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Une loi pour les temples des marchands

Atmosphère de Grand Soir dans l’hémicycle pour l’ouverture du débat sur la proposition de loi sur le travail du dimanche. Elle s’est, au passage, parée d’un nouveau titre « dérogations au repos dominical ». On saisit bien la nuance et l’intention.

Présentation du projet par son rédacteur, le député Maillé, dont j’apprends ce soir seulement qu’il est le député de « Plan-de-Campagne », l’ensemble commercial dont il s’agit de légaliser l’ouverture le dimanche hors de toute règle. Il explique sous les huées « que les femmes divorcées doivent pouvoir travailler le dimanche » (sic). Pourquoi les femmes et pas les hommes ? Pourquoi divorcées ? Les nombreuses femmes sur les bancs de la gauche manifestent à grand bruit. « S’il s’était tu, il serait resté philosophe ». Le député Maillé a manqué son entrée.

Une belle exclamation part de nos bancs « C’est une loi d’amnistie pour le temple des marchands ! ». Bien vu ..

Le Secrétaire d’Etat Luc Chatel fait un discours calamiteux autour du thême « aurons-nous le coeur d’empêcher les pauvres de pouvoir gagner plus en travaillant le dimanche ? ». Fond de pensée très XIXème siècle industriel, qui vient à son comble avec la proposition de donner la priorité le dimanche pour le travail des handicapés..

Jean-François Copé, président du groupe UMP, sent que ça ne va pas bien pour son camp et demande finalement que la séance soit suspendue. Ce qui fût.

Suite à demain. Pas question de baisser les bras sur ce texte emblématique d’un véritable choix de société.

La paille et la poutre

Lundi soir dans l’avion, mon excellente collègue Chantal Bourragué, m’a interpellée : « Ah, il est riche le Conseil Général de faire de la publicité dans Sud Ouest ! »

Propos bien imprudent quand on soutient le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Le lieu n’était pas au débat. Je le prolonge donc ici.

Le budget du service de communication du gouvernement (Service d’Information du Gouvernement « SIG ») a vu son budget passer de 5,8 à 23 millions d’euros depuis l’avènement de notre Président, soit une augmentation de 300% que l’on peut considérer comme assez favorable en ces temps de crise. Le service a dans le même temps été placé sous l’autorité directe du Président (au lieu du Premier Ministre) et confié à un de ses amis, Thierry Saussez.

Hors de cela, la remarque de ma collègue était doublement inopportune en ces temps de réforme audiovisuelle, puisque c’est un cadeau de 800 millions d’euros que nous faisons avec cette loi aux chaînes privées, en remerciement de leur bon comportement à l’égard du gouvernement comme de l’ex candidat.

Je suis ce matin en séance plénière au Conseil Général. Je ne suis pas sûre que le groupe UMP, qui a sans doute réfléchi, évoque ce matin le sujet.

Projet de loi sur le travail du dimanche : le feuilleton

Il devait être déposé en juin, puis en décembre la semaine dernière, puis en janvier, puis de nouveau en décembre, demain soir mardi… On apprend aujourd’hui que ce sera sans doute mercredi soir.

Le Président a dit « je veux » et refuse de reculer contre l’évidence. Un rapport chiffré vient d’être publié. Extrait : si 20 % des commerces non alimentaires, représentant un effectif de 190 000 salariés, décidaient d’ouvrir le dimanche, les embauches potentielles seraient de l’ordre de 17 200 emplois. Dans le même temps, les pertes d’emplois dans les commerces non concernés seraient de 22 600, soit un un solde négatif de 5400 emplois .

Le constat est malheureusement sans appel.

Mais non sans réponse : notre groupe a déposé 4340 amendements au texte.

Proposition à la Municipalité de Bordeaux : limitation de la plage horaire d’ouverture du parc de machines à sous du casino

Imagine-t-on le dégât que peut constituer la présence des heures durant, dès 10 h du matin, devant une machine à sous ?

Je fais régulièrement une proposition à la Municipalité de Bordeaux dans ses domaines de compétence. La dernière concerne la délégation de service public au Casino de Bordeaux (Eh, oui, le casino est une délégation de service public !)

Elle consiste en la réduction de la plage ouverture du parc de machines à sous en semaine : de 17 h à 4 h du matin au lieu de 10 h du matin à 4 h le lendemain, sans modification des horaires le week end. Proposition très modérée comme on voit et qui va dans le sens des recommandations du récent rapport de l’Inserm mettant en évidence le risque addictif de cette sorte de jeu.

Ci-après mon courrier au Maire de Bordeaux.

(suite…)

The poor young shepherd

« The poor young shepherd » est, comme on a peut-être oublié, le titre d’un poème de Verlaine, très enfantin et très doux.

« J’ai peur d’un baiser comme d’une abeille… »

Je ne me souviens de rien d’autre et d’ailleurs, cela n’a rien à voir avec mon propos, résolument politique.

Dans la maison vient d’entrer une jeune Dixie de deux mois. Consciente de mes responsabilités, j’étais résolue à la tenir éloignée de toutes les tentations médiatiques, et même décidée à ce qu’elle n’apparaisse jamais dans ce blog.

Imaginez les possibles dégâts… Voyez par exemple Jean Sarkozy, élevé sous les flashes, laissant flotter dès le plus jeune âge sa jeune et blonde crinière au vent des caméras. Résultat : pas si tôt capable de donner de la voix, d’aboyer dans le sérail politique, le voilà à l’assaut du Conseil Général des Hauts de Seine, de la Mairie de Neuilly et autres terres découvrant à marée basse.

Imaginez en Gironde la même tentation pour le Conseil Général ou la Mairie ! Si jeune, si tôt, et même en une période qui prône le renouvellement et le changement de génération comme l’universelle thérapie. Ma conviction était définitive : Dixie vivrait dans l’obscurité médiatique.

Las ! Dès hier, un tire-bouchon a été, à cette jeune débutante, encore oiselle et O combien innocente, consacré. Ce n’était pas si tôt fait, qu’un blog inspiré (alain Ioupi) lui accordait un paragraphe.

Le résultat ne s’est pas fait attendre, et présentement l’impétrante est en train de s’entraîner aux discours tonitruants, aux vociférations (« Moi je », « J’ai décidé », « Je veux »…), aux coups de menton/museau et à une vibrionnante agitation.

Poor young shepherd, entraîné sur si mauvaise pente…

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel