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Mais nous rendons-nous compte ?

Mais nous rendons-nous compte contre quoi nous nous battons ? La décadence de l’Europe, économique, industrielle, et bien au-delà. La décadence de l’Europe, c’est-à-dire la nôtre.

A l’extérieur, contre le terrorisme. Ce mot à plusieurs faces où se rejoignent toutes les formes d’intégrisme et de violence. Ce mot qui littéralement nous terrorise et qui, avec l’argent de la drogue, le fanatisme religieux et politique, brûle et détruit chaque parcelle de territoire où il s’implante.

Et j’entends parler ici d’élections, là de rancoeurs, ailleurs encore de petites manoeuvres pour de microscopiques pouvoirs. J’écoute les clameurs de petites haines de quartier, les déchaînements infimes de twitter, les pulsions vengeresses de tribuns de bars.

Il n’y a qu’un mot, qu’un objet : solidariser notre pays, donner envie de le porter, de faire effort, de dépasser le bout de son nez, toujours en avance je sais, mais justement, pourquoi pas ?

Je sais aussi : c’est ringard. Je sais aussi : ce sont peut-être les jeunes ringards, les nouveaux âgés de ma génération, qui vont trouver les mots, l’élan, le courage, pour dire.

 

 

 

Trouillomètre et pifomètre

J’ai eu la chance de rencontrer lors d’un séminaire d’économie organisée par Gerard Collomb, Alain Merieux, actuel Président de biomérieux, entreprise quasi séculaire qui accompagne la vie de tous les médecins et soignants de par le monde.

Je nommerais volontiers Alain Merieux dans le top ten de mes « Elders », ceux qui ont fait le XXème siècle et sont en bonne voie pour le XXIème. Pourquoi cette dénomination américaine de « Elders » : parce ce que ce club très brillant existe déjà outre-atlantique et qu’il n’est à ce jour en France qu’une lueur dans les yeux de quelques uns d’entre nous.

Dans un discours très plaisant qui venait après celui de Gerard Collomb, non moins plaisant, cultivé et spirituel, Alain Merieux a donné les clefs de la success story de sa famille.

Jeune encore, il interrogeait son grand-père Marcel, ancien élève de Pasteur qui fonda l’empire Merieux. Quelles sont les clefs de la réussite ? Quels conseils me donnerais-tu au moment de m’engager dans la voie de l’entreprise ?

Le Grand-père, mêlant pragmatisme médical et expérience entrepreunariale, réfléchit un instant.

– Plus je réfléchis sur le sujet, je vois en effet deux clefs pour mener une entreprise…

Le jeune Alain n’en attendait pas davantage. Deux clefs, quand elles sont bien employées, sont capables d’ouvrir toutes les portes. Il attendit, au sommet de la curiosité.

-Eh bien, ces deux clefs, ces deux instruments sont le trouillometre et le pifomètre. Tu passeras de l’un à l’autre, l’utilisation de l’un te mènera obligatoirement au second et réciproquement. Il n’y a pas d’autre secret..

La leçon m’a parue d’autant plus juste qu’elle ne s’applique pas qu’au seul monde de l’industrie. Plus encore peut-être, à la réflexion, elle mène la réussite politique.

Les souriants

Ce ne sont ni les benêts, ni les crétins de la fable, pas davantage les ravis de la crèche, ce sont ceux qui vont à la rencontre des autres sans crainte ni a priori, et sans doute avec une certaine assurance positive de ce qu’ils peuvent apporter. J’aurais pu dire aussi : une certaine générosité.

Le premier d’entre eux est Hollande. J’en ai, bien avant qu’il soit même dans la course élyséenne, plusieurs fois parlé dans ce blog. Hollande sait naturellement sourire et mon seul regret dans son ascension « au plus haut niveau de l’Etat » est que cela soit moins souvent visible, qu’il doive se contraindre et qu’il soit moins régulièrement en contact avec ce « tout un chacun » qui fait la France.

Beaucoup d’autres comme lui. Pas tout à fait comme lui. Chacun a sa manière de sourire. Quelquefois masquée dans une certaine timidité, un plissement particulier des yeux, comme pour s’excuser, ou au contraire une couche d’onction méditerranéenne.. Il y a aussi des sourires appris, étudiés au millimètre, que j’exclus du jeu de parti pris et que l’on reconnait aisément. Mes souriants ne sont que des souriants naturels, congénitaux, que je n’ai pas connus bébés mais que j’imagine sans peine gratifier l’accoucheur des prémices prometteurs d’un sourire.

Des exemples, des noms ? Les premiers qui me viennent sont deux frères : Martin et Emmanuel Hirsch. L’un est ancien Ministre, l’autre titulaire de la chaire d’éthique à Paris. Ils ne sourient d’ailleurs pas tout à fait du même sourire, mais tous les deux sourient comme ils marchent ou comme ils respirent, sans avoir besoin d’y penser et peut être sans s’en rendre compte. Deux autres, très différents : Jean-Paul Delevoye et Frédéric von Roekeghem. Le physique de l’un (ex-médiateur de la République) est tout entier jovial, l’autre (directeur de l’assurance-maladie), tout au contraire passe pour un dur. Qu’importe, tous les deux ont reçu ce don d’un ciel, ciel dont je ne sais où il se situe mais auquel j’adhère volontiers.

Peu de femmes, dans cette liste ? C’est vrai. Tant de femmes ont appris à sourire par métier ou par artifice, que leur sourire naturel y a perdu le devant de la scène. Roselyne Bachelot sans aucun doute et qui en use comme d’une arme ; à l’opposé, ma bien-aimée prédécesseure Ministre des personnes âgées de Jospin, Paulette Guinchard. Entre les deux, Catherine Lalumière. Dans un monde différent, soeur Emmanuelle.

Les souriants ont quelque chose que les autres n’ont pas. A l’opposé de la médiocritude du petit bashing ordinaire, je leur fais crédit d’être préoccupés d’autres chose que du strict quotidien.

Bref, et je crois que ça se devine un peu, je les aime plutôt bien.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel