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samedi 4 août 2007

Cecilia, Saïf et les missiles

Eh bien, non, ce n'est pas un réacteur nucléaire destiné à déssaliniser l'eau pour irriguer le désert libyen (voir "la politique racontée aux enfants", en date du ). Pourtant c'est bien d'enfant qu'il s'agit puisque c'est le propre fils du numéro un libyen, Saïf Kadhafi, qui vient de dévoiler -en partie au moins- les coulisses de la libération des infirmières bulgares.

Le charme de Cecilia n'y est évidemment pour rien. Ce qui a su convaincre de chef d'état libyen, c'est un accord militaire sonnant et trébuchant comportant en particulier la livraison de quelques beaux jouets, dont des missiles antichar Milan et une manufacture d'armes clefs en mains. Au passage, on va aussi livrer un agent secret, emprisonné à vie au Royaume Uni pour son rôle dans l'attentat de Lockerbie en 88. Mais voilà qui est plus classiquement dans la tradition James bondienne.

Saïf peut se réjouir plaisamment dans "le Monde" qu'il s'agisse du "premier accord de fourniture d'armes consenti par un pays occidental. Quant à nous, on comprend que Cecilia à son retour se soit éclipsée sans répondre véritablement à aucune question : qu'aurait-elle pu ou su dire ?

Même chose pour Kouchner, resté très sur la défensive lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée. Lui aussi a été tenu en dehors des négociations et n'avait pas grand chose à dire.

Ces ratés accumulés, proches de la farce, finiront par faire leur chemin dans l'opinion publique et je suis pour ma part raisonnablement optimiste, que Nicolas et Cecilia contribueront positivement à notre campagne pour les élections municipales.

Rangs de salades et lampions de fête à neuneu

Dominique Santagne, président du port autonome, me faisait remarquer hier que ce n'est pas Bordeaux qui a été classé au patrimoine mondial mais "Bordeaux, port de la lune". Tout est dit, et en particulier notre obligation d'oeuvrer pour la conservation et pour l'avenir de ce site.

Modeste aspect de cet engagement : la décoration des quais. On ne aujourd'hui peut qu'être affligés par les dernières acquisitions des urbanistes, parisiens sans doute, qui font leurs armes sur nos quais. Les lampions de fête à neuneu qu'ils viennent d'y installer distillent à travers la passoire de grandes boites de conserves métalliques des lumières alternativement mauvasses et verdâtres, sans rime ni raison que de détruire la belle harmonie de l'illumination des façades. Abracadabrantesque, dirait Chirac si quelconque avait encore envie de demander son avis.

Ceci pour la nuit. Le jour n'est guère meilleur : les rangs de salade qui sont supposés verdir les quais sont parfaitement incongrus dans cet espace fait pour accueillir des bateaux, ou au moins parler d'eux même quand il n'y en a guère. Quel crâne d'oeuf a fait ce choix jardinier dans un site fait pour évoquer l'aventure et le grand large ?

Je fais au contraire amende honorable concernant le "miroir d'eau" qu'un de mes amis appelait avant sa réalisation "la flaque à moustiques" . Il ne sert en rien de miroir tant la foule s'y presse et en mouvemente la surface. Les enfants courrent, les chiens jouent et s'ébrouent, les bordelais s'étendent nonchalamment sur son pourtour. Tout cela n'est peut-être pas follement hygiénique, mais c'est un lieu de bonheur et de détente, détourné de son objet et finalement très réussi.

Pour les rangs de tomate et les lampions, j'aurai beaucoup plus de mal à me laisser convaincre.