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Le jour se lève sur Bordeaux et un doré particulier apparait derrière les arbres. J’ai ouvert grand fenêtres et volets pour m’apaiser de chacun des éléments de cette heure rare. Une cloche à peine audible d’au-delà du fleuve. Deux oiseaux qui jacassent en se répondant et surtout cette lumière qui monte sans hâte, presque mauve derrière les feuilles tordues de mon marronier, déjà chaude au contraire au ras des toits.

Le chien, comme chaque matin est venu lécher ma main avant de s’éloigner vers un un supplément de sommeil. Un temps d’été nous est promis un jour encore, peut-être deux ou trois. Moins d’obligations ce dimanche qui sauveront sans doute quelques heures dans le jardin.

Ce qui m’apaise et me guérit pourtant mieux que tout des blessures, des stratégies médiocres, des piques et des pointes, c’est de pouvoir encore écrire. Disons-le : ce n’est pas possible toujours. L’écriture comme le désir commande plus qu’elle n’obéit et bien souvent, les phrases refusent de s’enchaîner, d’avoir cette liberté sans laquelle elle apparait raide, difficultueuse et contrainte. Elle est un remède mais elle est aussi un symptome de la liberté que l’on a pu reconquérir à l’intérieur de soi.

Un souffle d’air entre à l’instant comme une confirmation. Le chien réapparait ne comprenant pas que les troupes ne soient pas déjà engagées dans le service d’active comme elles le sont normalement à cette heure. Quelques bruits viennent de la ville. Le roucoulement des pigeons succède aux oiseaux jacassiers de tout à l’heure. Une autre cloche, moins éloignée.

Bordeaux s’éveille, il est 8 heures…

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