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mercredi 1 août 2007

Avis de détresse

Coup dur pour moi : mon ordinateur portable vient de m'être volé dans mon bureau de l'Assemblée Nationale. Cette honorable instituion est en émoi : il y a peu de bâtiments aussi contrôlés, bouclés, verrouillés que celui-ci. Les limiers de la République sont sur l'affaire, mais les chances de retrouver mon ordi sont malgré tout minces.

Je suis très triste car cet ordi et moi (un Mac Book pro, beau comme une Ferrari) nous nous aimions d'amour véritable et nous vivions des jours heureux. Mais il contient aussi des heures et des heures de travail, plein de fichiers et de groupes d'adresses tellement utiles.. je suis comme qui dirait catastrophée.

Bien sûr je vais acheter immédiatement un remplaçant, mais il ne contiendra ni vos adresses, ni tant de bonnes choses.

Puis-je demander à tous les amis du blog de m'adresser leurs coordonnées pour que je puisse les réenregistrer, soit en m'adressant un mail sur mon mail privé s'ils en ont l'adresse sur leur propre fichier, soit en passant par la rubrique "contact" de ce blog ?

Merci de votre aide.

Le ciel est par dessus le toit

Le soleil est entrain d'apparaître au dessus du mur blanc auquel mon bureau fait face. C'est un événement suffisamment important pour que j'ai envie de le partager. Un grand à plat de lumière barre maintenant le mur, comme dans un tableau de Nicolas de Staël. Il ne manque que quelques mouettes dehors, une falaise, l'objectif d'une caméra pour qu'un film étrange puisse commencer.

Je viens d'entendre les chiffres du chômage à la radio. "Le chômage n'a jamais été aussi bas depuis 25 ans" titrait Le Monde hier soir. Oui mais, ces chiffres et les méthodes de calcul qui y ont amené sont hautement contestés par les organisations internationales chargées d'établir des comparatifs, en particulier Eurstat. Oui mais, l'INSEE elle-même tord le nez et le gouvernement ne reconnait pas ses propres calculs.

Et surtout, le nombre de radiations administratives a augmenté de 4,2% en un seul mois. Et surtout une nouvellle méthode de réduction se met en place, la dissuasion à s'inscrire. Plusieurs de nos collègues députés rapportent des faits concordants issus de leur région. "Vous avez cinquante ans, vous n'avez pas de permis de conduire, totalement inutile de vous inscrire. Voyez ailleurs." J'essairai d'interroger sur la situation bordelaise.

Pour une fois qu'il semblait y avoir une nouvelle favorable, elle est tout de suite contrecarrée. Le ciel pourtant est par dessus le toit, bien bleu comme un ciel grec.

31 juillet

Nicolas Sarkozy a si souvent célébré la mémoire de Jaurès pendant sa campagne (37 citations dans un seul discours..) que l'on aurait légitimement envisagé qu'en ce jour anniversaire de sa mort, il aurait demandé que l'on mît les drapeaux en berne au fronton des mairies. Que ne relit-il ce soir le volume des "Thibault" de Martin du Gard titré "juillet 14" et le récit de la trainée de poudre qui, au propre et au figuré, a suivi son assassinat ?

Au lieu de cela, nous célébrons cet anniversaire en discutant de pied ferme d'un texte qui ouvre un coin dans le droit du travail et qui, plus gravement, sera inopérant. Le projet de loi intitulé "Dialogue social et continuité du service public dans les transports terrestres publics réguliers de voyageurs" ne va nullement régler les perturbatiions des transports : 2% seulement d'entre elles sont dues à des faits de grèves ; l'immense majorité à des problèmes d'insuffisance ou de vétusté du matériel, de manque de personnel...

Il ne va pas davantage instaurer un "service minimum", comme l'avait promis le candidat Sarkozy : le texte se borne à fixer aux collectivités de fixer des objectifs sans garantie qu'ils soient tenus.

Il comporte enfin un certain nombre de dispositions, comme la déclaration personnelle de se déclarer gréviste à l'employeur 48 heures avant le début du conflit, qui enfreignent le droit de grève. D'autres dispositions, complexes à analyser dans un court billet ont mis aujourd'hui les syndicats unitairement dans la rue. Peut-être est-ce ce long défilé dans toutes les rues de nos villes qui fera finallement souvenir du peuple descendant dans la rue à l'annonce de l'assassinat de Jaurès "Ils ont tué Jaurès !"?

Aucune banderole pourtant, à ma connaissance, n'a porté trace de ce souvenir. La collusion des deux événements eût pourtant été signifiante.

Je m'aperçois en finissant d'écrire que nous sommes déjà le premier aout. La 29ème séance de cette XIIIème législature n'est pas encore achevée et va sans doute se prolonger encore tard dans la nuit. Le temps file si vite.