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Précarité des jeunes : la réponse décevante de la Ministre de l’économie

Michèle Delaunay a interpellé le Gouvernement sur la situation particulièrement préoccupante des jeunes dans notre pays, dont un sur cinq vit actuellement sous le seuil de pauvreté.

Réponse décevante de Christine Lagarde qui se pare des plumes du paon en mettant en avant les réussites de l’apprentissage, qui est la responsabilité des Conseils régionaux. A aucun moment cependant elle n’évoque de mesures pour remédier aux contrats de travail précaires ou aux conventions de stages abusives, qui sont pourtant le lot de nombreux jeunes en France.

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Etudiants : comment aider à leur autonomie ?

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. Ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, sur la problématique de l’autonomie financière des étudiants.

Les difficultés de financement pèsent lourdement sur la poursuite d’études supérieures : autocensure des enfants de familles modestes, surreprésentation des formations supérieures courtes, obligation de travailler dans des proportions néfastes à la réussite universitaire (on sait qu’un emploi de plus de 14h par semaine en parallèle des études ramène à 40% les chances de réussite).

Les aides à destination des étudiants sont pourtant très insuffisantes : seuls 20% des étudiants français bénéficient d’une bourse d’études, et seulement 5% peuvent prétendre à l’échelon le plus élevé, qui n’est que de 460 euros par mois.

L’effort consentit par la France pour atteindre l’objectif fixé par l’Union européenne de 50% d’une classe d’âge diplômée du supérieur paraît donc insuffisant. Pourtant, le bénéfice social d’une politique favorisant les études supérieures est évident : d’après le Conseil d’analyse stratégique, l’augmentation d’une année de la durée moyenne des études supérieures permettrait un gain de productivité de 8 points à l’échelle de la France.

D’autres pays ont mis en place des formes de rémunération de la vie étudiante. La Suède et le Danemark offrent à tout étudiant une combinaison d’allocation et de prêt sécurisé, le Royaume-Uni finance des bourses pour 66% de ses étudiants et des prêts sécurisés pour tous.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre si le gouvernement envisage de mettre en place un système d’allocation ouvert à tous, pour favoriser véritablement le développement des études supérieures dans notre pays.

RSA jeunes : des conditions d’attribution trop restrictives

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de Mme. la Ministre de la solidarité et de la cohésion sociale, sur la question de l’autonomie des jeunes.

S’il ne peut compter sur le soutien de sa famille, un jeune qui cherche pour la première fois un emploi se trouve en situation de pauvreté, comme plus d’un jeune âgé de 18 à 24 ans sur cinq : aucune classe d’âge n’est aussi touchée par la pauvreté.

Alors que la plupart des pays d’Europe occidentale ouvrent leurs minima sociaux dès l’âge de 16 ou 18 ans, la France a fait le choix de traiter ses jeunes adultes comme des mineurs sociaux, n’ayant droit à quasiment aucune aide par eux-mêmes mais ouvrant droit à des aides bénéficiant à leurs parents : maintien du quotient familial et des allocations familiales, déductibilité des pensions versées aux enfants majeurs.

Un premier pas a été franchi dans le bon sens avec l’extension du revenu de solidarité active aux jeunes de moins de 25 ans par le décret n° 2010-961 du 25 août 2010.

Néanmoins, les conditions à remplir par les jeunes pour pouvoir percevoir ce revenu sont particulièrement difficiles à réunir. À titre d’exemple, il est demandé d’avoir travaillé au moins deux années à temps plein au cours des trois années précédant la demande de RSA, ce qui est particulièrement contraignant.

D’après le bilan présenté par le Ministère de la solidarité et de la cohésion sociale le 7 janvier dernier, seules 5.024 personnes bénéficient donc de cette prestation, soit 160.000 de moins que l’objectif affiché par le Gouvernement lors de son lancement.

Mme Michèle Delaunay demande donc à Mme la Ministre de prendre toute mesure nécessaire afin d’assouplir de manière significative ce dispositif en faveur des jeunes de moins de 25 ans.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel