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mercredi 31 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 31 décembre 2008 à 16:22 dans Journal
Et en plus c'est une vraie histoire. Je n'en change que les noms et les lieux, comme il est d'usage.
Un de mes malades vient un jour consulter à l'hôpital. En réalité, au moment où il arrive à l'hôpital, il n'est pas encore un de mes malades, et cette histoire commence donc par un mensonge. Un tout petit mensonge, que quelques minutes suffiront à réparer : dès qu'il passe la porte de la salle de consultation (c'est ainsi que l'on dit dans les hôpitaux), il commence cette étrange carrière, "être un malade" et dans le cas, "mon" malade.
Je veux vous le dire tout de suite, car c'est une histoire de Saint Sylvestre, et je ne veux pas que vous soyez inquiets : cette carrière dure encore, ce qui est une très bonne nouvelle.
On pourrait discuter sur le fait que demeurer un de mes malades soit plutôt une bonne nouvelle. C'est pourtant le cas. Il y a des maladies dont la seule fin assurée est une mauvaise fin. Mieux vaut donc pas de fin qu'une mauvaise fin. Il y a de drôles de paradoxes comme ça dans "mes" maladies. Et par exemple, cette curieuse vérité que je vous garantis absolue : il vaut mieux une mauvaise grippe qu'un bon cancer. C'est comme ça ! Allez y comprendre quelque chose.
Il y a une autre chose très curieuse, plus profonde, plus grave, mais aussi plus belle. "Mes" maladies sont les seules circonstances, dans le monde entier, où que vous alliez chercher, où le temps qui passe soit une bonne chose et même une sorte de bénédiction...
Je reviens à mon malade que nous avons oublié sur le seuil de la salle de consultation et qui ne sait encore rien de tous ces prodiges que je viens de vous livrer.
Homme d'une bonne soixantaine, et pour tout dire plus près de soixante-dix que de soixante ; de ceux qui doivent se dépêcher de se réjouïr d'être des sex-agénaires, parce que ça ne va plus durer très longtemps, et que "septu' " c'est quand même beaucoup moins prometteur que sex'. Cela par contre je pense que mon malade le sait déjà.
Grand, un peu gros, disons "épais" et très typé. Aux premiers mots, à son bel accent, on reconnait d'où vient ce caractère typé. Mon malade, nous l'appelerons Alberto, est un Argentin qui a quitté il y a bien longtemps Buenos Aires pour nos côtes.
Il arrive avec un dossier, lui aussi, épais, ce qui n'est généralement pas le meilleur signe. Je décortique les feuilles de tous formats et couleurs, j'examine les planches de scanner pendant qu'il raconte. L'épaisseur du dossier n'est pas contredite, le cas n'est pas léger et l'affaire pas dans le sac.
J'examine, j'explique, je propose des choses pas toutes agréables et même pour être honnêtes toutes désagréables. Dire qu'il en est enchanté serait excessif, et il repart avec une "feuille de route" comme dirait Sarkozy, le moral dans les chaussettes, et plus bas encore s'il est possible.
Rendez-vous à trois mois, après exécution de la feuille de route et nouveau bilan.
Si nous étions à un cours de théâtre, je vous mimerais la deuxième entrée de mon malade. Rien à voir. Pourtant la porte de la salle de consultation et la salle de consultation elle-même n'a pas changé, le motif de la consultation n'est pas plus guilleret, mais le malade lui, si.
Il est même radieux, un peu minci, non pas bel hidalgo, mais hidalgo sur le retour en assez bel état. Tout de go, il me dit : "je sais que je vais guérir".
J'approuve d'un coup de tête extrèmement prudent, que seul un être perfusé de Prozac pourrait considérer comme une approbation.
-"Je sais que je vais guérir. J'ai rencontré le mois dernier une jeune fille que j'ai connu quand j'étais moi même jeune homme. Nous nous sommes retrouvés et aussitôt, je suis redevenu amoureux. Amoureux, comme on l'est à cet âge..."
"Cet âge", c'était celui de sa première rencontre. Je prends en main le dernier scanner sans chercher à aller plus avant sur les sentiments de la jeune fille, qui avait au demeurant son âge de maintenant. J'avoue que j'étais doublement craintive de trouver motif à le dissuader, pas sur la jeune fille, mais sur la première partie de sa phrase.
Eh bien, non, le scanner montrait plutôt des signes encourageants. En tout cas, il n'y avait pas d'aggravation, la maladie était stable, et quand on connait la mauvaise volonté des scanners dans le type de circonstances où j'ai l'habitude de les fréquenter, on peut considérer que c'était une bonne nouvelle. Je l'ai dit plus haut, les bonnes nouvelles se mesurent à des aunes très variées et il faut bien souvent savoir les attendre en même temps que n'en pas attendre tout ce qu'on voudrait.
J'explique tout cela à mon malade, qui n'était déjà plus, dans sa tête, mon malade. Ou du moins très différemment, persuadé qu'il était d'avoir le dernier mot.
Un mot sur la jeune fille : elle habitait en Espagne. Là non plus, l'affaire n'était pas encore dans le sac. Mon Alberto (le sien plutôt) allait devoir faire sa cour, écrire des lettres, faire des déplacements multiples qu'il allait falloir combiner avec mes propres prescriptions. De toutes manières, je comprenais que mes prescriptions passeraient le plus souvent au second plan.
De trois mois en trois mois, de petits pas en petits pas, la jeune fille se rapprocha et la maladie s'éloigna.
A ce jour, la jeune fille est au domicile du jeune homme (elle l'accompagne lors des consultations), et la maladie non décelable même aux yeux des scanners les plus sophistiqués, et Dieu sait qu'on en a trouvé depuis, encore plus récalcitrants et inquisiteurs, capables de plomber le moral d'un régiment d'Albertos.
Je ne vois plus mon malade qu'une fois par an, à l'approche de noël et de la Saint-Sylvestre. Il m'a fait souvenir, quand nous avons espacé le rythme des consultations, que c'est à l'approche de ces dates qu'il était venu me voir la deuxième fois, cette drôle de fois où il avait décidé de n'être plus "mon" malade, mais "son" jeune homme.
Et ça a marché. Finalement, ce Saint Sylvestre, c'est un chic type.
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mardi 30 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 30 décembre 2008 à 10:28 dans Journal
Il y a les IUFM (prononcer I-ou-fme) et les-Z-IUT. Les premières sont en voie d'enterrement, les seconds sont en plein dans ce que nous appelons en médecine "un syndrome de menace".
Pour les non initiés (il n'y en a pas parmi les lecteurs de ce blog !), les IUT sont les Instituts Universitaires de Technologie. Au nombre de 116 en France, il forment depuis 40 ans des techniciens supérieurs et des cadres intermédiaires. Ce qui fait leur force et leur originalité, c'est de fonctionner en relation étroite avec le tissu économique local et de réunir trois types d'enseignants : enseignants chercheurs, enseignants de second degré, et enseignants issus du milieu professionnel. Grâce à cela, leurs étudiants bénéficient d'un taux d'intégration professionnelle de 85%, chiffre dont la plupart des Universités sont très éloignées.
Le 1er Janvier, les IT perdront une grande partie de leur autonomie de gestion en raison de l'application de la loi LRU (Liberté et Responsabilité des Entreprises) : ils ne recevront plus leur dotation directement de l'Etat mais des Universités. Enseignants et Etudiants craignent donc légitimement que les moyens humains et financiers qui leurs seront alloués soient revus à la baisse et ne suffisent plus à subvenir aux besoins spécifiques de l'enseignement technologique.
A Bordeaux, ce sont 4500 étudiants qui sont concernés.
Je viens d'interpeller la Ministre Valérie Pécresse en lui demandant de compléter la loi par des mesures réglementaires ou législatives permettant d'assurer la pérennité des IUT et de continuer ainsi à garantir aux étudiants un "passeport pour la réussite", denrée de plus en plus nécessaire mais de plus en plus rare qui convient de protéger à toute force.
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samedi 27 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 27 décembre 2008 à 17:31 dans Journal
Entre deux gros tas de cartes de voeux, un "tour de journaux". Expression non brevetée, sans doute obscurément inspirée du "tour de peigne" de Montaigne. Le vocabulaire de Montaigne, fort de toute la verdeur du français naissant, est une merveille dont on ne se lasse pas.
Mais rien à voir avec "ma pioche" dans les journaux.
Un sondage, initié par "la Croix" mais publié par plusieurs journaux et magazines montre que les trois beaux mots supposés figurer au fronton de nos mairies et de nos écoles filent un très mauvais coton dans l'esprit de nos concitoyens ; et peut-être pas seulement dans leur esprit. Où en sont la liberté, l'égalité, la fraternité, dans notre ressenti de tous les jours ? Où en sont-ils dans la réalité des faits ?
Les trois piliers de la République battent, inégalement, de l'aile. L'expression est osée, elle traduit en tout cas une grande inquiétude et un vécu où la dureté l'emporte.
Le plus mal en point des trois est l'égalité ; 32 % des Français seulement pensent qu'il s'applique bien à la société d'aujourd'hui. Même pourcentage qu'en 2002 (au mois de mars, les socialistes auraient sans doute du mieux l'examiner à cette date..., mais beaucoup moins bien qu'en 2004, où ils étaient 40% à juger, que de ce côté, ça allait plutôt bien.
Un Français sur trois aujourd'hui se disent satisfaits. Les deux autres pensent que le mot s'applique "mal" à "très mal". Que répondrions-nous ? Pour ma part : mal.
La fraternité s'en tire un peu mieux ; 45% trouvent qu'elle s'applique bien à notre société. Pour tout dire, ce n'est pas mon mot favori : il a vieilli, je ne sais exactement pourquoi, peut-être un peu (comme pour les droits de l' "homme" à cause de sa masculinité, mais ce n'est pas certain). Chaleur, amitié, proximité me sont plus familiers. En tout cas, le score n'est ici pas si mauvais : presque un Français sur deux fait l'expérience de la fraternité.
La liberté tient le haut de l'affiche, en tout cas, réjouïssons-nous, 60% des Français n'ont pas encore perçu sa limitation. Elle est en effet marginale, c'est à dire focalisée à des situations ou des groupes particuliers, et il faut savoir en renifler les moindres menaces pour sentir qu'elle aussi, a du soucis à se faire.
Voilà, je voulais juste vous livrer ces chiffres. Les trois mots en tout cas méritent qu'on soit autour d'eux comme de gros chiens fidèles et, si besoin, menaçants.
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vendredi 26 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 26 décembre 2008 à 09:14 dans Journal
Un an de prison ferme pour le porte-monnaie de Constance Mollat qui ne contenait qu' "une petite somme et deux cartes de crédit".
Je rassure aussitôt les âmes sensibles : le malôtru n'a pas eu le temps de faire usage de l'une ni des autres.
L'histoire prend tout son sens, car le vol a eu lieu lors du "déjeuner des plus démunis", jour de contrition institutionnel de la municipalité où un repas est offet à des pauvres (mais oui, des pauvres), choisis (il n'y a que l'embarras) et invités au Palais Rohan. Cerise sur le gateau, ils sont servis à table par les épouses des conseillers municipaux. D'époux, du temps où j'étais moi même conseillère, je n'en ai point vu, mais cela a pu changer.
Ce repas a lieu une fois l'an. J'avais proposé au Maire qu'il soit remplacé par une table ouverte mensuelle, sans tralala ni tablier pour les épouses, ni épouses identifiées comme telles. La proposition ne fût ni écoutée, ni entendue.
Le vol, modeste, a été commis par un SDF de 28 ans, en ce jour de charité municipale. Charité municipale bien ordonnée ne dépasse pas le déjeuner. Le malandrin a été arrêté, jugé prestement en correctionnelle et a écopé d'un an de prison ferme.
Récidiviste, sans doute, mais enfin ! Pour qui "adhère complètement à la doctrine sociale de l'église", nous sommes assez loin de Jean Valjean offrant les chandeliers qu'on lui a dérobé au SDF d'alors qu'il venait d'héberger.
Un jour par an, Monsieur le Maire, la peine n'aurait-elle pu être évitée et Madame Mollat ne pas porter plainte ?
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jeudi 25 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 25 décembre 2008 à 19:57 dans Journal
Noël approche de sa fin et j'ai à son égard un reproche : que les fabricants de crèches n'aient pas résolument changé de modèle.
En 20 siècles, le petit Jésus est devenu grand. Il n'est plus cet enfant dans un lange impeccable qu'une famille unie bien qu'inhabituelle regarde d'un oeil émerveillé. Même l'ange et le boeuf sont devenus plus citadins. Les rois mages n'apportent plus d'encens, ni de myrrhe, mais du pétrole.
Cela n'est pas le fond de mon propos. Jésus, le Jésus de l'histoire n'a pas toujours été ce qu'on le représente. Il est aussi ce jeune homme révolté devant l'iniquité, l'usure, la finance (Eh, oui, déjà !) qui bouscule le monde autour de lui. Le Jésus de 30 ans est plus en phase avec le XXIème siècle que le bébé rose, qui ne correspond d'ailleurs à aucune réalité. Comment cet enfant de fuyards ne serait-il pas entouré de haillons, comme ceux qui l'entourent ? L'Eglise des siècles derniers n'a pas toujours su s'approprier la misère et sa représentation.
Retour à la crèche modèle 2008, telle que je l'imagine. C'est celle du jeune homme débarrassant le temple de ses usuriers, des commerçants véreux, des blanchisseurs d'argent, des vendeurs de crédits sans scrupules, des casinotiers ... D'accord, ça ne s'appelle pas comme ça dans les textes mais rien n'empêche de traduire en langage du jour.
"Il renversa les tables des changeurs de monnaie ... " Matthieu, XXI, 12 à 13
"Vous avez fait de mon temple une caverne de voleurs" Marc XI, 15 à 17, Luc et Matthieu
"Jésus monta à Jérusalem .. Alors il trouva les vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons ainsi que les changeurs de monnaie installés dans le temple. Alors il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous du temple.. Il dispersa la monnaie des changeurs et renversa leur table et il dit "enlevez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon père une maison de commerce"" (Jean, II, 13 à 16)
Les quatre évangélistes rapportent l'histoire, presque en même termes, alors que deux seulement évoquent la naissance, et elle parait un des faits historiques les plus sûrs.
Je partage avec Henri Emmanuelli le goût des citations bibliques (oui, j'ai bien dit, Henri, pas Ségolène). Pourquoi, en ce noël 2008, préférer cette représentation tellement signifiante pour notre temps ?
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 25 décembre 2008 à 15:22 dans Journal
Moment heureux, malgré le nombre grandissant, je le reconnais, de destinataires : écrire des cartes de voeux. C'est pour moi une tradition d'y consacrer une partie des jours de noël et du premier de l'an, avec l'impression de leur donner tout leur sens.
En ce moment, devant ma table pointue de cartes et en fond sonore un oratorio de noël aux accents byzantins (Constantinescu, sur France musique, appelée par moi France muse'), j'ai l'impression de dire un mot à chacun de mes correspondants. Sans doute, ai-je plus de goût à écrire qu'à parler, du moins pour ce type de message et s'il s'agissait de téléphoner à chacun, je le vivrais comme une épreuve.
Dans la cheminée une énorme bûche, trouvée dans la cave de la maison et qui a certainement mon âge. Finir en bûche de noêl ne manque pas de gloire, pour une vieille bûche poussiéreuse, oubliée de tous, au milieu des bouteilles vides et des vieux cartons.
Vous l'avez compris : j'avais envie de vous souhaiter d'heureuses, plus encore de chaleureuses, fêtes de noël.
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mercredi 24 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 24 décembre 2008 à 18:27 dans Journal
Sous ce nom qui pourrait être celui d'une secte, une réalité étrange mêlant sorcellerie et science, obscurantisme et connaissance.
C'est malheureusement la sorcellerie, le meurtre et l'obscurantisme qui prévalent en ce moment à l'encontre des albinos, ces nègres blancs, dotés depuis des temps immémoriaux de pouvoirs et de malédictions irrationnelles.
Les albinos n'appartiennent pas qu'à la race noire, mais on comprend qu'ils ont dans cette race une étrangeté particulière. Malheureusement, ils y sont aussi doublement en danger. L'un, scientifiquement expliqué, est celui de l'exposition au soleil contre laquelle ils n'ont aucune arme, car ils sont génétiquement dépourvus de mélanine, la substance qui est responsable de la pigmentation. L'autre, "magique", du aux croyances positives ou négatives, souvent les deux, qui entourent leur fragile existence.
Au Burundi aujourd'hui où l'espérance de vie est de 43 ans (à peine plus de la moitié que la nôtre) et le revenu moyen tel que l'on raconte que l'on peut acheter la vie d'un homme pour 10 000 francs "bou" (6,50 euros), la peau -à tous les sens du terme- d'un albinos vaut de l'or et plusieurs déjà ont payé de leur vie les croyances entourant la poudre de leurs os ou les morceaux de leurs membres.
Rarement, le tragique, la magie et la fatalité scientifique ne concourent aussi étrangement. Les albinos sont condamnés aussi par le soleil qui sert à les nommer. Même soigneusement protégés, traités, les cancers cutanés finissent par les emporter. Dans l'enfance hier, à l'âge adulte aujourd'hui.
Une étrangeté supplémentaire est due au fait que l'inverse de la tare génétique qui les prive de mélanine n'existe pas. Jamais un couple blanc n'aura un enfant noir (en dehors bien sûr de l'intervention d'un voyageur de passage). Le "blanc nègre" -je ne trouve pas de meilleur équivalent-, l'enfant de la nuit, n'existe pas.
Tout cela ressemble étrangement à un mythe grec. Bien davantage, je le reconnais, qu'à un conte de Noël. Mais j'essaierai de me rattraper..
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lundi 22 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 22 décembre 2008 à 21:43 dans Journal
La nuit dernière était celle du solstice d'hiver ; la nuit la plus longue, le jour le plus court. Celle, celui, dont on dit qu'après eux, tout ne peut que renaître, recommencer, revivre, le mythe éternel de l'homme nouveau dans un monde nouveau. Le mythe du "Premier homme" dont Camus a fait son dernier roman.
Comme des milliers, au cours de milliers d'années, je déteste les jours qu'un dieu inconnu abrège et les nuits qui allongent. Comme ces mêmes milliers, je guette le plus petit signe de victoire de la lumière sur les ténèbres.
Vercingétorix et tant d'autres ne faisaient pas autre chose. C'est rassurant.
Ce soir, j'ai envie de parler de Julien Dray. Aucun rapport ou tous les rapports que l'on veut, puisque les rapports, les liens, les connivences et les connexions sont dans nos têtes plus que dans les faits ; d'étranges petites pattes entre deux neurones. Des petites pattes qui sont, en fait, des molécules, des neuro-médiateurs, des courants électriques, des choses bizarres dont nous ne saurons jamais tout.
Je ne connais pas Julien Dray. Enfin, un peu et même beaucoup, si l'on considère comme "beaucoup" de l'avoir entendu, éblouissant, profond, hardi, lors du dernier Conseil National du PS. Et d'avoir échangé un mot et deux grognements, dans le couloir du 3 AB, le soir d'avant la perquisition. Le "trois AB", 3 rue Aristide Briand, est l'adresse commune de nos bureaux à l'Assemblée, où nous nous sommes croisés très tard, la nuit était déjà avancée, lui en forme de gros ours, moi en forme d'ourse plus fragile, mais pas moins ourse.
Je connais Julien Dray pour tout cela, et pour la familiarité que donne d'appartenir à la famille ours. Et je partage sans difficulté ce qu'il vit en ce moment, dans une grande économie d'appuis et de signes d'amitié.
Julien a du coeur et du talent. Il lui faut du courage dans ce qu'il traverse, dont je ne sais rien, et lui peut-être pas grand chose.
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dimanche 21 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 21 décembre 2008 à 10:26 dans Journal
Non, ce n'était pas pour la venue du père Noël que nous manifestions hier 20 decembre. Du moins, espérons que la situation de l'emploi à Bordeaux ne dépende plus que de sa seule compétence. L'avalanche des sites fermés au cours de 2008 (Marie Brizard, Céwécolor...) pourraient le laisser craindre.
En tête de nos préoccupations, le site de Ford à Blanquefort et ses 1650 emplois. Les salariés étaient nombreux hier en tête de cortège, suivis par les organisations syndicales et les partis de gauche. Je m'étonne toujours de l'absence de toute représentation de la droite et du centre quand il s'agit de défendre la vie économique et industrielle de notre région. C'est ainsi.
Le PS, représenté en nombre, défilait derrière la bannière de la section de Villenave d'Ornon. La réflexion n'a pas manqué : "Eh bien, s'ils sont ni nombreux à Villenave d'Ornon, qu'est-ce que ce doit être quand toute la Gironde est présente !". C'est bien, en effet, de ce parti de masse, dont nous voudrions, pour qu'il pèse obligatoire dans tous les débats et les enjeux que nous allons connaître.
Longue marche de près de trois heures, dans l'atmosphère à la fois conviviale et grave de ce type de manifestations où la vie de nombreuses familles est en jeu. Une perspective se fait jour pour Ford avec le rachat de la totalité du site par Johann Hay, spécialiste du forgeage de pièces automobiles. Mais rien n'est fait et pour l'heure, les équipes subissent un chômage technique de 6 semaines.
Nous sommes tous autour des employés de Ford, qui se battent avec une particulière énergie.
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vendredi 19 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 19 décembre 2008 à 16:50 dans Journal
Et même de pas grand chose, juste comme ça pour parler, pour arrêter la vie, fût-ce pour un instant. J'attends deux patients retardataires à ma consultation de l'Institut Bergonié. Parenthèse imprévue, qui pour une fois n'est trouée d'aucun coup de téléphone, d'aucun dossier en surnombre.
Devant moi, les toits de Bordeaux sud, sous des nuages charbonneux. Au ras des toits, une lame de soleil qui éclaire les cheminées de plein fouet. Autant dire que ce paysage qui n'a d'autre grâce que la hauteur de laquelle on l'examine devient beau par le heurt des couleurs et le silence apparent de l'ensemble.
Les paysages que l'on voit des fenêtres d'un hôpital ont une signification particulière : on sait que pendant des heures très nombreuses, des patients très nombreux les ont examinés, détaillés, quelquefois sans trop les voir tellement leurs soucis étaient ailleurs. Plus que partout ailleurs, ce sont les regards et non le paysage lui-même qui sont porteurs de signification.
J'aime beaucoup écrire comme ça, sans avoir la moindre idée en commençant d'où les mots vont m'amener. Avouons que c'est rare sur ce blog, car je suis une femme sérieuse, responsable, supposée parler sérieusement de politique. Saint Exupéry dirait que je suis une grande personne. Et les grandes personnes ne devraient parler sans savoir ce qu'elles vont dire, elle parlent déjà si souvent sans avoir rien à dire.
Un de mes malades que j'ai vu tout à l'heure, tient à venir consulter chaque année avant Noël. Tout simplement parce qu'il considère comme un cadeau d'être vivant (il n'a pas tout à fait tort) et il veut s'en réjouir avec moi, dans la mesure au moins où mon examen ne nous apprend, à l'un et à l'autre, rien de fâcheux. Peut-être est-ce son histoire que je vous raconterai pour commencer l'année, puisque je vous raconte chaque année une belle histoire pour franchir le pas avec un peu de merveilleux dans la tête.
Mais un de mes retardataires se manifeste...
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jeudi 18 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 18 décembre 2008 à 00:35 dans Journal
Atmosphère de Grand Soir dans l'hémicycle pour l'ouverture du débat sur la proposition de loi sur le travail du dimanche. Elle s'est, au passage, parée d'un nouveau titre "dérogations au repos dominical". On saisit bien la nuance et l'intention.
Présentation du projet par son rédacteur, le député Maillé, dont j'apprends ce soir seulement qu'il est le député de "Plan-de-Campagne", l'ensemble commercial dont il s'agit de légaliser l'ouverture le dimanche hors de toute règle. Il explique sous les huées "que les femmes divorcées doivent pouvoir travailler le dimanche" (sic). Pourquoi les femmes et pas les hommes ? Pourquoi divorcées ? Les nombreuses femmes sur les bancs de la gauche manifestent à grand bruit. "S'il s'était tu, il serait resté philosophe". Le député Maillé a manqué son entrée.
Une belle exclamation part de nos bancs "C'est une loi d'amnistie pour le temple des marchands !". Bien vu ..
Le Secrétaire d'Etat Luc Chatel fait un discours calamiteux autour du thême "aurons-nous le coeur d'empêcher les pauvres de pouvoir gagner plus en travaillant le dimanche ?". Fond de pensée très XIXème siècle industriel, qui vient à son comble avec la proposition de donner la priorité le dimanche pour le travail des handicapés..
Jean-François Copé, président du groupe UMP, sent que ça ne va pas bien pour son camp et demande finalement que la séance soit suspendue. Ce qui fût.
Suite à demain. Pas question de baisser les bras sur ce texte emblématique d'un véritable choix de société.
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mercredi 17 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 17 décembre 2008 à 10:32 dans Journal
Lundi soir dans l'avion, mon excellente collègue Chantal Bourragué, m'a interpellée : "Ah, il est riche le Conseil Général de faire de la publicité dans Sud Ouest !"
Propos bien imprudent quand on soutient le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Le lieu n'était pas au débat. Je le prolonge donc ici.
Le budget du service de communication du gouvernement (Service d'Information du Gouvernement "SIG") a vu son budget passer de 5,8 à 23 millions d'euros depuis l'avènement de notre Président, soit une augmentation de 300% que l'on peut considérer comme assez favorable en ces temps de crise. Le service a dans le même temps été placé sous l'autorité directe du Président (au lieu du Premier Ministre) et confié à un de ses amis, Thierry Saussez.
Hors de cela, la remarque de ma collègue était doublement inopportune en ces temps de réforme audiovisuelle, puisque c'est un cadeau de 800 millions d'euros que nous faisons avec cette loi aux chaînes privées, en remerciement de leur bon comportement à l'égard du gouvernement comme de l'ex candidat.
Je suis ce matin en séance plénière au Conseil Général. Je ne suis pas sûre que le groupe UMP, qui a sans doute réfléchi, évoque ce matin le sujet.
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lundi 15 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 15 décembre 2008 à 22:37 dans Journal
Il devait être déposé en juin, puis en décembre la semaine dernière, puis en janvier, puis de nouveau en décembre, demain soir mardi... On apprend aujourd'hui que ce sera sans doute mercredi soir.
Le Président a dit "je veux" et refuse de reculer contre l'évidence. Un rapport chiffré vient d'être publié. Extrait : si 20 % des commerces non alimentaires, représentant un effectif de 190 000 salariés, décidaient d'ouvrir le dimanche, les embauches potentielles seraient de l'ordre de 17 200 emplois. Dans le même temps, les pertes d'emplois dans les commerces non concernés seraient de 22 600, soit un un solde négatif de 5400 emplois .
Le constat est malheureusement sans appel.
Mais non sans réponse : notre groupe a déposé 4340 amendements au texte.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 15 décembre 2008 à 17:15 dans Journal
Imagine-t-on le dégât que peut constituer la présence des heures durant, dès 10 h du matin, devant une machine à sous ?
Je fais régulièrement une proposition à la Municipalité de Bordeaux dans ses domaines de compétence. La dernière concerne la délégation de service public au Casino de Bordeaux (Eh, oui, le casino est une délégation de service public !)
Elle consiste en la réduction de la plage ouverture du parc de machines à sous en semaine : de 17 h à 4 h du matin au lieu de 10 h du matin à 4 h le lendemain, sans modification des horaires le week end. Proposition très modérée comme on voit et qui va dans le sens des recommandations du récent rapport de l'Inserm mettant en évidence le risque addictif de cette sorte de jeu.
Ci-après mon courrier au Maire de Bordeaux. Lire la suite
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dimanche 14 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 14 décembre 2008 à 14:33 dans Journal
"The poor young shepherd" est, comme on a peut-être oublié, le titre d'un poème de Verlaine, très enfantin et très doux.
"J'ai peur d'un baiser comme d'une abeille..."
Je ne me souviens de rien d'autre et d'ailleurs, cela n'a rien à voir avec mon propos, résolument politique.
Dans la maison vient d'entrer une jeune Dixie de deux mois. Consciente de mes responsabilités, j'étais résolue à la tenir éloignée de toutes les tentations médiatiques, et même décidée à ce qu'elle n'apparaisse jamais dans ce blog.
Imaginez les possibles dégâts... Voyez par exemple Jean Sarkozy, élevé sous les flashes, laissant flotter dès le plus jeune âge sa jeune et blonde crinière au vent des caméras. Résultat : pas si tôt capable de donner de la voix, d'aboyer dans le sérail politique, le voilà à l'assaut du Conseil Général des Hauts de Seine, de la Mairie de Neuilly et autres terres découvrant à marée basse.
Imaginez en Gironde la même tentation pour le Conseil Général ou la Mairie ! Si jeune, si tôt, et même en une période qui prône le renouvellement et le changement de génération comme l'universelle thérapie. Ma conviction était définitive : Dixie vivrait dans l'obscurité médiatique.
Las ! Dès hier, un tire-bouchon a été, à cette jeune débutante, encore oiselle et O combien innocente, consacré. Ce n'était pas si tôt fait, qu'un blog inspiré (alain Ioupi) lui accordait un paragraphe.
Le résultat ne s'est pas fait attendre, et présentement l'impétrante est en train de s'entraîner aux discours tonitruants, aux vociférations ("Moi je", "J'ai décidé", "Je veux"...), aux coups de menton/museau et à une vibrionnante agitation.
Poor young shepherd, entraîné sur si mauvaise pente...
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samedi 13 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 13 décembre 2008 à 10:14 dans Journal
Chaque jour qui passe nous conforte dans la justesse de la décision de la gauche de ne pas voter la réforme institutionnelle au dernier Congrès de Versailles.
Celle-ci nous avait été vendue, à grands renforts de discours et de proclamations, comme destinée à augmenter les pouvoirs du Parlement. Il n'en était rien, et en particulier le mode d'élection des sénateurs n'était aucunement rendue plus démocratique. La pratique du gouvernement, et plus encore du Président, démontre depuis lors quelle était la réalité de leurs intentions.
Fiasco parlementaire du Gouvernement à l'occasion de la réforme de l'audiovisuel ? Personne n'avait compris que l'on veuille légiférer au pas de charge en décrétant l' "Urgence" (l'absence d'aller et retour entre les deux chambres) sur un projet sensible qui porte atteinte à la liberté de la presse et coûtera 450 millions au contribuable. La raison est au demeurant simple : alimenter les caisses des groupes Bouyghes et Bolloré, mais elle n'a pas suffi à convaincre jusqu'aux parlementaires du Nouveau Centre qui ont rejoint notre opposition alors qu'ils ont voté jusqu'alors tous les textes du gouvernement.
Résultat : on va passer le texte par décret. Vous n'êtes pas sages, pas obéissants, eh bien vous allez voir !
Travail du dimanche. La fronde a gagné là jusqu'aux rangs de l'UMP. Le texte, déja repoussé une fois et qui devait nous occuper cette semaine qui s'achève a été remis, initialement "sine die".
Qu'est-ce que c'est que ça, a dit le Président. Coup de sifflet long pour convoquer les députés de sa majorité mercredi dernier : je ne veux voir qu'une tête et le texte doit passer avant noël !
Conclusion : on redécale tout, qu'importent les emplois du temps des parlementaires que l'on bouscule d'une levée de sourcil présidentiel. Le texte passera mardi prochain, et qu'on se le dise : il passera. Tous les rendez-vous et réunions que j'avais pour ma part déplacé, je dois les repousser encore, comme un grand nombre de députés.
Les urgences parlementaires sont calquées sur les caprices présidentiels. La loi pénitentiaire que nous devions aborder cet automne pourra attendre, des jours ou des ministres meilleurs. La loi sur le Vème risque, qui nous était promise pour septembre aura de la chance si elle arrive avant septembre prochain. La réforme hospitalière en est maintenant à février au lieu de décembre. Le travail du dimanche, on en conviendra, est beaucoup plus importante pour les Français.
Cette politique du bon plaisir, ne nous est pas inconnue à Bordeaux. Elle prend ici des dimensions autocratiques qui, une fois encore, rappellent la décadence de l'empire romain. Caligula et sa petite chaussure qu'il rehaussait pour paraître plus grand.
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jeudi 11 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 11 décembre 2008 à 20:42 dans Journal
C'est une de mes blagues favorites de dire qu'on a pris grand soin de rédiger les droits de l'homme, pour mieux sous entendre que la femme, elle, avait hérité des devoirs...
La blague n'en est plus tellement une depuis que l'ancienne président irlandaise, Mary Robinson a déclaré à notre Président qui l'avait invitée pour célébrer le 60ème anniversaire "Moi, je préfère "droits humains", vous ne trouvez pas que c'est plus moderne ?"
Le journal "le Monde" embraye ce soir sur le sujet qui est moins anecdotique qu'on ne croit. Les mots ont une histoire, et n'en déplaise aux maîtres grammairiens, ils ont non seulement un sens mais un sexe. Ou plutôt, ce sens est entâché de sexisme.
Reconnaissons le, les droits de l'homme les plus souvent violés sont les droits de la femme. Ce qui a conduit à traduire des textes anglais de manière passablement incongrue. "Human rights of women" sont devenus dans notre langue "les droits de l'homme de la femme" ; ça fait bizarre...
Voilà que la Ministre des affaires étrangères du Canada Micheline Calmy Rey s'en mêle aussi : "L'expression "droits de l'homme" n'est plus adaptée à la société moderne et égalitaire d'aujourd'hui. La langue se doit d'accompagner les évolutions sociales, et le terme "droits humains" se comprend comme une adaptation logique à l'égalité des sexes".
Quant aux "devoirs de la femme", ils restent si implicitement admis, que personne n'a songé en réclamer le partage !
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mercredi 10 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 10 décembre 2008 à 16:33 dans Journal
La déclaration des Droits de l'Homme, dont nous célébrons aujourd'hui le soixantième anniversaire, est universelle. Tellement universelle, qu'on en oublie qu'elle concerne aussi la France.
Illustration aujourd'hui avec la prise de parole (assez malencontreuse au demeurant) de Bernard Kouchner qui est à ma connaissance Ministre des affaires étrangères et européennes et n'imagine pas un instant que Rama Yade pourrait, à l'occasion, être utile à l'intérieur de nos frontières. Rama Yade elle-même "défend son bilan", parfaitement extra-hexagonal.
Et pourtant ! Quelle belle collection de violations pouvons-nous afficher aux frontons de la République, en violation des trois beaux mots qui y figurent.
Amnesty International, le Conseil de l'Europe avec l'accablant rapport Hammarberg, n'ont pas manqué d'en faire état
Violations dans nos prisons, où les détenus ont bien souvent des conditions de vie indignes, ne serait-ce que du fait de la surpopulation. Un jeune homme de 24 ans vient de se pendre à la maison d'arrêt de Gradignan. Un détenu tous les trois jours meurt de la même manière dans nos prisons.
Faits de violence dans les centres de rétention administrative ; traque des demandeurs d'asile autour de Calais, avec hélicoptère, projecteurs et chiens policiers ; violation délibérée des normes internationales qui protègent les mineurs devant la justice ; pressions et menaces sur les personnes et violence policières qui atteignent jusqu'aux patrons de presse ...
Fichages illégitimes et irresponsables avec le fichier Edvige et toute une collection d'autres, dont le fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) qui ne réunit pas moins de 17 millions de personnes ! La majorité des lecteurs de ce blog y figurent : il suffit pour avoir cet honneur d'avoir eu la plus petite maille à partir avec une commissariat, fût-ce pour déposer plainte.
Au chapitre de ces violations aussi, les reconduites à la frontière d'étrangers, souvent depuis longtemps sur notre sol, souvent ayant un travail, parlant Français, ayant des enfants scolarisés avec les nôtres, et embarqués dans ce qu'Amnesty appelle "les charters de la honte".
Liste bien sûr non close et que chacun pourra compléter. Je crains d'ailleurs que les mois à venir ne l'alourdissent. Comme dit Kouchner, décidément bien intégré dans le gouvernement dont il fait partie, "les Droits de l'Homme sont si souvent contraires à la politique".
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Par Michèle Delaunay,
mercredi 10 décembre 2008 à 11:15 dans Journal
Eh bien, mes amis, bloguer, tracter, chatter, discuter sur le terrain, ce n’est pas tout à fait inutile ! Démonstration est faite : les Français ne sont pas malléables à merci.
Le projet de loi sur le travail du dimanche est repoussé sine die. « Sine die » n’est pas « sine arrière pensée ». Not’ Président, comme on disait autrefois not’ Maître, y tient beaucoup. Rapport à quelques gros centres commerciaux de la région de Marseille, dont l'un très opportunément appelé « plan de campagne » (suivez mon regard ou, du moins, ma pensée).
Il semble qu’il recule momentanément devant le tollé soulevé jusque dans les rangs de la majorité, mais avec l’intention de faire passer le projet, ni vu, ni connu, dans le texte « plan de relance », penaudement caché entre deux articles.
Obstiné, mais pas courageux, not’ Président. Pas de chance, de not’ côté, c’est plutôt les deux.
''A voir :
http://www.deputes-socialistes.fr/medias//PDF/argumentairesXIII/dimanchelibre.pdf ''
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mardi 9 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 9 décembre 2008 à 17:22 dans Journal
Près de sept heures de train entre Bordeaux et Paris, dont 4 en cale à Chatellerault, sous une fine pluie glacée... Encore un coup d'un vague commando nihilo-négativiste, sorti de je ne sais quel fagot connu de la seule Ministre de l'Intérieur.
Tant et si bien que j'ai commencé ma journée opérative au moment des questions d'actualité au gouvernement. L'actualité principale à l'Assemblée c'est la quasi-certain report du texte sur le travail du dimanche en janvier.
Pour mémoire, ce même texte devait passer en juin dernier. On ne peut pas ignorer qu'il constitue un caillou très irritant dans la chaussure UMP. Le prétexte assez commode est cette fois de dire que les débats autour de la réforme audiovisuelle traînent trop en longueur. Et reconnaissons que nos collègues de gauche font une très belle résistance contre ce texte dont le coeur est, en fait, de transférer au privé 800 millions d'euros de recettes publicitaires et de museler la télévision publique en vue de 2012.
Voilà, les petits échos de l'Assemblée. Je cours à une audition en vue de la loi HPST, qui vient d'ailleurs de changer de nom : "loi de réforme hospitalière" au lieu de "loi Hôpital Santé Territoires. Cela démontre qu'il n'y est pratiquement question que de gouvernance et point de santé.
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lundi 8 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 8 décembre 2008 à 21:15 dans Journal
Les Conseils se suivent et ne se ressemblent pas.. Ce soir, bref conseil fédéral de Gironde, sous le signe d'accords bien pesés et bien pensés. Tout cela en présence de nos grands, moyens et petits élus (curieusement, on ne définit comme tels que les grands...) et dans une atmosphère que l'on peut qualifier de bonne.
Notre amie Catherine Veissy, conseillère régionale, devient le numéro deux de la fédé, aux côtés de Ludovic Freygefond. Que n'a-t-on pu faire aussi bien au Conseil national avant hier, en nommant numéro deux Vincent Peillon ? Seuls les esprits nocturnes de Solférino connaissent la réponse.
Tout cela est de toutes manières de l'histoire ancienne. Comme il n'y pas de deuxième dans une élection, mais seulement un élu et un battu, il n'y a pas non plus de marche arrière en politique. Dans le contexte de Rome décadente où nous sommes (le sénateur Marini proposant de défiscaliser les victimes de la Bourse !), nous sommes condamnés à la marche avant.
Très bonne chose (la condamnation, pas la situation). On disait, méchamment que les chars de l'armée italienne pendant la dernière guerre avaient cinq marches arrière et une seule marche avant.
Nous voilà tout à l'inverse. Avanti !
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dimanche 7 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 7 décembre 2008 à 21:32 dans Journal
Ce matin, au marché des Chartrons (ex Colbert). Du temps de la présence du navire, nous nous partagions avec Philippe Dorthe, sa poupe (pour lui) et sa proue (pour moi). Le navire est parti, mais le marché reste distribué de part et d'autre du cours de la Martinique (quel beau nom, si bien en phase avec le passé et l'avenir de Bordeaux), c'est à dire partagé entre le canton de Philippe et le mien.
Pour tout dire, ce marché n'est pas pour autant une terre de gauche. Fondamentalement, si, parce qu'il regarde le fleuve, l'air du large et l'avenir. Sociologiquement, c'est plus discutable : les Mercèdès y sont nombreuses, le Maire de Bordeaux y a ses habitudes et ses habitués, les marchands y sont "cherrants", mais pour autant c'est un beau marché.
Donc, ce matin, à une heure raisonnable (c'est à dire tardive dans la matinée), nous étions 4 militants, portant un message "Travail du dimanche : c'est non" . Quatre militants qui sont devenus 6, puis 7, puis 8. Rien n'est plus agréable que d'agglomérer les amis de manière impromptue.
Politiquement, ce marché n'est pas mon favori. J'ai laissé entendre pourquoi. Et en même temps, jamais ailleurs, les remarques, les mimiques, les paroles échangées ne sont aussi instructives.
Beaucoup ont été attirés par le sujet du tract. "Alors ça, je suis d'accord !"". D'autres n'osaient pas nous rejoindre: "vous savez, moi, je travaille le dimanche !"; et je leur demandais : "vous travaillez le dimanche, mais le souhaitez vous ?"
Je passe sur les copains médecins ou soignants, qui sont hors du débat, tant certains métiers doivent -et heureusement- travailler le dimanche. Mais nombreux ont été ceux qui m'ont dit "ça sert à quoi de travailler le dimanche ?"
Longue conversation avec une jeune femme, employée coiffeuse dans un centre commercial. Elle allait rejoindre son salon. "Quatre dimanches avant noël, donnés par le Maire, et nous qu'est-ce qu'on aura? ". Je prolonge la conversation, que je transcris dans son absolue vérité: "pourquoi les gens vont se faire coiffer le dimanche ?"
Pourquoi, en effet ? Une grande partie de la réponse est entre les mains des consommateurs.
Quelques-uns qui m'avaient dit au premier coup d'oeil être d'accord avec le repos du dimanche, ont poliment décliné le tract en en découvrant l'inacceptable provenance de gauche.
En réalité, et nous le savons tous, c'est vraiment d'un modèle de société qu'il s'agit. Sachons choisir. Là, plus encore qu'ailleurs, soyons libres.
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samedi 6 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 6 décembre 2008 à 13:50 dans Journal
J'ai manqué le tout début du discours et je vous dirai tout à l'heure pourquoi...
La première partie du discours est consacrée au constat : creusement des inégalités ; le capitalisme, système inefficace, inhumain et irrationnel. (8 pages, sur le document que détient mon voisin)
Deuxième partie : Socialisme et Parti Socialiste (10 pages)
Un parti qui donne un nouveau sens :
- redonner le sens, c'est d'abord retrouver la fierté de nos valeurs et de notre mission historique
- redonner du sens à la société en inventant un nouveau projet pour la France et pour l'Europe : un modèle économique, social, durable.
"Je reviens du congrès du PSE : le temps des socialistes est revenu. Après 30 ans de nationalismes, 30 ans d'influence social-démocrate, correspondant aux 30 glorieuses, 30 ans d'ultra-libéralisme.
A nous d'écrire les 30 prochaines années ! Nous avons un rendez-vous en juin 2009 et nous devons être majoritaires au Parlement Européen. Le Manifeste que nous avons signé vise à donner un nouveau sens à l'Europe. En voici les premières phrases : "La droite suit le marché, nous suivons, nous, nos convictions ; La droite propose de s'adapter au marché, nous proposons de façonner notre avenir".
Le texte comporte une clause de progrès social, un cadre juridique pour les services publics et des salaires minima décents. Je propose que nous lancions une campagne de soutien au manifeste. Nous rendrons public en janvier un bilan de la présidence Française de l'UE ainsi qu'un compte rendu de mandat de l'action de nos députés européens.
J'ai souhaité que nous réjoigne à la direction du Parti la présidente du PSE des femmes, Zita Gourmai, socialiste hongroise que chacun connait.
Il nous faudra aussi nous tourner vers l'international. Les socialistes doivent être partout. Nous devons être porteurs d'une efficacité de gauche.
Un parti socialiste utile :
Un parti socialiste de crise, avec mise en place d'une cellule d'accompagnement des plans sociaux. Je vous demande aussi d'être sur le terrain, à côté des licenciés, des précaires, des exclus, les socialistes doivent être partout là où ils sont attendus.
Un parti Socialiste rénové dans sa composition comme dans ses pratiques.
Pour parler à la France, il faut lui ressembler. D'abord la parité : un secrétariat national totalement paritaire avec 19 hommes et 19 femmes
Un parti aux couleurs de la France. Les enfants et petits enfants de ceux que la France a colonisés doivent avoir la place qu'ils occupent dans notre pays. Ils représenterons 20% de notre Secrétariat national.
Plus de 60% de nouveaux visages, et 40% de moins de quarante ans.
Un exécutif resserré : 38 secrétaires nationaux et une vingtaine de secrétaires nationaux adjoints; au total, pas plus de 60 alors qu'ils étaient 160 dans la direction sortante.
Les positions du Parti Socialiste doivent être préparées et les députés ne doivent plus entrer en séance sans savoir ce qu'ils vont voter.
Un parti socialiste rénové dans son mode de fonctionnement avec création de deux instances
- le forum des territoires qui sera présidé par un grand élu
- un laboratoire d'idées qui sera appelé "le lab" : le parti doit redevenir pour une ruche.
nous devons redevenir une force capable d'éclairer l'avenir et de proposer une grille de lecture aux événements. Chacun peut appeler ses amis, ses experts, au sein de ce laboratoire. Une personnalité de notre parti fera le lien avec les fondations et les clubs.
Un parti ouvert sur la société, avec de nouvelles formes de militance. Un parti qui retrouve sa fonction d'éducation populaire.
Des assises de la rénovation et la création d'une commission d'organisation de nos scrutins internes
Je souhaite en terminant un Parti Socialiste qui donne des couleurs la France.
ce billet correspond intégralement à des phrases du discours de MA, écrites et mises en ordre au fur et à mesure qu'elles étaient prononcées. Je n'ai pas mis de guillemets puisqu'il n'y a dans ce texte aucun commentaire de ma part
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Par Michèle Delaunay,
samedi 6 décembre 2008 à 11:31 dans Journal
Ouverture du Conseil : Harlem Désir présente la "feuille de route" de la Première Secrétaire, que la plupart des participants ont découvert sur leur siège, alors qu'ils vont devoir voter tout à l'heure.
Premier débatteur : Julien Dray
"J'ai eu un avantage sur vous : j'ai reçu le texte hier après-midi. J'ai donc pu le lire".
Julien Dray dénonce les fausses additions (untel représente 30%, Untel 70%..) et l'absence de texte commun des motions qui prétendent aujourd'hui s'additionner lors de la commission des résolutions.
Sur le texte : "Ce texte a en réalité été écrit pour que certains ne puissent pas le signer"
"Nous allons faire des propositions sur la politique salariale".
"Sur la question du fonctionnement du Parti ... Il y a une règle sur laquelle je ne reviendrai jamais, c'est l'autorité du vote des militants pour la désignation du candidat à l'élection présidentielle. Sinon, comment sera désigné ce candidat ? Dans un bureau ?"
"La question essentielle pour l'avenir du Parti, c'est le rassemblement et l'Unité. On ne peut pas diriger ce parti en pensant qu'il y a une bonne partie et une mauvaise partie à ce Parti".
Bertrand Delanoë
"La première secrétaire doit pouvoir se mettre au travail sur un contenu politique. Aujourd'hui il y a un texte que j'assume totalement au nom de la motion A. Il faut donner une assise de fond à la future direction. Nous voulons faire de ce texte un instrument d'efficacité."nous devons être une opposition combattive, une opposition de gauche et une opposition efficace, mais en meme temps nous avons le devoir de redevenir une alternative, mais disons-le franchement, nous ne le sommes pas encore. (...) Nous devons etre cet instrument qui redeviendra progressivement l'instrument dont les Français vont se servir pour avancer. La motion A s'engage pour dire que le parti doit être exigeant avec lui même. La motion A est fière d'amener à la nouvelle équipe des hommes et des femmes qui vont nous faire avancer. Nous devons être ce que les Français attendent de nous. Il faut le faire et c'est maintenant !"
Henri Emmanuelli
"Nous sommes au terme d'un congrès qui n'a pas été exemplaire et qui a duré trop longtemps. Il faudra réfléchir à l'avenir s'il faut que nos congrès occupent 3 ou 4 mois, et avec la préparation, la moitié d'une année. L'exemple démontre que ce n'est pas toujours clarificateur. Le texte présenté est un compromis et nous le soutiendrons. (...) Etre dans la minorité, ce n'est pas être dans la mauvais moitié du Parti. Moi, je ne vois aucun malfaisant. N'est ce pas Vincent ?
Nous avons une responsabilité énorme, le Président de la République et le Gouvernement ne sont pas à la hauteur de la situation. La relance finit en queue de poisson. C'est Devedjian la relance !
Si je suis monté à la tribune, c'est pour demander à la Première Secrétaire de nous mettre au travail. On attend de nous qu'on bouge, qu'on bouge, et vite."
François Rebsamen
"Je veux redire dans quel état d'esprit la motion E aborde ce Conseil National. Nous avons fait savoir tout au long du congrès notre disponibilité et notre volonté de rassemblement. Je veux exprimer notre regret que cela n'ait pas pu se faire. Nous avons reçu HIER un texte d'orientation politique pour trois ans. Harlem nous a fait un résumé : il faut le remercier parce que beaucoup de ceux qui vont avoir à voter n'ont pas pu le lire.
Dans ce texte, nous retrouvons à peu près tout ce que le Parti Socialiste a proposé depuis 5 ans. Nous nous pensions qu'entre Gérard Filoche et Michel Rocard, il y avait place pour la motion E. Vous prenez une lourde responsabilité de ne pas associer tous ceux qui de Gerard Collomb à SR ont porté notre motion.
Le texte affirme l'ancrage à gauche du PS. Est-ce que ça voudrait dire qu'avant le PS n'était pas à gauche. Je ne parlerai pas de la question du Modem, puisque toi (Michel Destaut, nouveau Président du Conseil National et Maire de Grenoble) comme moi, tu as fait alliance avec le MODEM. Toi, seulement, tu l'as fait dès le premier tour, sans avoir rassemblé la gauche dans le même temps"
Je voudrais que nous fassions figurer le mot "éducation" dans ce qui compose le coeur du socialisme.
je ne sais pas mon cher Bertrand si tu as lu le texte. Dans ce texte, il y a une phrase "il nous faudra régler et débattre la question de la désignation de notre candidat à l'élection présidentielle ? Qu'est ce que cela cache ? Notre dernière réforme statutaire a pourtant clairement confié cette responsabilité aux militants. Reviendrons nous à un fonctionnement semblable à celui de l'UMP.
La question du Modem. On voit bien qu'elle a été mise dans le texte au dernier moment, pour empêcher que les représentants de la motion E puissent signer ce texte."
Michel Destaut presse François Rebsamen de conclure...
Fayçal... (pardon, je n'ai pas compris son nom !)
Il commence par un joli lapsus : "Martine Aubry a été élue à l'issue du Congrès de Rennes"
"Je propose que chaque militant devant être investi pour une élection puisse prouver qu'il a embauché 6% d'handicapés dans sa collectivité" "George Frèche, qui a tenu des propos racistes, ne fait pas de bien au Parti Socialiste"
Pourquoi ne pas mettre en marche une charte éthique dans notre Parti
Adeline Hazan
"Il y a une formule qui dit "plus c'est gros plus ça passe" : personne n'a jamais dit que ce ne serait plus les militants qui élieraient le candidat du Parti Socialiste à l'élection présidentielle. Notre seule opposition concerne les militants à 20 euros.
le congrès de Reims n'a pas été celui de l'échec, il a été celui du débat démocratique (Adeline est Maire de Reims) "Dans ce congrès, nous n'avons pas fait la synthèse, mais dans les dix jours qui viennent de s'écouler nous avons rédigé ce texte, qui est un véritable texte d'avancée.
Il faut redonner les moyens de fonctionner à nos collectivités.
Je conclue avec une note d'espoir : nous avons demain dans la Marne une législative partielle, après le départ aux Etats Unis de Renaud Dutreil. Nous avons des chances de l'emporter, compte tenu des circonstances de départ du "sortant"" ("Tiens, ça nous rappelle quelque chose...)
Claude Bartolone
Une nouvelle fois, dans ce plan anti crise, ce sont les entreprises et non les salariés qui sont au coeur des propositions. (...)
Il est temps de finir un Congrès. Un Congrès que nous avons voulu. L'inversion du calendrier (élire en dernier le Premier Secrétaire) l'a prolongé. Le texte proposé par MA marque la volonté de redonner une chance à la politique. Le SMIC aujourd'hui est une arme pour redonner du sens à la politique salariale.
La proposition qui vous est faite c'est de dire le moment venu quel sera notre candidat à la présidentielle. Ce qui nous est proposé, c'est de redonner de la force à une idéologie.
Je conclus d'une boutade : c'est aujourd'hui la Saint Nicolas, eh bien c'est un beau jour pour dire à NS qu'on va s'occuper de lui faire sa fête.
Delphine Batho
Je n'ai pas la conviction que le texte proposé soit plus clair ou plus anguleux que certaines synthèses passées.
Je m'interroge sur la façon dont il faut comprendre ce qui est écrit sur la sécurité. Nous avons pourtant dans ce domaine un acquis, dont on trouve le sens dans de nombreux textes de notre parti. Nous sommes dans un moment où nous engrangeons des succès sur les questions de liberté (fichier Edvige...). Le combat pour la sécurité ne se résume pas à un combat contre les inégalités et nous proposerons là-dessus un amendement.
Benoit Hamon __
Vous nous proposez des prolongations dont nous n'avons pas envie. Soit on prend au sérieux les questions qui nous sont posées (crise économique, emploi...), ce que demandent les gens c'est des socialistes, des socialistes !
Moi, je me réjouis de me mettre à ce travail-là. De ce texte, je retiens l'appel au rassemblement de la gauche dès les élections européennes. Je me réjouis de la façon dont nous voulons faire de ce parti un Parti qui va dehors"
Pascal Terrasse
Que sont les reconstructeurs devenus ? J'ai cru que nous allions assister à une Perestroika ? Ce qui nous est présenté c'est une normalisation !
Pourquoi nous pousser dans la clandestinité ?
On nous dit dans le texte qu'on veut financer les retraites sur la valeur ajoutée, avec la crise d'aujourd'hui, ce sera un déficit colossal pour la caisse de retraites.
MaleK Bouti
Un parti politique, ça vit tout le temps, ça s'arrête jamais. Je suis surpris d'entendre dire "ce texte, c'est juste un compromis", en réalité c'est un véritable texte d'orientation.
je suis surpris de voir que le traité de Lisbonne est devenu un texte historique sur lequel les socialistes doivent s'appuyer. Alors que certains ont démissionné à cause de ce texte de leur poste au bureau national !
David Assouline
Les militants ont voté sur 6 motions. Aucun texte n'est sorti du Congrès. Le suffrage universel des militants pouvait dénouer ce qui n'était pas sorti du Congrès. Le vote a fait 50/50 et c'est pour cela qu'il y a un problème. Où sont ces 50% dans ce texte ?
Rien dans ce texte sur la 6ème république, faite pour redonner force au système parlementaire. Seulement, une critique de la Vème.
Modem : au premier tour des régionales, on aura un problème : où bien laisser 10, 15 régions à la droite, ou bien rallier et être ouvert. Et c'est pour cela que nous présentons un amendement permettant l'ouverture.
Alain Vidalies
"A ce niveau du débat, il faut choisir. Ou nous n'avons pas de différences, où nous devons les assumer. A David Assouline, je réponds non, car une alliance au centre nous séparerait de nos alliés sur notre gauche."
"J'entends des propositions singulières, en particulier sur la question salariale. La question du SMIC est la seule arme d'un pouvoir socialiste. Votre amendement propose une conférence salariale "branche par branche" ce que refusent toutes les organisations salariales. La conférence salariale ne doit pas être branche par branche. Assumez la grosse bêtise que vous avez faite devant les organisations salariales.
Pardon pour toute faute d'orthographe ou de rédaction. J'ai écrit ce texte "sous la dictée", je le reverrai ultérieurement.
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vendredi 5 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 5 décembre 2008 à 20:02 dans Journal
En cette veille de Conseil National du PS, dont nous attendons tout, y compris le contraire du meilleur, il m'apparait comme une urgence de vous parler de la situation difficile des lactariums.
Lactariums ? Kezako ? Sous entendu : crématorium, on connait mais lactarium ? Et aussi : quel rapport avec le PS ?
Eh bien justement : aucun. Mais alors, vraiment aucun, et je peux vous le dire, je le regrette.
Parce que les lactariums ce sont les lieux -et avec eux, les équipes- où se traite et se conserve le lait maternel, si indispensable aux petits prématurés.
Le lait maternel est, La Palice en conviendrait, donné par les Mamans. Des Mamans qui en ont en surplus, à l'intention d' extra-petits de moins de deux kilos qui, sans cela, risquent leur toute petite peau dans des complications digestives fatales.
Le don de lait maternel. Quelle belle expression, toute simple, et quel belle image ; en quelque sorte la quintescence du don, d'une Maman qui ne pense pas qu'à son petit à elle , mais à des petits encore plus petits et surtout plus faibles. Je vous le disais : rien à voir, jusqu'à preuve du contraire, avec le Conseil National du Parti Socialiste, ce que nous ne pouvons que regretter.
J'ai l'intention de m'investir très fort sur la situation des lactariums. Le don de lait est tellement moins connu que le don de sang, d'organes, de cellules hématopoïtéiques que j'essaye en toutes occasions de soutenir, ne serait-ce que parce que j'en ai été grosse consommatrice, il y a quelques mois encore.
Savez-vous que le litre de lait maternel est pris en charge (comptabilisé) au dessous de son prix de revient, et que les lactariums sont menacés de fermeture ? Je crains que vous soyez très nombreux à n'en rien savoir, mais les archi-petits loulous, qui naissent à 7 mois et quelques centaines de grammes, eux, ils le savent !
23 commentaires
Par Michèle Delaunay,
vendredi 5 décembre 2008 à 20:01 dans Journal
En cette veille de Conseil National du PS, dont nous attendons tout, y compris le contraire du meilleur, il m'apparait comme une urgence de vous parler de la situation difficile des lactariums.
Lactariums ? Kezako ? Et surtout quel rapport avec le PS ?
Eh bien justement : aucun. Mais alors, vraiment aucun, et je peux vous le dire, je le regrette.
Parce que les lactariums ce sont les lieux et les équipes où se traite et se conserve le lait maternel, si indispensable aux petits prématurés.
Lait maternel donné par les Mamans qui en ont en surplus, pour des extra-petits de moins de deux kilos qui, sans cela, risquent leur toute petite peau dans des complications digestives fatales.
Le don de lait maternel : en quelque sorte la quintescence du don à destination des plus faibles parmi les plus petits. Je vous le disais : rien à voir avec le Conseil National du Parti Socialiste, ce que nous ne pouvons que regretter.
J'ai l'intention de m'investir très fort sur la situation des lactariums. Le don de lait est tellement moins connu que le don de sang, d'organes, de cellules hématopoïtéiques que j'essaye en toutes occasions de soutenir, ne serait-ce que parce que j'ai été une grosse consommatrice des uns et des autres, il y a quelques mois encore.
Savez-vous que le litre de lait maternel est pris en charge (comptabilisé) au dessous de son prix de revient, et que les lactariums sont menacés de fermeture ? Je crains que vous soyez très nombreux à n'en rien savoir, mais les archi-petits loulous, qui naissent à 7 mois et quelques centaines de grammes, eux, ils le savent !
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jeudi 4 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 4 décembre 2008 à 22:55 dans Journal
Je fais partie de ceux qui, tels Bernard Palissy, brûleraient leurs meubles pour alimenter la flamme d'un feu de bois. Autant je perds souvent plusieurs minutes avant de décider d'empoubeller le moindre papier, autant une cheminée ouverte et pétillante devant moi engouffre sans regrets mille écrits, bois et brindilles, susceptibles de maintenir en vie ce signe fragile d'une vie supérieure. Même un incunable de la main auguste de Nicolas Sarkozy passerait gaillardement à la flamme.
Je me suis offert ce petit luxe ce soir. Demain est une de ces journées hachées qui me laissent, tard le soir, comme un vieux glaçon demi-fondu dans un shaker. Après demain est différent mais guère meilleur : conseil national du PS, avion tôt le matin, retour quand on peut, et surtout la certitude de ne pas pouvoir grand chose ; pour tout dire, je crois que les jeux et les enjeux sont faits, ou défaits, comme on veut, mais au moins aurai-je la liberté de vous raconter ce que je n'ai pas l'autorité d'influencer. Ce n'est déjà pas si peu.
Il fait tard. Toujours, j'ai envie de ne pas m'endormir. "Encore une minute, Monsieur le Bourreau", disait Mme Dubarry, comme je le dis aussi au début de chaque nuit.
Les dernières braises commencent de pâlir et de se taire.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 4 décembre 2008 à 18:30 dans Vie cantonale
La Municipalité de Bordeaux revoit sa copie pour la réhabilitation de la salle des fêtes du Grand Parc, fermée depuis plus de quinze ans ...
(si vous souhaitez recevoir par courriel la lettre d'actualités cantonales du canton Grand Parc-Jardin Public, merci de me faire part de vos coordonnées par l'intermédiaire de la rubrique "contact") Lire la suite
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mercredi 3 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 3 décembre 2008 à 18:43 dans Journal
Septième billet consacré dans ce blog au travail du dimanche. Le projet de loi vient à l'Assemblée la semaine prochaine malgré la réticence, voire l'opposition, d'un certain nombre de députés de la majorité. Clairement, il s'agit d'une volonté de Nicolas Sarkozy, qui a grand mal à la faire partager unanimement par l'UMP.
Pour nous, c'est un véritable choix de société, d'où mon obstination à y revenir et à vouloir un dossier complet dans ce blog.
Un précédent sondage fait pour le "Journal du Dimanche" avait paru montrer qu'une majorité des Français étaient favorables. En réalité, les questions étaient biaisées, du genre "si vous gagnez double, accepteriez-vous de travailler le dimanche?"
Un sondage IFOP, plus rigoureux, vient d'être éffectué à la demande de la CFTC ; il porte sur un échantillon de 1008 personnes. Les résultats sont nets.
1) Une très forte majorité de salariés ne veut pas travailler
régulièrement le dimanche : 64 % (68,1 % en Ile
de France).
2) Ce sont ceux qui ne sont pas encore entrés, ou qui ne sont plus, dans la vie active qui
constituent le bataillon des moins opposés au travail du dimanche, en restant toutefois minoritaires.
Entre 15 et 19 ans, 35 ,7 % se disent d'accord pour travailler le dimanche.
Entre 65 et 69 ans, ils sont 34,9 % favorables au travail du dimanche.
Alors que les 35-44 ans ne sont que 17,2 %.
3) Politiquement, ce sont les partisans de Jean-Marie LE PEN qui sont le
plus d'accord pour travailler régulièrement le dimanche. Ils ne sont déjà
plus que 26,7 % chez les partisans de Nicolas SARKOZY.
4) 84 % des français considèrent comme primordial ou important pour la
vie familiale, associative, culturelle ou religieuse, que le dimanche
reste le jour de repos commun à la plupart des salariés.
76,9 % de ceux qui travaillent le dimanche, considèrent également comme
primordial ou important, que le dimanche reste le jour de repos commun à
la plupart des salariés.
5) Les femmes (qui seront les plus concernées par le travail du dimanche) sont aussi celles qui y sont les plus défavorables, pour toutes les questions posées.
6) 63 % des Français ne croient pas au volontariat pour travailler le
dimanche, et ont au contraire conscience de la pression pesant sur les salariés dans ce "choix"
Plus on est proche des postes de décideur dans l'entreprise, moins on y
croit. 85,3 % des cadres supérieurs pensent que les salariés n'auront
pas la possibilité de refuser de travailler le dimanche si l'employeur
leur demande.
Voilà qui, autant pour le résultat global que pour les chiffres analytiques, est extrêmement instructif et qui armera notre débat de la semaine prochaine. J'ai déposé pour ma part 16 amendements et nous en présenterons collectivement un grand nombre.
La pression de l'opinion publique va certainement beaucoup compter, en particulier sur l'attitude des députés de la majorité peu favorables, mais hésitants à transgresser la consigne.
- voir aussi les billets des 27,28 novembre et 1er décembre
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mardi 2 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 2 décembre 2008 à 21:58 dans Brèves
Je regardais Pierre Moscovici ce matin, lors de la séance d'accueil de Martine Aubry. Les oreilles enfoncées dans son col de chemise, il pensait peut-être, comme moi, au titre d'un essai de son Papa, Serge Moscovici, sur "les minorités agissantes".
En tout cas, moi, c'est sûr, j'y pensais.
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Par Michèle Delaunay,
mardi 2 décembre 2008 à 13:19 dans Journal
Grand matin au Groupe Socialiste de l'Assemblée. On parle toujours du "grand soir" mais jamais du "grand matin", et j'ai décidé dans cette période qui en manque tant, de rétablir entre eux un peu d'équité. Nous accueillons ce matin en même temps notre nouvelle Première Secrétaire (qui est aussi la première Première Secrétaire !) et François Deluga, tous les deux attendus par force caméras et micros. Rarement la salle 6217 (la dénomination est reconnaissons-le un peu plate) a été si bien remplie, littéralement jusqu’au plafond, puisqu’il y a une galerie latérale très haut située au dessus de nos têtes)
Discours d’accueil de Jean Marc Ayrault , mettant au service de "la rénovation décidée par Martine" toute la force de travail du groupe. Martine Aubry est à l'évidence un peu intimidée dans ces premières minutes. « Martine tu as devant toi un groupe d’opposition résolu » « ici tu ne trouveras pas les nouvelles recrues gouvernementales ! »
Coup de chapeau à François Deluga et nouvelle ovation en sa direction, après celle qui a salué son entrée en même temps que celle de MA
« Martine, tu peux compter sur les 205 députés du groupe SRC comme ils peuvent compter sur toi »
Martine qui ouvre son intervention en saluant François, Hollande cette fois, qui « ne sera pas parmi nous un député comme les autres » , puis François deluga et son « score extraordinaire ». Elle évoque ensuite son dernier week end à Madrid pour rencontrer les socialistes européens et entériner le manifeste que nous défendrons pendant la campagne européenne.
« Heureuse d’être parmi vous, d’abord pour rendre hommage à votre présence sur le terrain et dans l’opinion, pendant cette période un peu flottante du congrès. Oui, on a entendu les élus socialistes !
MA évoque les grands dossiers en cours : audio visuel, travail du dimanche, budget. L’ensemble des leaders européens a adopté, parallèlement au manifeste, un texte pour que soit adopté un grand plan de relance européen.
"Nous devons travailler mieux entre le parti et les groupes parlementaires. J'ai proposé la présence des deux présidents de groupe au Bureau National et je serai présente à chacune des réunions de votre groupe."(..) "Cela ne vous a pas échappé : je ne suis pas députée ni sénatrice. Samedi je présenterai mon équipe. Le parti socialiste a besoin de vous collectivement et moi personnellement, j’ai besoin de chacun d’entre vous. Nous devons retrouver la confiance et la convivialité..."
Et pour joindre le geste à la parole, elle sort de son sac un paquet (un livre manifestement) : "Gaëtan a 50 ans aujourd'hui et je lui ai apporté un petit cadeau"
Bise à Gaëtan (nous n'avons qu'un seul Gaëtan : Gaëtan Gorce) sous l'oeil des caméras. Rendez-vous samedi prochain pour le Conseil National..
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Par Michèle Delaunay,
mardi 2 décembre 2008 à 06:31 dans Journal
Quitte à atteindre un peu la légitime dignité d'une représentante du peuple, je vous livre une jolie histoire, que je tiens d'ailleurs d'une mienne amie, elle aussi représentante du même peuple, qui se dénoncera si elle le souhaite.
Trois trentenaires, anciens copains d'une école de commerce, se retrouvent dans un bistrot pour déjeuner. Un verre de vin, puis deux, les langues se délient et les voilà racontant leurs affaires.
- Moi, dit le premier, j'ai hérité de ma vieille mère une petite épicerie de village. Pas grand chose, mais le village a grandi. J'ai repris l'affaire, j'ai viré tous les bocaux de bonbons, tous ces vieux trucs qui rapportent rien. J'ai changé la déco, et bien aujourd'hui, je peux le dire, ça ressemble à quelque chose. C'est pas Carrefour bien sûr, mais c'est vraiment une belle petite épicerie !
Le second n'est pas en reste.
- Eh bien, moi, j'ai hérité de mon père un petite droguerie de quartier. Une petite boutique d'autrefois, plutôt moche. J'ai hésité mais j'ai repris l'affaire. J'ai viré les clous en vrac, tous les petits machins qui encombrent et qui rapportent rien, pour des outils modernes, du plastique de couleur. J'ai changé la déco, l'éclairage... Eh bien, aujourd'hui, c'est pas Castorama bien sûr, mais on peut le dire : c'est une belle petite droguerie !
Le troisième hésite. Et finalement se lance...
- Moi, à vrai dire, j'ai hérité de mon grand père, un homme un peu leste, une maison close. Vous imaginez... J'ai hésité et puis j'ai franchi le pas. J'ai viré les filles qui étaient carrément au bout du rouleau, j'ai changé la déco, mis une sono, des films, des lumières.. Eh bien, aujourd'hui je peux le dire : c'est pas le PS, mais c'est quand même un joli petit b... !
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lundi 1 décembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 1 décembre 2008 à 17:16 dans Journal
Bien souvent, quand j'entreprends un discours, j'annonce trois, quatre ou cinq points, et selon l'inspiration du moment, j'en ajoute ou j'en enlève, si bien que je ne me retrouve pas souvent avec le bon compte !
C'est exactement le cas ici, et pour que les trois points annoncés ne deviennent pas quatre, j'ai marié les deux derniers qui d'ailleurs ont clairement à voir entre eux.
Une erreur environnementale. C'est dans le dossier du travail du dimanche, le point qu'on oublie le plus souvent. Ouvrir les magasins, surtout en périphérie des villes, va mettre sur les routes de très nombreuses voitures qui seraient restées sagement dans leur stationnement habituel. Plus gravement encore, cela va entrainer un jour de plus par semaine le chauffage et l'éclairage de bâtiments monstrueux, très éclairés, avec des rayons entiers de réfrigération voraces en énergie. Pour nourrir un des amendements que j'ai déposé sur le texte, je cherche le coût en KW d'un jour de fonctionnement de Carrefour ou d'Auchan. Monstrueux, sans aucun doute. Quelqu'un peut-il me renseigner ?
L'erreur la plus grave, elle aussi en contravention totale avec le Grenelle de l'environnement, est de mettre la consommation au centre de tous les jours, y compris cette journée protégée jusqu'alors et destinée à tant d'autres activités plus belles, plus intéressantes, plus fondamentales que de promener son caddie (et ses enfants) entre les rayons des grandes surfaces.
Les répétitions de la chorale, les parties de foot, les rencontres de la société linnéenne, la compétition de judo du gamin devant les yeux admiratifs de ses parents, la visite du parc ornithologique, tout ça c'est le dimanche que ça se passe, et le dimanche que ça peut se passer en famille. De même la recherche des champignons dans le petit bois près de chez la grand-mère, la chasse au canard avec le copain de boulot, le marathon du Médoc, la chasse à la bécasse avec Alain Rousset ou la journée dans une palombière avec Gilles Savary : tout ça, c'est le dimanche !
Même les choses embêtantes (dont on se rend compte longtemps après combien elles étaient précieuses) ça se passe le dimanche : les 95 ans de l'arrière-grand-mêre, la peinture de la cage d'escalier en famille, la révision de la compo d'histoire chez l'oncle prof, le déménagement du petit, la communion du grand...
Est-ce que nous voulons fabriquer des petits loulous dont les souvenirs auront pour cadre les silos éclairés au néon des grandes surfaces et dont les ambitions seront d'avoir des baskets fluo fabriqués en Chine ?
Au temps où l'on nous bassine à dire que "le XXIème siècle sera le siècle de la société de la connaissance ou ne sera pas", quand aurons-nous le temps d'apprendre ? Je ne parle pas de l'école, mais de ce trésor plus précieux encore qui est ce qu'on apprend tout seul et dont on découvre tout seul le désir.
Et puis le dimanche, c'est aussi le temps du silence. Ce silence si précieux, qui manque si fort à notre époque, et que l'on veut définitivement bouter hors de nos cerveaux.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 1 décembre 2008 à 10:00 dans Journal
Ci-après mon bref communiqué à la presse après la victoire à 54,27% de François Deluga.
Il y a des week-ends meilleurs que d'autres. Merci François ! Lire la suite
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