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Quand, dans la rue, quelqu’un s’approche et me demande « Mais qu’est-ce que vous faites pour nos poubelles ? », ma première réaction est de penser : en voilà encore un qui ne sait rien des compétences d’un député.

Eh bien, j’ai évolué : c’est ce Bordelais qui a raison. Le mandat d’un député étant de représenter les habitants de sa circonscription, il est dans son rôle de se préoccuper de ce qui le préoccupe et de voir ce qu’il peut.

C’est cette évolution qui m’a amenée, avec l’expérience de près de trois ans de mandat, à m’interroger, au delà des définitions des livres, sur le rôle d’un député, quand il veut « faire le job » le moins mal possible.

Ce qui vient en premier, sans aucun doute, c’est le lien avec son terrain d’élection (au sens propre) : être aux côtés des Bordelais dans leurs projets ou dans leurs problèmes, porter les dossiers bordelais, à l’Assemblée d’une part et dans les ministères, mais aussi à la connaissance du public, ce qui suppose que la presse veuille bien rendre compte de ce que vous en pensez et de ce que vous faites, ce qui n’est pas la moindre difficulté.

« Représenter les Bordelais pour faire la loi ». Voilà le coeur du job, celui que vous trouverez en premier dans les livres. La loi, malheureusement, ne se fait pas seulement avec sa tête, son bon coeur et ses deux mains. Elle se fait, le plus souvent, à l’initiative de la majorité parlementaire (traduisez, en Sarkozie occidentale: selon la volonté, les caprices ou les intérêts du chef de l’Etat), qui présente des « projets de loi ». Le député d’opposition, beaucoup plus utile en ce moment que le majoritaire qui vote ce qu’on lui dit de voter, n’a guère que la possibilité d’amender (=tenter d’éliminer l’inacceptable et d’introduire des amélioration). Mais il en a une autre : montrer et expliquer ce que ce projet de loi que la majorité veut voter a de fâcheux, de délétère ou d’inique. Et nous l’avons réussi bien souvent, comme pour tout ce qui concerne le « boulet fiscal » (bouclier fiscal+défiscalisation des heures sup et quasi disparition des droits de succession). Le député fait aussi des propositions de loi. Dans cette mandature, elles ne sont guère acceptées, mais elles prennent date pour dire ce que nous ferons demain.

Le député a un autre rôle encore, moins codifié mais non moins important : mettre en perspective la politique nationale et la politique locale et éxercer son rôle de vigilance. A Bordeaux, je suis gâtée de ce point de vue : bien que le premier édile de la ville s’en défende, notre ville est sur tant de dossiers la réplique de la politique nationale.

Tous ces aspects ont un nom : la vigilance. Né de la Démocratie (puisqu’il est élu au suffrage universel), le député a la mission fondamentale de défendre la République.

Pour tout vous dire, depuis trois ans, à Paris comme à Bordeaux, c’est un sacré job !

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