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Les trois font plus que la paire

Reconnaissons-le : nos moyens de communication et d’échange sur internet se font un peu concurrence. Blogs, facebook, twitter, google+, d’autres, il n’y a si on n’y prend garde motif à avaler beaucoup de temps.

Concurrents, mais aussi compléments. Pour ma part je découvre en les utilisant qu’ils ne correspondents ni tout à fait au même mode d’échanges, ni aux mêmes phrases, ni aux mêmes mots.

Twitter, le plus rapide, le plus décontracté. Le plus « fun » aussi et on y trouve des perles de langage, d’humour, des trouvailles qui sonnent comme autant de titres de pamphlets. Mais il a aussi son côté archi-sérieux en donnant en un instant, pour peu que l’on ait bien choisi ses abonnements, accès à des infos, à des articles de journaux que l’on n’aurait jamais trouvés autrement.

Facebook pour les échanges de la longueur d’un ou deux paragraphes. Rapide aussi : on peut n’y écrire, comme pour twitter, qu’une seule phrase de moins de 140 signes. Mais le plus souvent on s’étend un peu. Si une seule idée est bienvenue, il est aussi bienvenue d’y ajouter quelques détails ou l’expression d’un mouvement d’humeur. L’énorme avantage : le débat qui s’engage dans les commentaires. De manière surprenante souvent : un post qui vous tenait à coeur ne reçoit en retour que le silence. Une remarque que l’on trouvait anodine et que l’on avait hésité à écrire, une photo déchaine un torrent de passions ou simplement de réactions positives ou négatives.

Le blog : à utiliser les deux autres (en plus de Google), mon blog s’est allégé des petites remarques et des brèves. Du moins, de la plupart. Les billets quotidiens, voire pluri-quotidiens sont le plus souvent tri-hebdomadaires. Les récits en live ont été abandonnés au profit des « LT » de twitter.

Au total ? Eh bien, bien sûr, j’aimerais que nous retrouvions sur les trois, que nous conversions sur ces trois tons, à ces trois niveaux de langage. Tous les trois en tous cas sont de l’info à laquelle on peut quelque chose. Une liberté de dire et de recevoir qui relativise l’impact des grands médias, non pour le diminuer mais pour l’accompagner, le mettre en perspective, montrer que rien n’est jamais anodin ni totalement objectif mais expriment le prisme d’une vision.

Les trois font plus que la paire. Ils sont quelques uns des multiples visages de la vérité.

Le gouvernement autorise les forces de l’ordre à utiliser des armes de guerre

Question écrite au Gouvernement :

« Mme Michèle Delaunay interroge M. le Ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration sur le décret n° 2011-795 du 30 juin 2011 relatif aux armes à feu susceptibles d’être utilisées pour le maintien de l’ordre public.

Dans son article 3, ce décret permet aux forces de police d’utiliser un fusil à répétition de précision de calibre 7,62 × 51 mm et ses munitions pour le maintien de l’ordre public, à titre de riposte en cas d’ouverture du feu sur les représentants de la force publique.

Cette arme était jusqu’à présent classifiée comme arme de guerre et utilisée uniquement par l’armée. Ce décret autorise donc la police à utiliser une arme de guerre contre la population.

Mme Delaunay demande instamment à M. le Ministre d’abroger ce décret dans les plus brefs délais ».

Roms : le devoir de rompre l’opprobre

Deuxième épisode de l’évacuation du squat de la Bastide. Il concerne la portion centrale du squat sous les hangars SNCF dont les toitures menaçaient de finir de s’effondrer.

Le déluge de pluie qui s’est abattu au même moment a amené à abriter les délogés dans le gymnase voisin. L’enjeu pour nous est maintenant d’être vigilants sur ce qui sera proposé : nouveau terrain ou logements, accès à l’eau et à l’électricité, accès des enfants à l’école.

Nous devons tous mesurer ce qui est en jeu. Les Roms sont depuis des décennies victimes de discriminations graves -d’abord dans leurs pays d’origine- qui leur ont interdit une vie décente et l’intégration dans la société. Nous devons tout faire pour que ceci s’arrête.

Cela ne sera pas en un jour. Mais une chose est certaine : les jeunes et les enfants sont tous intégrables. Nous devons leur en donner la possibilité et la chance. C’est une obligation humaine.

Beaucoup d’adultes le sont aussi si ils ont un accès à l’emploi. Ce n’est malheureusement pas la denrée la plus fréquente dans notre pays mais travailler, gagner de quoi subsister est la condition d’une vie qui ne soit pas faite de mendicité ou de délits que nous commettrions aussi si nous n’avions aucun autre moyen de survivre. Les Roms sont travailleurs, actifs. Ne leur faisons pas ce que nous ne voudrions pas que l’on nous fasse. C’est ce principe simple qui constitue la seule règle d’or qui vaille.

Remarquons enfin -et regrettons- que cette évacuation ait eu lieu le jour où nous apprenons qu’une rame de tramway a servi à évacuer un squat de la région parisienne. Le souvenir de wagons réservés à ce type d’usage glace le coeur. Comment cela a-t-il été possible ?

Evacuation du squat de Rroms : aucune avancée concrète dans l’immédiat

Je viens de participer à la réunion technique mise en place à l’initiative du Préfet et de la directrice départementale de la cohésion sociale, Mme LAGRASTA à la suite de l’évacuation en deux temps de squat de la Bastide.

L’association « Médecins du Monde » n’était par représentée à la réunion non plus que la Communauté Urbaine.

Force est de constater qu’aucune avancée n’a été faite pour répondre à la situation des évacués (hier) et des déplacés (ce matin).

Pour ma part, j’ai enregistré les actions de ces deux jours en raison des conditions sanitaires déplorables et des risques dans les deux portions de squats qui ont été vidées. Je ne l’ai fait que dans l’attente que des conditions meilleures soient apportées à la situation des familles. J’ai donc posé des questions précises et insistantes pour obtenir ces améliorations. Cela n’a pas été le cas.

Tout au plus, Mme SIARRI au nom de la Mairie de Bordeaux a assuré que la mise à disposition du gymnase où se sont réfugiées ce matin, sous des trombes d’eau, les personnes déplacées perdurerait le temps que des « avancées » surviennent, sans aucune précision sur celles-ci. L’accès à l’eau et à l’électricité est assuré.

Nous n’avons pour l’heure aucune précision, non plus que de garanties que les enfants, à quelques jours de la rentrée seront scolarisés. Une « MOUS 3 » est ouverte depuis ce jour. Nous n’en connaissons ni les moyens financiers, ni les possibilités d’aucun ordre.

Je reste en état d’extrême vigilance pour que les actions de ces derniers jours ne soient qu’une étape vers une amélioration de la situation des Rroms concernés.

Pourquoi nous ne voterons pas la « Règle d’or »

Eh bien, parce que c’est, à plusieurs niveaux, une supercherie. Et, plus gravement encore, parce que c’est la démission de la politique.

Supercherie d’abord dans le choix de l‘expression. La règle d’or a un passé, intemporel, inscrit jusque dans l’inconscient des peuples. La règle d’or, dans toutes les religions et les philosophies dont elle constitue une base universelle, correspond à la règle « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ». L’expression n’a pas été choisie pas hasard, mais très clairement pour faire passer pour de l’or et de la morale, ce qui n’est qu’un vil caillou.

Supercherie dans la réalité de la vie politique. Une « règle d’or » était déjà présente dans le programme de Nicolas Sarkozy de 2007. Elle ne correspondait pas vraiment à la version actuelle, mais qu’importe : pendant plus de 4 ans, rien n’a été fait en ce sens et c’est quelques mois avant les présidentielles et un assez probable changement d’équipe qu’une illumination atteint le cerveau sarkozien.

Car il s’agit bien d’une illumination : l’inverse absolu de ce qu’il a mis en pratique pendant toute la durée de son mandat, comme pendant les six années de pouvoir de la droite qui l’ont précédé, creusant ainsi le déficit public et la dette bien au delà des seuls effets de la crise. Je rappelle que le Conseil d’Etat a établi que l’augmentation de la dette depuis 2007 relevait pour deux tiers de la gestion sarkozienne et pour un tiers seulement de la crise. Autre petit rappel : la dette publique était de 52,9% du PIB quand la gauche a quitté le pouvoir, elle approche aujourd’hui les 85% du PIB, soit la modeste somme de 1650 milliards d’euros. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » : on est assez loin de la version biblique de la Règle !

De quoi s’agit-il concrètement ? D’inscrire dans le marbre de la constitution l’interdiction de dépasser un niveau d’endettement supérieur à 3% du PIB. Au demeurant cette règle existe déjà depuis 2004 dans les traités européens signés par la France. Avec le succès que l’on sait.

Je donne la parole à un « expert » « Ce sera extrèmement compliqué (…) et ne consisterait qu’à se faire plaisir. On expliquera à la première crise grave que des circonstances exceptionnelles font qu’il n’y a plus d’autre moyen que de violer la constitution. » Cet homme qui ne « croyait pas trop » a été depuis lors converti : il a accédé au poste de Numéro 2 de l’Etat.

Les experts, les vrais, sont encore plus pessimistes : ils comprennent que cette règle d’or reviendrait à interdire toute politique de relance par l’investissement public, voire même tout soutien de la croissance et du pouvoir d’achat. Là est le piège : interdire tout choix politique à la prochaine majorité. Car cette règle, si un « Congrès » , réunissant les deux chambres, venait à la voter comme c’est de règle pour une modification constitutionnelle ne pourrait s’appliquer qu’en 2014. Voilà le prochain gouvernement bras liés au motif de donner dans l’esprit des Français un certificat de bonne moralité à Nicolas Sarkozy.

Le fond du problème est d’une extrème gravité : la « Règle d’or » signe la démission définitive de la politique. Ce n’est pas le Parlement, ni même le Président, qui choisiront s’ils doivent prioriser le budget de la Santé ou de l’Education, s’engager dans une relance, soutenir le pouvoir d’achat des ménages pour assumer le transfert du nucléaire vers les énergies renouvelables (ce qui ne pourra se faire sans augmentation du coût de l’énergie, investir dans l’innovation et la recherche… Ce sont les juges du Conseil constitutionnel qui trancheront et qui raboteront autant que nécessaire les budgets en cause. Voter la « Règle d’or » c’est pour un acteur politique se faire harakiri et renoncer aux marges de pouvoir qui sont les siennes.

Point n’est question aujourd’hui de tout promettre, non plus que de ne pas ramener les déficits dans les clous européens : nous savons qu’il va falloir prioriser, choisir, accepter d’attendre dans beaucoup de domaines, mais la direction, la décision entre le couple rigueur/récession ou le triplé contrôle des dépenses/augmentation des recettes/relance partielle, ce sont les politiques que nous aurons élus dans moins d’un an qui doivent le faire !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel