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On n’imagine pas (et on a raison, car c’est limite BCBG), les conseils, tous masculins, qui m’ont été donnés après la publication des « cerises » de Juppé.

Tous masculins, mais pas tous de gauche. L’un ou l’autre député, à l’Assemblée, appartenant, sans fanatisme excessif, au groupe majoritaire, m’a conseillé en termes quelquefois plus directs de démontrer que ces cerises-là n’étaient pas de saison.

La délation n’étant pas mon fort, au contraire du féminisme, je tairai le nom de ces honorables députés où qu’ils soient situés sur les bancs de l’Assemblée.

Le titre de l’ouvrage signé par Alain Juppé reste cependant pour moi une énigme. Ces fruits brillants qui percent aux branches en juin sont synonymes d’été, de plaisir, de cette forme rebondie et sucrée que, de longue date, on associe à un contexte joyeux et festif. Les filles en font des pendants d’oreille, les garçons leur en offrent une poignée en cadeau.

Joyeuses, mais aussi sanglantes, couleur du sang, des attentes et des souffrances du peuple. Le temps des cerises, cet été que tout le monde partage à égalité, c’est aussi celui de la commune de Paris ; celui de cette effervescence du peuple qui n’en peut plus et se révolte, et qui meurt « aux robes pareilles, en gouttes de sang ».

Cela demeure pour moi une interrogation freudienne de voir ce « temps des cerises », cette négation du vrai temps des cerises et de son sens, en couverture d’un livre d’homme politique.

Sigmund, au secours ! Ils n’ont rien compris !

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