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lundi 29 juin 2009

Bacalan-Bastide : le pont n'est pas au bout du tunnel

Les décisions de l'UNESCO à Séville sont tombées tard hier dimanche.

- Elles insistent sur l'erreur catastrophique de la destruction du pont du perthuis et l'absence de suffisante information donnée initialement par la municipalité de Bordeaux sur le projet Bacalan-Bastide.

- Elles rejettent le projet de pont monumental pour son impact paysager. Pour un motif semblable, la ville de Dresde vient de se voir déclassée.

- Elles ne retiennent pas l'option tunnel

- Elles préconisent une structure plus légère, sans impératif de possibilité de passage pour les grands navires.

- elles proposent de ne plus accueillir les grands navires dans le site historique du port.

Ces préconisations constituent pour la Municipalité de Bordeaux un lourd revers. Sa méthode, ses choix sont condamnés. Dans toute la conduite de ce dossier, Alain Juppé s'est comporté en imperator. Choisissant l'option tunnel dans un premier temps, l'abandonnant en 24 heures "pour raisons politiques" sans en débattre avec quiconque, se fixant ensuite sur ce projet de pont monumental au point d'affirmer "qu'il préfèrait le pont au label UNESCO" et se passerait de l'un pour entreprendre l'autre au moment qu'il avait choisi. Tout cela sans tenir compte aucunement de l'avis des bastidiens, ni des bacalanais. Non plus que celui des élus autres que ceux de sa majorité.

Puissent les Bordelais s'emparer massivement du débat que ces préconisations viennent de relancer.

Tous, nous devons nous poser un certain nombre de questions :

- Sommes-nous comptables du paysage que nous laisserons à nos enfants ? Quel coup d'oeil voulons nous qu'ils aient demain, et longtemps après, en regardant la courbe du fleuve ?

- En cas de crise énergétique majeure, ou tout simplement de prise de conscience radicale du réchauffement climatique, devons-nous être prêts pour un renouveau du transport fluvial et maritime ?

- Voulons-nous voir encore des bateaux dans la rade historique du port ? Ou nous contenter, comme cela vient d'être fait, de fêter le fleuve avec la figuration du seul Belem ?

A chacun de vous de répondre à ces questions et de le faire savoir.

vendredi 26 juin 2009

De l'UNESCO, de la géographie et de la courbe du fleuve.

La semaine passée, j'écrivais à Francesco Bandarin, directeur de l'Unesco en charge du classement au patrimoine mondial : "Je ne regarde jamais la courbe du fleuve, sans penser que la manière dont le verront nos enfants est entre vos mains".

Le courrier au demeurant concernait principalement les vestiges de la place Pey Berlan que la Municipalité veut engloutir à tout jamais sous le ciment et le grès de Chine de la place. Ces vestiges sont très émouvants. Ils datent du temps d'Aliénor et les ensevelir est en contradiction totale avec la démarche active que suppose le classement Unesco.

Dans une heure d'entretien où nous avons échangé très librement il y a quelques mois, Francesco Bandarin avait insisté sur le sens profond du classement au patrimoine mondial : il ne s'agit pas de vénérer quelques belles pierres, mais de s'engager activement dans une démarche de fidélité à l'histoire et à la géographie des lieux.

Le fleuve qui associe histoire et avenir, patrimoine et développement durable, n'est-il pas le meilleur porteur de cet engagement ?

Ayant reçu quotidiennement des informations sur la réunion à Séville de la mission UNESCO, je ne suis pas sûre que ses conclusions correspondent à mes voeux. Mais ces voeux demeurent les mêmes : voir au delà du court, et même du moyen terme, et comprendre que "Bord'eaux" tient sa gloire et son avenir d'abord de son fleuve, de son estuaire, de cette position incroyable, unique en Europe de voir le domaine maritime s'arrêter en coeur de ville.

Très exactement : sous le pont de pierre. Bordelais de l'aval du pont de pierre, vous êtes des habitants du bord de mer !

Quelqu'un qui m'est infiniment cher disait : "la géographie prime toujours sur l'histoire". Il voulait dire : pas de gloire, pas de développement, pas d'économie, pas d'Histoire, au mépris des atouts que donne à une ville, à un lieu, à un pays, la géographie.

Bordeaux est, de ce précepte, un lumineux exemple.

Le regard que porteront les générations futures sur l'arc du fleuve sera lourdement impacté (comme ont dit maintenant) par le choix du mode de franchissement Bacalan-Bastide.

Grand monument blanc, levant (de temps en temps) son tablier de béton et plantant pour des siècles les longs cure-dents de ses piles sur les rives ? Petit pont rétréci, levant ni plus ni moins souvent, mais épargnant à la ville un peu de CO2 ? Ou tunnel futuriste, préservant cet inestimable patrimoine qu'est le paysage, et cette autre richesse qu'est la possibilité de circulation fluvio-maritime pour la société de demain ?

La présentation des options n'a rien de purement objectif. Elle est ma vision de l'écologie et du développement durable de notre ville.

jeudi 25 juin 2009

Borloo bouche-trou

Si le journal Sud Ouest fait partie de la revue de presse du Ministre Jean-Louis Borloo, il a dû être ce matin ravi d'apprendre que son Ministère avait été proposé à Alain Juppé, et qu'il n'était en conséquence confirmé dans ce poste que par défaut.

On devine d'où vient l' "indiscrétion" à l'origine de l'information. Le Maire de Bordeaux, éconduit d'un poste ministériel d'importance, fait de nécessité vertu. C'est de bonne guerre, mais pas totalement loyal, ne serait-ce qu'à l'égard du titulaire du poste.

L'Assemblée, en temps de remaniement, occupe une position assez favorable en terme d'indiscrétions. Beaucoup nous sont parvenues dans ces dernières semaines, puis dans ces derniers jours et beaucoup aussi ont été confirmées. Les seules concernant Alain Juppé démontraient que Nicolas Sarkozy avait peu d'envie de nommer quelqu'un qui "n'exclut rien" pour la présidentielle de 2012. Avouons que c'est assez logique. Villepin n'a pas davantage été sollicité .

De la même manière, le message était que, pour les finances comme pour l'environnement, on ne changeait pas de cap et on confirmait le bien fondé des actions et leur continuité en conservant les mêmes ministres.

C'est d'ailleurs ce que JL Borloo lui même a confirmé hier sur France-Inter.

"Faire de nécessité vertu est le beau et grand travail" disait Alain. Le philosophe Alain.

mercredi 24 juin 2009

Le second ministère Sarkozy

Ce gouvernement est quand même pour une grande part un formidable aveu d'échec.

Echec des "coups" médiatiques avec l'exit du fantomatique Laporte et de Rachida Dati, qui a été surtout, à ce ministère, une image, une jolie image de l'intégration. Personne n'osait le dire trop haut à ses débuts, tout le monde en convient aujourd'hui.

Ce double échec n'a pas guéri Nicolas Sarkozy et après le "flop" de sa prestation versaillaise, il a aussitôt occupé les médias avec le "coup" Mitterrand. "C'est Gala qui entre à l'Elysée", disent ici ceux qui se souviennent de ses prestations télévisées sur la vie des grandes égéries du siècle. C'est un nom surtout, et celui qui le porte le sait bien, tout en feignant d'être là au nom des artistes et de la culture, la belle, la grande, la mondaine, celle qui s'affaire autour de la villa Médicis.

Christine Lagarde est confirmée dans son poste. C'est habile, car il s'agit de montrer qu'on poursuit malgré la crise, et c'est justifié concernant la personne de la Ministre. La Marie Chantal qui présentait en juillet 2007 la loi Tepa a gagné en épaisseur au fur et à mesure des épreuves. Laissée plus qu'à son tour seule en face des questions, des critiques, des vents et des marées, elle a affronté avec courage la succession particulièrement dense des difficultés.

D'Allègre, plus question : le réchauffement climatique a eu raison de son insistante candidature. Après le vote européen et le vent en poupe des écologistes, celui qui nie le dommage climatique aurait fait tache sur la nouvelle vertu verte que s'est acheté le gouvernement.

Darcos aux Affaires Sociales : un autre échec bien maquillé. Et une inquiétude : Luc Chatel parait bien peu avoir l'étoffe et l'engagement pour conduire un Ministère aussi décisif que l'éducation. Le pire n'est jamais sûr, même s'il est chaque jour mieux armé. Attendons.

Une recrue assez charismatique : le jeune député Benoist Apparu. Tout aussi ump'iste que les autres, mais souriant, détendu, agréable, sans doute capable de bien représenter les pas encore quadras avec son "conscrit" Laurent Wauquiez.

Et enfin, une niaiserie : remplacer les "âgés" par les "ainés" dans l'intitulé du Secrétariat d'Etat confié au docteur Nora Berra. A quand l'appellation de "cadets" pour le sous-ministère de Martin Hirsch ?

mardi 23 juin 2009

Grand emprunt : l'éternelle revanche des riches contre les pauvres.

Une fois encore, cette éternelle revanche dont ce gouvernement a fait un principe fondateur.

Pourquoi ? Les emprunts (même décorés du nom de "populaire") concernent en premier lieu les suffisamment riches pour pouvoir épargner. Ce sont eux qui prêtent.

Mais qui rembourse ? Tous, toutes catégories confondues sous les diverses formes de l'impôt.

Le "travailler plus" connait une variante : "Emprunter plus, pour payer davantage d'impôts".

Car emprunter, nous le faisons déjà. Aux marchés financiers. Et la forme de l'emprunt est plus coûteuse pour l'Etat qui le sait parfaitement mais qui espère ainsi solidariser les prêteurs, avoir un affichage "populaire", franco-français, ce que nous avons vu clairement annoncé hier.

Les "grands emprunts" ont tous été des gouffres financiers pour l'Etat, la palme revenant à l'emprunt Giscard, malencontreusement indexé sur l'or. Mais tel a été également le cas de l'emprunt Balladur-Sarkozy et c'est Alain Juppé, alors aux affaires qui a pris la décision de le rembourser par anticipation pour ne pas grever durablement le budget.

Un emprunt, pour quoi faire ? C'est une véritable escroquerie de prétendre faire un emprunt pour financer telle ou telle priorité. Cette escroquerie a d'ailleurs atteint son comble s'agissant des franchises médicales, prétendûment destinées à financer le plan Alzheimer (qui attend toujours sa concrétisation financière), le cancer et les soins palliatifs.

Tout emprunt, tout impôt, va dans le pot commun des recettes et il est aussitôt englouti dans le financement des affaires et des dettes courantes.

Depuis 2002, l'augmentation du déficit public a elle aussi servi exclusivement aux dépenses courantes et aux réductions d'impôt en direction des plus riches (bouclier fiscal, quasi suppression des droits de succession...)

L'éternelle revanche...

Dernière heure : Ayrault reconduit

A l'instant, Jean-Marc Ayrault vient d'être élu pour nouveau Président du groupe socialiste.

Jean-Marc préside notre groupe depuis 1997 avec la volonté de maintenir son harmonie et son travail, très réel, même si pas toujours relayé. Il était seul candidat.

lundi 22 juin 2009

Un discours de lendemain d'élection

Une feuille de route très générale, bien pensante, où nous avons appris que la santé coûtait cher, qu'il fallait miser sur la jeunesse et l'intelligence et que l'économie devait s'appuyer sur la production.

Tout ça pour ça.

Deux éléments consistants : -la création d'un grand emprunt populaire pour financer les priorités que devra fixer dès mercredi le nouveau gouvernement.
-la condamnation de la burka, non comme signe religieux ostentatoire, mais comme atteinte à l'idée que nous nous faisons de la dignité de la femme;

j'ai applaudi ce dernier point. C'est à ce titre aussi que je me suis prononcée il y a bien des mois contre le voile à l'école et à l'hôpital.

Une autre citation, avant de regagner l'autobus qui nous ramène à l'assemblée : "Désormais, nous ne tolérerons plus qu'un seul euro soit gaspillé".

"Désormais", cela doit vouloir dire " dès demain", car pour aujourd'hui, ce sont 600 000 euros qui ont été engouffrés dans ces trois-quarts d'heure de discours.

Le discours du trône

En route vers Versailles pour le sacre de Nicolas.

Du moins le croit-il. Il réunit aujourd'hui les deux assemblées, comme Louis XVI réunit en son temps les trois ordres de l'Etat. On se souvient que l'affaire n'a pas évolué en sa faveur et que "le tiers Etat" a pris le pas sur les deux autres.

Je crains qu'il ne soit pas possible d'ouvrir son ordi dans la vénérable salle du Congrès mais il suffit bien sûr d'ouvrir son poste pour suivre en direct ce discours de la couronne déjà très contesté.

A tout de suite.

samedi 20 juin 2009

Une jolie histoire en (presque) direct du Grand Parc

Tout à l'heure, au Grand Parc, les élèves du collège lisaient à haute voix, des vers de Césaire rythmés par quelques roulements de tambour.

Alain Anziani a pris brièvement la parole entre deux textes :

- "Les enfants, savez-vous ce qu'est un poête ?"

Comme toujours dans ces cas-là, les enfants ont cherché et ont fait mine de ne pas savoir (parce qu'au fond, nous le savons tous, mais nous ne savons pas le formuler).

L'assistance entière donnant sa langue au chat, expression qui est déjà de la poésie, Alain a donné la réponse :

- "Un poête, c'est quelqu'un qui veut changer le monde".

Que dire de plus, que dire de mieux ?

Vite, vite, rejoignez-nous au Grand Parc !

Rejoignez-nous pour le deuxième temps fort de la journée : inauguration de l'exposition Aimé Césaire par Philippe madrelle, à 17 h 30, dans l'enceinte du collège du Grand Parc.

Lecture de poèmes et de textes de Césaire, un groupe de danse et de musique martiniquaise plein d'enthousiasme et de rythme. Un moment de vraie liberté, sans façons et sans contraiente.

Dans le photo blog, quelques photos de la matinée.

A tout à l'heure !

Fêter la musique et la poésie au Grand Parc !

"La vie est ailleurs" disait Kundera : elle est en tout cas aujourd'hui au Grand Parc où je donne rendez-vous aux amis du blog entre 10 et 19 heures.

L'association "Village de ville" présente dans les locaux du collège du Grand Parc, l'exposition Aimé Cesaire que j'ai apportée de l'Assemblée nationale et mise à disposition.

Les enfants, les grands, tous, nous lirons des poèmes, accompagnés d'un groupe musical Martiniquais.

Deux moments forts :

12 à 14 heures pour un premier moment musical et poétique

17 h 30 à 19 heures pour l'inauguration par Philippe Madrelle, Président du Conseil Général, suivie d'un vin d'honneur et d'amitié

A tout de suite...

jeudi 18 juin 2009

LGV : Aquitains et Européens d'abord ! (II)

La LGV est pour moi un engagement fort, au premier chef bien sûr en tant que députée de Bordeaux.

Rien d'autre ne peut mieux assurer à notre ville sa place de métropole européenne, au coeur de l'arc atlantique et au centre d'une étoile rayonnant sur tout le grand Sud Ouest.

La prise de position récente de Michèle Alliot-Marie, proche de notre Maire, reste une interrogation. Elle est dommageable en tous points, jusque pour le Pays Basque dont MAM est l'élue. Cette région, fragile pour de multiples raisons, a-t-elle pour vocation de devenir un parc national traversé par des murs de camions ? L'Aquitaine deviendra-t-elle une sorte de finistère dont le pays basque constituera l'extrême bout, éloigné de tous les centres d'activités et d'échanges ?

Michèle Alliot-Marie suspend études et discussions pour la portion de la LGV située au sud Bordeaux, pour un soit disant motif écologique. Non sens absolu : qu'est-ce qui est plus contraire au développement durable que l'autoroute de camions que nous connaissons actuellement ? Une ligne ferroviaire redistribuera au contraire le fret au profit du rail et fluidifiera les échanges économiques. Les écologistes ne se sont, eux, pas trompés dans leur choix.

La décision ministérielle est lourde d'autres conséquences. Elle prive tout d'abord cet immense projet de fonds européens. L'Europe, légitimement, ne veut s'engager qu'avec la certitude qu'il constituera bien un lien structurant entre les pays européens.

Elle hypothèque l'engagement des diverses collectivités : comment, par exemple, l'Aquitaine ou les Midi-Pyrénées s'engageraient-ils sans avoir aucune étude sur ce qui irriguera leur territoire ?

En un mot, le projet est à ce jour bloqué par une déclaration ministérielle incompréhensible et contre-productive.

Il est temps que les citoyens s'en mêlent : c'est d'eux et de l'avenir de leur territoire qu'il s'agit.

Nous étions hier un groupe d'élus à "la Concorde" -la bien nommée- pour présenter le site que nous mettons à la disposition des Aquitains et au delà pour s'informer et s'exprimer. Et ceci étant fait , pour signer la pétition en ligne destinée à porter le projet de la LGV.

L'avenir économique et écologique de notre région en dépend. La place de Bordeaux est conditionnée par ce grand projet. L'Europe perdra son sens si nous arrêtons les voies de circulation à nos frontières.

J'invite chacun, "de gauche, de droite, de l'avant centre et du demi de mêlée" à se rendre sur ce site et à signer cette pétition qui doit tous nous réunir.

Aquitains et Européens d'abord !

Un pique-nique de cerises

Un message laconique était paru dans Sud Ouest, donnant rendez-vous pour un anniversaire de deux années...

Le mystère s'est levé quand j'ai été moi-même conviée place de la Bourse, autour du banc qui, le 13 juin 2007, nous avait servi de tribune, au milieu d'un millier de personnes.

'Nous" c'était Ségolène et moi. Sans aucune m, Alain Juppé avait déclaré le lendemain à Sud Ouest : "La candidate socialiste a fait venir le SAMU". Quatre jours plus tard avait lieu le deuxième tour de l'élection législative.

Donc, à l'initiative d'Emmanuelle Ajon et de Jean-Michel Perez, nous avons fêté ce deuxième anniversaire sur le thême "Des cerises en été", avec tout ce que cela porte de gaieté simple par un soir de jeune été.

Un moment de surprise et de gaieté. Presque une fête de village.

Merci à tous d'avoir été là il y a deux ans. De l'être encore ce soir. Et toujours demain.

mercredi 17 juin 2009

LGV : la chance de Bordeaux, la force de l'Aquitaine, la réalité de l'Europe

les Bordelais, les Aquitains, tous, ne se sont pas encore emparés de ce dossier, décisif pour l'avenir des uns et des autres. Et aussi pour celui d'une entité à laquelle nous sommes très attachés : L'EUROPE !

Normal : ce dossier, comme bien d'autres, paraît très technique et son abord bien souvent décourageant. L'essentiel est pourtant d'une simplicité biblique : un grand trait d'union entre l'Europe et l'Espagne, un grand carrefour centré par Bordeaux. Un site à l'initiative du PS girondin est désormais disponible et accueillera toutes les données.

La "ligne à grande vitesse" mettra Bordeaux au coeur d'un carrefour territorial, qui fera d'elle la plaque tournante du grand, du très grand, Sud Ouest. En partance de notre ville, une ligne irriguant Toulouse et midi-Pyrénées, une autre tendant la main au projet de liaison ferroviaire Dax-Pau, une troisième vers Bilbao et Vittoria, c'est à dire vers l'Europe et un jour vers l'Afrique.

Grâce à la LGV, demain, Bordeaux peut-être la capitale de l'Arc Atlantique !

Pour les Aquitains, une force incroyable, la possibilité à portée de rails, de l'aménagement équilibré de tout son territoire et de situer la Région au coeur des échanges nationaux et internationaux.

Pour tous, ce qui a si fort manqué au cours de la calamiteuse campagne européenne : l'évidence de la réalité de l'Europe. Qui sommes-nous, dans le concert du monde, sans ce grand axe faisant contrepoids la "banane bleue" Francfort-Milan ? Qu'adviendra-t-il de l'Espagne sans ce lien direct, évident, simple avec le coeur de l'Europe ?

Que sera un jour l'Europe elle-même si son continent sud, l'Afrique, est un jour livré à la Chine et aux Etats-Unis ? N'oublions jamais que nous formons une seule et unique entité. Comme il y a l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, il y a l'Euro-Afrique du nord, et l'Afro-Europe du sud. Qui voit assez loin pour oser le dire ?

C'est un grand projet pour chacun de nous. De gauche, de droite, de l'avant-centre ou du demi de mêlée, c'est nous, c'est maintenant et c'est pour demain.

mardi 16 juin 2009

Rendez-vous du jour

Avec beaucoup de loyauté, je le reconnais, le Maire de Bordeaux démontre une fois de plus combien il est impossible de mener ensemble les fonctions de député et de Maire d'une ville ayant besoin de toutes les forces de ses édiles.

Ce soir mardi, jour de séance à l'Assemblée, conseil de quartier de la nouvelle entité municipale décalquée sur le deuxième canton (RV : mairie de quartier du Grand Parc, place de l'Europe, 18 heures 30). Curieusement, la prestation de M Doutre sur la sécurité et les grandes oeuvres des forces de l'ordre n'est pas à l'ordre du jour. L'affaire de Floirac, sous la responsabilité d'icelui, a sans doute quelque peu refroidi l'affichage sécuritaire du Maire.

L'habituelle séance vantant le nombre croissant d'' "affaires élucidées" (pour la plupart, des mises en garde à vue) est remplacée par une présentation du budget municipal. Très beau sujet en effet, où chiffres et termes incompréhensibles du commun des mortels, permet à n'importe quel technocrate de briller en jargonant à plaisir, sans que personne ne vienne contester, ni même interroger.

A 20 heures, dernière séance de concertation pour la ligne du Tram au Bouscat. Rendez-vous très important où serons nombreux à défendre ce chapitre si important de l'agenda 21 : la défense des commerces de quartier et des artisans.

On peut être Maire, candidat précoce aux législatives de 2012 et involontairement loyal..

lundi 15 juin 2009

Changer de nom ? C'est toujours non !

Après notre échec aux européennes, l'idée d'abandonner le nom de "Parti Socialiste", et même celui de "socialisme" revient sur le tapis. Il y a là quelque chose de pas très honorable, d'un peu humiliant qui me déplait. Construisons avant de détruire.

La faveur irait à "Mouvement". L'exemple de l'UMP et du MODEM devraient pourtant nous rendre méfiant.

Presque deux ans après le billet que je mets en "suite", je n'ai pas changé d'avis.

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dimanche 14 juin 2009

Aristides de Sousa Mendes : pourquoi si tard ?

Je rentre à l'instant de voir chez un ami l'enregistrement de "Désobéïr", le téléfilm consacré à Aristides de Sousa Mendes, diffusé il y a quelques jours sur France 2, quand je partageais quant à moi des moments détendus à la "Fête de l'huitre" du quartier Saint Augustin.

Plusieurs scènes de ce téléfilm ont été tournées à ma porte, dans l'entrée de ma maison, à ses fenêtres, et l'équipe a implanté son QG dans ma permanence parlementaire. J'aurait accueilli bien des équipes mais avouons que le sujet du télé-film a emporté d'emblée mon bon accueil à cette réalisation.

Parlera-t-on jamais assez d'Aristides de Sousa Mendes ? La réponse est bien sûr "non". La réponse est celle que j'ai essayé de transmettre aux lauréats du concours de la Résistance: c'est l'esprit de Résistance qui est le fil conducteur, dans tous les pays, Allemagne y compris bien sûr, de ce qu'a illustré Sousa Mendès.

Je l'avoue, je n'ai pas regardé les dernières scènes : Sousa Mendes mourant dans le dénuement et l'oubli. Il a signé en quelques jours 30 000 visas vers la liberté, "la plus grande action de sauvetage menée par une seule personne pendant l'holocauste". Otto de Habsbourg l'a salué "devant ma porte" (dans le film évidemment ! Dans la réalité, devant la porte du Consulat de l'époque), et l'on a si tardivement rendu hommage à ce juste. Aucune autorité n'est allée le chercher là où il était oublié. Il n'a été ni accompagné, ni entouré de gloire et de soutien de son vivant. Ce n'est que 34 ans après sa mort, en 1988, qu'un comité national a été créé en son honneur. C'est pour moi une interrogation d'une grande cruauté de savoir qu'il est demeuré dans l'oubli jusqu'à sa fin; elle relativise notre bonne conscience d'aujourd'hui.

"Pourquoi viens-tu si tard ?"

Cette phrase est de la poignée qui me laisse, à tout jamais, dans l" intranquillité" .

Coup de chapeau aux médecins bordelais

Une nouvelle apporte une éclaircie (relative) à mon après-midi de travail. Une enquête du Collectif interassociatif des usagers de la Santé teste 466 spécialistes en secteur honoraires libres dans 11 villes de France.

"Vingt deux pour cent des spécialistes de secteur 2 interrogés refusent très clairement de recevoir et de soigner les bénéficiaires de la CMU complémentaire".

Ce sont les psychiatres qui sont les plus nombreux (41%) qui sont les plus nombreux à pratiquer ces refus de soins, suivis par les gynécologues, les neurologues et les cardiologues, avec de fortes disparités entre les villes et les quartiers.

"Quand à Paris, les médecins opposent 46% de refus de soins, les médecins bordelais en expriment 3%.

Pour mémoire, la possibillité du testing a été écartée par Roselyne Bachelot car humiliante pour les médecins et ne concernant que des situations très marginales.

Le temps des cerises

Petite gourmandise d'un dimanche de juin : relire et fredonner cette chanson si parfaite. Le combat, la souffrance ne s'y introduit que par touches et j'aime plus que tous ces deux vers : "Cerises d'amour, aux robes pareilles/ Tombant sous la feuille en gouttes de sang"

Et pour ma part, je ne mange jamais de cerises (en été) sans avoir au coeur et à l'oreille un peu de cette chanson.

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samedi 13 juin 2009

Des cerises en été

On n'imagine pas (et on a raison, car c'est limite BCBG), les conseils, tous masculins, qui m'ont été donnés après la publication des "cerises" de Juppé.

Tous masculins, mais pas tous de gauche. L'un ou l'autre député, à l'Assemblée, appartenant, sans fanatisme excessif, au groupe majoritaire, m'a conseillé en termes quelquefois plus directs de démontrer que ces cerises-là n'étaient pas de saison.

La délation n'étant pas mon fort, au contraire du féminisme, je tairai le nom de ces honorables députés où qu'ils soient situés sur les bancs de l'Assemblée.

Le titre de l'ouvrage signé par Alain Juppé reste cependant pour moi une énigme. Ces fruits brillants qui percent aux branches en juin sont synonymes d'été, de plaisir, de cette forme rebondie et sucrée que, de longue date, on associe à un contexte joyeux et festif. Les filles en font des pendants d'oreille, les garçons leur en offrent une poignée en cadeau.

Joyeuses, mais aussi sanglantes, couleur du sang, des attentes et des souffrances du peuple. Le temps des cerises, cet été que tout le monde partage à égalité, c'est aussi celui de la commune de Paris ; celui de cette effervescence du peuple qui n'en peut plus et se révolte, et qui meurt "aux robes pareilles, en gouttes de sang".

Cela demeure pour moi une interrogation freudienne de voir ce "temps des cerises", cette négation du vrai temps des cerises et de son sens, en couverture d'un livre d'homme politique.

Sigmund, au secours ! Ils n'ont rien compris !

jeudi 11 juin 2009

Alice au pays des maternelles

C'est sous ce joli titre que le journal Sud-Ouest a raconté l' histoire de l'école maternelle de Coutras devenue, grâce à Marie Claire Arnaud, Maire de Coutras, et au choix de l'équipe enseignante "Ecole Alice Delaunay".

Ma Maman a été une des premières inspectrices, puis inspectrice générale, de l'école maternelle. Elle y a consacré de nombreuses années de sa vie et une de ses (nombreuses) passions a été l'enseignement précoce des langues. Ainsi ai-je pu voir les enfants de l'école maternelle Schweitzer du Grand Parc converser en Allemand avec l'ambassadeur de la république fédérale Sigismund von Braun (frère de l'homme des fusées, Wernher von Braun).

Pionnière d'une école novatrice, elle m'a appris le rôle primordial de l'école maternelle dans l'apprentissage du langage (et même de plusieurs langues !) et des savoirs de base. J'en parle aujourd'hui d'abord pour exprimer, une fois encore, le caractère fondamental de cette école, la spécificité de ses enseignants et leur importance décisive si nous voulons que l'école assure sa mission d'égalité des chances.

Et le gouvernement tente aujourd'hui de remplacer ce fleuron de notre Ecole républicaine et gratuite par des "jardins d'éveil" dont le financement sera à la charge des parents et des communes pouvant en assumer les frais.

L'école maternelle est irremplaçable. Avec les parents, les enseignants, continuons de nous mobiliser.

La politique, c'est pas automatique

La politique, c'est comme les antibiotiques : affaire de sens clinique, de bons sens et de ce flair séculaire des vieux médecins qui mettaient la volonté de guérir des malades à égalité avec la volonté de détruire la maladie des médecins.

Mille analyses peuvent être faites du scrutin européen. Et je peux, avec la même bonne foi, faire l'une ou l'autre. L'Europe quasi entière a voté pour la droite qui est en train, peut-être pas de la détruire, mais de lui enlever son panache, sa séduction et son élan. C'est pour moi une interrogation de la crise qui dépasse le jeu de mots : comment le maroquinier peut-il convaincre le crocodile qu'il est seul à pouvoir sauver sa peau ?

La France, qui s'est mobilisée pour discuter, échanger, s'invectiver au moment du traité constitutionnel est restée aux abris quand il s'est agi de donner à cette Europe un visage désirable. Etrange. Etrange que nous ayons fragilisé ce qu'il y a de beau et de grand dans le projet européen (=l'union de nos pays) et qu'au moment de donner à cette Europe les moyens de rendre désirable, humaniste, solidaire, ce beau et grand visage, les mêmes qui ont voté "non" n'ont pas été voter contre cette majorité qui fait de notre Europe un club berlusconien de nantis sans idéal.

Mille analyses ; et je n'ai aucune intention d'échapper à l'analyse bordelaise. Mauvais résultats pour tous et mauvais résultats d'abord pour nous, le PS. C'est un lien de plus entre la politique et les antibiotiques : on les utilise les uns et l'autre de moins en moins. Dans un cas c'est excellent, dans l'autre, c'est plus qu'une inquiétude, c'est la première marche vers un pouvoir bananio-totalitaire.

L'ump, qui pavoise, doit le faire avec prudence : quand Alain Juppé se rend à la mairie dans sa Prius, écologie oblige, il ne croise malgré cela qu'un Bordelais sur 10 ayant voté pour le parti qu'il a fondé. Quand je vais, comme tout à l'heure de la place Pey Berland à la place de la République, un seul des 20 Bordelais que j'ai croisé a voté pour le Parti Socialiste.

Tout cela ne fait pas grand monde.

J'en prends ma part. Ce n'est pas le Parti Socialiste qui est mauvais, c'est chaque socialiste.

J'ai écouté au Conseil national que le mot était ringard. Il est pour moi une force et je prends d'autant plus volontiers ma part de son affaiblissement du moment.

Oui, je suis entrée à reculons dans cette campagne, blessée de chez blessée que le Député qui incarne l'Europe dans notre région, Gilles Savary, ait été écarté pour cause de jeux de motions et de personnes. Sans doute, aurais-je dû dépasser plus vite cette blessure. Je vous le disais : la politique, c'est pas automatique.

Une chose est essentielle et nous ne l'avons pas compris : ce sont ceux qui ont voté non au référendum constitutionnel qui se sont abstenus. Nous ne sommes pas allés vers eux pour leur dire que le vrai "non", c'était maintenant. C'était changer la majorité commercialo-libérale qui défigure notre Europe, ses idéaux de liberté, d'humanité et de justice.

Nous sommes passés complètement à côté.

Chaque citoyen aujourd'hui, chacun de ces jeunes sans emploi que seule l'Europe (une vraie Europe) peut sauver de la précarité et de la fatalité et qui, pourtant, n'a pas voté doit s'interroger.

La politique, c'est pas automatique, c'est fragile, c'est moitié raison, moitié saison, idée du jour, mode qui passe...

Mais, avant tout, c'est nous et c'est tout de suite.

mercredi 10 juin 2009

La secte du temple solaire

Avons-nous pris la mesure de l'évènement de dimanche dernier ?

Sans doute oui, et la souffrance des militants les plus sincères l'a montré. Nous ne savons plus faire envie, nous ne savons plus donner de la force à ceux qui ont besoin en ce moment de l'un et de l'autre. Et même à nos militants. Mais ces militants eux-mêmes doivent savoir qu'ils sont le Parti socialiste et qu'ils doivent eux aussi faire envie, donner de la force, peut être et même surtout quand ils en sont dépourvus.

Vincent Peillon hier, au nom de l'espoir à gauche, a posé comme condition de participation l'organisation de primaires pour choisir notre candidat aux présidentielles. Je n'y suis pas opposée de principe, mais en l'état je ne crois pas que nous devions le poser comme conditionnel. Cela au moins mérite bien six mois avant de statuer. En Italie, Berlusconi n'est-il par revenu à la faveur de semblables primaires ?

Le discours de Martine Aubry, était de qualité, teinté d'une véritable émotion et d'une très réelle sincérité. Un moment d'amusement quand elle a annoncé qu'elle allait engager de grands "forums participatifs" avec les Français. Mais oui à la maison commune de la gauche, oui au relooking de nos idées... et oui au fait qu'on ne fait pas cela en 48 heures mais qu'il faut s'y mettre tout de suite.

Cependant ne fallait-il pas poser le principe d'une idée forte concernant notre Parti et son fonctionnement ?

Pour moi, il y en une. Je ne sais si elle est forte, mais elle est dure : c'est l'abandon du système des motions .

Travaillons de manière thématique : programme santé, programme éducation.. Cinq thêmes forts, cinq propositions phares et quelqu'un pour les incarner. Pas un sérail de beaux parleurs de tout.

Pour ma part, je l'ai dit à Reims : ce congrès était mon premier, mais aussi mon dernier sous cette forme. Je soutiendrai sans doute l'un ou l'autre le moment venu, mais je n'appartiendrai plus à aucune motion, hors Le Parti Socialiste

Les motions ne sont pas des balles dans le pied mais en pleine tempe. Demeurer le Parti des motions, des embuscades et des coups bas, c'est inéluctablement devenir la secte du temple solaire.

Et à vrai dire, ni à titre collectif, ni à titre personnel, j'y tiens pas tellement.

mardi 9 juin 2009

Le Conseil National du PS en direct

Ouverture de la séance, avec une demi-heure de retard, ce qui est relativement raisonnable.

Jean-Christophe Cambadélis, directeur de cette calamiteuse campagne, ouvre la séance. Avec une élégance particulière "perdre une élection quand on est directeur de campagne, ce n'est pas agréable, François Rebsamen sait cela".
Et de un.

Explication de l'abstentionisme : l'Europe n'était pas au rendez-vous ; nous ne sommes pas tombés d'accord sur une candidature commune et nous n'avons pas été servis par le fait que certains de nos camarades se soient déclarés pour Barroso.

"Je crois que cette défaite, elle vient de loin. Notre réflexe de faire appel au vote utile s'est tari. On peut dire beaucoup sur la campagne (en effet !), mais le problème est plus fondamental. Le parti socialiste a perdu la bataille de l'attrait".

"Ce n'est pas notre division qui explique la défaite, ce n'est pas les difficultés de l'identité, ce n'est pas la campagne, ce n'est pas la difficulté de planter le drapeau pour réunir la gauche autour de nous, ce sont tous ces éléments ensemble".

Très brève intervention, très maigres applaudissements et entrée de Martine Aubry.

"Est on capable de retrouver ce que nous avons perdu". "Ce que nous avons vécu dimanche, peut-être fallait-il cela pour que nous soyons à la hauteur".

Nous sommes ensemble pour regarder les résultats de dimanche. Rien ne servirait d'en relativiser l'importance. Rien ne servirait de chercher des circonstances extérieures. Ce qui va continuer à se faire demain, c'est le détricotage de tant d'années de combats ouvriers...".

- Crise de la construction européenne. 26 millions de Français ne se sont pas rendus aux urnes car ils ne croient pas que l'Europe peut changer leur vie.

La responsabilité de la droite est forte, cette droite qui dirige dans 19 pays européens a éloigné l'Europe des peuples. Eh bien les peuples se sont éloignés de l'Europe.

Comment se fait il que cette droite ne défende pas le programme libéral qu'elle a signé. Demain ce sera la santé publique.

- Crise de la social démocratie aussi. Partout la social démocratie a perdu cette élection. 160 députés, la SD a perdu 55 députés. Allemagne, Italie, Espagne, partout le PPE est en tête. Ceux qui étaient censés porter la social démocratie ont pris de la distance par rapport à ses valeurs.

pourquoi les Français n'ont pas voulu nous entendre : -nos pratiques internes, la perte de l'envie de travailler ensemble -nous n'avons pas su renouveler la façon de choisir nos candidats -nous n'avons pas parlé assez d'Europe

mais le vrai sujet est que nous ne sommes plus crédibles comme nous l'étions auparavant.

Nous devons aller ensemble à l'essentiel. Le prochain enjeu ce sont les régionales mais il ne faut pas céder à la tentation de se replier sur nos territoires.

Ce que je vous propose aujourd'hui c'est de reconduire avec vous la refondation de notre parti. Nous ne sortirons pas de cette situation par un replatrage : il faut des idées, un comportement, des discussions avec la gauche.

Refonder nos idées
-remettre en valeur les idées qui sont les nôtres
- la crise nous aide à nous retrouver sur une ligne politique. Personne ne souhaite cette société de la loi du plus fort, du débrouillez vous et tachez de vous accrocher. La vraie question est d'inventer les réponses à la crise d'aujourd'hui

nous sommes aujourd'hui dans l'obligation de nous ouvrir aux Français. Il y a urgence et obligation à entendre ce qui vient de toute part. il faut donner la parole aux Français. C'est un dialogue que nous devons lancer avec les Français dès le mois de septembre.

il faut réfléchir non pas à un n ième diagnostic, mais aux portes d'entrée dans l'avenir.

Je proposerai que nous soyons en capacité de lancer ce débat avec les Français. Voilà une démarche que nous devons porter avec l'ensemble des partis de gauche.

Nous devons refonder la gauche. L'écologie n'entrera en pratique que si la gauche est au pouvoir.

Il nous faut enfin construire une maison commune de la gauche. Nous irons discuter avec la volonté de dire "c'est un projet commun que nous préparons avec les Français". C'est dans ce cadre-là qu'il faut envisager les primaires et le choix de notre candidat aux présidentielles.

L'ouverture de notre parti doit se faire sur la gauche mais il ne faut pas négliger la gauche européenne et le PSE. Il faut être dedans.

Non, il ne faut pas faire un accord technique pour sauver quelques places et soutenir Barroso. Pour nous, c'est non. La vérité en politique, c'est toujours une extrème nécessité.

Nous avons déserté l'internationale socialiste. Beaucoup de pays ont besoin de nous, parce que dans ces pays la France représente une force. Ségolène Royal a souhaité être notre réprésentante à l'Internationale socialiste et je vous propose de lui confier cette mission.

Troisième refondation, celle de notre parti. Et si chacun se levait ce matin en disant "qu'est ce que je peux apporter au parti et non pas qu'est ce que le parti peut m'apporter".

Le parti socialiste n'est pas une collection de professions libérales, cherchant une place pour son copain ou pour soi même".

Il faut changer radicalement de comportements. Un parti n'est pas une collection d'affidés. Il faut arrêter les petites phrases qui nous discréditent".

Partons ce soir avec l'envie de retrouver l'essentiel. Je ne supporte plus le courrier des camarades qui dénoncent les autres.

Je souhaite mettre en place une gouvernance resserée où nous pouvons tout nous dire.

Inventer une nouvelle forme de militance. Il faut mettre en place une université permanente. Nous allons travailler à mettre en place les nouvelles technologies pour débattre entre nous.

Je vais en terminer en espérant pouvoir annoncer les éléments de cette nouvelle gouvernance. Je l'ai proposé à plusieurs d'entre vous, naturellement, directement, leur exprimant ce que je crois nécessaire au parti de leur part.

Nous allons revoir l'organisation de la Rochelle; dès le lendemain, être prêts à lancer ce grand débat avec les Français. Nous avons six mois pour changer de cap.

Nous devons définir un projet commun pour les régionales que chacun des présidents socialistes adaptera et complétera.

Nous devons dénoncer mais ce qu'attendent les Français, c'est un message positif.

La première pierre de la refondation

La refondation, ça commence ce soir et je suis en route pour notre Conseil national de crise.

Lieu incontestablement emblématique d'un socialisme voulant refonder ses valeurs : l'hôtel Marriot's de la rue Saint Jacques à Paris.

Pour le même exercice, les Verts étaient à la Bellevilloise.

Tout est affaire de signe.

Ah, que nous savons bien dire que nous sommes mauvais !

Je sors de la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée. Quel talent, quels talents, pour dire bien, très bien, que nous ne sommes pas bons. Si bien, qu'alors que je voulais y aller de mon petit couplet, je me suis tue. Ce que j'ai entendu, je l'ai entendu, toute nouvelle militante, en 2002.

Le (léger) problème est que ces talentueux orateurs sont pour beaucoup des dirigeants de longue date du Parti Socialiste. Les petits nouveaux d'une manière quasi générale se sont tus, à l'exception de notre ami Philippe Plisson qui a ouvert le bal et d'ailleurs été tout à fait excellent.

En un mot, les socialistes sont comme les vieux cliniciens d'autrefois : plus forts dans le diagnostic que dans la thérapeutique.

lundi 8 juin 2009

Aladin et les 40 voleurs du Parti Socialiste

Journée très longue après journée dure. Je rentre à peine du Conseil fédéral ; mangé une ration de survie et je m'accorde un instant avant d'apprêter mes dossiers pour le départ "demain dès l'aube" à Paris.

"Pendant les travaux, la vente continue", et cette journée en effet a été pleine sans discontinuer d'obligations de députée, certaines très importantes comme la visite de Fadela Amara à la Benauge. Je parlerai de tout cela ultérieurement.

Mais notre score d'hier ? Mais notre inquiétude, multipliée par ce que je lis sur mon écran des réactions de nos trentas, quadras, quinquas ? Mais l'analyse posée des chiffres ? Mais l'émotion reçue sur le terrain de ceux qui m'ont dit que "le Parti Socialiste n'avait plus de sens"?

Je ne suis pas depuis très longtemps au Parti Socialiste. Sept ans exactement. Mais avant même d'en faire partie, j'avais la connaissance de ce qu'il représente d'effort, de travail, de sens de la vie, de sacrifices, de joies, d'histoire, d'attentes, de luttes, de camaraderie, d'être ensemble, de faire ensemble, de croire, de vivre encore, d'exister...

Je pourrais en faire plein de lignes et je n'épuiserais pas la force intrinsèque, l'exigence d'exemplarité du Parti Socialiste ; l'obligation où nous sommes de le laisser comme un viatique à ceux qui sont nés avec comme seul capital EUX MÊMES, qu'on leur laisse quelquefois (souvent) gaspiller parce qu'il est plus facile de les divertir que de les instruire, de les plumer que de les porter.

Je n'ai ni la haine, ni la rage, mais une espèce de force interne qui est comme un moteur de chaudière branché sur je ne sais quelle énergie renouvelable : nous avons des valeurs et elles sont saines. Nous devons les porter devant le siècle en ayant pleinement conscience que tout à changé, le langage, la manière de ce que nous appelons "militer" et qu'il faut les ranger en ordre simple, les rendre lisibles à tous pour que tous puissent les enrichir de ce qu'ils ont vécu, nous ranger derrière elles, les incarner en même temps que nous effacer devant elles.

Ce soir, avant d'aller très prosaîquement préparer mon paquetage pour un départ très tôt demain, j'ai soulevé un instant le couvercle de la marmite pour laisser sortir, comme la fumée d'Aladin, ce que j'avais sur le coeur.

dimanche 7 juin 2009

Souffrance et révolte au carré

le carré c'est pour les résultats locaux (encore non définitifs)

ump 31% verts 23% ps 15% modem 9%

Souffrance et révolte

Souffrance et révolte en écoutant les "sondages sortis des urnes", nationaux, Ile de France, Sud Est..

Souffrance de notre incapacité à porter des idées fortes, des grands projets, de les mettre en ligne, comme des petits soldats, de les formuler de manière simple et compréhensible, de manière à ce que , sur les marchés, chacun sache les enrichir de sa propre expérience, selon ce qu'il sait et qu'il connait. Révolte que nous sachions si mal (que nous ne sachions plus) nous ranger nous-mêmes derrière ces petits soldats, nous effacer devant les idées, pour les porter avec nos personnalités, nos talents, notre chaleur, nos compétences, mais en serviteurs de ces idées.

Oui, j'ai entendu de nos responsables dire qu'ils ne bougeraient pas le petit doigt pour ces élections, oui j'ai souffert de disposer de si peu de matériel électoral (tracts, présence de nos candidats..), oui j'ai souffert de voir Jacques Delors se ranger à la tête du comité de soutien de Vincent Peillon au lieu d'agir de tout son poids sur le plan national ; et pire encore de le voir "penser à Juppé" pour remplacer Barroso.

Mon habitude n'est pas de tirer contre mon camp. Ce blog ne porte je crois aucune trace de ces balles-là. Plus que beaucoup, j'ai souffert de la composition de nos listes, de l'éviction de Gilles Savary, je l'ai exprimé clairement, avec autant de force que me donne mon mandat de député. Mais à aucun moment, je n'ai fait de ce scrutin, une arme à usage interne.

A Reims, qui était mon premier congrès, j'ai dit que c'était aussi le dernier. Le dernier sous cette forme, où nous retournons les armes contre nous pour la supposée gloire de l'un ou de l'autre, quand nous nous sabordons collectivement.

J'ai tracté sur mon canton les 800 (huit-cent!) tracts dont je disposais pour 23 000 habitants, avec deux de mes très proches.

Souffrance et révolte. L'une est bien souvent mère de l'autre. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.

vendredi 5 juin 2009

Un déjeuner qui passe mal

A ma connaissance, les préfectures et les mairies sont largement dotées d'équipements leur permettant d'assumer les repas officiels. Et la tradition républicaine voulait, jusqu'à une date récente, que les repas officiels s'y déroulent. Tout spécialement à l'occasion des visites ministérielles et plus encore présidentielles.

Comme toujours, la tradition a un sens et des raisons objectives. Le Président de la République en déplacement est chez lui dans tous "les palais de la République", qui ne sont pas toujours des palais, mais qui sont toujours des bâtiments officiels, à vocation publique (au sens de : contraire de privé) y compris les résidences. Leur vocation est de pouvoir assurer la tenue de manifestations et repas où la République est présente et plus encore puissance invitante.

Cela a, entre autres, un très grand avantage : la sécurité des personnes y est beaucoup plus aisément assurée que dans un lieu tel qu'un restaurant d'une petite rue dans un quartier compliqué.

Je suis très choquée qu'un repas officiel (dont les frais sont assurés par les deniers publics) se déroule dans un restaurant. Cela suppose un désagrément maximum pour les riverains du quartier (rues dévitalisées, voitures interdites ou embarquées à la fourrière, poubelles condamnées, tireurs sur les toits, vérifications d'identité..) et une débauche de forces de l'ordre qui seraient mieux utilisées ailleurs. Huit cent policiers pour une heure de tête à tête juppéo-sarkozien, est-ce acceptable ? N'y avait-il pas un salon à la Mairie qui puisse offrir un écrin satisfaisant à cet entretien ?

Je suis choquée aussi de la publicité faite au restaurant. Imaginez-vous, il y a cinquante ans, lors de sa visite à Bordeaux, le Général de Gaulle allant dîner dans l'équivalent d'alors de la Tupina ?

En outre, dans le cas de la visite du Président au congrès de la Mutualité, c'est sur place, au milieu des mutualistes qu'il aurait dû déjeuner. Mais notre Président est trop craintif et ce sont alors 5000 policiers qu'il aurait fallu débaucher de leur office habituel.

Pour le moins alors, aurait-il dû convier à la Préfecture, le Président de la Mutualité et ses principaux représentants. Voilà sans doute ce qu'aurait fait le Général de Gaulle.

De service d'ordre, il n'aurait accepté que son officier d'ordonnance et une garde d'honneur à la porte de l'hôtel Préfectoral.

On me dit qu'en ces temps, on ignorait le terrorisme. Les dangers étaient en effet d'autre nature et le Général en a fait l'expérience au petit Clamart. Et je pense qu'aujourd'hui un terroriste, s'il voulait frapper au coeur le monde occidental, choisirait le tripode de l'hôpital Pellegrin, plus que Sarkozy en visite.

A ce propos, vigie pirate ou pas, on entre au tripode sans vérification, ni contrôle, dans une cohue permanente.

jeudi 4 juin 2009

Congrès de la mutualité : Sarko menteur

J'ai failli quitter l'immense salle plénière du congrès de la Mutualité en écoutant Sarkozy dire "l'hôpital courait à sa perte si nous ne l'avions pas réformé".

Je ne l'ai pas fait. Je ne peux pas réclamer le respect des règles républicaines et ne pas les respecter strictement moi même. Le Président de la République n'est pas un homme mais une fonction. Mais quand même ! Entendre que la loi Bachelot sauvait l'hôpital de sa perte, alors qu'elle constitue un premier pas pour l'y précipiter, c'est une couleuvre un peu grosse à avaler. Le silence d'ailleurs a suivi cette sentence : silence de Sarkozy qui attendait des applaudissements, silence de la salle, qui dans cette occasion comme dans d'autres, n'était pas prête à lui apporter son soutien.

Après le discours du Président Davant, plein de mesure mais sachant dire avec justesse à la fois ce qu'il faisait et ce qu'il croyait, quelle imposture !

Imposture encore quand le Président a déguisé la seule mesure du texte de la loi Bachelot luttant (mollement) contre la désertification médicale.

La mesure est celle-ci : les étudiants en médecine ne pouvant assurer le coût de leurs études bénéficieront d'une aide en contrepartie d'un engagement à s'installer dans les zones désertifiées.

Traduction sarkozienne : "j'ai décidé de soutenir et d'aider les étudiant en médecine désirant s'installer dans les zones manquant de médecins. Pour ceux-là , j'ai proposé une aide et de leur apporter un soutien financier pendant leurs études. Moment de silence : "En effet, nous devons aider ces médecins qui choisissent de s'installer dans les zones de pénurie médicale.

Il est encore plus coupable de retourner la vérité que de retourner sa veste. Le texte de la loi est presque au contraire de ce qui a été dit.

Plusieurs fois, Sarkozy s'est interrompu, regardant la salle, attendant des acclamations. Mais non, décidément, ça ne passait pas. La salle des représentants mutualistes a été polie, très polie, très républicaine, mais de couleuvre elle n'a point voulu pour son apéritif.

mercredi 3 juin 2009

Avec les Girondins, rendez-vous demain à la maison de la combattante !

Je serais très heureuse de la présence des amis du blog à l'occasion de mon deuxième compte rendu de mandat

demain 4 juin à 19 heures, 97 rue Saint Genès à Bordeaux, à la bien nommée "maison du combattant"

Un vin d'honneur et d'amitié clôturera notre rencontre.

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mardi 2 juin 2009

Gaz de Bordeaux : l'Europe façon UMP

J'ai interpellé ce matin, lors de la séance des questions orales sans débat, le Ministre Jean-Louis Borloo, sur l'augmentation brutale des tarifs d'abonnement supportée par les 213 000 abonnés de Gaz de Bordeaux.

Cette augmentation est elle-même liée à l'élévation des coûts de gestion consécutive à l'application d'une directive européenne imposant de séparer juridiquement les gestionnaires du réseau des activités de commercialisation pour les entreprises comptant plus de 100 000 abonnés (cf infra).

Cette directive dont le but est de favoriser les fournisseurs d'accès privés pénalise lourdement Gaz de Bordeaux et la solution serait de relever le seuil de 100 000 à 500 000 abonnés.

La Ministre présente, Mme Chantal JOUANNO, a malheureusement confirmé que le gouvernement s'était prononcé en faveur de cette directive européenne et surtout qu'il n'avait nullement l'intention de peser de son poids pour modifier le seuil, ce qui est pourtant de simple logique si on ne veut pas pénaliser les utilisateurs.

Elle a également confirmé que la réduction tarifaire mise en place le premier avril 2009 n'était que temporaire.

Les Bordelais, en cette veille d'élection, jugeront ce qu'est l'Europe façon UMP : une Europe non seulement de libre concurrence mais de mise en difficulté des services publics de manière à favoriser les entreprises privées.

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lundi 1 juin 2009

Juin, déjà

Dans mon jardin, je prépare mes interventions de demain à l'Assemblée. Gaz de Bordeaux en question orale sans débat, projet de loi de financement des écoles élémentaires publiques et privées, normes de construction pour les handicapés.

Une journée chargée qui me vole une grande part de celles qui la précède. A moins qu'il suffise de quelques instants pour saisir toute la plénitude de ces journées où le printemps est à son apogée. Les jours sont déjà longs et grandissent encore, les fleurs sont encore fraîches sur leur tige, il fait doux et ce n'est qu'à midi solaire qu'on se dit qu'il fait chaud.

Très injustement, juin est aussi toujours un mois très occupé. Mois d'examens et de concours quand on est jeune, mois de hâte ensuite pour presque tous car il s'agit de tout boucler avant les sacro-saintes vacances. Conseils d'administration, assemblées générales, bilans divers, inventaires, comptes variés, mangent ce mois que l'on devrait préserver au moins pour partie à l'admiration de la nature et à la perception que nous sommes vivants.

Eh bien, justement, je retourne à mes paperasses ....