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Alain Minc ou le premier pas vers la politique du cocotier

En proposant que les soins aux âgés puissent être l’occasion d’un recours sur succession, Alain Minc vient d’ouvrir une brèche (où trop ne pensent qu’à s’engouffrer) dans notre système de sécurité sociale (« contribuer selon ses moyens, recevoir selon ses besoins ».

Il ouvre aussi la porte à la politique du cocotier : à partir de quel âge secouera-t-on cet arbre salvateur pour nos comptes publics ? A partir de quel degré de maladie ? Et qui en décidera ?

Je donne la parole à un de mes confères gériatres dont la « lettre ouverte à Alain Minc » vient de m’être transmise. Voici des extraits de cette lettre.

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Un Français sur dix

Dans mon bureau de l’Assemblée, je tente en rentrant de faire le tour des nouvelles à la radio. Las, point de nouvelles, ou plutôt une seule : la liste des 30 noms des joueurs sélectionnés par Domenech pour la coupe du monde.

Qu’on ne s’imagine pas que je suis le moins du monde capable de commenter le bien fondé de ce choix. Mais je m’afflige de n’écouter que cela en boucle et je me replie sur l’écran de mon ordinateur.

La nouvelle décisive tient elle aussi en un chiffre : 10%. Le taux de chômage en France vient de franchir le cap des 10% d’après l’estimation de l’OCDE (10,1%) et la hausse se poursuivra en 2011.

J’ai un peu de mal à comprendre comment ce chiffre et tout ce qu’il signifie ne trouve pas la moindre place sur les ondes entre les noms des joueurs de foot. Sans doute est-ce pour la même raison que l’on projette à Bordeaux un grand stade plutôt que des entreprises.

Assemblée nationale : question orale sans débat

9h30-12h30 Question orale sans débat sur Cassiopée (en séance)

10h30 Réunion des VP socialistes

11h00 Réunion du groupe socialiste, radical et citoyen

14h00 Réunion des commissaires socialistes

15h00 Questions d’actualité

16h20 Accueil Lycée Les Chartrons

16h45 – 20h00 Séance de travail avec collaboratrice

21h30 Débats sur tarifs gaz et électricité en séance

Le charme discret des verbes déponents

A toute chose, malheur est bon, disaient nos anciens. Ils se trompaient : c’est avec des préceptes de ce genre qu’on a escroqué des générations de braves gens qui croyaient, qui au paradis, qui à la protection de leur seigneur, qui à rien du tout mais avaient la flemme de s’interroger.

Dans la catastrophique dévolution de l’église Saint-Eloi à une poignée d’intégristes, et sans doute à une poignée beaucoup plus grosse d’affairistes, j’ai trouvé un petit bonheur : renouer avec un de ces verbes déponents dont il ne reste presque rien, mais que j’aime pour cela, dans leur définitive nudité. Des exclus, des laissés pour compte, des mots de peu.

Pour les oublieux de la grammaire, un verbe déponent est un verbe qui a laissé beaucoup de plumes dans des siècles d’usage et perdu la plupart de ses temps et de ses formes de conjugaison. « Ci-gît » est le plus célèbre. Le vieux « dévoluer », du latin « devoluere » compte parmi ces pauvres hères du langage.

Il n’en reste guère que le participe passé « il m’a été dévolu une lourde charge » et deux subsantifs. L’un plutôt sympathique : « il a jeté son dévolu sur une jeune fille ». Pas très féministe, je le reconnais comme exemple. Disons plutôt « Véronique a jeté son dévolu sur ce beau gosse ».

Alain n’a pas choisi ce substantif, mais plutôt celui, appartenant au vocabulaire du droit et de la théologie, de « dévolution ». Et toc, au lieu de jeter son dévolu sur quiconque, a abandonné l’église Saint-Eloi à une poignée de jeunes gens qui ne l’ont pas dévolué qu’à l’esprit saint.

Les verbes ne manquent pas d’élégance quand il déponent. Quand les hommes politiques font quelque chose qui, à une lettre près, y ressemble, ils manquent carrément de discernement.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel