Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi 30 juin 2008

Mais où sont passés les médias ?

Le titre du quotidien "Libération" paru ce week-end ("Mais où est passé le PS ?") est extrèmement choquant.

Il reprend la phrase de Josyane Balasko, particulièrement mal venue sur un sujet où nous sommes particulièrement actifs, tant à l'échelon national qu'à l'échelon local : le logement.

On trouve ci-après ma réponse au quotidien Libération.

Lire la suite

samedi 28 juin 2008

La tête dans les étoiles et les pieds sur la terre

C'est une expression qu'affectionne particulièrement Philippe Madrelle. J'en aime aussi la belle simplicité, que ne renieraient ni La Fontaine, ni Perrault (celui des contes).

La tête dans les étoiles européennes, les pieds sur la terre multi-séculaire, mille fois historique (ayant vu tant d'inutiles batailles, de vains affrontements, de morts par milliers) de notre continent européen.

Voilà qui ferait un beau slogan (je déteste le mot "slogan") pour la présidence française. Du côté des étoiles, l'aspiration à l'Union en face, mais aussi aux côtés, des continents émergents et de la bascule des civilisations.

Du côté de la terre, la volonté, chevillée au corps, d'une Europe sociale, monitrice d'un nouveau modèle de société.

Nous avons peur d'avoir peur, alors que nous avons tout. Et que tant n'ont rien.

Juste pour la formule : j'ai si souvent l'impression, lisant les journaux, écoutant des propos qui me rasent ou qui me révoltent, que nous avons les pieds sur les étoiles, occupés à les fouler, et la tête en l'air.

Allo, Ségo, bobo !

Décidément, l'avion, que je ne prends que sous la contrainte des horaires, n'est pas mon ami : lundi dernier, je suis enregistrée sur le vol suivant celui que j'avais réservé, ce matin aux aurores, alors que tout le monde est déjà embarqué, première alerte, puis deuxième alerte ; une fuite qui ne pourra finalement être réparée nous ramène dans l'aéroport pour attendre la suite...

Ce n'est pas l'événement du demi-siècle, sauf que, je devais vers 10 h 30 parler de santé et de révolution des âges à la maison de la Chimie où Ségolène présentait sa contribution. Gilles Savary qui devait, lui, parler d'Europe, a conclu comme moi que l'embarquement de secours que l'on nous proposait à 10 heures 10, ne donnait aucune chance à notre déplacement.

J'ai contribué à la contribution de Ségolène, sous la forme de plusieurs séances de travail sur les deux thêmes de la santé et de la politique de l'Age, qui sont pour les socialistes une sorte de "nouvelle frontière". Si nous réussissons ça, si nous sommes capables d'innover, d'inventer, de proposer un nouveau service public de santé, une politique de l'âge qui sera non seulement nouvelle mais la première du genre, alors nous serons vraiment bons, et nous aurons su mettre les valeurs du socialisme en face des réalités du XXIème siècle.

Retour de l'aéroport, l'oreille basse, avec Gilles, après avoir envoyé des SMS-SOS de détresse à nos amis, "montés" à Paris, et bien sûr à Ségolène. La chaleur commençait de monter dans les rues vides de Bordeaux. Devant un café, nous avons feuilleté quelques une des photos-bulles que nous a envoyé Asteggiano. J'en verse une dans le photo-blog. Son titre est particulièrement à propos.

Petit éphéméride d'une journée mal commencée. Ce sont les plus difficiles à ne pas mal finir.

jeudi 26 juin 2008

La République du mépris

Bordeaux nous donne l'exemple, en réduction, d'un Etat UMP. Le parallèle entre la politique nationale et la politique bordelaise est bien souvent instructive.

C'est aujourd'hui la fête du vin qui montre l'esprit d'ouverture et le respect des règles républicaines par notre municipalité.

Cérémonie d'inauguration à 13 heures. Prise de parole : Laurent Courbu, président de la chambre de commerce, Alain Juppé. Point final.

La parole n'a été donnée ni au Conseil Régional, en la personne de Philippe Dorthe représentant le Président, ni au Conseil Général, les deux institutions finançant à hauteur de 86 000 euros chacune, somme à laquelle s'ajoutent le montant de la location des stands et la mise à disposition du personnel pour animer ces stands.

Lors de la visite des stands, même chose. Les représentants du Conseil Général et Régional sont laissés derrière. La députée (en l'occurence ma pomme), essaye de demeurer dans la ligne de tête, comme le protocole républicain le lui enjoint. Juppé tire son épouse vers lui pour qu'elle reste à ses côtés, de l'autre le pack de rugby constitué par Martin et Delaux est appelé en renfort.

Juppé me dit très précisément quand je manifeste ma volonté de demeurer à ma place : "Excusez moi, Madame, mais ma femme désire se mettre à côté de moi". - "Monsieur le Maire, n'avez-vous pas deux côtés ?" Il attire aussitôt de l'autre Nathalie Delattre, sans doute parce qu'elle est la tête d'un château viticole. A sa majorité, il dit avec délicatesse en me regardant "ça commence à faire !"

La place de l'épouse dans les manifestations officielles est aujourd'hui dictée par l'exemple Nicolas-Carla. Je ne suis pas sûre que cette pipolisation, dont nous avons les retombées moins éclatantes, soit un progrès. Le rôle de l'épouse est tout en finesse, elle ne prévaut en aucun cas sur les femmes ayant des responsabilités. Carla Bruni a au demeurant plus de tact.

Je pense très souvent à ce que serait l'attitude de Jacques Chaban-Delmas, aux côtés d'une femme l'ayant battue aux élections : "Michèle, jamais je n'aurais imaginé être battue par une femme d'une telle qualité ! C'est un plaisir pour moi de vous avoir à mes côtés ! Ah, les Bordelais ont de la chance de nous avoir l'un et l'autre pour les représenter !"

Personne n'aurait été tout à fait dupe, moi la première. Chaban préférait faire plaisir qu'humilier.

Question de nature..

mercredi 25 juin 2008

Brève d'Assemblée

Présentation ce soir à l'hôtel de Lassay (la résidence du Président de l'Assemblée) du rappport d'activité de la Haute Autorité de Santé.

En fin de manifestation, Bernard Accoyer, disparait dans une de ces lourdes limousines aux vitres noires qui soustraient les dignitaires de ce monde au regard des peuples.

Mais y-a-t-il en France 100 personnes, et une seule parmi les amis de ce blog, pour reconnaître Bernard Accoyer ?

Déremboursements, limitation des ALD : des mesures hâtives et injustes

Les mesures d'économie proposées par le directeur de l'UNCAM font, comme pour les franchises, peser tout le poids des économies nécessaires sur les malades.

Ci-après, le communiqué à la presse faisant état de ma position et de mes propositions

Lire la suite

mardi 24 juin 2008

Le cadeau de Sarko

Je vous le dis tout carrément : Nicolas Sarkozy m'a fait un cadeau.

Un cadeau, je dis bien, un cadeau personnel, remis avec solennité à l'instant par les huissiers de l'Assemblée

A chaque député, je le reconnais, mais enfin, c'est quand même un cadeau personnel !

Et c'est quoi, le cadeau ?

Devinez ...

Une attention très personnelle.

Vous brûlez ? Vous donnez votre langue au chat ?

Eh bien, c'est ... Une cravate !

De facture très balladurienne, la cravate : un discret petit pied de poule gris-mauve argenté et noir. Chicos !

Sûr qu'il sait pas encore qu'il y a quelques filles à l'Assemblée.

Outre la cravate : un petit cartable noir qui va aller rejoindre les 70 cartables de congrès que j'ai accumulé au cours des années, un stylo bille (ça peut toujours servir) et un petit carnet frappé aux armes de l'Union Européenne.

Je sais pas si Sarko sait distinguer les filles des garçons, du moins parmi les députés, mais sûr qu'il nous prend pour des gosses.

Huit centimes d'euros !

Huit centimes d'euros, c'est l'augmentation qui vient d'être consentie au SMIC horaire.

Si ça ne paye pas le gaz, ça paye au moins l'allumette...

"Ils font de la publicité, nous faisons de la politique"

Cinq heures pour ce compte-rendu de mandat collectif des parlementaires socialistes, devant la salle bondée du Cinéma bien connu, le "Grand Rex". Un millier de personnes qui ont suivi, je crois avec intérêt, tous les temps, tous les aspects de cette année parlementaire marquée par un gros travail de l'opposition.

Clôture par un discours, brillant comme à l'ordinaire, de François Hollande. Nous venions d'apprendre que le gouvernement avait acheté 1600 spots pour expliquer à la télévision tous les bienfaits de sa politique. François a eu la part belle d'expliquer que c'était tout à fait normal : le Président n'étant jamais dans les médias, les ministres pas davantage, ils n'avaient les uns et les autres d'autres moyens que de faire de la publicité aux heures de grande écoute et avec l'argent du contribuable.

Alain Juppé et son équipe, qui n'ont après tout que deux articles par jour dans Sud-Ouest, devraient y songer..

"Nous faisons de la politique, ils font de la publicité", a conclu François sur le sujet, avant d'examiner, chapitre par chapitre, l'état de la France après un an de gouvernement de droite.

L'opposition a su faire prendre conscience au pays de l'échec global de cette "réforme-catastrophe". Elle a su aussi proposer, démontrer, convaincre et le résultat des élections municipales et locales a été significatif de ce point de vue.

Comme pour le dernier temps de la manifestation d'hier, consacré à notre prospective en matière de santé, nous devons être maintenant principalement dans la construction. C'est particulièrement vrai dans ce domaine qui m'occupe beaucoup : nous avons à mettre en place un nouveau système public de santé.

Au travail.

lundi 23 juin 2008

En direct de l'Assemblée générale des parlementaires socialistes

Socialistes, radicaux et citoyens en réalité, c'est à dire tous ceux qui composent nos groupes "SRC" à l'Assemblée et au Sénat.

Très beau cadre, un peu kitsch mais où la modernité de la scène se fond bien : le Grand Rex, boulevard poissonière. Mille, deux mille (?) personnes dans les grands fauteuils rétros, cuir brun et bakélite bordeaux, où personne encore ne s'est endormi.

D'ailleurs il n'y a pas de quoi : un rythme très rapide des interventions (trois minutes chacun, pas une de plus), des flashs ou des films très courts, entre les bouquets d'intervention.

A l'instant, Jean-Yves le Bouillonec parle du logement. Au programme, quatre grands thêmes : l'opposition à quoi ça sert ?, pouvoir d'achat, Europe et Santé. On se doute un peu sur quel thême j'interviens : les inégalités de santé qui se creusent alors qu'au XXème siècle, la médecine et le progrès social les avaient beaucoup amoindries.

Et maintenant, Montebourg. Beau parleur s'il en est (ce n'est pas une critique) donne un digest de son intervention brillantissime à l'Assemblée sur la réforme des institutions.

Je referme sagement mon ordi...

samedi 21 juin 2008

Le syndrome TolstoÏ

Il fait beau. C'est une nouvelle importante, doublée d'une autre également importante, et ceci depuis des siècles et sans doute même des millénaires.

Cette nouvelle, littéralement transcendante, est la suivante : c'est le début de l'été. On peut le dire plus savamment : nous atteignons au solstice d'été, ce moment infiniment court, mais infiniment beau, où la lumière du jour marque sa victoire sur la pénombre de la nuit.

Dans toutes les civilisations, depuis des temps immémoriaux, cette victoire, qui n'a rien d'électoral, cette victoire essentielle, est fêtée. Jack Lang a eu l'intuition qu'il fallait la faire coïncider avec une des plus immatérielles de nos activités : la musique.

Aujourd'hui est donc la fête de la musique. Reconnaissons que les modestes moineaux qui m'entourent n'ont pas l'air très au courant. A cause de la chaleur peut-être, ils la bouclent.

Que vient faire Tolstoï dans tout ça ? De véritables fanatiques du blog le savent sans doute, car j'en ai déjà parlé, probablement dans l'euphorie de l'arrivée de l'été précédent.

Tolstoï ne pouvait demeurer à sa table de travail quand l'été russe se déployait sur les champs et que l'on fanait, moissonait, sur des hectares autour de Iasnaïa Poliana, sa maison.

Nous avons tous les deux (Tolstoï et moi, soit dit en toute simplicité) un défaut/une qualité en commun : une flemme monumentale de tout travail intellectuel nous saisit quand, même un morceau de jardin en plein ville, joue de tous ses verts sous le soleil et en appelle à notre fondamentale fibre agricole.

Donc : il est plus de 17 h, je dois rédiger dans le week-end ma "Lettre de la députée" et préparer un topo sur les "inégalités de santé" (y'a de quoi faire !) pour l'assemblée générale des députés et sénateurs socialistes, lundi 23 juin à Paris.

Victime du syndrome Tolstoï, je ne suis toujours pas au boulot. Et il a fallu que je passe par le blog pour parvenir à m'y mettre.

vendredi 20 juin 2008

Un an et trois jours

Un an déjà, et même un an et trois jours, que les Bordelais m'ont élue pour être leur députée. Simplement l'envie de les remercier de leur confiance et exprimer combien je m'applique à y répondre.

Remercier aussi tous ceux qui ont partagé avec moi la campagne et la victoire. Nous avons beaucoup travaillé et, je crois, nous avons bien travaillé. Dans les rues, aujourd'hui encore, on m'aborde pour en parler, pour demander comment ça va et comment ça se passe à l'assemblée. Merci aussi de ces petits signes d'amitié qui donnent de la force à mes journées.

Le 3 juillet, je ferai mon premier compte rendu de mandat, à la Maison du Combattant (je trouve que le nom de ce lieu est tout à fait approprié pour une députée de l'opposition nationale et en face d'un municipalité peu ouverte au dialogue et à l'équilibre des pouvoirs dont pourtant les Bordelais ont manifesté la volonté à l'occasion de la suite des trois derniers scrutins !)

Nous nous retrouverons à 19 heures. Merci de noter cette pré-info dans vos agendas.

lundi 16 juin 2008

Désirer sans souffrir ?

Oui, mais ... Souffrir sans désirer ?

J'entends à la radio les sujets du bac à l'épreuve de philosophie. Celui de la dissertation est particulièrement réussi : "Peut-on désirer sans souffrir ?".

Je le dis sans rire : j'adore les sujets de philo, parce qu'on imagine aussitôt la copie qu'on bâtirait sur le sujet, allant chercher ici ou là, non pas Pierre et Paul, les deux ne sont pas très représentés dans le panthéon philosophique, mais Jean (Racine, dont quelques tirades seraient ici très bienvenues) et Jean-Paul (Sartre, évidemment).

Je donne -un peu tard- un conseil éclairé aux candidats bacheliers : quand on ne connait pas la moindre citation sur le sujet, il faut l'inventer. Bon d'accord, cela suppose deux conditions
- bien connaître l'auteur auquel on l'attribue ; pas un prof ne croira que Paul Valéry a écrit : "Rien ne sert de courir, il faut partir à point". Non, ça c'est Jean, un autre Jean, pas besoin de préciser.
- choisir un auteur qui a écrit au moins 24 tomes, c'est à dire dont personne ne peut dire qu'il n'a pas vraiment dit cela. Pour ma part, à l'époque du bac, j'avais quelques favoris : Edouard Herriot, dont personne ne connait tous les discours, ni d'ailleurs quoi que ce soit aujourd'hui ; Karl Marx, très éloigné du précédent, mais dont les oeuvres tapisseraient le gymnase du Grand Parc et dont je suis sûre que personne ne peut assurer qu'il n'a pas dit ce que je prétends qu'il a dit. Je passe sur Emile Zola, Jules Michelet, Ernest Renan...

Si l'on veut faire plus contemporain : Bernard Henri Levy, Jacques Attali...

En absolu désespoir de cause : Sigmund Freud.

Donc, armé de ces viatiques, comment répondre à la question : "Peut-on désirer sans souffrir ?"

A vrai dire, je n'en sais rien. Les deux mots "désirer" et "souffrir" ont tant d'acceptions, du mal au coeur au mal au pied, que la réponse est incertaine.

Au contraire, "souffrir sans désirer" est presque un pléonasme.

L'épidémie d'états de souffrance que génère notre société anesthésiante, aboulissante, en même temps que fondamentalement inégalitaire, aurait suffi à remplir l'intégrale de ma copie. Je ne suis pas sûre que ce soit très rassurant.

Le port de Bordeaux

Si j'étais Hugues Martin ou le Maire de Bordeaux, tous les deux très amateurs de sentiment dans l'expression politique, je titrerais : "Déclaration d'amour au Port de Bordeaux".

Car enfin, le port, l'idée du large qu'il suppose (n'est-ce pas Jean de La ville de Mirmont, Victor Ségalen ; n'est-ce pas l'ami Michel Suffran ?) est peut-être ce qu'il y a de plus désirable, en même temps que de plus durable, à Bordeaux. L'association "désirable" et "durable" est un peu osée : pour une fois, je crois qu'elle est juste.

Bordeaux marche sur deux pieds : un pied terrien (la vigne, le vin, la proximité des pins) que Mauriac a illustré jusque dans ses racines ; un pied (si l'on peut dire) portuaire et maritime. J'avais titré pour cela un article dans une gazette "Bordeaux adultère" : était-ce aisé à comprendre ?

Voilà une introduction assez éloignée du coeur du sujet : l'avenir du Port de Bordeaux et l'impact du projet de loi "portant réforme portuaire" qui vient à l'Assemblée le 17 juin.

Pour en discuter avec l'ensemble des acteurs du port et les représentants institutionnels, j'ai proposé de tenir une réunion de concertation à l'hôtel du département le 13 juin. Ce même jour, une part importante des employés du port était en grève contre la réforme portuaire, et pourtant tous son venus et ont dialogué très ouvertement. Ce n'était en aucun cas une négociation, mais un tour de table et il a d'abord montré combien chacune des personnes présentes était engagée dans l'activité et dans l'avenir du port.

Ce que j'écris ici n'est pas une formule conventionnelle. Président et directeur du port, représentants syndicaux, représentants de nos collectivités territoriales, tous ont marqué leur engagement à voir Bordeaux tenir son rang de "Grand port maritime".

Les données du problème pour Bordeaux sont difficiles à schématiser dans un billet que j'essaye toujours de faire assez bref et aisé à lire. Tentons pourtant !

Le projet de loi prévoit une dévolution des outillages concernant la manutention aux opérateurs privés présents sur la place (en priorité) et un transfert des personnels, sous garantie d'emploi (retour vers le port autonome si nécessaire)

-La première question est le risque qu'un monopole privé remplace le monopole du port autonome. La place de Bordeaux voit en effet l'intervention très majoritaire du groupe Sea Invest (le groupe Balguerie, qui intervient également, lui est en réalité associé)

-en ce qui concerne les outillages, largement financés par les collectivités territoriales et les fonds européens (à hauteur de 12 millions, pour un total de 19,6 millions), quelle garantie ont ces financeurs que leur contribution ira bien dans le sens du développpement du port de Bordeaux ?

je reviendrai sur cette question primordiale : la garantie d'efficacité du projet de loi.

-en ce qui concerne les personnels, les syndicats contestent la nécessité de les faire changer de statuts, bien qu'ils aient d'ores et déjà un statut de droit privé. D'autre part, leur "retour" éventuel dans le giron du port autonome, ne pourra complètement se faire dans le respect de leurs compétences (ainsi, comment réintégrer un grutier alors que le port en tant que tel ne gérera plus les grues ?)

- les ateliers de maintenance qui auront mission de réintégrer ou de conserver ces personnels, n'ont pas de garantie de viabilité. Ils répondront désormais aux appels d'offres et doivent donc être concurrentiels. Remarquons qu'à Bordeaux, grâce à l'effort de tous (direction et syndicats), ces ateliers sont d'ores et déjà concurrentiels avec un tarif horaire et un savoir faire les classant au meilleur niveau.

Une interrogation fondamentale concernant le projet de loi tient à son absence d'évaluation à terme. Il est supposé remettre nos ports au niveau de la croissance européenne en matière de trafic portuaire.

Or le retard pris par la France est pluri factoriel : absence d'investissement significatif de l'Etat pendant les dernières vingt années, insuffisance des équipements pluri-modaux désservant nos ports (canaux, fleuves, fer, route), organisation portuaire et unicité de commandement de la manutention.

Le projet de loi n'aborde que le troisième point, en apportant comme solution le transfert au privé, et donc en lui conférant désormais un rôle et une responsabilité capitaux dans le développement de l'activité portuaire.

Cela n'est pas que négatif, et il faut éviter de part et d'autre de voir le grand Satan derrière chaque point virgule. Mais ce n'est en aucun cas ni suffisant, ni suffisamment préparé et concerté, ni surtout accompagné d'un effort de l'Etat manifestant une vraie politique maritime. Au contraire, la loi apparait comme une sorte d'alibi au désengagement de l'Etat dans un domaine régalien s'il en est. Au passage, le vieux Colbert doit avoir grand mal à considérer le ministre Bussereau comme son successeur, même lointain !

De plus, l'activité d'un port dépend avant tout du dynamisme économique de son "hinterland" (en bon français : arrière-pays).

Tous ces éléments plaident en faveur d'une évaluation des effets économiques de la loi. A trois ans, à cinq ans, en tout cas une évaluation, permettant de rebattre les cartes si les résultats ne sont pas en accord avec les pré-requis. D'évaluation, il n'est point question dans le texte.

J'interviendrai mardi 17 juin à l'Assemblée au nom de notre port et de notre ville. Il n'est pas indifférent pour moi que ce soit le jour anniversaire de mon élection. L'activité portuaire et maritime tenait une bonne place dans mon programme législatif.

Le nom de Bordeaux est suffisamment signifiant en soi. Celui de l'estuaire qui réunit les députés de la Gironde l'est aussi. Pardon de ce billet un peu technique, un peu imperméable pour ceux qui ne sont pas investis dans le sujet, trop schématique pour ceux qui le sont. Le port est pour beaucoup d'entre nous une conviction profonde, pour l'avenir, pour le développement durable de notre région et pour tout ce goût d'espace et de grandeur que le moindre pimpin ressent en allant flairer sur les quais l'air qui vient du fleuve.

dimanche 15 juin 2008

En direct de Talence : Gilles Savary élu avec 55% des voix

Victoire ce soir de la probité républicaine, d'une campagne de terrain, de bilan et d'arguments contre le marketing téléphonique. Une victoire nette et sans bavure que nous fêtons avec tous ceux qui ont beaucoup travaillé aux côtés de Gilles.

Bravo et merci d'avoir eu la force et l'enthousiasme d'enchaîner deux campagnes aussi difficiles !

vendredi 13 juin 2008

Un an déjà : Ségolène

Il y a un an, un an tout juste, entre les deux tours de l'élection législative, Ségolène (est-il besoin de préciser "Ségolène qui ?") nous donnait un moment de bonheur, sous un grand soleil d'été, dans les rues de Bordeaux qui sentaient la liberté et le grand large.

Une visite improvisée, sinon impromptue. Une marche dans la ville, chaque pas faisant s'agglomérer à nous un nombre plus grand de Bordelais. Place de la bourse, prise de parole du haut d'un banc, avec une sono crachouillante, au milieu d'un bon millier de personnes.

Ce jour-là, Ségolène -et je l'espère moi aussi- a incarné tout ce que j'aime dans la politique : la liberté, le plaisir d'être et de faire ensemble.

Le lendemain, le Maire de Bordeaux dans Sud-Ouest a déclaré "La candidate socialiste a fait venir le SAMU..". De nombreux Bordelais, politiquement plus proches de lui que de moi, m'en parlent encore. Le mépris est un des points faibles du Maire de Bordeaux.

Un an déjà...

mercredi 11 juin 2008

Niches fiscales : une question de plafond

Le député Charles Amédée de Courson, fin expert financier du groupe Nouveau Centre, a recueilli hier les applaudissements des bancs de la gauche (et seulement de la gauche) en interrogeant la ministre Christine Lagarde sur le plafonnement des "niches fiscales"

Ce nom plutôt sympathique recouvre une réalité complexe (les "niches" ne sont pas toutes des exonérations injustes, par ex le taux réduit de TVA sur les travaux d'embellissement et d'aménagement) mais la plupart, reconnaissons-le favorisent ceux qui payent des impôts et bien souvent ceux qui devraient en payer beaucoup. Toutes grèvent le budget de l'Etat, bien mal en point à cette heure.

En cinq ans, le coût pour l'Etat est passé de 50 à 73 milliards d'euros, creusant d'autant le déficit public. Les niches non plafonnées entraînent des injustices fiscales exorbitantes : les mille premiers bénéficiaires, dont le revenu annuel atteint 1,2 millions d'euros, ne payent chacun que 100 000 euros d'impôt en moyenne au lieu de 400 000, et 150 d'entre eux n'acquittent aucun impôt.

Charles de Courson a demandé à la Ministre - de plafonner les niches fiscales qui ne le sont pas encore et d'instaurer un dispositif global de plafonnement par foyer fiscal - d'envisager en outre un plafonnement global spécifique du coût des niches fiscales pour l'Etat, plafonnement qui lui parait une condition sine qua non d'une chance de retour à l'équilibre des finances publiques.

Cette double question était si poliment posée et si bien argumentée, de plus par un membre de la majorité, le coeur de la Ministre en garde de nos finances aurait dû en être touché.

Il n'en a rien été. Les niches profitent à des électeurs qu'il convient de ne pas contrarier. La Ministre a seulement répondu que la procédure lui paraissait trop complexe pour l'envisager. Exit le plafonnement des niches !

Clair de soleil

Grand bleu et soleil de coeur d'été sur l'Assemblée. Malheureusement, juste entrevus le temps de traverser la rue Aristide Briand entre mon bureau et le corps de bâtiment principal, et maintenant à travers la fenêtre.

C'est une modeste nouvelle, mais pour chaque beau moment, cela me parait toujours une offense de ne pas le célébrer. Les mots sont là pour ça aussi et rappeler que le bonheur n'est jamais qu'une bonne heure.

mardi 10 juin 2008

Réforme portuaire

Journée à l'Assemblée en grande partie occupée à des auditions des différents acteurs de la vie de nos grands ports. La semaine prochaine en effet, vient dans l'hémicycle un projet de loi "portant réforme portuaire".

La réforme porte sur nos grands ports, actuellement organisés en "ports autonomes" et où Bordeaux occupe la 6ème place, talonné -et ce n'est pas notre moindre inquiétude- par la Rochelle. Même ce nom de "port autonome" est proposé à la réforme, en faveur de "Grand port maritime", ce qui ne plait guère à personne, car c'est à la fois trop discriminant pour ceux qui ne sont pas "grands" et qui relèvent, non de l'Etat mais des collectivités territoriales, et d'autre part parce que cela ne rend pas compte de leur autonomie. En Anglais, qui est le langage maritime, le mot utilisé est "Authority" et notre groupe est enclin à proposer le terme d' "autorité portuaire et maritime".

Dans cette réforme, la "dévolution" au privé des équipements portuaires et le transfert du personnel qui les utilise. Ce sont les deux grands axes de la réforme et on se doute qu'ils soulèvent beaucoup d'enjeux et de questions.

Cette dévolution est aussi une vraie interrogation pour les collectivités territoriales qui ont investi beaucoup dans ces équipements. Au nom du Conseil Général, partenaire engagé de notre port autonome, j'organise vendredi une "table ronde" pour mettre ensemble les acteurs bordelais et recueillir leur avis avant ma prise de parole, au nom de Bordeaux, la semaine prochaine dans l'hémicycle.

lundi 9 juin 2008

Eh, oui, il y en a qui sont plus immigrés que d'autres !

Dans son intervention télévisée du 24 avril, le Président de la République a affirmé que le taux de chômage des immigrés réguliers était de 22% et il y a trouvé raison à ne pas régulariser les sans papiers qui travaillent.

Le 7 mai, interpellant le ministre Brice Hortefeux lors des questions d'actualité, j'ai évoqué ce chiffre en insistant sur le fait qu'il ne m'avait été confirmé par aucun institut statistique, le dernier chiffre paru étant 15,5%.

"Le point" a relayé cette divergence. Cette semaine, le secrétaire général de la Présidence de la République, a exigé que soit publiée un courrier d'une page pour justifier le chiffre du Président. L'insee, certainement soumis à une interrogation soutenue de la part de la Présidence a, en effet corrigé en disant que 22% ne concernait que les immigrés non issus de l'Union Européenne.

Ainsi, pour le Président de la République, il y a de bons et de mauvais immigrés.

Ci-après ma réponse à la lettre de Claude Guéant.

Lire la suite

dimanche 8 juin 2008

A Talence, avec Gilles Savary

Premier tour aujourd'hui des élections cantonales à Talence, où Gilles Savary est contraint de se représenter en raison de la loi aberrante qui touche les seuls députés européens (et non les parlementaires nationaux).

L'élection de Gilles est utile aux Talençais, face au pouvoir opaque de la municipalité mais aussi en raison de ses responsabilités au Conseil Général, de sa probité, de sa capacité de porter des dossiers dont témoigne le bilan de sa première moitié de mandat.

Aujourd'hui, nous sommes tous des Talençais, tous aux côtés de Gilles, tous à espérer que le bons sens, l'intelligence, la probité l'emporteront dans cette élection que son adversaire principale a rendu particulièrement difficile, insinueuse et mensongère.

Ci-après le communiqué que j'ai adressé aux médias il y a deux semaines, ainsi qu'à l'ensemble des parlementaires européens, pour dénoncer la loi qui oblige Gilles à se représenter et proposer que nous la modifions.

Lire la suite

jeudi 5 juin 2008

Financement du 5ème risque : le viager d'Etat

Je débattais hier soir à Paris avec le sénateur Marini (UMP), chargé par le gouvernement de présider une commission d'étude en vue du financement du "5ème risque".,,

Qu'est-ce que ce 5ème risque ? Celui de la perte d'autonomie, que partagent les âgés et les handicapés (les 4 premiers sont les 4 branches de la sécurité sociale).

Pour les plus distraits, les quatre autres sont : maladie-maternité, accidents du travail, vieillesse, famille. Comme on voit, plusieurs d'entre-eux ne sont pas des "risques".

Le cinquième non plus à vrai dire : vieillir est une chance, même si le grand âge s'accompagne obligatoirement d'une perte généralement progressive et bien souvent partielle de son autonomie (on ne peut plus tout faire seul).

Revenons à la pierre angulaire du problème : le financement.

Quels sont les financeurs possibles :
- la solidarité nationale
- la solidarité décentralisée
- l'assurance privée
- le recours sur patrimoine

L'Allocation Personnalisée pour l'Autonomie (A.P.A) , mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin, est à la charge des deux premiers. Initialement il était prévue que solidarité nationale, par le biais de la CNSA, et conseil généraux (solidarité décentralisée) se partagent cette charge pour moitié. Le plus souvent maintenant ce sont les conseils généraux qui en supportent les 3/4. On comprend que cette évolution incite à une certaine méfiance...

Notre plus vigoureux point de divergence avec le Sénateur Marini a été hier le recours sur patrimoine, quelle qu'en soit la forme. Ce même sénateur a déjà, lors du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS pour les intimes), tenté de faire passer un amendement en ce sens qui a été retoqué par l'Assemblée comme par le Sénat. Il n'a cependant pas désarmé mais propose aujourd'hui une modification d'attitude qui est d'ailleurs surtout un artifice de vocabulaire.

C'est sous le nom abscons d' "hypothèque inversée" que la commission UMP propose aujourd'hui de recourir au patrimoine : il sera proposé à la personne âgée une hypothèque sur sa maison en échange du bénéfice d'une allocation lui permettant de subvenir à sa dépendance ; à la mort de la personne, l'Etat récupérera la somme, avec un plafond (calculé sur l'espérance de vie) de 250 000 à 300 000 euros.

En bon Français, cela s'appelle un viager. L'Etat proposera en clair à l'âgé de mettre sa maison en viager. Cela existe depuis fort longtemps et a quelque chose de révoltant en soi. Celui qui a pris le viager a toutes raisons d'espérer que la personne meure le plus tôt possible...

Pourquoi suis-je si formellement contre ?

D'abord sur les modalités :
-Qui se chargera de cette aimable proposition, qui sera quand même fortement contraignante et traumatisante ("si vous n'acceptez pas, vous ne bénéficierez que d'une allocation minimum, c'est à dire que vous n'aurez accès à aucun établissement convenable") ?
-La personne interrogée sera-t-elle en possession totale des ses facultés pour répondre ? La période de perte d'autonomie consiste ou s'accompagne souvent d'une déficience des facultés intellectuelles. On imagine la terreur qu'engendrera la proposition sur quelqu'un qui a appris peu avant qu'il était atteint d'un Alzheimer.

Ensuite, du fait de la nature même du recours
- une personne qui vieillit et pense à sa succession n'a bien souvent pas envie d'entamer son patrimoine, même à son profit. Dans la "prestation de dépendance" qui a précédé l'APA, il y avait un recours sur succession : 135 000 personnes seulement l'ont demandé, alors que c'est aujourd'hui un million de vieilles personnes qui bénéficient de l'APA. Les grands mères préféraient bien souvent être privés de secours que priver leurs enfants et petits enfants du fruit de ce qu'elles avaient gagné dans leur vie.
- Imagine-t-on aussi l'impact de ce recours sur les liens intergénérationnels ? J'ai conseillé au Sénateur Marini et aux membres de sa commission de (re)lire les romans de Mauriac. Croit-on que cela va faciliter ou agrémenter les visites des enfants à la vieille personne si la question est posée de devoir vendre la maison au lendemain de la mort de la vieille dame pour pouvoir rembourser l'Etat ?

Enfin, j'ai fait remarquer au Sénateur Marini que sa majorité avait en juillet dernier abaissé les droits de succession en faveur des plus favorisés (c'est à dire élevé de beaucoup le seuil au dessous duquel on ne paye pas de droits de succession). N'aurait-il pas été plus favorable de les laisser tels qu'ils étaient et d'attribuer ce qu'ils rapportaient au financement du 5ème risque ?

La mesure envisagée aujourd'hui ne touchera en réalité que les plus petits patrimoines. Les personnes aisées n'auront pas -ou moins- besoin de l'allocation de l'Etat. Et, comme d'habitude, c'est la vieille dame qui a travaillé avec son mari toute sa vie pour acheter une petite maison, qui se verra proposer de la mettre en "viager d'Etat". Et ses enfants devront vendre la petite maison, car ils ne pourront rembourser le viager.

Révoltant. Je l'ai dit poliment au Sénateur Marini sans réussir à le convaincre.

mardi 3 juin 2008

Journée ordinaire à l'Assemblée

Juste un petit billet, comme ça, pour raconter une journée de députée à Paris, avec tout ce que cela peut avoir de disparate, de passionnant, de frustrant, et bien souvent tout à la fois.

Départ ce matin à l'avion de 6 h 40, en même temps qu'Alain Rousset et Martine Faure. Le nez dans les journaux pendant tout le voyage et, si tôt descendue de l'avion, interview par téléphone sur le suicide en prison. Deux suicides en deux jours dans les prisons françaises, tous les deux concernant des hommes jeunes qui se sont pendus avec leurs draps. Oui, je posais la question dans un billet précédent : avons-nous vraiment supprimé la peine de mort ?

Rencontre au PC de Ségolène Royal. Tour de table. Mon rôle est de contribuer aux textes qu'elle va soumettre aux militants dans le domaine de la santé et de la politique de l'âge. Echange sur l' approche d'un congrès que je redoute : que nous en sortions plus forts, en possession d'idées nouvelles, et non plus divisés ou déchirés ("Plutôt unis que morts", est en effet ma devise dans la perspective de cette échéance).

Foncé à l'Assemblée pour la réunion du groupe socialiste. Débat autour des questions d'actualité au gouvernement puis déjeune extra-express à la buvette de l'Assemblée avec Martine Faure, Martine Lignères Cassou et plusieurs de nos collègues dames. Oui, une table rien que de dames !

Séance de préparation de questions écrites avec mon assistante Charlotte. Questions d'actualité au gouvernement : ce n'est bien souvent qu'un grand cirque, avec des questions attendues amenant des réponses attendues. Mais bon, c'est un moyen de diffuser de l'information que le débat traditionnel dans l'hémicycle, peu relayé, ne permet pas.

16 heures : deux auditions sur la réforme portuaire. Je suis la députée d'un des six ports autonomes concerné par cette réforme et je souhaite bien connaitre la question et pouvoir intervenir quand la réforme arrivera en séance.

Bréve interruption entre les auditions pour voter contre la réforme constitutionnelle : nous n'avons obtenu aucune avancée significative, en particulier sur le mode d'élection des sénateurs. Donc : c'est non en première lecture.

18 heures : groupe de travail autour du travail du dimanche. J'ai déposé 20 amendements sur ce texte qui me parait très important et où nous devons marquer notre différence et montrer le modèle de société que nous refusons.

20 heures : départ dans le 4ème arrondissement, où j'anime un débat sur le thême "quand la santé devient un luxe".

J'en arrive... J'aimerais pouvoir mettre de l'ordre dans ma tête comme on le fait pour une table de bureau ou un écran d'ordinateur.

D'ailleurs, n'est-ce pas exactement ce que je suis entrain de faire avec les quelques lignes de ce billet !

lundi 2 juin 2008

Le chiffre du mois

Un seul chiffre (ou plutôt deux..) pour cette rubrique mensuelle des "chiffres du mois".

Celui-là est si terrible que je veux le laisser tout seul faire son chemin dans nos têtes.

100 millions de morts au XX ième siècle : non, ce ne sont pas les deux guerres mondiales réunies (55 millions pour la deuxième, 8 pour la première), aucun conflit n'a atteint un chiffre aussi faramineux, aucune pandémie, aucune famine...

100 millions de mort, c'est le tabac.

Le pire est à venir : si dans nos pays les chiffres stagnent ou baissent, planteurs et vendeurs de tabac, cigarettiers, ont changé de cibles et c'est vers les jeunes des pays en développement qu'ils s'orientent aujourd'hui.

"Si rien n'est fait, le nombre de décès liés au tabagisme atteindra plus de 8 millions par an d'ici 2030 et 80 % des cas se produiront dans les pays en développement". On atteindra un milliard de morts au XXI ième siècle si les tendances actuelles se poursuivent.

"Les cigarettiers ont recours à des stratégies de communication prédatrices pour accrocher les jeunes à leur drogue" . L'OMS (Organisation mondiale de la Santé) demande la suppression totale de la publicité, dont on sait qu'elle a un rôle initiateur considérable dans la consommation et partant, dans la dépendance.

Ceux qui m'entourent savent que c'est pour moi une bataille de chaque jour, sans doute mon seul dogmatisme. Il faut avoir vu un homme jeune mourir d'un cancer du poumon, un autre de cancer de la gorge, un troisième avoir une artérite, un infarctus, un accident vasculaire cérébral... pour partager ce dogmatisme anti-tabac. A côté des risques du tabac, tous les pesticides, polluants, OGM sont des pastilles de santé.

dimanche 1 juin 2008

Travail du dimanche : le facteur humain

Travaillé tout l'après-midi à rédiger des amendements que je compte proposer à l'occasion de la proposition de loi "visant à rénover les dérogations au repos dominical".

La proposition de loi viendra à l'Asssemblée la semaine prochaine. Le texte vient, précipitamment de nous être mis sous les lunettes. Ce n'est pas un mince sujet, car il pose le problème du modèle de société dont nous voulons. Vendre plus, acheter plus, ou être plus ? Pour moi, la réponse est claire et un précédent billet l'a déjà évoqué ("travail du dimanche : c'est non").

Mon amusement, en cette fin d'après-midi, est que nous sommes justement dimanche, et que, mon assistante Charlotte, une copine de sciences-po et moi, nous avons plutôt trouvé du plaisir à travailler sur le sujet, et de l'amusement à constater que nous y travaillions le dimanche !

Bien sûr que je suis pour le travail du dimanche, si ce travail consiste à faire quelque chose dont a envie, à se former, à progresser, à aller dans son labo jeter un oeil sur une expérimentation en cours et tant d'autres belles choses, y compris travailler à des amendements législatifs ! Bien sûr que je suis définitivement contre le travail du dimanche quand il concerne l'emploi commercial, vendre, faire vendre, faire acheter...

Donc, toutes les trois, à quelques centaines de kilomètres les unes des autres, on a essayé de mettre en forme législative, tout ce qu'implique de fâcheux un élargissement des dérogations au repos dominical.

J'évoque ici un seul point, parce que lui aussi est amusant. "Le repos du 7ème jour", présent dans la bible, correspond à un besoin biologique. Beaucoup d'études scientifiques nous montrent aujourd'hui que ce sympathique animal qu'est l'être humain répond à des règles chronobiologiques qui font qu'il a besoin de se reposer à intervalles réguliers, que tel métabolisme n'est pas le même à 7 heures du matin qu'à 7 heures du soir, et, par exemple, l'éfficacité des médicaments n'est pas la même selon l'heure et la périodicité selon laquelle on les administre.

Donc, celui qui a écrit ou inspiré la bible, était déjà au courant de ces études chronobiologiques, quelques dizaines de siècles avant qu'elles aient été faites..

Et si on regardait un peu "le facteur humain" (c'est le titre d'un roman de Graham Greene) avant de légiférer à tort et à travers ?