orbi le dossier de l'euthanasie. Le rapport de la famille et de l'euthanasie n'est pas tout de suite évident, mais il faut faire avec ce que l'actualité apporte.
Le dur était à venir. Première mesure de son secrétariat d'Etat : la mise au pilori d'une institution vieille de 89 ans, la carte famille nombreuse. Cette carte est une mesure sociale emblématique, donnant avantage aux familles de trois enfants et plus, non seulement pour les voyages en train, mais dans de nombreux magasins, organisations... Dans ces temps de pouvoir d'achat difficile (surtout avec plusieurs enfants), la carte n'avait jamais paru aussi justifiée et utile.
Nicolas Sarkozy, père lui-même de trois enfants, mais qui ne voyagent guère en train, n'en a eu cure, et Nadine, enfin, a eu une mesure à annoncer, fût-elle totalement à contre-emploi. Martin Hirsch lui-même a attendu dix mois pour voir son Revenu de Solidarité Active menacé de mise au pilori. A Nadine, il n'aura fallu que trois semaines.
La carte famille nombreuse ne sera donc plus prise en charge par l'Etat. Economie de bout de chandelle, fondamentalement contre-productive, en matière de politique du pouvoir d'achat, d'environnement et bien sûr de politique familiale. Ce qui s'appelle "faire d'une pierre trois mauvais coups".
Trois mauvais coups pour économiser trois francs six sous. La carte deviendra une "carte commerciale" et viendra arrondir le milliard d'euros de bénéfice de la SNCF.
Comment peut-on être si bête ?
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mercredi 9 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 9 avril 2008 à 22:04 dans Journal
Le Pr Philippe Morlat me transmet le texte issu de l'Université de Bordeaux 2 (si bien nommé "Victor Ségalen", écrivain, médecin et ancien élève de l'Ecole) manifestant l'importance des liens qui l'unissent à l'Ecole de Santé des Armées de Bordeaux, que nous appelons "Santé Navale".
Parallèlement à ce texte, j'ai adressé un courrier à Mme la Ministre de l'Enseignement Supérieur, pour exprimer la même exigence du maintien de l'Ecole à Bordeaux. Lire la suite
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Par Michèle Delaunay,
mercredi 9 avril 2008 à 08:59 dans Journal
Petit clin d'oeil pour commencer la journée sans se prendre la tête. Je bavardais il y a quelques jours avec Gilles Savary. Quand deux socialistes se rencontrent ils parlent du troisième, et quand deux personnes dites "politiques" parlent ensemble c'est souvent de l'art et la manière de faire bien ou mal de la politique.
Gilles, garçon facétieux, m'explique le secret pour avoir une grande audience dans les médias : prendre résolument le contrepied d'une position de notre parti ou d'un consensus politique. Et alors là, en faire des tonnes, ne pas hésiter à aller un peu trop loin..
Ce matin sur Europe, je tombe sur Elkabach interrogeant Jean-Luc Mélenchon. Tout est dit dès la première minute :"Jean Luc Mélenchon, vous êtes sénateur, et je vous ai invité ce matin car vous avez une voix discordante et vous critiquez l'engouement actuel pour le Tibet.."
En effet, il le critique ! le Dalaï Lama est un autocrate obtus, les boudhistes ne sont pas les pacifistes que l'on croit, leurs traditions sont obscurantistes... Quant au Tibet lui-même, il appartient à la Chine comme la Vendée à la France.
Dérive sur l'atlantisme. Un vague soupçon de la théorie du complot. Reporter sans frontières financé par les Américains etc..
Je n'ai peut-être pas tout compris, car j'avais à faire parallèlement. Mais cet entretien quelques jours après "le principe de Savary" m'a frappé.
Je dois à l'honêteté de dire que Gilles, qui est lui-même d'une honnêteté affligeante n'a jamais mis en oeuvre le principe qu'il a édicté.
Concernant le Tibet : sont-ce les Tibétains qui interdisent aux journalistes de s'y rendre ?
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mardi 8 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 8 avril 2008 à 08:58 dans Journal
Je clume dans mon train "retenu en gare de Bordeaux" : un suicide sur la voie , au voisinage de Saint Egulin bloque le trafic en direction de Paris. Il faut reconnaître le corps, faire venir "le parquet", enquêter...
La somme de désespoir que représente un suicide sous les roues d'un train ou d'un métro me serre le coeur. Le déchirement brutal du corps, le traumatisme pour le conducteur et les voyageurs qui auront l'impression d'une part de responsabilité, l'horreur et la violence de ce suicide qui ne laisse ouverte aucune possibilité de survie sont terrifiants. Le suicide est une interrogation sans fonds autant à titre individuel, pour chacun de nous, que pour la société.
Dans mon mêtier de cancérologue (près de 40 ans de pratique majoritaire puis exclusive de la cancéro), aucun malade ne m'a demandé de l'euthanasier, et un seul s'est suicidé. Les malades du cancer sont les héros de notre temps : ils se battent, ils veulent vivre, ils payent bien souvent pour cela autant que les poilus des tranchées.
La comparaison peut paraître choquante. J'ai toujours considéré cependant la cancéro et quelques autres branches de la médecine comme de la médecine de guerre : on se bat, tout disparait ou perd de l'intérêt autour de cette bataille. Qui sera élu Président de la République, tel élu sera-t-il nommé adjoint ou pas, tel autre deviendra-t-il sénateur, tout cela parait dérisoire. Seule, la date de l'élection ou de la nomination résonne dans l'esprit : où en serai-je à ce moment-là ?
Les personnes très âgées ont souvent aussi le même raisonnement : en 2011, serai-je là pour voir les régionales, En 200X, verrai-je édifié le pont Bacalan-Bastide ?
Pas seulement les personnes très âgées. Les personnes très lucides aussi. Quand on s'interroge, dans une réunion (hier soir à la section de Bordeaux centre) : qui prendra la tête de liste pour les municipales de Bordeaux en 2014, je me dis à part moi : qui, en effet, et qui présent pour concourir ?...
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Par Michèle Delaunay,
mardi 8 avril 2008 à 08:31 dans A l'Assemblée Nationale
Bordeaux a la chance d'avoir un hôpital historique en coeur de ville ; et a eu, au cours de ces dernières décennies, la volonté de le garder malgré les évidentes difficultés que posent sa large fréquentation et le stationnement du personnel.
Cette chance doit être mise en lumière, éclairée au sens propre, et ce bâtiment dont la construction a commencé au XIV siècle doit retrouver sa noblesse et la
fraîcheur de sa pierre. En face du palais de justice, jouant merveilleusement avec le soleil selon les heures du jour, il fait grise mine et donne une image bien sombre de la belle et grande médecine qui s'y pratique.
Pour cela, j'ai mis à la disposition du Maire de Bordeaux ma première réserve parlementaire, dans sa totalité, qui correspond à un montant de 30 000 euros. Manière de faire le lien entre ma vie hospitalière et mon nouveau métier de députée.
La somme ne peut couvrir le ravalement de la totalité des façades extérieures, mais l'on peut imaginer un montage Réserve parlementaire/Mairie/hôpitaux de Bordeaux ; peut-être même Etat. Ou encore commencer par une façade pour compléter ensuite.
Saint-André n'est pas inclus dans le périmètre du centre historique, mais il en est tout proche et il est à deux pas du Palais Rohan et en face du Palais de justice. Je serais très fière que ces travaux puissent être entrepris et que le Maire de Bordeaux envisage favorablement cette possibilité. Lire la suite
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dimanche 6 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 6 avril 2008 à 19:08 dans Journal
En... , un écrivain de science-fiction américain nommé Morgan Robertson écrit un roman très étrange. Une nuit d'avril, un paquebot immense part pour son voyage inaugural, transportant 3000 passagers. Le paquebot mesure 800 pieds de long et jauge 70 000 tonneaux, et il a, dès sa conception particulièrement avant-gardiste, la réputation d'être insubmersible.
Drame : le paquebot heurte un iceberg et finit par couler après des heures dramatiques. Comme il n'y a à son flanc que 24 canots de sauvetage, il y a plus d'un millier de noyés.
Petit détail : le navire du roman s'appelle le Titan, et le roman lui-même a été écrit en 1898, quatorze avant un autre voyage.
Par une nuit d'avril 1912, le Titanic coule plusieurs heures après avoir heurté un iceberg. Le Titanic mesurait 800 pieds de long et jaugeait 66 000 tonneaux. Il n'avait à son flanc que 20 cannots de sauvetage, et malgré la réputation d'insubmersibilité de ce géant des mers, ce fut la plus grande tragédie maritime civile de la période contemporaine : un milier de morts.
Prémonition ? Qu'est-ce que la prémonition ? Existe-t-elle ? Un esprit rationnel peut-il la concevoir ou même l'accepter ?
Dans un livre publié en 1972, j'ai raconté l'accident mortel d'un de mes amis, près de trente ans plus tard. Je ne m'en suis jamais consolée.
Ce n'est pas une histoire de dimanche. Si, quand même, puisqu'elle échappe au monde politique ; elle fait partie du mystère immense du fonctionnement cérébral.
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samedi 5 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 5 avril 2008 à 18:56 dans Journal
Un ami, dont je ne saurais trop dire s'il était radicalement optimiste ou fondamentalement pessimiste, m'a appris cette formule : "aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie".
Eh bien, tout à l'heure, pour le baptème de la promotion 2007 de Santé Navale, tout le monde avait dans le fond de son coeur, ce souhait en forme de question "Pourvu que ce ne soit pas la dernière promo !"
Les signes étaient bons : ciel d'azur, chants d'oiseaux au loin derrière les roulements de tambour et les prises de parole, défilé impeccable, agenouillement émouvant de la promo devant son drapeau, large affluence de public, et tous nos "grand élus", de gauche, de droite et de l'extrème milieu, réunis de manière consensuelle (j'allais dire : oecuménique) pour exprimer leur attachement à l'Ecole de Santé Navale de Bordeaux.
Notre Ecole.
De l'inquiétude de tous, il ne fut pas question dans les prises de parole ; en fond sonore, elle était présente partout, et entre maire et généraux, Présidents et médecins chefs ou grands chefs, on entendait que : "c'est pas gagné", "je suis pessimiste..".
Pas rose, quoi. Ce gouvernement sera-t-il assez bête de déchirer une Ecole de sa ville, alors même que Lyon, je ne dirais pas s'en moque, mais n'y attribue pas une importance notable, ne se mobilise pas, n'a pas avec son Ecole la même relation essentielle. Cent vingt ans de vie commune, ça ne laisse personne indifférent.
Autre élément : les "Lyonnais" se réjouiraient de venir à Bordeaux, les "Bordelais", élèves, gradés, personnel, vivraient comme un déchirement de partir à Lyon.
Alors, est-ce que le consensus politique, hospitalo-universitaire, économique, social, sociétal, qui anime Bordeaux finira par l'emporter ? Est-ce qu'un ministre, voire même plusieurs en l'occurence (Armées, Universités, Santé), eux-mêmes élus de villes dont ils connaissent les forces, les espoirs, les attentes, peut rester scotché à des décisions administratives, prises exclusivement au bas de colonnes de chiffres ?
Tout plaide en faveur du regroupement des deux Ecoles de Santé à Bordeaux et non à Lyon. Une fois encore, je demande aux amis de ce blog, aux amis de ces amis, à leur parents, cousins, vieilles tantes, petits enfants en âge de trifougner sur un ordinateur, de se précipiter sur le site sauvonssantenavale et de signer en ligne, comme nous avons été si nombreux à le faire de vivo cet après-midi , avant de rentrer dans l'Ecole pour le baptème de la promo.
(voir aussi le billet "Santé Navale", en date du 2/04, ainsi que ses commentaires)
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jeudi 3 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 3 avril 2008 à 16:11 dans Journal
Le "paquet fiscal", voté en juillet dernier, qui a plombé les finances publiques (15 milliards d'euros en direction des plus riches) comportait une mesure alibi : le Revenu de Solidarité Active (RSA) présenté par Martin Hirsch.
Le RSA est destiné à encourager le retour à l'emploi des bénéficiaires de minima sociaux en permettant le cumul des revenus de la solidarité et des revenus du travail. Ceci pour éviter ou limiter le catastrophique "on gagne plus avec le RMI et les avantages attenant qu'en ayant un petit boulot".
Il est en phase d'expérimentation dans 34 départements. Pour cela, lors du vote, une enveloppe de 25 millions d'euros lui a été alloué. Vingt cinq millions, au regard de 15 milliards, il y a en effet de quoi parler d' "alibi social".
Mais l'alibi coûte "trop cher" et François Fillon vient d'annoncer qu'il ne serait pas généralisé en janvier 2009 comme cela était prévu. "Les pauvres ne sont pas riches, mais ils sont nombreux" : le principe du regretté Joseph Caillaux, "inventeur" de l'impôt sur le revenu, est plus que jamais d'actualité. Mieux vaut faire des économies sur les plus bas revenus que limiter les plus hauts.
L'annonce de François Fillon a été faite le même jour où l'on a appris le montant des frais de réception de Rachida Dati (270 000 euros) pour son seul ministère. Pour dix ministères, ça fait combien ?
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 3 avril 2008 à 14:03 dans Journal
Et de onze, onze membres de son cabinet qui ont successivement démissionné. Le dernier en date s'appelle Pierre Boussaroque et il était conseiller diplomatique. Onze départs en dix mois, et sur un cabinet qui compte 19 personne, c'est un résultat plus qu'honorable, et le Guiness book of records n'est pas loin, si pas déjà atteint !
Autre résultat hors norme : en trois mois, Mme Dati a consommé la moitié des frais de réception/représentation de son ministère. Oh, pas grand chose, 100 000 euros, collants et frais de maquillage compris. En 2007, 270 000 euros, soit 30% de plus que le budget alloué pour les six mois d'éxercice.
Relier les deux faits amènent à des conclusions sans doute hâtives : Mme Dati choisit des collaborateurs qui n'aiment ni petits fours ni champagne, ou encore qui n'aiment pas les ministres maquillés ou habillés en Dior..
Tout cela, en période de rigueur et de révision des politiques publiques.
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mercredi 2 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 2 avril 2008 à 22:12 dans Journal
Y a-t-il plus beau mot que l'association de ces deux là : "Santé", "Navale" ? La santé, notre meilleur outil, et ce mot merveilleux de "Navale" qui évoque la marine, le grand large, mais aussi la rigueur de l'Ecole Navale ?
Le mot est peu à côté de ce que représente, à Bordeaux, l'Ecole de Santé Navale. Je suis à la fois un peu partiale et un peu experte sur le sujet, pour la raison simple que j'ai fait mes études avec des Navalais, que j'ai exercé ensuite au CHU avec des collègues, des externes, des étudiants issus de cette école ; je sais ce qu'ils ont apporté à notre ville, à notre Université, à notre médecine.
Cette Ecole est menacée dans son essence même. Le Livre blanc des armées projette en effet de réunir, à Lyon, les écoles de santé des armées. Les garnisons ferment, les ambitions rétrécissent, des économies s'imposent. Le sujet n'est pas ici de discuter pourquoi, ni d'envisager si une autre politique aurait pu faire moins mal. Notre ambition, l'ambition de tous les Bordelais, est de défendre leur Ecole, si bien en adéquation à la ville elle-même (un port ouvert sur le monde), à son Université et à son enseignement de la Médecine.
Tout cela paraît de bien grands mots, dont j'essaye pourtant au maximum de préserver ce blog. Mais enfin, à l'heure des pôles d'excellence, allons-nous renoncer à la nôtre en matière de médecine tropicale et à ce que les Navalais y apportent ?
Je reviendrai sur le sujet. Bien qu'engagée depuis des semaines dans cette bataille, je l'aborde ici aujourd'hui pour la première fois et rapidement en raison de l'urgence qu'il y a à agir.
Comment ?
-en signant la pétition en ligne sur le site www.sauvonssantenavale.fr et en la faisant connaître
-en étant présent samedi prochain 5 avril de 14 h à 15 h 30 à la manifestation qui aura lieu cours de la Marne, en face de l'Ecole
-en manifestant votre engagement sur ce blog dont je communiquerai la teneur au Ministre des armées, M Hervé Morin
Notre mobilisation transcende les positions politiques. L'Ecole de Santé Navale fait partie de l'identité de notre ville et elle constitue un des éléments de sa spécificité et de son rayonnement médical et universitaire.
Montrons ensemble notre volonté, notre exigence et notre force.
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mardi 1 avril 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 1 avril 2008 à 21:44 dans Journal
D'une journée parisienne tôt commencée et qui sera tard finie (voir agenda, en cliquant sur ce jour), que retenir ? Eh bien, sans doute ce à quoi la presse donnera le moins d'écho : la présentation de notre projet de loi "Donner un logement adapté à chacun et abordable à tous", présenté par Jean-Yves le Bouillonec.
Jean-Yves le Bouillonec est, comme son nom ne l'indique pas, député de la région parisienne. Il est surtout spécialiste du logement pour notre groupe SRC (socialiste, radical et citoyen). Quand je suis arrivée à l'Assemblée, il fait partie de ceux qui m'ont réconfortée par leur connaissance des dossiers et leur visible ardeur au travail. Oui, nous avons de très bon députés et ce ne sont malheureusement pas les plus connus des médias.
"Le logement est devenu le poste qui différencie le plus nettement les ménages en fonction de leur revenu". Cette formule très administrative veut dire ce que nous savons tous : beaucoup de Français ne peuvent plus se loger décemment. La ministre du logement renâcle à présenter un vrai projet, et devant l'urgence, nous avons présenté ce projet de loi. Les médias disent que le parti socialiste n'a pas de propositions : c'est faux.
C'est une politique d'ensemble que ce projet embrasse. Je n'en retiens que quelques points :
- limitation de la hausse des loyers à la relocation (où l'on note souvent de véritables sauts des loyers vers le haut) ; ceci pour une durée de trois ans.
- revalorisation des aides au logement pour compenser la baisse du pouvoir d'achat
- rétablissement du financement du Fonds Solidarité Logement (FSL) à parité Etat/département
- création d'un fond de garantie universel contre les risques locatifs , afin d'indemniser les propriétaires subissant des situations d'impayés locatifs.
- aides pour les charges liées au logement : prime pour les ménages à petit revenu se chauffant au gaz (équivalente à la "prime à la cuve" en cas de chauffage au fioul) ; élargissement du régime de TVA à 5,5% aux réseaux de chaleur qui fournissent les HLM
- crédits d'impôts pour les coûts de main d'oeuvre relatifs aux travaux d'isolation
- augmentation du plafond du livret A (dont l'utilisation est fléchée sur le logement social)
- suppression du dispositf de l'amortissement de Robien, qui est la cause de l'inflation immobilière (amortissements fiscaux sans contrepartie sociale)
- déduction fiscale de 100% sur les revenus locatifs des logements à loyers sociaux occupés à la suite d'une décision issue de l'application de la loi DALO (Droit au Logement)
- multiplication par 5 des amendes infligées aux communes par logement social manquant
- prise en compte des diverses catégories de logements sociaux dans les inventaires annuels de logements sociaux
- substitution de l'Etat aux communes qui ne font pas les efforts nécessaires pour atteindre le seuil de 20% de logements sociaux
- obligation à l'Etat de vendre ses terrains et immeubles à des prix inférieurs à la valeur vénale quand ils sont destinés à la construction de logements sociaux
Ce ne sont que les principaux des 39 articles de cette proposition de loi très complète et susceptible de répondre à l'urgence du problème. Aprés le débat général, la majorité a voté contre l'examen de la loi article par article, ce qui a fait automatiquement tomber la proposition.
La ministre avait pourtant reconnu que plusieurs mesures étaient favorables. Toutes l'étaient bien évidemment, mais au moins aurait on pu retenir les articles considérés comme acceptables par mme Boutin et son gouvernement.
Au lieu de cela, refus global. On devrait interdire l'utilisation même du terme d' "ouverture".
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