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A Françoise Olivier-Coupeau

Elle n’avait pas choisi le panache mais la discrétion et je ne lui rend hommage qu’aujourd’hui parce qu’elle-même avait choisi de ne pas rendre publique sa maladie.

Françoise Olivier-Coupeau, députée du Morbihan, est morte le 4 mai à 51 ans, une trentaine d’heures après Patrick Roy. Leur combat a été à la fois le même, face au même risque, aux mêmes épreuves, aux mêmes traitements mais il a été aussi très différent, parce que le cancer était différent mais surtout parce que leur personnalité était radicalement opposée.

La maladie de Françoise a duré plusieurs années. Elle connaissait déjà tout de son cancer lors de son élection en 2007 et s’est battue jour après jour, toujours présente à l’Assemblée sauf dans les épisodes d’aggravation et de reprise des traitements. Elle nous a époustouflé de courage en acceptant des missions qui demandaient beaucoup de résistance et d’énergie.

Membre de la commission de la Défense, elle s’est rendue sur le terrain avec nos soldats en Afghanistan et elle a « crapauté » avec eux. C’est à cette occasion que nous avons le plus parlé, particulièrement sur le sujet trop ignoré qu’est la place de la culture du pavot et de la fabrication de la drogue dans les enjeux du conflit. Comme moi, elle pensait qu’un rôle important de nos forces était de favoriser et de financer la substitution de la culture du pavot par celle du safran, plus rentable pour les agriculteurs et moins soumise à des réseaux criminels.

Françoise était bretonne et nous n’avons jamais parlé directement de sa maladie mais ses proches collègues me tenaient au courant. Je lui ai écrit la veille de sa mort : elle n’aura jamais cette lettre.

Ces deux morts dans un si court espace de temps ont beaucoup marqué nos journées à l’Assemblée cette semaine. Partout, on sentait la gravité et l’émotion.

Françoise non plus que Patrick n’ont pas été « mes » malades. Mais ils ont rejoint beaucoup d’entre eux au panthéon de ceux qui m’ont impressionnée par leur force de caractère et leur dignité.

Addictions : lutter contre la production d’héroïne en Afghanistan

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de la défense et des anciens combattants sur l’implication de la France dans le démantèlement de la culture du pavot en Afghanistan, qui fournit 93% de l’héroïne consommée dans le monde.

Outre qu’elle alimente le conflit afghan, la production de pavot en Afghanistan provoque des ravages dramatiques en France : chaque année, ce sont 9,57 tonnes d’héroïne afghane qui arrivent sur le territoire français, à destination de 165 000 usagers, d’après les chiffres du derniers rapport de l’Office des Nations Unies de lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé.

Avec 300 morts par an à son actif, l’héroïne afghane tue plus de Français sur notre territoire que les combats en Afghanistan.

Pour contrer ce fléau, la seule solution serait la mise en place d’une agriculture de substitution. C’est l’action entreprise par l’armée italienne, qui a distribué aux populations afghanes soixante tonnes de bulbes de safran, dont le prix de revient est trois plus élevé que celui du pavot, permettant aux agriculteurs une ressource de substitution satisfaisante.

Le rôle de l’armée est ici primordial : il est indispensable de défendre ces nouvelles cultures des Talibans qui y sont hostiles. Il s’agit donc bien d’une action civilo-militaire, impliquant le maintien de l’ordre, et qui ne peut être réalisée dans le cadre de la seule aide au développement.

Voici bientôt 10 ans que la France est engagée en Afghanistan. Le gouvernement a approuvé le retrait progressif des forces armées de l’OTAN, dont la France fait partie, au cours des 4 prochaines années dans le cadre du Processus de Transition.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre de bien vouloir lui indiquer quelles sont les actions menées actuellement par l’armée française pour endiguer la culture du pavot. Elle lui demande également de faire de cette lutte essentielle une priorité de l’intervention française en Afghanistan pour les quatre prochaines années.

Addictions : comment enrayer la montée en puissance de la cocaïne ?

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre du travail, de l’emploi et de la santé sur l’augmentation de la consommation de cocaïne en France.

La dernière étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) montre que la cocaïne n’est plus réservées à un public financièrement aisé.

En effet, le prix de la cocaïne a été divisé par deux depuis les années 1990 et sa consommation s’est étendue à d’autres populations, moins aisées et souvent plus fragiles, telles que les ouvriers, les étudiants, les intérimaires et les chômeurs.

La cocaïne est un produit se démarquant autant par sa dangerosité que par la dépendance qu’il crée. L’augmentation de sa consommation et sa démocratisation en Europe sont des phénomènes d’autant plus inquiétants qu’ils touchent en priorité la jeunesse, et s’expliquent notamment par l’image très attractive de cette drogue : elle est considérée comme un produit ludique, pris occasionnellement et réservé à une « élite ». Il semble donc qu’il y ait un véritable défaut dans l’information dispensée aux Français sur ce produit.

En effet, la politique publique de prévention des drogues cible souvent toutes les drogues sans distinction, tant il est vrai que la consommation associe souvent plusieurs sortes de produits. Elle se limite souvent une campagne médiatique, sans que celle-ci soit incluse dans un plan global d’information et de prévention décliné à plusieurs niveaux (scolaires, associatifs…)

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement compte engager un plan de prévention ciblé pour informer plus précisément les Français, et particulièrement les jeunes, des dangers de la cocaïne.

Addictions : prévention à l’égard des jeunes

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre du travail, de l’emploi et de la santé sur la 3ème édition des Chiffres clés de la drogue en France publiée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies en juin 2010.

Les chiffres fournis l’année dernière par l’OFDT montrent que la diffusion de la cocaïne chez les jeunes de 17 ans a été multipliée par 3 entre 2000 et 2007 et concerne ainsi 25000 jeunes.

De plus, 42,2 % des jeunes de 17 ans ont expérimenté le cannabis et 7,3 % peuvent être considérés comme des fumeurs réguliers.

L’OFDT pointe également le fait que 28,9 % des adolescents de 17 ans sont des fumeurs de tabac quotidiens, ce pourcentage étant plus élevé que chez les adultes (26,5 %).

Enfin, les ivresses répétées, qui ne diminuent pas depuis 2003, concernent 25,6 % des jeunes de 17 ans.

Il semble donc que les dispositifs de prévention et d’information à l’égard des jeunes qui ont été mis en place jusqu’à présent par le gouvernement ne suffisent pas à les protéger de ces fléaux.

Mme Delaunay demande à M. le Ministre quelles mesures concrètes et positives d’information et de:mise en garde il entend mettre en oeuvre afin de protéger les jeunes face à la drogue, le tabac et l’alcool.

La mission parlementaire d’information sur les toxicomanies accueillie à Bordeaux

Michèle Delaunay, membre de la mission d’information sur les toxicomanies, accueillera ses collègues à Bordeaux le jeudi 5 mai .

Elle se rendra avec eux à 14h au siège de l’association La Case, 2 rue des Etables, pour une réunion autour des spécialistes régionaux de l’addictologie (chercheurs, médecins, acteurs de terrain, responsables associatifs)

Cette visite met en lumière la qualité du travail des équipes bordelaises et du centre d’addictologie du CHU et de l’hôpital Charles Perrens, et bien sûr celle de l’association La Case, dont le prochain déménagement suscite des réactions. La meilleure connaissance de l’action de cette association et de son expérience contribuera à lever les préventions contre son implantation en centre ville.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel