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La chronique de Michel Winock dans la livraison de ce jour de notre quotidien Sud Ouest rappelle avec bonheur ce voeu du socialiste et résistant Pierre Viénot dont le souvenir, je l’avoue, avait quitté ma mémoire: « apporter la lumière d’un idéal ».

Comme Michel Winock, j’ai regretté que le projet socialiste qui vient d’être voté n’allume pas cette lumière-là.

Il y a pourtant tellement matière et notre pays respirerait d’autant mieux que nous lui apportions à la fois cette ambition et ce rêve. L’électrification de l’Afrique, plusieurs fois évoquée dans ce blog, me parait à la mesure de ce rêve.

Mieux que les bombardements de Libye (que, pour autant, j‘ai souhaité au temps où Benghazi menaçait de tomber devant les chars de Kadhafi) et susceptible d’y apporter un complément en même temps qu’un contrepoint, tous les deux radicaux, ce « grand oeuvre » effacerait toutes les tentations de repli sur soi que connait aujourd’hui notre pays.

Apporter à l’Afrique une énergie pas chère, c’est permettre à ce continent de se développer, aux étudiants de travailler correctement dans les universités, aux entreprises de « tourner », aux paysans d’irriguer leur sol. La matière première est à profusion, tellement à profusion que c’est elle qui a fait le retard de l’Afrique : le soleil, qui a fait d’immenses territoires une enclume sèche où la chaleur frappe comme un marteau.

Difficile politiquement : où installer les hectares de panneaux solaires sans risquer que la géopolitique ne s’empare fâcheusement des installations, le projet est techniquement réalisable. Des experts allemands ont montré que le Sahara pourrait fournir non seulement l’énergie de l’Afrique mais celle de toute l’Europe. Soyons honnêtes, ils ont d’abord pensé à l’Europe…

Mais pourquoi n’y aurions-nous pas aussi intérêt ? Et nous y avons intérêt sur tous les plans. Le développement de l’Afrique est le seul moyen, le seul, d’enrayer l’immigration de la misère et au lieu de remettre en cause les accords de Schengen un jour, de reconduire à la frontière à grand bruit -et grands frais- quelques poignées de migrants, ne vaudrait-il pas mieux leur donner un avenir chez eux ? Et peut-être, en effet, cela constituerait à terme pour nous aussi une contribution « durable » à la sortie du nucléaire.

Faut-il laisser à la Chine la prise en charge du développement de l’Afrique? Elle y est chaque jour plus présente et nous ratons l’union de nos continents euro-africains alors que celle des deux Amériques progresse.

Voilà un projet à la taille de nos « chers et vieux pays ». Et un sacré coup de jeune pour leurs populations.

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