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Prison de Gradignan : courrier à une ministre autiste

Il y a un mois (26 mars), j’écrivais à Mme Rachida Dati, garde des sceaux, pour lui adresser un véritable cri d’alarme sur la situation à la prison de Gradignan. Depuis lors, la situation a empiré, et l’on est aujourd’hui au chiffre de 890 prisonniers pour 411 places.

Dans ce courrier, je proposais à Mme Dati, au lieu d’empiler les lois inutiles surchargeant les prisons (au premier rang desquelles la loi sur la récidive), d’envisager un texte stipulant que, dans des limites strictes de gravité des délits et de dangerosité des personnes, la première peine soit systématiquement une peine non carcérale, faisant appel aux peines de substitution et/ou au bracelet électronique. Pour mémoire, un primo incarcéré sur trois, récidive après sa sortie. A quoi à servi la peine ?

Je n’ai eu bien sûr aucune réponse à ma lettre. La tension monte à Gradignan. Nous sommes à la veille d’accidents, entre détenus ou à l’égard du personnel qui est épuisé. La Ministre n’écoute pas, n’entend pas, ne répond pas.

Faudra-t-il un drame pour que l’on comprenne que dans ces conditions d’inhumanité, la prison est une sorte de cocotte minute, qui n’enseigne que la récidive ?

(ci-après mon courrier à Rachida Dati)

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Johnny, le non-retour

Parmi les erreurs, nombreuses, de Nicolas Sarkozy, une n’est peut être pas la plus grave, mais elle une des plus emblématiques : le non-retour des riches.

Lors de la présentation de la loi TEPA, en juillet dernier, un des ses volets le « bouclier fiscal » nous a été présenté comme une incitation à empêcher de partir et à faire revenir les Français ayant les plus gros revenus.

Pour mémoire, le « bouclier fiscal », c’est l’impossibilité pour une personne assujettie à l’impôt en France de payer plus que la moitié de ses revenus. Après cette mesure, des chèques considérables ont été adressés aux possesseurs des plus gros patrimoines de ce pays.

Récente députée, j’ai cru de bonne foi que Nicolas Sarkozy, homme de communication, avait prévu, voire organisé, le retour de quelques figures emblématiques de sa politique. Au premier rang desquels Johnny Halliday, exilé en Suisse pour cause fiscale.

Que nenni ! Ni lui, ni aucun, n’est réapparu à la frontière. Les journalistes, les services financiers, ont guetté, enquêté : AUCUN. Nous ne savons rien par contre, de ceux qui ont continué à partir pour les rives radieuses du Liechtenstein, du Luxembourg, de la Suisse, ou autres territoires accueillants dont je ne connais pas le nom.

Personne ne cherche même à questionner, à interroger. De Johnny, nous n’entendons plus parler depuis un an. Je ne peux même pas vous dire (mais je ne suis certainement pas la bonne personne à interroger sur le sujet), s’il s’est marié, remarié, ou s’il a divorcé. Mais rentré en France, non.

Aujourd’hui, un magazine allemand titre « La fuite des fortunes », ce qui m’a donné l’idée de ce billet. Preuve aussi que nous ne sommes pas seuls à voir nos rives désertées par les très grosses fortunes.

Que ce malheur partagé nous inquiète, au lieu de nous rassurer : la ghettoisation des riches, des moins riches et des pauvres, s’accentue non seulement dans nos villes, mais à l’échelle du monde. C’est comme deux silex qui cherchent à s’éloigner mais qui au premier contact, mettront le feu.

Sans papiers : une éclaircie ?

L’annonce vient de tomber de l’ouverture du processus de régularisation des 600 grévistes travailleurs sans papiers. Les préfectures concernées vont ouvrir des guichets afin d’engager le processus de régularisation pour les travailleurs déclarés mais aussi pour ceux qui ne disposent ni de fiche de paie, ni contrat de travail.

La grève, le soutien des employeurs trouvent ici un résultat favorable.

Je demande au Ministre Brice Hortefeux de généraliser ce processus, et spécialement bien sûr à la Préfecture de la Gironde. Ci-après, mon communiqué à la presse.

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-itude

Césaire encore. Son apport le plus décisif dans la langue sera sans doute ce suffixe, magnifiquement illustré dans « négritude ». Non, que cet -itude n’existait pas, mais il n’était jusqu’alors pas accessible aux sens (ceux qui perçoivent la langue juste en reniflant), non plus qu’au sens commun.

– itude est en effet magnifique : à la fois la gloire et le poids d’une condition. On a eu tort de se gausser, parmi les visages pâles de la politique, du « bravitude » de Ségolène. Je ne sais si elle l’a fait exprès. Mais quelle justesse que ce « bravitude » ! Ceux que, depuis leur jeune âge, on taxe de « courageux » ou de « braves », et qui en sont à la fois fiers et en ont, dans le même temps, plein le dos, comprennent au premier battement de sourcil , la plén-itude de ce mot. C’est tellemeent fatiguant d’être brave ou courageux à plein temps !

– itude est une dimension nouvelle à un état. Prenons un exemple (au hasard..) : il y a la féminité, le féminisme (la même chose, revendiquée politiquement) ; j’ai essayé d’inventer la féminiCité (la place des femmes dans la Cité, l’équivalent public de la féminité qui appartient au monde privé), mais je revendique aussi la féminitude, c’est à dire l’un et l’autre, avec le droit de s’en enorgueillir et, en même temps, d’avoir envie de le déposer comme un paquet en rentrant à la maison.

Bon, d’accord, la masculinitude, ça existe aussi. Mais reconnaissons que ce n’est pas à moi de la défendre.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel