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La lumière viendra d’Afrique

Dix ans que j’en parle et huit dans ce blog.. Chaque visite en Afrique m’en a davantage convaincue : la lumière viendra d’Afrique.

Au sens propre et au figuré. L’ électrification de l’Afrique lui apportera sa revanche sur la dureté des conditions de vie dans une très grande partie de sa superficie du fait de la chaleur et de l’ensoleillement. L’énergie solaire y est surabondante et elle peut à elle toute seule permettre l’électrification du continent -et donc son développement- mais aussi celle de l’Europe à moindre coût.

Au sens figuré aussi : enfin un idéal que nous pouvons partager à la fois avec l’Afrique elle-même et entre les pays européens ! L’enjeu géopolitique est considérable. Grâce à ce futur, les relations nord-sud entre nos deux continents seront sur le principe gagnant-gagnant. Les solutions techniques existent.

Aujourd’hui, Jean-Louis Borloo a inauguré sa fondation « énergies pour l’Afrique », avec la venue imprévue de François Hollande à  ses côtés et devant un parterre d’industriels. A plusieurs reprises, j’ai regretté que le Parti Socialiste ne se soit pas emparé  de cet enjeu qui réunit environnement et cause sociale et qui peut constituer pour le XXIème siècle la lumière d’un idéal contemporain.

Je me réjouis que cet idéal trouve une forme et un porte parole. Combien j’ai souhaité que ma voix fût assez forte pour le faire se lever et enfler, sur les bancs de l’Assemblée, dans les médias. Le défi est aujourd’hui relevé et je salue celui qui en a eu la force et la ténacité.

Le français est une langue africaine

Ouaouh ! ça décoiffe  pas mal d’entendre François Hollande ouvrir avec cette forte parole le sommet de la francophonie. Cela dans un décor assez désuet qui nous fait mesurer d’un coup la rapidité d’évolution des mises en scène et des images transmises par les médias.

La phrase elle-même a dû scotcher dans leur fauteuils pas mal de parangons du point-virgule et de l’imparfait du subjonctif. Je fais au demeurant partie des premiers, tout en restant très mesurée sur l’usage du second  qui me parait de voir relever du tact et de la mesure. Mais là n’est pas la question.

La phrase de Hollande est forte. D’abord par  sa vigueur, son caractère surprenant au premier abord et tout de suite après par sa signification politique. On est très loin de « l’homme africain qui n’est pas entré dans l’histoire » de Nicolas Sarkozy. C’est au contraire l’histoire de la France et son avenir qui mettent le pied en terre africaine.

Forte aussi par sa justesse. On le sait, le français est d’abord une langue latine mais le latin lui-même était sans doute bien davantage parlé en terre africaine que dans ce que nous appelons aujourd’hui l’Italie. Staline demandait « le Vatican, combien de légions ? ». On serait sans doute surpris de connaitre la réponse à la question « Le latin, combien de locuteurs africains ?

Comme on l’est d’apprendre que 80% des locuteurs français sont des Africains. Et c’est bien le point le plus aigü de la phrase de Hollande : l’avenir de notre langue se joue de l’autre côté de la Méditerranée. Qui l’avait jusqu’alors exprimé ainsi et qui en avait mesuré toute la signification ? Oui, l’avenir du français se joue là-bas.

Ce que Hollande a bien compris en ouvrant à plus d’étudiants sur notre sol, en les appelant à ce partage d’un même outil et à son utilisation pour la défense des droits et des libertés. Langue de la colonisation sur une part de son territoire, le français peut constituer pour l’Afrique une langue d’identité et de défense contre les appétits économiques et les hégémonies culturelles.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel