Il fait déjà nuit. Août commence à avaler par longues gorgées vespérales notre temps de lumière. J'écris ce billet d'un ordinateur ami, émerveillée malgré tout que le blog soit toujours là, comme un vaste écran blanc que personne ne pourrait effacer ni dérober. Pendant ce temps mon ordi à moi est dans une maison inconnue, pour un destin inconnu, et je me sens presque coupable de le savoir si loin et sans moi. C'est une de mes faiblesses de considérer quelques objets comme des aide-à-vivre et de leur prêter une âme, enfin quelque chose qui y ressemble de très loin.

Journée bordelaise partagée entre plusieurs rendez-vous, l'aménagement du camp de base de mes bureaux parlementaires (20 rue Saint-Laurent) et une longue visite au Grand Parc où un curieux incendie nocturne a endommagé quatre magasins du centre commercial déjà bien malmené par une réhabilitation hâtive, médiocre, ni faite ni à faire, qui n'est d'ailleurs peut-être pas totalement étrangère au court-circuit qui semble à l'origine des dommages. Résultat : quatre boutiques fermées pour un temps indéterminé alors qu'elles essayaient de maintenir vie sociale, activité et bien sûr, commerce de proximité au coeur du quartier.

Avouons-le, j'ai comme un léger nuage de cafard dont je n'arriverai pas à sauver la tonalité de ce billet. Je l'interrompt pour mon remède habituel : faire des choses nécessaires, pas grandioses, mais qui au moins seront faites. A tout de suite. Peut-être.