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mardi 30 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 30 septembre 2008 à 16:15 dans Journal
Le trio Fillon-Woerth-Roselyne Bachelot a présenté hier soir le PLFSS
Quand je suis arrivée à l'Assemblée, il y a plus d'un an (déjà), le PLFSS était dans toutes les bouches, pièce de choix de l'année législative et des joutes interpartisanes. J'ai bien senti que c'était quelque chose d'important. Je n'aime guère les sigles et celui-ci est particulièrement rébarbatif.
N'ayant pas osé demander, j'ai cherché dès la sortie des premières réunions sur mon petit ordi : c'est le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Bonne nouvelle, j'allais probablement y comprendre quelque chose...
Un an plus tard, le PLFSS 2009 vient donc d'être présenté à la presse avant d'arriver sur nos bureaux.
Quelques chiffres :
1 - déficit prévisible pour 2009 en l'absence de mesures nouvelles d'économie : 15 milliards d'euros ; déficit 2008 : 8,9 milliards.
En clair, les plans successifs, tous supposés résorber le déficit, depuis le trop fameux plan Douste-Blazy dont le flop a été particulièrement spectaculaire, ont échoué. Ticket modérateur, déremboursements, franchises, n'ont pas fait mieux en terme financier, et pire en terme social.
2 - recettes totales pour le régime général : 300 milliards d'euros.
3 - sur ces trois cent milliards issus des cotisations et des taxes, le gouvernement table sur une diminution de recette de 2 milliards due à la contraction de la masse salariale. Il ne s'interroge cependant pas sur la raison de cette contraction (du moins il ne le fait pas ouvertement). Et pourtant : la masse salariale se réduit parce que les salaires n'augmentent pas, toute la politique du gouvernement étant de pallier à la baisse du pouvoir d'achat par des mesures collatérales : heures supplémentaires défiscalisées, possibilité d'utiliser l'épargne due à la participation..
Ce choix est mauvais socialement : la juste rétribution du travail, c'est le salaire, d'abord le salaire. Les voies annexes n'ouvrent aucun droit en terme d'assurance sociale et de retraite.
Ce choix est donc également mauvais en terme de budget de l'Etat, et le gouvernement en paye aujourd'hui la facture.
4 - Deux milliards d'euros de recettes supplémentaires (sur les neuf milliards envisagés) sont prévus, provenant pour l'essentiel d'une taxe sur les complémentaires santé (mutuelles et assurances). Les assureurs n'étant, comme on le sait, pas des philantropes, que vont-ils faire ? Augmenter les cotisations. On déplace la poussière, mais elle s'accumule toujours quelque part.
Dans l'instant, cette taxe ne va pas impacter le pouvoir d'achat des ménages, mais seulement secondairement, ce qui est pire. Tel Nostradamus, Nicolas Sarkozy dans son dernier discours, a prévu une aggravation de la baisse du pouvoir d'achat et une hausse du nombre de chômeurs : c'est dans ce contexte que la taxe à deux coups atteindra les ménages.
5 - En ce qui concerne la branche vieillesse, le gouvernement table sur les effets bénéfiques des mesures prises en faveur de l'emploi des seniors. Rappelons, juste pour le fun, que la précédente vague de mesures sur le sujet a permis la signature de ... 18 emplois seniors sur l'ensemble du pays. Pas de quoi financer trois boîtes de doliprane.
6 - Enfin, les trente milliards d'euros de dette accumulée par le régime général seront délicatement transférés à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES), c'est à dire changés de tiroir, avec comme résultat que nos chères têtes blondes peuvent déjà commencer à faire des économies pour payer les dépenses de leurs parents et grands-parents.
Quant aux leurs, on verra. En toute probabilité, à ce moment, Fillon et Sarkozy ne seront plus aux affaires mais depuis longtemps au doux abri de parachutes en platine.
De politique de santé publique coërcitive, de mise à plat du service public de santé et de ce qui doit revenir à la solidarité nationale, point.
Pour pallier à l'urgence :
-de ponction sur les 40 milliards d'exonérations et de niches sociales
-de taxation des stock options à l'égal des autres revenus (rapport: 3 milliards), point davantage.
Quant à l'objectif de retour à l'équilibre de la sécurité sociale, prévu en 2011, Nicolas Sarkozy a obtenu la promesse de Benoît XVI qu'il pourrait se réaliser dans l'au-delà.
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lundi 29 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 29 septembre 2008 à 18:07 dans Vie cantonale
Plusieurs informations positives concernant le Grand Parc.
Tout d'abord la Salle des Fêtes, que nous devons à l'architecte Ferret, vient de recevoir le label "Patrimoine du XXième siècle". Un premier signe positif que je soutiens de longue date auprès de toutes les structures compétentes : ne pas s'intéresser seulement à "la ville de pierre", comme le fait la municipalité, mais porter un regard nouveau sur les réalisations contemporaines.
Le Grand Parc de ce point de vue mérite plusieurs étoiles. L'économie d'ensemble des bâtiments disposés dans ce vaste espace, la forme originelle du centre commercial, méritent l'attention des architectes et je suis allée voir dans cette perspective l'architecte départemental. Il faut prendre garde à améliorer sans dénaturer ce qui a été une des grandes réalisations des années 60-70.
Deuxième bonne nouvelle : j'ai rencontré M Blanc, nouveau directeur d'Aquitanis, et obtenu l'assurance qu'il ne serait plus coupé un seul arbre du parc. La municipalité de Bordeaux a écouté d'une oreille favorable ma proposition de signaler les espèces d'arbres dans Bordeaux et a initié une promenade arboricole... au parc rivière. Nous nous rapprochons du Grand Parc. Quand mettrons nous enfin en connexion ces deux beaux espaces jardinés qui pour l'instant s'ignorent ?
Troisième bonne nouvelle : le projet de résidentialisation d'Aquitanis autour des immeubles du Grand Parc est mis "au Frigidaire". J'emploie la formule comme un clin d'oeil, en connaissant son caractère fautif. Je crois et j'espère que ce séjour rafraichissant sera durable, car il promettait de sillonner de grilles l'espace du Grand Parc, conçu au contraire comme un espace ouvert et un jardin qui appartient à tous.
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Par Michèle Delaunay,
lundi 29 septembre 2008 à 17:36 dans Brèves
Le fameux point de croissance que le Président de la République nous promettait d'aller chercher avec les dents, Eh bien, nous l'avons !
En moins.
Finalement, il n'avait pas précisé.
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dimanche 28 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 28 septembre 2008 à 09:37 dans Journal
Cinq mille personnes hier soir au zénith pour la soirée de la Fraternité dont Ségolène Royal a eu l'initiative. A la fin de la performance (au sens français comme au sens anglais du mot), un journaliste demandait à Jean-Louis Bianco : "vous n'êtes pas déçu, il n'y avait pas grand monde..."
Le ton était donné. Quand l'un ou l'autre de nos responsables (en cette période de congrès, je ne veux pas citer de nom !) rassemble 500 personnes, on parle de foule, quand Ségolène en réunit 5000, on tord le nez...
Parmi les 5000 pimpins, il y avait moi. Ce qui m'a donné la chance de ma première journée promenade-exposition à Paris depuis quinze mois que j'y "fais la vie". Bloquée par le RSA jusqu'à vendredi, j'ai pris la folle décision de demeurer sur place jusqu'au lendemain soir. Pour tout dire, en reniflant le soleil le long de la Seine ou en prenant dans la figure la peinture d'Emil Nolde, je me sentais un peu coupable ...
Je serais malhonnête de dire que je suis une fanatique des artistes venus témoigner au zénith. Le nombre de décibels propulsé par les amplis m'a fait la tête comme un cucurbitacé. Quand au discours de Ségolène, je n'ai fait que le lire, puisque les élus ont été, tout le temps qu'elle a parlé, parqués derrière la scène, dans un local dépourvu du moindre haut parleur. Je n'ai donc vu d'elle que les images, fort belles, d'une femme radieuse, détendue, avec une gestuelle tantôt de femme dans la vie normale, tantôt de petite fille (les mains sur les hanches, dessinant de grands ronds dans le ciel...)
Ce visage radieux de la politique ne va pas plaire à tout le monde. Gageons que les grincheux, les acariâtres, les mal-dans-leur-peau vont ronchonner dans leur barbe. Je ne parle pas de barbe par hasard. Gageons encore que ces grincheux seront d'abord masculins. Trop belle, trop légère, trop jeune pour eux, ce qu'ils traduiront par trop belle (légère, jeune) pour la politique.
Qui se mettra en cause ? Je trouve sur mon écran une déclaration de Bertand Delanoë que j'estime et apprécie : "Je ne mets pas en scène". Il ne se met pas en scène ? Les postures campées de Bertrand quand il parle amusent ou irritent, selon le tempérament de chacun. Comme pour Ségolène hier et son nouveau talent de "femme libre", l'apparence devance le propos. Le message n'est pas obligatoirement dans le texte, mais dans le ton ou dans l'image.
Le texte du discours m'a été donné au même titre qu'à la presse. Ce n'était pas un programme politique, mais un hymne à la vie, à la résistance, à la liberté d'une femme en responsabilité.
En toute objectivité, ce que je me suis promis d'avoir en cette période de pré-congrès, Ségolène a trop parlé d'elle. L'idée était de communiquer une image de force, féminine à l'extrème. Presque biblique : chasuble bleue, absence de tout "métal". L'idée ne pouvait que me plaire, moi qui soutient matin, midi et soir, qu'un meeting politique doit d'abord donner de la force et qu'on doit en ressortir meilleur et plus instruit qu'on y entre. Pourtant, trop mature et trop cérébrale sans doute, j'ai besoin de plus de texte.
Au total, un vrai succès doublé d'une vraie interrogation. Les meetings qui ne réunissent que des militants pour entendre des discours convenus dans l'ordre de titres et de mérites des orateurs, ont fait leur temps. Malheureusement, ce que l'on appelait "parler sous les préaux d'école", aussi. Il s'agit de rallier autrement les gens, les jeunes, ceux qui ne baignent pas dans les slogans ni dans les concepts, ceux qui ne savent pas ce qu'est la TIPP, qu'elle flotte ou pas, ceux qui rament, ceux qui vivent comme ils peuvent plus que comme ils veulent, au point qu'ils ne savent plus toujours ce qu'ils veulent.
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 28 septembre 2008 à 09:20 dans Journal
Ma journée commence par un grand éclat de rire, ce qui est excellent pour le teint et assure un seuil stable d'andorphines pour les heures à venir.
A recommander donc sans modération, la visite du site rue 89 où est relatée la manifestation de "jeunesse française". Mouvement de droite auquel se sont acoquinés les verts, le temps de manifester contre l'installation de la star'ac dans le quartier du marais.
Les slogans de ce peuple en colère valent leur pesant de cacahuètes de chez Fauchon. Extrait :
"Plus de police, moins d'artistes !"
"Moins de festivals, plus de quinzaines commerciales !"
"Du caca dans nos têtes, TF1 sur toutes les chaines"
"La culture, ça fait mal à la tête !"
et l'inénarrable "Tous tout seuls, tous tout seuls !"
Quand c'est l'humour qui égratigne, la guérison vient avec le mal. Dans la même veine, j'avais proposé en 2001 à Gilles Savary de bâtir un programme alternatif de gauche pour notre liste municipale. Sa bannière aurait été : "Sauvons la chasse à courre !"
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vendredi 26 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 26 septembre 2008 à 23:21 dans Journal
En bon français : la vainqueur ne gagne rien. C'est le titre d'une nouvelle d'Hemingway, plus que jamais d'actualité, en Amérique où se livre le duel Obama-Mc Cain, sur fond de crise financière, et au parti socialiste, entre nos six motions et la 7ème : la droite.
Entre Al Gore et George Bush, qui fut le vrai vainqueur de l'élection présidentielle américaine de 2004 ? L'un perdit l'élection de quelques milliers de voix que l'on dût recompter pendant des jours et des jours, mais obtint le prix Nobel pour son engagement sur le réchauffement climatique. L'autre, George W, gagna l'élection, mais est entrain de finir son mandat dans l'opprobre et la déconsidération.
Qui est le vainqueur, ou, pour traduire au plus près la formule américaine : qu'a gagné le vainqueur ?
Je reviens au Parti Socialiste. Je ne suis pas une fanatique du jeu des motions et je l'ai toujours dit ouvertement, y compris en défendant très clairement "ma" motion devant nos militants. Je suis pour un parti socialiste en phase avec le XXIème siècle, dont je ne suis pas sûre que la procédure actuelle, délétère parce qu'elle nous divise et nous éloigne des vrais enjeux, fasse parti(e).
Qui sait pourquoi qui vote quoi, aux USA comme au PS ? Et qui le sait, ne sait pas toujours qui est pourquoi dans qui vote qui ; ni qui est pour qui dans qui vote quoi .
Nous voilà bien..
"Plutôt unis que morts", la devise simple dont j'ai accompagné plusieurs billets de ce blog, est plus que jamais d'actualité. Au PS comme aux US.
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Par Michèle Delaunay,
vendredi 26 septembre 2008 à 13:39 dans Journal
J'apprends à l'instant de M le Préfet Viton que Mme Ter... et ses six enfants vont recevoir des papiers et se libérer de la crainte d'avoir à quitter le territoire.
C'est une excellente nouvelle, que je tiens à faire aussitôt partager aux lecteurs du blog, et tout particulièrement à ceux du billet du 24 septembre.
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Par Michèle Delaunay,
vendredi 26 septembre 2008 à 09:00 dans Journal
Le travail : une valeur de gauche
Le travail est fondamentalement une valeur de gauche ; émancipation des femmes, moteur de l’ascenseur social au siècle dernier, symbole du partage et de l’échange qui est la base d’une société humaine, thérapeute de la finitude de la condition humaine, il est, depuis que ce mot existe, au cœur du socialisme.
Pour cela, nous ne pouvons que partager le principe du revenu de solidarité active.
Mais parce-que nous respectons le travail, nous ne voulons pas qu’il soit source d’inégalités, nous ne voulons pas qu’il soit synonyme de précarité et de pauvreté ; nous voulons qu’il soit digne, durable, et à l’origine d’un juste salaire.
Pour cela, il n'est pas question de contrer le RSA, mais de le compléter.
1- le RSA ne donne pas de travail, il le prête en étant générateur de temps partie et d'emplois précaires
Le RSA intéresse grandement les secteurs en tension mais, comme nous le savons tous, ces secteurs sont majoritairement vecteurs d’emplois précaires et de temps partiel. L’expérience a été faite dans le Nord où, par exemple, une entreprise qui avait besoin d’intérimaires a sauté sur le dispositif. Partout, les emplois RSA risquent d’être des petits boulots, générateurs de petits salaires et de vulnérabilité durable.
Il faut l’accompagner de mesures dissuasives en direction du temps partiel subi et ne l’autoriser que si l’employé le demande
La solidarité doit être active, bien sûr, mais l’activité doit être solidaire.
2- Le RSA ne crée pas l’emploi et ne lève aucun des freins qui en séparent.
Il n’améliore pas le retour à l’emploi, même s’il en améliore un peu les conditions financières ; il faut l’accompagner de mesures relatives aux gardes d’enfant, à la santé, -et nous en mesurons l'importance aujourd'hui où on apprend que 40% des Français retardent ou limitent des soins-, au transport, au suivi personnalisé ; il faut qu’il soit un dispositif complet, par une formule.
3- Le RSA est générateur d’inégalités
- entre ceux qui travaillent, selon qu'ils ont plus ou moins de 25 ans
On ne peut considérer autrement le travail de l’un et le travail de l’autre, et nous vous demanderons d’étendre aux jeunes ayant un emploi le bénéfice du RSA.
Parallèlement, n’est-il pas temps aussi de mettre en place une mission parlementaire d’information sur l’emploi et le pouvoir d’achat des jeunes, notamment ceux en situation de rupture familiale, et de trouver pour eux des solutions ?
- Et bien sûr, dans une entreprise, entre celui qui recevra le SMIC pour 35 heures et celui qui le recevra pour 20 heures ; soyons honnêtes, cette inégalité de revenus pouvait exister entre l’un qui travaille et l’autre non, mais c’est une raison de plus d’aller à l’encontre d’un abus de temps partiel.
Et qu’en est-il, avec précision et certitude, entre deux temps pleins occupant un travail payé au SMIC, l’un passé par la case RSA, l’autre pas ?
4- Le RSA « laisse les plus pauvres sur le bord du chemin » ; nos collègues de droite usent et abusent de cette formule, elle a ici tout son sens : les personnes exclues du retour à l’emploi ne connaissent aucun bonus, alors même que leurs revenus se dégradent.
Il faut l’accompagner de mesures d’insertion sociale s'accompagnant d'un plus financier ; c’est aussi de l’activité même si ce n’est pas de l’emploi.
5- Le RSA doit être viable , et nous avons besoin sur ce point d’un complément d’information sur les moyens alloués pour sa mise en œuvre et leur répartition :
-2000 emplois sont demandés par les 123 CAF ; seront-ils satisfaits ?
-Vers lequel des acteurs du dispositif iront les 150 millions de frais de fonctionnement prévus ?
-Parmi ces acteurs, quel sera le pilote de l'avion ?
6 - Enfin, ce qu’il faut compléter aussi, c’est son financement
Votre gouvernement ne sera entendu, compris, que s’il est équitable.
Est-ce opportun aujourd'hui de sanctuariser le bouclier fiscal et d’exclure de l’effort de solidarité les plus riches ?
Monsieur le Haut Commissaire, pardonnez-moi cette familiarité : les idées sont bonnes, l’élève plein de bonne volonté, mais en travaux pratiques : peut mieux faire!
voici la structure de mon intervention d'hier à l'Assemblée telle que nous sommes invitées à la remettre à la presse, très ramassée, très minutée, ce qui fait toute sa difficulté
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jeudi 25 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 25 septembre 2008 à 06:10 dans Brèves
Quand il s'agit de biscuits Lu ou de barres Mars, on change l'emballage pour camoufler l'augmentation du prix. Ou alors, on réduit le nombre des biscuits, ou on diminue le beurre dans la recette.
Quand il s'agit d'un fichier, on enlève un critère ici, une finalité là et on change le nom. Mais c'est toujours un fichier, il est toujours informatisé et il passe toujours par décret.
Ainsi Edvige et devenue Edvirsp..
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mercredi 24 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 24 septembre 2008 à 18:59 dans Journal
Un des dossiers de sans-papiers que j'ai personnellement porté sous les lunettes de M le Préfet Viton est celui de la famille Ter....
Ces dossiers n'étaient que quatre, répondant au cadre de responsabilité que je me suis fixée : personne parlant français et travaillant ou ayant une promesse ferme d'embauche ; raison médicale ; raison humanitaire. Je n'ai soutenu ou parrainé que sur la base de l'un ou l'autre de ces élements (quelquefois plusieurs ensemble).
Madame Ter.. est une femme serbe kosovar de 43 ans que nous devons autoriser et aider à demeurer en France pour des raisons humanitaires. Elle a six enfants, 1 ainé et cinq petites filles.
Elle est arrivée en France avec ses six enfants le 16 février 2007, après avoir vécu 5 ans en Allemagne avec son mari, violent à son égard et à celui des enfants. Les six enfants, âgés de 4 à 15 ans, sont aujourd'hui scolarisés, francophones, assidus en classe et très appréciés de leurs enseignants. L'un a dû subir interventions chirurgicales et hospitalisations. Tous aspirent à vivre et à apprendre sur le sol français. Ils n'ont plus de contact avec leur pays d'origine depuis 2002 (le plus petit n'était pas né, le plus grand avait 9 ans).
Une aide au retour a été proposée à Mme T. qui l'a refusée.
Une obligation à quitter le territoire français a été notifiée à Mme T. le 13 novembre 2007.
Depuis lors, elle vit soutenue sur tous les plans par des membres de RESF et tous ceux qui se mobilisent avec force autour d'elle. Sa santé psychique chancelle.
M le Préfet a pris bonne note de tous les éléments plaidant en faveur d'un permis de séjour accordé à titre humanitaire.
Le père n'est pas joignable. Le Kosovo n'est presque pas connu ou pas connu du tout des enfants.
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mardi 23 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 23 septembre 2008 à 19:15 dans Journal
Suite du Conseil National de présentation des 6 motions en course pour le congrès de Reims (voir le billet précédent)
Quatrième motion : Martine Aubry
- le système libéral est mis à mal par la crise financière
- et pendant ce temps, Nicolas Sarkozy pratique une politique libérale, autoritaire, qui nous mène à l’échec
- la société n’a plus de sens ; NS recherche ce sens dans la religion et dans l’identité nationale
- changer, c’est retrouver nos valeurs. Il faut inventer des réponses.
- etre socialiste, c’est d’abord émanciper : école, sécurité sociale professionnelle, services publics forts, blocage des loyers
- être socialiste, c’est préparer l’avenir : changer les modes de déplacement, de production, de consommation
- réarmer l’Etat : impôt sur les sociétés, réforme fiscale, création de fonds souverains, euro mis au service de la croissance et de l’emploi
- faire civilisation, porter la culture haut et fort
- parler de l’Europe, lever une nouvelle génération, construire une Europe de l’énergie et une Europe de la défense
- réaffirmer la nécessité du retour de la politique ; donner une vision à notre pays ; être dans la reconquête idéologique
- une gauche rassemblée, claire, innovante
- retrouver la fraternité, mettre les petites phrases dans les poches
- dépasser les courants, conjuguer les engagements
- les 35 heures étaient une réponse en 97, mais aujourd’hui c’est la durée du travail tout au long de la vie
- l’image de notre parti doit changer, équipe soudée parlant d’une même voix
- l’avenir est à gauche
Cinquième motion : Najat Belkacem, Vincent Feltesse, François Rebsamen pour Collomb-Royal (prises de paroles distinctes, signalées par des interlignes)
-Motion de rassemblement, premier désir des militants
-Le système financier mondial est entrain de s’écraser sans que la France, ni l’Europe ne réagissent
-Nous ne pouvons rester sans réagir : la motion propose une révolution démocratique, sociale, écologique, énergétique
-Pour un parti socialiste radical et exigent
-En apparence, on est tous d’accord, mais au fond on sait que ce n’est pas vrai
-Les élus locaux proposent un discours de la méthode : la lucidité radicale (voir le monde et la France tels qu’ils sont aujourd’hui, la misère, la réalité démographique et l'allongement de la vie...), le besoin de décentralisation, la nécessité d’inventivité permanente
-Une gauche décomplexée, un parti décentralisé, efficace sur les territoires et qui retrouve son magistère intellectuel
-Nécessité de repartir à la reconquête de l'idéologie ; dénoncer la loi du mensonge triomphant
-L’économie au service de l’humain, la réforme fiscale, le rééquilibrage travail-capital, l’Etat préventif (éducation), la France métissée
-Les militants socialistes nous attendent et demandent que nous portions le message du rassemblement
-Lever deux malentendus : 1. la nature du parti socialiste (moderne, ouvert sur la société, mais respectueux des choix, du vote des militants, un grand parti populaire et démocratique ; 2.la question des alliances : d’abord rassembler les socialistes, se tourner vers l’extrème gauche pour savoir jusqu’où elle ne veut pas nous accompagner et ensuite, accueillir sur nos projets les démocrates qui ne veulent pas de Nicolas Sarkozy
Sixième motion : Franck Pupunat pour Utopia
Il faut changer radicalement les choses ; nous sommes socialistes, altermondialistes, écologistes
Socialistes : le système capitaliste est au service d’une idéologie qui n’est pas la nôtre ; le capitalisme est bien un système global, dont l’unique objectif est de maximiser le capital investi ; il faut de nouvelles boussoles politiques et un nouveau système « l’alterdéveloppement »
Nous ne voulons pas corriger ce monde, mais construire un autre monde
Altermondialistes : régularisation de l’ensemble des sans-papiers et non pas des seuls travailleurs
Nous cautionnons un système qui affame et qui précarise
Ecologistes : ni croissance, ni décroissance
Scénario mégawatt, taxe carbone, refus du nucléaire car risque d’accident
Appel pour un vote sanction le 6 novembre, un vote de résistance, de conviction offensive, un vote pour briser les chaînes
mise en ligne en direct, sans correction pour cause de fin de batterie de mon ordi. J'ai essayé, au vol, de fixer sur l'écran les phrases significatives. Toutes ont été prononcées et je ne crois pas avoir donné la faveur à aucune motion, soucieuse seulement de rendre ce qui a été dit dans le temps imparti. La motion Collomb Royal, seule de son espèce, a été présentée par 3 orateurs différents, dont Vincent Feltesse, d'où l'existence de 3 paragraphes.
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Par Michèle Delaunay,
mardi 23 septembre 2008 à 18:33 dans Journal
Sur 21 contributions générales, 6 motions ont été déposées à la commission des résolutions et vont être présentées . Ordre par tirage au sort :
1 - Delanoe
2 – pôle écologique
3 – Hamon
4 – Martine Aubry
5 – Colomb-Royal
6 – Utopia
Première motion : Bertrand Delanoë
- fierté de notre démocratie au regard de la pratique de l’UMP, centralisée autour d’un homme
- ne pas confondre débat d’idée et division
- le pouvoir n’appartient qu’aux militants
- quelle réponse parvenons nous à donner aux 7 millions de Français vivant au dessous du seuil de pauvreté, à ceux dont le pouvoir d’achat diminue, aux classes moyennes… ?
- toutes les motions serviront à donner aux Français des réponses aux questions qu’ils se posent
- dans l’économie de marché, c’est le rapport de force qui peut apporter un projet de régulation
- la motion que nous présentons est clairement européenne ; nous voulons nous battre fortement pour la démocratie en Europe et le pouvoir du parlement européen ; pour des avancées sociales
- nous devons apporter des réponses au défi écologique, qui n’est pas séparé de l’ambition sociale
- notre motion fait des choix et établit des priorités : pari de l’investissement sur la recherche, de la créativité, création de la richesse
- c’est une motion qui parle clair sur les rassemblements : projet de gauche porté par le rassemblement de toute la gauche
- un parti de militants ; beaucoup de boulot pour tous les militants
- très fier d’être avec François Hollande, « ce premier secrétaire, nous l’avons fait ensemble »
- nous devrons apprendre la cohérence et la solidarité
- pour faire du renouveau, je veux avant tout être fidèle. « J’assume tout depuis notre congrès d’Epinay », je porte l’héritage de tous les premiers secrétaires
Deuxième motion : Christophe Carrèche pour le pôle écologique
Le congrès s’annonce tourné vers les enjeux de pouvoir ; le pôle écologique est un collectif
Deux convictions fortes : le congrès ne peut se résumer à un problème de leadership, sur beaucoup de sujets des différences existent entre nous et nous devons exprimer ce que nous pensons réellement ; il ne faut plus nous enfermer dans un unanimisme de façade
Deuxième conviction : une sensibilité écologique doit exister au sein du PS ; nous voulons promouvoir et être garants de l’exigence écologique
Affirmer la nécessité d’une exigence sociale et écologique
Troisième motion : Benoit Hamon
Regroupant Emmanuelli, lineman, Filoche, Dolez , Mélenchon
Contexte du congrès : 4 crises majeures démontrant la faillite du système libéral (énergétique, climatique, financière, économique)
- Apathie de l’Union Européenne en face de la crise ; pas de politique budgétaire -Il faut clarifier la relation des socialistes au libre échange ; il faut augmenter les salaires et non pas pallier par des revenus de complément. - Nous sommes prêts à clarifier les positions et les choix du parti socialiste. -Nous hériterons en 2012 d'une société plus injuste, plus inégalitaire, dans une situation sociale dégradée avec des instruments plus faibles. - nous sommes candidats à la construction d'une nouvelle majorité, qui prenne la mesure du changement de cycle que nous vivons - le socialisme c'est la jeunesse du monde, notre parti doit avoir une distance d'avance, il ne doit plus subir l'air du temps et la tyrannie de l'opinion et des médias
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lundi 22 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 22 septembre 2008 à 11:39 dans Journal
Pas une manifestation à Bordeaux où je ne reçoive quelques piques sur "la désunion au Parti Socialiste". Les flèches se feront sans doute plus prudentes à l'issue des sénatoriales locales. La désunion, le retour de la motion "Combinaisons et arrangements", toujours vivace à l'UMP, a été clairement sanctionnée par les électeurs, tout grands qu'ils fussent. A l'inverse, et malgré la difficulté humaine et politique de la désignation au PS, l'unité a été respectée, en particulier grâce à l'attitude exemplaire de Bernard Dussaut.
Quel bilan de ces sénatoriales : 1 siège supplémentaire pour la gauche en Gironde, 23 sur l'ensemble du territoire, dont 19 pour le PS. Belle poussée au regard du mode d'élection, mais toujours pas de chances de majorité dans la "Haute Assemblée". Il faudrait au moins 3 élections successives porteuses de la même avancée pour que cette chance se précise. Et c'est pour cela en tout premier lieu que nous n'avons pas voté la réforme constitutionnelle : comment peut-on accepter qu'une Assemblée représentant les collectivités ait une majorité contraire à celle des collectivités elles-mêmes ? Le Président du Sénat, deuxième personnage de l'Etat, est ainsi un président de droite depuis des lustres sans que les poussées de la gauche puissent rien y faire.
Côté parité, 18 femmes de plus, ce qui porte à 21,8% la représentation féminine. Le sénat, réputé plus conservateur, passe ainsi de peu devant l'Assemblée Nationale (18,4%). Pas de quoi pavoiser cependant.
D'autant plus ... qu'une femme ici, peut cacher un homme là. On risque fort de le vérifier si Yves Foulon est élu à Arcachon en remplacement de Marie-Hélène Desegaulx. L'arrivée d'une femme au Sénat serait alors compensé par l'arrivée d'un homme à l'Assemblée. Ce serait anectotique si ce n'était la démonstration qu'il y a bien des moyens de détourner la parité.
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dimanche 21 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 21 septembre 2008 à 18:20 dans Journal
suffrages exprimés : 2955
liste Madrelle : 1240, 3 sièges (Madrelle, Françoise Cartron, Anziani)
liste Pintat : 708 , 2 sièges (Pintat, Marie Hélène Desegaulx)
liste César : 552 , 1 siège (César)
liste Cazabonne : 164, 0 siège
liste Auger : 159, 0 siège
Quels enseignements ?
-Très belle victoire pour Philippe Madrelle, qui manque seulement de 37 voix le 4ème siège
- très belle victoire pour la gauche qui aurait concrêtisé en sièges supplémentaires si elle avait été rassemblée sur une liste unique
- beau coup pour Gérard César qui est réélu
- réelle défaite pour Alain Juppé qui avait écrit à tous les grands électeurs pour qu'ils se concentrent sur la liste Pintat
A l'UMP à Bordeaux, ce soir, l'atmosphère doit être assez pesante. Mauvais résultat, mauvaise stratégie, incapacité d'Alain Juppé à imposer dans son camp une liste unique . Une nouvelle fois les électeurs n'ont pas apprécié le jeu de chaises musicales imposé par l'élection de Marie Hélène Déségaulx, qui démissionne de son poste de député et provoque une élection partielle ouverte au Maire d'Arcachon, Yves Foulon, ami de Sarkozy.
Une nouvelle fois aussi, une manière de contourner la parité : sur l'ensemble du parlement, il n'y aura qu'une élue là où il aurait du y en avoir deux.
Bravo à Philippe, Françoise et Alain !
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 21 septembre 2008 à 16:03 dans Journal
Atmosphère très bon genre ce matin à la Préfecture pour le vote pour les sénatoriales. Pour la première fois, je suis "Grand Electeur". Rien que le nom, qui fleure bon l'Allemagne de Guillaume II , est idiot. Et si ces électeurs sont grands, pourquoi leur proposer le remboursement de leurs frais de transport ?
Aucun d'eux ne vient de bien loin, et c'est de toutes manières son travail. Le gouvernement qui a refusé la prime transport que nous demandions pour défendre le pouvoir d'achat des Français aurait été bien avisé de supprimer celle-là. Seulement, à proximité des élections, on ne prend pas le risque de déplaire aux dits-électeurs. Espérons que très peu demanderont cette faible somme.
L'incertitude et l'inquiétude sont plus du côté de la droite que du nôtre, grâce en particulier à l'élégance et à la correction politique de Bernard Dussaut, écarté en faveur d'Alain Anziani. Il n'a à aucun moment eu une parole critique ou amère. Un exemple et je me permettrai de le lui exprimer.
A droite, il n'en va pas de même. César ou Martin ? Martin ou César ? La troisième place d'Hugues Martin ne lui garantit pas cette récompense, au demeurant méritée à l'aune de sa fidélité au Maire de Bordeaux qui ne l'a pas toujours traité de même. Je signale au passage l'analyse de Gilles Savary dans son blog, qui là comme toujours ne manie pas la langue de bois.
Le dépouillement est en cours. Je pars partager l'annonce des résultats avec notre équipe. A tout de suite.
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vendredi 19 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
vendredi 19 septembre 2008 à 22:22 dans Journal
Deuxième, et dernière, journée en Roumanie, partagée entre l'alliance française de Ploiesti, une rencontre avec les conseillers techniques engagés dans les partenariats bilatéraux et une séance finale de travail avec notre ambassadeur, M Paul. Dans l'intervalle, deux bonnes heures d'embouteillage : la sortie de Bucarest n'a rien à envier avec les quais de Bordeaux aux heures de pointe.
Tout cela dans un bain de français parfaitement maitrisé et revendiqué. La présence commerciale et économique de la France (Carrefour, Dacia-Renault, Société générale...) est visible partout. Si nous ne soutenons pas ce très récent membre de l'Union Européenne, encore mal assuré dans son fonctionnement politique, en plein développement économique, nous manquerons un rendez-vous décisif pour l'équilibre européen.
Le point le plus noir de ces deux jours de formation intensive, est la confirmation de l'insuffisance et de l'opacité du système de santé. La question des roms (entre 1,5 et 3 millions), certains sédentarisés, d'autres toujours nomades, socialement sur la touche, est un des problèmes politiques du pays. Ce n'est pas le coeur de mon rapport mais il n'est pas question non plus de l'éviter.
Lever demain à l'aube chantante avec des centaines de chiffres, tout un cahier de pages de notes et une demie valise de documents variés. Et aussi la conviction qu'il faut tout faire pour que ce rapport ne soit ni insignifiant, ni inutile.
3 commentaires
Par Michèle Delaunay,
vendredi 19 septembre 2008 à 00:22 dans Journal
Couple de jours -trop bref- en Roumanie pour jeter les bases de mon "rapport pour avis" sur le rayonnement culturel et scientifique de la France. Je ne verrai de Bucarest que l'institut français, l'académie de gestion et d'affaires économiques, les écoles bilingues et les universités ... mais tout cela n'est pas peu. La francophonie se défend contre l'invasion de l'anglais avec un militantisme et une qualité qui touchent le coeur.
Sans aucun doute, ce pays malmené par l'histoire, est une terre d'excellence pour nos partenariats scientifiques et culturels européens et il ne faut certainement pas y relâcher nos efforts ni nos investissements ; c'est pourtant un peu le but de ma mission de dire : notre argent est-il bien employé et les actions valables sur le long terme ?
La médecine est particulièrement concernée ; des spécialités telles que l'endocrino-pédiatrie ou la réanimation médicale n'y existent que sous la forme d'une personne pour chacune qui a bossé plusieurs années en France et dont l'expertise retombera en miettes si des stuctures telles que l'inserm ne continuent pas à l'accompagner. Des heures de boulot en perspective pour nourrir mon rapport de chiffres et d'arguments mais le travail en vaut la peine sur le plan humain, scientifique et politique.
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mercredi 17 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 17 septembre 2008 à 12:55 dans Journal
Nous avons aujourd'hui la confirmation du prochain remembrement électoral de notre département. L'affaire est passée ce matin en conseil des ministres, sans que nous (=les députés de gauche) ayons bien sûr le moindre éclaircissement sur le projet.
Un département qui envoie à l'Assemblée 8 députés de gauche sur 11 ne pouvait qu'aiguiser le couteau électoral d'Alain Marleix, chargé de cette mission, tout en étant secrétaire d'Etat aux affaires électorales, conjonction pour le moins contestable et peu garante d'impartialité.
La deuxième circonscription, "désanctuarisée" en juin dernier en tant que bastion de droite, devra être éxaminée avec une particulière attention.
L'objet du redécoupage est l'évolution de la population. Le nombre d'électeurs, retenu comme chiffre moyen souhaitable, est de 125 000. La deuxième circonscription en comptant 123 000 devrait être, s'il n'y a pas d'intentions déloyales, protégée.
Mais...
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mardi 16 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 16 septembre 2008 à 20:27 dans Journal
Chaque Bordelais éprouve ce soir une grande déception de ne pas voir sa
ville réaliser le très beau projet d'être en 2013 la Capitale européenne
de la culture.
Cette distinction aurait impulsé une dynamique culturelle susceptible
d'entraîner l'ensemble des acteurs de notre ville et de les faire
bénéficier de moyens à hauteur de leurs possibilités et de leurs ambitions.
On ne peut également que regretter de ne pas voir se concrétiser un
investissement artistique et financier substantiel.
Nos remerciements vont à tous ceux, artistes ou anonymes, qui ont porté
le projet.
La décision du jury européen - venant après le jugement de l'UNESCO sur
la destruction du Pont du Pertuis et le projet de franchissement de la
Garonne qui insécurise le classement au Patrimoine mondial - atteint les
Bordelais qui sont également fiers de leur histoire et soucieux de la
dynamique culturelle de leur ville
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Par Michèle Delaunay,
mardi 16 septembre 2008 à 13:39 dans Journal
L'actualité en temps réel : nous venons à l'instant d'apprendre à l'Assemblée le rejet de notre demande de créer une commission parlementaire sur les fichiers et autres dispositifs de renseignements. Le but était de faire un véritable point des 46 fichiers de police et de gendarmerie actuellement actifs, et d'établir une étude de droit comparée : de nombreux pays ont des fichiers mais pour autant garantissent mieux que la France les droits des citoyens.
Ceci afin de bâtir un projet de loi visant à suppléer au fichier Edvige après son retrait. Sur de tels sujets, le passage par la voie parlementaire doit être exigé.
C'est surtout ce dont Nicolas Sarkozy ne veut pas. Après un relooking marginal, et une marche arrière sur les préférences sexuelles et la santé, il veut aller vite, pour que dès la semaine prochaine on parle enfin d'autre chose. Ce ne sera certainement pas le cas.
- l'économie générale du fichier n'est pas modifiée , en particulier le fait que ce fichier a trois finalités distinctes (centraliser les données sur les personnalités "publiques", centraliser les informations sur les personnes susceptibles de porter atteinte à l'ordre public, mener des enquêtes administratives en vue d'obtention de fonctions) ; la condition fondamentale d'un fichier, ainsi que définie par la CNIL, est de se limiter à un objet unique.
- la durée illimitée de conservation des données n'est pas revue
- le fichage peut concerner les mineurs à partir de 13 ans. Remarquons ici que 13 ans est l'âge de la responsabilité pénale, mais il y a loin entre une responsabilité pénale décidée par un juge après un acte délictueux et la décision de ficher quelqu'un qui n'a commis à ce jour aucun délit. Il s'agit même d'une atteinte à la séparation des pouvoirs.
- le passage en force par décret, et non par la voie parlementaire, montre très clairement que rien n'est cédé sur l'essentiel.
Le collectif "non à Edvige" reçoit actuellement jusqu'à 6000 signatures par jour (plus de 130 000 au total) ; il faut déjouer le calcul de Nicolas Sarkozy qui compte sur le fait que l'actualité balaye les problèmes à grandes vitesse et ne pas ralentir la pression.
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lundi 15 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 15 septembre 2008 à 19:14 dans Journal
Si, également, la Poste a besoin de fonds propres supplémentaires pour investir et pour introduire le routage, soit 3 milliards sur un chiffre d’affaire global de 20 milliards.
Examinons la question sereinement.
La Poste a été préssurée par l'Etat ces derniers mois et ces dernières années : obligation de verser des dividendes à l'Etat, banalisation du livret A, baisse de l'aide de l'Etat pour la diffusion de la presse (cette dernière mesure étant également délétère pour la multiplicité des organes de presse).
Si ces points, et d'autres annexes, étaient revisités, et s'il y avait bien sûr une volonté politique, on ne serait pas obligé d'en passer par une privatisation, d'abord limitée, mais comme on sait, le capital privé est l'inverse du toboggan : sa part augmente toujours.
L'ouverture du capital va immanquablement entraîner une baisse du service. Le personnel servira de variable d'ajustement. Il y a actuellement 300 000 postiers, pour un chiffre d'affaires de 20 milliards : la Poste est trois fois moins rentable par exemple qu'EDF-GDF. La logique du secteur privé ne tardera pas à y mettre bon ordre.
Nous sommes tous très attachés à la Poste, "dernière station de service public sur l'autoroute libérale" . Elle est un lien entre les Français, elle assure la garantie de la peréquation territoriale en particulier pour le prix du timbre, elle permet la bancarisation des faibles revenus et, comme dit précédemment, soutient la pluralité de l'information.
Il est indispensable de nous mobiliser et de mobiliser l'opinion. Là, comme pour Edvige, les parlementaires n'y suffiront pas s'il n'y a pas une forte poussée populaire derrière leur action.
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samedi 13 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
samedi 13 septembre 2008 à 22:43 dans Journal
Il y a une mission pour laquelle Européens et Américains devraient envoyer sans réserve un complément de forces civiles et militaires en Afghanistan : la destruction des champs de pavot.
La drogue n'est pas LA clef du problème (y en a-t-il ?), mais elle est un élément central. J'y reviendrai.
Nicolas Sarkozy, en anticipant l'obligation d'un débat sur l'engagement extérieur de nos forces, tend un piège à la gauche. Nous devons le déjouer en montrant ce que nous ferions si nous étions aux responsabilités.
La réforme constitutionnelle impose un débat à l'Assemblée pour tout envoi de nos forces hors de nos frontières, mais celle-ci ne prend effet qu'en mars prochain. Se souvenant que la gauche a déposé une motion de censure à l'occasion de l'envoi d'un contingent supplémentaire, le Président veut essayer de mettre la gauche en contradiction avec elle-même ou de prendre la responsabilité d'un retrait des forces en proposant un vote le 22 septembre.
Nous ne connaissons pas encore la question mais il y a beaucoup à craindre que, dans cette intention de piège, elle soit d'une simplicité à la fois radicale et mensongère : "Etes vous pour ou contre le retrait des forces françaises en Afghanistan ?"
"Pour", nous paraissons céder à la crainte et à l'opinion publique après la mort de dix de nos soldats. "Contre", nous paraissons être en contradiction avec notre vote de défiance des mois passés.
En réalité, nous allons répondre en présentant ce que serait notre attitude si nous gouvernions, ce qui revient à poser les conditions indispensables à la présence et à l'action des forces françaises.
Quelles sont ces conditions ?
- la mise en place d'un directoire politique et militaire. Actuellement, le commandement est de fait américain
- la définition des objectifs et l'établissement d'un calendrier pour leur mise en oeuvre
- un échéancier prévisionnel du retrait des forces
- la reconquête de l'opinion afghane
- la clarification de la position des voisins de l'Afghanistan
Je suis intervenue lors de la séance du groupe socialiste pour demander que la question de la drogue soit abordée dans le document que nous allons élaborer. L'Afghanistan fournit 90% du haschisch mondial et 40% de l'héroïne. Ce qui veut dire que les terroristes sont aux commandes de la plus grosse banque mondiale, et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils y sont. En achetant la drogue, l'occident paye les armes qui tendent à le détruire.
Que peut-on ?
- Ajouter aux missions des forces présentes la destruction des champs de pavot et des laboratoires fabriquant l'héroïne
- le paiement aux populations de la prochaine récolte
- le remplacement du pavot par d'autres cultures et en particulier le safran
Je crois avoir été entendue. Pour cette mission-là, conditionnelle de l'avenir du monde, je voterais "pour" des deux mains.
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jeudi 11 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 11 septembre 2008 à 23:19 dans Journal
Retour de notre réunion "V ème risque" . Sujet pas sexy s'il en est. La prise en charge de la perte d'autonomie liée à l'âge ou au handicap, c'est quand même très loin de Carlitta minaudant chez Michel Drücker (non, je ne l'ai pas vue, mais on me l'a mimée et j'ai pleuré de rire, mais c'est pas le sujet).
La salle plénière du Conseil Général était comble jusque dans les rangs de la presse. Chaque fois que je propose, en tant de campagne ou en tant de ville -si j'ose dire- , des sujets aussi porteurs que "drogue, addictions, violences" ou "Prison : juste peine ou peine perdue ?", on me prédit une désertification sahélienne du public et une inégibilité absolue pour les trente prochaines années. Sauf que...
Sauf que, ce n'est pas vrai. "Les gens", c'est à dire vous et moi, quand ils se déplacent, veulent entendre quelque chose qui les concerne, plus encore : veulent se faire entendre, peser dans le débat ; et aussi, veulent apprendre quelque chose dans des sujets dont ils pressentent qu'ils sont décisifs pour eux.
"Where is the beef ?", interrogent les Américains quand ils entendent un discours creux (tracuction approximative : "où est le rôti ?"). C'était l'absolu contraire pour nos débatteurs de ce soir : Bernard Ennuyer, sociologue, Jean-Claude Henrard, Jean-Paul Emeriau et Muriel Ranfray, ces trois-là "profs" de gériatrie, mais pour tous, on regrette presque d'avoir à dire qui ils sont , tellement ce qu'ils ont à dire est encore supérieur à leur titre.
Quel était le sujet en réalité ? Les vieux sont-ils des humains comme les autres ? Ont-ils droit au même degré de solidarité ? Qu'est-ce que la solidarité ?
Ouaf ! Dit comme ça, posé comme ça, c'est quand même assez décapant. Mais c'est exactement comme ça qu'il faut interroger les décisions politiques.
Un abrégé absolu du problème :
-le bénéfice net de la "Française des jeux" (j'ai reçu le rapport hier) : 9,3 milliards d'euros.
-le financement du Vème risque : 19 milliards d'euros
Finalement, la politique, c'est assez simple.
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Par Michèle Delaunay,
jeudi 11 septembre 2008 à 10:09 dans Journal
Un des très gros dossiers de l'année porte un nom discutable : le cinquième risque . Pourquoi discutable : eh bien, tout simplement parce que vieillir est une chance !
Le gouvernement prépare un projet de création d'une 5ème branche de l'assurance sociale, d'où ce nom.
Il s'agit de la prise en charge de la perte d'autonomie liée à l'âge ; avec la possibilité de la lier aux autres formes de perte d'autonomie, accidentelles, maladives ou génétiques, c'est à dire au handicap, ce qui ne va pas sans interrogation.
Comment organiser cette prise en charge qui concerne de multiples acteurs ? Comment la financer : solidarité nationale, assurances privées, patrimoine ?
L'enjeu politique est considérable. L'enjeu social et philosophique ne l'est pas moins. C'est en effet la question de notre regard sur l'âge qui est posée.
Gériatres, sociologues et politiques en débattront avec vous à mon initiative ce soir 11 septembre, à 19 h 30, salle plénière du Conseil Général
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mercredi 10 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 10 septembre 2008 à 08:54 dans Journal
"Courage, suivons !" reste très fort d'actualité concernant le fichier Edvige, avec la décision de révision prise hier soir par le gouvernement. Il n'est d'ailleurs pas certain que le Président de la République ait éprouvé une souffrance trop grande en demandant à François Fillon et plus encore à Michèle Alliot Marie de revoir la copie : ces deux ministres ne sont pas ses préférés, et Fillon prenait ces derniers temps des airs de chef qui ne pouvaient qu'indisposer l'Elysée. Révision oui, déchirante, probablement pas.
Ecran de fumée ou authentique victoire des milliers de pétitionnaires, de tous ceux qui comme moi ont tenté de faire entendre leur voix, de ceux qui ont déposé des recours... ? Nous le verrons aux résultats : le fichage des enfants, les renseignements "comportementaux", la durée de conservation des données, l'extension de la possibilité de fichage à l"environnement" de la personne (sa famille, ses amis) doivent être impérativement rééxaminés. Sans cela, la quasi totalité des Français sera victime d' "embastillement électronique", comme le dit Michel Pezet, ancien commissaire de la CNIL.
La CNIL, justement... J'ai été seule, je crois, à attirer l'attention sur la modération de son rapport, et malgré cela sur son absence d'effet. "Modération" est lui même un mot... modéré. Mollesse serait peut-être plus juste, en tout cas rien à voir dans les termes concernant Edvige avec la vigueur avec laquelle est condamnée la moindre liste de patients que vous pourriez trainer dans votre ordinateur pour des fins scientifiques.
J'ai eu quelques explications hier : Président de droite (Alex Türk), représentants du parlement tous UMP, l'équilibre n'y siège pas. Sous Lionel Jospin, nos représentants parlementaires étaient pour moitié de droite et de gauche. Actuellement, ce sont 2 sénateurs et 2 députés de droite.
Un débat va avoir lieu à l'Assemblée : ce sera aussi l'occasion de poser ces questions.
Edvige est un fichier, c'est devenu un feuilleton : attendons, ou plutôt préparons, la suite).
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mardi 9 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 9 septembre 2008 à 13:21 dans Journal
Du bien et du mal, comme souvent. Le diable niche souvent dans les plis de la robe du bon Dieu.
Côté bon Dieu, on ne peut que partager les principes du RSA (Revenu de Solidarité Active) : il s'agit d'une prestation sociale universelle garantissant un revenu minimum aux foyers à faibles revenus et croissant avec les revenus d'activité. Il permet l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs pauvres et incite à la reprise d'un emploi en creusant l'écart entre les revenus du travail et ceux du non-emploi.
Côté diable, la version initiale du projet était lourdement plombée : elle prévoyait le financement du RSA par la suppression de la prime pou l'emploi (PPE) ; ce qui équivalait à faire porter l'amélioration de la situation des travailleurs pauvres par les moins riches. Dresser l'un contre l'autre smicard et rmiste relève carrément d'un Lucifer à la fois dangereux et à courte vue. Les hurlements de la gauche lors de la présentation du projet ont fait heureusement battre le gouvernement en retraite, au profit d'une taxe sur les revenus du capital. Démonstration de mon antienne favorite : les députés d'opposition sont quand même beaucoup moins inutiles que ceux de la majorité.
Une fois écarté le péché originel de la loi, elle n'en sort pas blanche pour autant.
- le RSA fait des victimes collatérales : les personnes exclues du retour à l'emploi.
Ceux qui bénéficient des minima sociaux mais ne retrouvent pas un emploi ne connaissent aucun bonus. Le RSA abandonne les plus pauvres, chômeurs et exclus, alors que leurs revenus se dégradent : le montant du RMI ne représente plus que 60% du seuil de pauvreté contre 70% en 1995. Les minima sociaux sont en France plus bas que ceux des autres pays européens et l'intensification de la pauvreté des plus pauvres va devenir une spécialité française.
- le RSA n'améliore le retour à l'emploi même s'il en améliore un peu les conditions financières. Ne peuvent améliorer le retour à l'emploi que des mesures relatives aux gardes d'enfant, au transport, politiques de suivis personnalisés...
- les plus riches, du fait du bouclier fiscal, sont seuls à ne pas participer au financement du RSA
- Dans une entreprise, deux personnes faisant le même travail et "normalement" payées au smic ne recevront pas en fait le même salaire : celle qui est passée par la case RMI aura un bonus par rapport à son homologue entrée directement dans l'entreprise.
- le plus grave : le RSA risque de constituer une trappe à précarité et à bas salaires
En en compensant partiellement les conséquences financières, le RSA encourage le développement de l'emploi précaire, du temps partiel, et des salaires les plus bas.
- le RSA ne change enfin pas radicalement la situation des plus pauvres. L'économiste Thomas Piketty a fait le calcul.
Une personne seule sans revenu touche 450 euros par mois de RMI.
Si elle trouve un emploi payé au SMIC son salaire net mensuel sera de 600 euros à temps partiel (20 heures), et 1000 euros à temps plein.
Ce salarié modeste touche une Prime Pour l'Emploi de 50 euros pour un salaire de 600 euros et 80 euros pour une salaire de 1000 euros
Outre la PPE, ce salarié s'il est à temps partiel relève du dispositif d'intéressement qui lui permet de conserver 12 mois un complément de 150 euros au titre du RMI.
Que change le RSA par rapport à ce dispositif ?
pour un salaire de 600 euros, le complément passe de 150 à 200 euros et il devient permanent (et non limité à 12 mois). Cela suffira-t-il à doper les sorties du RMI ?
Au total : il n'est pas question de contrer le RSA mais de le compléter ou mieux, de l'accompagner d'une vraie réforme fiscale.
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lundi 8 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 8 septembre 2008 à 11:15 dans Journal
Edvige fait brusquement irruption dans le brouhaha politico-médiatique : c'est une très bonne chose puisqu'il s'agit de condamner les excès de ce fichier qui s'autorise d'engranger des renseignements sur les "comportements" de toute personne ayant une activité publique et ceci ... à partir de l'âge de 13 ans et sans limitation de durée de conservation des données.
Mais pourquoi cette audience aujourd'hui, alors qu'au moment de la parution au journal officiel début juillet, puis après le rapport de la CNIL , il a été si difficile de se faire entendre ?
Le 11 juillet dans ce blog, puis le 27, j'ai manifesté mon indignation d'abord de la teneur du fichier puis de la modération du rapport de la CNIL, ainsi que de son efficacité quasiment nulle. A quoi sert la CNIL si le gouvernement peut s'exonérer de son avis ?
Seul le magazine "Têtu" a relayé mes communiqués, évoquant particulièrement la possibilité de voir enregistrés des renseignements concernant les préférences sexuelles et la santé.
François Bayrou, Hervé Morin et jusqu'à Laurence Parisot, longtemps après le PS, s'indignent aujourd'hui de manière étonnamment synchrone. Sans doute ont-ils attendus de voir la liste des pétitionnaires atteindre une longueur suffisante.
Courage, suivons !
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dimanche 7 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
dimanche 7 septembre 2008 à 20:22 dans Journal
Il y a quelques billets de là (billets du 17 et du 26 août), j'admonestais (!) le Parti socialiste pour
- qu'il choisisse ses batailles
- qu'il formule ses enjeux de manière simple et lisible
Ni l'un, ni l'autre ne sont aisés. En particulier, la formulation de l'essentiel est un art difficile. Je m'y suis essayée dans le même temps que cette admonestation, et en tête de la liste sont venues deux exigences
-remettre en marche l'ascenceur social
-la santé, premier outil d'égalité et d'autonomie
Les deux sont liés, et le second est bien évidemment l'outil essentiel du premier. Pourquoi la mobilité sociale est-elle si importante ? Parce qu'elle est à la fois le moteur et le témoin du "moral" d'une population et la condition qu'y perdure un esprit pionnier. Dans ce sens d'ailleurs, le premier de ma liste (la mobilité sociale) est aussi l'outil du second (la santé) : les sociétés sans moteur social sont celles où les gens vont mal.
Les chiffres français sont médiocres, même si ce ne sont pas tout à fait les pires des sociétés occidentales (Royaume-Uni et Etats-Unis font plus mal). Plus de 60% des Français vivent dans un autre groupe social que leurs parents. Même si la majorité continue de progresser, ils sont toujours plus nombreux à prendre l'ascenceur social dans le mauvais sens. Vingt-cinq pour cent sont aujourd'hui embarqués dans le "déscenseur" contre 18% il y 20 ans. Dans une quinzaine d'années, les chiffres entre montée et descente s'égaliseront. Où est le progrès vers lequel tendent des années et des années de réformes, d'espoirs, de croissance ???
Le plus révoltant est que les femmes, qui ont pourtant de meilleurs résultats scolaires, sont plus nombreuses que les hommes à descendre (28,7% contre 21,9%), même si elles "montent" en même proportion qu'eux.
La démocratisation de l'enseignement (lente, difficile, inégale, mais réelle) n'a pas suffi à promouvoir l'égalisation des chances sociales. C'est un constat lourd d'interrogations.
Quoi faire pour y pallier ?
- La santé. Je sais, je radote. Mais : un enfant né dans une banlieue défavorisée de Glasgow a une espérance de vie de huit ans inférieure à un enfant né à moins de quinze kilomètres de là, dans un quartier huppé (source : OMS) .
- La redistribution des richesses : un enfant de dix ans a huit fois moins de chances de savoir lire s'il est issu d'un milieu aisé ou d'un milieu "ouvrier" (ministère de l'éducation nationale).
- L'éducation dans la petite enfance. Je reviens à l'exemple que je donnais dans les billets cités : nous devons férocement investir dans la formation des éducateurs de crèche et d'écoles maternelles, et favoriser ce mode de "garde" . Et bien d'autres mesures dans ce domaine.
Voilà en tout cas une motion que je signe des deux mains !
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Par Michèle Delaunay,
dimanche 7 septembre 2008 à 12:34 dans Journal
Xavier Darcos, dont l'intérêt pour l'Aquitaine se précise chaque mois (...), est venu hier en personne et en direct annoncer à l'équipe du lycée professionnel Toulouse-Lautrec qu'il était retenu au rang de "lycée des métiers".
L'occasion pour moi de faire connaissance de cet établissement, avec le même bonheur que, quelques jours avant, le lycée Gustave Eiffel. Toulouse-Lautrec, situé en plein coeur de Bordeaux, est un lycée récent, construit il y a dix ans, et d'une belle qualité architecturale. Il est aussi bien doté en équipements qu'en encadrement : 78 enseignants, dont plusieurs professionnels, pour 600 élèves.
De salle en salle, d'atelier en atelier (photographie, tapisserie, prothèse dentaire, couture spécialisée...) la même impression : élèves ayant le goût de ce qu'ils font, enseignants "branchés", suivant au plus près les nouvelles techniques (c'est particulièrement nécessaire pour la photographie), équipements performants, cadre de travail "propre et bien éclairé" comme aurait dit Hemingway. Et surtout au bout du compte : insertion professionnelle garantie. Tous les élèves sont, à la sortie, assurés d'avoir un job.
Une particularité qui m'a touchée spécialement : parmi les élèves, un nombre important de sourds, avec pour les accompagner des instructeurs en langue des signes. J'ai appris à cette occasion que la langue des signes française était devenue une épreuve du bac.
Au passage, je livre une interrogation, à laquelle je n'ai jamais reçu de réponse satisfaisante : pourquoi la langue des signes, qui ne se base sur aucun vocabulaire, n'est-elle pas internationale ? Des sourds m'ont expliqué que quand ils voyagent, ils comprennent assez bien leurs homologues langagiers, mais malgré tout ce sont bien des langues différentes qui sont parlées selon les pays. Quelle merveille ce serait qu'une langue internationale, un esperanto des gestes et des mimiques que même les non-sourds pourraient apprendre !
Nous avons eu récemment à Perrens une belle initiative dont je suis assez fière : financer l'apprentissage par un psychiatre de la langue des signes et mettre sur pied une petite unité. Les sourds ont plus que les autres des difficultés psychiques et ils pourront ainsi être soignés sans intermédiaire, sans traducteur, une tierce personne n'étant pas facilitante entre le praticien et son patient.
Même le mot de "lycée des métiers" est beau, et Toulouse-Lautrec, son proviseur M. Hage et son équipe, répondent bien à ce beau mot.
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jeudi 4 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
jeudi 4 septembre 2008 à 12:41 dans Journal
Ne dites surtout à personne que les socialistes soutiennent la candidature d' Obama : depuis plus plusieurs élections, le PS soutient toujours le candidat qui ne gagne pas... Donc motus, mais faisons cependant le possible.
Obama, le candidat imprévu et presque inconnu jusqu'à sa déclaration de candidature en février 2007, a réussi en peu de temps un double tour de force : s'imposer par rapport à la candidate naturelle, préparée depuis des lustres à cette échéance, et femme qui plus est, ce qui constituait un atout véritable du fait de sa nouveauté ; faire à son tour un atout de sa couleur de peau, ce qui était loin d'être gagné, et qui ne l'est d'ailleurs pas complètement dans les frontières des Etats-Unis.
Obama n'est pas noir, il est métis. Qu'on ne se méprenne pas sur le sens de ce que j'écris : il ne représente pas une race mais toutes les races. Il a des soeurs, des frères, des demi-soeurs et des demi-frères, des grands-parents, des neveux asiatiques, hispaniques, blancs et bien sûr noirs. Dans son discours de Philadelphie, il évoque de manière très posée cette "histoire qui n'est pas finie" des discriminations raciales aux Etats-Unis. Quarante-cinq ans exactement après le discours de Martin Luther King, le rêve est à portée de vue.
Un rêve qui ne se réalisera pas par magie, mais par "une armée d'éducateurs", un système de santé abordable pour tous, un autre contrat social. Le jeune sénateur, que l'on dit inexpérimenté a du souffle. L'expérience s'acquiert, le souffle pas. Nous choisissons Obama.
Kennedy, dont Obama se réclame, avait dit à Berlin dans un discours légendaire : "Ich bin ein Berliner". Avec Obama, disons "nous sommes tous métis".
Je vous invite à une rencontre autour de la candidature d'Obama ce soir à 18 heures, à l'Athénée municipal de Bordeaux. Je m'y exprimerai au nom du Parti Socialiste.
A tout à l'heure !
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mercredi 3 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mercredi 3 septembre 2008 à 15:59 dans Journal
Bravo à Patrick Véronèse, qui n'est pas peintre mais militant socialiste, d'avoir eu l'idée et l'énergie de traverser la France en vélo (1250 kilomètres en 5 jours !) pour porter la contribution de Ségolène Royal.
Patrick voulait illustrer le thême du sport-santé qui nous tient à coeur.
Les éléphants parlent, les militants donnent de leur personne.
Nous avons accueilli Patrick hier à ma permanence en présence de la presse. Il avait choisi de finir son périple, via La Rochelle, à Bordeaux en souvenir de la victoire des législatives.
Merci et bravo à lui !
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mardi 2 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
mardi 2 septembre 2008 à 22:21 dans Journal
87500 coups de téléphone donnés hier par le Maire de Bordeaux. Comme il l'a fait pendant la campagne électorale pour inviter les Bordelais à participer à ses réunions publiques, le Maire de Bordeaux a convié massivement ses administrés à se rendre à l'hôtel de ville pour accueillir le jury de Bordeaux 2013. Opération réussie. Ils ont été nombreux à venir comme à l'élire. L'opération standard téléphonique marche bien.
87 500 coups de téléphone, c'est à dire un appel par foyer, c'est malgré tout coûteux, pas formidablement avant-gardiste et je propose que nous passions résolument à l'étape suivante. L'installation dans chaque appartement, chaque maison d'un petit haut parleur directement branché sur la Mairie, où chacun de nous, sans effort, sans avoir besoin de brancher ni radio, ni internet, sans frais inutiles d'achat du journal, pourrions recevoir le programme de nos activités du jour.
L'installation pourrait être défiscalisée et ouvrir un abattement sur la part municipale des taxes locales.
La méthode a fait ses preuves. Big brother déjà, en (dans) 1984, l'a expérimentée avec succès.
Et comme il est de mode aujourd'hui, le dispositif pourrait aller en double sens, permettant de s'assurer du bon comportement des Bordelais, de leurs relations, préférences sexuelles... Une sorte de super fichier Edvige en quelque sorte.
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lundi 1 septembre 2008
Par Michèle Delaunay,
lundi 1 septembre 2008 à 16:07 dans Journal
Commençons par une petite histoire : ma Maman, qui était inspectrice générale de l'éducation pour les maternelles, aimait inspecter les écoles, examiner les bâtiments et voir s'ils étaient en adéquation avec les ambitions de l'école publique. Quand elle entrait dans une classe qui était tristounette, dont la peinture était écaillée ou sâle, elle disait à la directrice: "chère Madame, on ne peut pas enseigner convenablement dans cette classe. Il faut honorer l'étude, donner aux enfants le goût d'apprendre. Cela ne se peut pas dans un local sâle ou médiocre. Demandez les crédits pour repeindre cette classe, et si nous ne les avons pas, prenez avec votre institutrice un rouleau et de la peinture blanche, et repeignez-la ; et ne manquez pas d'expliquer pourquoi aux enfants. Je reviendrai dans trois mois..."
Au bout de trois mois, la classe était toujours fraichement repeinte et pimpante. Bien souvent parce qu'on s'était agité, ma mère comprise, pour trouver les crédits nécessaires, mais quelquefois par les enseignants eux-mêmes, qui partageaient l'ambition d' "honorer l'étude".
L'expression, un peu ancienne, n'est pas insignifiante. Nous en avons eu la double illustration ce matin en inaugurant les locaux du lycée Gustave Eiffel. Cet établissement prestigieux honore désormais doublement l'étude par la qualité de l'enseignement et des résultats obtenus, mais aussi par des locaux qui donnent envie d'apprendre et de réussir.
Autour d'Alain Rousset, nous étions tous très fiers de ce qui vient d'être réalisé : une magnifique alliance entre la modernité, le design épuré et transparent, et la partie ancienne du lycée, dont tout le monde connait la belle façade cours de la Marne. Allez-voir la façade contemporaine de la rue où s'ouvre désormais aussi le lycée, vous serez vous aussi réjouï. Le Conseil Régional construit pour Bordeaux, et avec le Conseil Général, ces deux institutions changent le visage de notre ville.
A l'intérieur, des couloirs sobres, lumineux, ou des pans de couleur animent la minéralité du béton. Des labos qui laissent loin derrière ceux, déjà anciens, de l'Université. Des salles techniques équipées d'un matériel pédagogique exceptionnel dont Alain Rousset voudrait qu'il soit également ouvert aux concepteurs des petites PME. Au total, 32 millions de travaux magnifiquement conçus, magnifiquement réalisés (Alain Triaud, Gilles Fortabat). Oui, l'argent public peut être bien dépensé.
Gustave Eiffel aura pourtant du mal à dépasser ses résultats : 96 % de réussite au bac (100% dans trois sections !), 92% au BTS ; 4000 élèves de toutes origines sociales, dont plus de 1000 en classes préparatoires. Pour ces mille-là, reconnaissons-le, les milieux favorisés sont très majoritairement représentés, montrant la panne générale de notre ascenseur social.
Le proviseur, M Bihel, a défini Gustave Eiffel comme un établissement "accueillant à tous, solide, puissant et chaleureux". Cela se voit.
C'est agréable, dans ces temps difficiles, non seulement de parler des trains qui arrivent à l'heure, mais de ceux qui devancent leur temps.
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