m

Beaux discours ne font pas bonne soupe

Lors du Conseil du 16 février 2018 de @bxmetro, a été présentée une délibération pour la candidature de la métropole de Bordeaux à l’opération nationale « logement d’abord ». Très belle ambition : permettre aux SDF et personnes très vulnérables d’accéder à un logement stable, comme c’est le cas dans les pays du nord.
Notre candidature, unanimement votée, est faite en partenariat avec le conseil départemental de la Gironde. On se doute que cette belle ambition ne se réalise pas en claquant dans les doigts dans les difficultés actuelles de logement. J’ai souligné en effet que l’amputation du budget investissement des bailleurs sociaux, suite à l' »externalisation de la baisse des APL, et d’autre part la menace de réduction de l’obligation des communes d’atteindre 25% de logements sociaux en 2025, ne témoigne pas d’une politique nationale très porteuse..
Mais l’effort mérite d’être porté. Ce sera sous la direction du vice Président au logement Jean Touzeau. Nous détaillant l’appel d’offres, il a précisé que le budget total pour les 14 régions qui seraient retenues n’était que de dix millions.
Il a conclu laconiquement « Beau discours ne fait pas bonne soupe… »
Emmanuel Macron le pardonnera, car la citation est de Molière dans « les précieuses ridicules » (sa forme exacte, moins percutante mais tout aussi juste est « je ne me nourris pas de beau discours, mais de bonne soupe »).

Pour mémoire et cette fois sans citation, je précise vilainement que cette année nous avons accordé 100 millions supplémentaires aux buralistes pour l’adaptation de leurs bureaux de tabac..

Département de la Gironde Ville de Lormont Bordeaux MétropoleEmmanuelle Ajon

J’aime

J’aime
J’adore
Haha
Wouah
Triste
Grrr

Alain Juppé et la privatisation des autoroutes

Lors d’une réunion de bureau précédant la séance plénière de @lacub du 19 décembre 2014, Alain Juppé a envisagé la possibilité de la privatisation d’un tronçon de la route Bordeaux-Arcachon (A 63, tronçon Bordeaux-Salles) pour financer la dernière portion de la rocade bordelaise.

La CUB n’a pas, selon son Président, les moyens de cofinancer avec l’Etat, dans une proportion de 50%, les travaux nécessaires à la mise à deux fois trois voies du dernier tronçon de la rocade de Bordeaux. L’Etat ne peut lui-même aller au-delà des 50% en raison d’un déficit sur l’entretien des infrastructures (AFITF) qui est en grande partie la conséquence de la privatisation des autoroutes par le gouvernement Villepin, pour un prix reconnu comme très faible (14MRD€).

-Aujourd’hui Alain Juppé envisage d’amplifier un peu plus cette privatisation alors qu’ on reconnaît presque unanimement son caractère délétère pour l’Etat en terme de rapport coût-bénéfice et en terme d’entretien. Un péage sur 40km entre Bordeaux et Arcachon viendrait ainsi financer les travaux sur la rocade évalués pour la nouvelle métropole à 80 millions d’euros.

La proposition du Président de la CUB (laquelle devient au 1er janvier « Bordeaux Métropole ») appelle plusieurs commentaires.

-L’Etat se verra, si cette proposition est suivie d’effet, un peu plus dépossédé du bien public et les citoyens devront s’acquitter d’une facture qui ne leur revient pas. Les Bretons ne sont pas seuls à être attachés à la liberté de circulation sur leurs routes et en particulier à proximité des villes où un péage pénalise d’abord ceux qui sont obligés de s’y rendre ou d’en sortir pour leur travail quotidien.

-Une fois la concession faite et la facture de la rocade payée, on ne reviendra pas sur la dite concession et l’utilisateur de l’A 63 continuera de payer au bénéfice d’un allocataire privé.

– Le montant des travaux de la rocade, qui justifie la proposition, est exactement celui acquitté par l’argent public dans le Grand Stade (80 millions) alors que cette structure bénéficiera à un club privé et aurait dû être financée par lui.

– Nous renouons, avec les péages à l’entrée des villes, à une tradition très ancienne, quand il fallait s’acquitter d’un péage pour franchir les portes des villes ou certains ponts. On était alors très loin de notre conception de la République et de la propriété collective qu’elle suppose et dont les voies de circulation sont une illustration emblématique.

– La proposition d’Alain Juppé donne un aperçu de ce que serait sa gestion des affaires de l’Etat s’il parvenait à sa tête. Dans ce domaine particulier des routes et autoroutes, je me rallie totalement à la teneur du courrier à Manuel Valls des 152 députés qui soutiennent le rachat des concessions autoroutières, évalué aujourd’hui à 25 milliards soit après 8 ans le double du prix d’achat. Le rendement financier de ces autoroutes est de 20%, ce qui correspond à un amortissement sur 5 ans (à noter que je n’ai pu signer ce courrier à Manuel Valls pour des raisons de timing mais que je m’y associe).

La gauche sera je l’espère très mobilisée sur ce sujet. Les priorités d’Alain Juppé pour les habitants de la Métropole ne sont pas les nôtres et nous l’exprimerons.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel