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De quel côté en effet est la décadence, l’indignité, l’indécence ? De quel côté doit être l’indignation ?

Certainement le Parti Socialiste n’est ni cet Eden, ni cet Olympe dont doit rêver un Socialiste idéal. Mais non moins certainement, la décadence, les moeurs faisandées et délétères qui ont mené à la chute de Rome, c’est du côté du pouvoir qu’on les trouve. Et c’est de côté, que les contempteurs du Parti Socialiste doivent puiser leur indignation.

Le rapport de la Cour des comptes sur le budget de l’Elysée met en lumière une pratique d’une incroyable gravité : l’instrumentalisation directe par la Présidence de l’opinion et son financement, tranquillement inscrit à son budget.

Après l’élection de Nicolas Sarkozy, est apparu dans les comptes un contrat avec un mystérieux bureau d’études dont la mission était de passer commande de sondages. Jusque-là, passe encore : toutes les institutions commanditent des sondages pour orienter ou évaluer leur politique et ces sondages sont bien évidemment réservés à leur seul usage et doivent rester secrets.

Il n’en est rien dans le cas présent : les sondages étaient destinés à la publication dans la presse, avec l’évident objectif de venir, quand le besoin s’en faisait sentir, influencer l’opinion. De ce même mystérieux cabinet d’études dépendait le « politoscope », baromêtre des personnalités et des partis politiques (…) destiné à être diffusé par TF1, LCI, RTL et le Figaro.

En clair, le budget de l’Elysée a commandité et financé des enquêtes et des sondages supposés exprimer l’opinion publique alors qu’ils n’avaient d’autre but que la diriger.

Autre « discrête » anomalie, le coût exorbitant de ces commandes. Le contrat passé avec le « cabinet d’études » chiffre à1,5 millions d’euros , réglés sans qu’ait été émis le moindre bon de commande et donc, sans possibilité de connaître le contenu réel de la commande, ni la réalité de son exécution ; ceci vient en totale contravention avec le code des finances publiques. A ce million et demi, s’ajoutait une rémunération mensuelle de 10 000 euros (une paille) pour des « conseils ».

L’institut « Opinion Way » est une fois encore au coeur de la cible. Ségolène Royal a précédemment, et très justement, dénoncé ses agissements pendant les présidentielles, et en particulier le magistral retournement de l’opinion, en quelques heures, qui a fait d’un Sarkozy penaud après le face à face télévisé final le vainqueur de l’éxercice.

Où est la décadence ? Et si un fragment revient au Parti Socialiste, il est pour ceux qui, instrumentalisés, voient leur avenir dans nos décombres.

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