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La commission de bioéthique de l’Assemblée autorise la recherche sur les cellules embryonnaires

La commission de bioéthique de l’Assemblée est un lieu privilégié du débat. Disons au passage que si elle s’intéressait aux conditions de vie – c’est-à-dire au social- et pas seulement à la vie stricto sensu, la majorité des lois de ce gouvernement auraient été retoquées. Mais ce n’est pas le sujet.

En commission ce matin, nous avons repris le débat sur la révision des lois de bioéthique après son passage au Sénat. Les sénateurs, au contraire de leur réputation de conformisme, ont obtenu quelques avancées du texte qu’il nous appartenait ce matin de maintenir, voire de prolonger.

La plus importante concerne la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Depuis la dernière loi de 2004, notre pays est confiné dans une hypocrisie qu’il convient de lever : elle interdit les recherches … sauf dérogations. Je passe sur les détails de ces dérogations -qui n’en sont d’ailleurs pas- pour rester dans le principe même du texte.

Notre proposition, dès la première lecture à l’Assemblée, était au contraire d’inscrire dans la loi une autorisation encadrée (c’est à dire dans certaines limites et pour des finalités définies). Dans la pratique « interdiction avec dérogations » et « autorisation encadrée » ne sont pas si éloignées et des chercheurs engagés dans ce domaine que nous avons auditionnés nous ont dit clairement n’avoir pas été limités ni contraints dans leurs travaux.

La différence est par contre grande dans le principe de la loi. D’un côté, l’interdiction, qui marque un signe de défiance envers nos chercheurs qui, entre nous, connaissent et pratiquent aussi bien l’éthique que nous ; et aussi, un affichage peu éclairé de notre pays au regard de la recherche internationale. Certains députés de droite défendent mordicus cette interdiction comme un signe à portée symbolique du maintien de l’interdit dont ils veulent entourer l’embryon.

Cet interdit ne tient pas et à mon sens, il ne tient pas même au regard des engagements spirituels de certains d’entre nous. Les embryons sur lesquels est pratiquée la recherche sont des embryons surnuméraires après fécondation in vitro et ces embryons surnuméraires sont destinés à la destruction. Autrement dit, la recherche ne compromet pas le développement de cet embryon puisque celui-ci n’aurait de toutes manières pas lieu.

D’autre part, les recherches visent, entre autres finalités, l’embryon lui-même. Un de leurs objets est de comprendre pourquoi tel embryon est viable et tel autre ne l’est pas et, dans un deuxième point, d’identifier des techniques permettant de pallier la cause de non-viabiité identifiée. La recherche va donc dans le sens de la vie et non seulement elle n’attente pas à la vocation de l’embryon qui est de fabriquer de la vie, mais elle la défend en cherchant à connaître et à traiter ce qui rendrait impossible cette « vocation ».

Le terme de vocation a ici le sens de « évolution naturelle ». Je n’ai voulu utiliser ni « essence de l’embryon », ni « identité de l’embryon » et j’ai choisi celui de vocation. L’humain a vocation à naître, se développer et mourir, et l’embryon est de l’humain en préparation qui partage cette vocation.

Au terme d’un vrai débat, respectueux même quand nous sentions qu’il y avait derrière certaines prises de paroles la main d’un dieu elyséen désireux de rallier un électorat que le bling-blingisme a un peu éloigné. Nous l’avons emporté et l’autorisation est désormais inscrite dans le « texte de la commission ». Une étape encore : la deuxième lecture en séance.

Gaz de Schiste : les socialistes refusent la compromission proposée par l’UMP

Michèle Delaunay était présente ce midi auprès de Danièle Mitterrand et des associations de défense de l’eau, qui se battent contre l’exploitation extrêmement polluante du gaz de schiste.

Les députés du groupe socialiste, radical et citoyen avaient déposé le 30 mars dernier une proposition de loi visant à interdire l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels et à abroger les permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux, et tendant à assurer la transparence dans la délivrance des permis de recherches et des concessions.

Le groupe UMP ayant déposé sensiblement le même texte le lendemain, les députés socialistes ont convenu de retirer leur texte. Or cette proposition de loi issue de la majorité a été modifiée en commission, transformant une interdiction en régime d’autorisation.

Les députés socialistes demandent l’abrogation de tous les permis de prospection et d’exploitation du gaz de schiste sans exception, et voteront donc contre le texte de la majorité parlementaire en séance le 10 mai.

Déclarations de Laurent Wauquiez : les bénéficiaires du RSA sont des victimes de sa politique, pas des fainéants !

Indignée par les déclarations de Laurent Wauquiez, stigmatisant honteusement les bénéficiaires des prestations sociales, et notamment du RSA, je m’associe aux côtés de Martine Faure au communiqué de mes collègues socialistes, Alain Vidalies et Germinal Peiro. Ils savent rappeler la réalité des agriculteurs contraints de déposer des demandes de RSA alors qu’ils travaillent durs, des ouvriers victimes de la délocalisation de leurs entreprises ou encore des jeunes auxquels on ne fait que fermer la porte du marché du travail. C’est le gouvernement, auquel participe Monsieur Wauquiez, qui n’a pas fait son travail !

Communiqué :

Laurent Wauquiez a proposé dimanche 8 mai que les bénéficiaires de minima sociaux soient astreints à des heures hebdomadaires de service social et que leurs aides soient plafonnées, pour marquer l’écart avec « celui qui travaille ».

Encore une fois, les bénéficiaires du RSA, victimes de l’incapacité du gouvernement à agir en faveur de l’emploi, sont montrés du doigt et accusés d’être dans une situation de désespérance sociale.

Que Monsieur Wauquiez aille expliquer qu’ils sont des fainéants aux agriculteurs qui s’éreintent toute l’année à la tâche mais qui, pour affronter la baisse des revenus agricoles, sont 40 000 à avoir déposé une demande de RSA depuis juin 2009. Qu’il aille faire le tour des bassins d’emploi et qu’il ose dire aux milliers d’ouvriers frappés par les délocalisations, qui se sont battus pour garder leurs emplois, qu’ils sont des assistés. Qu’il regarde en face les jeunes de plus de 25 ans qui n’arrivent pas à entrer sur un marché du travail bouché et leur explique en quoi ils sont responsables de cette « société française qui tourne à l’envers ».

C’est avant tout la politique du gouvernement qui tourne à l’envers. Une politique totalement déconnectée de la réalité. C’est parce que ce gouvernement n’a eu aucune politique en faveur de l’emploi que tant de travailleurs sont aujourd’hui au chômage. A un an de l’élection présidentielle, il faut regarder en face ce bilan catastrophique au lieu de stigmatiser ceux qui souffrent de ses échecs. Plutôt que de ressortir de vieilles lunes idéologiques, le gouvernement ferait mieux d’agir.

Commémoration du 8 mai 45

Jamais autant que dans les cérémonies – toujours parfaites dans leur déroulement et d’autant plus intenses qu’elles sont brèves- , je n’ai le sentiment de représenter les Bordelais et d’être là ès qualités. Je me fais un devoir de n’en manquer aucune.

Cette conscience d’être présente « au nom de et avec » est très forte en face des murs gris chargés de noms des soldats morts pendant les guerres du siècle passé. Ces grands murs dressés et leurs colonnes de patronymes, récemment sortis de la pierre par une redorure très bienvenue, sont non seulement beaux mais ils ont un vrai sens. Nous avons la chance d’avoir un monument aux morts qui échappe à tout kitsch et les cérémonies y trouvent leur pleine ampleur.

Je l’ai déjà évoqué : un regret marque pour moi chaque année le 8 mai comme le 11 novembre. Aucune allusion n’y est faite à la construction européenne qui est pourtant la plus belle réponse qui ait été donnée à la suite des 3 conflits 70-14/18-40-45. Le consul général d’Allemagne est constamment présent, mais pas invité au rang des officiels alors que rien ne l’empêcherait. Nulle évocation dans le traditionnel message du Ministre de la Défense et surtout, nul hymne européen, pourtant si beau et si grandiose, qui viendrait prolonger notre Marseillaise.

Tant que nous ne saurons pas mieux incarner l’Europe, en montrer la grandeur en même temps que la familiarité chaleureuse, elle continuera de s’abîmer et de s’enliser au bénéfice des égoïsmes nationaux et du repli sur soi.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel