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Deuil d’un enfant : facilitation des démarches administratives

Les démarches administratives après la mort d’un enfant sont particulièrement éprouvantes. Je me suis assignée la mission de faire tout le possible pour les simplifier.

Dans cette perspective, voici ma proposition au Maire de Bordeaux ainsi qu’au Président de la Caisse d’Allocations Familiales de la Gironde.

La signature d’un accord ou d’une convention de mise en lien direct du fichier d’état civil et de celui de la CAF permettrait la transmission directe de l’avis de décès, évitant ainsi une démarche auprès de la CAF particulièrement douloureuse pour les parents.

Ci-après mon courrier au Maire de Bordeaux.

Monsieur le Maire,

Ma proposition de ce jour a pour objet un sujet particulièrement sensible et qui me tient à cœur. Elle concerne la simplification des démarches administratives pour les familles victimes de la perte d’un enfant. Il s’agit d’étendre les expériences menées dans quelques Caisses d’Allocations Familiales et Municipalités (comme Lyon, Paris, Nantes, Angers et Tours).

Le décès d’un enfant est une épreuve d’une profonde difficulté pour un parent, un couple, une famille. Il constitue sans doute la rupture la plus difficile de la vie personnelle et familiale.

Chaque année en France, près de 8000 enfants et jeunes décèdent avant d’atteindre l’âge de 25 ans.

Confrontés à la perte d’un être cher qui occupait une place importante dans la vie du foyer, les familles, mères, pères, frères et sœurs se retrouvent dans un grand désarroi. Dans cette épreuve ces familles, ces personnes doivent être accompagnées dans leurs démarches notamment auprès des organismes de prestations familiales auxquels ils doivent signaler leur changement de situation suite au décès de l’enfant.

Ces démarches administratives contribuent à perpétuer la douleur des parents qui, au regard de la situation, ne les font pas toujours dans les délais impartis et risquent d’avoir à rembourser des trop perçus.

Dans cette perspective, je vous propose d’établir une convention entre la Mairie et son service de l’Etat Civil et la Caisse d’Allocations Familiales de la Gironde pour automatiser la transmission des actes de décès des mineurs et ainsi dispenser les familles de ces démarches lourdes et douloureuses.

Je vous remercie bien vivement de l’intérêt que vous porterez à cette proposition que je souhaite également relayer à l’Assemblée Nationale dans l’intérêt des familles endeuillées.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Maire, mes meilleures salutations.

Michèle DELAUNAY

Bla-bla, bricolage et rustines

Je viens d’écouter Fillon en live sur TF1 : s’il existait une taxe sur la mauvaise foi, sans aucun doute il serait hors-plafond.

Ce qu’il vient de présenter n’est ni un plan de rigueur, ni un éxercice de vérité. C’est une fois encore de la stratégie électorale, de la politique petit bras pour gagner du temps.

La palme des mesures annoncées, de loin pas la plus importante, mais la plus hypocrite est la taxe sur les boissons « avec du sucre ajouté » (je cite) supposée contribuer à la lutte contre l’obésité. Les ventes de coca cola « ordinaire » (=non light) et des autres sodas s’effondrent au profit de leurs homologues à l’aspartam. Les lobbies ont bien fait leur boulot : c’est les produits qui rapportent le moins que l’on taxe. Même chose en d’autres temps pour les médicaments dé-remboursés: c’est ceux qui ne coûtent plus rien sont sur la liste après avoir été opportunément remplacés par d’autres plus rentables.

Augmentation du prix du tabac. De combien ? Je prends le pari qu’elle ne dépassera pas 5%, seuil où une augmentation a un impact sur la consommation. Attendons.

La mesure la plus crade, faite uniquement pour la galerie et les gogos qui s’y trouvent ? La taxe en direction des « plus riches ». Elle est supposée rapporter 200 millions d’euros. A titre de comparaison, l’allègement de l’ISF que nous avons avalé il y a quelques semaines a coûté deux milliards d’euros au budget de l’Etat. Tout cela est à vomir. De même que les commentaires dûment sélectionnés par TF1: « Ah, c’est bien que les plus riches payent ! »

Que les plus riches payent ??? Si vous gagnez 500 000 euros, vous devrez contribuer à hauteur de 15000 euros. On en rêve ! Où peut-on imaginer être moins taxé ? Même Berlusconi a fait mieux il y a quelques semaines.

Un autre chiffre, à titre de comparaison avec ces 200 millions. Air Sarko one, et le remplacement de la flotte présidentielle ont coûté au budget de l’Etat 450 millions.

Les heures supplémentaires défiscalisées ? Elle vont rejoindre les avantages de la précédente loi Fillon (une défiscalisation progressive) pour les employeurs. On y touche sans y toucher, pour ne pas avoir l’air de se renier.

Baisse de la TVA sur la restauration qui, à elle seule, nous a coûté la moitié de ce que ce plan est supposé rapporter ? Touche pas à mon électeur ! On ne change pas une mesure qui n’a rien rapporté, sur aucun plan, hormis quelques adhésions à l’ump.

On ne sait où est le pire, le plus malhonnête, le plus couard. Finalement, c’est peut-être ce qui est le plus caché. Le projet de loi de prise en charge de la dépendance. « En accord avec Roselyne Bachelot, le gouvernement a pensé qu’il était opportun de différer ». Depuis 4 ans que je suis députée, de 6 mois en 6 mois, le projet a été constamment reporté. Qu’importe, me direz-vous ! Est-ce que l’espérance de vie n’a pas augmenté ? Les vieux ont le temps. On verra plus tard.

Rarement, au cours de mon mandat, j’ai ressenti comme une honte le manque de vision, de volonté et de courage de ce gouvernement. Les fanfaronnades libyennes ne suffiront pas à soulager cette souffrance.

Afghanistan : le dur retour des soldats

Soixante quatorze de nos soldats ont été tués en Afghanistan. Mais combien ont été blessés, souvent très gravement ? Combien ont subi une épreuve psychologique qu’ils auront du mal à dépasser ? Ils sont certainement nombreux mais nous ne disposons d’aucune information.

Nous ne savons pas davantage combien de soldats ont été engagés en Afghanistan depuis 2001. Pas de trace en tout cas de ce qui est fait pour les entourer ainsi que leurs familles. Si du moins quelque chose est fait en dehors des deux jours de « décompression » connus sous le nom de « Sas de Chypre ».

Je suis ces jours-ci contactée par la mère d’un de ces soldats qui me fait part de son inquiétude. De retour d’Afghanistan, il va mal et peine à se réinsérer dans la vie « normale ». On le comprend aisément;

Moins compréhensible, l’absence de structure de soutien, de lieu d’échanges immédiatement proposé aux familles. S’il en existe, nous n’avons pas su en trouver la trace. J’ai été moi même bien démunie pour orienter ou conseiller cette mère. Les seules données auxquelles j’ai pu accéder concernent les soldats américains et font état en effet de troubles importants.

J’en appelle à toutes les familles éventuellement concernées, aux militaires qui voudront bien lire ce billet. Qu’ils veuillent bien nous contacter (par le biais de la rubrique « me contacter », colonne de droite) pour que nous puissions réunir nos compétences et nos connaissances.

Questions écrites adressées au Ministre de la Défense

Très bonne et forte année !

Est-ce qu’il ne serait pas plus avisé de souhaiter « bonne année ! » à l’issue des vacances, grandes ou petites, quand on change les valises pour des cartables et qu’on repart pour une nouvelle année scolaire ?

Ce sont certainement autant de bonnes résolutions qui sont prises à ce moment pour épargner le temps, soigner sa monture, c’est à dire soi-même, ne plus procrastiner (le mot est très drôle, la chose est signe de sub-dépression). Et c’est un moment qui n’est pas totalement facile à passer si, comme moi, la seule idée que les journées rapetissent désormais à grande vitesse suffit à vous assombrir l’humeur.

Ce n’est pas un scoop : les mois qui viennent vont être décisifs pour notre pays, c’est à dire pour chacun de nous. Autant les aborder avec bravitude et toutes autres choses favorables en -ude. Dont je rappelle qu’il s’agit d’une construction de mot grammaticalement parfaite et particulièrement adaptée à la circonstance.

Le suffixe -itude suppose quelque chose que l’on doit affronter avec force. La plus belle illustration en est la « négritude » dont on ne sait jamais si l’inventeur est Césaire ou Senghor. Pour ce qui est de la « féminitude », on devinera qui peut en être l’auteur.

Si en effet j’ai un souhait pour chacun de nous, dans cette course d’obstacles qui s’appellent les primaires, la présidentielle, les législatives, c’est bien cette bravitude. Quelque chose qui tient de l’esprit pionnier, de l’envie de faire et de faire ensemble, d’un élan et d’un cerveau grand ouvert. Je reprends l’année comme je vous la souhaite : fortement.

Les « vacances » ont été courtes et même nulles si l’on considère l’actualité. Et pourtant on percevait derrière les déclarations, les faits, l’agitation quelque chose qui ressemble à une répétition générale. « L’homme est fait pour agir » disait Montaigne. C’est le moment ou jamais.

Je vais retrouver beaucoup d’entre vous aujourd’hui, demain, ou encore à La Rochelle pour l’Assemblée des femmes jeudi 25, puis l’université d’été les jours suivants. Soyons-y détendus, fervents, amicaux. Faisons envie.

Aux écoliers de tous âges que nous sommes tous : très bonne et forte année !

Mais qui sont donc ces boeufs ?

Alain Juppé a sur son blog une très jolie et très juste formule. Lui-même, en l’écrivant, ne pensait pas si bien dire.

Il s’agit des Euro-obligations dont Nicolas et Angela ont fait l’impasse lors de leur récent mini-sommet. Ces « Euro-bonds que le PS prône avec tant d’autres et dans tous les pays de l’Union permettraient de mutualiser la dette et de faire qu’à l’avenir les pays les plus fragiles ne puissent pas être la proie des marchés. Je place d’ailleurs la France dans ce groupe, que les agences de notation ont habilement mis en joue -et en joug- ces deux dernières semaines en menaçant son AAA.

Notre Numéro 2, qui n’a pas brillé dans la période aigüe par ses prises de position, souligne que l’Allemagne est divisée sur le sujet et qu’on ne peut donc avancer davantage. Divisée, n’est peut-être pas le mot. Elle renâcle car elle en sera la prmière payeuse mais elle sait qu’elle ne pourra y couper. La Chancelière a besoin d’un peu de temps et, contrairement aux usages en Sarkozie, de l’aval de son Parlement.

Alors, nous dit-il avec courage : « Ne mettons pas la charrue avant les boeufs ».

Le choix de la formule doit être salué. En l’absence de cette charrue, que Nicolas et Angela ont soigneusement remisée, qui sont ces boeufs ?

Tout simplement, les peuples qu’on prépare à la rigueur sans se donner les moyens de la limiter.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel