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Alain Juppé et la privatisation des autoroutes

Lors d’une réunion de bureau précédant la séance plénière de @lacub du 19 décembre 2014, Alain Juppé a envisagé la possibilité de la privatisation d’un tronçon de la route Bordeaux-Arcachon (A 63, tronçon Bordeaux-Salles) pour financer la dernière portion de la rocade bordelaise.

La CUB n’a pas, selon son Président, les moyens de cofinancer avec l’Etat, dans une proportion de 50%, les travaux nécessaires à la mise à deux fois trois voies du dernier tronçon de la rocade de Bordeaux. L’Etat ne peut lui-même aller au-delà des 50% en raison d’un déficit sur l’entretien des infrastructures (AFITF) qui est en grande partie la conséquence de la privatisation des autoroutes par le gouvernement Villepin, pour un prix reconnu comme très faible (14MRD€).

-Aujourd’hui Alain Juppé envisage d’amplifier un peu plus cette privatisation alors qu’ on reconnaît presque unanimement son caractère délétère pour l’Etat en terme de rapport coût-bénéfice et en terme d’entretien. Un péage sur 40km entre Bordeaux et Arcachon viendrait ainsi financer les travaux sur la rocade évalués pour la nouvelle métropole à 80 millions d’euros.

La proposition du Président de la CUB (laquelle devient au 1er janvier « Bordeaux Métropole ») appelle plusieurs commentaires.

-L’Etat se verra, si cette proposition est suivie d’effet, un peu plus dépossédé du bien public et les citoyens devront s’acquitter d’une facture qui ne leur revient pas. Les Bretons ne sont pas seuls à être attachés à la liberté de circulation sur leurs routes et en particulier à proximité des villes où un péage pénalise d’abord ceux qui sont obligés de s’y rendre ou d’en sortir pour leur travail quotidien.

-Une fois la concession faite et la facture de la rocade payée, on ne reviendra pas sur la dite concession et l’utilisateur de l’A 63 continuera de payer au bénéfice d’un allocataire privé.

– Le montant des travaux de la rocade, qui justifie la proposition, est exactement celui acquitté par l’argent public dans le Grand Stade (80 millions) alors que cette structure bénéficiera à un club privé et aurait dû être financée par lui.

– Nous renouons, avec les péages à l’entrée des villes, à une tradition très ancienne, quand il fallait s’acquitter d’un péage pour franchir les portes des villes ou certains ponts. On était alors très loin de notre conception de la République et de la propriété collective qu’elle suppose et dont les voies de circulation sont une illustration emblématique.

– La proposition d’Alain Juppé donne un aperçu de ce que serait sa gestion des affaires de l’Etat s’il parvenait à sa tête. Dans ce domaine particulier des routes et autoroutes, je me rallie totalement à la teneur du courrier à Manuel Valls des 152 députés qui soutiennent le rachat des concessions autoroutières, évalué aujourd’hui à 25 milliards soit après 8 ans le double du prix d’achat. Le rendement financier de ces autoroutes est de 20%, ce qui correspond à un amortissement sur 5 ans (à noter que je n’ai pu signer ce courrier à Manuel Valls pour des raisons de timing mais que je m’y associe).

La gauche sera je l’espère très mobilisée sur ce sujet. Les priorités d’Alain Juppé pour les habitants de la Métropole ne sont pas les nôtres et nous l’exprimerons.

 

Trajet de la ligne D du tram : histoire d’un combat

Depuis ses prises de position en 2007, Michèle DELAUNAY, Députée de la deuxième circonscription de la Gironde, n’a pas changé d’avis et a toujours défendu un autre tracé plus cohérent que celui de la rue Fondaudège et le cours de la Libération.

Cet engagement sera régulièrement réaffirmé autour de trois points clés :

– Oui au tram pour son intérêt environnemental et parce qu’il désenclave des quartiers et communes entières de la CUB

– Non au trajet Fondaudège – Cours de la Libération pour préserver au maximum les artères commerçantes de notre ville qui soutiennent la vie de quartier et la convivialité urbaine

 – Oui au trajet sud (Capdeville – Caudéran) qui dessert 45 000 habitants de Caudéran et n’entraîne que des modifications acceptables rue Capdeville

En 2011, Michèle DELAUNAY rencontre à plusieurs reprises commerçants et riverains et attire l’attention du Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux, Vincent FELTESSE, sur les revendications des riverains à savoir le nombre de stations de tram, la révision du plan de circulation, la question des expropriations et de l’indemnisation des commerçants ou encore des interrogations sur la vie de quartier et des commerces.

Elle a bien entendu relayé ses positions et ses engagements en participant personnellement à la concertation.

En novembre 2011, alors que le Maire de Bordeaux donne le coup d’envoi d’une opération de soutien financier aux commerçants avec le lancement du marché de Noël avec une bûche géante symbolisant le commencement du tracé du tramway rue Fondaudège, Michèle DELAUNAY relance les alternatives possibles à ce tracé.

En décembre 2011, lorsque le Préfet de la Gironde, Monsieur Patrick STEFANINI signe l’arrêté d’utilité publique, la mobilisation continue et l’association TransCub se fait porte parole du mouvement.

Après que le rapporteur public a conclu à l’annulation des déclarations d’utilité publique de la ligne D et du tram-train du Médoc, relevant un certain nombre de lacunes en particulier concernant l’évaluation économique des projets et le nombre de personnes transportées, le tribunal administratif vient à son tour d’invalider le projet.

Michèle DELAUNAY prend acte positivement de ce jugement et salue l’action citoyenne de TransCub. Elle espère que le Président de la Communauté Urbaine saura utiliser ce délai supplémentaire pour étudier toutes les solutions alternatives, proposées depuis de nombreuses années, tant au niveau du tracé que du mode de transport.

Le Maire de Bordeaux n’avait pas hésité à reporter les travaux en 2010 avec une arrière-pensée électorale. Il eut sans doute été utile de ne pas les commencer tant qu’un recours demeurait suspendu sur l’avenir de ces projets.

 

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel