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jeudi 31 janvier 2008

Contrat enfance jeunesse : un aveu de carence et une annonce électorale

Alain Juppé a signé aujourd'hui avec le ministre Xavier Bertrand, venu tout spécialement à Bordeaux, un contrat petite enfance qui est en fait un aveu de la carence politique municipale à ce jour.

Il promet aujourd'hui 1200 places nouvelles en trois ans, soit 6000 places en 2009. Il n'y en avait, à l'été 2006, que 4000 réparties dans 55 structures d'accueil (assistantes maternelles, crèches associatives...). La mairie déclare aujourd'hui qu'il y en aurait à la date d'aujourd'hui 4800, sans donner le détail de cette surprenante augmentation en peu de mois. Dans tous les cas le hiatus entre les 4000 ou 4800 places actuelles et la promesse d'une augmentation de 1200 démontre, qu'après dix ans de majorité municipale, rien n'a été fait pour anticiper les besoins des jeunes couples alors même qu'on s'enorgueillit à la mairie de l'arrivée de populations nouvelles.

Le contrat signé est en réalité une sorte d'aveu de carence et de constat des manques dont la population nous rend compte chaque jour. Il vient surtout à point nommé, cinq semaines avant les élections municipales...

lundi 14 janvier 2008

Madame Chipiron

Nous avons beaucoup ri tout à l'heure, même si ce rire était au fond un peu jaune...

Réunion de campagne autour d'Alain Rousset. Point des réunions passées, propositions pour celles à venir. J'évoque mon souhait de me rendre dans les RPA, c'est à dire les Résidences pour Personnes Agées. Entre nous soit dit, quelle dénomination stupide, est-ce que vraiment aucun crâne d'oeuf ne peut trouver mieux ? Cela m'évoque irrésistiblement une page du programme d'Alain Juppé pour les élections législatives. Titre de la page "Soutien à nos ainés". En photo, une vieille dame, sur un fauteuil qui ne roulait sans doute même plus, l'air fatigué de chez fatigué. A vous dégoûter de vieillir !

Bon, je sais, ça n'a pas grand chose à voir au premier abord avec Mme Chipiron (et pourtant, si..). Mais je déteste ce côté compassionnel. Vieillir est une chance et me parait beaucoup plus marrant que de mourir jeune. Quand changerons-nous de regard sur l'âge ? Quand sortirons-nous du "soutien à nos ainés", branlants, claudiquants, chevrotants...

Je reviens à Mme Chipiron. La visite des RPA à Bordeaux n'est pas chose facile. Hors de Mme Brunet (adjointe aux personnes âgées) et de la municipalité en exercice, disons carrément qu'elles sont quasi inaccessibles aux élus et aux personnalités politiques.

J'en ai fait l'expérience plusieurs fois. Je n'en raconterai qu'une.

A la porte d'une RPA où je venais de sonner, je vois sortir un (une) cerbère : "Que voulez-vous ? Que venez vous faire ici ?".

Je prends aussitôt mon meilleur air BCBG (=Bon Chic, Bonne Gauche), un peu à cours d'aspiration quand même...

- Eh bien, je viens voir.... Mme Chipiron !

Pourquoi Mme Chipiron ? L'inconscient est incontrôlable et incompréhensible. Je n'ai jamais pu avaler le moindre de ces pauvres animaux. Ils m'ont sans doute rendu la politesse ce jour-là en m'inspirant ce nom inventé puisque, malgré mon paquet de documents électoraux sur le bras et sur celui du militant qui m'accompagnait, le bec de ma cerbère a été cloué..

Et je suis donc allée tranquillement, naturellement, converser avec les résidents. Dans cet exercice, je crois qu'aucune porte de chambre ne m'a jamais été fermée. Beaucoup en tout cas m'ont été ouvertes pour une conversation amicale, attentive. Je me souviens d'une dame si naturellement élégante, si attentive elle-même, dont j'avais noté le nom sur un petit papier. Le papier s'est envolé. Voulant lui envoyer mes voeux, je suis retournée dans la RPA et je n'ai pas reconnu son nom sur les boites aux lettres. Je lui dédie à distance ce billet.

Notre ami Daniel Jault, élu de la Bastide et candidat aux prochaines élections, m'a fait remarquer qu'un élu du Conseil Général, finançant autant les structures que les personnes âgées elles-mêmes (par l'intermédiaire de l'A.P.A., allocation personnalisée d'autonomie) pouvait de plein droit rendre visite aux RPA.

- Mais enfin, a dit un plaisantin, nous n'allons quand même pas leur retirer l'APA de la bouche...

Fou rire stupide, fou rire après une longue réunion... Pourtant, ce n'est pas si drôle. Mme Chipiron, et tant d'autres que j'ai rencontrés ou que je n'ai pas pu rencontrer ont pleinement droit à s'informer, à dialoguer avec des personnalités politiques, dans le respect qui est dû à leur conscience, à leur expérience, à la gentillesse de leur accueil, au temps qu'ils y consacrent volontiers.

Plus que jamais, je serai heureuse d'aller voir et de retrouver Mme Chipiron...