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La République est une femme. Son service aussi

Cent femmes représentant la fonction publique dans sa grand diversité. C’est la belle initiative du Préfet de la région Aquitaine Michel Delpuech de les avoir réunies pour marquer le 8 mars. Initiative hautement significative à laquelle notre quotidien régional n’a consacré qu’un timbre poste ce qui est je crois une erreur : incarner la République en cette période de dureté  est chose nécessaire.

Cent femmes donc, dans des professions éminemment variées où bien souvent on ne les attend pas : démineuse (elles ne sont que 4 en France à éxercer cette profession à risque), motard(e) de la police, policière aux frontières, douanière.. Et tant d’autres qui ont choisi la fonction publique et le service de l’Etat et qui s’y sont illustrées par leur engagement.

On oublie trop souvent que les femmes représentent, globalement, 60 % de la fonction publique avec des pics qui méritent d’être salués  : fonction publique hospitalière 77% de femmes, secteur de l’âge : 87%.

A elles, le travail du dimanche, les gardes de nuit, les astreintes, les horaires décalés, toutes les difficultés possibles à harmoniser vie familiale et vie professionnelle. Et pourtant, autour du Préfet, représentant l’Etat dans notre région, beaucoup de gaieté et de fierté.

J’ai pour ma part marqué également ce 8 mars en inaugurant l’extension de la maison Marie Galène à Caudéran. Soins de suite, EHPAD, soins palliatifs, elle est l’exemple même de l’engagement des femmes. Un engagement où à la dureté des circonstances s’ajoute souvent la pénibilité physique et une disponibilité de tous les instants. Pas une ligne de langue de bois dans ce que j’écris : sous un soleil presque printanier cette inauguration fut une célébration de la vie et de la sororité de celles qui travaillent pour elle.

La République est une femme. Son service majoritairement aussi et il me semble que cette journée si bien partagée à donné de la force à toutes.

Vivre dans la dignité

J’ai été très frappée qu’Henri Caillavet meure dans sa 100ième année et si je ne me suis bien sûr pas réjouie de sa mort, je l’ai fait de constater que cette mort fut tardive et naturelle.

Henri Caillavet, ancien Ministre, parlementaire prestigieux, auteur de nombreuses lois et projets de lois, a présidé à deux reprises l’association « Droit de Mourir dans la Dignité ». Je ne sais rien de sa mort, ni des années qui l’ont précédée, mais je pense qu’elles furent en conformité avec cette dignité dont il a été l’ardent défenseur.

Il démontre en tout cas qu’on peut aborder le grand, voire le très grand âge, et demeurer dans cette dignité et dans ce désir de vivre qui est celui des candidats centenaires. Tous les gériatres le confirment : la demande d’euthanasie est très rare quand l’âge prévisible de la mort approche et c’est tant mieux.

Cette disposition n’est pour autant pas générale : beaucoup (en proportion des autres décennies) d’âgés se suicident. A chaque dizaine d’années que l’on gagne, le taux de suicide augmente. Au dessus de 80 ans, il est trois fois supérieur à la moyenne nationale tous âges confondus (44/100 000 au lieu de 15/100 000) et 3000 âgés se suicident chaque année.

Je n’ai pas de chiffre précis, on s’en doute, mais l’expérience des médecins et en particulier des gériatres montre que la demande d’euthanasie de la part de la personne elle-même est à ces âges pratiquement nulle (ce n’est pas le cas de la demande des familles).

Tout se passe comme si les âgés qui voulaient en finir avec la vie ne comptaient que sur eux-mêmes. Leur suicide est radical, sans possibilité de voir leur main retenue et se fait par arme à feu, pendaison ou défenestration. Hors de ce groupe, relativement faible en nombre, plus la vie devient vulnérable et fragile, plus on a à la défendre, plus on désire continuer à vivre. L’expérience de mes malades m’a aussi enseigné ce principe.

Henri Caillavet (et heureusement tant d’autres) a démontré que l’on pouvait vivre jusqu’au bout dans la dignité, et je l’espère davantage : dans l’honneur, le respect et l’affection, le bien être.

Dixie et les mésanges à longue queue

Des mésanges à longue queue que je n’avais pas vues ans dans mon jardin depuis des mois apparaissent à l’instant devant la fenêtre, comme un signe d’amicale légèreté. Merci à elles.

Sans elles, sans ces premiers mots qu’elles m’ont dicté, je n’aurais pas eu envie de ce billet. Oiseaux fragiles et libres qui fondamentalement expriment que l’on peut n’être rien et ne dépendre de personne ; oiseaux du ciel inscrits dans tant de textes saints et de poèmes, petits thérapeutes des contemplatifs que je ne suis pas, ils me rendent un instant le pouvoir d’échapper à la lourdeur inconséquente du réel.

Grands mots pour petites choses et je m’en excuse. Ma journée a été occupée d’un non-évenement absolu : la non-morsure de mon chien Dixie à l’encontre d’un policier municipal. Essayons de ne pas tomber dans la facilité de l’omni-répétition de la maxime attribuée à tant d’auteurs: « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien ».

J’ai quelquefois perverti ce dicton : « Plus je connais les hommes, plus je sais pourquoi mon chien est une chienne ». Mais même cela est faux. Mon chien est une chienne, joyeuse, affectueuse et sans jamais de rancune, mais elle ne  m’a détournée en rien des humains.

Présentement, le chien (je préfère de beaucoup le terme de chien à celui de chienne ; et encore, même « chien » a en français des connotations que je déteste) est allongée sur le parquet en soufflant dans l’attente de promenade. Dixie est un chien libre et joyeux, qui fait son métier de berger quand on s’approche, mal intentionné, de ses maîtres ou de sa maison, comme elle le ferait des brebis confiées à sa garde, mais qui perçoit l’amitié et l’absence de peur comme un radar et se répand alors en démonstrations d’affection immesurées.

Animal chaleureux, sans prévention, sans rancoeur, offrant son amitié comme un viatique dans les difficultés : une ambition pour l’Homme.

Inatteignable ? A nous, jour après jour, de démontrer le contraire. On s’y fatigue quelquefois.

 

Ministère délégué chargé des Personnes âgées et de l’Autonomie

Communiqué de presse

Paris, le 27 février 2013

Stéphane HESSEL représente tout ce que mon ministère veut porter : la combativité et le panache de l’âge.
Sa vie est celle d’un homme libre, défenseur des droits et de la culture qui abolit les frontières. Résistant il était pourtant franco-allemand de cœur maniant parfaitement les deux langues.
Sa personnalité pleine de gaieté et de finesse abolissait elle aussi toutes les barrières.
A Bordeaux il a accompagné mes batailles électorales en acceptant la présidence de mon comité de soutien.
Ma pensée va à son épouse, sa famille et ses proches.

Déplacement à Lyon (69) le lundi 11 février 2013

Michèle DELAUNAY s’est rendue à Lyon le lundi 11 février, pour la pose de la première pierre de l’EHPAD Constant. Grâce l’appui de la ministre pour mobiliser les crédits nécessaires à l’opération, la résidence Constant sera transformée en un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) d’une capacité de 94 lits, et proposera deux unités d’hébergement dédiées aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. La ministre a souhaité y intégrer une « culture des soins palliatifs », par la formation du personnel et la coordination avec les unités de soins palliatifs du secteur.

Michèle DELAUNAY a visité ensuite la résidence Cuvier, qui regroupe des appartements pour personnes âgées. A cette occasion, l’entreprise lyonnaise Technosens lui a présenté un logiciel et une télécommande simplifiée permettant un lien plus facile entre les âgés et leur famille.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel