De vraies choses pour de vrais gens

jeudi 11 septembre 2008

De vraies choses pour de vrais gens

Par Michèle Delaunay, jeudi 11 septembre 2008 à 23:19 dans Journal

Retour de notre réunion "V ème risque" . Sujet pas sexy s'il en est. La prise en charge de la perte d'autonomie liée à l'âge ou au handicap, c'est quand même très loin de Carlitta minaudant chez Michel Drücker (non, je ne l'ai pas vue, mais on me l'a mimée et j'ai pleuré de rire, mais c'est pas le sujet).

La salle plénière du Conseil Général était comble jusque dans les rangs de la presse. Chaque fois que je propose, en tant de campagne ou en tant de ville -si j'ose dire- , des sujets aussi porteurs que "drogue, addictions, violences" ou "Prison : juste peine ou peine perdue ?", on me prédit une désertification sahélienne du public et une inégibilité absolue pour les trente prochaines années. Sauf que...

Sauf que, ce n'est pas vrai. "Les gens", c'est à dire vous et moi, quand ils se déplacent, veulent entendre quelque chose qui les concerne, plus encore : veulent se faire entendre, peser dans le débat ; et aussi, veulent apprendre quelque chose dans des sujets dont ils pressentent qu'ils sont décisifs pour eux.

"Where is the beef ?", interrogent les Américains quand ils entendent un discours creux (tracuction approximative : "où est le rôti ?"). C'était l'absolu contraire pour nos débatteurs de ce soir : Bernard Ennuyer, sociologue, Jean-Claude Henrard, Jean-Paul Emeriau et Muriel Ranfray, ces trois-là "profs" de gériatrie, mais pour tous, on regrette presque d'avoir à dire qui ils sont , tellement ce qu'ils ont à dire est encore supérieur à leur titre.

Quel était le sujet en réalité ? Les vieux sont-ils des humains comme les autres ? Ont-ils droit au même degré de solidarité ? Qu'est-ce que la solidarité ?

Ouaf ! Dit comme ça, posé comme ça, c'est quand même assez décapant. Mais c'est exactement comme ça qu'il faut interroger les décisions politiques.

Un abrégé absolu du problème :
-le bénéfice net de la "Française des jeux" (j'ai reçu le rapport hier) : 9,3 milliards d'euros.
-le financement du Vème risque : 19 milliards d'euros

Finalement, la politique, c'est assez simple.

Commentaires

1. Le vendredi 12 septembre 2008 à 00:19, par asse42

Michèle, je m'ouvre à toi parce que je crois que sur DA j'ai de plus en plus de mal à passer...

Je suis contre toute tentative de rassemblement avant le congrès. Je suis pour un vote sur une orientation politique, un leader, une équipe. Clair. Je ne veux pas qu'on me vole mon vote et qu'on organise des rassemblements fictifs avec les uns ou les autres parce qu'on veut absolument être dans la majorité. Je suis socialiste mais ma conception de son avenir n'est pas compatible avec les Jospinistes ou Fabius voire DSK. Le PS ne sera pas le même.

La réunion de ce soir montre que nous sommes dans le vrai en défendant la démocratie participative et c'est un point de clivage avec les autres. Je milite donc fortement contre toute tentative de rassemblement indifférencié.
Nous devons aller au congrès jusqu'au bout. Porter notre désir d'avenir jusqu'au vote et ensuite on se rassemble parce qu'on est socialiste. Mais je ne veux pas qu'on nous prive du débat ou qu'on crie au loup de la division possible! On veut voler le congrès aux militants et je dis NON!

Voilà c'est un coup de gueule qui vient de la réunion de ce soir où le message des élus appelant au rassemblement m'a un peu écoeuré. Moi je veux un vote clair et légitimé par les militants.

2. Le vendredi 12 septembre 2008 à 00:20, par asse42

Je le copie-colle pour le mettre ailleurs chez d'autres.

3. Le vendredi 12 septembre 2008 à 07:33, par bredrel patrice

@ michele

il me semble que vous avez confondus millions d'€ et milliards et la le financement lui sera certainement difficile a faire.

et pour ce qui est donc du cout de cette 5 eme branche qu'est ce que nos politiciens souhaite reellement y mettre dedans et est ce qu'une petite partie n'est pas deja prise en charge dans les autres branches

4. Le vendredi 12 septembre 2008 à 08:46, par bredrel patrice

en faisant vite un calcul des 19 milliards d'€ nous arrivons a un besoin de financement annuel par habitant ou plutot par electeurs (47 000 000) de 404 € soit par foyer (30 000 000) au environ 633 €.

le doute que j'ai concernant cette creation de 5 eme branche de la securite sociale est un petit tour de passe passe adminisitratif de transfert de 2 branches celle de la maladie et de la famille de ce cout qui je pense est deja pris en compte dans celles ci et donc ne faire que des remboursements ensuite à 60 % du cout total transferer donc qui amenerait celui a un peu plus de 11 milliards d'€ et donc ensuite de se faire rembourser ou plutot facture le reste a payer par les mutuelles et assurances complementaires soit donc pret de 8 milliards d'€ qui nous couterait en moyenne a chaque francais à un peu plus de 13 € par mois qui donc dans l'absolu ferait baiser le deficit de notre systeme social donc de 8 milliards alors que si celui ci est a ce jour en deficit cela est bien dut a un manque de volonte politique d'en assurer un financement a l'equilibre et que la creation dans ce cas la de cette 5 eme branche serait transparente pour chaque citoyen.

nous assitons la encore une fois a un desengagement bien organise de l'etat a notre syteme de sante sans en plus le faire supporter aucunement les entreprise scomme pour la ponction prevu certainement de 1 miliards d'€ qu'envisage l'etat dans les tresoreries des mutuelles et assurances complementaire mais qui un jour ou l'autre sera integrer dans nos cotissations mensuel de nos complementaires sante

et donc de moins en moins de gens a force de cela pourront cotiser a ces systemes du fait de l'augmentation du cout non pas a l'augmentation reel des prestations servi mais du transfert de l'etat du trou de notre secu vers ces dernieres.

5. Le vendredi 12 septembre 2008 à 08:55, par Alain

Merci Michèle. A vous lire, je regrette doublement de n'avoir pu être des vôtres hier soir. Un compte rendu sera-t-il disponible ? Les interventions ont-elles été enregistrées ?

Je suis sûr que même chez Drucker ou en prime time la perte d'autonomie liée à l'âge ou au handicap ferait de l'audience, tant chacun est confronté à cette problématique, soit dans sa personne soit au travers de proches. Cela vaut bien un sujet sur la visite du pape, même s'il vient avec sa papamobile pour pallier la perte d'autonomie liée à un âge assez avancé, mais pas franchement canonique.

6. Le vendredi 12 septembre 2008 à 09:43, par chris

j'assistais à cette réunion d'hier soir si peu fun a priori et je dois dire que les intervenants, notamment le sociologue présent qui porte un nom tout à l'inverse de son énergie et son engagement (B. Ennuyer), me confortent dans l'idée que le format choisi hier est trop court. Ce fut une mise en bouche trop interessante pour en rester là. Je sais bien, trouver un créneau qui convient, réunir les intervenants, ... mais franchement, le sujet aurait mérité un atelier de travail approfondi avec conclusions rendues à l'issue que tu saurais utilement porter dans tes fonctions parlementaires, chère Michèle.Les interventions des "vraies gens" peuvent parfois dépasser le lieu commun et conforter voire obérer ou réorienter les certitudes de "ceux qui savent".
Bref, "... un petit peu plus long, Mme Cadbury..." (pub des années 70 pour un batonnet de chocolat toujours trop court pour qui aime)
Et vraiment bravo pour l'utilisation de cette salle, la rendre aux citoyens pour débattre c'est simple, évident, pourquoi si rare ?

7. Le vendredi 12 septembre 2008 à 10:06, par bredrel patrice

@ michele

le gros probleme mme est que concernant la societe "francaise des jeux" il est prevu en 2009 sa privatisation et avec le prix de la vente de diminuer la dette de l'etat dut au 73 milliards de niche fiscale et les 32 sociales donc peine perdu a dire que les 9 milliards de benefices fait par cette societe pourrait servir pour financer la 5 eme branche en cours de creation dans notre protection sociale donc comme d'habitude une tres bonne idee qui vite tombe a l'eau

8. Le vendredi 12 septembre 2008 à 11:37, par Michele

à Alain et à tous : nous aurons en effet un résumé des interventions et je le communiquerai à tous ceux qui voudront bien en faire la demande par le biais de la rubrique "contact" de ce blog.

à Patrice Bredel : la privatisation de la française des jeux est comme celle des autoroutes , un cadeau aux copains. L'indifférence dans laquelle ces aimables dons se passent me scandalise.

9. Le vendredi 12 septembre 2008 à 12:04, par bredrel patrice

@ michele

helas oui la privatisation est un cadeau beni les francais esperant desormais devenir ne peuvent que paser par cette case pour cela encore la semaine derniere la cagnote euromillions etait de la somme indecente de plus de 140 millions d'€ malheuresement aucun dans l'hexagone ne la gagne seul deux en europe donc il continueront a jouer encore plus pour esperer decrocher la prochaine ou la suivante et ce n'est pas du jour au lendemain que les francais s'arreterons de jouer mais bel et bien de plus en plus il ne serait pas etonnant que le benefices fait par la fdj double rapidement de ce fait.

10. Le vendredi 12 septembre 2008 à 14:43, par bredrel patrice

@ michele

le comble dans l'affaire est de vendre au copain pour boucher un trou du au cadeau fait initialement au copain et comme cela qu'avons nous encore que bijoux de famille appartenant à l'etat donc a nous meme presque plus rien edf, gdf, bnp, ste general, suez, air france,renault, france telecom, st gobain,cge devenu vivendi,tf1, matra,rhone poulenc,elf rachete par total, uap rachete par axa,usinor sacilor,pechiney,agf rachete par allianz, cic rachete par credit mutuel, gan, cnp, rmc, credit lyonnais,autoroute voici en 20 ans comment nous nous sommes prives de recette pour a chaque finance ou tout du moins minore l'augmentation de notre dette qui resulte d'une seul chose les niches fiscales et sociales recette qui nous permettrait plus que souvent de faire face a des coup de chaud de l'economie mondiale et demande par l'union europeenne on se demande bien pourquoi par le lobying capitaliste en mal de trouver quelques societes lucratives pour placer leur argent et non dans un but concurentiel.

11. Le vendredi 12 septembre 2008 à 15:47, par Pierre C.

Merci aux intervenants d'hier d'avoir rappelé les principes de la sécurité sociale de 45 :
- c'est un droit
- il est universel, et équivalent pour tous, quel que soit leur âge (en 45, il ne s'appliquait cependant qu'à ceux qui travaillent et leurs ayant droit)
-il est là pour palier aux différents aléas de la vie. L'un de vos orateurs a rappelé que le mot "risque" voulait dire à l'origine de la SS risque de perte de salaire, et c'est pour cela que famille et retraites sont englobées sous ce nom de risque.

12. Le vendredi 12 septembre 2008 à 18:04, par bredrel patrice

merci de rappeler ce principe mais qu'en est t'il aujourd'hui de cette machine initialement bien huile sur la solidarite pour assurer tout un ensemble de prestation de par un organisme semi public puisque gerer et par l'etat et par les syndicats et le patronnat donc representant et les personnes physique et moral de notre pays et comme arbitre l'etat mais en faveur de ceux qui recevait les prestations.

nous avons droit 60 ans apres a un malade a l'agonie gerer par seul les personnes morales de notre pays qui font la pluie et le beau temps au niveau financement avec l'impartialite desormais de l'etat absent pour prendre des decisions juste de perennisation de notre systeme social de protection au contraire nous avons plutot une privatisation qui s'effectue petit a petit au niveau de la maladie, au niveau des retraites et peut etre bientot pour notre dependance et cela pour de plus en plus en meme d'inegalite puisque certain ne peuvent souscrire a cela ou sont dans l'impossibilite de le faire par manque de moyens financiers.

c'est la meme chose que pour conduire une voiture, il faut etre assure et si cela n'est pas le cas dommage en cas d'accident et reprehensif par la loi alors que la tout compte fait comme au US s'assurer a cote devient pour beaucoup impossible et donc on devient son propre assureur alors que notre securite sociale tel qu'elle etait au depart devait justement permettre une assurance complete sans qu'apres avoir toucher son salaire on n'est un seul cts a sortir de sa poche hors de plus en plus on nous saigne pour se soigner entre hausse du cout de la sante et le complement à payer pour se faire rembourser ou encore en ne nous remboursant plus tout au niveau de notre securite sociale par l'instauration de franchise

13. Le vendredi 12 septembre 2008 à 20:08, par dominique poirier

belle soirée et interventions de haut niveau mais accessibles à tous
on s'aperçoit que des gens compétents ont de vraies propositions et c'est encore mieux quand un député le reconnait et travaille avec eux et les citoyens
chapeau Michèle, c'est comme cela que le mot "politique" prend tout son sens , tes électeurs savent au moins pourquoi tu te bats
ne désarme jamais, c'est ta force !

14. Le samedi 13 septembre 2008 à 12:02, par Alain

Un grain de sel qui n'a rien à voir. N'a-t-on pas vu hier Sarkozy récidiver de manière intolérable sur un nécessaire dialogue entre la République et la chrétienté ? Méfions-nous que ce risque ne devienne sournoisement le 6e, normalement protégé par les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat, non formellement abrogées mais que le monarque élyséen grille de réformer, comme on sait, en revisitant "positivement" la laïcité par un dangereux contresens historique et politique ! L'avocat que demeure Sarkozy "défend" l'Eglise catholique quand il ne devrait penser qu'à protéger la République de l'immixtion du religieux, quel qu'il soit, dans la sphère de l'Etat. Il plaide contre la République, prenant le parti de sa foi (s'il vous plaît, on ne rit pas) contre la loi.

Au passage, la laïcité positive de Benoît XVI est-elle celle qui ferme les yeux sur les turpitudes matrimoniales d'un président "adultère" trois fois marié et deux fois divorcé, vivant dans le péché, théoriquement promis au feu de l'enfer, ou celle qui continue d'interdire la contraception et l'avortement aux chrétiens ? A moins que cette laïcité en cours de canonisation ne soit à la carte, "selon que vous serez puissant ou misérable" ?

Il faut dire encore et encore, hurler haut et fort dans la rue s'il le faut, que Sarkozy a violé une nouvelle fois hier, sans aucun mandat du peuple, la Constitution de la République. Pourquoi n'a-t-il pas eu le courage de proposer, dans son urgentissime toilettage de juillet, un article précisant que la République entretient un dialogue constant avec la chrétienté, dont elle partage l'histoire ?

Quand, au collège des Bernardins, le prélat Ratzinger, éminent docteur de l'église catholique, discourt devant des intellectuels de France sur la spiritualité, nous sommes dans un tout autre contexte, puisque que la chose ne se déroule pas dans les salons de l'Elysée, du Sénat, ou de l'Assemblée nationale. Ceux qui ont trouvé Benoît XVI excellent (Badinter et le recteur Boubakeur par exemple), n'ont exprimé que leur propre point de vue, au nom de leur liberté de penser garantie par la République, non en celui de la France et des Français.

Comment expliquer la différence à un président de la République qui range sa petite croix de Lourdes bénie par le pape dans le même tiroir que sa grand' croix de la Légion d'Honneur ? Et qui mélange allègrement ce qu'il lit dans son missel avec les articles de la Constitution.

Pour terminer, des propos qui font froid dans le dos, entendus hier sur France-Inter dans la bouche de chrétiens traditionalistes parisiens, qui trouvent le pape encore bien trop dangereusement "oecuménique" : "Il nous demande de prier pour les juifs et les musulmans, vous rendez-vous compte, alors que nous ne sommes pas d'accord avec eux, que nous somme contre eux ! Nous n'avons pas à prier pour ces gens-là !"

Même avec Sarkozy à la tête de la fille aînée de l'Eglise catholique, Dieu aura bien du mal à retrouver les siens.

15. Le dimanche 14 septembre 2008 à 17:11, par M.V.

Le commentaire n°1 m'intéresse: j'en partage complétement les réactions qu'elles soient enthousiastes ou plus réticentes. Je retiens surtout le voeu d' "un vote clair et légitime par les militants". Merci à asse42.
Merci aussi à Chris (n°6) dont je cite ma phrase préférée: "les interventions des "vrais gens" peuvent parfois dépasser le lieu commun et conforter, voire obérer, ou réorienter les certitudes de "ceux qui savent." C'est une hygiène de vie que de se méfier de ses certitudes.
J'apprécie que Michèle mette le Conseil Général dans le courant de l'action militante, en utilisant le lieu (une base?).
Comme je suis un peu fatiguée et que je suis capable de ne pas savoir me servir de "contact", je me permets de réserver auprès de Michèle un compte rendu de la réunion à laquelle j'aurais aimé assister. Merci.

16. Le lundi 15 septembre 2008 à 17:31, par JEAN-REMY

Bravo pour cette façon de débattre je pense que la politique et la gouvernance doivent se raprocher des acteurs de la vie de tous les jours vouloir écouter c'est déja le debut de vouloir entendre et de mieux comprendre car la politique et l'économie doivent être au service de l humain dans un monde de plus en plus difficile battons nous pour un monde meilleurs et plus solidaire

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