m

Après une heure bienheureuse dans mon jardin, tout du jaune des petites feuilles minces des micocouliers tapissé, me voilà en déploration en constatant qu’il y a des semaines et des mois que j’en ai délaissé la chronique.

De pré-campagne en campagne et de campagne en post-campagne, mon jardin, ses oiseaux heureux aujourd’hui de voir remplies les colonnes de graines qui pendent à d’antiques pieds à sérum, ses gloires et ses échecs ont abandonné mon écran. On devine que ces campagnes ne sont guère rurales mais électorales. Onze en onze ans, et la douzième qui s’ouvre avec 2012. Comme aux Galeries Lafayette, il se passe toujours quelque chose au Parti Socialiste.

Jardin que le verbe délaisse n’est pas jardin moins aimé. Toujours généreux en surprises, en petits événements réconfortants, souverains pour faire oublier d’un coup le faux-culisme de tel, ou l’indécrottable rase-mottisme de tel autre. Aujourd’hui, c’était ce large tapis de feuilles jaunes tombées en quelques jours des hautes branches des micocouliers. Les arbustes, les pots et les plantes au-dessous d’eux également couverts du même manteau jaune et donnant l’impression d’une saison inconnue dans un pays étrange.

Sous ces feuilles, un rang de crassulas qu’il s’agissait de préparer à l’accueil de maisons amies. Modestes d’apparence, résistants à à peu près tout, sobres, fidèles à qui les considère pour leur juste valeur, les crasulas n’ont d’ennemis que le froid et demandent alors le réconfort d’un abri, de quelques paroles d’encouragement, voire d’admiration.

Nettoyés, harmonieusement taillés, rangés en bon ordre, il attendent maintenant leur départ vers leurs familles d’accueil et ce billet de mon blog sert d’avis aux familles adoptives.

L’écrivain Claude Roy disait : « Un livre, c’est un nouvel ami qui entre à la maison ». Un crassula aussi.

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel