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Opération Frankton

Ils partirent 10, 2 seulement parvinrent… Nous étions le 7 décembre 1942. Dix jeunes anglais, officiers de la marine britannique, acceptèrent d’exposer leur vie pour une opération hautement risquée : remonter nuitamment la Garonne en kayak pour poser des mines à Bordeaux sur des navires allemands qui transportaient des armes et des munitions.

Deux seuls parvinrent ou plus exactement, ont survécu. L’explosion des bateaux eut un grand impact psychologique sur la population et les forces alliées, et par ailleurs sauva le port de Bordeaux qu’il était prévu de détruire.

Le caractère exemplaire de l’action de ces jeunes marins (dont aucun de ceux qui furent pris, puis fusillés ne parla sous la torture) est demeuré dans les mémoires comme emblématique des actions héroïques de la deuxième guerre mondiale.

Aujourd’hui, nous avons célébré place Frankton en bord de Garonne ce haut fait et ces héros en présence du Consul d’Angleterre et de représentants des forces britanniques.

Nous avons salué en privé l’engagement du Royaume Uni dans la coalition contre DAESH. Dans les moments difficiles, l’Angleterre et la France se retrouvent toujours unis et solidaires

Bordeaux, Terre d’Accueil

Initiative citoyenne, spontanée mais responsable et organisée, Bordeaux Terre d’Accueil renoue avec la grande tradition d’accueil de notre ville.

Quelques précisions :

– nous sommes en contact quasi-quotidien avec la Préfecture, qui était bien sûr informée en amont de notre initiative. C’est en effet l’Etat, et en l’occurrence son représentant, le Préfet, qui a pour mission de piloter et d’organiser l’accueil des réfugiés. Samedi (demain 12 septembre a lieu une réunion au Ministère de l’intérieur où l’ensemble du dispositif sera présenté par le Ministre Bernard Cazeneuve. Nous nous inscrirons bien sûr dans ce dispositif, mais ne cachons pas que notre ambition est de porter notre ville très haut dans cet accueil grâce à l’engagement des Bordelais au sens métropolitain de ce terme.

– contactez nous de préférence par mail à l’adresse BordeauxTerredAccueil@gmail.com pour nous signaler vos disponibilités pour aider : logement d’un réfugié, aides plus ponctuelles (repas, goûters, aide aux enfants…). Notre objet est très clairement d’entourer les réfugiés de convivialité et d’amitié pour qu’ils se sentent bien dans le quartier où ils sont accueillis.

– nous vous adresserons une courte fiche  à remplir pour avoir des précisions sur vos propositions (par mail). En cas de nécessité d’explications complémentaires, contactez le 06 80 89 47 37.

– Les 21 propositions d’accueil à domicile déjà reçues ont déjà été communiquées à la préfecture et nous ferons ainsi régulièrement. Vous serez contacté dès que des personnes en concordance avec vos propositions arriveront à Bordeaux.

– Précisons que cet accueil au domicile sera temporaire dans l’attente de l’obtention du droit d’asile (si attente il y a) ou dans l’attente de l’accession à un logement durable.

– Le suivi de l’accueil sera réalisé en collaboration avec les associations engagées de longue date dans cet accueil et auxquelles nous rendons hommage. Le Conseil régional d’Aquitaine s’est engagé à leur égard pour des aides financières

– Ce qui ne doit pas être temporaire, c’est la convivialité et les aides diverses dont nous devons entourer les réfugiés. Vos propositions dans ce sens sont nombreuses et témoignent d’un engagement très positif et chaleureux.

Notre initiative a boosté les énergies et nous nous en réjouissons. Je vous tiendrai pour ma part régulièrement au courant.

Voilà, c’est simple, sans arrière pensée. Humain, simplement humain.

 

 

 

 

 

Bon anniversaire, Monsieur le Maire,

Vous êtes à Hossegor côté lac et moi à front d’océan, mais ce n’est finalement qu’une petite distance qui nous sépare. Internet sera la mouette rieuse qui vous portera mon message.

« Bon anniversaire », vous l’imaginez bien cela n’a jamais signifié « bonne journée d’anniversaire ». C’est une sorte d’hommage à tout ce qui a mené jusque là et un souhait pour ce qui vient encore et je l’exprime avec une sympathie très libre pour tout ce que cela suppose de beau courage. Nous nous suivons de peu en âge et je sais qu’il n’exclut pas les grands desseins, mais qu’il en fait plus justement compter les marches et mesurer l’effort pour chacune.

Que cette journée vous soit une halte chaleureuse, une bouffée d’air océanique,

bon anniversaire, Monsieur le Maire,

MD

 

Les buralistes

Ils sont près de 27 000 en France, très divers dans l’étendue de leur commerce (buralistes « secs » ou « humides », tabac-presse..) et dans leur situation à la fois géographique et sociale (du grand Bureau des Champs-Elysée à celui qui maintient seul une activité dans un village rural) et tous, ils sont très insérés dans l’histoire de notre pays et dans sa vie sociale. Rappelons-nous juste qu’il y a quelques décennies les « bureaux de tabac » étaient confiés aux veuves de guerre méritantes.

J’en reparlerai, car l’histoire de ces « débitants de tabac » est, comme celle du tabac lui-même, un marqueur sociétal et un des nombreux fils rouges de notre Histoire, et ce fait n’est pas tout à fait innocent dans les liens complexes qu’entretient l’Etat au tabac et à son commerce.

Le tabac aujourd’hui est unanimement et universellement considéré comme le toxique le plus dangereux et la drogue la plus addictive. Il est urgent de revisiter son commerce et les politiques qui le régissent. Il est urgent de revoir et d’accompagner ceux qui vendent ce toxique au nom de l’Etat.

C’est pourquoi, il y a maintenant près d’un an, j’ai proposé au Président de notre groupe à l’Assemblée (Bruno le Roux) de mettre en place un groupe de travail destiné à travailler sur l’évolution du métier de buraliste. Ceci est aujourd’hui fait avec à sa tête le député d’un territoire frontalier, Frederic Barbier.

Le combat contre le tabac n’est en aucune façon un combat contre les buralistes (non plus que contre les fumeurs, qui sont au contraire les premières victimes) mais, comme d’ailleurs le stipulent les différents « contrats d’avenir » signés entre l’Etat et eux, les buralistes  doivent être des acteurs positifs de nos objectifs de santé publique. Ces objectifs sont simples (du moins dans l’expression) : il s’agit de la sortie progressive et préparée du tabac. La Ministre de la Santé parle de faire de la prochaine génération une génération sans tabac. Cela correspond exactement à ce que je porte en cohérence parfaite avec la Ligue contre le cancer : « sortir du tabac en 2030 ».

Cet objectif doit être assumé, ce qui n’a jamais été vraiment le cas. Il doit être préparé et d’abord, avec les buralistes.

Ce sont les principes que j’ai posés dans mes rencontres -nombreuses- avec leurs représentants. Le Président Pascal Monredon, l’ex-Président des buralistes d’Ile de France Cyrille Geiger, les représentants régionaux au cours de ces derniers jours. Dans tous les cas, les entretiens ont été constructifs avec une particulière attention aux plus petits commerces qui ne savent pas toujours comment payer leurs échéances malgré les aides considérables de l’Etat en direction des plus petits bureaux. Je dirai ailleurs le détail de ces aides, dont le montant total équivaut à la moitié du coût annuel de la loi vieillissement qu’il m’a été donné d’élaborer.

Aujourd’hui, cinq jours après un long entretien avec leurs représentants, les buralistes ont fait une action contre les radars et quelques monuments de notre ville, mais aussi contre le siège du Parti Socialiste et contre ma Permanence de députée. En ligne de mire, le paquet neutre qui certes va compliquer leurs problèmes de stockage et de distribution, mais d’après leurs dires comme ceux des cigarettiers « n’aura aucun effet sur la vente ». Etrange paradoxe…

Ne vaudrait-il pas mieux contribuer à ce partenariat que l’Etat met en place ? Qui aujourd’hui ne sait pas que ceux qui veulent réduire la consommation de tabac n’ont aucun autre intérêt que la santé publique ? Dans un bureau de tabac de Bordeaux (le seul où j’ai jamais été mal accueillie), ce sont les clients qui m’ont défendue « mais vous savez bien qu’elle est médecin, comment pourrait-elle défendre le tabac ? »)

Travaillons, mais surtout travaillons ensemble. La situation est trop grave pour nous perdre en vains combats. Personne ne veut la mort du petit commerce, dont le buraliste est bien souvent le dernier représentant et celui dont les plages horaires d’ouverture sont les plus grandes.

Le vin n’est pas un produit comme les autres, la loi Evin non plus

Non, le vin n’est pas un produit comme les autres parce qu’il est un produit culturel et son usage en quantité modérée  n’est pas addictif, ni véritablement toxique. Quand il est bu de manière conviviale et, je le répète, en quantité modérée et de préférence occasionnelle, il est un vecteur de lien social, de culture et de plaisir partagés. A ce titre, il a un caractère bénéfique sur les fonctions cognitives. Loin d’être un(e) ayatollah de la santé, je suis -le concernant- d’une libéralité  très grande, jusqu’à avoir suscité dans le temps de mon ministère des dégustations de vin (Bordeaux contre Bourgogne) dans un milieu de grands âgés. En tant que Bordelaise, je suis fière que le nom de ma ville soit mondialement connu à cause de son vin et que ce produit né des siècles précédents et toujours   « élevé » avec le plus grand soin, soit à l’origine d’une vraie culture et de belles traditions.

Mais.. Il n’a échappé à personne que nous sommes dans une société marchande et bien souvent vénale. Des prédécesseurs courageux ont mis en place des lois et des règlements pour que ce produit d’exception ne soit ni banalisé -sur aucun plan- ni dévié. Si nous introduisons des failles supplémentaires dans ce corpus législatif, nous ouvrons grande la porte aux pressions, aux intérêts territoriaux et aux lobbies ; ceux qui profiteront de ces failles ne seront pas les viticulteurs, moins encore  les petits viticulteurs, mais les alcooliers, les grands brasseurs et les cigarettiers.

En voulant définir ce qui est publicité ou information, nous facilitons la tâche aux tricheurs. Deux groupes d’exemples. Les uns concernant l’alcool, les autres dans un domaine différent, mais relevant des mêmes textes : le tabac.

Quand on écrira : « La bière de Munich (ou tout autre territoire) est fabriquée à partir de houblon bio, garanti sans pesticides, ni colorant », est-ce de l’information ou de la publicité ? « Le pinot noir d’Ottrot est le seul à bénéficier d’un ensoleillement de x jours par an, seul à pousser exclusivement sur des collines exposées en plein sud et à être vendangé exclusivement à la main ». Publicité ou simple information ?

Même chose pour les cigarettiers, puisque le tabac relève des mêmes textes. Après l’ineptie de la « cigarette bio », élevée sous la mère, pure nicotine sans OGM, le cigare roulé à la main par d’accortes cubaines, qu’inventeront-ils ? Qu’inventent déjà les cigarettiers qui s’emparent du marché de la cigarette électronique car ils savent qu’inéluctablement la consommation de tabac va baisser et qu’ils doivent équilibrer autrement leurs revenus colossaux ? Oui, la cigarette électronique aide à sortir du tabac mais elle peut être aussi un vecteur d’agents addictifs, et je crains que la grosse pression qui est faite en ce moment pour la « tape » n’en soit le témoin.

Non, l’amendement « César » n’apporte ni simplification, ni clarté. Il suffit d’ailleurs de le lire : l’exposé des motifs est incompréhensible d’un Pékin moyen, or « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », comme ce qui se conçoit dans un but de clarté. Il n’empêchera ni les recours, ni les contestations, mais ouvrira la porte aux pressions, aux stratégies de contournement et aux lobbies.

Mon expérience de la lutte contre les cigarettiers me démontre la faiblesse des lois relativement aux tanks Sherman des multi-nationales. Le moment n’est pas d’affaiblir la loi Evin, loi de santé publique structurante, mais de s’assurer de son application en multipliant contrôles et sanctions. Pour la première fois depuis le vote de la loi Evin, j’ai vu ce mois-ci des mannequins posant pour Saint-Laurent dans un magazine féminin avec une cigarette à la main. Sans doute demain, cela deviendra-t-il de l’ « information ».

L’amendement César a été voté hier en commission mixte paritaire. Comme il a été voté conforme à la version du Sénat, il ne devrait pas revenir en séance. Sauf si..

Pour ma part, députée de Bordeaux, fière de ma ville et de ma région, je n’aurai jamais deux positions, l’une pour le vin (c’est à dire l’alcool car les deux ne peuvent en droit être dissociés), l’autre pour le tabac, bien que le degré de dangerosité du premier soit moindre et surtout différent. Le seul lobby  qui me décide est celui de la santé et de la lutte contre les maladies comportementales (addictions, troubles du comportement alimentaires..) qui sont en train de mettre en péril notre système de santé.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel