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Assemblée nationale : Terra Nova et immigration

11h00 Réunion du groupe socialiste

14h00 Réunion des commissaires socialistes aux affaires sociales

15h00 Questions d’actualité

16h15 Audition de l’UNSA Police : projet de loi relatif à l’immigration, l’intégration et l’identité nationale

17h00 Audition de Christian Charpy, Directeur du Pôle Emploi

20h00 Réunion du groupe Santé Terra Nova

Menteur, c’est déjà bête, mais innocent c’est carrément stupide

S’il n’y a aucun lien entre l’ « extradition » de l’assassin de Chapour Bakhtiar, ancien premier ministre du Shah d’Iran, et la libération de Clotilde Reiss, il faut en avoir une couche épaisse de les faire coïncider au jour près.

Et même, ce qui ne peut être autrement, s’il y a un lien, un brin de stratégie aurait conseillé quelques jours d’écart.

Comme quoi on peut être lourdement menteur et gravement innocent.

Député, ça fait quoi, ça sert à quoi ?

Quand, dans la rue, quelqu’un s’approche et me demande « Mais qu’est-ce que vous faites pour nos poubelles ? », ma première réaction est de penser : en voilà encore un qui ne sait rien des compétences d’un député.

Eh bien, j’ai évolué : c’est ce Bordelais qui a raison. Le mandat d’un député étant de représenter les habitants de sa circonscription, il est dans son rôle de se préoccuper de ce qui le préoccupe et de voir ce qu’il peut.

C’est cette évolution qui m’a amenée, avec l’expérience de près de trois ans de mandat, à m’interroger, au delà des définitions des livres, sur le rôle d’un député, quand il veut « faire le job » le moins mal possible.

Ce qui vient en premier, sans aucun doute, c’est le lien avec son terrain d’élection (au sens propre) : être aux côtés des Bordelais dans leurs projets ou dans leurs problèmes, porter les dossiers bordelais, à l’Assemblée d’une part et dans les ministères, mais aussi à la connaissance du public, ce qui suppose que la presse veuille bien rendre compte de ce que vous en pensez et de ce que vous faites, ce qui n’est pas la moindre difficulté.

« Représenter les Bordelais pour faire la loi ». Voilà le coeur du job, celui que vous trouverez en premier dans les livres. La loi, malheureusement, ne se fait pas seulement avec sa tête, son bon coeur et ses deux mains. Elle se fait, le plus souvent, à l’initiative de la majorité parlementaire (traduisez, en Sarkozie occidentale: selon la volonté, les caprices ou les intérêts du chef de l’Etat), qui présente des « projets de loi ». Le député d’opposition, beaucoup plus utile en ce moment que le majoritaire qui vote ce qu’on lui dit de voter, n’a guère que la possibilité d’amender (=tenter d’éliminer l’inacceptable et d’introduire des amélioration). Mais il en a une autre : montrer et expliquer ce que ce projet de loi que la majorité veut voter a de fâcheux, de délétère ou d’inique. Et nous l’avons réussi bien souvent, comme pour tout ce qui concerne le « boulet fiscal » (bouclier fiscal+défiscalisation des heures sup et quasi disparition des droits de succession). Le député fait aussi des propositions de loi. Dans cette mandature, elles ne sont guère acceptées, mais elles prennent date pour dire ce que nous ferons demain.

Le député a un autre rôle encore, moins codifié mais non moins important : mettre en perspective la politique nationale et la politique locale et éxercer son rôle de vigilance. A Bordeaux, je suis gâtée de ce point de vue : bien que le premier édile de la ville s’en défende, notre ville est sur tant de dossiers la réplique de la politique nationale.

Tous ces aspects ont un nom : la vigilance. Né de la Démocratie (puisqu’il est élu au suffrage universel), le député a la mission fondamentale de défendre la République.

Pour tout vous dire, depuis trois ans, à Paris comme à Bordeaux, c’est un sacré job !

Les avocats, Michèle Alliot-Marie et la candidature à la candidature

Au congrès des jeunes avocats toujours (billet précédent), Michèle Alliot-Marie qui n’a, à aucun moment, évoqué le Président de la République, s’est-elle posée en candidate à la candidature pour 2012 ?

Etonnant en effet que, malgré les consignes élyséennes, jamais n’ait été prononcé le nom de Nicolas Sarkozy. En trois années d’exercice parlementaire, je n’ai jamais écouté un Ministre s’y soustraire et le discours de MAM a duré plus d’une heure.

Plus étonnant encore, alors que Nicolas Sarkozy a affirmé que la réforme de la procédure pénale « n’était plus une priorité », elle a manifesté sa volonté de la voir inscrite au calendrier parlementaire de juillet.

Signe plus modeste (nous sommes le jeudi de l’ascension), Alain Juppé n’avait pas raccourci son week end pour être présent et l’accueillir.

Quand l’auréole du suzerain ternit, les prétendants s’empressent.

voir aussi, en page « Bordeaux », quelques notes sur le congrès des jeunes avocats

Les avocats, Erysichton et le développement durable

Quand les avocats se mêlent de développement durable, ils le font avec toutes les armes de l’art oratoire et de la culture. La démonstration nous en a été donnée , à l’occasion du congrès national de la Fédération des Unions des Jeunes Avocats (UJA), que j’ai eu la chance d’ouvrir ce matin à Bordeaux.

Thierry Wickers, Président du Conseil National des Barreaux, a conclu son discours en face de Michèle Alliot-Marie par une bien jolie histoire.

Erysichton, qui au premier abord ne vous évoque rien ni personne (mais ça va venir) était en réalité un mélange de José Bové et de Robin des bois. Mais il était aussi roi de Thessalie, et comme bien des chefs d’Etat, désireux de s’entourer du plus grand luxe, quel qu’en soit le prix.

Voulant construire une salle de banquet propre à impressionner ses royaux collègues, voilà qu’il entreprend de couper les bois d’un bosquet planté en l’honneur de Déméter et d’en démonter le bel arrangement. Déméter vous dit à peine plus qu’Erysichton. Vous vous souvenez pourtant qu’elle était déesse et habitait l’Olympe. Sachez aussi qu’elle avait un naturel bienveillant, sauf à une occasion. Celle-ci justement.

« Démèter prit la forme de Nicippé, prêtresse de la déesse, et lui enjoignit avec douceur d’arrêter. Mais rien n’y fit et il la menaça même de sa hache ; alors elle lui dit de mener à bien ses plans, car il aurait sûrement grand besoin de cette salle pour y manger ».

Erysichton poursuivit sa coupable entreprise sans deviner le châtiment dans les propos amènes de la déesse et il fut en effet condamné. Condamné à souffrir d’une faim inextinguible que rien ne pourrait satisfaire. Plus il mangeait, plus il avait faim. Il allait de plaines en vallées et détruisait sur sa route tout ce qui pouvait le nourrir. Ni lui même, ni personne ne parvenaient plus à subvenir à ses besoins toujours grandissants.

On connait la suite : il finit par se dévorer lui-même.

Philosophe, Thierry Wickers conclut : les Grecs ont cette qualité d’avoir un mythe pour toute chose et circonstance et le développement durable souscrit à la règle

Tout y est en effet. Les avocats sont bons plaideurs.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel