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Discours de Sarko, suite

Plus que jamais, il faut affirmer, réaffirmer et démontrer par les faits, les mesures prises, la négociation avec les forces syndicales : le travail est une valeur de gauche *. On a maintenant accès au texte écrit du discours de Nicolas Sarkozy et pas seulement aux notes prises par les journalistes. Il en donne la preuve.

Ses choix pour la « valorisation du travail » (la formule est décalquée de celle de Ségolène, au moins il sait lire) laissent pantois. Le premier exemple qu’il donne est le bouclier fiscal à 50%. Exemplaire, en effet, de la révalorisation, version UMP.

Mais qu’est-ce que « revaloriser le travail » ? A quoi est due cette « dévalorisation » fustigée par Sarkozy ?

Un premier point, dévastateur pour le moral de tous les travailleurs, c’est le différentiel des salaires. Que le PDG d’un grand groupe, avec ou sans stock options, puisse gagner 500 et jusqu’à 700 fois plus que son salarié au SMIC n’est pas acceptable. Qui en effet peut croire, peut accepter qu’une heure de la vie d’un homme vale 500 fois plus qu’une heure de la vie d’un autre ? Qui en effet peut demander au petit salarié de se retrousser les manches s’il sait que son travail est, à ce point, méprisé ? Rien n’a plus de valeur, la société vacille à être compréhensible.

Les exemples de cette dévaluation du travail ne sont pas à chercher dans les 35 heures, dont je n’ai pas été et dont je ne suis pas une fanatique. On y trouvera de petits éléments (mes infirmières devant trouver 10 minutes là, un quart d’heure ici pour arriver à absorber la diminution du temps de travail, alors qu’elles dépassent bien souvent leurs horaires, et qu’elles continuent de le faire).

Les exemples sont dans les conditions de travail et les bas salaires .

Ils sont dans cet irrespect du travail qui accompagne la politique de la droite, ou du moins que la politique de la droite ne cherche aucunement à freiner. Où est la valeur travail quand une jeune femme habitant Cenon a 20 heures de travail par semaine comme caissière à Auchan ; deux heures le matin, deux heures en milieu d’après-midi ? Où est le respect ?

Nous devrons nous battre sur les conditions de travail et le juste salaire. Oui, le travail est une valeur de gauche. Il a permis à l’ascenceur social de fonctionner, il a permis l’émancipation des femmes, il est notre place dans la société, comme le logement est notre place sur terre.

De l’amusement que j’évoquais dans le billet précédent, je suis passée en lisant le discours entier à ce fond de révolte qui est à l’intérieur de nombre d’entre nous. Nicolas Sarkozy parlant de morale et d’exemplarité dans l’exercice républicain.. Je n’aime jamais trop ces simplifications, mais Johny Hallyday, son ami, son soutien affiché, dont la fortune a été faite par les Français de tous niveaux qui achètent ses disques et qui délocalise cette fortune pour n’avoir rien à leur rendre…

nb : « Le travail, une valeur de gauche », était un des trois thêmes de ma campagne pour les élections législatives en 2004 (voir commentaire 4 du billet précédent)

Lui aussi a changé..

La page de garde du « Monde » électronique apparait sur mon ordinateur et me tient informée en temps réel et dans un bienfaisant silence du brouhaha du monde, le monde sans majuscule, le monde tout court, le monde immense.

Je n’ai pu m’empêcher de sourire en découvrant le leit-motif du discours d’investiture de Nicolas Sarkozy. « J’ai changé… ». J’ai changé parce que j’ai connu le doute (incroyable !), l’épreuve personnelle (incroyable encore, je croyais qu’il ne devait plus en parler)…

Je passe sur toutes les raisons qui l’ont fait changer, qui tiennent une bonne page. Sans doute y avait-il à faire. La liste se conclut par une phrase que je laisse à votre méditation « la grandeur de l’homme, c’est son humanité ». Ca c’est fort ! Le petit Nicolas a eu raison d’en appeler aux mânes du grand Blaise Pascal dans son introduction : trouver une raison de cette incontestable profondeur à la grandeur de l’homme, ça c’est la marque d’un vrai philosophe.

Tous ces hommes de l’UMP qui mettent toute leur énergie à nous convaincre qu’ils ont changé, ça ne me laisse pas sans interrogation : ou le besoin était bien grand, ou le changement est bien incertain.

La Galette du canton Grand Parc-Jardin Public

La grande salle de la mairie de quartier était pleine (220 à 250 personnes), l’atmosphère chaleureuse, et la galette bonne ! Une fête simple et amicale pour célébrer l’année nouvelle qui va être si décisive pour notre pays, notre ville et notre canton. Nous votons quatre fois en 2007, six dans les dix-huit mois qui viennent, et ceci déterminera la manière dont nous voulons véritablement entrer dans le XXIème siècle.

A Bordeaux, c’est à deux femmes qu’est confié un enjeu considérable : les élections législatives. Beatrice Desaigues qui était bien sûr présente à la Galette dans la première circonscription, et moi dans la seconde, la « circonscription des deux rives » qui englobe tout le centre de Bordeaux et la Bastide. Circonscription emblématique géographiquement, puisque elle est la seule purement bordelaise, emblématique politiquement puisqu’ elle est détenue par la droite depuis 62 ans, et que la candidat de droite est Alain Juppé.

Si nous l’emportons, l’avenir de Bordeaux ne sera plus le même.

Nous avons échangé beaucoup de voeux mais aussi de volonté d’être à la hauteur de ces différents enjeux !

Ethique

Un mot, avant que la course de l’actualité nous le fasse oublier. Comme beaucoup d’entre vous sans doute, j’ai été très choquée du « Un million d’euros pour la Corse » que Nicolas Sarkozy a apporté dans son bagage en allant visiter l’Ile.

N’est-il pas candidat déclaré et bientôt investi à l’élection présidentielle ? Qu’est-ce que ce mélange des genres ? Va-t-il faire le tour des départements avec une enveloppe pour chacun… que devra honorer le prochain gouvernement ?

Je plaide (à plusieurs reprises dans ce blog) pour que le PS s’honore de mettre en place en son sein un comité d’éthique pour sanctionner les manquements à l’esprit des lois et à la déontologie. A Bordeaux comme au plan national l’UMP n’est pas avare de ces manquements, mais la même exigence serait de mise dans nos rangs.

Espérons que Nicolas Sarkozy, dès son investiture, se retirera de son poste de ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, gardien de l’ordre, républicain et démocratique y compris.

Filles et fils de don Quichotte (5)

La charge évocatrice des la littérature une fois encore démontrée… Don Quichotte, qui n’avait à ma connaissance qu’un ami (Sancho) et une vieille jument (ransinante) a maintenant des enfants, plus nombreux chaque jour.

Nombreux à Bordeaux en cette fin de matinée grisâtre et mollement pluvieuse. Les tentes ont poussé d’un coup, petits champignons ronds autour des dernières cabanes du marché de noël et du très beau manège des allées de Tourny. « Le peuple, c’est tout le monde », m’a dit Madeleine qui est une des voix de ce blog (je ne sais comment dire: commentatrice est faux, vos prises de paroles sont beaucoup que des commentaires). Le peuple, en effet c’est tout le monde, ceux que j’appelle les citoyens, ceux que je voudrais appeler tout simplement les humains, les frères humains, selon les mots de François Villon, aussi définitifs que ceux de Cervantès.

La force de l’action des enfants de don Quichotte, est double : faire prendre conscience de la profondeur du problème des pas/mal/ou trop chers/logés. Exercer une pression sur les pouvoirs publics, qui comme on le voit chaque jour ne bougent que sous l’action d’une forte poussée se conformant ainsi scrupuleusement au principe d’Archimède. Les petites tentes rondes font beaucoup plus qu’abriter, bien sommairement et bien insuffisamment, les SDDT (sans domiciles du tout) de nos villes.

Les paroles d’Hugues Martin (tiens, pourquoi Hugues Martin, où est Alain Juppé ?) dans Sud-Ouest ce matin m’ont sidérée. Il accuse le mouvement « de prendre en otage une population en difficulté »; « C’est indécent… ».

« Indécent » est un de ses mots favoris. Indécent en effet de vouloir abriter, porter au grand jour la détresse de ceux qui n’ont plus un lieu, une place, un refuge et un rempart sur terre. Indécent, en effet, de ne pas se suffire des mesures municipales (quelles mesures ?), du repas « des plus démunis », une fois par an… Tout cela, ajoute-t-il « répond largement »aux besoins immédiats. Ce « largement » est une perle absolue, que ne paraissaient pas apprécier à sa juste valeur ceux qui étaient ce matin allées de Tourny, et qui mettaient leur prénom sur la tente qui allaient bien mal les abriter pour les jours à venir.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel