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lundi 5 mars 2007

AJ à son meilleur

Conseil municipal cet après-midi. Alain Juppé à son meilleur, du moins à ce qu'il estime sans doute être son meilleur, puisque rien ni personne ne l'amènera à s'en lasser : l'imperméabilité au débat, même aux arguments les moins politiciens, les plus pondérés, et disons-le, le mépris.

Parmi beaucoup d'autres délibérations (ainsi nomme-t-on les rapports qui nous sont présentés, même si comme je viens de le dire, la "délibération" tourne souvent court) une demande d' extension du parc de machines à sous du casino. En présentant cette demande, l'adjoint Jean-Charles Bron a dit "qu'elle était depuis longtemps attendue". Par qui ? Pourquoi ? Par lui sans doute, je lui ai toutefois rappelé que la dernière augmentation du nombre de machines ne datait que d'aout 2006. On nous présente ainsi des fournées de 50 machines supplémentaires à peu près tous les ans...

Nous en sommes à 300 ! Remarquable ! Trois cent machines, disponibles pour le public de 9 heures du matin à deux heures du matin, voilà de quoi expliquer les 40 millions d'euros de bénéfices bruts annuels de ces sympathiques machines à plumer les plus vulnérables et les moins riches d'entre nous.

Voilà aussi qui nous met en deuxième position derrière Lyon, loin devant les places traditionnelles des casinos (Biarritz 220 , Enghien 200, Niederbronn 175). Dans ce domaine au moins, Bordeaux peut se vanter d'avoir distancé sa rivale Toulouse qui n'aura de casino que dans quelques mois !

Où se situe le mépris d'Alain Juppé ? Connaissant ma réprobation de cette extension, sachant que je l'argumenterais solidement, il a ostensiblement quitté la salle avant la délibération. "J'ai un coup de téléphone urgent...". Il n'avait pas de coup de téléphone, il est demeuré derrière le rideau qui mène à la salle où ses collaborateurs préparent ses fiches .. et il est revenu dès la fin de mon intervention. Ce faisant, il lui a donné beaucoup de relief, car tous ont été choqués de son attitude.

J'ai exprimé en effet mon regret que ce "nouvel écologiste" n'ait appris de l'écologie que sa dimension environnementale, et rien du développement et de la santé durables. Réintroduire l'ours Balou ou défendre la pimprenelle des sous-bois, c'est bien, mais lutter contre les effets néfastes des comportements aberrants de l'homme sur l'homme lui même, les prévenir, c'est mieux. Alain Juppé n'est pas parvenu au chapitre II de l'écologie : l'écologie sociale et sociétale.

C'est d'autant plus regrettable que les études les plus décisives sur les dégats sociaux des machines à sous qui est un impôt sur les plus vulnérables, et sur leurs dégats humains viennent du Québec. J'ai proposé de les lui communiquer, Hugues Martin qui présidait à sa place quelques minutes a éludé.

Et pourtant, en effet, un seul chiffre : 43 % des joueurs de "bandits manchots" manifestent des signes de jeu pathologique, c'est à dire des signes d'addiction à des degrés divers de gravité mais toujours avec des conséquences financières, professionnelles, sociales et familiales.

Ce chapitre là, Alain Juppé se réserve sans doute de l'aborder à l'occasion d'un prochain séjour québecois. Mon intervention a été parfaitement sobre et argumentée, il n'a pas jugé nécessaire de l'écouter, moins encore de répondre. Il a raison par droit divin, et cela ne l'oblige pas même au simple respect de son opposition.

dimanche 25 février 2007

Logement : Bordeaux a à rougir ! (24)

Chaque fois que le problème du logement est abordé, en Conseil Municipal comme en Conseil de CUB, Hugues Martin reprend son antienne favorite "Bordeaux n'a pas à rougir !"

Outre que c'est du plus pur style Hugues Martin (imagé, souvent un peu simpliste), il assène régulièrement cette belle parole à titre quasi-préventif, façon méthode coué. Car en effet, Bordeaux a à rougir, particulièrement dans ce domaine.

Hier en Conseil de CUB, nous avons voté plusieurs rapports propres à faire évoluer la situation, y compris de Bordeaux. Précédemment, nous avions voté un "Plan d'urgence pour l'habitat" fixant à 25% le seuil minimum de logements sociaux et très sociaux (PLUS et PLAI) sur toutes les opérations sous maîtrise d'ouvrage communautaire. La séance d'hier a marqué un pas supplémentaire en permettant la production de logements intermédiaires dans des opérations immobilières privéees. La convention comprend la possibilité de réserver une part des logements ainsi construits aux salariés des entreprises venant s'implanter dans l'agglomération. Ceci a un double effet : créer des logements accessibles et favoriser l'attractivité de Bordeaux-agglo auprès des entreprises.

A l'occasion de ces rapports, les élus UMP ont fait de grands efforts pour essayer de mettre Bordeaux dans la roue de la CUB. Force est pourtant de reconnaitre la faiblesse des efforts de la municipalité de Bordeaux, jusqu'à ce qu'elle soit tirée par les décisions de la CUB sous présidence d'Alain Rousset.

Quelques chiffres :

- entre 2001 et 2006, le pourcentage des logements sociaux à Bordeaux a baissé : de 15, 2% à 14,7% Ceci alors qu'il augmente partout sous la contrainte de la loi SRU qui, rappelons-le, fixe le pourcentage exigible à 20% pour toutes les communes

- dans la même période, le nombre de résidences principales a augmenté de 9% (atteindre 129 200) - le nombre de logements conventionnés n'a augmenté que de 6% (+ 23 logements entre 2005 et 2006 !)

- la part de logements socialux construits dans le total est de 9,7%

Exprimé autrement : dans les 5 années précédentes, plus de 90 % des logements construits à Bordeaux ont concerné le secteur spéculatif !

Cela impose quelques remarques concernant la loi Robien, qui est à l'origine pour une très grande part de l'explosion des prix du logement. Elle consiste en la défiscalisation sous conditions du logement spéculatif et fait qu'actuellement le secteur spéculatif est quatre fois plus aidé que le logement social.

Cette explosion des prix, s'accompagne d'un accroissement de la construction dans le secteur spéculatif et d'une raréfaction du foncier qui amplifie encore le phénomène. Les investissements sociaux ne trouvent plus de foncier et à des prix considérables.

Voilà de vrais sujets, même s'ils sont austères à exprimer. Si, comme le dit Hugues Martin, Bordeaux n'a pas à rougir, c'est que ses ambitions sociales sont bien maigres.

mardi 9 janvier 2007

La petite buvette du parc bordelais ...

... les bancs du Grand Parc (et de tant d'autres endroits), la porte fermée du cimetière, les arbres sciés du cours Victor Hugo... Tant de petites choses qui ne sont aucunement petites. Elles ont évoquées à la suite du billet précédent ou de billets plus lointains. Toutes sont importantes, et l'autorité publique (dans le cas le pouvoir municipal) les a dérobées à notre usage sans crier gare, sans concertation, ni information, juste comme ça, un beau matin...

Aucun de ces exemples n'est anodin ou anectotique. Je ne vais pas commencer par le Grand Parc, on me soupçonnerait d'être de parti pris, ce que je suis résolument. J'y reviendrai donc.

La condamnation d'une des portes latérales du cimetière de la Chartreuse parait un sujet politiquement peu porteur, comme l'est tout ce qui touche à la mort, mais qui me touche, moi, très fort et que je voudrais porter : le prix du transport des corps d'une ville à l'autre, le prix des inhumations, plus encore l'absence de cérémonie civile pour les funérailles. Je crois très important le parrainage républicain des enfants, mais pas moins la possibilité d'obsèques républicaines pour ceux qui en effet ont servi la République et que l'on ne souhaite enterrer religieusement (ou qui n'ont pas souhaité eux-mêmes l'être) .

Je me souviens des funérailles d'une de ces "hussards noirs de la République", une institutrice d'un village landais qui avait servi l'école pendant plus d'un demi-siècle. C'était en plein mois d'août, personne ne s'était déplacé, aucun cérémonial ne l'avait accompagnée, elle qui avant enseigné année après année, les principes, la grandeur et le service de la république ; les enfants de l'école du village n'avaient pas été réunis autour d'un discours simple et signifiant, disant à la fois la mission de l'enseignement et la réalité simple de la mort... J'en ai encore, en y repensant, le coeur et l'esprit bouleversés.

Je me suis largement écartée de la porte du cimetière de la Chartreuse. Sa condamnation par les services municipaux, pour cause déclarée d'économie de personnel, a rendu combien plus difficile, quelquefois même impossible, la visite de nombreuses personnes âgées à leur défunt. Et alourdi leur peine de ne pouvoir aller à "parler sur leur tombe" (car le silence des cimetières est plein de paroles).

J'avais promis, je reviens aux bancs du Grand Parc. Ils étaient le signe que ce Parc était un Parc, où l'on aime bavarder et ce retrouver et non une zone de droit restreint, pas tout à fait l'égal du reste de la ville et des autres espaces verts. "C'est pour la sécurité...". Est-ce aussi pour la sécurité que les éclairages ont été changé pour des phares de mirador, pour la sécurité aussi que les distributeurs de poches pour déjections canines sont absents du Grand Parc, alors qu'au jardin public; il y a des "allées du chien" (!). Est-ce que les enfants qui courrent dans les pelouses sont différents au Grand Parc et au Jardin Public ???

C'est aux petites choses autant (plus encore ?) qu'aux grandes qu'on juge de la politique d'une ville. Soyons-y très attentifs et même hypersensibles. Le regard que l'on porte à la vie quotidienne est le même que l'on porte à la société toute entière et à son avenir.

jeudi 16 novembre 2006

Conditions de travail des soignants à l'hôpital Saint André

J'aime beaucoup parler de mon hôpital, même si je le fais très peu, en respectant en particulier totalement le monde de mes malades, justement parce que c'est un autre monde.

En ce moment même nos "soignants" (curieusement, on appelle "soignants" les non médecins) de l'hôpital Saint André manifestent contre la réduction probable des places de parkings accordés prioritairement à ceux qui travaillent de nuit, sont éloignés de l'hôpital et mal désservis par les transports en communs). L'augmentation des tarifs de "Parcub" et la volonté du CHU de ne pas alourdir son budget parking risque d'aboutir à une réduction des places mises à disposition.

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mercredi 6 septembre 2006

Municipales : profession de foi-programme

Je déroge une deuxième fois (voir billet sous le titre "à mes camarades, à mes amis) à ma volonté de ne pas inscrire sur ce blog la vie interne du parti socialiste : dans cette rubrique "vie municipale", je porte à la connaissance des non-militants -c'est ainsi que nous disons, la profession de foi-programme, dans une version légèrement abrégée, que j'ai adressée le 2 septembre, avant de me résoudre à retirer ma candidature.

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