Villes du XXIème siècle
J’ai cru avoir un infarctus lors du débat Rousset-Juppé sur FR3 en entendant Alain Juppé affirmer qu’il avait installé la mixité sociale à Bordeaux. Culot et/ou mauvaise foi, la réalité est en tout cas clairement à l’opposé.
D’un côté des quartiers d’habitat social exclusif (Les Aubiers) ou très majoritaire (Le Grand Parc, 80%), de l’autre des quartiers à O% comme le fromage blanc, la palme revenant à Saint Genès. Un livre a été écrit sur la ghetthoisation scolaire à Bordeaux. Nous marchons depuis dix ans à l’inverse de ce qu’il faut d’abord pour l’agrément de la ville qui est fait de mouvement et de mixité, mais aussi pour éviter qu’elle explose un jour.
L’explosion a eu lieu on le sait plusieurs fois à Paris, plus justement dans la région parisienne. J’entends ce matin sur France-Culture un échange autour de la disparité des revenus des communes dans le Grand Paris, montrant un écart considérable (je n’ai pas eu le temps de noter). Les débateurs posaient à ce propos la question de l’évolution des villes : faut-il laisser faire le temps et l’évolution de la société ? Faut-il une intervention politique forte ?
Au point où nous en sommes, l’intervention politique est indispensable. La mixité ne se fera plus par un mouvement spontané. Sans aller cependant jusqu’aux aberrations attaliennes qui veut créer de rien 20 grandes éco-citées. Toutes les villes nées de rien, au milieu des champs de topinambours, ont été des échecs. Là aussi il faut éco-iser de manière diffuse l’ensemble de la ville.
Le premier engagement de notre programme municipal est la construction de 700 logements sociaux par an, pour rattraper en dix ans le retard qui s’est creusé dans les dix ans précédents. Il était important que ce soit, à tous les sens du terme, la première pierre de l’édifice de ce Bordeaux du XXI siècle que nous voulons décider ensemble.