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#Bordeaux : nos quartiers retrouvent leurs couleurs !

Quartiers et communes du « Grand Bordeaux » (c’est le nom que j’aurais voulu pour la métropole, à l’exemple du « Grand Lyon ») retrouvent à l’occasion des élections départementales leurs vraies couleurs.

A Bordeaux, d’abord où les Bordelais ont remarquablement résisté à la municipalisation à outrance de la campagne. Alain Juppé réquisitionnant la majorité de la surface des documents électoraux, trônant au milieu de candidats qui avaient l’âge et l’expérience de concourir en leur nom propre, et jusque sur les affiches officielles de certains d’entre eux. Dans les bureaux de vote, plusieurs électeurs ont demandé où était le bulletin de Juppé.

Sur ces mêmes documents électoraux, bilan et programme des candidats étaient principalement municipaux ajoutant à la confusion née de la nouveauté de ce scrutin : territoires agrandis, numérotion des cantons sans rapport avec la précédente, élection d’un binôme au lieu d’un seul candidat.

Au total : très bons scores de nos candidats sur les territoires considérés comme imprenables. Caudéran/St Augustin d’abord (25,16% pour Pascale Bousquet Pitt et Hubert Tortes st Jammes) et Bordeaux centre où Camille Hollebecque et Bernard Blanc, tous deux sans mandat ni campagne antérieure, ont obtenu un ballotage, puis un score de 37,95  %, ce qui est inédit dans ce fief.

Trois binômes élus. La palme d’or revient aux partenaires parfaits que sont Emmanuelle Ajon et Jacques Respaud qui ont réalisé le grand chelem (être en tête sur la totalité des bureaux de leur territoire) et dont le score total est de 59,80 % des voix.

Belle élection aussi de Clara Azevedo et Matthieu Rouveyre dans le canton très disputé de Bordeaux I avec 53,30% des voix. La campagne très professionnelle de Matthieu, sa présence avec Clara sur le terrain, l’amitié des habitants pour eux a permis de distancer le couple municipal formé par les adjoints Emmanuelle Cuny et Fabien Robert.

Election plus raide -mais d’autant plus belle- de Corinne Guillemot et Philippe Dorthe à Bordeaux IV, canton le plus au nord de la ville avec 50,36 %. Score serré qui témoigne d’une élection particulièrement disputée mais lié aussi, indirectement au mode de scrutin. Le « binôme paritaire » de ce nouveau territoire n’a pas permis à Jean-Baptiste Borthury, conseiller général emblématique du Grand Parc de se présenter et beaucoup d’électeurs ont sans doute été décontenancés de son absence. Saluons au passage sa totale loyauté vis à vis des deux candidats PS qu’il a soutenu. Jean Baptiste est l’une des personnalités sur laquelle repose le futur de la gauche à Bordeaux et j’ai été très fière qu’il me succède au moment où j’ai été nommée Ministre.

Je salue bien sûr les élus de droite, Jean-Louis David et Laurence Dessertine à Bordeaux centre et Pierre Lothaire et Geraldine Amouroux à Cauderan.

Ceci ne constitue pas une victoire pour le « laboratoire bordelais » d’Alain Juppé et ceci malgré son omniprésence dans la campagne. Gageons que nous le trouverons tout à l’heure au Conseil municipal quelque peu chafouin et peu enclin à nos propositions…

 

Ah, les droits des femmes !

SuccesseurE de Chaban dans son siège de député et ayant eu le privilège de le connaitre presque familièrement, je me fais un for de participer aux cérémonies en sa mémoire.

Hier, au pied de la lourde statue sensée de représenter (il en frémit, lui qui fut si attentif à paraître toujours mince et alerte) , l’actuel Maire de Bordeaux se fit un devoir de déposer une couronne, très mortuaire d’allure. Il s’agissait du centenaire de la naissance de son prédécesseur,  si différent, et dont le souvenir fut longtemps laissé dans le silence. Une petite cérémonie suivit dans les salons municipaux où j’étais, il faut l’avouer, parmi les plus jeunes et surtout la seule représentante de la gauche bordelaise.

Chaban lui-même aurait eu à coeur d’en sourire et de le saluer. De faire hommage aussi au fait que j’appartenais à le gent féminine en cette veille de 8 mars. Y aurait-il eu meilleur hommage que de l’imiter, à défaut de l’égaler dans ces domaines ?

Ni saluée, ni citée dans notre quotidien. Eût ce été Gilles Savary ou Alain Rousset, le silence eût-il été le même ? C’est ce petit racisme quotidien qui témoigne d’un forte difficulté à considérer que les femmes ont même place en politique que leurs homologues masculins.

Pas grave mais un peu long, 70 ans après que les femmes ont enfin été appelées aux urnes.

 

Départementales : l’urgence d’une commission d’éthique électorale

Le  financement des campagnes électorales est bien heureusement réglementé et contrôlé. La nécessité d’un contrôle de l’adéquation entre l’objet du scrutin et le contenu des documents électoraux relève aujourd’hui de l’urgence. Prendre les électeurs pour des gogos fait partie des causes de désaffection de la vie politique.

Les élections départementales à Bordeaux et en Gironde constituent de ce point de vue un cas d’école. Après un premier document où les candidats de l’ump posaient sous la main bienfaitrice d’Alain Juppé (certains sont des jeunes gens de mon âge, déjà élus du temps de Jacque Chaban-Delmas, et dont on pourrait imaginer qu’ils ont une expérience propre et deux ou trois idées personnelles), voilà le temps des « réalisations » et des promesses.

Pas de chance, ni les réalisations, ni les promesses, ne correspondent en quoi que ce soit aux compétences et aux attributions des Conseils départementaux ! Pas non plus, à l’occasion, aux limites des territoires. Très clairement, le « communicant » en charge des documents a reçu une mission unique : semer la confusion auprès d’électeurs crédules, montrer l’omnipotence et l’omniscience de l’omni-Maire, préparer sa campagne aux primaires ump. Au passage, le dit-communicant tire grand bénéfice de l’opération, puisque le message et l’objectif sont communs à l’ensemble des candidats et les documents d’autant plus faciles à concevoir à la chaîne.

Un des points forts de ce programme ump pour le Conseil départemental est de « favoriser les déplacements doux dans la ville et de faire respecter le code de la rue ». Pour mémoire, ni la circulation, ni les pouvoirs de police capables de réglementer le fait que les piétons marchent sur les trottoirs et les voitures sur la chaussée, n’ont la moindre ébauche d’un soupçon de rapport, avec le Conseil départemental. Non plus que l’ « insécurité urbaine », la « favorisation des marchés de plein air » ou l’ « entretien des lieux de culte ». Consultez votre boite aux lettres : les documents ump sont à Bordeaux (et au delà, en Gironde) tous fabriqués à cette aune, c’est à dire tissés de compétences strictement municipales ou relevant de l’Etat.

Quand à la venue du messie, elle est sous-entendendue au programme de ces candidats. Je crains pour autant que nous n’en ayons pas la même définition.

 

 

 

Le cours mystérieux du Limancet

Minuscule promenade au Grand Parc, dans cette petit coin mystérieux où le Limancet pointe du nez, entouré d’une profusion de chants d’oiseaux et d’une végétation presque irlandaise..

Nous sommes à Bordeaux, le froid tombe sur la ville avant un week-end qui ne sera que pluie et grisaille. A la faveur de quelques éclats de soleil et de mon guide entre les guides dans ces quelques hectares de terre, Jean-Baptiste Borthury, nous voilà sur les traces du Limancet comme d’autres qui sont remontés aux sources de l’Amazone.

Le périple est plus modeste, la découverte n’est pas moins grande. Ce petit morceau de terre, totalement ignoré des services municipaux, pourrait être un des endroits les plus charmants de la ville s’il y avait là un édile de quartier doué de sensibilité et de curiosité esthétique .

C’est quoi, à propos le Limancet ? Un petit ruisseau qui a longtemps permis aux cressonnières du Grand Parc d’alimenter les marchés de la ville et bien au-delà. Le dernier de cet espace urbain à affleurer ciel ouvert pour la plus grande joie  de la biodiversité végétale et animale.

L’actualité, c’est que ce petit morceau de terre, difficile à découvrir est facile à recouvrir. Le Maire de Bordeaux a choisi de « densifier »  la ville et, dans le cas, d’ajouter du logement social là où il n’y en que trop. L’immobilier trépigne au Grand Parc et le Limancet est comme ces petits vieillards pleins de verve et de gaieté mais que la moindre brutalité peut anéantir et inhumer.

 

Rendre au Temple des Chartrons sa place dans le rayonnement de Bordeaux

Oublié depuis trente années, le Temple des Chartrons, bâtiment patrimonial de Bordeaux, doit retrouver toute sa place dans la vie culturelle et spirituelle de notre ville. Le projet présenté au Maire de Bordeaux se situe en parfait respect de la laïcité, laquelle sépare radicalement l’Etat des églises, mais réunit croyants et non croyants, laïcs et religieux de toutes confessions, dans une même liberté de conscience.

Proposition au Maire de Bordeaux

A l’occasion d’un entretien, Michèle DELAUNAY a proposé le 16 février au Maire de Bordeaux, actuel propriétaire des lieux de par son mandat, de rendre au Temple sa noblesse et son attractivité, en renouant avec sa vocation culturelle, spirituelle et sociale.

Après avoir consulté personnellement les responsables des différents cultes et reçu leur assentiment à cette proposition, Michèle DELAUNAY soumet le projet de faire évoluer le Temple des Chartrons en un lieu de spiritualité et de dialogue inter-religieux, dans le plein respect de la laïcité. Pour mémoire, on rappelle que le Maire est également propriétaire des églises de la ville et subvient en partie à leur entretien. On rappelle également que le temple est officiellement désaffecté.

1-Tout d’abord,  la nouvelle définition de ce lieu viendrait concrétiser et amplifier de manière éloquente la démarche de Bordeaux-Partages, qui est unanimement saluée et se situe en parfaite adéquation avec l’esprit de notre ville. L’existence d’un lieu de rencontre, d’échanges, de conférences, de débats, est vivement souhaitée par les acteurs de Bordeaux Partages.

La qualité des lieux, leur noblesse mais aussi leur volume permettront de leur donner une dimension culturelle et spirituelle internationale.

Fidèles et non croyants, laïcs et religieux pourront ainsi mieux se comprendre et progresser dans la connaissance de ce qui les rassemble et fait leurs particularités. Ceci constituera en outre pour les jeunes des « travaux pratiques » complétant l’enseignement du fait religieux dans les établissements scolaires

 

2-Une dimension supplémentaire, celle de lieu de célébration commun, situera Bordeaux à l’avant garde d’une laïcité de dialogue et de concorde. Il matérialiserait un rapprochement interreligieux respectant l’identité de chaque culte mais manifestant que toutes rejettent que l’on puisse tuer, condamner, agresser, injurier au nom d’un dieu.

On propose ainsi que, dans des circonstances particulières nécessitant un lieu empli de solennité et de noblesse où les différents responsables des cultes puissent célébrer ensemble, comme ils le font par exemple dans des cérémonies endeuillant des fidèles des diverses religions (ex : catastrophe de Sharm el-Sheikh).

Les événements douloureux que notre pays vient de traverser (assassinat de l’otage en Algérie, attentats contre l’école juive de Toulouse, contre l’Hyper Casher, contre Charlie Hebdo) ont été l’occasion dans notre ville, de marches interreligieuses et de réunions laïques de haute signification. L’absence d’un « lieu neutre » n’a cependant pas permis de célébration commune où chaque responsable religieux aurait pu conjointement et dans les formes des différents cultes manifester leur convergence dans le rejet de ces événements.

De telles célébrations communes auraient une forte signification pour l’ensemble des fidèles de ces diverses religions, quel que soit leur âge et leur origine.

 

3-Dans cette même perspective, le temple pourra être mis à disposition des familles de Bordelais ou de personnalités extérieures ayant émis le souhait d’une cérémonie républicaine strictement laïque et/ou multi-confessionnelle pour les accompagner à leur mort. Ce type de lieu manque cruellement dans l’ensemble du territoire de notre pays et répond pourtant à une attente fréquemment exprimée.

Bien évidemment, cette démarche ne se réduit pas à des circonstances difficiles ou douloureuses, elle peut être liée à des événements solennels à caractère républicain (conférences de hautes personnalités nationales et étrangères, parrainages républicains), particulièrement en direction de la paix.

Ces exemples et ces orientations constituent un schéma pour la réflexion que chaque culte, comme chacun des citoyens et des élus de notre ville, viendra poursuivre et partager.

La laïcité sépare radicalement l’Etat des Eglises, mais elle a plus que jamais, dans un temps où les religions sont utilisées comme des armes ou des instruments, la mission de rassembler l’ensemble des citoyens.

 

Histoire

Le temple a été construit entre 1832 et 1835 après la Révolution et l’obtention de la liberté de culte. Les fidèles sont alors nombreux et la possibilité de bénéficier d’un fonds de soutien du Gouvernement « afin de procurer de l’ouvrage à la classe ouvrière » emporte la décision de construire un Temple d’envergure, en remplacement de lieux de culte exigus. Le financement est cependant majoritairement privé, issu des « grandes familles protestantes » qui connaissent alors leur âge d’or.

Le temple est achevé et consacré en 1835. La baisse de fréquentation des fidèles, la moindre influence économique et politique des protestants bordelais, font émerger l’idée de s’en séparer. Le Temple est finalement vendu « dans la douleur » par ses propriétaires en 1985 à la Ville de Bordeaux et désaffecté.

Il sert actuellement de dépôt pour les costumes et les décors de l’ONBA, ce qui n’est bien sûr pas en rapport ni avec sa valeur patrimoniale, ni avec sa place dans l’histoire de la ville et dans celle du protestantisme français.

 

Situation

Situé au 10 de la rue Notre Dame dans le quartier des Chartrons et à quelques dizaines de mètres du Cours Xavier Arnozan et des demeures des familles patronymiques du protestantisme bordelais et de leurs anciens lieux de négoce, le Temple des Chartrons fait partie du patrimoine classé de la ville et bénéficie d’un emplacement à la fois central et remarquable. Son intérêt, y compris touristique, est évident.

Après 30 ans d’oubli et d’un usage qui n’est ni à la hauteur de son histoire ni de sa qualité architecturale et de son emplacement au cœur du quartier emblématique de Bordeaux, le Temple des Chartrons doit retrouver sa place dans l’Histoire et la vie bordelaise.

 

Courrier AJ – 16022015

 

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