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Réforme des Lycées : Sciences économiques et sociales mises à mal

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de de M. le ministre de l’éducation nationale sur les conséquences négatives de la réforme des lycées concernant l’enseignement des sciences économiques et sociales.

Cette réforme cantonne les SES à un statut optionnel « d’enseignement d’exploration » d’1h30 par semaine en classe de seconde, c’est-à-dire un horaire en recul de près de 50 % de l’offre actuelle qui est déjà insuffisante (jusqu’à présent, les SES faisaient partie des options de détermination, à raison de 2 heures 30 par élève, dont une demi-heure en demi-groupe. 43 % des élèves de seconde suivent l’option SES actuellement).

Le gouvernement a déclaré plaider à travers cette réforme pour une orientation « plus ouverte », « plus progressive » et « plus juste ». Une orientation « plus ouverte » et « plus juste » devrait permettre à chaque lycéen de seconde de s’approprier les disciplines majeures de la filière qu’il sera peut-être amené à choisir. Comment procéder à un choix éclairé d’orientation en fin de seconde si la matière principale de la filière économique et sociale (ES) n’a été abordée que partiellement ?

Au delà de cette vision court-termiste liée au choix de la filière, les SES sont une discipline offrant à chacun des clés de compréhension des principaux enjeux économiques et sociaux contemporains en mobilisant les connaissances de la macro et de la micro-économie, de la sociologie et de la science politique. Les élèves travaillent ainsi sur des sujets aussi divers que la mondialisation, l’entreprise, le marché, le financement de l’économie, l’égalité des chances, la mobilité sociale, les conflits sociaux, la croissance économique, le chômage, l’organisation du travail, les évolutions de la famille, les inégalités hommes-femmes, l’intégration sociale… Cette discipline est donc essentielle à la compréhension de la société dans laquelle ils vivent et à la formation de citoyens éclairés.

La relégation des SES amorcée par la réforme est d’autant plus inquiétante qu’elle entre en contradiction avec les engagements du gouvernement, qui avait annoncé en 2008 la généralisation de leur enseignement en seconde, reconnaissant que la crise actuelle et, plus généralement, la complexité croissante des sociétés dans lesquelles nous vivons, avaient montré combien la compréhension des mécanismes économiques et sociaux était essentielle aux futurs citoyens.

Mme Michèle Delaunay demande à M. le ministre de l’éducation nationale de revenir sur le contenu de la réforme et de donner toute leur place dès la seconde aux sciences économiques et sociales en rétablissant les deux heures trente initiales d’enseignement hebdomadaire.

Réforme des Lycées : Sciences et Vie de la Terre

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur la place de la discipline des sciences de la vie et de la terre (SVT) au sein de la réforme du lycée.

Cette réforme fait en effet passer les horaires alloués à l’enseignement des SVT de 2 heures à 1 heure 30 en classe de seconde. Cette réduction d’une demi-heure dénature complètement la méthodologie et la démarche scientifique qui comporte une partie de travaux pratiques expérimentaux et une partie de cours permettant synthèse et évaluations.

Alors qu’il reste fondamental de préparer les jeunes aux emplois de demain dans des domaines liés aux biosciences et géosciences en pleine expansion, il est incohérent que l’on n’accorde pas une place majeure aux disciplines scientifiques qui conduisent à ces différentes voies de l’enseignement supérieur.

Un rééquilibrage entre les disciplines scientifiques que sont les mathématiques, les sciences physiques et chimiques et les sciences de la vie et de la terre semble indispensable pour former les jeunes à des métiers liés aux sciences, du moins pour leur permettre d’en faire le choix.

Mme Michèle Delaunay demande à M. le ministre de l’éducation nationale de bien vouloir indiquer quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour rétablir et développer les horaires et les pratiques expérimentales actuels des SVT dans les filières générales et technologiques du secondaire.

Carrière Professeurs d’Enseignement général de Collèges (PEGC)

Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de l’Education Nationale sur la situation des professeurs d’enseignement général de collège (PEGC) et particulièrement sur leur déroulement de carrière.

Les corps académiques PEGC, mis en extinction depuis 1986, comptent aujourd’hui près de 7000 PEGC en activité. En mars 1993, le Directeur des Personnels Enseignants du Ministère de l’Education Nationale adressait à chaque PEGC un courrier informant « de nouvelles perspectives de carrières désormais identiques à celles des certifiés et des professeurs d’EPS ». Or aujourd’hui, si 53,02 % des certifiés sont partis à la retraite en 2008 avec l’indice terminal 783, seulement 1,18 % des PEGC sont arrivés en fin de carrière dans des conditions similaires. Seize ans plus tard, cet engagement n’est donc toujours pas respecté.

En 2002, une concertation avait été engagée par le Ministère de l’Education Nationale avec les organisations syndicales. Elles avaient alors formulé trois propositions concomitantes, toujours d’actualité : accroissement significatif du nombre de promotions de grade PEGC, diminution du nombre d’échelons de la classe exceptionnelle et réduction à trois ans des durées de passage à l’échelon.

En conséquence, Michèle Delaunay remercie M. le Ministre de l’Education Nationale de bien vouloir lui préciser les suites que le Gouvernement entend donner à ces propositions pour permettre aux PEGC d’acquérir un plan de carrière similaire à celui de leurs collègues certifiés.

Enseignement agricole public : cesser la mise à mal

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de Mme la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur les propositions que lui a remises en novembre dernier le Syndicat national de l’Enseignement Technique Agricole Public.

Les suppressions d’emploi et les fermetures de classes (44 classes fermées dans le public à la rentrée 2009 contre 20 dans le privé) menacent gravement l’existence même de l’enseignement agricole public.

Les 224 nouvelles suppressions d’emplois inscrites au budget 2010 voté par la majorité vont une fois de plus affecter celui-ci.

Le Syndicat national de l’Enseignement Technique Agricole Public a demandé que le Ministre inscrive dans le code rural, à travers la loi d’orientation agricole, l’obligation pour l’Etat d’organiser et de donner les moyens à l’enseignement agricole public d’accueillir tous les jeunes qui en font le choix.

Il semble également indispensable que le Ministre s’engage sur la mise en place d’un plan de titularisation qui permette une réelle résorption de la précarité pour tous les personnels et prévoit les mesures nécessaires pour éviter celle-ci.

Enfin, la SNETAP FSU demande à juste titre que le maintien des trois voies de formation qui font la force de l’enseignement agricole.

Mme Michèle Delaunay remercie Mme la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de donner suite à ces propositions et de faire en sorte que cette filière ne soit pas chaque année mise à mal par des baisses de moyens et des suppressions de postes.

Une deuxième langue dès l’école maternelle !

Dans le cadre de l’effort de relance de l’enseignement des langues vivantes que manifeste enfin le gouvernement et qu’a annoncé le Président de la République hier (mardi 13 octobre 2009), Mme Michèle Delaunay demande à M. le Ministre de l’Education nationale d’envisager la mise en place de cet enseignement dès l’école maternelle.

Cette initiative a déjà trouvé sa place dans nos écoles maternelles avec le soutien des grands linguistes au premier rang desquels M. Claude Hagege. Elle a fait la preuve de son utilité, de son coût modéré au regard de son bénéfice, de son impact favorable sur l’apprentissage du Français et sur le développement de la curiosité et de l’acuité d’esprit de l’enfant.

L’agilité, la grande perméabilité du cerveau des jeunes enfants leur permet d’acquérir aisément, naturellement, des connaissances qui ultérieurement exigeront des efforts beaucoup plus grands. L’apprentissage se fait de telle manière que l’on peut parler d’une deuxième langue maternelle, selon le même processus qui se met en place chez des enfants ayant deux parents pratiquant chacun majoritairement une langue différente.

Ce processus peut être mis en place grâce à des échanges d’instituteurs entre des pays européens voisins, ce qui ne manquera pas de constituer un pas supplémentaire dans le renforcement de la construction européenne. L’expérience qui s’était mise en place entre 1967 et 1973 avait été faite entre l’Allemagne et la France et entre l’Angleterre et la France.

Il faut ensuite bien sûr soutenir les acquisitions par un enseignement régulier à l’école primaire, puis au delà en renforçant et en modernisant l’enseignement secondaire.

L’enfant qui apprend précocément une deuxième langue est favorisé dans l’acquisition de sa propre langue, la perception inconsciente de ses mécanismes et de son maniement. Nombreux d’ailleurs sont les très grands écrivains précocement ou maternellement bi- ou tri-lingues.

Cet enseignement précoce viendra une fois encore confirmer l’importance et la spécificité de l’école maternelle qu’il convient de soutenir et de valoriser alors que de nombreux jeunes enfants souffrent dès le départ d’une grande inéquité sociale. C’est aussi un des objectifs de l’école maternelle que de leur apporter de meilleures chances d’égalité.

Mme Michèle Delaunay demande à Monsieur le Ministre de l’Education de prendre toute disposition nécessaire pour que dès la prochaine rentrée cet apprentissage précoce puisse être mis en place dans les écoles maternelles.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel