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Un système à bout de souffle

Sud Ouest, le 22 septembre 2009

PRISONS. Des parlementaires socialistes ont visité hier la maison d’arrêt de Gradignan (33), théâtre récent de deux suicides, et dénoncé l’incohérence de la politique gouvernementale. La visite devait avoir lieu au mois de septembre. Mais deux suicides survenus à quelques semaines d’intervalle ont précipité les choses.

Hier matin, les députés de la Gironde, Michèle Delaunay et Alain Rousset, accompagnés du sénateur Alain Anziani, le rapporteur du projet de loi pénitentiaire à la Haute Assemblée, ont frappé à la porte de la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan. Les trois parlementaires socialistes sont restés près de deux heures à l’intérieur de ce site considéré comme pilote par le ministère de la Justice.
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L’autre côté

Hier, à la suite d’un deuxième suicide en quelques semaines à la prison de Gradignan, nous nous y sommes rendus avec Alain Anziani et Alain Rousset.

C’est ma troisième visite à la prison. M’y rendre fût mon premier acte public de députée, répondant ainsi à un engagement de longue date sur la condition carcérale et à une interrogation sur le sens de la peine à laquelle la prison n’a toujours pas apporté une réponse acceptable.

Un deuxième suicide, survenu au quartier disciplinaire, où le prisonnier avait été conduit pour deux semaines à cause de la possession d’un téléphone portable.

Le surveillant m’a expliqué que la mort était survenue quelques instants après une ronde. Il n’est pas exclu que le détenu espérait être découvert avant qu’il ne soit trop tar, et que son acte était un appel au secours pour sortir de l’isolement du « Q.D. »

-« Quand nous sommes arrivés, il était passé de l’autre côté… »

« L’autre côté » n’est jamais loin quand on est seul, isolé, sans l’anesthésie d’un poste de radio ou d’un poste de télé. Seuls les livres sont admis mais tout le monde ne sait ou ne peut pas en faire une compagnie.

Les surveillants insistent, sans doute à juste titre, sur la nécessité à la fois de sanctions et de la possibilité de mettre à l’écart des autres détenus un fauteur de troubles. Le quartier disciplinaire, sous la forme actuelle, est-il la bonne solution ? Un jeune homme de 19 ans, sans doute comme la majorité des détenus issu d’un milieu fragile, habitué à une vie irrégulière, est-il en capacité de puiser dans ses ressources intérieures pour que « l’autre côté » ne lui apparaisse pas comme la sortie la plus proche ?

Ce matin, en me réveillant dans mon bureau silencieux (O combien spacieux et confortable !), cet « autre côté » m’obsédait, alors que je l’avais à peine remarqué quand M. Guillement, le représentant du personnel, l’avait utilisé pour m’expliquer la mort de ce jeune homme dont je ne sais pas même le nom.

A lire également sur la page Bordeaux : « Michèle Delaunay visite la maison d’arrêt de Gradignan »

Les socialistes Alain Rousset, Alain Anziani et Michèle Delaunay dénoncent les conditions de détention à la maison d’arrêt de Gradignan

www.aqui.fr, le 21 juillet 2009

Ce mardi 21 juillet, les députés socialistes Alain Rousset, Michèle Delaunay, et le sénateur Alain Anziani, ont visité la maison d’arrêt de Gradignan, dans la banlieue bordelaise. Ils ont pu constater qu’en cette période délicate, en raison de la chaleur, la surpopulation carcérale pose de nombreux problèmes, ce qui rend les conditions de détention déplorables, presque inhumaines.

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De quel côté est la décadence ?

De quel côté en effet est la décadence, l’indignité, l’indécence ? De quel côté doit être l’indignation ?

Certainement le Parti Socialiste n’est ni cet Eden, ni cet Olympe dont doit rêver un Socialiste idéal. Mais non moins certainement, la décadence, les moeurs faisandées et délétères qui ont mené à la chute de Rome, c’est du côté du pouvoir qu’on les trouve. Et c’est de côté, que les contempteurs du Parti Socialiste doivent puiser leur indignation.

Le rapport de la Cour des comptes sur le budget de l’Elysée met en lumière une pratique d’une incroyable gravité : l’instrumentalisation directe par la Présidence de l’opinion et son financement, tranquillement inscrit à son budget.

Après l’élection de Nicolas Sarkozy, est apparu dans les comptes un contrat avec un mystérieux bureau d’études dont la mission était de passer commande de sondages. Jusque-là, passe encore : toutes les institutions commanditent des sondages pour orienter ou évaluer leur politique et ces sondages sont bien évidemment réservés à leur seul usage et doivent rester secrets.

Il n’en est rien dans le cas présent : les sondages étaient destinés à la publication dans la presse, avec l’évident objectif de venir, quand le besoin s’en faisait sentir, influencer l’opinion. De ce même mystérieux cabinet d’études dépendait le « politoscope », baromêtre des personnalités et des partis politiques (…) destiné à être diffusé par TF1, LCI, RTL et le Figaro.

En clair, le budget de l’Elysée a commandité et financé des enquêtes et des sondages supposés exprimer l’opinion publique alors qu’ils n’avaient d’autre but que la diriger.

Autre « discrête » anomalie, le coût exorbitant de ces commandes. Le contrat passé avec le « cabinet d’études » chiffre à1,5 millions d’euros , réglés sans qu’ait été émis le moindre bon de commande et donc, sans possibilité de connaître le contenu réel de la commande, ni la réalité de son exécution ; ceci vient en totale contravention avec le code des finances publiques. A ce million et demi, s’ajoutait une rémunération mensuelle de 10 000 euros (une paille) pour des « conseils ».

L’institut « Opinion Way » est une fois encore au coeur de la cible. Ségolène Royal a précédemment, et très justement, dénoncé ses agissements pendant les présidentielles, et en particulier le magistral retournement de l’opinion, en quelques heures, qui a fait d’un Sarkozy penaud après le face à face télévisé final le vainqueur de l’éxercice.

Où est la décadence ? Et si un fragment revient au Parti Socialiste, il est pour ceux qui, instrumentalisés, voient leur avenir dans nos décombres.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel