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dimanche 12 août 2007

Une année de sable

Tranquillement, heureusement, dans la lumière voilée de ce dimanche d'août, je relis une année du blog (juillet 06 à juillet 07) qui va devenir, par la grâce des éditions du bord de l'eau (quel nom merveilleux !) un petit livre qui n'est pour l'instant entre mes mains qu'un "tapuscrit" assez touffu. Je cite souvent le proverbe chinois qui résume une vie réussie "planter un arbre, faire un enfant, écrire un livre". Il y a, à ces trois préceptes, bien des variantes. Du moins c'est ainsi que je me le raconte et pourqui j'adore ce proverbe.

Une année de blog, commencée et finie ici, devant cet horizon marin qui m'est si familier même si je ne le vois que quelques poignées de jours par an. J'allège, j'abrège, pour donner au texte la rapidité d'un éphéméride dont on effeuille les pages. Du moins j'essaye : l'ennui avec ce qu'on écrit, c'est qu'on s'y attache facilement, et que tout, pour moi au moins, a un sens, évoque (le plus souvent anonymement) l'un ou l'autre des amis et camarades qui ont accompagné cette année aux trois campagnes (municipale partielle de Bordeaux, présidentielle et législative). Un assez bon entrainement ma foi pour 2008.

Bien souvent, les dimanches, j'ai écrit comme aujourd'hui plusieurs mini-billets, pour partager la journée et essayer de lui donner une consistance. Le temps, c'est une poignée de sable dans la main. Plus on ferme, plus il s'écoule.

Hossegor

Hossegor, avec la ferme intention de remettre la machine en bon état de fonctionnement. Deux semaines avec un intense programme de thalassothérapie (les vagues), de massage gommant (le sable finement graveleux du bord de l'océan), d'héliothérapie (le soleil du matin et du soir, de loin le plus amical). J'écris présentement sous le regard lointain et hautain d'un rang de goélands, alignés au faîte du toit le plus haut des environs, comme les statues de notables au toit des maisons romaines.

Temps doux et mélangé ce matin, entre nuages diffus et éclaircies. Le village d'Hossegor doit être noir de monde, tout le monde se pressant aux mêmes endroits aux mêmes heures. Sur mon bord d'océan, je suis loin et proche de tout selon ma guise. L'infini est à portée de promenade sur la plage nord qui remonte d'un seul trait de sable vers la Gironde. Les Landes paisibles commencent derrière les dunes, sous un toit presque continu de pins. Autrefois, quand aucun immeuble n'avait été construit pour remplacer ceux que l'armée allemande avait fait sauter, on voyait de mes fenêtres ces deux océans, l'un à l'ouest, tout de gris, de verts et de violence, l'autre à l'est du vert sombre et uni des frondaisons des pins.

Les goélands ont trouvé bon usage des toits qui barrent l'océan des pins. En bien des années, c'est la première fois où je les vois installés ainsi, hautains, inquisiteurs, jusqu'à ce que l'un se décide à fondre en direction de l'océan, ailes grandes ouvertes, et bien souvent accompagnant son vol de ce rire vulgaire qu'ils partagent avec les mouettes.

Le blog et moi sommes en vacances, dans le lieu le plus dépaysant qui soit si on veut bien le regarder à bonnes heures, plus inquiet de la direction des vents, du changement permanent des couleurs, que de la petite agitation estivale qui est partout la même. Je voulais inscrire sur l'écran une première carte postale.