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dimanche 31 août 2008

François Hollande en direct

Quelques notes en direct du discours de clôture de François Hollande ; malheureusement j'ai dû faire, l'ordi sur les genoux, une mauvaise manoeuvre et la deuxième partie du discours n'a pas été enregistrée)

Parlant de ses dix ans à la tête du parti : "le parti socialiste n'est jamais un fleuve tranquille, surtout qu'il y a plusieurs rivières, voire même quelques torrents".

"Comment faut-il aborder notre congrès :
-situer les questions de personne à leur juste place. Les egos dont on parle ce sont souvent les autres, jamais soi-même !
-reconnaitre les différences lorsqu'elles existent mais, plus encore peut-être, marquer les convergences
-il faut que le parti soit dirigé, il ne faut pas être dans la fragmentation, l'émiettement ;
L'ingouvernabilité est la menace principale. Nous revendiquons le pouvoir : quand on prétend diriger le pays on doit savoir se diriger nous mêmes
-au terme du débat, affirmer une loyauté envers nous mêmes : respect du vote militant, les décisions nous engagent. On dit "on entend trop le parti socialiste, mais moi je l'entends trop !" Il faut que le premier secrétaire puisse avoir l'autorité indispensable.

La droite est unie comme elle ne l'a jamais été sous la Vème république. L'UMP a tout absorbé, tout dissout : gaullisme, le pénisme... En face de cette force-là il en faut une autre, tout aussi rassemblée et ferme dans ces convictions. Le centre est une indétermination et l'extrème gauche une protestation. L'une et l'autre ne peuvent prospérer, au contraire de nous, sur l'espérance. il ne s'agit plus d'une opposition mais d'une bataille idéologique. Nos valeurs, la droite les a remises au coeur de la société. L'aspiration à la cohésion est aujourd'hui plus forte que le sauve qui peut individuel.

Le libéralisme est à la peine. Il engendre plus de désordre que de sécurité. Et si le temps des régulations était venu ?

La crise est multiple, générale, globale : multiple : d'abord financière, puis monétaire et ensuite économique
énergétique
écologique
alimentaire avec la progression du cours des matières premières
immobilière
boursière

générale :elle touche tous les domaines mais aussi tous les continents globale : tous les marchés sont affectés ; marché des marchandises, du travail

La crise ne vient pas du hasard mais de choix politiques ; il faut se réorienter vers les choix de notre famille politique :
renforcer les institutions financières pour controler davantage le système bancaire
contrôler la production agricole
développer les énergies renouvelables
réorienter la construction européenne et lancement d'un grand emprunt

Pour un nouvel ordre international et contre la primauté de la force sur le droit : -renforcement des institutions internationales
-respect du droit et des intégrité territoriales
-plan de développement planétaire

Beaucoup dépendra de l'élection américaine. Barack Obama porte l'affirmation d'une nouvelle diplomatie Beaucoup dépend aussi de la construction européenne. L'Europe est à la peine et nous devons porter haut le manifeste des socialistes européens.

La diplomatie française ne facilite pas les choses : agitée, brouillonne, médiatique, contradictoire ... (...)

La France subit tous les soubressauts des désordres mais avec une intensité plus grande que nos pays voisins parce que, depuis 6 ans, il est plus vulnérable et plus mal gouverné -ne pas accepter le déclassement la décroissance, qui n'est pas celle des écologistes la baisse du pouvoir d'achat la baisse de l'investissement des entreprises la diminution des mises en chantier de logement (100 000 cette année) le déficit commercial 50 milliards de déficit contre 200 pour les allemands

-le déclassement social, le chômage des jeunes, la dérégulation du droit du travail la dégradation de la qualité du travail la remise en cause du pacte social, l'élargissement de l'écart entre les rémunérations

Une seule rustine proposée par le pouvoir, le RSA : nous en partageons la philosophie, mais nous en voyons aussi les risques en particulier le développement du temps partiel Alors le financement ? D'abord c'est nous qui nous sommes opposés à ce que ce ne soit pas la prime pour l'emploi qui paye pour les plus pauvres. Il a repris une de nos propositions, en en faisant mauvais usage puisque cela frappe également tous les épargnants, même les plus modestes . Pourtant nous préférerions le voir revenir sur le paquet fiscal qui n'exonère que les plus riches. La sanctuarisation des grands patrimoines est la seule constante de la politique de Nicolas Sarkozy.

Plus de dix taxes ont été crées en un an , à commencer par les franchises et en finissant par la taxe sur la vente du poisson. A quand le retour de la gabelle ?

Refuser surtout le déclassement moral - déclin de la République et de ses moyens, et en premier l'école
- confessionalisation des esprits
- fichage de la population
- politique du chiffre en matière d'émigration
- prisons surpeuplées dans des conditions indignes
- paroxysme du pouvoir personnel

en ce qui concerne l'audio-visuel, le retour de l'ORTF : - paupérisation du service public
- confusion permanente des genres et des agissements
- le chef de l'Etat en est l'animateur principal

Ici s'arrêtent, non pas mes notes, mais leur bon enrgistrement par un ordi capricieux ; à retrouver sur le site du PS

Au total : du grand Hollande. Premier discours de postulant candidat ?

Malsain, très malsain

Les militants bossent, échangent, débattent sur des sujets aussi sérieux que la protection sociale, la solidarité urbaine ou la recherche, et les éléphants tricotent des alliances de dernière heure, des petits pas, des pas en arrière, des petites phrases et des grandes déclarations..

Tout cela dans l'arrière-salle des restaus ou devant les caméras. Devant les militants, point.

Le mot est fort, mais les militants se sentent trahis, avec l'évidence que leur engagement, leur générosité comptent pour peu. Celui qui soutient Paul se trouve allié avec Marthe sans savoir sur quelle base, celui qui ne soutient personne se dit qu'il a raison, et celui qui voudrait n'en soutenir qu'un seul comprend qu'il ferait mieux de jouer à la boule.

A côté des bons débats, des sujets de fond, des batailles de pouvoir, le festival des egos, et tous ceux qui confondent l'espace encan avec la croisette de Cannes.

Respirons bien, bien fort et abordons en direct la dernière matinée.

samedi 30 août 2008

En direct de la Rochelle : la santé ouvre la journée

On se doute que je suis présente à l'atelier "santé, social, retraites", même avec l'idée d'apprendre moins là qu'ailleurs. Mais il y a toujours quelque idée à glaner, souvent d'une question de la salle, car très honnêtement notre brochette d'orateurs est un peu classique et garnie de nos habituels experts. Dehors, grand beau, atmosphère de détente, La Rochelle étalée autour de nous dans tout son charme et sa qualité de vie.

Quelques idées, en vrac..

Déserts médicaux : les mesures incitatrices à l'installation des médecins dans ces zones seront-elles suffisantes ? Non, si elles ne sont pas accompagnées d'un effort d'aménagement des territoires. S'il n'y a dans les zones désertées ni école, ni bureau de poste, ni labo de biologie, les médecins ne s'y installeront pas même avec des facilités financières.

- les enjeux de santé (Claude Evin, président de la Fédération Hospitalière) : 1- enjeux de santé publique ; ce n'est pas l'offre de soins qui détermine majoritairement le niveau de santé des populations 2- enjeux financiers (recettes/dépenses) 3- enjeux organisationnels : accessibilité financière, territoriale, qualité de l'offre . Quel service de santé veut-on installer dans notre pays ? Les pistes :

  • renforcer la démocratie sanitaire. Place de plus en plus importante des usagers, place de l'ensemble des citoyens dans le débat public sur les questions de santé
  • se poser la question : qu'est-ce que la solidarité doit prendre en charge ? Certains traitements coûtent de plus en plus cher, imposant de dérembourser les médicaments à moindre service rendu. Le choix ne doit pas dépendre seulement des études scientifiques mais doit faire participer le public pour pouvoir être accepté
  • organiser un véritable service public de santé, concernant l'ensemble des acteurs, y compris bien évidemment la médecine dite libérale . Rappelons nous que la France est le seul pays où 40% des établissements de santé relèvent du privé, avec de plus en plus l'introduction des fonds de pension dans leur capital, point sur lequel nous devon être particulièrement vigilant.

Les risques de la T2A (tarification à l'activité) : le gouvernement a posé l'objectif qu'en 2012, les tarifs soient identiques dans le privé et dans le public. C'est à la fois inatteignable et cela amènera à terme à la disparition des établissements publics

  • réforme de la gouvernance ; exemple de la radiologie : les tarifs négociés pour les actes dans le privé sont entrain de tarir la radiologie publique. Il faut un pilote national.

La reconstruction de l'état de prévention sociale : prévention, prédiction, éducation, y compris éducation thérapeutique (Jean-Marie le Guen, député et récemment nommé président de l'assistante publique des hôpitaux de Paris). J'y reviendrai.

Financement (Jérome Cahuzac, député-maire de Villeneuve sur lot) - ce financement est injuste et non proportionnel aux capacités contributives ; exemples : le bouclier fiscal qui inclut la CSG, les franchises. - avant même la révision de croissance, le déficit de la branche vieillesse est de 5,6 milliards d'euros. Il n'existe que trois parametres permettant une réforme : durée de cotisation, montant des cotisations, versement des pensions ; système suédois : compte individuel de retraites ; permet une simplification et une homogénéisation. La retraite est une rémunération différée. - deuxième branche, par ordre décroissant de déficit : l'assurance maladie (4,6 milliards d'euros) ; annonce d'une taxe nouvelle qui serait la 10ème taxe nouvelle de Sarkozy depuis juin 2007 Mais il y a d'autres pistes. Comment se fait-il par exemple, qu'un médicament, 20 ans après sa mise sur le marché, coûte non seulement le même prix, mais plus cher ? Pourquoi cette garantie des prix pour ces seuls produits ? Bien évidemment, le prix doit baisser et on doit l'imposer. -Les deux autres branches, famille et accidents du travail, ne sont pas déficitaires, ce qui ne veut pas dire que des réformes ne soient pas nécessaires. En particulier, le financement des accidents du travail ne doit pas être constamment déporté sur la branche maladie. Il faut que les entreprises cotisent le juste prix, c'est le seul moyen qu'elles mettent en oeuvre des mesures de prévention adéquates.

On se doute que je suis intervenue. A l'issue de ce long atelier, je n'ai abordé qu'un point : l'obligation pour nous de revoir le dogme qu'aucun acte médical ne peut être obligatoire en dehors de la lutte contre les maladies infectieuses et contagieuses. (en clair, la seule obligation actuelle, stricto sensu, est représentée par les vaccinations).

JM le Guen, comme je le fais régulièrement, a insisté sur le volet éducation-information-prévention. Avec une absolue raison : sans cela, nous allons dans le mur, sur le plan humain, sanitaire, financier. Sans cela, la fracture de santé, entre les plus riches et les plus pauvres, déjà large dans notre pays, ne fera que s'accentuer.

Malheureusement, tout nous montre, en particulier les études épidémiologiques, que les campagnes d'information, d'éducation et de prévention touchent en premier lieu (et quelquefois exclusivement) les personnes qui sont déjà informées et éduquées. Les autres les plus isolées pour des raisons sociales, culturelles ou cultuelles, et bien souvent les trois, ne sont pas touchées.

On en arrive au paradoxe que ces campagnes, ces actions, élargissent la fracture de santé au lieu de la combler.

Deux exemples : 1 - le dépistage du cancer du sein, qui ne franchit pas le taux de 55% de femmes de plus de 55 ans bénéficiant de ce dépistage . Beaucoup de ces femmes étaient déjà suivies et le "dépistage pour toutes" ne change rien pour elles. Les autres sont les plus "défavorisées", et de ce point de vue, elles le restent.

Or nous ne modifierons significativement les courbes de survie de ce cancer, que si plus de 60% des femmes sont dépistées. C'est aujourd'hui une mesure d'équité sociale de généraliser ce dépistage.

2- Le suivi et les soins bucco-dentaires dans le jeune âge. Le nombre de caries non obturées est un marqueur social significatif séparant les plus pauvres des plus riches.

Ces deux actes (dépistage du cancer du sein, suivi bucco dentaire dans l'enfance) doivent être gratuits et généralisés si nous voulons être à la fois efficaces et équitables socialement (ces deux mots ensemble devraient être synonymes de "socialistes")

Le hic est qu'actuellement, comme précédemment évoqué, nous ne pouvons les rendre obligatoires et donc nous ne pouvons les étendre aux plus modestes.

Si nous ne voulons pas aller dans le mur, socialement, humainement et financièrement, il faut que nous ayons ce culot de changer le paradigme et de rendre possible ce caractère obligatoire, sans avoir les cris d'orfraie des libertaires issus par exemple de la gauche. (tout le monde a le droit de choisir sa vie et de se tuer s'il veut)

C'est avec cette détermination qu'on a rendu obligatoire le vaccin contre la poliomyélite, et éradiqué cette maladie.

vendredi 29 août 2008

Atelier : manifeste du Parti Socialiste Européen (en direct)

Joli plateau : Moscovici, Poignant, Fabius, Hamon, Pervenche Berès, Zita Gurmai (députée européenne hongroise), Philip Cordery (secrétaire général du PSE). Les trois premiers comptent parmi les plus beaux crânes de l'assemblée).

Tous autant que nous sommes ne connaissons absolument pas assez le PSE, ce qui est quelque peu fâcheux à 9 mois des élections européennes (ma raison de ma présence à cet atelier). Un exemple : comment s'appelle son président ?...

Réponse : Poul Rassmussen

Les constats de Philip Cordery - l'Europe est devenue impopulaire ; il y a un certain rejet de "l'Europe telle qu'elle est". - l'E. devient objet de questions : poursuite de la libéralisation des services publics ? Risque de dumping salarial entre les pays ? Etat de la lutte contre les changements climatiques ? - l'Europe n'est pas perçue comme la structure adéquate pour répondre aux défis de la globalisation - la droite est au pouvoir dans les diverses institutions européennes - les principales propositions européennes sont aujourd'hui d'inspiration néo-libérale et conservatrice

D'où la nécessité d'un programme élaboré par le PSE montrant qu'un autre projet est possible. C'est l'objectif du manifeste du PSE qui est en voie d'élaboration et dont le premier jet a été ratifié par notre bureau national. Cinq grands axes : - Europe sociale : revendication du salaire minimum, services publics... - changement climatique/ environnement - citoyenneté - immigration à visage humain - politique étrangère et de développement

Zita Gourmai, très "péchue". Sept élections ont été perdues par le PS l'an dernier en Europe, dans des pays où il pouvait pourtant gouverner. Ce qui manque en Europe aujourd'hui, c'est la solidarité. Partout, les femmes ne sont pas assez nombreuses. Là où il y a des femmes, tout va mieux ! Quinze pour cent de différences de salaire entre femmes et hommes, 51 ans après le traité de Rome qui édictait déjà l'égalité salariale.

Pervenche Berès, présidente de la commission économique au Parlement européen. La social-démocratie n'est pas en grande forme à l'échelon européenne. Elle s'interroge : quoi pour faire face au marché ? quoi répondre après l'explosion de la logique du marché pur qui s'est passée l'année dernière (subprimes). La famille socialiste européenne a été trop "court-termiste" et n'a pas su élaborer des réponses. Le "new deal, le "welfare-state" étaient des solutions social-démocrates. Aujourd'hui, nous avons à construire un nouveau new deal. En 97 nous étions majoritaires, 13 pays étaient gouvernés à gauche et nous n'avons pas gouverné ensemble. Or on a besoin de régulation, et ce sont bien les sociaux démocrates qui ont inventé la régulation. Alors pourquoi ce hiatus ? C'est bien pourtant pour fabriquer de la régulation qu'on a besoin de travailler ensemble. Le marché, lui, se fait tout seul. Quoi apporter dans le manifeste ? Comment nous remettre en situation de crédibilité ? Pervenche se prononce aussi sur le fait que l'on doit dire quel est notre candidat pour la prochaine présidence de la commission européenne.

Pierre Moscovici L'université s'ouvre dans un contexte inquiétant : stagflation, absence de marges de manoeuvres pour y répondre, souffrance d'un grand nombre de Français, situation internationale dangereuse. Sans doute, la rentrée la plus difficile depuis 20 ans. Et en face de cela, l'Europe peine à se construire. Il faut être socialiste et européen, car il n'y a pas de réponse qui ne soit pas européenne. Rappels :les élections européennes vont se dérouler dans une Europe en crise à la fois sur le plan économique et sur le plan institutionnel. Véritable crise d'identité : frontières, politique étrangère.. . Et pourtant tout le monde s'accorde à dire qu'il y a plus que jamais besoin d'Europe et d'Europe de gauche. Oui, il faut un leader de gauche à la présidence de la commission et ce doit être Poul Rasmussen. Même s'il est difficile de porter à l'intérieur de ses frontières un leader trans-national. Trois directions pour la contribution française au manifeste : une Europe qui promeut, notamment par la connaissance ; une Europe qui émancipe, notamment les femmes ; une Europe qui protège. Les idées : 1- rénovation du modèle social européen, plan européen pour l'égalité des chances; fonds social européen pour la petite enfance programme urbain, fonds d'ajustement à la mondialisation, sécurité sociale professionnelle, sécurité civile. 2 - nouveau modèle de développement 3 - nouvelle économie: innovation, recherche et développement, universités, services publics, action financière

Bernard Poignant Devoir de lucidité. 6/27 chefs de gouvernement socialistes en Europe ! La première élection dans une Europe à 27, peut-être même 28 avec la Croatie. Il est déjà très tard pour préparer l'élection européenne. Sait-on qu'il n'y a plus de commission europe au PS depuis 5 ans, pas de secrétaire national aux affaires européennes. Difficulté d'écrire un manifeste pour tous les pays étant donné la situation différente qu'y occupe le PS (majorité ou opposition, coalitions gauche-droie différentes dont l'exemple le plus flagrant est l'Allemagne). Donc, un contexte très difficile pour les socialistes en face de cette élection européenne. Les souhaits de Bernard Poignant, qui lui-même ne se représentera pas : que nos députés se spécialisent au Parlement européen, comme le font beaucoup de leurs collègues d'autres pays, et donc que ceux qui se sont investis sur un thême demeurent candidats ; que nos candidats s'engagent à n'être candidats à rien d'autre, en particulier à être candidats à l'Assemblée nationale ou éu Sénat. Le non-cumul est plus exigible au Parlement européen qu'ailleurs, car dans beaucoup de pays il est déjà institué et il est bon que l'ensemble des députés soient à égalité.

Laurent Fabius LF souhaite que les socialistes présentent en face de la droite des propositions simples et clivantes, capables d'être comprises de tous et de faire la différence. Il en avance 5 : - clause de sauvegarde sociale : engagement qu'aucune directive ne fera reculer les droits sociaux nationaux - espace de recherche européen : effort de l'Europe pour une recherche et une innovation commune - environnement : programme 3(4?) fois 20 (en 2020, 20% en moins de gaz à effet de serre et 20% d'énergies renouvelables) - programme d'investissement européen pour aller chercher le point de croissance qui manque à tous les pays, et possibilité pour l'Europe d'emprunter(BEI, BERD), ce qui mettra une offre d'euros en face de la demande qui est forte et ainsi contribuera à rendre l'euro moins cher - en matière de défense, stratégie autonome des états-unis et programme de défense européenne.

Au total : un atelier très intéressant devant un public avide de connaitre, de comprendre et de contribuer. Pardon de ces notes prises en direct : comme je ne suis pas sûre que la presse relatera le contenu de nos débats, j'en donne ma petite part.

"Aimez-vous les uns les autres, ou bien disparaissez" (en direct de La Rochelle)

Non ce n'est pas le nouveau testament mais Juliette Greco ! Et en tout cas, en direct de la Rochelle, le discours d'ouverture de Ségolène Royal pour notre Université d'été. On lui a beaucoup reproché cette phrase lors de la campagne. Elle est à l'instant ovationnée en la prononçant avec un large sourire.

"L'heure n'est plus aux diagnostics tièdes, nous avons besoin de radicalité ; pour mettre l'économie au service de l'homme, apporter des réponses précises à des problèmes tels que les retraites (...), définir autrement la richesse (...), réformer en profondeur de la redistribution".

Et puis un petit coup de pied à la candidature de Delanoë deux jours avant notre Université : "Qu'on laisse les militants travailler, ils voteront le moment venu.

Ségolène termine avec Aimé Césaire son très court discours d'introduction : "Tout l'espoir n'est pas de trop pour regarder le XXIème siècle en face".

A tout à l'heure pour ce pointillé de reportage en direct.

Le cadeau de Sarko à l'Université d'été du parti socialiste

Bien joué, le cadeau de Nicolas Sarkozy à notre Université d'été. Le tout petit pas que constitue le financement partiel du RSA par une taxation des revenus du capital tombe à point juste avant notre rendez-vous de la Rochelle.

Un tout petit pas en effet. La taxation reste modeste (1,1%) et ce qu'elle rapportera également (environ 1,5 milliards, la moitié de ce qui est nécessaire pour la généralisation du RSA à l'ensemble du territoire). Mais que nous ne devons noter positivement et qui floute un peu les critiques qui sous-tendront nos débats.

Edouard Balladur a regretté cette mesure, manifestant qu'il aurait préféré "en pareil cas, des économies dans les dépenses budgétaires". Le style du communiqué est typiquement balladurien, et au demeurant passablement langue de bois.


Combien nous aurions préféré voir abroger les mesures de la loi TEPA en faveur des plus riches, qui coûtent à l'Etat dix milliards chaque année ! Depuis leur vote en juillet dernier, 95 % des successions ont été exonérées de droit. C'était, jusqu'à ce vote, 40% d'entre elles qui bénéficiaient de cette exonération. Des patrimoines très élevés sont désormais libres de droits, ce qui ne va guère dans le sens de la redistribution.

Les militants arrivent en rang serré à l'espace Encan. Il fait grand beau et grand bleu. J'espère que nous aurons non seulement de vrais bons débats (c'est pratiquement toujours le cas) mais que la presse s'en fera l'écho .

mercredi 27 août 2008

Juin 40

Il fait beau. Les réfugiés se pressent dans les rues. Vélos, charrettes, mais aussi rutilantes Salmson et leur volant à droite, tractions avant inquiétantes, Hotchkiss nobles et altières. Les femmes sont assises sur des valises, les hommes font la queue à la porte d'un grand immeuble.

Un homme distingué en sort, abordé par un rabbin à longue barbe, la mine creuse. Ils mettent un peu de temps à se reconnaître et tombent dans les bras l'un de l'autre.

- "Je suis le rabbin Krügel.."

- "Quelle surprise, cher ami. Entrez donc, nous parlerons."

Il ne parlent pas longtemps. Le Consul comprend rapidement la situation, la fuite des émigrés qui n'avaient d'autre espoir que passer la frontière, gagner la côte portugaise et embarquer pour d'autres cieux, s'il en était encore temps.

Le Consul avait pris sa décision. Sans ordre de personne, et surtout pas de son gouvernement, celui du dictateur Salazar, il se met rapidement au travail: ouvrir largement sa porte et signer des visas, encore des visas, des milliers de visas.. Jour et nuit, entre le 17 et le 24 juin.

On l'a compris, ce Consul n'est plus en fonction. A son retour au Portugal, Salazar l'a destitué et il est mort dans l'absolue misère, seul, oublié.

Aristides de Sousa Mendes.

mardi 26 août 2008

Elever et éduquer : la gauche décomplexée

J'ai failli écrire : éduquer et élever le peuple. Le mot est devenu inutilisable. Jules (pas Luc !) Ferry l'utilisait volontiers. On aurait dit alors que nous étions "une gauche décomplexée". Malheureusement, aujourd'hui seule la droite peut prétendre l'être.

Le peuple, c'est nous, vous, moi, qui en avons ralbol d'être traités en veaux, pas élevés du tout, ni sous la mère, ni devant les écrans, ni nulle part ailleurs.

A quelques jours de notre Université d'été du PS, ça ne fait jamais de mal de s'interroger sur les enjeux du socialisme-humanisme auquel nous (je et sans doute nombre des lecteurs de ce blog) prétendons appartenir.

Elever et éduquer. Ou l'inverse : éduquer et élever. Ces deux-là sont et doivent être indissociables. Eduquer tout court est trop rigide. J'ai toujours dans le coin de l'oreille, en écoutant le mot isolément, les camps de rééducation et autres joyeusetés dont un esprit libertaire en même temps que républicain ne veut pour rien au monde.

Nous ne devons pas avoir honte de vouloir enseigner, donner des modèles, ouvrir l'accès à la connaissance, plus encore ouvrir l'accès au désir de connaissance. Quand on dit aujourd'hui qu'on aime le travail et l'étude (relisez ce début de phrase, rien qu'avec cela, je prends cinquante ans dans la figure !), on a l'air ringard. Je persiste et je signe : je voudrais que nos écoliers, nos collégiens, nos étudiants aient l'obsession d'apprendre. En langage moderne, cela s'appelle aussi : miser sur "l'économie de la connaissance".

"Lernen, lernen, lernen" ("apprendre, apprendre, apprendre"), c'est cette obsession que l'on disait caractéristique des juifs ashkénases. Alors, comme avec Kennedy nous sommes tous Berlinois, je voudrais que nous soyons tous juifs, et plus encore juifs berlinois !

Patrice Leleu, Président ou Directeur de TF1, je ne sais, s'est fait un nom dans l'histoire de la pensée universelle en disant "nous (les médias télévisés) sommes là pour vendre de l'espace de cerveau disponible pour Coca Cola". Il a eu du courage au moins de l'exprimer. Ceux qui le pensent et qui le font sont chaque jour plus nombreux. Et le cachent.

Je voudrais que le CSA engage un José Bové de la mal-bouffe intellectuelle (modestement, je me propose pour le poste) et condamne les programmes trop indigents. Hélas, il y aura toujours alors, même (surtout) dans nos rangs pour crier à l'attentat contre la liberté d'expression.

Il y a pourtant une sorte d'état d'urgence. Les révolutionnaires de 89 et suivantes disaient: "La nation est en danger". C'est vrai aujourd'hui, mais de toute autre manière. Tout abaisse, tout avilit, tout contente sans satisfaire.

Pas tout, bien sûr, mais trop.

J'appelais de mes voeux, il y a quelques billets de là (17 août), une déclaration de principes des socialistes limpide comme la déclaration des droits de l'homme ou le poème de Rudyard Kipling "Tu seras un homme, mon fils" (Rudyard Kipling n'était pas un socialiste fanatique, mais enfin, au moins savait-il écrire !). "Eduquer et élever", refuser, éloigner tout ce qui avilit et ne sert qu'une consommation imbécile ou des intérêts financiers fondamentalement délétères, devrait faire partie de cette déclaration.

lundi 25 août 2008

Rentrée des classes !

Comme les élèves bien sages, mes cartables sont prêts (l'un avec l'ordi et les différents jouets qui l'accompagnent, un autre avec les notes et la revue de presse de l'été..). Sur mon carnet : une "to do list" de deux pages pour les jours à venir...

Je ferme les volets sur l'océan, calme et lumineux ce matin. Un jour, on m'avait proposé d'utiliser la maison comme décor d'une pub filmée pour les pompes funêbres générales : une famille fermait les volets de la maison de la grand mêre. Des mouettes criaient de leur drôle de rire et s'envolaient vers le large. L'idée était assez poétique mais... Cela viendra bien assez tôt.

Je vais retrouver Bordeaux et un autre film, mettant en scène ce juste improvisé en quelques jours : Aristides de Sousa Mendes. Le QG du film est dans une partie de ma permanence ; la porte et le couloir de la maison serviront de décor à la fuite de ce consul du Portugal qui a sauvé des milliers de vie en délivrant des visas jour et nuit. Cela m'a fait grand plaisir de concourir tant soit peu à la réalisation de ce film qui fera beaucoup pour la perpétuation du souvenir de Sousa Mendes.

A tout de suite...

samedi 23 août 2008

La potemkinisation des témoins

J'évoquais, dans un billet précédent (24 juillet), l'habile maquillage de la chambre de commerce de Bordeaux (grille repeinte en or, climatisation installée...) avant les quelques minutes de visite du Président Sarkozy. Nous avions eu d'ailleurs à la même occasion un avant-goût de ce que peut être la potemkinisation des témoins, à laquelle le ministre de Catherine II de Russie lui-même n'avait pas pensé.

Le Président ayant émis le désir d'un bain de foule, tout ce que Bordeaux comptait ce 25 juillet de militants UMP pas encore au Cap Ferret avait été illico convoqué sur les lieux pour applaudir et tendre les mains à l'auguste main présidentielle.

Nadine Morano, Secrétaire d'Etat en charge de la famille, fait assez bien aussi dans le genre.

En visite, mercredi 20 août, dans un hypermarché de Marseille pour promouvoir l'aide gouvernementale de rentrée scolaire, elle sillonne les rayons "rentrée des classes" entourée de force micros et caméras. Une maman s'avance et explique que la rentrée, elle arrive pas à la couvrir, en donnant le détail des frais qu'elle doit assumer : l'assurance de l'école, les fournitures, les livres qui vont venir après et qui ne sont pas dans la liste...

-"Non, madame, je vous le dis en face, le gouvernement, il fait pas ce qui faut pour nous ...".

Quoi, le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut ? Visage tendu de Nadine qui élude et va plus loin. La voilà heureusement sitôt dépannée par son chef de cabinet qui lui montre un autre acheteur, qui passait là par hasard et qui, cette fois, ne tarit pas de remarques réconfortantes : le prix des fournitures a baissé ("Est-ce que ça ne serait pas grâce à M Darcos qui a rencontré les distributeurs ?" "Mais bien sûr Monsieur, que c'est grâce à lui..."). L'allocation de rentrée est suffisante, les professeurs ont d'ailleurs veillé à alléger les listes... Bref, une rentrée sereine et légère au portefeuille des ménages.

Tout ça, grâce à qui ? Là, au moins, Nadine n'a pas de mal à répondre.

Un journaliste a mis la vidéo sur le site de "Rue 89" où je vous recommande d'aller la visiter. Et surtout, il s'est enquis de s'avoir qui était ce bon père-bon citoyen, venu à point nommé sauver Nadine d'un témoignage à charge.

Tout simplement, l'adjoint au maire UMP d'une mairie UMP voisine, en charge de la politique scolaire.. Nadine, d'ailleurs, après avoir fait sa visite, est repartie avec lui.

Nous serons un jour en démocratie si nous pouvons voir une telle scène sur TF1.

Les mouettes et le marchand de gaufres

A un certain moment, très peu après le coucher du soleil (le ciel est encore clair, et cette clarté menacée a un éclat particulier), les mouettes se rangent dans un endroit précis de la plage. Presque en lignes, comme elles marchent, bataillons sans armes, toujours prêts à s'envoler.

Là elles attendent, faisant semblant de s'occuper en cherchant du nez dans le sable, regardant de ci-de là, ce qui n'est pas dans leurs habitudes.

Quelques instants plus tard, un homme sort du dessous de la promenade, tenant au devant de lui les coins d'un grand tablier qu'il secoue brutalement. Et les mouettes se précipitent, certaines en marchant, d'autres par petits coups d'ailes. D'autres encore, qui avaient manqué le rendez-vous arrivent. Et toutes picorent, jusqu'à ce que plus rien ne reste, puis elles regardent de nouveau autour d'elles, et quand elles ont compris que le miracle ne se reproduira pas, elles reprennent leur vol.

Je suis allée à la rencontre de ce magicien, moi qui ne suis jamais parvenue à faire se poser ni mouettes, ni goélands.

C'est le marchand de gaufres, et il a été tout heureux de me raconter que tout le jour, il gardait les morceaux de gaufres cassées ou mal cuites, celles qui n'avaient pas été vendues, et qu'il attendait que le soleil soit juste couché et que les mouettes descendent, pour les rejoindre et secouer son tablier.

C'est un moment si joli, une heure si magique, que j'ai voulu vous la raconter.

mercredi 20 août 2008

"Finir le travail"

Personne n'a relevé la quasi-similitude de la phrase de Sarkozy en Afghanistan "il faut continuer le travail" et d'une autre, prononcée il y a quelque 17 ans. Le rapprochement est instructif de bien des points de vue.

A l'issue de la première guerre du Koweit, George Bush senior a arrêté la progression des troupes américaines à portée de char de Bagdad. Schwarzkopf, le général en chef des armées dans cette mission, a regretté de n'avoir pas pu "finir le travail".

Finir le travail, c'était alors entrer dans Bagdad et se débarrasser de Saddam Hussein. De nombreux Américains, les années suivantes, l'ont suivi dans ce regret.

Et pour nous, là-bas, c'est quoi le travail qu'il s'agit de continuer ? Le Président n'a jamais ni défini la mission, ni annoncé une stratégie, ni posé des jalons dans l'évaluation de l'action.

Un seul objectif peut justifier notre présence : écarter définitivement les Talibans et leurs moeurs barbares, éviter que l'Afghanistan ne devienne la tête de pont d'Al Quaïda.

Y mettons-nous les moyens ? ("Nous", étant bien sûr les forces de l'OTAN et non la seule France). La population afghane vit en moyenne avec moins d'un euro par jour. La seule chance d'approcher de la mission évoquée est de les rallier fortement , non aux vertus civilisatrices de l'Occident, mais à sa capacité d'améliorer leurs conditions de vie. Tout montre qu'au contraire, l'aide humanitaire tarde et que les talibans retrouvent leur place dans la société.

Ce qui fausse le jeu, une fois encore et comme à peu près partout, c'est la drogue , dont l'Afghanistan est aujourd'hui le premier exportateur . Par l'intermédiaire de la drogue, nous payons nous-mêmes les armes qui visent à nous détruire. Je dirais même à nous détruire doublement : ici en la consommant, là-bas en armant ceux qui ont déclaré la guerre à l'Occident.

Nous ne finirons jamais aucun "travail" tant que ce fléau supérieur à toutes les épidémies de l'histoire continuera d'en fausser la marche.

Je parle toujours avec grande prudence des conflits extérieurs. Ossétie, Afghanistan, ce que nous ignorons est bien plus vaste que ce que nous savons. Même au moment de la motion de censure posée à l'Assemblée par le groupe SRC après la décision d'envoi d' un contingent supplémentaire en Afghanistan, j'étais dans le doute. L'horreur du régime taliban est telle qu'on ne peut pas simplement détourner la tête.

Un sujet où nous sommes sans certitudes, mais non sans craintes.

mardi 19 août 2008

Moment suspendu

Circonstance exceptionnelle : la mer est démontée, des tonnes d'eau s'abattent à chaque instant, les déferlantes sont à dix mêtres de la maison, et en même temps on peut laisser grandes ouvertes baies et fenêtres : le vent se cache quelque part sans donner le moindre signe. Comme la vapeur d'une cocotte minute, il reparaitra très vite, mais pour l'heure, il laisse tout loisir aux promeneurs de venir admirer sa commère la mer, et à moi d'ouvrir tranquillement mon écran (l'écran des portables s'ouvre comme un livre placé sur la tranche) et de doubler en mots le spectacle extraordinaire de cette mer furieuse.

Elle est tout simplement en colère et elle le montre. A vrai dire, il y a de quoi, et tout à l'heure dans l'embouteillage qui me ramenait au pas du centre Leclerc, je partageais son sentiment. Non pour l'embouteillage (encore que rien ne m'agace autant), mais pour les "nouvelles" de la radio à cette heure. Pas tellement Mehdi Baala que les Russes qui bernent le monde (et d'abord nous, en raison de l'écho donné par Sarko à son cessez-le feu éclair), les soldats piégés en Afghanistan, les apprentis gendarmes explosés en Kabylie, de quoi se mettre en furie, monter des murs de dix mêtres, gronder comme la grosse Bertha en 14, se mettre dans tous ses états..

Curieusement, le vent n'a pas suivi. S'il l'avait fait, je serais seule derrière ma fenêtre à admirer autant qu'à m'inquiéter du spectacle. Mais la température est douce, les souffles mesurés, et ce qu'il reste de vacanciers sur cette côte est là, tous à la fois détendus et conscients que s'ils s'aventuraient tant soit peu dans cette mer démontée, ils ne seraient plus rien, pas davantage qu'un morceau de bois flottant ou qu'un sac de plastique, misérable, épuisé, déchiré, tel qu'on le retrouvera demain sur la grève.

lundi 18 août 2008

Mon merle gris est-il un merle blanc ?

C'est presque une question philosophique, un sujet de dissertation pour candidat bachelier : un merle gris peut-il être tenu pour un merle blanc ? Faut-il se contenter de la rareté ou exiger l'exceptionnel ? En un mot : faut-il désirer l'absolu ou se contenter de l'approcher ?

Mais c'est bien de merle qu'il s'agit, encore qu'à l'occasion la question pourrait faire l'affaire pour le Parti Socialiste. Point du tout, point du tout, mon merle est un merle, du moins j'ai toutes raisons de le penser.

Il s'agit d'un visiteur nouveau et inconnu de ces lieux qui eux me sont connus de longue date. D'un merle, il a la taille, le bec jaune, le cri, la relative familiarité, mais voilà : il est gris. De deux gris exactement : gris bleu, façon tourterelle pour le corps, gris ambré, presque orangé pour la tête. Des merles noirs, très classiques, comme la mode d'hiver va encore une fois nous l'imposer, l'accompagnent à l'occasion, ce qui constitue un argument supplémentaire pour le classer dans la famille, pas si grande que ça comme on va voir, des turdidés.

Dans l'encyclopédie Larousse des oiseaux de France et d'Europe, dont je recommande la lecture apaisante, pas question de merle gris: ni gris, ni de quelque autre couleur que le merle tout venant. Google est d'une meilleure aide et j'y découvre en premier que "gris merle" est l'expression que l'on utilise pour la couleur des chiots, allez savoir pourquoi puisqu'il n'y a justement guère de merle gris. Quelques dizaines de références plus loin, apparait un merle d'Amérique (turdus migratorius) que son ventre orangé disqualifie de ma recherche et de toutes manières cet Américain ne fréquente pas nos côtes. Dernier méritant examen, un merle gris de Lorraine (turdus hortulorum), lui aussi bicolore et bien éloigné du mon nouveau visiteur. Je mets pour les amateurs les images de ces membres éloignés de la famille turdus dans le photoblog.

Reste le merle blanc. C'est moins l'animal que l'on connait que la relative gloire que lui a donné Musset en s'identifiant à lui pour en faire un petit livre, passablement oublié. L'expression, elle, ne l'est pas, ni sa variante masculine et humaine. Synonyme d'oiseau rare, le merle blanc frôle à l'exceptionnel, avec ce que cela suppose d'incompris et de mal aimé, d'artiste rare dont on n'a pas mesuré les talents et qui se tient prêt pour un grand destin. De ceux-là, nous en connaissons à foison. Au PS y compris.

L'animal (non politique) existe pourtant, et j'ai bien cru un instant l'avoir rencontré, malgré le doute qui m'habite obstinément et cet a priori philosophique que j'évoquais en ouvrant ce billet qui me fait craindre, chaque année davantage, que le blanc absolu, le blanc plus blanc que blanc, seuls Omo et Ariel soient en mesure de le promettre, sinon de l'obtenir.

Chez les turdidés, en tout cas, cet exemplaire d'exception existe bel et bien. Le merle blanc est au au merle noir ce que l'albinos est à l'humain ordinaire, légende en plus. Je connais trop peu les moeurs des turdidés pour savoir si, au demeurant, il souffre la ségrégation et le rejet qui a longtemps précipité vers un sort misérable les albinos d'Afrique. Turdus est-il ouvert à la diversité culturelle et jusqu'à quel point ? La question demeure irrésolue.

Alors qu'en est-il de mon merle gris ? Comme on verra dans mon photoblog, j'en ai réussi quelques clichés (médiocres mais "turdus innominatus" ne se laisse guère approcher), à preuve que je ne vous raconte pas d'histoire, même dans le léger relâchement politique que je goûte en vacances. J'ai accompagné son image de celle de turdidés homologués, dont on verra sans peine qu'ils sont au plus des cousins lointains.

"Il ne sèment pas, ils ne récoltent pas, mais leur père du ciel les nourrit". J'aime les oiseaux, au moins autant j'aime les reconnaître et les nommer et volontiers, pour les apercevoir, je seconde leur père du ciel par de larges poignées de graines amicalement choisies.

dimanche 17 août 2008

Quand on s'interroge, c'est bien souvent qu'on se répond déjà

A quinze jours de l'Université d'été du PS et à trois mois du Congrès, il n'est pas inutile de s'interroger. S'interroger en général (où est le possible ?), s'interroger en particulier sur le rôle et l'image du PS.

Deux sondages donnent sur ce dernier point du grain à moudre. Des graviers serait un plus juste mot, tellement les réponses des sondés sont indigestes.

Premier sondage, issu de Ouest-France : 29 % des sondés pensent que le PS n'a pas de projet, 55% qu'il n'est pas assez proche des préoccupations des Français, 66% qu'il n'a pas de bons leaders.

"Marianne" enfonce le clou. Si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, Sarkozy recueillerait 33 à 35 % des suffrages, et en face de lui le candidat PS 22% si c'était Ségolène Royal, 20% Strauss-Kahn, 19% Delanoë, 15% Martine Aubry.

Ces mêmes leaders occupent bien mal leur rôle d'opposant. Delanoë prend la tête du peloton avec 54% de satisfaits (MA 36%, SR 32 %). Les chiffres sont évidemment meilleurs s'il s'agit de sympathisants socialistes, mais l'ordre et le même (entre 66 et 50%).

Même bons, je ne suis pas une fanatique des sondages : les questions sont souvent biaisées, et si l'on est honnête on répond plus facilement "non" que "oui" (par exemple, à la question "le PS a t-il un projet, je répondrais "non", puisqu'il est justement question de le (re)construire. Les réponses sont souvent contradictoires, et c'est particulièrement le cas dans le sondage de Marianne.

Mais enfin, tout cela amène à s'interroger. La question "quoi faire, comment faire ?" dont je suis coutumière vaut ici, même si nous savons que nous n'avons (les militants PS) qu'une faible part de la réponse.

Le PS est-il proche des préoccupations des Français ? Ma réponse, après un an de mandat national, est "oui", même si les plus médiatiques de nos leaders ne le montrent pas tous les jours. Deux exemples : le pouvoir d'achat, le logement.

Lors des questions d'actualité au gouvernement, nous tempêtons souvent avec ma voisine de rang Pascal Got, sur le caractère répétitif des questions que nous posons. Le pouvoir d'achat est un thême multi-récurrent, sous divers habits, des franchises au fuel. Là, je crois que nous avons gagné la bataille de la communication : les Français se sont rendus compte que le premier thème de campagne de Sarkozy se soldait par un échec. Ce qu'ils n'ont pas perçu, et là nous entrons dans le vif du sujet, ce sont nos propositions (loyers, chèque transport...), pourtant bien souvent évoquées lors de ces questions. Mais dès que l'on entre dans le "technique", reconnaissons que la presse ne suit pas.

Je donne souvent l'exemple du logement et du projet de loi que nous avons présenté dans le sillage de Jean Yves le Bouillonec. Ce jour-là avez-vous un gros titre ou une première page de journal : "Logement : les propositions du PS" ? Voilà ce qui serait la mission d'un journal comme Libération. Au lieu de cela, quand elle a fait sa première page sur le PS, c'était pour écrire "Mais où est passé le PS ?"

Dans ma recherche d'explication sur l'image actuelle du PS, il n'y a bien sûr pas que la presse. Nous avons des propositions concrètes, elles ont souvent l'air de s'empiler sans que le plan de la maison que nous voulons construire soit visible. Il faut non seulement des mesures, mais des lignes directrices, des slogans simples, des principes. Exemple : remettre en marche l'ascenseur social. Oui, ça c'est un projet qui me motive, et où j'aimerais bien avoir la charge d'aligner des propositions derrière. Nous devrions être présents aussi sous cette forme.

Des militants plus fervents que moi répondront : "Mais nous avons eu notre déclaration de principes !"

Nous l'avons eue.... Qui peut en citer une phrase entière ? Ce qu'on ne sait pas nommer, ce qu'on ne sait pas énoncer n'existe pas. Notre déclaration de principes n'aurait pas dû dépasser deux petites pages, et chaque phrase pas plus de deux lignes, pour pouvoir s'inscrire dans la mémoire. La mémoire du peuple, c'est à dire nous.

Côté leaders, qu'en est-il ? La question est biaisée. Si l'on vous demande: "le parti socialiste a-t-il un grand leader ?", vous aussi répondrez: "non". Pour moi, qui n'ai pas la culture du chef, ça ne me dérange pas outre mesure, dans cette période au moins. Je suis d'un optimisme plus qu'incertain sur le fait que nous ayons en novembre un grand leader... Les moyens leaders qui auront été écartés du premier secrétariat renonceront difficilement à tenir leur boutique perso. Ce n'est pas la moindre raison qui me fait aller à ce congrès, comme les armées italiennes en 40, avec deux marche-arrière et une seule marche-avant. Mais surtout, motus, pas un mot à personne.

Cette absence de leaders est pourtant une des clefs des deux sondages. A droite, il y a un chef, une vérité, et même si cette vérité est un mensonge, elle passe plus facilement qu'une vérité modulée à la "sensibilité" de nos leaders et de nos motions, le terme "sensibilité" me sortant d'ailleurs par les yeux. Il y a à gauche dix "sensibilités" et il n'y a à droite qu'une force. Insensible, mais forte, donc lisible.

En médecine, on dit que pour qu'un message "passe" et qu'une attitude de prévention soit acceptée, il faut au moins trois choses : - que le message soit énoncé par une autorité médicale (exemple : un cancérologue disant à la télé "le tabac cause le cancer") - que les "petits médias" relayent le message (vitrine du pharmacien, rubrique santé du quotidien local...) - que votre plombier soit mort d'un cancer du poumon ou ait été sacrément mis à zéro par les traitements qu'il a reçus.

Pour que le parti socialiste soit audible, il faut sans doute - le (la) leader(e) - des médias ouverts au débat d'idées - des militants et des élus jouant le rôle du pharmacien, sur le terrain, avec à la fois des propositions concrètes et des idées, des messages, faciles à comprendre, faciles à reproduire.

Quant au plombier, ça malheureusement, on l'a déjà et à quelques millions d'exemplaires. Le plombier, la plombière, son fils largué à l'école, sa fille qui a un grain et qui boit, sa belle-mère en maison de retraite, son cousin qui cherche un boulot...

vendredi 15 août 2008

Chambre avec vue

Je retrouve ma fenêtre, abandonnée 24 heures pour un aller et retour à Bordeaux. C'est un immense poste de télévision, dont l'écran plus haut que large, va du sable au ciel et où quelques sportifs s'égarent à l'occasion. Un, le tente en ce moment, sans parvenir à franchir le mur tumultueux des vagues. Il monte et descend sur sa planche, balloté sur les reliefs irréguliers que provoquent les courants.

La maison où je suis a l'immense privilège d'être affrontée à l'océan depuis presque 90 ans et d'y avoir vaillamment résisté, seule de son espèce à n'avoir perdu en route ni terrasse, ni balcon. En des temps reculés, la mer est venue jusqu'à son premier étage, bien souvent elle est venue à ses pieds, et je me souviens que, dans mon enfance, on descendait à la plage par un escalier de bois très pentu, la promenade de béton ayant été emportée vers les abîmes secrets des dieux marins. En ce moment-même, en fermant les yeux, ce sont ces dieux que l'on entend mener un brouhaha continu et sourd, qui peut être la nuit inquiétant ou rassurant selon le commerce qu'on entretient avec eux.

Pour ma part, ce commerce est amical, même s'il n'est qu'épisodique et relativement distant. Je suis un marin des rives, mais un marin quand même, habitué du langage des vagues, du jeu inlassable des couleurs de l'eau et du ciel et avant toute chose admirative du mélange de constance et de changement permanent du spectacle que j'ai devant les yeux.

Amical, certainement pas idyllique et presque jamais paisible. L'océan, sur cette côte, n'est pas propice aux relations mièvres. Sortir de la maison par temps de tempête n'est pas toujours aisé, le froid s'y engage vite, l'humidité y est toujours sensible. En ce moment même, refermer les volets contre le vent demanderait l'usage d'un manche à balai pour faire levier et ramener à soi les lourds contrevents. Quelques jours de pluie, et le sentiment d'isolement, d'être une sorte de capitaine Nemo dans un bocal entouré d'eau abandonné sur la grève, saisit rapidement. Quand les jours raccourcissent de manière perceptible (en ce moment déjà), l'inquiétude pointe vite et avec elle son cortège d'interrogations auxquelles personne, pas même Jean-Marie Bigeard, n'a su répondre. "D'où viens-je ?", "Où vais-je ?" est aisément perceptible dans les mugissements du vent s'immissant sous les fenêtres ou dans les cheminées, heureusement régulièrement interrompu, pour peu que l'on ne soit pas seul(e), par "Qu'est-ce qu'on mange à midi ?", et la nécessité d'apporter au moins à cela, une réponse.

Mais tout cela, c'est le bonheur. L'inquiétude, on le sait, est dans le mot lui-même -une bonne-heure, pas davantage-, elle n'en est pas le contraire. Le contraire, c'est le spectacle nocturne qui envahit la plage passé minuit et jusqu'à l'aube et qui enfle chaque année. Alcool, drogue, hurlements hystériques, confrontent à une métaphysique autrement inquiétante car elle n'est pas consubstantielle de l'humain face à une nature sauvage. Il y a dix ans, vingt ans, cela n'existait pas. Les jeunes, dont je fus, n'étaient pas des anges là plus qu'ailleurs, quelques-uns comme moi se prenaient un peu pour Chateaubriand, mais ces péchés-là sont véniels et la réalité en guérit toute seule. Tous connaissaient la suite des heures, et s'ils aimaient la nuit, ils acceptaient de vivre aussi le jour, autrement qu'abrutis, pour certains écrasés sur le sable jusqu'à ce que les machines supposées nettoyer la plage, les en délogent.

Dans mes jours d'optimisme, je me dis que nous parlons en vain de tenter de sauvegarder la planète. L'homme aura sombré bien avant.

mercredi 13 août 2008

L'art subtil du découpage

Un qui ne s'est pas fait un ami cet été, c'est Alain Marleix.

Le nom d'Alain Marleix ne vous est pas encore connu ? Dans les rangs des parlementaires, il a hérité du gentil surnom de "Bob Marleix", en hommage à l'autre Bob, chanteur celui-là et presque du même nom.

Bob-Alain Marleix est en ce moment un homme très redouté. Secrétaire d'Etat au collectivités territoriales, ce n'est sans doute pas le plus connu des ministres, mais c'est le plus courtisé : il a en charge le redécoupage des circonscriptions électorales, traditionnel outil politique de haute finesse.

Cet été, Bob (permettons-nous ce cordial raccourci) a annoncé qu'il piquerait un député au Département des Landes pour en faire cadeau à celui de la Gironde.

Le sang d'Henri Emmanuelli n'a fait qu'un tour : quoi, SON département gagne régulièrement en population et on lui pique un député ? Calculette en mains, il a aussitôt démontré que ses 360 000 habitants justifiaient pleinement 3 réprésentants, et qu'on ne préparait pas un tel mauvais coup pour le Lot, pourtant moins riche en citoyens.

La raison de l'affaire : le département des Landes envoie résolument et depuis longtemps trois députés socialistes à l'Assemblée. De quoi, en effet, contrarier notre Secrétaire d'Etat.

Emmanuelli a crié si fort que Bob a rétrogradé. En ce qui concerne les Landes du moins ; pour la Gironde, on ne sait rien, ce qui ne lasse pas de m'inquiéter.

La Gironde paraît justement -au regard de sa population- représentée par 11 députés. Voilà qu'on veut en ajouter un . Le résultat des dernières législatives y serait-il pour quelque chose ?

Magnanime (comme je ne peux rien être d'autre en l'absence d'information), je veux croire que c'est dans un soucis historique que cette générosité est envisagée. En 1791, les représentants de la Gironde étaient 12 comme les apôtres.

Sûr que, à l'instar de son maître Charles Pasqua, notre secrétaire d'Etat est d'abord un historien.

mardi 12 août 2008

Marie Brizard : le drame d'une gestion calamiteuse

Retour à l'actualité bordelaise avec l’annonce faite ces derniers jours, par différents quotidiens, de la vente de Marie Brizard, entreprise multi-séculaire de notre ville (les Girondins l'ont connue et sans doute ses fondateurs ont-ils appartenus aux mêmes cercles de sociabilité qu'eux).

Cette information confirme la gestion catastrophique de l'entreprise, l’opacité des déclarations de sa direction et son mépris de ses employés bordelais.

La délocalisation récente dans la banlieue parisienne des services administratifs, les projets fumeux de réalisation d’un hôtel de luxe à leur emplacement n’ont été que des palliatifs destinés à masquer ou à retarder la détérioration financière de l’entreprise Belvèdère, le groupe qui possède Marie Brizard.


Lors de ma rencontre avec M Skora, Directeur Général, celui-ci s’était prévalu d’un apport financier considérable du Gouvernement Basque espagnol pour attirer à Zizurkil les pôles de fabrication de Bordeaux et de Lormont. Il s’agissait en fait de tenter d’obtenir des responsables économiques et institutionnels de Bordeaux un soutien financier supérieur aux chiffres avancés, susceptible de renflouer ses pertes.

En réalité, Marie Brizard se trouve dans une situation qui a déjà précédemment contribué à son rachat. L’endettement de Belvèdère se chiffre à 469 millions d’euros que la gestion actuelle est incapable d’éponger.

Les Bordelais, et plus encore les salariés de Marie Brizard que j'ai reçus à plusieurs reprises, assistent impuissants au démantèlement, aux ventes successives et à la perte d’identité d’une entreprise datant de 1755 , inscrite dans le patrimoine entrepreneurial de notre ville. Ceci est particulièrement choquant dans un contexte international d’expansion de la vente des alcools et spiritueux.

Malheureusement au contraire, cette évolution s’inscrit dans un contexte national où la production industrielle fléchit régulièrement et où le déficit du commerce extérieur bat son record historique, contredisant radicalement ce qui avait été promis par le Gouvernement il y un an, au moment de la présentation du "paquet fiscal" : un choc de confiance et une reprise de la croissance.

On ne peut aujourd’hui qu’en mesurer l’échec.

Il reste maintenant à attendre qu’un repreneur se manifeste pour l’entreprise bordelaise et que ses gestionnaires sachent utiliser l’image de Bordeaux et la tradition de haute qualité de Marie Brizard pour retrouver sa place dans le « top premium » des alcools et spiritueux. Les responsables économiques et institutionnels de notre ville, le monde viti-vinicole, auront sur ce plan un rôle à jouer.

En effet, pourquoi ne pas se poser la question : si, au lieu d'acheter des vignobles en Californie, nos grands propriétaires ou leurs sociétés, misaient sur le nom et les forces de Bordeaux ?

lundi 11 août 2008

Bis repetita, ça va, au-delà, bonjour les dégâts

L'UMP découvre sans modération les mérites de la répétition pour l'éducation des peuples. Et en abuse.

Le mois dernier, l'antienne en vogue était la phrase "personne ne sera laissé sur le bord du chemin". De Sarkozy à Mme Boutin, de Mme Lagarde à Martin Hirsch, pas un seul qui ne vantait cette large mission de balayage des chemins et des routes, décrétée sans doute en conseil national de l'UMP. Logement, pouvoir d'achat, prévention contre les chiens mordants, garde des enfants les jours de grève, pas un ministre qui n'y ait été de son petit couplet avec refrain.

Depuis, et dans tous ces domaines, les bas-côtés des chaussées continuent de s'encombrer. Qu'importe, la technique de comm' reste d'actualité.

C'est aujourd'hui la chasse aux "donneurs de leçons" qui fait florès. Il faut dire que l'épisode Sarkozy en Chine et Carla avec le Dalaï-Lama, attire non seulement la leçon, mais tente aussi la correction, si du moins celle-ci n'avait pas été boutée hors de nos écoles républicaines. Bernard Accoyer, grand zélote du lieu commun, pourfend ce matin dans le Figaro, par salves groupées, les donneurs de leçon de tous poils, interroge le peuple UMP sur la sincérité de leurs intentions et leur capacité de juger avec toute la hauteur que seul un UMP est en mesure de prendre. Avant lui, Kouchner, Sarko évidemment, et tous ceux qui ont osé dire un mot sur cette lamentable valse-hésitation, avaient fustigé, brocardé, dénoncé, invectivé, ces donneurs de leçon mal-pensants.

La répétition est en effet un sain instrument pédagogique. Maniée du moins avec mesure. Au-delà, on verse vite dans le comique.

dimanche 10 août 2008

Un anniversaire très oublié

Comme sans doute beaucoup de lecteurs de ce blog, j'ai laissé passer beaucoup de 10 aout, sans mesurer que ce jour était l'anniversaire de la République, née il y a quelques 216 ans.

Les Girondins furent les plus fervents artisans de cette naissance, manifestée par la "suspension" du roi. Ce n'était pas une mince affaire que de rendre l'idée même de la République populaire : personne ne savait très bien ce que c'était, et ceux qui en avaient une vague idée se souvenaient de la République d'Athènes et de sa démocratie directe.

Les esprits n'étaient pas prêts pour cela. A vrai dire, ils ne le sont toujours pas, et même le mot timide de "démocratie participative" lève des commentaires pas toujours amènes jusque dans les rangs socialistes.

En 1792, il fallait donc un sacré pouvoir de conviction pour populariser l'idée de République et de constitution. C'est une des plus belles parts des Girondins à la Révolution. Ils s'en sont fait les propagandistes acharnés et leur extraordinaire éloquence a fait merveille. "On l'écoutait avant même qu'il se soit mis à parler", disait-on de Vergniaud. Et cela avec mesure, comme ils le prouvèrent ensuite lors du procès de Louis XVI.

Pour dire la vérité, l'actualité de 1792 n'était pas tout à fait rose, et ça c'est encore gâté en 93. Et pourtant, la commenter aujourd'hui me repose salutairement du record de déficit du commerce extérieur, des hausses du gaz et de l'électricité que les médias font passer pour modestes, alors qu'elles sont seulement étagées tous les deux mois...

Personne n'a jamais fait le rapprochement entre "le 93", le département des violences urbaines, et 93, l'année où la révolution s'est embrasée. Espérons que cela ne soit jamais nécessaire.

L'esprit de la révolution pourtant est quelquefois bien tentant.

vendredi 8 août 2008

Un été avec les Girondins

Non, je ne suis pas au centre du Haillan, en train de suivre à la petite foulée l'entraînement de nos valeureux footballeurs. Cela me ferait le plus grand bien, mais disons le tout carrément, il n'en est rien.

Il y a un an, toute nouvelle députée reniflant les couloirs de l'Assemblée, je me suis aperçue qu'une seule chose touchait mon coeur : penser que j'étais, avec mes commères et compères députés de gauche, l'héritière des "Girondins". "La Gironde", c'était nous, même si nous ne savions pas formellement définir qui était "la Montagne" d'aujourd'hui.

De ci, de là, cela a agrémenté nos conversations. Tout à fait honnêtement pour nous apercevoir que nous n'en savions pas assez sur cette poignée de jeunes gens qui, tels Mendès-France, n'avaient fait qu'un bref passage sous les projecteurs de l'histoire et du pouvoir mais dont le souvenir n'était en aucun cas insignifiant.

Modérés au plus fort de la Révolution, non centralisateurs à l'acmé du pouvoir jacobin, épris de République quand elle n'existait pas encore, ces Girondins depuis lors m'ont accompagnée et je me suis promise de faire avec eux plus solide connaissance.

Je les imaginais (et je les ai décrit à mes collègues députés) comme plus jeunes qu'ils n'étaient. Je les voyais comme une poignée de chevelus (on l'était à l'époque) entre 25 et 30 ans, ils avaient en moyenne 35 ans, plus avancés en âge que leurs comparses montagnards, plus jeunes que celui qui m'est le plus cher : Condorcet.

J'ai à vrai dire bien d'autres raisons de vouloir compagnonner de plus près avec eux. Dans les plus superficielles, le fait qu'il y ait dans mon canton deux quartiers singuliers : les rues de l'un portent les couleurs du Médoc, sans qu'on puisse expliquer vraiment pourquoi, les rues de l'autre portent le nom de quelques-uns des Girondins. Je l'appelle le quartier des Girondins, sans que personne ne voit à vrai dire quel quartier je désigne.Vergniaud a hérité d'une rue non chalande comme il était lui-même. Mais qui le sait ? Et pourquoi les autres, morts avec lui, ont-ils été oubliés ?

Parce que c'est un fait, étrange : la Gironde et Bordeaux ne font guère cas de leurs Girondins. Qui parmi nous se réclame de "girondisme", comme on parle de jacobinisme ? Le mot n'existe tout simplement pas.

Le Conseil Général de la Gironde a eu l'initiative au moment du bicentenaire de la Révolution d'un colloque dont je lis les actes réunis dans un gros et passionnant ouvrage. Mais quatre ans après, y a-t-il eu un seul mot pour évoquer la décapitation de plusieurs d'entre eux place Gambetta ? (On se doute un peu qu'elle s'appelait alors tout autrement !)

En 2013, il y aura 220 ans depuis la mort de mes Girondins.

Vous me voyez venir...

Le sein et le nain, ou de l'humour en politique

L'humour n'est pas le sentiment le plus souvent exprimé par les arts plastiques. Il faut l'immense talent des hommes politiques pour leur ajouter cette dimension.

Jolie rencontre de cette disposition inattendue ce matin dans nos quotidiens : Silvio B et Alain J se sont l'un et l'autre surpassés, Silvio avec Tiepolo; Alain J avec le groupe "Présence Panchounette", largement exposé en ce moment à Bordeaux.

Berlusconi, qui a fait sa fortune comme patron de chaines de télévision où l'on se déshabillait plus souvent que l'on ne discutait du génie de Dante, a fait retoucher "La vérité", une oeuvre monumentale de Tiepolo, qui couvre la salle de presse du siège du gouvernement italien. Délicatement, un sein de la dite Vérité a été recouvert d'un voile pour ne pas apparaître trop crûment dans le cadre où le chef de l'Etat s'exprimait.

Toute l'Italie en rit : Berlusconi qui ne manque jamais l'occasion d'une plaisanterie grasse ne parait pas à ses concitoyens l'homme le mieux placé pour ces pudeurs tardives. Même le directeur du musée du Vatican en a rajouté une couche en rappelant que le Saint Père lui-même ne s'offusque pas des bataillons de nus dont il est entouré. Le fait que le tableau de Tiepolo se nomme "la Vérité", que Berlusconi masque souvent, ne manque au demeurant pas non plus de saveur.

L'humour d'Alain J relève d'une haute finesse politique. Depuis la mi-juin, le nain géant "dwarf-dwarf" du groupe présence Panchounette trônait au centre du jardin de la mairie, faisant le bonheur des mariés qui se faisaient photographier à ses côtés. Tout géant qu'il est, Dwarf-dwarf n'en est pas moins à l'évidence un nain un peu ridicule, menton en l'air, main levée, la mine conquérante.

A l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy, le nain a mystérieusement disparu. Des fois que le Président, ou quelque mauvais esprit, y verrait une allusion inopportune à sa petite taille... Quant à la Mairie, elle se défend mollement d'un lien entre la visite présidentielle et la relégation du nain.

Honni soit qui mal y pense.

jeudi 7 août 2008

Consternant chef-d'oeuvre

Le communiqué de la Présidence de la République concernant la visite du Dalaï Lama est un chef-d'oeuvre de faux-cul-isme, en même temps, une fois de plus, que le parfait exemple du mélange des genres public-privé qui ne devrait pas exister en République.

Avoir réussi l'un et l'autre en si peu de lignes relève de l'exploit. Qu'on en juge :

"Le Président de la République comprend les raisons qui conduisent le Dalaï Lama, compte tenu des circonstances présentes, à ne pas solliciter un entretien durant son séjour au mois d'août en France. Son épouse sera présente à la cérémonie religieuse présidée par le Dalaï Lama qui marquera l'inauguration le 22 août d'un important temple bouddhique."

Est-ce que, étant donné justement "les circonstances présentes", c'était bien au Dalaï Lama de "solliciter" un entretien ou au contraire, au Président de la République, à l'inviter à une rencontre pour manifester son attention au peuple tibétain ?

Est-ce qu'il était opportun de lier dans un même communiqué la présence de son épouse à l'inauguration d'un temple ? Cela implique aussitôt qu'il s'agit d'une contrepartie, et d'ailleurs tous les commentaires ont été dans ce sens ("le Président ne recevra pas le Dalaï Lama ; en revanche, son épouse sera présente...")

Une fois encore, et à tous les niveaux, présidentiel, ministériel, municipal, l'épouse ou l'époux n'ont aucun rôle officiel, aucune fonction politique. Que Carla Bruni se rende à l'inauguration d'un temple, c'est tout à fait son droit, la presse peut même en être informée par son secrétariat mais cela ne doit en aucun cas être annoncé au même titre qu'une action officielle de son époux (ou épouse). Vous avez aimé Cecilia à Tripoli, vous allez adorer Carla, comme Tintin, au Tibet.

N'en plaisantons pas. Le sujet du Tibet est hautement politique, des hommes souffrent, sont emprisonnés, le respect et la simple décence veulent que l'on ne le "pipolise" pas.

mercredi 6 août 2008

Publier des livres dont le public ne veut pas

C'est une phrase de l'éditeur allemand Fischer, prononcée à l'instant par Robe-Grillet sur France-culture.

-"En quoi consiste le mêtier d'éditeur ?"
- "Eh bien, à la réflexion.. A publier des livres dont le public ne veut pas".

Robe-Grillet cite la phrase avec délectation. Gaston Gallimard venait de lui refuser un livre "parce qu'il n'y a pour cela aucun public" quand il a entendu l'éditeur Allemand la prononcer.

Je cite une phrase au vol de cette rediffusion de France-culture, un peu comme j'enverrais une carte postale de ma vie "ici".

"Ici", c'est à quelques encablures de Bordeaux, là où je viens de transporter mes pénates, pour deux à trois semaines : aucune confidence ne vous sera décidément épargnée.

En face de moi, très en contrebas de ma fenêtre, la plage, remplie à touche-touche, et que je regarde à cette heure de plus en plus comme les singes dans les zoos regardent les humains passer devant leur grille : on sait qu'il y a une parentée, mais on ne sait plus très bien qui regarde l'autre.

Pour tout dire, je déteste la plage à l'heure où il n'y a guère d'autre choix que de s'y allonger, mal à l'aise, ne pouvant pas davantage lire que parler commodément à son voisin. Ne la sauvent que les groupes d'enfants qui sautent dans la bordure d'écume et dont les cris montent avec le vent jusqu'à mon ordi.

Je reviens à France-cul, que j'appelle ainsi par dérision autant que par affection. Employée aux "choses de la vie" (ranger, ménager, préparer, ordonner, désordonner, faire semblant...), je m'y réfugie comme chez un vieill ami poussiéreux. L'été surtout : c'est l'heure des rediffusions et des élucubrations variées. Tout à l'heure, un débat sur "la responsabilité de l'écrivain", centré sur la Drieu la Rochelle, ensuite Robe-Grillet (du moins je crois avoir reconnu sa voix, j'étais occupée ailleurs quand l'émission a été annoncée). Combien sommes-nous à nous réjouir de ces débats, à aimer occuper "le temps de cerveau disponible" pour autre chose que vendre des espaces publicitaires ?

Beaucoup plus qu'on ne croit, ou qu'on fait semblant de croire. A force de gaver les gens de stupidités diverses, on assure qu'ils n'aiment que cela. C'est incontestablement une part de cette dépression larvée, de cette angoisse latente qui se résout (ou plutôt s'anesthésie) dans les médicaments, l'alcool, la drogue, les jeux ...

Propos de privilégiée ? C'est bien sûr la question et je suis capable de plaider une réponse ou son inverse. L'âge, aussi. Cette "maturité" faite de distance et d'intériorité qu'il me semble avoir reçue.. presque au berceau.

Ce genre de billets, plus journal que blog, je ne le mets par d'ordinaire en ligne. Mais c'est le privilège des vacances de changer d'être et de paraître

mardi 5 août 2008

Dix ans

Il y a dix ans, à l'heure presque où j'écris, mon Papa est mort. Je dis "mon Papa" pour désacraliser un peu le souvenir de ce moment. Il me semble que ne pouvais pas laisser cette date dans l'éphéméride qu'est le blog sans, non pas lui faire un signe, mais faire un signe aux amis qui perpétuent son souvenir.

Ce matin dans Sud-Ouest, quelques lignes "in memoriam" qui ont fait se rejoindre Henri Amouroux, mort le 5 août 2007, et Gabriel Delaunay, le 5 août 1998. Tous les deux étaient amis, ont gardé contact jusqu'aux derniers mois, et le destin leur a fait cadeau de ce petit signe.

Je pense souvent à une tradition qui veut que les Malgaches retournent le cadavre de leurs proches un an après leur mort, puis à intervalles réguliers. Un ethnologue qui me parlait de cette coutume d'une dureté inouïe me disait qu'elle avait largement influencé la mentalité de cette population et entravé son inscription dans la modernité, qui a une relation tellement plus légère avec la mort et qui bien souvent la nie.

Mon père est mort chez lui. Il le souhaitait, je le voulais, mais même pour une fille médécin, prête à y consacrer tout son temps, aidée d'infirmières, c'est un challenge d'une grande difficulté pour les familles. De cela, il n'est presque jamais question, hors de l'hôpital quand la demande est faite et qu'il faut mettre en oeuvre tous les soins possibles.

Ils ne suffisent pas toujours. L'éloignement, l'importance des soins à donner, le contexte proche rendent bien souvent moins périlleuse (en terme de douleur et d'apaisement) la mort à l'hôpital. Beaucoup de familles aussi le préfèrent et plus de 80% des décès ont lieu à l'hôpital. Je ne suis pas sûre que ce soit en tous points une bonne chose. L'expérience de la mort donne beaucoup de poids et de gravité à la vie, et aussi une certaine distance de ce qui n'a qu'une faible ou passagère importance.

lundi 4 août 2008

Conversation de vacances

Sur le trottoir de ma rue, je rencontre mon voisin-ami Patrick Berthomeau. Nous parlons, comme souvent, des mérites et des défauts comparés des Allemands et des Français.

Il me fait part d'une interrogation qui le taraude : pourquoi le rugby, qui a gagné les pays anglo-saxons, n'a-t'il jamais pénétré les terres teutones ?

Il me laisse supputer un moment, et ajoute, avec un air qui ne trompe pas :

- Tu sais, j'ai bien réfléchi et je crois que j'ai trouvé. Entrer dans la mêlée avec un casque à pointe, c'est quand même délicat...

Voilà, je vous le disais, le blog aussi est atteint par l'air des vacances !

dimanche 3 août 2008

Heureux comme quand il pleut

"Heureux comme quand il pleut et que l'lon sait un ami dehors..".

Peu de (faux) proverbes m'amusent autant que celui-là. Dans mon jardin d'un calme irréel, au milieu de la désertée, j'y ai pensé plusieurs fois ce week-end en écoutant la liste des kilomètres de bouchons ici ou là. Et en me réjouissant de n'en faire pas partie.

vendredi 1 août 2008

Faire parler les arbres, rendre l'écologie lisible aux Bordelais


Je fais chaque mois une proposition à la Municipalité de Bordeaux dans les domaines de compétence qui sont les siens. Tout simplement pour contribuer à la qualité de vie des Bordelais et au dynamisme de notre ville.


Pour les mois d’été (juillet-aout), ma proposition concerne les espaces verts et l’exigence de biodiversité qui concerne bien évidemment aussi les espaces urbains.


De nombreux arbres sont présents à Bordeaux et les espaces verts doivent y être développés, embellis, rendus lisibles à tous les Bordelais.

« On ne connaît bien et on n’aime que ce que l’on sait nommer ». Ce principe universel concerne aussi le décor naturel de notre vie. Les jeunes Bordelais (et les moins jeunes) seront d’autant plus attentifs aux « ponctuations » de la nature dans notre ville qu’ils connaîtront le nom de ce qui les compose. Les parents seront heureux d’agrémenter leur promenade dans la ville de l’enseignement du nom des arbres et des plantes représentatives qui s’y développent.


Forte de ces sages réflexions, je propose d’étendre aux arbres (ou allées d’arbres) de notre ville, ainsi qu’aux plantes d’envergure, le principe des jardins botaniques : afficher le nom des plantes. Louise de Vilmorin disait « dans un jardin, le plus intéressant, ce ne sont pas les plantes, mais les étiquettes ».


Qui sait en effet si ce sont des hêtres ou des micocouliers qui ombragent le cours d’Albret ? Qui sait si ce sont des érables ou des tilleuls, qui font un tapis autour du monument des Girondins ?


Il faut proposer aux Bordelais un parcours botanique et arboricole de leur ville : - en affichant le nom des arbres par une petite plaque, assez haut située, fixée sur l’écorce, comme on le voit dans beaucoup de jardins publics parisiens. - en plantant des « étiquettes de jardin » dans les massifs des jardins publics protégés - en affichant dans chaque quartier un « plan vert » signalant les espèces plantées, les allées d’arbres et la composition de chaque ponctuation verte. - en ajoutant au nom des rues, sur une petite plaque, le nom des arbres qui la bordent.


Nous avons illustré hier 31 juilletcette proposition dans le parc magnifique et O combien méconnu du Grand Parc. Entourée d'un groupe de joyeux "planteurs volontaires" nous avons fiché au pied des arbres un petit panneau indiquant leur nom et leur espèce.


Gingkos bilobas, chênes rouges d’Amérique, liquidambars, platanes à feuilles d’érables… sait-on, en effet, que plus de quarante espèces sont présentes au Grand Parc ?


C'est une force et un plaisir incroyable que la familiarité avec la nature. Je crois aussi que c'est la meilleure manière d'enseigner l'écologie : en donner envie plutôt que faire peur, montrer qu'elle peut être un réconfort, un plaisir non commercial, un sujet d'étude... Pour les enfants, c'est une manière merveilleuse d'élargir leur vocabulaire. Il est important qu'ils sachent qu'ils ont des tilleuls dans leur rue et qu'il y a un gros chêne dans le jardin de Mamie. La largeur du vocabulaire, la capacité d'exprimer est un facteur de développement personnel et d'équilibre.

Mais ma proposition est d'abord un proposition-plaisir et notre promenade botanique et horticole du Grand Parc a été avant tout très joyeuse !


· Avril : ravalement des façades de l’hôpital Saint-André avec mise à disposition de la réserve parlementaire de Michèle Delaunay. · Mai : journée mensuelle festive et culturelle. · Juin : signature du Pacte PME favorisant l’accès des PME aux marchés publics.