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Un quatorze juillet pas comme les autres..

.. Où l’on ne peut s’empêcher d’imaginer ce que pensent toutes les Unités entrain de défiler. C’est bien sûr, en bonne Bordelaise, d’abord aux Services de Santé de la Marine, Bordeaux défilant aux côtés de ceux de Lyon, sans savoir lequel « mangerait » l’autre, que je pense. Saluons (à l’envers), au passage, l’absence de courage du gouvernement qui devait officialiser le 3 juillet le noms des sites militaires fermés. L’annonce a été repoussée à la fin du mois, c’est à dire après le 14, mais plus encore après le 21 juillet, pour que quelques élus de la majorité, attachés à leurs garnisons, ne se mêlent pas de voter « non » à la réforme constitutionnelle, lors du Congrès.

Petit serrement de coeur en écrivant cela.

Le divorce entre le Président de la République et l’armée n’est certainement pas le plus spectaculaire de ses séparations, mais c’est sans aucun doute le plus grave. Je ne suis pas dans la tête de Michèle Alliot-Marie, mais son absence ce matin, n’est peut-être pas tout à fait sans signification.

Pour alléger ce billet, je ne veux pas manquer de signaler un grave impair dans le défilé du 14 juillet. Le sang (bleu) de mon éminent collègue Charles Amédée de Courson n’a dû faire qu’un tour lors de l’accueil des officiels. Christian Poncelet, le non moins éminent Président du Sénat a fait le baise-mains à Mme Sarkozy. Où est l’impair ? Oui, elle est mariée, qui plus est au chef de l’Etat. Oui, elle était en tenue de ville parfaite (haut des épaules couvert…), oui, lui même était civilement vêtu… Mais, ON NE FAIT JAMAIS LE BAISE-MAINS EN PLEIN AIR. J’espère que chacun mesure la gravité du fait.

Hors cela, on ne peut qu’apprécier une parade qui a un sens profond et qui est parfaitement réalisée. La maîtrise que cet exercice suppose serait-elle, dans notre pays, généralisée à tous les compartiments du jeu, et d’abord à l’échelon gouvernemental, nous irions mieux.

Petit bla-bla de week-end

Petit bla-bla de week-end, au milieu d’une maison en plein travaux, qui sent le plâtre et la peinture, et où j’ai dégagé juste l’espace qu’il faut à mon petit ordi. Le portable donne à l’écriture nomade une amplitude inégalée et je me transporte volontiers d’un point à un autre selon la lumière du jour, le bruit ou le silence, même quand je suis dans ma maison ou dans mon bureau. Mauriac, terrien s’il en est, transportait ainsi son cahier d’une table à l’autre et finissait souvent sur un coin de canapé ou au pied de la terrasse de Malagar, en écrivant sur ses genoux. Il ne faut jamais craindre de se fabriquer de grandes références.

Je me suis amusée beaucoup hier d’un tire-bouchon qui venait en réaction à mon billet d’humeur du 6 juillet (« Difficile à comprendre »). L’auteur n’en est pas très difficile à identifier et il râle contre le fait que j’ai râlé moi-même du choix d’un titre centré sur Juppé pour le papier rendant compte de ma première année de mandat. Seul les fidèles du blog et de Sud-Ouest tout à la fois comprendront. J’en parle pour me réjouir de l’interactivité entre les blogs et les médias traditionnels. Une sorte de démocratie participative tout à fait bienvenue dans l’univers médiatique.

Hier toujours, au marché du Grand Parc, une dame m’aborde avec ces belles paroles :
 »Vous irez visiter, pour votre bienvenue,
Madame la baillive et madame l’élue

Deux vers de Tartuffe, avec lesquels, un peu moqueuse, elle saluait « Mme l’élue ». Nous avons continué à converser entre l’étal des fruits et celui du charcutier. Quand la culture est intriquée de cette manière naturelle avec la vie, elle n’a rien de pédant, elle est au contraire un agrément continu, une sorte de liberté aérant toute chose. Ma mère possédait pleinement ce trésor, et je n’en ai en comparaison que des miettes. En ramassant des herbes dans le jardin, en faisant n’importe quelle tâche très quotidienne, il lui venait un vers ou une citation pas toujours complète mais qui donnait aussitôt une légèreté particulière, un souffle, une dimension à la moindre petite activité. Merci, Mme C., de cette jolie et moqueuse citation…

Je retourne au petit bric à brac des choses à faire. La journée est légère, libre et parait vouloir se dégager tout à fait de la grisaille. A tout à l’heure.

Du caractère universel de l’imbécillité

Et si l’UMP était le seul parti à France où il n’y ait aucun imbécile, pas le moindre petit barbouzinet de banlieue, bref personne capable de faire un coup foireux ?

C’est en tout cas le sens des déclarations des dirigeants de la dite UMP qui qualifient de « pêtage de plomb » l’interrogation de Ségolène Royal sur la possibilité de coincidences entre la mise à sac de son appartement et ses propos à l’encontre du « clan Sarkozy ».

On peut comprendre que Ségolène se lasse un peu de la fidélité des monte-en-l’air pour son appartement de Boulogne et de leur goût pour les ordinateurs qui s’y trouvent.

L’an dernier, le même jour exactement, ses ordinateurs chez elle, et le mien à l’Assemblée, nous avaient été dérobés. Le mien n’a jamais réémis depuis, ce qui exclut un vol pour usage et pour commerce. Pour le dire simplement, je pense comme elle qu’il y a des imbéciles partout, et que l’UMP n’en ait sans doute pas plus indemne que n’importe quel autre parti.

L’affaire mérite peut-être un ton moins badin.

D’abord, concernant Ségolène, parce que c’est le premier acte d’un procès bien orchestré en incompétence, tel que nous avons vécu un au moment de l’élection présidentielle. Les ténors de l’UMP ont entonné au même moment, presque avec les mêmes termes, le même cantique. « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », disait Beaumarchais. Les « communiquants » d’aujourd’hui n’ont rien inventé.

Ensuite, parce que quand on ne peut plus exprimer une évidence sans être qualifiée de sorcière, on a fait un pas vers l’absolutisme. Que Ségolène s’interroge, nous le ferions aussi. Qu’elle réponde tranquillement que « le Président de la République n’est pour rien dans la libération d’Ingrid Bétancourt », tout le monde le sait. La noria médiatique qui s’est aussitôt déchainée est fort inquiétante.

Nous devons être d’une vigilance extrème, non pas sur l’écume des choses, intentionnellement agitée, mais sur le sens de cette agitation.

La partition avant le jeu des solistes

Election ce matin à l’Assemblée du Président du groupe Socialiste, Radical et Citoyen. Soit dit tout à fait entre nous : une matinée bien mal occupée.

Pourquoi : parce que nous avons mieux à faire qu’à présenter au public des rivalités de personne.

Résumé des épisodes précédents : lors de son élection, en début de législature (juin dernier), Jean Marc Ayrault s’était engagé à remettre son mandat de Président au vote chaque année.

Dans la proximité du congrès, cela ne paraissait pas un impératif, et pour ma part j’étais de ceux qui pensaient que nous pouvions remettre l’affaire après novembre. Chose promise, chose due, il a souhaité faire comme il avait annoncé.

En fin de semaine dernière, surprise, Arnaud Montebourg (actuel premier vice-Président) décide de présenter sa candidature. Frisson gourmand dans les médias : est-ce un signe d’avant-congrès, qui va voter quoi, qui invectivera qui…

Ce matin donc, foule des grands jours à la porte de la salle de réunion de notre groupe. Mur de caméras et de micros, les députés se demandaient s’ils n’étaient pas de trop…

Soit dit entre nous : comme nous aimerions cette foule quand l’un ou l’autre défend auprès du groupe son projet de loi ou quand on essaye d’approfondir les lois de bioéthique ou la législation du travail !

Présentation des motifs des deux candidats, tous les deux un peu coincés. Arnaud soutenant qu’il était porteur d’un renouvellement et de l’image d’un monde qui change, Jean-Marc exprimant qu’il voulait poursuivre le travail (intense) de cette année.

Résultat des courses : Jean Marc 120 voix, Arnaud 57.

La signification du vote est claire : pour les députés du groupe SRC, la partition est plus importante que le jeu des solistes, l’action en face de la politique gouvernementale plus urgente que le renouvellement des mandats.

Le vote n’a pas été celui de l’immobilisme ; je crois qu’il a marqué la volonté de la majorité de concentrer nos forces sur la poursuite du travail du groupe au cours de cette première année de législature, et de voir ce travail prioritairement porté à la connaissance des français.

Français qui, avec raison, attendent de nous que nous nous inscrivions dans les réalités que dans les rivalités.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel