m

Conseil municipal : rapport cour des comptes sur la politique municipale à l’égard des personnes âgées

Lors du Conseil municipal du 1er juin 2015 a été présenté le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur le CCAS de Bordeaux et l’accompagnement à domicile des personnes âgées

En plus de remarques ponctuelles, Michèle Delaunay est intervenue sur deux dossiers où la politique municipale n’est pas à la hauteur de la récente inscription de la ville dans la dynamique « Ville amie des ainés »

–       les Résidences pour Personnes Âgées (ayant le statut de « foyers-logements », appelés désormais « Résidences Autonomie »)

  • Leur nombre est très insuffisant : 15 RPA, 656 places pour 50 000 Bordelais de plus de 60 ans dont 25% sous le seuil de pauvreté ; soit 1,3 places pour 100 personnes âgées. C’est un chiffre insuffisant. Deux nouvelles structures s’imposent à Bordeaux dans un délai bref  ; là comme ailleurs les investissements de proximité ne constituent malheureusement pas une priorité pour la majorité.
  • Si nous ajoutons les EHPAD, le taux d’équipement municipal de la Ville de Bordeaux est de 1,5 places pour 100 personnes âgées, dont le nombre comme on sait est en constante augmentation. Cela non plus n’est pas satisfaisant.
  • Baisse des crédits d’investissement de -83 % en 5 ans avec un chiffre indigent pour 2013 de 23 000 euros, largement financés par le FDAEC des conseillers départementaux, constamment appelés à contribuer (pour sa part, Michèle DELAUNAY a contribué chaque année pour des équipements essentiels manquants comme l’éclairage des couloirs..). A titre d’information, en 2014 les conseillers départementaux de Bordeaux ont versé 15 000 euros d’investissement et 15 000 euros de fonctionnement pour les RPA de la ville.
  • Faiblesse de l’accompagnement : pas de présence la nuit au sein des RPA, passage uniquement sur appel de détresse le week-end
  • Remplacement des gardiens des RPA par des dispositifs de télé-assistance, inaccessible en cas d’absence d’abonnement téléphonique individuel. On parle d’une aide de la Ville pour l’installation et l’équipement : les résidents interrogés disent n’en avoir ni reçu, ni même connaître son existence *.
–       Portage de repas
  • Le rapport présente un chiffre de 490 bénéficiaires en 2013 pour 50 000 Bordelais (dont 89% sont isolés, l’âge moyen est de 85 ans dont 6 centenaires, les 2/3 sont en perte de mobilité, 1/3 sont issus des services sociaux hospitaliers)
  • 56 repas par livreurs, 70 à 80 les jeudi et vendredi ; sur une amplitude horaire acceptable de deux heures, cela correspond à une minute et demie, transport compris par repas livré.  Cela ne permet pas le moindre contact social alors qu’il s’agit souvent de la seule occasion de parler de la journée pour ces grands âgés .
  • Les repas du week-end sont portés le jeudi ou le vendredi (!)  alors que, répétons-le, il s’agit de personnes isolées, en perte d’autonomie qui bien souvent ne voient personne.

On ne peut se contenter de ces chiffres et de ces résultats. La Ville s’est inscrite dans la dynamique Ville Amie des Aînés et Michèle DELAUNAY espère et compte que ces chiffres seront améliorés, à la fois sur les RPA et sur le portage de repas.

Elle a rappelé que la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement qu’elle a élaborée alors qu’elle était Ministre des Personnes Agées et de l’Autonomie permet aux Foyers Logement de bénéficier d’un financement de 1/2 Equivalent Temps Plein qui pourra venir combler le manque de présence de personnel auprès des personnes âgées.

 

* en réponse, l’adjoint en charge de la santé et des seniors et président du CCAS a affirmé que cette aide existe, sans toutefois apporter de précisions.  Des résidents lui ayant dit qu’ils n’avaient pas reçu d’aides, Michèle DELAUNAY l’interroge par courrier sur le montant de ces aides et le nombre de bénéficiaires.

 

Lien vers rapport Chambre régionale des Comptes

 

 

Port de Bordeaux : un enjeu économique et écologique

Les grognons qui veulent réduire le Port de Bordeaux à la dimension d’un port régional  passent à côté de son double intérêt à la fois économique et écologique.

Le premier est le plus aisé à comprendre : entreprises, producteurs agricoles -céréaliers en premier lieu-, exploitants de la forêt, importent et exportent par la mer. Les hydrocarbures irriguent notre région par  cette même voie.

L’enjeu écologique n’est pas de moindre importance. Transport maritime et transport fluvial sont les modalités les moins gourmandes en énergie et celles dont l’impact climatique est le moins important. Ceci constitue pour le présent comme pour l’avenir un atout considérable au regard de l’inéluctable raréfaction et de l’augmentation du coût des énergies fossiles. S’y ajoute la dépendance géopolitique dont elles sont la cause.

Le trafic du port de Bordeaux chiffre à 9 millions de tonnes, une grande partie correspondant à des conteneurs (60 000/an en moyenne). En l’absence de desserte portuaire ces 9 millions de tonnes devraient cheminer par camions. Chacun correspondant en moyenne à 20 tonnes, ce sont 450 000 camions qui devraient se charger de la marchandise importée ou exportée.

Cet enjeu portuaire se double d’un autre, également de grand intérêt écologique : la possibilité d’acheminer les marchandises au terminal portuaire (ou de les en éloigner) par voie ferrée et celui-ci est en ce moment particulièrement crucial pour les trois grands ports de notre région (Bordeaux, La Rochelle et Bayonne). Le réseau de fret nécessite un entretien régulier. Si celui-ci n’avait pas lieu, dans 5 ans un tiers des voies seraient inutilisables ce qui porterait un coup très lourd à l’activité du port, particulièrement à l’activité céréalière, le réseau routier autour des trois ports étant d’ores et déjà saturé. L’entretien et la gestion du réseau de fret doivent être repensés et surtout assurés: ce fut un des sujets majeurs de la visite récente du Ministre des transports Alain Vidalies (27 avril). La voie ferrée d’Ambès, particulièrement conditionnelle de l’activité du terminal du même nom, demande ainsi 20 millions euros d’investissement qu’il nous faut absolument soutenir.

Un dernier aspect de l’enjeu écologique portuaire est la nécessité d’un dragage constant. Le Verdon lui-même à l’entrée de l’estuaire a besoin de ce travail continu pour assurer l’arrivée de navires de tirant d’eau. Plus bas dans l’estuaire, s’il n’y avait pas dragage, 90% du trafic serait interrompu en moins d’une année.

L’aspect écologique de ce dragage continu est complexe. Remuant les fonds, faune et flore sont perturbés mais le dragage ayant toujours lieu au même endroit et presque selon le même sillon cet aspect est limité à cette zone étroite. A l’inverse, la dragage assure le débit nécessaire au renouvellement de l’eau nécessaire aux espèces piscicoles.

Bordeaux possède un trésor, sa position géographique, qui lui a valu outre son nom, sa prééminence commerciale au XVIIIe siècle. Ce trésor et sa déclinaison maritime et portuaire méritent quelque effort pour en défendre l’intérêt multiple dans la compétition des métropoles européennes.

 

 

 

Large fleuve, maigre mémoire.

Etriquée, petit bras, devant une plaque de même métal, la commémoration de l’esclavage et de la traite des noirs, est à Bordeaux une cérémonie municipale.

Il y a deux sens à ce mot : organisé par la Mairie, alors que comme à Paris, cette commémoration dont Christiane Taubira est à l’initiative, devrait être une manifestation organisée par l’Etat, selon son protocole et sous son drapeau. Le deuxième est simple : le Maire en décide l’ordonnancement et par exemple, établit qu’il sera seul -comme l’an dernier- à s’exprimer aux côtés  du Préfet. « Par le Maire, pour le Maire » définit à Bordeaux une cérémonie municipale. La traite des noirs qui saigna l’Afrique pendant 3 siècles et concerna tant de côtes et de pays va bien au delà.

Sauf que, cette année, il n’était pas là. Sauf que si il y a une commémoration qui devrait être ouverte à tous les représentants de notre Cité et de la nation,, c’est bien celle-là ; sauf que, ceux qui ont combattu depuis des années pour  cette célébration, pour la prise de conscience du passé négrier de notre ville, avaient plus grande raison de s’exprimer que ceux qui ont tardé à s’y résoudre.

Lors d’une des premières de ces cérémonies qui avait alors lieu au musée d’Aquitaine, le Maire avait même refusé la parole à Christiane Taubira, auteur de la loi du 21 mai 2001 qui fit de notre pays le premier à reconnaitre et commémorer l’esclavage et la traite des noirs.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été ce matin si étroit. Une trentaine de personnes dont beaucoup de retour du marché des Chartrons passaient là. Ils ont vu un groupe, l’uniforme préfectoral, une poignée de conseillers municipaux qu’ils n’ont pas reconnus, et s’en sont en suite allés comme ils étaient venus. sans gravité au plus beau sens de ce terme pour la mémoire de ce qui fut, sans joie de la diversité qui est aujourd’hui celle de notre pays.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été aujourd’hui si étroit.

Grand Port Maritime : un enjeu majeur pour tous les Bordelais

Depuis la loi portant réforme portuaire de 2008, notre Port est devenu de « Port Autonome » « Grand Port Maritime ». Cela signifie qu’il fait partie des 7 Grands Ports à vocation nationale et internationale, bénéficiant d’investissements de l’Etat.

Il  est aujourd’hui le dernier de la liste avec un trafic de 8 à 9 millions de tonnes, La Rochelle l’ayant malheureusement devancé. Nous avons manqué une occasion remarquable en rejetant l’installation du terminal 4Gas qui lui aurait fait gagner 25% d’activité. A ce moment-là comme toujours le silence du Maire de Bordeaux a été assourdissant et le résultat n’en a été que plus désolant.

Lors du dernier Conseil Municipal de Bordeaux, le Maire s’est prononcé pour une rétrogradation de notre Port en « port d’intérêt régional », ce qui est ignorer complètement l’importance de ce grand ensemble portuaire dans l’ADN bordelais. La Garonne n’est pas la midouze (le fleuve qui irrigue Mont de Marsan), l’estuaire et le fleuve font partie du domaine maritime jusqu’au pont de pierre : le port n’a sans doute pas donné son nom à « Bord-d’eaux », mais il a justifié, installé et soutenu ce nom depuis que notre ville est ville.

Déclasser le port de Bordeaux, serait comme rayer de la carte en 2011 l’Ecole de Santé Navale : méconnaître ce qui fait à la fois la fierté des Bordelais et le rayonnement de la ville.

D’autant que… Navigation fluviale et portuaire retrouvent les couleurs de l’avenir avec les enjeux de la transition énergétique. Mais Alain Juppé n’est pas Colbert et ne prononcera jamais « Cabotage et transbordage sont les deux mamelles de la France ». Il aurait raison d’ailleurs : une armada de féministes lui tomberait sur le col.

Retour à plus de sérieux : qui aurait pensé que les croisières auraient redonné de la vigueur à notre port (et en particulier à sa partie urbaine) et à l’attrait touristique de la ville ? Certainement pas en tous cas nos édiles municipaux qui n’ont jamais marqué grand intérêt au Port et Juppé est en cela le digne successeur de Jacques Chaban Delmas.

Ne nions pas les réalités : le Port n’est plus ce qu’il était et il faut rebattre les cartes. Je suis persuadée que la nouvelle grande région va lui offrir des moyens de mutualisation et de mise en symbiose avec La Rochelle et Bayonne. Porteur du dynamisme économique de ce territoire de près de 6 millions d’âmes (pour la plupart biberonnées au vent de l’Atlantique), Alain Rousset ne manquera pas d’être le porteur de l’intégration de nos trois ports (dont 2 Grands Ports Maritimes) dans ce nouveau et bel ensemble.

Mon père m’a enseigné ce dogme, en l’illustrant en toutes occasions de mille exemples différents : « la géographie prime toujours sur l’histoire ». Cela vaut pour l’Histoire de demain. Le « GPM » de Bordeaux est et demeure un atout emblématique pour notre ville et toute notre région.

 

 

Bordeaux : une hausse d’impôts ni justifiée, ni juste

Le 13 avril, le Maire de Bordeaux a fait voter en Conseil municipal une augmentation des impôts locaux (taxe d’habitation et taxe foncière) de 5%.

Cette décision n’est pas justifiée. Alain Juppé prend le prétexte de la baisse des dotations de l’Etat. Le Gouvernement prévoit, on le sait, 50 milliards d’euros d’économies entre 2015 et 2017 ce qui représente 4 % de l’ensemble de nos dépenses collectives. La dépense publique locale représente quant à elle un peu plus de 21 % de la dépense publique globale. C’est en référence à ce pourcentage que le Gouvernement a calculé l’effort des collectivités (11 milliards d’euros en 3 ans soit 3,6 milliards par an.

Ce chiffre est à mettre en relation avec l’ensemble de la dotation globale aux collectivités (36,5 milliards) dont il représente 10%.

Dix pour cent d’une masse totale de 21% amènent à la conclusion simple que toute augmentation des impôts locaux supérieure à 2 % ne peut être justifiée par la baisse des dotations. Je sais, c’est compliqué, mais les bons comptes font les bons contribuables à défaut de faire les bons Maires.

En reportant -et bien au delà- la charge de cette baisse de dotation sur les Bordelais -lesquels ont déjà été invités à participer à l’effort général par le biais de l’impôt national- le Maire exonère sa collectivité de tout effort pour au contrarie faire assumer deux fois par les contribuables, selon le principe de la double peine. Notons à propos de cette exonération d’effort que le budget municipal de fonctionnement augmente, le contraire de ce qu’imposerait la période que nous traversons.

Cette décision est également injuste : les Bordelais sont déjà largement imposés localement. Bordeaux est une ville chère par les montants des loyers et des prix de l’immobilier et cela n’est pas sans incidence sur le montant de la taxe d’habitation et de la taxe foncière puisque c’est, en fonction du marché que l’administration fiscale fixe la valeur locative de chaque bien, loyer théorique annuel. A Bordeaux, la valeur locative est très élevée (en moyenne 3 563 euros alors qu’elle n’est que de 3 098 euros à Toulouse, 3 051 euros à Nantes, 2 966 à Marseille et seulement 1 927 à Lille). Ainsi, selon les taux applicables, la valeur locative et malgré les abattements, le niveau de la taxe d’habitation moyenne situe Bordeaux en 3ème position des villes les plus imposées de France soit 696 euros (660 à Nantes, 634 à Lyon, 626 à Montpellier et 484 à Toulouse).

La Ville de Bordeaux ne peut pour autant s’enorgueillir de services publics de qualité. Les Bordelais sont en effet obligés de subir  le manque de logements sociaux, de places en crèche ou encore de piscines et l’abandon de projets pourtant annoncés comme prioritaires lors de la dernière campagne électorale comme la salle des fêtes du Grand Parc, la salle de danse de Ginko, les équipements sportifs de l’ancien marché Victor Hugo. Les habitants sont de plus en plus appelés à payer des services jusqu’alors gratuits comme le stationnement ou l’entrée des collections permanentes dans les musées.

Alors, que financent en réalité ces hausses d’impôts ? des dépenses somptuaires comme le Grand Stade, la Cité municipale ou la Cité des Civilisations et du Vin dont la participation de la Ville vient de passer de 13 à 31 millions d’euros et le mauvais choix général de partenariats publics privés qui grèvent au quotidien le budget global.

Ainsi, en alourdissant la pression fiscale sur les Bordelais, le Maire de la 3ème ville de France où les impôts sont les plus élevés, fait le choix du grand, du majestueux au détriment des services de proximité, du quotidien. Il fait surtout le choix du « fauxculisme » par l’usage d’un faux prétexte (la baisse des dotations) et de mauvais calculs (celui de la hausse qui correspondrait à la perte de dotation si tant est qu’on en acceptait le principe).

Je sais : ce billet n’est pas facile à suivre. Qu’on me pardonne en pensant qu’il n’est pas non plus facile à faire, mais dans ce domaine, il faut être responsable et précis. D’autant que le Maire comme son adjoint aux finances n’hésitent  pas à dénoncer le « matraquage fiscal » de notre Gouvernement.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel