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A Shalimar

Multiple est la vie, unique est la mort. « Unique » a deux sens contraires : qui est particulière à chacun, qui est «une », la même pour tous, et ces deux sens sont également vrais.

J’ai déjà parlé dans ce blog (4ème billet de juillet) des deux chats Wifi et Wanadoo qui coulent, je j’espère, des jours tranquilles dans leurs familles d’accueil. N’habitent présentement à mon domicile que leurs parents âgés Gallimard et Shalimar. Galli va bien, merci de vous en préoccuper. Il a mis son épaisse fourrure d’hiver et il est à l’instant entrain de la lustrer dans un fauteuil, à proximité de mon meilleur radiateur. Galli s’il le pouvait acheterait du cachemire, ferait la semaine de quatre heures, et n’accepterait à la saison de la chasse que du faisan en terrine. Malgré ses origines pure gouttière, Galli, sans état d’âme, appartient à ce qu’on appelle en Allemagne « la fraction Toscane » de la gauche féline.

Shali est plus austère, mince, noir et élégant. Il n’a jamais vécu très en accord avec son nom, qui évoque l’Orient, Guerlain et le sillage d’une femme en robe du soir. Les yeux exorbités comme Kafka dans ses toutes dernières photos, épuisé comme lui, cherchant à se lever sans le pouvoir, il cherche l’air à côté de moi. En fin d’après-midi après l’avoir cherché un long moment, je l’ai sorti de sous un meuble où il était allé se cacher et je l’ai amené sur le tapis où il aime bien dormir. Il y reste, par égard pour moi, mais ce n’est pas l’habitude des chats de mourir en compagnie.

Nous avons tous les moyens de vaincre la douleur, déjà beaucoup moins de contrer la fatigue (la grande fatigue, celle qui empêche de tenir son rasoir ou qui fait reposer l’aspirateur avant de l’avoir mis en marche..), nous n’en avons presque pas du tout pour la difficulté à respirer. La cortisone a amené une brève cédation, mon attirail est prêt pour des thérapeutiques plus lourdes.

Comme Shali, j’attends. J ‘écris deux lignes, je vais vers lui, je reviens à l’ordi. Je repars lui gratter la tête et caresser son poil noir, qui n’est déjà plus si doux, un peu gras comme un poil que la langue ne peut plus lustrer. Il y a chez les chats aussi des degrés, des signes dans l’avant mort et ce sont toujours les mêmes.

On aura compris que je parle un peu de Shalimar comme Raimu parle de Pomponette dans « La femme du boulanger ». Bien sûr, que c’est de la politique ! Cela devrait même être sa mesure permanente. Cela nous épargnerait bien des farces. A commencer par celle dont je voulais parler en rentrant ce soir : le numéro spécial du Point « Que faut-il attendre d’Alain Juppé ». Ou encore celui de Match « Sarkozy, un destin en marche ». Même objectivité journalistique, même équité démocratique, même farce dont nous sommmes les dindons.

Gauche ou droite ? Question d’image ou d’identification ?

Christophe ne m’en voudra pas : j’installe son commentaire au billet 33 « citoyenneté active » dans cette rubrique « l’invité du blog » de peur que la fuite des jours aidant, il passe inaperçu.

Il pose avec gaieté des questions graves. Manière aussi de prolonger un débat bien engagé dans ces dernières semaines où l’on peut encore inciter à s’inscrire sur les listes électorales (date limite : 31 decembre !)

(suite…)

Anna et Maria

Cet après-midi, autour de Gerard, Janine, Odile… inlassables animateurs du Réseau Education Sans Frontière (RESF), parrainage républicain sur le parvis des droits de l’homme, à deux pas de la mairie de Bordeaux. Grand concours de media, grâce à Josiane Balasko, qui nous a fait l’amitié de se déplacer pour « marrainer » Karim, dont Matthieu Rouveyre a été le parrain.

Mes deux filleules à moi, Anna et Maria, 16 et 11 ans sont deux jeunes Bulgares appartenant à la minorité turcophone du pays. Elles s’expriment parfaitement en français et sont scolarisées à Bordeaux depuis 2001. Leur Maman est seule pour les élever. Toutes les trois ont reçu en octobre un avis de reconduction à la frontière, ce qui veut dire pour ces toutes jeunes filles la rupture avec leurs amis et camarades de classe, l’interruption de leurs études et, on ne peut l’exclure, un mariage forcé avec quelqu’un dont elles ne connaissent même plus très bien la langue (pour la plus jeune en tout cas).

Je n’ai pas envie d’en parler davantage, car je déteste le « pathos » et tout ce qui y ressemble. J’ai maintenant cinq filleules et j’espère aider à ce que leur vie ne soit pas gâchée. Mes valeurs sont simples, je les ai dites souvent ici: nous n’avons qu’une seule vie, une chacun, donnons-nous (à nous mêmes et entre nous) les moyens d’en faire le moins mal.

Des calculatrices à l’heure UMP (9)

J’évoquais dans le billet précédent un protocole de gauche et un protocole de droite. Je découvre qu’il y a aussi des calculatrices de droite (optimistes) et des calculatrices de gauche (franchement maussades).

Ces deux modèles sont en concurrence à l’Institut de l’entreprise (IDEP) qui évalue le coût des projets législatifs. Celui de l’UMP 47,3 milliards d’euros, celui du PS 57,22 milliards. Jusque-là on peut simplement penser que nous sommes plus ambitieux.

L’affaire se complique un peu quand on examine le coût de deux projets similaires, en l’occurence le service civique de 6 mois. Cinq cent millions d’euros quand il est de droite, 3,1 milliards d’euros quand il est de gauche ! Six fois plus, et pourtant dans les deux cas ce sont bien des euros !

Je n’avais pas tout à fait tort quand je m’interrogeais sur le sens où tournent les aiguilles des horloges pour notre municipalité UMP et pour nous ! (cf billet 22 de novembre)

Le prix Jean Valleix (8)

Le principe de ce blog, un tantinet politique sur les bords, n’est pas de rendre systématiquement hommage à la majorité municipale. Je le fais cependant volontiers quand elle atteint à l’excellence, ce qui fut le cas lors de la visite ministérielle au collège du Grand Parc.

Il faut dire qu’elle était représentée, en plus d’Alain Juppé lui-même, par deux de ses membres éminents, dont le récent lauréat du prix Jean Valleix : mon copain d’internat en médecine Jean-Marc Gaüzère.

Quelques esprits chagrins, mal informés ou retardés ne connaissent pas encore le prix Jean Valleix : il est décerné par la majorité municipale elle-même à celui qui, dans l’année, a montré le plus d’empressement et de talent à figurer aux côtés du maire (ou de toute autre grande personnalité) au milieu du champ des caméras et des objectifs photographiques. Ceci, bien sûr, en hommage à l’enseignement et à l’exemple de Jean Valleix.

Mon copain Gaü, comme nous l’appelions dans notre jeune temps commun, a exprimé ce jeudi tout son talent, quasi de manière permanente à la droite du maire, qui d’ailleurs le prenait par le bras dans les rares instants où il semblait s’en désolidariser. J’ai dû à un moment, m’autorisant de notre longue camaraderie d’étudiant, lui faire remarquer que ma carrure, ni ma taille ne pouvaient rivaliser avec les siennes, mais que représentant Philippe Madrelle dans cette manifestation, je me devais de n’être pas systématiquement reléguée en fin de peloton. Nous avons des relations cordiales : j’ai pu tenter quelques brèves intrusions entre la rangée d’épaules municipales ! Non sans effort, mais enfin, j’y suis parvenue !

Je ne sais si notre députée Chantal Bourragué a précédemment obtenu le prix Jean Valleix. Elle a longuement travaillé dans son sillage et a pris sa succession au Palais Bourbon. En ce qui concerne l’objet du prix, l’élève dépasse aujourd’hui le maître, et si par mégarde elle n’avait pas été jusque-là couronnée, ce serait pure injustice. Je ne le crois pas possible.

Contrairement à Jean Marc, Madame Bourragué n’a laissé strictement aucun interstice entre l’épaule droite de Gilles de Robien et l’épaule gauche d’Alain Juppé. Une très grande professionnelle. Un instant, j’ai voulu lui faire remarquer que le protocole, que je connais malheureusement assez bien, voulait que le Président du Conseil Général, dans un collège, soit puissance invitante, elle a eu ce mot superbe: « Mais vous êtes de l’opposition ! ». Il y a à Bordeaux, ville qui n’a pas connu l’alternance depuis 60 ans, un protocole de droite et un protocole de gauche, le premier réduisant le second au second plan justement !

Mon hommage à Jean Marc ne s’arrête pas là : du temps où Gilles Savary était le président de notre groupe municipal PS, nous décernions quant à nous un prix « brosse à reluire », distinguant celui qui dans l’année, et particulièrement au moment de la présentation du budget, rendait l’hommage le plus soutenu, en béton Bouygues authentique, au maire et à son action. Jean Marc obtint aussi ce prix, succédant en cela à Michel Duchène.

Tout cela pour avouer, que lors de cette visite, je me suis essayée à la compétition. A peine ai-je mérité un accessit, mais enfin, je progresse. Les photos prises par un jeune collégien de Clisthène lors de la conférence de presse en témoignent. J’aurais dû, en tant que représentante de Philippe Madrelle, être assise à la table ; ça, faut pas quand même trop demander.. Je le répète, dans une ville qui n’a pas connu l’alternance depuis plus d’un demi-siècle, on réécrit le protocole comme on a réécrit L’esprit des lois, à l’occasion des municipales anticipées.

Beaucoup de choses sont fondamentalement insignifiantes, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’ont pas un sens. Celui de cette histoire ne vous échappera pas.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel