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« Avec tout ce qu’on voit… »

Sur le terrain, le leitmotiv de notre dernière campagne électorale a été cette courte phrase, résumant une saturation de déceptions, petites ou grandes, d’indignation rentrée et, somme toute, de grande lassitude de la chose publique.

Plus grave encore, même si elle se manifeste sous une autre forme, la tolérance que nous sommes en train d’acquérir à toutes les entorses aux principes républicains ou démocratiques. Médias, élus, personnalités diverses, cet univers réputé vigilant donne des signes d’accoutumance et d’acceptation aussi inquiétants que ceux qui ont conduit il y a deux semaines à un taux d’abstention record.

Le peu de réactions à la nomination à Bordeaux du Préfet Patrick Stefanini en est un exemple. Je dis bien « à sa nomination », pas à sa personne.

Qu’est-ce qu’un Préfet ? Le représentant et le serviteur d’un Etat impartial. Pour cette raison, il n’était pas de règle -ou du moins de coutume- de nommer à ce poste une personnalité connue pour ses engagements dans un parti, fût-il majoritaire. Patrick Stefanini a témoigné précédemment de son engagement fort en étant à plusieurs reprises candidat pour le RPR et pour l’UMP et en étant directeur de la campagne présidentielle de Chirac. C’est clairement pour moi une interrogation et j’ai tenu par un bref communiqué de presse à la manifester.

Ma deuxième interrogation a tenu à sa nomination à Bordeaux qui est à l’évidence la décision et le choix d’Alain Juppé dont Patrick Stefanini fut le proche collaborateur (au poste très politique de directeur de cabinet adjoint). Alain Juppé le désigna aussi comme son successeur dans la circonscription du XVIIIe arrondissement de Paris.

Soyons honnêtes : il n’est pas surprenant qu’une personnalité d’envergure nationale, telle que l’est plus que jamais Alain Juppé, éloignée de son territoire, souhaite qu’un préfet qui lui soit « loyal » soit nommé sur son territoire. Mais entre « loyal » et « collaborateur proche », il y a un pas qui s’ajoute au motif de ma première interrogation. La somme me parait lourde.

Il est de belle coutume que les Préfets rencontrent tous les parlementaires de sa région. Langue a déjà été prise (selon la vieille formule qui va bien avec cette coutume) pour que j’aie un entretien avec notre nouveau Préfet. Je m’en ouvrirai clairement à lui et lui expliquerai que pour autant j’ai une trop haute idée de la fonction préfectorale pour douter qu’il ne puisse et ne veuille pas l’assumer à même hauteur.

Communiqué de presse :La nomination à Bordeaux du Préfet Patrick STEFANINI interroge la pratique républicaine

La nomination ce jour du Préfet Patrick STEFANINI Préfet de la région Aquitaine interroge la pratique républicaine du Gouvernement et vient en contradiction de l’essence même de la fonction préfectorale qui est le service d’un État impartial.

Patrick STEFANINI fut directeur de campagne de Jacques CHIRAC puis candidat malheureux à plusieurs élections au nom du RPR et de l’UMP. Il restera donc au Préfet à démontrer à Bordeaux sa capacité d’impartialité.

Cette nomination est à l’évidence la décision et le choix d’Alain JUPPE dont Patrick STEFANINI fut le proche collaborateur puis le successeur désigné dans la circonscription du 18e arrondissement de Paris. Elle interroge également les usages politiques du Maire de Bordeaux.

Il a osé

L’Etat RPR atteint son apogée avec la nomination à Bordeaux de Patrick Stefanini préfet de région.

Alain Juppé a vite appris l’impudeur sarkozienne. Après le redécoupage des cantons et leur placement sous administration municipale, la mise en coupe réglée de notre ville est en marche. L’accélération des reconduites à la frontière aussi.

Lors de la nomination du Préfet Schmitt il y a deux ans, le député du Puy de Dôme Alain Néri, m’avait dit : « Au moins, ils n’ont pas osé vous envoyer Stefanini, c’est nous qui en héritons.

Eh bien si, ils ont osé. Il a osé.

Travailleurs sociaux : inquiétudes pour leur statut et pour la reconnaissance de leur diplôme

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Secrétaire d’État auprès du Ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, chargé de la fonction publique, sur les inquiétudes des travailleurs sociaux relatives aux nouveaux décrets statutaires actuellement en projet.

Face à la forte mobilisation des travailleurs sociaux, le Conseil supérieur de la fonction publique a décidé de reporter l’examen de ces décrets. L’allongement de la carrière et le nouvel échelonnement indiciaire auront une incidence directe sur le salaire des travailleurs sociaux.

En outre, les projets de décrets ne prévoient pas la correction d’une injustice, à savoir que les diplômes en travail social sont encore classés au niveau bac + 2, alors qu’ils sont obtenus après trois années d’études post-baccalauréat et qu’ils font partie des formations de l’enseignement supérieur. Depuis de nombreuses années, les travailleurs sociaux demandent la reconnaissance au niveau licence des diplômes en travail social par leur intégration dans la catégorie A, conformément aux directives européennes LMD et VAE.

Or, en cette période marquée par une précarité grandissante et par une réelle inquiétude pour l’avenir, il paraît fondamental de soutenir et de reconnaître ces acteurs essentiels qui occupent une place stratégique dans le maintien de la cohésion sociale. Leur formation en fait de véritables professionnels de l’intervention sociale. Il se trouve que de nombreux travailleurs sociaux sont eux-mêmes en situation de précarité. Leur engagement au service de nos concitoyens et des territoires, est le coeur de leur métier et il mérite une juste reconnaissance.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Secrétaire d’Etat de retirer ces projets de décrets et d’engager au plus tôt une concertation avec les organisations syndicales pour répondre aux attentes légitimes des travailleurs sociaux

Précarité des jeunes : la réponse décevante de la Ministre de l’économie

Michèle Delaunay a interpellé le Gouvernement sur la situation particulièrement préoccupante des jeunes dans notre pays, dont un sur cinq vit actuellement sous le seuil de pauvreté.

Réponse décevante de Christine Lagarde qui se pare des plumes du paon en mettant en avant les réussites de l’apprentissage, qui est la responsabilité des Conseils régionaux. A aucun moment cependant elle n’évoque de mesures pour remédier aux contrats de travail précaires ou aux conventions de stages abusives, qui sont pourtant le lot de nombreux jeunes en France.

Lire la question et la réponse du gouvernement

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel